(Rulfie) parfois le destin peut être cruel.

Cela faisait une semaine que je trainais ce secret en moi. que j'avais cette photo contre moi. dans l'une des poches de mon blouson tout contre mon cœur. Ce bébé n'était pas celui de Scout. Le bébé de Scout n'avait jamais existé. J'avais pris temps de réfléchir à ce que je voulais et la manière de lui annoncer les choses. Je décide donc de lui envoyer un sms pour qu'il vienne chez moi. je ne voulais pas faire ça dans un lieu public. Je voulais faire ça de manière propre et je ne savais pas ce qui allait en découdre. Freja avait tenté de me rassurer mais j'avais vu l'espoir dans son regard quand j'avais dit que j'allais avorter. Alfie ne voulait pas d'enfant ou ne voulait pas se retrouver avec une copine enceinte sur les bras. Vêtue d'un tee-shirt ample, j'avais fait en sorte de mettre un vêtement qui n'appuierait pas sur mon ventre. Je devais faire peine à voir. A cause de mes nausées, je dormais peu. A cause de ce secret, je cogitai un peu trop. Alors, autant en finir tout de suite. assise sur mon canapé, les mains jointes, je me disais que tout allait bien se passer. Que tout irait bien mais j'en doutais. Mon regard perdu dans le vague, j'entendis qu'on sonnait. " C'est ouvert, dis-je d'une voix sonore sans me relever, sans même prendre le temps de redresser la tête. " Tu devrais t'asseoir, murmurai-je d'une toute petite voix avant de relever la tête vers lui, il faut qu'on p… p…. parle. "

Il sait que, récemment, Ruby est allée à un rendez-vous médical dans le but d'obtenir une autorisation pour avorter. Ils n'en ont jamais reparlé depuis, ne se sont d'ailleurs même pas vus, mais jamais Alfie n'a pensé que cela cachait une quelconque mauvaise nouvelle. Il a pensé qu'elle avait seulement besoin de temps pour elle, pour assimiler l'idée qu'elle allait devoir dire adieu au bébé qu'elle portait depuis déjà plusieurs mois. Et pourtant, quand il a reçu son SMS, il a directement compris que quelque chose n'allait pas. Sans prendre la peine de répondre, Alfie roule jusqu'à chez Ruby pendant que, dans sa tête, des dizaines de pensées différentes tournent en rond. Il se gare devant le bâtiment, monte les marches deux par deux puis finit par toquer à sa porte. Il l'entend lui dire que c'est ouvert et entre donc avant de porter immédiatement son regard en direction du canapé. « Tu commences à me faire peur, » lui dit-il avec malgré tout un sourire voulu rassurant. Comme elle le demande, il prend place sur le canapé et se tourne vers elle. « À propos de quoi ? » Il pense au bébé, à la possibilité qu'elle ne veuille soudainement plus avorter. Sauf que lui, il ne peut pas jouer le père d'un enfant qui n'est même pas le sien. Il n'en est pas capable, et sa relation avec Ruby est trop récente que pour qu'ils commencent à fonder une famille comme l'aurait fait n'importe quel couple normal. Elle sait à quoi s'attendre avec lui, mais jamais Alfie ne lui demandera de choisir entre lui et son propre enfant. Afin de chasser cette pensée intrusive de son esprit, il cligne plusieurs fois des yeux et reporte toute son attention vers Ruby, le ventre noué.

Je sais que les minutes qui s'écoulent sont une torture à la fois pour lui comme pour moi. je n'ose relever la tête avant de finalement le faire. Lorsque mon regard croise le sien, je ne peux retenir mes larmes. Je me souvenais de cette soirée au Hendrix où il m'a dit pour la première fois qu'il m'aimait. Je joins alors mes mains avant de fouiller dans ma veste. La photo est chiffonnée mais on peut y voir quelque chose. de la taille d'un petit pois. Ma main attrape un stylo qui trainait là pour l'entourer afin qu'il le voit bien. Je la pose sur la table avant de mettre le comparatif que j'avais trouvé sur internet d'un bébé qui devrait avoir quatre mois. " C'est ce à quoi devrait ressembler mon bébé si… " je me tais un instant avant de déglutir. " S'il était de Scout. Je devrais être enceinte de presque quatre mois. " Je me redresse pour retirer le tee-shirt. Dévoilant mes courbes. On ne discernait rien. on pourrait presque croire à un ballonnement. " La photo d'à côté c'est mon bébé à l'heure actuelle. " Je n'ose croiser son regard avant de m'asseoir, ramenant mes jambes sous mon menton, le posant sur mes genoux. " Je suis enceinte de 30 jours. " Je finis par relever la tête vers lui avant de déglutir. Ainsi peut être arriverait-il à la conclusion évidente ? Que ce bébé était le sien.

Alors qu'elle commence à faire un tracé sur une photo sortie de son sac, Alfie la regarde faire sans comprendre. Ruby pose ensuite le cliché sur la table et lui se penche en avant afin de regarder ce qui semble n'être qu'un point gris sur un fond noir. Il ne comprend pas. Elle pose ensuite une seconde photo, celle d'un foetus de presque quatre mois si il suit ce qu'elle est en train de lui dire. Et malgré ça, il ne saisit toujours pas où elle veut en venir. Comment est-ce possible ? Pourquoi son bébé à elle ne fait-il pas la taille d'un foetus normal de quatre mois ? La première hypothèse d'Alfie est que le bébé est mort durant ses premières semaines de vie et qu'il n'a donc pas pu se développer. Il lève les yeux vers Ruby, sourcils toujours froncés. « Comment ça, si il était de Scout ? De qui d'autre... » Il s'interrompt, réalisant la connerie qu'il était sur le point de prononcer tout haut. Quand Ruby lui confirme qu'elle n'est en effet enceinte que de trente jours, Alfie reste sans bouger pendant des secondes qui lui paraissent durer une éternité. Trente jours. Il y a trente jours, ils couchaient ensemble sur le bar du Hendrix. « T'es.. t'es enceinte de... moi ? » balbutie-t-il. Il ne sait même pas quelle réponse il veut entendre, un oui ou un non ne changerait rien. Bien moins confiant qu'à son habitude, Alfie plonge son visage entre ses mains avant de balayer sa masse de cheveux en arrière. « Mais que ce soit de lui ou de moi, ça ne change rien au final, si ? Tu vas tout de même te faire avorter. » Il lève enfin les yeux vers elle et cherche une confirmation dans son regard. Ils ne peuvent pas le garder. Alfie ferait un très mauvais père, autant que Ruby ferait une mère parfaite. Mais lui, jamais il ne trouverait sa place dans cette famille. Pris d'une soudaine vague de nervosité, son regard supplie Ruby afin qu'elle lui affirme que non, elle ne va pas le garder.

Le laissant réaliser la chose, je me lève pour aller lui servir un verre d'eau. Lorsque j'entends la phrase sur l'avortement, je me fige. Moi qui pensais que le problème était le fait que ce bébé n'était pas le sien. J'avais tort. Sous le coup de la surprise, je lâche le verre qui s'explose sur le sol dans un fracas pas possible. Je serre donc les poings avant de retourner face à lui. Je ne dis rien, je me contente de le fusiller du regard. " Non, finis-je par lâcher. " Non à quoi ? J'attrape la télécommande de ma télé où l'image était demeurée en suspens. J'appuie sur play et directement, les battements d'un cœur se diffusent dans l'appartement. Celui de son bébé. Je fronce alors les sourcils avant de me pencher vers lui pour examiner ses traits. Il était pâle comme un linge. Si je ne le détestai pas autant à cet instant, je serai retournée lui chercher un verre d'eau mais je n'ai pas envie de pousser d'un poil. " Tu veux toujours que je le tue ? Sifflai-je venimeuse. " Après tout, ce n'était qu'une photo. Pour lui du moins. rien de concret. Comme notre relation dans un sens. Je croise donc les bras sur ma poitrine avant de redresser le menton. " ne t'inquiètes pas, je ne te demande rien. je peux m'en occuper toute seule. " Je me mords la joue. Gare à mon impulsivité et à ce cocktail d'hormones. " Sans toi. "

Si Alfie ne se voyait pas être en couple encore un mois plus tôt, il a aujourd'hui beaucoup de mal à s'imaginer dans le rôle d'un père. Que ferait cet enfant dans une relation aussi naissante, grandissant entre deux êtres qui apprennent encore à se connaître ? Et puis, même si il aura été capable de s'occuper de ses deux soeurs, jamais il ne pourra prendre la charge d'éduquer un tout petit. Pas lui, il n'en est pas capable. Il ne le sera sûrement jamais. Lorsqu'il entend le verre se briser, il se redresse dans un bond et se tourne vers Ruby, prêt à lui demander si tout va bien. Il n'en a cependant pas l'occasion puisqu'elle lui coupe la parole avec son "non" plus froid encore que la fois où ils se sont disputés pour la même raison. Un putain de bébé. Ruby lance un enregistrement et, à peine une seconde après, Alfie entend un bruit étrange et sourd qui accélère le rythme de son propre coeur. « Qu'est-ce que... » Il ne termine même pas sa phrase, préférant ne pas avoir la réponse. D'abord confus, perdu, totalement désorienté, Alfie finit cependant par serrer les dents suite à la question de Ruby. « Il a trente jours Ruby, je suis certain qu'il ne sait même pas encore qu'il existe ! » En l'entendant parler, il pousse un soupir et s'éloigne d'elle, autant physiquement que mentalement. Durant ce mois, Alfie aura baissé sa garde face à elle comme il ne l'avait jamais fait auparavant. Il s'est laissé avoir par ses sentiments, lui a permis de lire en lui quitte à connaître aussi bien ses mauvais cotés que ses bons. Pourtant ce soir, il se referme comme il l'a toujours fait. « Tu t'attendais à quoi ? Que je saute de joie en apprenant que non seulement t'es enceinte, mais qu'en plus tu me demandes d'agir comme un bon père ? Tu crois vraiment que je suis prêt à ça ?! » lâche-t-il froidement, haussant le ton. « Bordel, ça fait un mois qu'on est ensemble et tu te crois capable de me changer au point de me transformer en ce mec parfait que t'aurais préféré avoir ? Excuse-moi de te décevoir, mais c'est pas moi. » Il plante son regard dans le sien, mâchoires serrées, son coeur battant à milles à l'heure. « Alors si c'est ce que tu veux tellement, peut-être qu'en effet tu serais mieux sans moi. » Il aimerait partir, chaque parcelle de son corps lui crie de s'en aller sans se retourner. Et pourtant Alfie reste planté là, attendant la gifle qui ne tardera sûrement pas à s'écraser en plein sur son visage. C'était trop beau, trop beau pour durer.

Je sens une bouffée de colère monter en moi lorsqu'il me parle de la non-conscience de mon bébé. Pas le notre. Car le notre n'existait pas. n'existerait jamais. Et n'existerait plus. " mais tu t'entends parler ? " non visiblement, il ne s'entendait pas. il n'avait pas conscience de la portée de ses mots. De ce qu'ils voulaient dire. " tu me demandes de commettre un meurtre. Moi, je sais qu'il vit. Je sais qu'il est là. je ne peux pas. je ne peux pas perdre quelqu'un d'autre. " Et même si notre relation devait quant à elle être avortée alors je choisissais le bébé. Ce bébé qui lui ressemblerait sans doute. Qui aurait ses yeux et son sourire. qui aurait une partie de lui. je me redresse alors pour me planter face à lui. " je ne veux pas te changer. Je suis ho… ho… honnête. Je l'ai toujours été. tu aurais préféré que je te le cache et que je te quitte ? C'est ça que tu veux ? " Dans le fond, peut-être était-ce qu'il espérait. Je le vois, visage tendu. Prêt à recevoir mon affront mais à la place, ce n'est pas une gifle qui vient. Ce sont des larmes les miennes. " T'as raison. J'avorte. " Je me lève pour me diriger vers la porte. mon cœur se brise en mille morceaux. Je siffle un coup pour appeler Zéro qui vient en courant. puis, j'attrape mon manteau. J'avais beau être chez moi, j'avais besoin d'air. " J'avorte de notre relation. C'est fini, Alfie. " Puis, je quitte mon appartement où l'atmosphère est devenue trop pensant. Je le quitte lui par la même occasion. Je choisissais le futur plutôt que le présent. Je choisissais de faire vivre le fruit de notre amour plutôt que lui.

Ce sujet restera probablement un énorme désaccord pour eux. Il n'a pas compris pourquoi sa petite soeur a toujours refusé d'avorter, tout comme il ne comprend pas pourquoi soudainement Ruby n'en a plus envie maintenant. Ce n'est qu'une chose, un amas de chair qui ne respire même pas encore. Il n'est rien, pas un bébé, juste un semblant de foetus. « Il y a encore une semaine t'avais aucun problème avec l'idée de tuer celui de Scout je te rappelle. » Cette fois, son ton redescend. Il se fait froid, cassant, tellement différent de sa voix chantonnante. Il pousse un nouveau soupir semblable à un râle lorsqu'elle lui demande si il veut qu'elle le quitte, une question tellement stupide à ses yeux qu'il n'a même pas envie d'y répondre. Et pourtant, il prend tout de même la peine de lui ouvrir son coeur encore une fois, certainement une fois de trop. « Non, j'ai pas envie de ça. Mais j'ai pas l'impression d'avoir vraiment mon mot à dire. » Il la suit des yeux alors qu'elle se dirige vers l'entrée de l'appartement, totalement immobile, incapable de savoir quoi faire. Cette conversation n'est pas terminée et pour ça, il voudrait arriver à son niveau assez vite que pour refermer d'un geste de la main la porte qu'elle ouvre. « Ruby, t'es pas sérieuse là. » Pas de réponse. À la place, elle disparaît dans un bruit sourd et le laisse seul avec ses pensées. Trop en colère que pour être capable de raisonner calmement, il se tire les cheveux, à deux doigts de les arracher par touffe. Il est tenté de donner un coup dans cette foutue table, contenant ces foutues photos, mais il ne veut pas abîmer le mobilier de Ruby. Sans attendre plus longtemps, il ouvre la porte à son tour et descend les marches aussi rapidement qu'il les a montées. « Ruby ! » clame-t-il, même si il est certain qu'il ne verrait apparaître personne d'autre qu'un voisin en colère. Il finit hors de l'appartement, la cherchant du regard. Non seulement la nouvelle ne lui plaît pas mais en plus, le fait qu'elle ait fui au lieu d'affronter la réalité lui est insupportable. « Fait chier, » marmonne-t-il entre ses dents.

J'avais eu vite fait de prendre mes jambes à mon cou. Je détestai la confrontation et les disputes. J'avais perdu tout le monde en 2017, je ne voulais pas perdre mon bébé. Ce n'était pas possible. Je l'entends hurler mon nom mais je ne me retourne pas. a quoi bon ? pourquoi faire ? les larmes coulent sur mes joues et je sais que dans le fond, j'ai fait un choix impulsif. Je sais que dans le fond, ça n'était pas terminé. Je me dirige vers ma voiture car j'avais besoin de voir Freja mais putain, elle habitait avec lui. alors, je tape dans le pneu, d'un geste rageur pour serrer les dents. je m'assois un moment sur le trottoir pour prendre ma tête entre mes mains. je l'entends à nouveau hurler mon prénom et Zéro comme un bon traitre qu'il est, se dirige vers Alfie. " T'as raison, lui répondis-je, fais chier. " C'était clairement le mot. je me redresse pour lui faire face, serrant les poings. Peut-être la méritait-il cette gifle finalement ? " Si j'avorte, si je le tue, je ne pourrais plus te regarder en face. Je ne supporterai plus que tu me touches. " J'avais élevé la voix malgré moi. " C'était celui de Scout bordel ! je ne pouvais pas avoir l'enfant d'un homme que je n'aime pas. hors toi, c'est différent. Toi, je t'aime. Et depuis le premier jour. Tu comprends ce que je te dis ou non ? " je commence à marcher de long en large et en travers. " Y'a pas de solutions. Car si je le garde, tu vas me quitter et j'avorte c'est moi qui te quitte. " j'essuie les larmes au coin de mes yeux pour essayer de retrouver mon sang froid. " J'ai perdu toute ma famille. Ils sont tous morts. Et ce bébé, cet enfant, ça sera ma nouvelle famille. " je shoote dans un caillou qui atterit plus loin. " vous me faites tous chier. Entre toi qui me demande l'impossible, Orson qui est amnésique. J'en ai marre de penser aux autres. Je veux penser à moi. a ce que moi je veux. et je veux cet enfant. J'ai besoin de cet enfant. " je ne lui avais jamais demandé d'assumer mais il m'avait mise enceinte merde. Je me laisse tomber au sol, en proie à une nouvelle vague de panique. Comme lorsque j'avais appris que Freja se droguait. Comme lorsque j'avais perdu tout le monde. " Je ne veux pas d'un mort de plus dans ma vie, murmurai-je entre deux sanglots, je ne le supporterai pas. je ne te demande pas d'être père. Je veux juste que tu me laisses être mère. "

Son ventre tellement noué qu'il finit par en avoir la nausée, sa tête en vrac et ses poings serrés jusqu'à en avoir mal aux paumes, Alfie se met à marcher le long de la rue. Il hésite entre rentrer chez lui et devoir affronter Freja, ou faire comme il l'a toujours fait en cas de mauvaise nouvelle et enchaîner les bars pour se bourrer la gueule jusqu'à oublier. Le chien de Ruby l'empêche cependant de faire un choix entre ces deux idées et il finit par la voir un peu plus loin, assise sur un trottoir. Elle se relève en le voyant et lui adresse des mots dont il ne comprend même pas la signification. « Pourquoi ça ? Tu crois que j'avais prévu de te foutre en cloque ? » Il essaie de garder son calme, inspire profondément avant de caler sa respiration pendant quelques secondes. Ce qu'elle ajoute lui donne envie de ne plus jamais expirer. « Tu me prends pour un con, en fait. » Comme s'il était incapable de comprendre ça alors qu'il avait eu la charmante idée de lui dire qu'il l'aimait à peine quelques jours plus tôt. « J'ai jamais dit que je voulais te quitter, c'est toi qui m'a menacé de le faire si je refusais. » Il n'a pas le temps de placer un mot de plus qu'elle se lance dans ce discours sur toutes ces personnes qu'elle a perdues, sur son envie de ne penser pour une fois qu'à elle. Il aimerait répliquer sauf que, si il le fait, il sait qu'il finirait par hausser le ton. Et vu l'état dans lequel Ruby est en train de sombrer, Alfie ne peut pas se permettre de lui faire ça. À la place, il s'accroupit pour arriver à son niveau et tend une main dans sa direction. Main qu'il récupère avant qu'elle ne puisse le voir. Il n'est pas prêt à lui laisser le dernier mot, pas pour un sujet aussi important. « Ruby, écoute-moi. Je sais que ça a été difficile pour toi, que tu n'as plus envie de voir quelqu'un mourir mais... te sers pas de lui comme d'un pansement. J'ai pas envie de te perdre tu sais, encore moins de te tourner le dos, mais là tu me demandes l'impossible. J'aurais jamais pensé que tu puisses tomber enceinte, t'étais censé avorter alors comment je pouvais savoir qu'il y avait des risques ? Je serai jamais un bon père Ruby je... je... » Il cale sans comprendre, sans réaliser que sa gorge vient de se nouer sous le coup de l'émotion. « Je pourrais pas, j'ai même pas eu de figure paternelle moi-même, je veux juste pas être une déception pour quelqu'un d'autre. » Il se laisse tomber en arrière jusqu'à finir lui aussi assis sur le sol. « Et si tu tiens plus à ce bébé qu'à moi, alors je ferai en sorte de te laisser tranquille jusqu'à ce que tu finisses par trouver quelqu'un capable de prendre soin de lui. Et de toi, bien mieux que je n'aurais jamais pu le faire. » Il aide Ruby à se redresser sur ses pieds, se penche vers elle afin d'embrasser son front, puis fait un tour sur lui-même afin de marcher en direction du bar le plus proche. Au final, se bourrer la gueule est certainement la meilleure option.

La situation est vraiment merdique. Elle est pourrie. Je sens de nouveau ce tsunami de chagrin qui arrive en moi comme à chaque fois. comme lorsque Freja m'a avouée qu'elle se droguait, comme lorsqu'Orson est devenu amnésique. Je suis en train de perdre trop de monde. Comme Alfie. dans le fond, je savais que je le perdrais. Je l'écoute me parler et j'en ai les larmes aux yeux. Qu'est-ce que je pourrais dire ? Qu'est-ce que je pourrais faire ? Je l'écoute et je suis incapable de réagir. Incapable de faire quoi que ce soit. Je comprends donc que tout est fini. Ou qu'une date de péremption vient de planer sur le Rulfie comme on nous appelait. Je ne réponds pas à son baiser, je reste stoïque un moment. " Adieu, murmurai-je entre mes lèvres pour qu'il n'entende pas. " Puis, je marche jusque chez moi. lorsque j'entre dans l'appartement, il est désespérément vide. J'inspire avant d'envoyer un sms à Freja. Je l'appelle même. Mais pas de réponses. " J'aurai dû m'en douter, murmurai-je. " Puis, j'attrape le script de mon film à venir. J'inspire doucement avant de faire craquer mes doigts. Puis, en vitesse, je me dirige vers mon placard, je ramasse une large fournée de robes que je colle dans ma valise avec l'essentiel de mon maquillage. " Zéro, Monsieur Moustache, on rentre à la maison, concluais-je. " Car oui, je retournai en Ecosse, le temps de réfléchir. Le temps de savoir quoi faire. Savoir si je reviendrai ou pas. après tout, j'ai toujours fui donc je n'allais pas m'arrêter maintenant.

Rp terminé