(andeallen) i'll catch a grenade for you

Andeana faisait tout ce qu’elle détestait. Même en le sachant à des kilomètres d’elle, en sachant que sa famille ne voulait plus qu’elle parvienne à le revoir, elle avait l’impression de trahir son mari, celui qui lui avait fait tant de mal, qui avait marqué sa peau comme pour en faire son territoire et effrayer les autres quand ils la verraient. Elle ne pouvait pas lui faire ça en retour, elle ne voulait que regagner son amour, sa tendresse du début qui s’était transformé de la pire des manières. Et même ça, ça ne changeait rien, elle ne contrôlait pas l’amour qu’elle avait pour les gens, aussi fous qu’ils soient et elle n’arrivait pas à contrôler ses pulsions, plonger ses yeux dans ceux d’Allen et rester se perdre dedans sans rien faire. Elle agissait, regrettant son geste dans la seconde, n’osant plus le regarder comme si elle voyait le regard de son mari, jugeant la blonde. Peut-être que c’est ce qu’il avait attendu, qu’elle fasse ce qu’il lui avait fait, comme ça ils seraient quittes. Sauf qu’il n’était pas comme ça, elle le connaissait et savait qu’il ne pouvait pas prévoir des choses pareilles. Il ne savait même pas qu’elle s’était passée la bague au doigt pour la deuxième fois quelques mois après avoir rompu avec. La vénézuélienne voulait s’enfuir, la honte montant rapidement jusqu’à ses joues, sauf qu’il la retenait, lui offrant un nouveau baiser rempli de passion, faisant fondre le cœur de la blonde une nouvelle fois. Elle se laissait emporter dans la tendresse qui vidait ses pensées, se remémorant seulement à comment il était bon de se perdre dans ses bras. Il faisait une erreur. C’était ce qu’elle se disait lorsqu’il lui répétait qu’il attendrait. « Je ne veux pas que tu souffres. » Elle essayait de s’imaginer une vie avec l’italien comme partenaire, sauf que son cœur se serrait, l’imaginant dans les bras d’autres femmes. Il lui avait juré que ce n’était qu’une erreur, mais sa confiance n’avait été que fragilisée. Même si quand elle le regardait, quand elle repensait à leur histoire, elle ne pouvait que se dire qu'il était un homme bien, dans le fond. Un sourire se dessinait sur son visage lorsqu'il disait espérer son bonheur avec l'homme qui partageait sa vie. Ses yeux devenaient brillants, avant qu'une larme tombe sur sa joue. « Merci. » Disait-elle dans un souffle, sa voix devenant tremblante rien qu'en réveillant son dernier souvenir de son mari. Est-ce qu'elle pouvait réellement être heureuse à ses côtés ? Est-ce que l'amour pardonnait tout ? « Est-ce que tu m'aurais frappée, Allen ? » Elle baissait ses yeux vers le sable, resserrant ses bras contre elle-même. « Est-ce que c'est synonyme d'amour pour toi ? »

Être là devant elle, sans ne pouvoir rien y faire. Il voulait la prendre, la toucher comme auparavant, il voulait qu'elle soit sienne et que personne ne puisse lui en empêcher. C'est pourquoi lorsqu'elle se détacha de son étreinte, Allen lui donna un baiser rempli d'amour et de passion. Comme il avait pu le faire auparavant, lorsqu'elle lui appartenait toute entière. Alors elle ne dit rien, pas un mot. Mais lui non plus ne pouvait dire quoi que ce soit. Il avait essayer de l'oublier, essayer en vain à son avis. Trouver des femmes, aussi différentes les unes que les autres. Mais jamais personne n'a su égaler la femme de sa vie, la personne qu'il considère autant que les femmes de sa famille. Elle ne voulait pas qu'il souffre. Mais c'était déjà fait. Il souffrait, mais à cause de lui-même. C'était de sa faute s'il avait perdu la blonde, sa faute à lui et seulement lui pouvait s'en mordre les doigts d'avoir fait cela. Il n'a jamais autant souffert en sachant qu'elle était marié. Lorsqu'il demanda si elle étai heureuse dans son mariage, la jeune femme changea de visage. Ce dernier se ferma, ses yeux s'humidifièrent et elle le remercia. Mais Andeana intrigua l'italien en lui demanda si, lui, il l'aurai frappé, si cela était de l'amour pour lui. « Bien sûr que non, Andeana. Jamais je ne te ferais ça » dit-il en changeant d'expression de voix. Cela voudrait dire que quelqu'un lui avait fait du mal ? Il ne pouvait pas se dire ça. Alors la voyant avec son col roulé et ses manches longues, il ne pu s'empêcher de garder les yeux dessus. Alors, avec un peu de délicatesse, sans être trop agressif, il attrapa le bras de la blonde pour remonter ses manches. Il pu voir des bleus, des ecchymoses. « Mais... Mais comment on peut te faire subir ça ? Ton mari te fait ça ? demanda-t-il à la belle. Je ne peux pas croire qu'on te fasse ça. Andeana, c'est pas normal, ne me dit pas que tu l'aime et que tu restes avec lui ! » dit-il sur une pointe de colère. Il la regarda dans les yeux, jamais il ne se permettrait de lui faire cela, jamais il ne pourrait lever la main sur une femme. C'était inhumain pour lui, c'était carrément conte-nature. Comment pouvait-on blesser une femme comme elle ? Il essuya d'un coup de main très léger la larme qui roulait sur sa joue. Il voulait lui montrer qu'il était là pour elle, quoi qu'il arrive. Elle représentait tellement de chose pour lui, la femme qu'il aime.

Même si elle l’avait refusée, de se dire qu’elle se donnait le droit de l’embrasser, elle se laissait aller dans cette étreinte, ce moment qui faisait ressasser le passé, les moments où elle se sentait bien à ses côtés. Elle en oublierait presque la trahison qu’il lui avait fait, cette honte et cette peine qu’elle avait pu ressentir sans que les blessures se soient réellement refermées. Une part d’elle ne pouvait pas se passer de lui, de ses gestes et sa manière d’aimer, se disant qu’elle était peut-être passée à côté de celui qui aurait pu être l’homme de sa vie. Ils se séparaient une nouvelle fois, mais ses pupilles ne se détachaient pas d’Allen, elle restait contempler sa personne, son visage qui lui avait manqué autant que la faire souffrir. Il finissait par lui souhaiter son bonheur dans son couple, qu’elle était heureuse. Elle souriait, le cœur meurtri par les paroles, les douleurs sur son corps venaient presque à se ranimer et une larme venait finalement par couler sur sa joue rougie. Son sourire s’essoufflait dans la nuit et son regard venait à se perdre. Elle passait sa main sur son autre bras, resserrant celle-ci avant de lui demander si lui la frapperait, s’il céderait à ce moyen pour se faire comprendre, pour prouver son affection, son amour. Ce n’était que de la jalousie, qu’un moyen de montrer qu’il tenait à elle. C’est pour ça qu’il la frappait, pour qu’elle comprenne, qu’elle ne fasse pas n’importe quoi. Il ne le faisait pas pour le plaisir. C’est ce que son mari lui disait sans cesse lorsqu’il lui portait des coups. Elle le méritait. C’était la seule personne qui était venue à porter ses mains sur elle de la sorte, pas même un membre de sa famille ou un de ses parents n’avait cédé lors d’une colère. Non. Allen n’aurait rien fait de ça. Elle ne répondait que d'un souffle, pinçant ses lèvres. Il ne semblait pas trouver ça normal et sans doute que son esprit s'était laissé enrôlé dans cette idée. Elle le laissait prendre son bras, découvrir que derrière sa manche il n'y avait que des marques. Ses yeux venaient de nouveau rencontrer ceux d'Allen, bien que sa vue s'était brouillée avec les larmes. « Je l'aime. » Murmurait-elle dans un sanglot, son cœur serré. « Et lui aussi m'aime. » Sûrement. C'est ce que son alliance laissait croire, ses mots et le reste. Il lui donnait quand même de l'amour autrement, mais sa vie récemment s'était résumé qu'à des coups. « Il a peut-être des bonnes raisons de le faire. Je suis peut-être une mauvaise femme après tout. » Elle riait nerveusement, effrayée à l'idée de ne pas être assez bien pour quelqu'un. « C'est en partie à cause de ça que je suis de retour à Bowen, ma famille m'a forcée à revenir après ... » La blonde s'arrêtait net, elle ne pouvait pas dire qu'il l'avait emmené à l'hôpital, ça ne ferait qu'inquiété Allen ou le mettre dans un état qu'elle ne voulait pas voir chez-lui. « Je ne veux pas que tu te mettes en colère, ce n'était qu'une question, laisse-tomber. » Elle repassait sa manche sur son bras, il aurait été horrifié de savoir qu'il n'y avait pas qu'à cet endroit que sa peau était teintée de bleu. « Oublie tout ça. » Un semblant de sourire venait embaumé son visage, elle préférait de loin qu’ils restent sur leur belle image.

Il ne savait plus où donner de la tête. Ne pas vouloir quitter cet instant, ce moment. C'est tout ce qu'il se disait. Mais au moment où Andeana lui évoqua, lui sous-entendit que son mari le battait, il n'en revenait pas. En fait, il ne voulait pas en revenir tout simplement. Allen s'énerva légèrement dans la voix, cela se sentait. Mais il ne voulait pas faire peur à sa belle vénézuélienne. Alors il espérait qu'elle allait le quitter, le laisser loin, et qu'elle ne retomberait dans ses bras. La peur se voyait dans ses yeux, mais l'amour aussi. Impossible, impossible qu'elle veuille rester avec lui. « Andeana, c'est pas de l'amour ça ! Je refuse que tu dises ça » dit-il à la belle en fronçant les sourcils. Elle était naïve, et innocente, mais Allen ne voulait pas qu'elle reste dans l'insouciance. « Il n'y a jamais de bonnes raisons de frapper la personne que l'on aime, Ande ! C'est totalement faux, et cela n'a aucun sens » dit-il en attrapant la main de la blonde. Alors, elle expliqua pourquoi elle était revenu sur Bowen à ce moment là. C'était pour ça que vous vous étiez retrouvé alors. C'est pour cela qu'ils s'étaient croisés ce soir. Allen se demanda s'il était content que cela se passe comme ça ou s'il aurait préféré qu'elle soit heureuse toute sa vie, et jamais ne la revoir. Andeana ne voulait pas qu'il se mette en colère mais c'était chose faite. Sans vouloir lui faire peur, il avait réussit à garder un minimum son calme. Heureusement qu'il ne savait pas qui il était, à quoi il ressemblait, comment il s'appelait. L'italien aurait été prêt à tout pour défendre sa belle. « Je ne peux pas oublier, je veux que tu me promettes de plus jamais revoir cet homme » continua-t-il simplement en attrapant ses deux mains. Oui, il avait peur pour elle. Et jamais il ne la laisserait comme ça. Allen passa sa main sur le visage de la blonde. Il espérait d'un coupe d'un seul l'avoir pour lui tout seul. Il en repavait secrètement, après tout, il était amoureux d'elle. « Jamais je ne pourrais te faire ça » murmura-t-il simplement en souriant légèrement à sa belle.

« Si ce n'est pas de l'amour, c'est quoi alors ? » Peut-être qu'elle n'y connaissait rien à l'amour, que ce qu'elle pensait être un sentiment fort n'était que de l'attachement, de la culpabilité. Elle se sentait peut-être mal de le laisser seul, ce drôle de sentiment qui était venu lui hanter lorsqu'elle a claqué la porte sur Allen. Andeana se faisait frapper et tromper, mais elle aimait encore, c'était une image qu'elle se faisait de ce sentiment. Quelque chose de bien trop fort pour l'empêcher de partir, qui faisait qu'elle regardait toujours ces personnes avec des yeux scintillants ou qui faisait qu'elle pensait à une personne pendant des heures sans s'en lasser. À chaque relation qu'elle avait eut, son amour était différent, elle voulait quelque chose d'unique et ses compagnons rendaient leur relation atypique à leur manière. Son mari, lui, la frappait parce qu'il était jaloux, parce qu'il voulait qu'elle ne soit que sienne. Et même si elle était fidèle, elle acceptait qu'il puisse être ainsi, même si ça venait à énerver les autres. Pourtant, intérieurement, même si elle disait ne pas lui en vouloir, elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander si les autres pouvaient faire pareil, s'ils arriveraient à lever la main sur elle pour garder une autorité. Lorsqu'Allen parlait, elle ne savait comment réagir, elle ne voulait pas le croire, parce qu'elle était persuadée d'être aimé comme elle aimait cette personne, sauf qu'elle ne pouvait retenir les larmes qui roulaient sur ses joues. « Je ne sais pas si je peux te le promettre. » Elle ne pouvait se résoudre à faire une croix dessus et l'effacer de sa vie, pendant quelques mois, il avait fait partie de la sienne. Il était gravé dans sa mémoire, jusqu'à ce qu'ils signent les papiers, elle portait son nom. Et ça, elle ne pouvait pas l'oublier. « Je le sais bien, tu n'es pas comme lui. » La blonde relevait les yeux vers son ex-amant, léger sourire aux lèvres. « Parfois je regrette d'avoir passée cette porte. » Avouait-elle dans un souffle. « Mais je n'arrive pas à oublier ... c'est trop tôt et je suis certaine que j'aurais trop mal si on allait trop loin maintenant, je suis désolée Allen. » Elle ne voulait pas le blesser, loin de là. Elle voulait penser à eux, plus ils s'éloignaient, mieux ils se retrouveraient. C'était ce qu'elle pensait, même si au fond, ça ne leur faisait que du mal.

Qu'est-ce que c'était si ce n'était pas de l'amour ? C'était juste quelque chose d'horrible, un truc affreux qui n'avait lieu d'être. Il ne savait que dire à Andeana, mais il était entrain de bouillonner de colère. « Arrête, ne crois pas que c'est de l'amour. C'est juste... s'arrêta-t-il un instant. Une façon de t'y faire croire » finit-il simplement. Malheureusement, il ne pourra pas empêcher ça. Même s'il aurait pu. Si elle ne serait pas échappé face à son infidélité, s'il n'avait pas fauté. Voilà, maintenant il se dit au fond de lui que tout cela est de sa faute. Et on n'y changera rien, malheureusement. Alors il lui demanda si elle pouvait lui promettre qu'il ne le reverrait plus jamais. Mais elle ne pouvait pas le promettre, et c'était normal. Si elle était amoureuse comme lui était raide dingue d'elle, il comprenait. Triste, il baissait la tête, en pensant ne pas pouvoir la récupérer, en se disant qu'il n'était qu'un moins que rien à l'avoir laissé. Relevant la tête lorsqu'elle lui dit qu'elle savait qu'il n'était pas comme ça, il sourit comme un idiot. Elle n'oubliait pas, Allen le savait pertinemment qu'elle n'oublierait pas de si tôt cette erreur que tu avais commise. Alors elle lui annonça qu'elle ne voulait pas aller plus loin, car ils se feraient du mal à faire ça. « Je comprends, je voulais juste m'excuser » répondit-il en baissant la tête, comme un enfant avouant la plus grosse des bêtises qu'il aurait fait. Même s'il n'abandonnerait pas, il ferait n'importe quoi. Ce soir, il la laisserait tranquille. Même s'il rêvait de rester avec elle toute la nuit, voir même toute la vie. Il avait peur de ne plus jamais la revoir, ne plus jamais la croiser. S'il était venu à Bowen, de base, c'était pour la retrouver elle. Car il savait qu'au fond, il pouvait la revoir dans cette ville. Et c'est un italien, un homme têtu, alors il s'avouait vaincu pour la nuit. Mais ce n'était que la première bataille, et il comptait s'en sortir indemne.

Les mots, même prononcés par un homme qu'elle avait aimé, qu'elle aimait sûrement encore aujourd'hui, ne pouvaient pas changer ce qu'elle pensait. Il ne pouvait pas juger si c'était de l'amour ou non, il n'était pas là quand les coups venaient s'abattre sur elle. Il n'était pas là tout court. Elle se confortait dans l'idée que c'était une preuve d'amour, elle voulait croire ce que disait son mari sur le sujet et même si elle n'assumait pas les tâches qui décoraient ses bras, son corps entier, elle n'arrivait pas à se dire que ça pouvait être autrement. Andeana ne répondait que d'un sourire lâche, faux. La réponse d'ensuite venait quasiment faire tout le reste. Si elle ne pouvait pas le promettre de ne pas le revoir, elle ne pouvait pas arrêter de croire que c'était de l'amour. Elle ne savait pas où elle pouvait se situer dans les années à venir, mais elle voulait sûrement se trouver à côté de son mari, arrêter de subir la pression de sa famille pour divorcer. Elle n'en voulait pas d'un divorce, pas encore. Ça la faisait suffisamment souffrir, elle ne voulait pas passer sa vie en étant celle qui ne savait pas trouver le bon, celle qui collectionnait les hommes, même si ça y ressemblait fortement. Même si tout son être voulait oublier rien que pour quelques heures ce qu'Allen lui avait fait, une partie venait remettre son esprit en place. Pour l'instant, elle en savait pas si elle pouvait le pardonner, elle pouvait passer au-dessus pour apprécier de nouveau son visage, simplement pouvoir le regarder dans les yeux. « Je préfère partir pour le moment ... désolée. » Soufflait-elle en baissant la tête, s'éloignant légèrement de sa peau, de lui. « On se revoit plus tard. » C'était horrible de lui donner un espoir pareil, en sachant qu'elle voulait reprendre la route, qu'elle ne pouvait pas rester en place. Elle l'avait toujours fait ; se déplacer, découvrir de nouveaux endroits et ce n'était pas l'heure pour elle de s'arrêter. « Au revoir Allen. » Elle replaçait ses manches, s'efforçait de garder un beau et large sourire au visage, pour ne pas qu'il ait une image triste d'elle lorsqu'il penserait à elle, même si Andeana espérait quelque part, qu'il parviendrait à se dire qu'elle n'était rien de plus qu'une simple femme.