Like tomorrow doesn’t exist + Léace

Une femme libre avec le cœur emprisonner à cause de ses sentiments. Son départ ne lui ouvrait pas plus de porte, elle ne comptait toujours pas s’envoyer en l’air avec chaque personne qu’elle croisait, elle ne comptait pas expérimenter des relations étranges. Grace allait simplement continuer son quotidien, essayant de se simplifier la vie, en arrêtant de se poser des questions et en envoyant balader celui qui lui avait arraché son enfant. Elle n’était pas prête à passer à autre chose sur ses sentiments, elle ne voulait pas tout envoyer en l’air, elle voulait ressasser ce qui lui manquait encore un peu, se dire que sa présence lui manquait, de même pour ses belles paroles, pour sa chaleur. Elle n’était pas certaine qu’une personne pouvait remplacer ça. Mais elle ne devait pas se laisser porter par ses idées, elle devait voir en Léo un simple ami maintenant, une personne qu’elle avait aimée, mais ça devait s’arrêter là. Peut-être qu’il ne se passerait plus rien, parce qu’ils devaient avancer maintenant et qu’elle l’avait presque forcé à le faire. D’ailleurs, à voir son regard, à écouter ses paroles, elle s’en inquiétait, d’être le monstre de l’histoire. À chaque fois qu’ils se quittaient, c’était en grande partie de sa faute, parce qu’elle n’acceptait pas son regard, parce qu’elle ne voulait pas de jugement ou simplement par peur de mal faire et d’accepter de ne pas être la femme parfaite à ses yeux. Sa réponse, même rajouté d’un ‘ça devait arriver’ lui meurtrit le cœur. Elle n’osait pas le regarder, elle retenait presque son souffle, n’essayant de ne pas se montrer affecter. Qu’un visage lisse, un sourire en coin qui tremblait légèrement, de tristesse ou d’une pointe de colère contre elle-même, elle n’en savait rien. Leur relation avait pris fin à cause d’elle. Ce n’était pas le destin ou n’importe quoi de ce qu’il pouvait lui dire. Son visage se refermait légèrement. Et elle fut plus blessée encore lorsqu'elle évoquait les autres femmes, celles qui remplaçaient son absence à elle. Et plupart qu'affronter ça, acceptée qu'elle avait de la concurrence ou plutôt accepter le fait qu'elle s'effaçait peu à peu de son esprit, elle préférait fuir. Dire qu'elle ne comptait pas rester, qu'elle pouvait le laisser avec ses étoiles. Elle se relevait, se tenant droite avant de lui sourire, elle ne voulait pas partir d'un coup, elle ne voulait pas montrer qu'elle était vexée. Elle n'avait pas le goût de rester sur place, elle ne voulait plus regarder les étoiles avec un oeil émerveillé. La blonde se tournait, n'osant pas lui jeter un dernier regard. Moins elle le voyait, plus simple serait de l'oublier. Et il l'arrêtait dans son départ, une nouvelle fois son coeur tout comme sa gorge se serraient. Même s'ils ne voulaient pas réellement se quitter, est-ce qu'il ne pouvait pas laisser ce fameux destin se passer ? Est-ce qu'ils pouvaient simplement faire ce qu'ils disaient sans toujours retourner en arrière ? C'était toujours pareil, ils n'arrivaient pas à se laisser. Grace se pinçait les lèvres, baissant le regard quelques secondes le temps de trouver quoi lui dire, essayer de savoir ce qui était le mieux pour eux-deux. « Je n'ai rien besoin d'entendre et tu n'as besoin de rien faire. » Disait-elle calmement, sourire aux lèvres. « Même si ça me fait mal de l'avouer, je ne souhaite que le fait que tu me remplaces, que tu trouves quelqu'un qui ne te blessera pas, qui ne te rendra pas malheureux. Alors, j'espère pour toi que ça se tassera, oui. » Elle avait tellement d'information dans sa tête, qu'elle ne savait pas ce qu'il faisait exactement, est-ce qu'il lui avait simplement demandé de rester ? Ou est-ce qu'il avait cherché à aller plus loin ? « … Et ça ne fonctionnera pas si tu me retiens. » Elle était désolée de toujours le laisser, de toujours faire n’importe quoi. Mais même si elle voulait changer, elle ne pouvait pas changer ça, elle n’y arrivait pas à être différente. « Moi, ça me fait mal de te voir et me dire que je dois laisser tout ça au passé, alors ... » Elle soufflait, s’il était heureux de son regard sur lui, elle était malheureuse de regarder ce qu’elle avait perdue. « Désolée. » Une nouvelle fois, sans trop attendre, elle se tournait et reprenant son chemin rapidement pour ne pas qu’il puisse la retenir, elle voulait simplement qu’il réfléchisse sur ça ou simplement qu’il constate rapidement qu’elle voulait qu’il passe à autre chose, qu’il soit heureux avec le regard de quelqu’un d’autre.

Tous ses plans sur la comète étaient parti en fumé quand Grace avait débarqué et toute les étoiles filantes de la galaxie étaient à présent bien fades aux yeux de Léo. Parce qu’il se noyait dans les yeux tout aussi brillants de celle qu’il aimait désespérément, à s’en rendre malade. Depuis des jours, des semaines, il était malade d’amour et rien ne pouvait y changer, seule sa douce présence ce soir avait réussi à l’apaiser. Et ça lui faisait un bien fou, ce répit qu’elle lui offrait, même s’il ne savait pas encore si ce serait pour quelques minutes ou plus, il acceptait le réconfort qu’elle lui apportait, même si la blonde semblait ne pas en avoir conscience. Il lui fit comprendre qu’il aimerait à nouveau embrasser sa chaleur, se réchauffer auprès d’elle, mais Grace se montra farouche, comme toujours. Il lui en fallait peu pour qu’elle attrape peur. Et elle avait peut-être raison en fin de compte, à quoi bon jouer avec le feu pour raviver une flamme qu’ils tentaient d’éteindre, à quoi bon s’offrir cette paix éphémère si c’était pour en souffrir d’avantage une fois qu’ils se quitteraient à nouveau. Ils devaient essayer de se quitter pour de vrai, de se manquer peut-être mais de repartir à zéro, l’un sans l’autre. C’est ce que Grace tenta de faire comprendre à Léo. Ils avaient tous les deux un ressenti différent, si lui se sentait bien en se présence, même si c’était illusoire, elle souffrait de le voir ce soir parce qu’elle savait qu’elle l’avait perdu et elle était incapable de se bercer d’illusions. Le jeune Emerson baissa la tête et lâcha sa main. Il prit quelques secondes pour encaisser et puis releva un regard empreint de douceur sur celle qu’il aimait si maladroitement. Je ne voulais pas que tu te sentes mal. Elle allait partir à présent et il ne la retiendrait pas parce qu’il ne voulait pas être à nouveau son bourreau. Il en avait déjà assez fait, il avait déjà bien trop piétiné ce cœur tout neuf. Elle souffla être désolée puis repartit dans la nuit, quelques pas et elle n’était plus qu’un souvenir, aussi fugace que ses précieuses étoiles filante. Cette rencontre avait été riche en émotions contradictoires, il aurait tellement souhaité qu’elle se prolonge la nuit entière mais Grace en avait décidé autrement. C’était certainement mieux. pourtant au fond de lui Léo savait qu’il n’arriverait jamais à oublier la jolie blonde, pas s’il restait là à se morfondre. Il allait devoir reprendre la route, quitter Bowen pour un temps et voir où il en serait en revenant. En attendant il profita enfin de la nuit étoilée, après tout il était venu là pour elles et le spectacle qu'elles offraient.

Fin