(andeallen) i'll catch a grenade for you

Traînée par sa famille à Bowen suite à sa rupture forcée avec son second mari, elle n'avait qu'à s'adapter le temps qu'elle aille mieux et qu'elle puisse reprendre les routes vers des lieux inconnus où elle ferait ce qui l'animait réellement. Rester sur place, dans une ville pendant trop longtemps ne faisait que la déprimer quand elle n'y avait pas d'attache. Certes, il y avait sa famille, mais la blonde s'arrêtait de bouger que lorsqu'elle pensait avoir trouvé l'amour, le bon, le parfait. Forcée de constater qu'elle était mauvaise pour se trouver quelqu'un de bien, quelqu'un qui l'aimerait sans la faire atterrir dans un lit d'hôpital suite à des coups, quelqu'un qui ne la tromperait pas pour diverses raisons. La blonde perdait espoir de se trouver quelqu'un et pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher d'aimer, ça sonnait comme une maladie. Plusieurs fois, elle s'était dit avoir trouvée l'amour de sa vie, plusieurs fois elle avait finie déçue, elle avait laissé le regret se montrer dans ses larmes. Andeana n'aimait pas réellement sortir, se montrer, lorsqu'elle était dans cet état de tristesse. Et elle assumait encore moins que son corps, qui lui servait de travail pour le mannequinat, se retrouve dans un sale état suite à sa plus récente relation. Il la frappait sans relâche lorsque quelque chose ne lui plaisait pas, mais elle restait avec lui, parce que c'était une preuve d'amour à ses yeux, d'attachement. Aujourd'hui, elle cachait les marques avec des pulls sous la chaleur australienne. Elle s'était mise rapidement avec ce second mari, sans doute parce qu'elle avait été brisée avant par une personne dont elle s'était imaginée trop de choses, qui avait pris peur face à ses mots. Elle avait imaginé ce mari serait comme Allen, sauf que personne ne pouvait le remplacer, lui. Du moins, pas comme elle le voudrait. Comme une mauvaise blague ou simplement de la chance, alors qu’elle traînait ses pieds dans le sable chaud, son visage apparaissait comme une illusion à force de trop penser à lui. Impossible que ce soit lui, pas ici, pas à Bowen. Doucement, dans l’espoir sans doute de confirmer que ce soit vraiment le bel italien, elle s’installait à ses côtés, sans un mot, sans lui demander si ça le dérangeait ou non. « Qu’est-ce que tu fais ici, à Bowen ? » Elle ne savait pas quel mot sortir pour lui parler, elle ne pouvait pas l’agresser pour ce qu’il avait fait, elle ne pourrait pas. Elle n’arrivait pas à détester après les erreurs, elle ne pouvait que lui en vouloir.

En remontant dans ses souvenirs, Andeana lui avait parlé de la ville de Bowen aussi. Peut-être était-ce pour cela qu'il était venu ici ? Dans l'espoir qu'un jour, il pourrait recroiser sa route. Andeana c'était la fille qu'il avait rencontré pendant son séjour en France, à Paris pour être plus exact. ils s'étaient aimés, d'un amour que le jeune homme n'avait jamais connu, n'avait jamais pu goûter. Mais il avait prit peur, peur de l'engagement, peur de se laisser dicter sa vie par amour. Alors il avait franchi le mauvais pas. Au détour d'une soirée, un peu alcoolisé il faut avouer, Allen avait succombé au plaisir charnel dans les bras d'une autre femme. La vénézuélienne l'avait apprit, elle était déçue. Ce qui est totalement compréhensible, mais même à ce moment là, il savait qu'il avait fait une énorme erreur. Leurs chemins s'étaient séparés, ils volaient au gré des vents chacun de leur côté. Et pas une fois pendant ce voyage, il n'a pas pensé à la belle blonde qui a fait chavirer son coeur. Alors ce soir, en étant assit face à la mer, il cru apercevoir sa silhouette. Et ce n'était pas seulement une impression. Sa silhouette, sa démarche, ses formes, il les connaissait par coeur. Andeana était bien là, mais il ne s'en rendait pas compte. Elle l'aperçu au loin, assit avec sa solitude. Alors elle vint s'assoir près de lui, sans rien dire. Sa première phrase a été de lui demander ce qu'il faisait ici, à Bowen. Surprit, mais toujours face à la mer il lui répondit. « Bowen est ma dernière escale, j'ai tellement entendu parlé de cette ville que je voulais la voir de mes propres yeux » répondit-il en baissant la tête, timidement surement. L'avoir là, à ces côtés, était quelque chose pour le jeune homme d'extraordinaire. Ses prières ont été exaucées. « Tu ... tu vis ici maintenant ? » demanda-t-il à la blonde en relevant doucement la tête, sans croiser son regard. Il savait qu'elle lui en voulait encore, mais il ne pouvait pas lui en vouloir à elle. C'est lui qui avait merdé, c'est lui qui avait trahi sa confiance. Alors que faire maintenant ? Le vent commençait à rendre l'atmosphère plus fraiche sur la plage, les vagues roulaient sur le bord du sable. Il admirait simplement le soleil couchant, avec la fille qu'il considère comme la femme de sa vie à ses côtés.

Derrière l’illusion il était bien réel. Il se trouvait à ses côtés, il n’était pas qu’une copie de son imagination. Comme si le destin voulait que les deux amants se retrouvent malgré la peine qu’ils avaient pu s’infliger l’un à l’autre. Cette douleur ouverte chez la blonde depuis plusieurs mois, elle n’avait jamais pu réussit à colmater cette blessure, le temps n’y faisait rien, son mariage n’avait que camoufler celle-ci. Qu’est-ce que ça aurait donné si elle n’avait pas claqué la porte cette journée-là ? Est-ce qu’il aurait continué ? Sans doute. Ils n’étaient peut-être pas fait pour être ensemble, lui était trop jeune pour vouloir se poser avec quelqu’un qui tombait en amour facilement. Il n’avait fallu qu’un seul regard, qu’une seule parole pour que son cœur fonde pour Allen, qui lui disait qu’elle ne pouvait pas succomber au charme d’autres hommes ? L’erreur était peut-être Andeana qui pourtant s’était imaginé son futur avec lui pour finalement qu’il ne fasse parti que du passé. « Et elle est aussi plaisante que ce que l’on t’a dit ? » Elle ne savait pas qu’il connaissait plusieurs personnes qui venaient de ce point de la carte, elle aimait croire que c’était un endroit où les gens ne partaient que rarement, mais il y avait tellement à voir qu’elle pouvait comprendre que plusieurs boweniens se retrouvent à plusieurs endroits dans le monde et qu’Allen avait pu sympathiser avec plusieurs. Même si ça faisait une belle coïncidence. « Depuis quelques semaines en quelque sorte… j’habite dans la maison secondaire de mon père. Mais je compte repartir. » Si ses frères se relayaient pour passer la voir et la réconforter, elle se retrouvait seule dans une immense villa la plupart du temps. Les yeux rivés sur les vagues qui s’échouaient, elle laissait le silence s’entourer d’eux. « Je ne pensais pas te revoir. » Elle ne voulait pas que cette conversation tourne à la catastrophe, mais elle ne voulait pas qu’ils restent tous les deux muets pour trop longtemps. « Je pensais le monde assez grand pour qu’on ne se retrouve jamais. » Avouait-elle dans une voix triste en cachant son visage de ses mains, honteuse.

Il était là, à broyer du noir. Jusqu’à ce qu’un rayon de soleil apparaisse dans sa ligne de mire. Ce rayon de soleil, c’était la belle Andeana Joseph. La voir, pour lui, était un vrai bonheur. Même si, d’un côté, il se sentait très mal à cause de ce qu’il avait fait, lorsque les deux étaient des amants à Paris, la ville de l’amour. Allen se souvient, des nuits parisiennes, les sorties devant la Tour Eiffel, les balades sur les champs. Tout ça avec sa belle, celle qui le faisait sourire. Alors il voulait plus que tout la retrouver, plus que tout la resserrer dans ses bras et s’excuser. « Tout autant, mieux maintenant » répondait-il a la vénézuélienne lorsqu’elle lui demanda si la ville était aussi plaisante que ce qu’on lui avait dit. En disant qu’elle était mieux, il parlait d’elle et l’avoir ici avec lui. Andeana lui dit qu’elle vivait dans une des maisons de son père mais qu’elle ne resterait pas. Quel dommage. Alors il acquiesçait d’un signe de tête sans lâcher un mot. Il l’avait retrouvée mais pour peu de temps surement. Elle ne pensait pas le revoir, encore moins ici, elle pensait que le monde était assez vaste pour que jamais ils ne se retrouveraient. « Je le pensais assez petit pour te retrouver » dit-il dans un soupir. La belle blonde n’avait pas l’air heureuse de le voir, en même temps il pouvait le comprendre. Il se mit face à elle, sur la rambarde qui donnait sur la plage. « Je suis désolé Ande, tu le sais. Je ne sais pas comment me racheter, comment te le montrer, comment te le dire. J’ai fais des erreurs, j’ai été stupide j’en suis conscient mais s’il te plaît, ne me laisse pas la peine de te perdre une deuxième fois » dit-il en essayant de lui montrer toute sa sincérité.

Andeana ne pouvait pas le détester, c'était contre sa nature, mais lorsqu'elle se sentait trahie, elle préférait fuir, prendre du temps pour elle-même et réfléchir. La meilleure manière de passer sa douleur avait été d'oublier sa tendresse dans les bras d'un autre homme. Se persuader que se marier quelques mois seulement après leur rencontre, le mariage tiendrait, que son ex disparaîtrait de ses pensées. Or, elle n'avait jamais réellement cessée de penser à Allen, à la personne qu'il était, qu'elle trouvait parfaite. Elle était incapable de rayer l'amour qui l'avait animé pendant leur idylle, après même un an, de tout ce qu'ils avaient bâti, il n'y avait que le statut qui s'était envolé. La vénézuélienne s'était imaginée un monde avec lui qu'il avait ruiné en une soirée et elle n'avait pas réussie à passer au-dessus. Lorsqu'il disait espérer le monde assez petit pour la revoir, son cœur la pinçait une nouvelle fois. Est-ce que ce qu'il disait était une vérité ? Elle n'arrivait pas à le croire, elle n'arrivait même pas à croire qu'un jour il puisse réellement l'avoir aimée, qu'elle n'était pas seulement qu'une histoire parmi tant d'autres pour passer le temps. On ne trompait pas une personne qu'on aimait. Et même en se disant ça, elle posait toujours le même regard qu'à l'époque sur Allen. « Être désolé ne m'aide pas à comprendre pourquoi. » Et s'il lui avait déjà dit, alors elle avait simplement oubliée le pourquoi il l'avait trahi. Pourquoi elle n'avait pas été assez bien. « J'ai eu l'impression de n'être qu'une partenaire, que notre histoire n'était que mon imagination. » Soufflait-elle en relevant ses pupilles vers lui et se perdre dans ses yeux. « Je ne veux pas te mettre mal, une deuxième fois. Je ne veux pas que tu te forces à quelque chose. Allen, je veux que tu sois toi-même. » Et si être lui-même voulait dire ne pas savoir tenir dans une relation pour le moment, alors elle préférait attendre. « Et je crois qu'on est trop différent dessus, sauf que je n'arrive pas à changer et qu'on finirait toujours par se blesser. » La preuve, elle s'était encore mariée, elle s'était encore précipitée. Et ce n'était pas ce qu'elle voulait faire subir à Allen.

En réalité, Allen n'a jamais cessé d'aimer Andeana. Elle était pour lui, la définition propre et claire du bonheur. Alors la voir, ce soir, le mettait totalement de bonne humeur. Même si, une ambiance de malaise pesé entre les deux jeunes gens. Il admirait la belle vénézuélienne sous toutes ses formes. Et se rappelait, à chaque fois qu'il la voyait, pourquoi il était raide dingue de cette femme. Alors, il voulait recoller les morceaux. Se dire qu'au fond, cette histoire entre eux n'était pas terminé. Il s'excusa, encore une fois, à en perdre la raison. Mais il comprenait qu'elle était réticente à l'idée de l'avoir de nouveau dans sa vie. C'est pourquoi il voulait lui prover à elle, Andeana Joseph, qu'elle était le centre de son monde. « C'est faux, tu n'as pas été une simple partenaire, je refuse de t'entendre dire ça » répondit-il à la jeune femme. « J'ai fais des erreurs, je m'en mords les doigts encore aujourd'hui, mais je suis sincèrement désolé, et je regrette cette nuit avec cette fille » finit-il en mettant son visage dans ses mains, honteusement surement. Lorsqu'elle lui dit qu'elle avait envie qu'il soit lui-même, cela lui fit tilt et il répondit du tac au tac. « Tous ces moments passé avec toi, à Paris, j'étais moi-même et je n'ai cessé d'être moi-même que quand j'ai fais cette erreur. C'est avec toi que je suis le meilleur de moi-même Andeana » dit-il à son interlocutrice en parlant avec les mains, à l'italienne. Il ne voulait pas la laisser filer, ça c'était sûr. Il ne voulait pas qu'elle le laisse encore une fois, même s'il l'avait surement mérité. L'italien avait très peur de cela. Alors il essayait de lui faire comprendre tant bien que mal comment il se sentait. « C'est faux, je suis sûr qu'à nous deux on peut construire quelque chose de beau, de magnifique » continu-t-il sur sa lancé, en répondant à la jeune femme. Le cadet de ses soucis était l'impression qu'il pouvait lui donner de sa personne. « Je n'ai jamais cessé de t'aimer, ça c'est sûr » dit-il tout penaud, la tête baissée dans un murmure. Elle allait surement le rembarrer, lui jeter des obscénités au visage, mais qu'importe. Au moins, il avait réussi à lui dire ce qu'il voulait. Oui, il était toujours amoureux d'elle, même un an plus tard.

À partir de combien de temps elle pouvait lui redonner confiance ? L'amour qu'elle portait à ses amants était plus étrange que les autres femmes sans doute, elle ne pouvait oublier, elle ne pouvait qu'aimer. Même après des trahisons. À force d'aimer au premier regard, elle finissait par se briser, plusieurs fois. Peut-être que c'était pour combler les blessures qu'elle cherchait perpétuellement à trouver une accroche, une personne qu'elle aimerait pour la vie et qui l'aimerait en retour, sans qu'ils se fassent du mal. Elle rêvait d'une vie ainsi, d'une relation longue et saine, sauf qu'elle n'y parvenait pas, il y avait toujours quelque chose qui clochait. Elle n'en était pas une partenaire, à ses yeux. Les siens, elle les relevaient vers lui, un fin sourire aux lèvres, même si elle ne voulait rien montrer, rester fermée pour ne dissimuler ses émotions. Andeana voulait lui en vouloir pour ce qu'il lui avait fait, comme quand elle l'avait appris, sauf qu'elle n'y arrivait pas. Ça lui faisait toujours mal, mais la page était à moitié tournée. « J'étais quoi pour toi ? » Demandait-elle doucement, elle voulait entendre de sa voix. Elle expliquait, qu'elle n'avait pas eu l'impression qu'il ait été lui-même, sauf qu'elle ne voulait pas devenir une marionnettiste pour l'aimer. Elle voulait aimer une personne pour ce qu'elle était, pas pour ce qu'elle le faisait devenir. Si c'était dans sa nature de vouloir profiter, alors elle ne pouvait pas l'empêcher, mais elle ne pouvait pas rester se faire du mal. « Allen ... » Sortie comme un souffle lorsque ses mots prirent le cœur d'Andeana en otage, au fond, elle préférait entendre cette réponse que savoir qu'ils finiraient par se tourner le dos et ne plus jamais se revoir. Mais même avec ces mots, elle se perdait dans ses sentiments, se noyant complètement à essayer de savoir ce qui était bon ou non. En le sachant honnête, elle restait douter de sa sincérité, disant qu’ils étaient trop différents. Elle ne voulait pas le modifier, le faire fuir une nouvelle fois dans les bras d’une autre femme. Il répliquait une nouvelle fois, disant que leur histoire pouvait devenir magnifique. Aussi belle qu’avant qu’il fasse son erreur, voir plus, peut-être. « C’est tout ce que j’ai toujours voulu, avoir quelque chose de beau avec toi. » Andeana voulait sortir ses mots aussi, sauf que la bague qu’elle gardait à son doigt l’en empêchait, elle avait l’impression de trahir son mari, même s’ils ne se trouvaient pas dans le même pays, même si tout le monde semblait vouloir les séparer pour les gestes qu’il faisait, Andeana ne pouvait que espérer que tout irait mieux, qu’il calmerait sa jalousie. « Tu peux pas m’aimer, tu ne peux plus. Après notre séparation j’ai rencontré quelqu’un d’autre et … » La blonde baissait les yeux, comme honteuse de son geste, de sa rapidité. « J’ai l’ai épousé. Sans doute pour pouvoir t’oublier, sans doute pour tourner la page. Sauf qu’en réalité, j’ai toujours pensé à toi, j’ai beau aimer cet homme, je n’arrive pas à t’effacer. » Elle n’arrivait à effacer personne au fond, ils gravaient tous leurs prénoms sur son cœur et ils restaient encrés à vie. « Et même si c’est compliqué en ce moment, je ne peux pas le lâcher comme ça ... »

Submergé par sa beauté, par la chance, le bonheur ou le hasard de l'avoir retrouvé, il ne savait plus quoi lui dire. Elle avait été son rayon de soleil, sa raison de vivre, son petit morceau d'happiness. Allen n'avait jamais parlé de fille à sa mère. Mis à part Andeana. Il lui avait décrit comme la femme parfaite, comme celle qu'il épouserait plus tard. Sa vie sans elle était fade, nulle et sans intérêt. Elle était son amour parfait, son âme soeur comme on dit. La belle vénézuélienne lui demanda ce qu'elle était pour lui mais il ne pouvait pas tout lui énoncer, ça aurait duré des heures. « La femme de ma vie » répondit-il penaud. Il regardait le paysage, ce beau paysage qu'ils ne connaissaient pas lorsqu'ils étaient à Paris. Mais il avait envie de l'emmener au bout du monde comme il avait pu le faire, voir ces paysages et ces merveilles à voir. Alors lorsque la jeune femme lui dit qu'elle avait toujours voulu construire quelque chose de beau avec lui, il ne pu s'empêcher de se tourner vers elle et de lui dire ce dont il avait envie lui aussi. « Alors construisons quelque chose de beau, je m'excuse encore, je ne le ferais jamais assez » répondit-il en parlant avec les mains. Alors un coup de massue le prit au coeur juste après, lorsqu'elle lui raconta que la belle vénézuélienne était dorénavant mariée. Mariée ? Mais comment était-ce possible ? C'était de sa faute. De sa faute à lui. « Mamamia » souffle-t-il dans un murmure dans sa langue natale. C'était tout ce qu'il avait voulu, au final, l'épouser, fonder une famille avec elle, lui montrer ses bons comme ses mauvais défauts. Lui montrer qu'il était vraiment, mis à part un italien perdu en Australie, prêt à tout pour une belle vénézuélienne. Il l'aimait, c'est sûr. De tout son être. Il se leva, se mit face àe elle et attrapa ses mains. « Je ne veux pas que tu divorces si tu n'en as pas envie. Mais je rêverais que tu sois mienne pour toujours. J'ai appris de mes erreurs, j'ai changé, j'ai pété les plombs mais ce qui est sûr c'est que je n'ai jamais aimé quelqu'un comme je t'aime. Oui, c'est vrai, je te l'ai que très peu dis mais... Je t'aime* » finit-il, en lui avouant tous ses sentiments, tout ce qu'il rêvait de lui dire depuis si longtemps.

* : les paroles en italiques sont en italien

Et si ce qu'elle attendait tellement se trouvait à ses côtés ? Et s'il n'était pas l'homme de sa vie ? Peut-être qu'elle n'avait jamais réellement visité les abysses d'une relation, peut-être que certaines erreurs pouvaient être pardonnées. La routine, les blessures et les coups n'étaient sans doute que la porte de ce qu'il y avait de pire derrière, ce qu'elle ne pensait pas connaître dans une relation. Possiblement que pardonner à l'époque à Allen dès lors qu'elle l'avait appris aurait changé quelque chose, ils auraient pu vivre quelque chose de plus beau sur de nouvelles bases, sauf qu'elle s'était enfuie, ronger par le chagrin et les larmes qui ruisselaient sur ses joues pendant des jours. Elle s'était sentie poignardée, mais peut-être que plus la douleur était profonde et intense, peut-être que l'attachement était plus grand. Elle s'était perdue dans cette étape, elle avait croisé le regard d'un autre homme et avait tentée d'oublier Allen, qui voyait en elle ce qu'elle cherchait chez les autres. Le partenaire de sa vie, celui à qui elle penserait à longueur de journée, celui avec qui elle partagerait les moments de sa vie, dans la joie et la peine. La peine était un détail qu'elle oubliait facilement. Lorsqu'elle parlait avec le bel italien, elle se voyait recommencer, à essayer de reconstruire le morceau de cœur qui lui était dédié, brisé ou bien réellement amoché. Sauf qu'elle ne voulait pas prédire l'impossible, qu'elle ne voulait pas s'imaginer des belles histoires alors qu'un de ses amours se trouvait dans un autre pays, qu'ils étaient toujours reliés, par un statut. Lorsqu'il se levait, elle avait peur de le voir partir à son tour, le voir passer à côté d'elle et se dire que c'était la dernière fois qu'elle verrait son visage qui l'a tellement réconforté. Mais il glissait ses mains dans les siennes, son regard captant le sien, un sourire triste au visage. Et ses mots la laissèrent aphone quelques secondes, elle le regardait les yeux vitreux. « Pourquoi tu ne m'as pas dit ça lorsqu'on était ensemble ? Tu étais tout ce dont j'avais besoin Allen. » La voix faible et tremblante, remplis de regrets. Elle l'aimait, c'était évident, mais ça semblait si facile de retomber dans ses bras maintenant. Et si ce n'était qu'une façade ? La blonde soufflait, baissant la tête. « Je ne peux pas lui faire ça, je ne suis pas comme ça. » Elle se sentait terriblement mal, à l'idée d'être aussi cruelle envers lui, il ne demandait que son amour et elle ne savait pas quoi lui rendre, que des reproches qui n'en étaient pas réellement. « Je t'ai aimée et bien plus ce que j'ai pu déjà ressentir pour quelqu'un, mais je ne pourrais plus te rendre ça. » Avouait-elle, même si ça n'était sûrement pas une surprise. Allen avait été le centre de son monde, son bonheur, maintenant il n'était plus qu'un homme qui l'avait trompé. « Et même si ça me fait mal de te le dire mais, tu trouveras mieux que moi, c'est certain. Je ne suis peut-être pas la femme de ta vie. » Ça lui brisait le cœur, de penser à Allen dans les bras d'une autre femme pas pour une simple aventure, mais pour de l'amour.

Tapis dans un semblant de pénombre, Allen essayait de tout faire pour reconquérir sa belle. Il lui disait, à quel point il était amoureux d'elle, à quel point il pensait à elle et ne voulait pas que ça cesse. Mais la jeune femme était marié, elle voulait l'oublier ce qu'il pouvait comprendre. Mais au fond de lui, l'italien se disait que la belle blonde ne pouvait pas ne plus avoir de sentiments pour lui. C'était juste une illusion créer pour ne pas succomber une deuxième fois aux charmes du démon qu'il est. Mais ce que le brun voulait lui faire comprendre, c'est qu'Andeana était tout pour lui, et qu'il était un ange avec elle. Et jamais il ne referais les mêmes erreurs. « J'avais peur, peur de m'engager, peur de laisser ma vie de côté pour quelqu'un et en fait, c'est tout l'inverse qu'il s'est passé » répondit-il à la femme penaud. Elle ne pouvait pas laisser son mari comme ça, mais que faire. Il ne voulait juste qu'une chose, c'est que la vénézuélienne lui pardonne son erreur. « Tu es quelqu'un de bien, Andeana, je sais que tu ne peux pas lui faire ça » reprend-il toujours avec cette petite voix en baissant les yeux vers le sable. Il avait toujours ses mains dans les siennes, il ne voulait pas les lâcher. De peur de la voir partir au loin sans arriver à ses fins, surement. Lorsqu'elle lui avoua qu'elle l'avait aimé comme jamais personne ne l'avait fait aimer, il releva la tête. Heureux, mais sans sourire aux lèvres. Il ne voulait pas montrer sa joie. Mais lorsqu'elle lui dit qu'il trouveras quelqu'un de bien mieux qu'elle, le jeune homme ne pu s'empêcher de rétorquer aussi vite. « Tu es la femme de ma vie, tu es la personne qui m'a appris ce qu'est véritablement l'amour. Je ne t'oublierais jamais, et je t'aimerais toujours ma belle. Tu es et resteras dans mon coeur, la femme de ma vie » dit-il simplement en rapprochant son visage du sien. Il décolla une de ses mains des siennes pour remettre une mèche de cheveux d'Andeana derrière son oreille. La brise les avait rejoins sur la plage. « Je pense à toi, tous les jours. Matin, midi, soir, nuit. Tout le temps. Je t'aime tellement, je crois que tu ne comprends pas à quel point. Je ne te ferais pas changer tes sentiments. Mais si tu veux que je sorte de ta vie définitivement pour ton bien, je le ferais. Je ne veux que ton bonheur, même si ça m'apporte ma dose de malheur » finit-il en posant délicatement une main sur sa joue.

Elle se mentait à elle-même en disant qu'elle ne pouvait plus sauver ce qu'ils avaient laissés derrière eux. Pourquoi elle continuait d'espérer que son mari puisse changer, qu'ils puissent retrouver un amour qui était sans doute qu'une illusion ? Elle laissait ce qui se rapprochait le plus près de l'homme de sa vie glisser entre ses doigts, ne tentant pas de le rattraper une seconde. Elle était reine dans ce qui était de faire les mauvais choix et une fois de plus, elle prouvait qu'elle n'avait plus toute sa tête lorsqu'elle se sentait amoureuse. Sauf que son cœur était pris par un homme et son crâne par un autre, elle était perdue entre deux amours sans savoir qui serait le meilleur. Son mari, lui avait l'avantage de ne pas avoir fuit, de l'avoir demandé de l'épouser pour qu'elle reste à ses côtés pour le restant de ses jours, bien qu'il y avait des tensions à cause d'une jalousie. Elle prenait les défauts, mais ne prenait pas les trahisons. Quand son regard se plongeait dans celui d'Allen, elle ne pouvait pas s'empêcher de se sentir mal, d'avoir le cœur lourd. « J'aimerais que ce soit simple. » Si l'amour ne l'en empêchait pas, si elle s'était retrouvée seule, elle n'aurait sûrement pas hésité une seconde pour refaire sa vie à ses côtés, pour passer au-dessus de l'autre femme et prouver qu'elle était plus forte qu'elle, parce qu'il finissait par revenir. Sauf que son esprit restait sur place, reculant même à cette idée. Andeana essayait de le convaincre qu'elle n'était peut-être qu'une idée de l'idéale. Comment pouvait-on juger femme d'une vie une personne qui était instable dans ses relations, tant bien même elle voulait quelque chose de beau. Pour elle-même, elle voudrait changer et croire qu'elle pourrait trouver ça, une relation stable. Elle se surprenait à ne pas craquer à ces mots, à ne pas sombrer dans ses bras.  « Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour faire fuir un homme comme toi ? » Disait-elle ironiquement, parce qu'elle le savait où elle avait foiré, quand elle avait décidé de trop s'avancer pour que leur amour soit vu de tous. La vénézuélienne ne pouvait qu'espérer qu'il change d'avis, qu'avec le temps, il se trouve une personne qui serait l'image de la perfection. « Non. » Elle répondait de suite, elle ne voulait pas le voir hors de sa vie, s'imaginer sans lui dans les alentours. « Je ne peux pas te sortir de mon cœur, alors je ne veux pas te voir sortir de ma vie, ça ne me ferait que du mal de penser à toi en me disant que tu ne seras plus jamais là. » La blonde plaçait sa main sur la sienne posée sur sa joue. « Je ne veux pas être coupable de ton malheur. » Puis elle venait se blottir contre lui pour quelques secondes, pour le sentir proche d'elle et entendre de nouveau les battements de son cœur. Elle ne voulait pas lui donner un faux espoir, elle voulait simplement leur donner une réelle belle fin, celle qu'ils auraient dû avoir avant qu'elle claque la porte.  « Je devrais partir. » Elle s'éloignait de ses bras, pour plonger son regard dans le sien, avec un semblant de sourire qui se voulait joyeux alors qu'elle éprouvait l'inverse.

Il était là, a quelques centimètres de son visage et ne voulait pas que cet instant s'arrête. Le jeune homme n'avait qu'une envie, c'était de l'embrasser. De lui montrer, à quel point il pouvait penser à elle, à quel point il l'aimait. Jamais, il ne pourrait la laisser s'éloigner au loin sans lui montrer, sans lui prouver. Le vent soufflait, il faisait noir maintenant sur la plage. Les vagues se cassaient près du sable, ce qui faisait un bruit ambiant. C'était une atmosphère romantique, un endroit où l'italien avait toujours rêver de croiser sa belle dans cet ambiance, pour pouvoir la reconquérir encore et toujours. Pourquoi n'étais-ce pas si simple que cela ? Andeana ne pouvait pas imaginer tout ce qu'il se passait fans la tête d'Allen à ce moment là. Qu'avait-elle fait pour le faire fuir ? Rien, elle l'avait aimé, et lui avait fait peur. Mais il ne pouvait pas dire cela comme ça. Elle ne devait pas prendre peur et fuir à son tour. Alors il se devait de trouver les mots. Le bons mots. « J'ai fui tout seul et je le regrette, tu le sais. Tu es la femme parfaite » dit-il en baissant les yeux vers le sable. Alors le jeune italien lui dit, il lui dit qu'il pouvait quitter sa vie, qu'il pouvait s'en aller et ne jamais la recroiser si c'était pour son bien à elle. Quoi qu'il advienne pour lui, tout ce qu'il voulait c'était le bonheur de sa blonde. Mais elle rétorqua aussi vite que non, elle ne voulait pas qu'il sorte de sa vie, qu'elle soit responsable de son malheur. « Je te laisse le choix, c'est toi qui choisi » répondit-il un brin heureux parce qu'elle ne voulait pas que le jeune homme ne sorte de sa vie. La vénézuélienne se blottit contre lui, il ne pu s'empêcher d'esquisser un sourire. Il la serra fort dans ses bras, et lui embrassa le front. Il ne voulait pas que ce moment s'arrête, que ce moment soit à jamais fiché dans le temps. Et c'est là qu'elle décidait de lui dire qu'elle devrait partir, que c'était bien pour vous deux. « Me laisse pas, je t'en prie » demanda-t-il en rattrapant sa main lorsqu'elle desserra son étreinte. Il voulait qu'elle reste. Toute la nuit, il serait capable de rester toute une nuit planté là dehors pour rester avec elle. Il voulait rester près d'elle, sentir son souffle contre lui, entendre son coeur battre à la chamade. Mais Allen ne savait que faire pour laisser la jeune femme rester avec lui. Alors il la rattrapa, ramena son étreinte vers lui et passa une main sur ses hanches. Une autre main délicatement sur sa joue, il sourit bêtement. « Je ne pensais jamais te revoir » dit-il simplement à sa belle blonde.

Elle ne voulait pas noter la liste des défauts qu'elle avait, parce qu'elle ne préférait pas y penser, regretter un caractère, ça allait à l'encontre de ses pensées toujours positives. Mais elle était certaine de ne pas être la femme parfaite, qu'en amour tout tombait toujours à l'eau et qu'elle n'aurait même pas dû être étonnée qu'un homme finisse par la tromper avec la première femme qui attirait ses yeux. Andeana voulait être une bonne femme, celle qui arrivait à donner un sourire à son homme, qui savait s'imposer dans les pensées, celle qui semblait l'idéale dans les films d'amour, celle qu'un homme était ravie d'appeler sa partenaire de vie. Sauf qu'elle faisait ses choix de travers et qu'elle était trop impulsive, ça faisait fuir, ça ratait, pas une longue relation au compteur. Que des hommes qu'elle estimait trop bon pour être dans sa vie. Ils pouvaient se battre longtemps pour savoir c'était la faute de qui, il devait bien avoir quelque chose qui déclenche le fait qu'il parte et il ne pouvait pas avoir tout fait tout seul. Ils devaient répartir les tâches même si ça faisait mal à la blonde d'avouer qu'elle s'était loupée quelque part. L'image qu'elle s'était créée de lui ces derniers mois s'adoucissait cependant, elle venait presque à pardonner son égarement. La colère avait effacée le reste de leur histoire, les bons moments qu'ils avaient vécus, ceux parfaits qu'elle aurait voulu que rien n'arrête. « Reste dans ma vie, je ne sais pas quel rôle te donner, mais je ne veux pas que tu redeviennes un inconnu. » Elle confirmait ses propos, elle ne voulait pas le voir disparaître, voir son visage hanter que ses pensées. Elle venait s'installer dans ses bras, profitant de la chaleur de son corps qui contrastait au froid qui s'installait autour d'eux avec la nuit qui prenait place. Pour quelques secondes, elle profitait de sa place, avant de s’éloigner. Décider qu’il était temps pour elle de partir, elle ne savait pas ce qu’elle fuyait à l’instant, parce qu’elle pouvait rester la nuit entière aux côtés d’Allen, rien ne l’en empêchait. Peut-être une peur quelconque, celle de céder. Il la retenait, la reprenant dans ses bras avant de poser une main sur sa joue, l’autre sur sa hanche et elle se perdait dans ses yeux sans dire un mot. Pinçant simplement ses lèvres lorsqu’il disait ne pas penser pouvoir la revoir, alors qu’elle, elle l’avait simplement fuit après avoir su la nouvelle. Elle n’avait pas voulu le revoir parce que son cœur saignait encore de cet amour qu’elle pensait si fort. Emportée par le désir, la pulsion du moment, elle venait déposer un baiser à la commissure de ses lèvres avant d’avoir un mouvement de recul. « Non, non. Je ne peux pas lui faire ça. » Et s’il n’était pas fautif cette fois, il avait le malheur d’être toujours aussi attirant à ses yeux. « Ça fait trop souffrir. » S’ils venaient à se retrouver, elle ne voulait pas être victime de sa jalousie une nouvelle fois, recevoir des nouvelles marques sur son corps autre que des traces d’amour. « Je ne veux pas te faire ça non plus, te donner de l’espoir inutilement. » Elle passait une main sur son front, baissant les yeux. « Je fais n’importe quoi. »

Rester dans la vie d'Andeana était pour l'italien quelque chose qu'il espérait au plus profond de son âme. Il n'aimait pas les femmes avec qui il passait du bon temps, avec qui il partageait son lit. C'est avec Andeana qu'il voulait partager sa vie et elle, il était amoureux d'elle. Et ce depuis plusieurs mois maintenant. Alors elle lui demanda de rester dans sa vie, de rester près d'elle même si la blonde ne savait pas encore quel rôle il allait jouer dans sa vie. Il voulait jouer le premier rôle, celui de l'homme de sa vie. Mais il avait joué les mauvaises cartes par le passé, et ça lui coutait sa place de vedette dans la vie de la jeune femme. Alors il sourit, bêtement, avec Andeana dans ses bras. Il ferait tout son possible pour la récupérer, tout ce qu'il pourrait, même s'il doit mourir en vain, il finirait sa vie à essayer de la faire retomber dans ses bras. Cela allait être difficile, mais il adorait le défi et le challenge. Lorsqu'il l'agrippa par les hanches, la vénézuélienne l'embrassa sur la commissure des lèvres avant de regretter son geste. Elle répéta sans cesse qu'elle ne pouvait pas lui faire cela, qu'elle ne voulait pas parce qu'elle savait en vain le mal que cela faisait. Mais Allen ne voulait rien savoir. « Je ... je peux pas te laisser partir comme ça » dit-il en relevant la tête de la blonde avec sa main, délicatement. Alors il approcha son visage de la belle pour l'embrasser simplement, avec tout l'amour qu'il pouvait lui donner. Il se détacha de ses lèvres, satisfait de son acte mais attendant une réaction de la part de la jeune femme. « J'attendrais toute ma vie s'il le faut, et ne me dis pas que non, je le ferais quand même » continu-t-il avec de la conviction dans la voix. Il savait que ce qu'il faisait été dangereux, qu'elle allait surement détaler au plus vite, mais il n'en avait que faire. Alors il la regarda, droit dans les yeux. Sans quitter une seconde ces magnifiques yeux clairs qu'il pourrait regarder pendant des heures. « J'espère que tu es heureuse avec ton mari, que tu vis des jours heureux et je ne te souhaite que le meilleur » finit-il simplement. Allen voulait passer toute la nuit avec elle, la retrouver comme autrefois, la toucher comme il a pu le faire. Il espérait au fond de lui, qu'elle n'était pas heureuse dans son couple pour pouvoir la retrouver. Mais imaginer ça, faisait de lui une personne horrible, qui n'avait envie que d'une relation qui se détruise pour son propre bonheur personnel.