(ankallen) guess who's back ?

La solitude l'ennuyait, l'effrayait plus que tout. Depuis petite, elle vivait entourée de gens, ses différentes maisons avaient toujours une bride de vie à l'intérieur, lorsqu'elle parlait, il y avait toujours une oreille pour l'écouter et une voix pour lui répondre. Lorsqu'ils avaient convenus qu'ils prenaient du temps pour voir ce qu'il y avait d'autres, découvrir de nouvelles personnes et laisser leur amour se reposer pour qu'il reprenne un plus bel éclat lorsqu'ils se retrouveront, la brune s'était sentie déstabilisée. Elle ne manquait pas de connaissance à Bowen, elle avait un nouvel appartement plutôt luxueux que son époux lui payait même, sauf qu'elle n'assumait pas ce lieu pour une étudiante, qu'elle n'appréciait pas ce silence lorsqu'elle rentrait chez-elle. Alors elle s'était mise à squatter chez Allen, son ami. Au départ, c'était qu'un peu, elle venait dormir une nuit ou deux, puis plus le temps s'allongeait, plus elle avait déplacée ses affaires pour s'installer chez lui. Pendant quelques mois, elle s'était retrouvée seule, n'importe où, elle se retrouvait dans une bulle de silence. Mais elle ne lui en voulait pas et son absence ne l'empêchait pas de rester dans cet appartement, de prendre ses aises pour finalement ne plus retourner dans celui que lui payait complètement son ex. Lorsqu'elle ne sortait pas et qu'elle découvrait les gens de la rue, des bars et des boîtes, elle restait là-bas assise sur son canapé à regarder quelques séries et vidéos pour améliorer son accent, mieux comprendre les phrases, même rapide. Tellement prise dans son épisode, elle n'avait pas entendue le verrou s'enclencher, la porte s'ouvrir. « La solitude me fait devenir folle ou tu es bien là ? » Elle se redressait, un large sourire au visage, ses yeux brillants. « Le plus beau des italiens de ce monde ! » S'il pouvait lui donner un surnom, elle aussi, même si elle était très loin d'être une professionnelle dans la matière. « Bien sûr que tu m’as manqué, je m’ennuyais carrément de toi. » Anka mimait un semblant de moue qu’elle ne pouvait garder que quelques secondes, sa bonne humeur ne pouvant l’empêcher de sourire. « Heureusement que j’ai fait le ménage ce matin, sinon tu m’aurais viré de suite. » Disait-elle en riant. Il devait bien savoir qu’elle ne laissait jamais réellement un endroit en bordel, que même si elle n’était pas maniaque, elle tenait propre les espaces.

Ton séjour s'était éternisé sur quelques mois et ton appartement était intact même si tu avais posé quelques affaires dans un box. Alors, tu étais tout content aujourd'hui de rentrer et de retrouver la demoiselle qui partageait ton appartement maintenant. Anka. Elle était venu il y a quelques mois clandestinement dans ton appartement, quelques nuits par ci par là avant que tu lui proposes d'emménager définitivement ici vu que tu avais une chambre en plus dans ton appartement. Lorsque tu la vis sur le canapé, tu souris instinctivement. C'était une jeune femme que tu appréciais énormément et elle n'était pas chiante, c'est pour ça que tu lui avait proposé de finalement emménager avec toi pour qu'elle évite de traîner à droite et à gauche tous les soirs. Tu ris légèrement lorsqu'elle demanda si elle était folle d'entendre ta voix où si tu étais bien là. Anka se releva du canapé et t'observa de loin avec une petite moue boudeuse comme si tu l'avais laissé trop longtemps. Tu souris comme un idiot avant de la rejoindre sur le canapé après avoir jeter ta valise dans le salon et posé un carton. Oui, tu lui avais manqué, et comme toi elle t'avait énormément manqué. « Je vois que tu n'as pas brûlé l'appart, j'en suis ravi ! » dis-tu avec une pointe d'humour. C'était évidemment une blague, tu avais confiance en elle vu que tu lui avais laissé ton appartement aussi longtemps. « Ah, je me demandais si c'était propre... » répondis-tu en regardant le sol un peu bizarrement. Ah, qu'est ce que tu aimais te moquer d'elle de temps en temps, c'était drôle. « Je rigole ma belle » finis-tu avant de l'attraper par les épaules et de lui faire un bisou sur la joue. Vilain garçon, on se moque pas de ses amis comme ça non mai oh !

Anka avait fuit la solitude de son appartement spacieux dans un endroit où se trouvait que très peu de personnes dans les environs de son âge pour rejoindre Allen qui à son tour l'avait abandonné pour quelques temps. Elle ne pouvait qu'être heureuse de le voir passer le pas de sa porte pour la sauver de l'ennui de sa soirée canapé-télévision seule. Lorsqu'il venait la rejoindre, elle ne pouvait empêcher son sourire de s'incruster et y rester encré à l'idée que le logement allait reprendre de la vie, qu'il ne résonnerait plus que les mélodies des musiques qu'elle mettait à fond pour camoufler le silence. « C'est parce que j'ai eu le temps de tout retaper que tu ne puisses pas le voir ! » S'amusait-elle à dire alors qu'il ne s'était jamais rien passé, le monde entier pouvait affirmer que la jeune femme n'avait pas une coordination des mouvements au point, mais elle n'était pas assez maladroite et inconsciente pour faire cramer son lieu de vie. Puis si c'était le cas, Allen aurait sûrement reçu un appel d'une Anka paniquée, peu importe le pays où il se trouvait et ce que ça pouvait lui coûter en forfait téléphonique. Elle n'avait pas honte de lui avouer qu'il lui avait manqué, après tout, quand elle rentrait à l'appartement, elle ne pouvait penser qu'à lui parce qu'il avait été celui qui l'avait recueilli avant de lui proposer une chambre et qu'elle se sentait plus comme chez son ami plutôt que chez soi pour le moment. C'était donc quotidien pour elle de penser à son colocataire et vouloir sa présence. La brune fronçait des sourcils quand il la taquinait sur la propreté de l'appartement. « Héééé ... » Elle reprenait son petit air vexé en tournant la tête pour faire semblant de le snober. Il se rattrapait bien vite, lui offrant un baiser sur sa joue, alors qu'elle ne pouvait plus contenir son sérieux et qu'elle éclata de rire. « Heureusement que tu rigoles parce que tu étais à deux doigts de mourir ! » Des menaces venant d’une personne pas réellement violente, ça ne devait pas faire peur, mais ce n’était qu’une blague. « Alors, c’était bien ton voyage ? Tu as fait quoi ? » S’il lui avait déjà dit, ça lui était sorti de la tête, parce que son crâne était en ébullition constamment et parfois oubliait des choses mêmes importantes.

Retrouver Anka était un réel plaisir, tu savais qu'avec elle, ton appartement était entre de bonnes mains et qu'elle ferait tout pour en prendre soin. il était heureux de la savoir avec lui. D'une part, il avait aidé une amie à ne plus être dans la galère et de deux, il n'était plus seul comme un ermite dans son appartement à vivre dans le silence. Heureusement, elle avait ramené de la vie à cet endroit. « T'es trop forte » dis-tu lorsque la jeune femme te répondit qu'elle avait eu le temps de cacher toutes ses bêtises. Mais tu savais très bien que c'était faux, et qu'elle avait pris soin de ton appartement comme si c'était le sien. Et puis c'était le sien autant que le tien dorénavant. En examinant le sol, tu voulu faire une blague à ta colocataire en lui faisant croire que c'était légèrement sale et que tu ne trouvais pas ça clean comme tu l'avais laissé. C'était une blague évidemment. Lorsque la demoiselle fit son air faussement vexé, tu ne pu t'empêcher de rire avant de l'embrasser sur la joue. « Seraient-ce des menaces ? Je vais me barricader dans ma chambre alors... » ajoutas-tu lorsqu'elle te dit que tu aurais pu mourir si tu ne blaguais pas avec elle sur la propreté de l'appartement. « Je suis allé en italie, voir ma maman, qui ... tu marquais un temps de pause. Qui ne va pas très bien » finis-tu par dire avant de t'avaler sur un sujet que tu ne voudrais pas forcément abordé de suite. « Tu as fais quoi pendant mon absence, alors ? » demandas-tu à la jolie brune, inquiet de savoir comment elle allait.

La brune n'avait pas manquée de compagnie lors de son absence, elle s'était enfuie de cet appartement vide pour rencontrer de nouvelles têtes dans les bars et les rues. Ça n'avait que très rarement guidé sur une amitié, parce qu'elle n'était pas bonne pour se lier les liens sincères avec les autres ; bien qu'elle donnait sa confiance trop vite et qu'elle se laissait trop souvent avoir. Mais ça lui avait permis de ne pas ressentir trop de solitude, bien qu'Allen et elle ne soient que des amis et que sa vie ne tournait pas autour de lui bien qu'il était l'un de ses amis les plus importants dans son évolution et son confort à Bowen. « Tu devras bien sortir de ta chambre un jour ! » Elle secouait la tête, large sourire aux lèvres. « Puis j'trouve toujours un moyen d'atteindre ce que je veux. » Si elle laissait de côté son côté feignant, elle pouvait trouver un moyen d'atteindre Allen s'il s'enfermait dans sa chambre, que ce soit en escaladant la façade de l'immeuble ou en défonçant sa porte — mais heureusement pour eux qu'ils riaient juste et que les menaces d'Anka n'étaient pas sérieuses et surtout pas effrayantes. Rapidement elle déviait la conversation pour se concentrer sur son voyage, lui demandant où il était allé et ce qu'il y avait fait. Peut-être qu'il avait plusieurs choses à raconter et ça ne la dérangeait pas de tendre l'oreille pour quelques anecdotes. Sa réponse se montrait évasive, ça se voyait que c'était difficile à trouver les mots, alors elle ne forçait, essayant simplement de se montrer compréhensive. « Oh ... J'espère qu'elle ira mieux. » Elle essayait de voir le côté positif des choses parce qu'elle ne savait pas quoi dire pour ne pas plonger dans la maladresse. Allen changeait rapidement de sujet, ce qui était sûrement mieux. « Alors … J’ai eu un contrat de quelques semaines pour remplacer un salarié d’une ferme qu’est parti en vacance j’sais-pas-trop-où, j’ai un peu trop bu à chaque soirée que j’ai faite, j’me suis faite agressée par un type en rentrant d’une mais j’ai un ami qu’est un incroyable sauveur, j’ai fait la guide pour un mec perdu en pleine campagne et je crois que c’est tout ! » Elle résumait les grandes lignes, parlant à haut débit lorsqu’elle parlait de son agresseur presque pour ne pas qu’il comprenne, parce qu’elle ne voulait pas qu’il s’inquiète, que tout était réglé. Même si ça restait la traumatisé, elle ne s’enfermait pas dans la paranoïa. Puis pour sa fierté, elle omettait de dire qu’elle avait dû faire l’esclave d’un type un peu haut placé parce qu’elle avait été prise en infraction pour un pari stupide.

Revoir Anka était un réel plaisir parce qu’elle t’avait manqué. Certes, cela ne faisait que quelques temps que tu avais commencé à l’héberger mais c’était encore plus récent le fait que tu lui proposes d’emménager officiellement dans ton appartement. Lorsqu’elle te menaça, tu rigolais légèrement en lui disant que tu resterais enfermé dans ta chambre sans jamais en sortir. Un jour, tu finirais par sortir, oui elle avait raison et cela te faisait toujours rire. « J’ai peur… » dis-tu en te cachant derrière tes bras toujours avec ce léger rire. Et puis tu savais de quoi était capable la brune, de tout ! C’est pour cela que tu appréciais beaucoup cette jeune femme, elle était pleine de ressources et elle te surprendrait toujours. Lorsque la demoiselle te demanda un résumé de ton voyage, tu restais assez évasif pour ne pas lui faire trop peur et ne pas te confier des masses. Tu avais du mal à parler de cela pour l’instant te faisait énormément de mal. Alors tu étais vague dans ta réponse, et la jeune femme comprit que ce n’était pas le moment de parler de ça. « Je l’espère aussi » répondis-tu en haussant les épaules simplement, sans montrer une once de chagrin sur ton visage. Pour détourner le sujet tu demandas à la jeune femme ce qu’elle avait bien pu faire en ton absence. Son débit de parole était assez rapide et tu écoutais chaque partie attentivement. Et une seule chose vint à ton oreille. « Comment ça tu t’es faites agressé ? Que s’est-il passé ? » demanda-tu, un peu choqué qu’elle ne t’en ai pas parlé plus tôt. Tu t’en voulais de ne pas avoir été là, mais pour l’instant, tu ne pouvais pas savoir ce qu’il se passerait en ton absence. Alors tu attendais la réaction de la jeune femme, pensant certainement que tu n’avais pas entendu cette partie de son petit discours sur ton absence.

Anka aurait aimée être une personne imposante, que les gens redoutaient par son apparence froide et mystérieuse. Sauf qu'elle en était purement l'inverse, toujours un regard rayonnant et un sourire accroché aux lèvres. Rien chez-elle ne faisait peur et c'était sûrement la raison du pourquoi elle se laissait marcher dessus au point de ne plus savoir quelle était sa vraie personnalité. Toujours à vouloir se fier aux autres, se fondre dans la masse et rentrer dans le moule pour finalement faire disparaître ce qui la rendait la plus unique ; son histoire, ce qui l'avait forgé. Elle n'était devenue rien de plus qu'une menteuse qui ne savait pas s'arrêter de conter des histoires dont elle était le personnage principal mais qui n'étaient que fictions. Les seules personnes avec qui elle se sentait elle-même se comptait sur les doigts d'une main et si elle restait penser que c'était suffisant, ce n'était pas assez pour se sentir honnête. Elle se contentait d'un rire et arrêtait avec ses fausses menaces, son faux air d'impitoyable. La brune essayait de s'intéresser à lui, son voyage qui s'était étalé sur plusieurs mois, pour ne pas parler que d'elle, de son ennui lorsqu'elle rentrait dans cet appartement pour se rendre compte qu'il ne serait combler que des brouillages de la télévision. Mais sa réponse évasive laissait penser à la jeune femme qu'il valait mieux contourner le sujet pour ne pas rendre son retour difficile. Il parlait avant de laisser un silence trop long, trop pesant et gênant en lui demandant ce qu'elle avait fait pendant ces mois, mais tout ce qui lui venait dans le crâne n'était que terne. Mais c'était Allen et même lorsqu'elle ne se contrôlait pas quand elle racontait ses mensonges, avec lui c'était impossible d'être fausse. Elle disait le plus rapidement qu'elle le pouvait qu'elle s'était faite agressée, pour ne pas qu'il s'arrête sur ce détail, pour qu'il pense qu'elle avait écorchée un mot comme elle le faisait parfois. Mais non, il la questionnait et sa seule réaction était de sourire comme une abrutie, faisant semblant de ne pas avoir compris la question qu’il venait de poser. « Hein ? » Elle forçait son rire, détournant le regard. « Oh non, c’est rien, ne t’en fait pas, c’est une petite histoire ! » Bien qu’à chaque fois que quelqu’un venait à la surprendre, à venir dans son dos sans faire un bruit, ces images revenaient et ses yeux ne pouvaient s’empêcher de s’embrumer, que parfois dans son plus profond sommeil les horreurs revenaient dans ses cauchemars. « Juste un type qui a dû se tromper de personne ou qui a dû comprendre que j’aimais me battre. » Se battre et aller plus loin, elle avait été sauvée à la limite où il allait la violer par son ange-gardien.

Anka s'était si bien occupé de ton appartement, tu ne pouvais pas la remercier assez. La savoir habiter avec toi, c'était un réel bonheur et une présence de plus dans la maison. Cette fille rayonnait et tu l'adorais. Tu savais lorsque tu étais partis que tu pouvais lui confier toute ta vie ici, et tu avais d'ailleurs bien fait. Parce que tu n'aurais jamais retrouvé ton appartement aussi bien rangé, aussi propre que si tu l'avais laissé à l'abandon. Tu ne voulais pas forcément parler de la raison de ton départ en Italie, c'était encore un peu trop tôt pour en parler, enfin à ton gout. Et puis, tu ne voyais pas en quoi cela intéresserait la brune de savoir que ta mère souffre d'un cancer et qu'elle est en fin de vie. C'est d'ailleurs elle qui t'a poussé à repartir en Australie, car elle savait que tu n'étais pas en heureux en Italie, que ta vie n'était pas dans le pays de tes racines, mais dans celui qui t'a accueilli il y a maintenant cinq belles années. Les idées noires chassées de ton esprit, tu revins sur ce que la jeune femme t'as dis quelques instants plus tôt. Une agression. Mais qui pourrait bien en vouloir à cette si douce et gentille fille ? Oui, tu voulais savoir ce qu'il s'était passé et si elle allait mieux. Après tout, c'est ta colocataire mais c'est surtout ton amie avant tout. « Une agression ce n'est jamais une petite histoire, Anka... » ajoutas-tu inquiet. C'est vrai que lorsque tu avais des amies filles, tu faisais encore plus attention à elle et tu étais peut-être un peu trop protecteur. Mais ça, c'était dans tes gênes et dans ton sang, et elles ne pouvaient rien y faire. « Tu me caches quelque chose, toi... dis-tu lorsqu'elle t'expliqua vaguement les raisons de son agression. Mais si tu veux pas en parler, je peux comprendre » dis-tu en t'allongeant sur le canapé, la tête sur ses genoux.

Anka avait appris à garder ses peines, ses problèmes pour elle-même, à ne pas les éparpiller pour éviter que ça tombe dans les mauvaises oreilles. Que des personnes se servent de ses points faibles pour la rendre plus triste. Lorsqu'elle avait conscience qu'elle inventait des histoires, c'était dans l'unique but de se protéger des moqueries. Elle en subissait déjà assez en n'était qu'une présence. Avec son colocataire, son ami, elle ne se sentait pas obligé d'inventer des fausses versions des histoires, elle les écourtait simplement pour ne pas qu'il s'inquiète. Et elle se sentait cruellement mal de vouloir faire passer ses pensées sur sa mère en parlant d'une agression qu'elle avait subie alors qu'elle titubait dans les rues de cette ville. Allen venait poser sa tête sur ses cheveux et elle laissait ses doigts jouer avec les boucles de ses cheveux. « Celle-ci l'est, il est arrivé et m'a donné un coup, un de mes amis est arrivé et l'histoire s'est réglée dans le plus grand des calmes. » Les images sombres revenaient dans son esprit, lui donnant un léger frisson. Cette soirée avait été effrayante, elle avait tentée de l'oublier, mais elle n'y arrivait pas. « Ça ne sert à rien de te cacher quelque chose car tu finis toujours par trouver. Elle riait doucement, cette fois elle lui mentait réellement, mais c’était pour ne pas tout gâcher. Et je te jure que ça s'arrête là. Mais si Papa-Tedeschi veut s'inquiéter, Bébé-Whelan a eu une bosse sur le haut de crâne pendant quelques jours. » Reprenait-elle en soulevant légèrement ses cheveux pour lui montrer l'endroit où son crâne avait tapé le sol. « Tu as annoncé à tout le monde ton retour ? Tu comptes faire une soirée pour célébrer ça ? » C’était sûrement son genre et elle, elle n’était jamais contre voir des gens et faire de nouvelles connaissances, tant que ces personnes n’étaient pas celles de son université, mais ce n’était pas une question sérieuse, elle cherchait simplement à ne pas craquer pour lui poser des questions sur son voyage qui avait dû être difficile. Il fallait un terrain neutre et ses potes étaient un sujet sûr. « Ou on peut toujours se regarder des films nuls à la télé, c’était mon plan initial alors, moi ça me va totalement ! » Son rire embaumait de nouveau la pièce.

Peut-être n'aurais-tu pas dû partir ? Ta vie est ici maintenant, tu le savais très bien et tu l'avais surtout remarqué en mettant le pieds sur le sol australien. Revoir ton amie, qui est aussi ta colocataire, t'apportait une grande bouffée d'air frais. Celle dont tu avais besoin pour aller mieux. Ton voyage n'avait pas été de tout repos, et tu avais bien besoin de ça pour aller mieux. Posé gentiment près de ton amie, elle te racontait alors ce qu'il s'était passé pendant ton absence. Mais lorsqu'elle évoqua une agression, ton regard changea légèrement. Oui, tu t'inquiétais pour elle et c'était normal après tout. Vous étiez amis. Alors tu voulais quand même savoir ce qu'il s'était passé et savoir si Anka allait mieux, si rien ne lui était arrivé de bien grave. « Tu as eu de la chance alors, ma petite ! » finis-tu par dire en haussant les épaules. Peut-être n'étais-ce rien d'important, mais il semblait qu'elle ne te disait pas toute la vérité. Tu n'allais pas non plus chercher plus loin si elle ne voulait pas t'en parler. Tu riais légèrement à sa remarque lorsqu'elle t'appelle Papa Tedeschi. C'était mignon. Tu passais une main dans ses cheveux en lui ébouriffant légèrement ces derniers. « Incorrigible, ce bébé Whelan ! » avouas-tu toujours entrain de rire à ce qu'elle venait de dire. Mais une part de vrai se présente dans ce qu'elle te disait. Tu t'allongeais sur le canapé, la tête sur ces jambes et tu la regardais en souriant. Elle t'avait manqué cette petite. « Non, je ne l'ai dis à personne. Enfin si quelques gens mais pas de grosse soirée pour fêter ça » répondis-tu en haussant les épaules comme tu pouvais. Tu ne voulais pas de retour en trombe, tu ne voulais pas non plus fêter ton arrivée. Parce que le fait que tu sois rentré n'annonçait pas forcément des bonnes nouvelles pour toi. « Les films nuls à la télé me paraissent un bon compromis, je n'ai pas trop le coeur à faire la fête ! » dis-tu à la jeune femme en souriant légèrement.

Le souvenir de cette nuit hantait Anka, à chaque fois qu’elle passait le pas de la porte pour quitter l’appartement, elle avait peur de se retrouver face à cet homme une nouvelle fois, peur de ressentir la même peur, la même douleur qui avait parcouru son corps lorsqu’il avait posé ses mains sur son corps, lorsqu’il l’avait asséné de coups après qu’elle se doit débattue. Depuis ce jour-là, l’étudiante s’était calmée sur les soirées, faisant également plus attention à ce qu’elle ingérait pour ne pas se retrouver à déambuler dans les rues de la ville et se retrouver sans aucun moyen de défense. Elle ne pouvait pas nier qu’elle avait eu de la chance ce soir-là, qu’elle ne pouvait pas remercier plus Jan d’être apparue dans sa détresse, elle ne voulait même pas penser à ce qui aurait pu lui arriver s’il n’était pas passé dans cette rue. « Mais tu sais bien que si je l’avais voulu, j’aurais pu lui faire du mal à ce gars, hein ! Tout comme je peux te torturer si tu racontes à quelqu’un que j’me suis pris un coup par un inconnu. » Disait-elle dans un ton sérieux qu’elle ne tenait que quelques secondes avant de lâcher un éclat de rire. La châtaine secouait la tête après qu’il ait passé ses doigts dans ses cheveux pour ébouriffer ses mèches. La sud-africaine ne pensait pas une seconde qu’il pouvait être revenu dans ce pays pour les mauvaises raisons. Elle se disait simplement que c’était parce que ses vacances ne pouvaient pas être éternelles et qu’il était temps pour lui de se remplir de nouveau les poches. C’était normal pour elle de lui demander s’il n’avait pas prévu qu’une bande d’amis se ramène dans leur appartement pour fêter ça, même si elle se doutait qu’il l’aurait déjà prévenue. « Comment ça ‘à quelques personnes’ ? Je pensais que j’allais être la première personne que tu aurais voulu voir au courant de ton retour, tu me déçois. » Toujours sur un ton ironique, parce qu’elle ne savait bien qu’elle n’était pas la personne la plus importante à son cœur. « Je pense qu’on va mettre plus longtemps à trouver un film qu’à le regarder de toute façon. » Les doigts sur la télécommande, elle augmentait légèrement le son, assez fort pour qu’ils puissent écouter ce qu’il se disait, mais bas pour qu’ils puissent continuer à parler avant de changer les chaînes. « Est-ce que quand t'étais là-bas, t'as pensé à ne jamais revenir ici ? » La question ne sortait de nulle part, elle voulait juste relancer sur quelque-chose même si elle n'était pas tellement sûre que c'était le meilleur sujet.

Anka semblait troublé par le fait de son agression. Enfin surtout du fait de t'en parler, mais tu ne voulais pas lui sortir les vers du nez, il fallait qu'elle t'en parle d'elle même. Et si elle n'en avait pas envie, tu pouvais totalement comprendre. Alors tu attendais qu'elle vienne elle-même en parler. Tu riais légèrement à sa phrase, comme si elle te terrorisait tu te cachais derrière tes mains, et laissant un espace pour la voir d'un oeil. « Oh non, mademoiselle Whelan, ne me faites pas de mal je ne dirais rien promis ! dis-tu avant de rire légèrement. Et je sais que c'est toi la plus forte et que tu aurais pu castrer ce mec, mais tu n'as pas voulu montrer toute ta force, c'est ça ? » demandas-tu un peu plus sérieusement, mais toujours sur le ton de l'humour. Oui, tu t'inquiétais pour elle. Mais c'était ton amie, et c'est normal de s'inquiéter pour ses amis, non ? Mais voilà, tu étais heureux de la retrouver entière et vivante après ton départ de Bowen, sans forcément d'explication. « Si ça peut te rassurer, tu es la première personne à me voir ! Et puis quelques personnes, j'entends juste mes deux plus proches amis donc calme toi ma petite » répondis-tu ébouriffant ses cheveux. Ton retour n'était pas forcément joyeux mais tu étais content quand même d'avoir fini par revenir en Australie. Tu avais réalisé pendant ton séjour que ta vie était maintenant ici, et plus en Italie, c'était comme si une parcelle de toi fait disparue là bas et s'était transformé à Bowen. « On va bien trouver un truc à regarder t'inquiètes, j'ai confiance en nous » répondis-tu en posant ton regard sur la télé, alors que tu étais allongé sur ses jambes. La sud-africaine laissait ses doigts valdinguer entre les chaînes de télé pour que vous trouviez quelque chose à regarder. La question qu'Anka te posa sortait de nul part, mais tu y avais longuement pensé pendant ton séjour. A vrai dire, qu'est ce qui te restait en Italie ? Juste ta famille, et encore, tu savais que tes soeurs avaient la même fièvre du voyage que toi, alors elles allaient aussi finir par partir de là bas. Et puis, il ne restait que quelques temps pour ta maman sur cette Terre. « Oui, j'y ai pensé et j'ai failli rester, dis-tu d'un ton monotone. Mais je n'ai plus grand chose qui me retient là bas, tu sais. Tu voudrais partir d'ici ? » demandas-tu suite à la question qu'elle venait de te poser. Il devait bien y avoir une raison à celle-ci.

« T'as tout compris ! Et je ne voulais pas non plus le priver de ce le rend le plus fier. » La seule force sur laquelle la jeune femme pouvait compter était celle de ses mots, mais lorsque l'angoisse la prenait ceux-ci s'évadaient dans l'air, ne laissant que le silence s'installer. Anka devait apprendre à se défendre, mais elle préférait penser que ce genre d'accident ne lui arrivera plus, que seule la douceur régnerait dans sa vie, que maintenant elle ferait plus attention, qu'elle ne rentrerait plus jamais seule. Volontairement, elle déviait la conversation sur autre-chose, parce que même si elle vivait dans un monde de mensonge avec sa maladie, elle avait trop peur de craquer en revoyant ces multiples images tourner dans son crâne. « Je suis tellement flattée d'être la première à revoir ta tête. » Lançait-elle en exagérant sa voix avant de rabattre ses mains sur ses joues. « Tu es tout pardonné, alors. même si tu m'as pas ramené de surprise. » La télécommande à la main, la châtaine changeait les programmes pour trouver ce qui allait combler leur soirée. « Ah oui ? Moi je n'ai que très peu confiance en nos choix. » Son rire teintait sa phrase d'humour.  Pour combler le fait qu'elle n'arrivait pas à se décider rapidement et qu'elle refusait le silence s'immiscer dans l'appartement, une question surgissait de nulle part. Sans qu'elle ne pense que sa réponse pouvait possiblement fissurer son cœur. Parce qu'Anka n'arrivait pas à se résoudre de voir ses amis s'éloigner d'elle pour toujours et Allen était une personne trop unique pour le retrouver en quelqu'un d'autre. Son absence l'aurait peinée. « Je suis heureuse que tu ais décidé de revenir. Bowen ne serait pas la même chose sans toi. » Est-ce que ça sonnait comme une déclaration ? Sûrement, c'était sans doute gênant, mais ça avait le mérite d'être sincère. « On ne peut pas dire que beaucoup de gens me retiendrait ici. Et à la base, si je suis venue ici, c'est uniquement parce que j'ai suivie mon ex. » Et Anka n'allait pas lui avouer, mais Allen était sûrement son seul ami proche. « Mais à Boukoumbé il ne doit y rester que mes parents, mes amis ont dû partir dans des villes plus grandes depuis le temps. Et on va pas se mentir, la vie est clairement plus facile ici, donc je pense que pour le moment … Je n'ai pas envie de partir. » L'étudiante arrêtait de triturer la télécommande, s'arrêtant sur une chaîne qui pouvait convenir aux deux têtes. « Au programme du soir : je-ne-sais-pas-quoi, avec je-ne-sais-pas-qui en acteur principal ! J'espère que ça va te plaire. » Et si le programme ne lui plaisait pas, il avait toujours le pouvoir de changer, ce n'était pas Anka qui allait le lui reprocher. Bien que durant toute la soirée, ils passaient plus de temps à discuter, l'étudiante lui narrant tout ce qu'il avait manqué dans cette ville remplie d'histoire qu'à écouter les bruits qu’émettaient l'écran.