(Lelana) you're better off without me, mein herr.

Il avait essayé mainte fois de vivre de cette façon, au jour le jour, c'était une belle utopie mais pour celui qui se laissait toujours submerger par ses sentiments, ceux-là finissaient toujours par l'emporter et il se faisait avoir, il se lançait dans une histoire et puis il se prenait au jeu, sans prendre les choses au sérieux au départ et puis finalement c'était lui était pris à son propre piège. Il hocha la tête, j'essayerai à l'occasion. Ils allaient partir, Léo allait enfin pouvoir découvrir le lieu qui finalement piquait sa curiosité, sûrement parce que la blonde l'intriguait au moins autant que ce cabaret. Mais elle sembla se raviser et le barbu se retrouva coincé contre la coiffeuse, surpris, il haleta presque, fixant la chanteuse de ses grands yeux azurs. Elle lui ordonna de s'asseoir et comme un gamin obéissant il ne se posa pas mille questions, il s'assit, parce qu'avec sa prestance et malgré sa petite taille, elle ne permettait aucune objection. Il la dévisageait sans broncher, notant l'emploi du tutoiement et la proximité assumée de Svetlana comme pour le tenter de vivre avec plus de spontanéité. Il fronça les sourcils au départ, il ne voulait pourtant pas de sa pitié, si elle ne comprenait rien aux sentiments alors elle n'était pas réellement désolée pour lui et puis quand bien même elle le serait cela en changerait rien alors il eut envie d'arrêter sa main lorsque celle-ci glissa vers le bas, il allait le faire et puis se ravisa pourtant, la laissant terminer ce qu'elle avait à dire. Il réussi à balbutier quelque chose d'incompréhensible avant de se racler la gorge. J'suis nul en sentiments. Il grimaça alors qu'elle lui souriait. Et puis il se laissa embrasser, il l'avait vu venir et il aurait pu la retenir, mais quelque chose lui disait que ça serait peut-être bien d'essayer encore, de vivre comme s'il n'y avait pas de lendemains, comme elle, d'arrêter réfléchir ou même de ressentir quoi que ce soit. Il la laissa faire et ce fut très agréable bien qu'il se sente toujours démuni et perdu face à elle. Il n'était pas certain d'arriver à éradiquer sa peine ni même à la faire taire mais il tentait quand-même. Ils sortirent enfin de cette pièce, changeant de sujet presque comme si rien ne s'était passé. Ton... cousin, c'est, mignon, enfin je crois. En fait il n'avait rien compris mais ça n'était pas bien important. Arrivant devant la loge des danseuses Léo ne put retenir un sourire amusé. Je n'ai jamais dit que le monde était fade, jamais je ne le penserais... surtout pas si tu m'invites à entrer dans une loge pleine de jolies filles ! Il haussa exagérément les sourcils, il abusait sûrement, surtout quand on savait ce qu'il venait de se passer dans la loge de Svetlana. Ne m'attends pas ! En vérité il se trouvait presque voyeur d'entrer dans cette loge sans que les filles n'aient été prévenues avant, après tout il pouvait tout autant les trouver en petite tenue et il ne savait même pas si ces filles là étaient d'accord pour être photographiées. Il entra néanmoins, affichant son sourire le plus enjôleur pour plaire à ces demoiselles. Bonsoir, je ne veux pas vous déranger, je suis ici pour le journal de Bowen, je vais prendre quelques photos, faites comme si je n'étais pas là. Elles firent tout le contraire, diamétralement opposées à la froideur de la blonde, les danseuses se prirent au jeu des photos et Léo eut même droit à quelques embrassades et gloussement de pintades. Il ressortit de la pièce avec assez de clichés pour rendre fou son supérieur et le numéro d'une ou deux jolies filles dans la poche de son jean. Elles sont gentilles tes collègues ! Pourquoi tu as ta loge à toi toute seule ? Tu ne veux pas copiner ? Remarque, c'est plus agréable pour l'intimité. Ils reprirent leur marche. Et Léo se rapprocha de la blonde pour parer au creux de son oreille Moins tu voudras que je te prennes en photo plus j'aurais envie de le faire, tu t'en doutes, non ? Et s'éloigna assez pour capturer son regard et la fixer quelques secondes, finalement cette visite du cabaret l'ennuyait, il savait déjà ce qu'il allait en dire et il avait assez de clichés pour son article, il n'avait plus qu'une idée, la faire craquer et la capturer elle, pas ce lieu.

Je vois bien qu'il est perdu. J'ai une sorte d'intuition là-dessus. Alors que je me cale entre ses jambes, caressant sa joue de ma main glacée, je pose un regard sur lui. Doucement mes doigts pianotent comme pour le soulager un peu plus. je sais que je n'y connais rien. mais je peux te promettre une chose, avec moi à tes côtés, ça ira mieux. De toute façon personne ne peut s'attacher à moi. on ne s'attache pas à la neige, elle est éphémère. Et je l'étais tout autant. Sans doute mourante, je n'en avais aucune idée. Je n'agissais qu'à l'impulsion. Alors, je me penche pour venir capturer ses lèvres des miennes. La rencontre du feu et de la glace. Ma main glisse dans sa nuque alors que quelques mèches libres viennent caresser son visage. Je me redresse pour le regarder avec intensité. Sans ciller. Puis, je reprends sa main pour l'emmener voir les autres filles. Il a eu une peine de cœur donc je suis venue lui botter le cul pour qu'il arrête de voir du noir et aille soit se faire pardonner, soit trouver une autre nana avec qui coucher. Je serre un peu plus sa main tandis qu'on fait le tour du couloir. Je finis ma course par me poser contre un mur. Croisant les bras sur ma poitrine, je le regarde avant de lever les yeux au ciel. Bien sûr t'es un mâle guidé par son pénis. Tout à fait. J'avais dit ceci avec ironie car c'était tout l'inverse. Il était plus guidé par son petit cœur brisé. J'esquisse un sourire en coin. Bien sûr. je le regarde entrer avant de commencer à me maquiller. Je sors mon mascara et un miroir pour commencer à en appliquer une couche. Puis, fouillant dans mon sac, je mets mes bas et mes talons que j'avais cachés. Prête à sortir voir le monde. non parce que je suis meneuse de revue. Et puis, je suis un atout pour le cabaret donc on essaie de me faire plaisir. j'eus un haussement d'épaules. Il se rapprocha de moi pour venir me chuchoter quelque chose à mon oreille. Je prête une oreille attentive avant de le fixer en haussant le sourcil. J'ai dit non. pas ici. Je me stoppe pour tourner la tête vers le beau brun, imperturbable. Encore sous le coup d'une impulsion, je me tourne pour le plaquer au mur. Mon regard se pose un instant sur son appareil avant que je ne plonge dans le bleu océan de ses yeux. Ma main retourne caresser sa tempe. " Il faut mieux voir une photo mentale qu'une photo réelle. " Je me mets doucement sur la pointe des pieds, entamant donc l'oubli de son chagrin pour le remplacer par quelque chose. Avec une image mentale, tu peux faire ce que tu veux. tu peux lui faire prendre vie, murmurai-je à son oreille, la déshabiller, fantasmer sur elle. une photo reste à jamais figer. Mes lèvres viennent effleurer l'os de sa mâchoire, ses lèvres avant que je ne me recule. bon, je pense que tu as vu le gros. Je vais te laisser rentrer chez toi avec tes fantasmes. Sauf… si tu désires poursuivre ailleurs.

Léo  ne savait pas trop quoi penser de la proposition de la jeune femme, elle le draguait ça il le comprenait, il n'était pas idiot mais il avait l'impression que ça allait au delà du physique ou d'un corps à corps charnel, il lui semblait qu'elle voulait plus que ça, hors elle ne le connaissait pas, ou si peu et même si elle semblait le comprendre comme peu avaient pu le faire par le passé, cette faculté là effrayait notre homme, sans parler du fait qu'il sortait juste d'une histoire bien trop intense pour se lancer dans une autre, il avait besoin de légèreté, de folie, pas d'une nouvelle fille compliquée dans sa vie. Et puis apprendre les sentiments à quelqu'un d'insensible, il n'avait pas la prétention de savoir comment faire, surtout il n'avait aucune envie qu'elle tombe amoureuse de lui et elle serait folle de le vouloir elle aussi. Il se laissa malgré tout embrasser, même s'il était confus, même s'il doutait que ce soit une bonne idée, juste parce qu'elle en avait envie et qu'il n'était pas contre non plus, il ne pensait pas une seconde qu'elle puisse le guérir mais ses lèvres étaient douces et leur caresse bien trop tentante. Parce qu'en plus de chanteuse et dompteuse de lions, tu es experte des peines de cœur, donc ! Je ne doute plus que j'aurais envie de te revoir maintenant que je connais tout le cv. Arrivé devant la loge des danseuses, Léo se montra taquin, comme s'il pouvait vraiment la rendre jalouse, en même temps c'est elle qui avait proposé de l'envoyer dans la gueule du loup. Il haussa un sourcil alors qu'elle ironisait sur son côté macho. Tu en doutes ? Je n'ai pas de cerveau, comme tous les hommes. Il forçait le cliché, il s'en jouait. Après avoir fait connaissance avec les charmantes danseuses, Léo retourna auprès de sa sirène qui lui semblait bien plus intéressante que ces jolies filles, elle avait plus de profondeur, elle se drapait d'un mystère qui aiguisait sa curiosité, sans parler du fait qu'elle n'ait pas encore accepté d'être prise en photo. Il remarqua qu'elle s'était remaquillée et qu'elle avait enfilé une paire d'escarpins qui feraient leur effet sur n'importe quel homme. Tu es en train de me dire que j'ai droit à une visite privée par la vedette du cabaret ? Je me sens vraiment privilégier ce soir. Ce fut là qu'il tenta à nouveau de lui soutirer une photo, qu'elle n'était toujours pas prête à lui accepter, du moins, pas ici, c'était tentant de lui proposer de terminer la soirée chez lui où elle se montrerait peut-être plus coopérative, mais il ne le fit pas. De toute façon il n'aurait pas eu le temps, elle le plaquait déjà contre le mur avec un force qu'il ne soupçonnait pas. Ce fut son tour de chuchoter à son oreille et Léo sourit doucement. Une image mentale s'efface, se déforme et on finit par l'oublier. Il en avait gardé plein, des souvenirs de sa fiancée, qui avaient fini par se faner et il s'en était longtemps voulu de ne pas l'avoir assez prise en photo avant qu'elle ne meurt. Ou, dans un registre moins sinistre, s'il n'avait pas de clichés de tous ses voyages, ses souvenirs finiraient par se mélanger pour ne former qu'un seul bloc et il n'aurait pas assez de mémoire pour se rappeler avec certitude où il avait vu une cascade sublime ou encore la danse rituelle d'une tribu et pas une autre. Les photos étaient son aide mémoire, son journal personnel. Crois-moi, on peu se construire de multiples fantasmes à partir d'une photo. Sans parler forcément de fantasme sexuel. Il la laissa à nouveau approcher ses lèvres, il sentait son souffle si près de lui qu'il n'aurait eu qu'à avancer la tête pour l'embrasser encore, mais à trop souffler le chaud et le froid il finissait par en avoir assez de ce jeu. Il réfléchit un instant à sa proposition et puis eut un petit sourire presque contrit. J'ai un article à écrire pour demain matin. Et j'ai comme l'intuition qu'il parlera principalement d'une meneuse de revue qui sait comment traiter ses clients. Il s'éloigna d'elle doucement. Garde cette image mentale puisque ça semble te suffire. Je m'arrangerai avec mes fantasmes, ne t'en fais pas pour moi. Peut-être qu'on se reverra. Bonne nuit Svetlana et merci pour cette soirée. Il la planta là, avec sa bouche encore peinte qu'il n'aurait pas été contre effleurer à nouveau, ses hauts talons qui la rendaient bien trop désirable. Mais ce soir Charles n'était pas Léo, il ravalait ses ardeurs et s'éloignait de la tentation. Peut-être que finalement ce sera à Svetlana d'avoir envie de le revoir. Il connaissait le chemin pour quitter le cabaret et c'est donc seul qu'il sortit du lieu. Il était déjà tard, il n'allait pas dormir de la nuit et le lendemain on pourrait lire dans le journal de Bowen un article parlant de ce lieu plein de magie où tous les fantasmes se mêlaient au charme de ces demoiselles, de danseuses aux jambes interminables et à la grâce sensuelle. Et où une meneuse de revue aussi froide que l'hivers faisait tourner la tête de bien des hommes avec sa voix divine pleine de chaleur, telle une sirène envoûtant les marins en perditions. Où vous passerez une soirée hors du temps qui vous laissera un souvenir impérissable et l'envie d'en avoir davantage. Cet article serait illustré de plusieurs clichés travaillés dont le principal, celui d'une chanteuse dont le visage était dans la pénombre. Svetlana ne le savait pas, elle n'avait pas posé la question une seule fois, mais bien avant qu'elle ne vienne le voir, Léo avait pris quelques photos d'elle, sur scène, discrètement et dès le départ il savait que ceux-là seraient ses favorites.

Les hommes n'étaient pas très habiles pour cacher leurs sentiments. Il m'avait suffi d'un coup d'œil pour voir que mon cousin touchait le fond. Un peu comme ce mec. Un ours mal léché qui dans le fond n'avait besoin que d'affection. Alors qu'on marchait au détour du cabaret après avoir échangé un baiser plein de douceur, j'ai un sourire en coin. Je ne suis pas une experte. Je sais soigner un homme sans forcément avoir d'intérêt romanesque. Sinon, ça serait incestueux et très bizarre. Je finis par me mettre contre le mur avant de le regarder aller voir les demoiselles. Elles sont sympas les danseuses. Du moins, elle ne me juge pas et en plus, elles ont toujours été gentilles malgré mon apathie. C'est vrai. N'importe quel homme aura tenté de me séduire, toi tu fais l'inverse. Charles n'avait pas essayé de m'attirer dans ses filets. Je le fixe s'éloigner avant de commencer à m'apprêter car je devais sortir après. J'avais prévu d'aller manger un morceau avec des personnes qui se considéraient comme mes amis. Je le laisse revenir avant de pencher la tête sur le côté pour le regarder sous une rangée de cils maquillée. Je ne suis pas une star, je suis apathique, ce qui consiste en une fascination de la part des êtres humains et le directeur l'a compris. J'ai un haussement d'épaules. Car dans le fond, je ne voulais pas qu'on me connaisse. Winter, la chanteuse hivernale. Celle avec un regard bien trop lourd, bien trop secret. Il essaya par ses charmes de me soutirer une photo mais je refusai de but en blanc. Et j'étais claire là-dessus. Sous le coup d'une impulsion, j'en reviens à le plaquer contre le mur. Mes mains froides sur son corps beaucoup trop chaud. Je pourrais presque me brûler. Il me laisse faire mon petit jeu et je sens bien que tout ceci l'agace fortement. Presque autant que moi mais j'étais fatiguée. Eh bien, oublie-moi. je m'en fiche dans le fond. C'était vrai. il pourrait oublier mon visage mais il n'oublierait pas la sensation fraiche de ma main sur sa joue ou de mes lèvres sur les siennes. La vie est faite de sensations très intéressantes. Oh je te crois, c'est toi le photographe. Fais attention à ne pas passer pour un pervers. Avec un effleurement de lèvres, je lui propose une fin de soirée. J'avais lu dans son regard qu'il refuserait. Ce qu'il fait sans grande surprise. je ne suis pas une prostituée, Charles. " mon regard s'était de nouveau durci tandis que je me recule de moi-même pour me coller contre le mur d'en face. Puis, je le salue de la tête avant de le regarder partir. Je l'ignorai encore. mais il m'avait menti sur deux choses. Et l'une comme l'autre n'allait pas me plaire. et pour une fois, j'allais ressentir un sentiment, preuve que le traitement fonctionnait, j'allais me mettre en colère.

rp terminé