Guess who's Back ? Ft. Beckham

Et voilà, j'étais de retour à Bowen depuis quelque temps maintenant, Maman avait anticipé mon retour et m'avais trouvé un petit studio en attendant que je puisse me permettre de prendre plus grand. Rien n'avais changé ici, à part moi. Je me sentais que j'étais une Rori différente de celle qui était parti. En même temps, cinq ans, c'était écoulé et beaucoup de merde m'était tombé sur la gueule. Est-ce que j'avais revu Elijah ? Pas encore, mais j'avoue que c'était la seule chose qui me tournait en tête. J'appréhendais nos retrouvailles plus que de raison. Cinq ans sans nouvelles, sans même un message échangé pour nos anniversaires respectif, rien. Simplement le néant.

Aujourd'hui au bureau, la journée avait été longue, la saison des festivals en Europe commençait gentiment et j'avais dû gérer tout un tas de réservation d'hôtel pour les différents artistes, mais au moins la journée était passée vite. Être assistante de production, n'était pas vraiment mon job rêvé, car clairement, c'était de bien jolis mots pour ne pas dire secrétaire, mais Mr. Goodman n'était pas méchant, il avait juste un sacré problème avec mon prénom, qu'il écorchait sans cesse ou qu'il changeait selon les situations. J'étais donc renommé la plupart du temps en Amélia. Enfin, je n'allais pas me plaindre, j'avais un pied, certes précaire, dans la musique et les horaires de bureaux me permettait d'avoir tous mes week-ends sauf exceptions. Ok, j'étais parfois appelé en dehors de mes horaires, mais jamais rien de méchant.

Mais bon, la journée était enfin terminée ! Thanks God! Je sortais  du building, me languissant de retrouver mon appartement pour retirer mes chaussures à talons et ce tailleur qui me compresse comme un petit jambonneau. Mais alors que je marche tranquillement sur le trottoir pour rejoindre les transports, une chevelure blonde que je ne connais que trop bien m'accroche le regard. Beckham ? Je ne l'ai pas croisé depuis mon retour et le voir me fait tellement plaisir. Alors d'un coup de pieds sur le côté, je jette ma chaussure droite, puis la gauche, à moins que non... non, c'était d'abord la gauche, puis la droite ! Est-ce qu'un jour seulement j'arriverais à différencier ma gauche de ma droite ? Je me retrouve alors pieds nus sur le trottoir, me laissant libre de courir jusqu'à lui et de lui sauter au cou. - Aaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! Je suis trop contente de te revoiiiiiiiiiiiiir !  

Je pense que si je passe encore une autre journée à travailler seul avec Max je vais finir par commettre un meurtre, ou demander à mon frère de le faire, lui la prison ne le dérange pas vraiment. En plus il la prend dans le luc… Bon, c’est pas vrai, je respecte quand même le droit pénal, mais elle a le don de me faire sortir de mes gonds. C’est pas possible être chiante à ce point, prendre autant de temps pour faire une commande que je me fasse engueuler par les clients quand je vais les livrer. C’est incroyable, elle a vraiment mal pris que je ne finisse pas avec elle lors de cette soirée. C’est la jalousie probablement qui la fait agir ainsi, je la comprend après tout, elle doit pas souvent avoir des belles gueules comme moi dans les parages. Enfin, il faut dire que je n’aide pas mon cas non plus et je tente de la faire chier autant que possible, c’est de bonne guerre dira-t-on, je ne laisse pas ma place dans les conneries et c’était encore mieux quand Elmo était là avec moi, à deux contre une c’était à mourir de rire.

Saut que de travailler toute la journée quand l’ambiance est pas top c’est épuisant, dès que j’ai pu tirer ma révérence je l’ai fait. Je n’avais pas envie de finir tard ce soir, j’avais envie de pouvoir bouger un peu. J’écris donc à Stacy pour savoir ce qu’elle fait et elle me fait savoir qu’elle a encore une fois le nez plongé dans ses bouquins, je soupire fortement, cherchant qu’est-ce que je pourrais faire de constructif ou pas. De penser à ce que j’ai à la maison et je me rends compte que mon frigo est presque vide. PUTAIN c’est chiant de devoir jouer les adultes ! J’aimerais bien pouvoir me sauver de cette corvée, mais clairement, personne ne le fera à ma place, même pas le saint-esprit. Je tourne donc un peu en rond dans le nord de la ville, essayant de trouver le courage qui me manque pour aller faire mes fameuses courses.

Je jette une clope au sol et replace ma casquette dans un geste machinal. Je me prépare à y aller, comme si j’allais sauter d’en haut d’une falaise ou dans l’eau glaciale, prenant une inspiration, un… deux… deux et trois quart… Sbaff C’était ce qu’on appelle le timing ? Je me retrouve avec une jeune femme dans les bras. DUDE JE SAVAIS QUE J’AVAIS UN CHARME MAGNÉTIQUE ! Je pense que je vais devenir sourd d’une oreille avec ce cri strident dans mon oreille, mais cette voix ? Attends ? Je me détache de l’étreinte pour observer la jeune femme. “Bordel de merde, c’est toi Rori ? ” Qui d’autre ? Je ne savais pas qu'elle était de retour en ville. “Tu fais quoi déguisé en madame sérieuse nu pied ? Voir que tu m’as même pas écris pour dire que t’étais de retour ! ” Je la serre de nouveau dans mes bras. “Damn, ça fait longtemps. T’es revenir quand ? ” Bon, on peut oublier les courses non ? Vie rangée d’adulte : 0, vie sociale : 1 !

Je sens bien que je l'ai surpris et je ne suis pas sûre qu'il ait vu mon visage avant que je me jette sur lui tel un koala sur de l'eucalyptus. Je le serre contre moi, me blottissant contre lui, sincère, heureuse de retrouver l'un de mes amis. Il se détache de moi et je vois alors son regard incrédule. Quand il demande, si c'est bien moi, j'éclate de rire. Il veut que ce soit qui ? - Non, je suis le pape et j'attends ma sœur ! Je ris en remettant mes cheveux en place. - Bien sûr que c'est moi ! J'éclate de rire de plus belle lorsqu'il me demande les raisons de mon accoutrement. Et oui, ce n'est clairement pas mon style, même si celui-ci a évolué en cinq ans, je ne suis pas devenue non plus une mémére. - En fait, c'est mon déguisement du boulot ! Je lui désigne le building vitré à quelques pas de nous. - Je travaille pour la maison de disque juste là, je suis assistante de l'un des producteurs du coup... je suis obligée de m'habiller comme ça comme je gère son accueil aussi. Et pieds nus... parce que j'ai bazardé mes chaussures pour pouvoir te courir dessus avant que tu disparaisse ! D'ailleurs j'espère que j'ai blessé personne ! Je pars alors récupérer mes chaussures pour me percher à nouveau sur mes talons aiguilles. Je ne fais pas encore sa taille, mais ça me permet de faire moins petite à côté de lui. - Oui, excuse-moi ! Je suis revenue il y a peu de temps, mais je me suis installé un peu en catastrophe dans un appart et j'ai presque trouvé ce boulot instantanément alors j'attendais d'être un peu plus poser pour contacter tout le monde !

Tout le monde sauf Elijah parce que j'ai la trouille qu'il ne réponde pas, mais si je ne lui envoie pas un message, il l'apprendra forcément à un moment ou à un autre et peut-être qu'il m'en voudra de ne pas l'avoir prévenu. Je sors de mon flot de pensée et lève mon regard de nouveau sur Beck et lui offre un sourire. - T'es occupé là ? On peut peut-être aller boire un verre ou manger un truc ? ou les deux ? J'ai terriblement besoin de me détendre après cette journée, c'était éprouvant ! Et puis je crois qu'on a plein de choses à se raconter, il me faut une mise à jour de ta vie là !

Je suis pris par surprise dans les bras d’une jeune femme, je n’ai pas eu le temps de voir son visage qu’on me garde captif jusqu’à ce que je capte. C’est Rori, ça fait bien quoi … cinq ans qu’on ne s’est pas vu ? Je fais un petit rire accompagné d’un sourire en coin avant de secouer la tête. “J’pensais que c’était Batman, sans le collant quoi ! ” Je lève les yeux au ciel, c’est ma marque de commerce mon humour de merde. “Ça fait un sacré bail quand même, je ne m’attendais pas à te voir ici ! ” Bah nulle part en ville, parce qu’on ne me prévient jamais quand on revient ! Non, mais en plus de revenir sans prévenir elle semble s’être costumée, je ne reconnais pas mon amie. “Ton boulot… ” Elle ne tarde pas à m’expliquer ce qu’elle fait et je regarde la bâtisse qu’elle me pointe, hochant la tête d’un air appréciateur. Le rire s'ensuit quand elle avoue avoir fait ça pour me rattraper. “T’es pas possible Rori ! ” Mais ouah, elle en a fait du chemin la petite quand même, c’est pas rien ce boulot et tout. “Assistante, rien de moins. Bah félicitations pour le boulot ! ” Que je dis quand elle revient vers moi sur ses talons. J’appuie mon bras sur son épaule, même avec des talons elle reste format mini. “Avoir un peu d’aide pour t’installer ça te disait rien ? Toujours aussi bornée et en mode: “Je peux tout faire seule ?” Pfff, tant pis pour toi, ça aurait pu être moins chiant ! ” Toujours appuyé sur elle, pas le moins du monde déranger par le fait qu’elle pourrait ne pas apprécier, je l’ai pas vu pendant cinq ans, il faut bien que je lui rappelle à quel point je peux être chiant par moment. “En vrai, j’allais essayer de jouer à l’adulte et faire des courses qui se serait probablement résumé par un pack de bière et des chips parce que j’ai aucune volonté de cuisiner ce soir. ” Ce soir, hier, demain… Jamais, je n’aime pas cuisiner mais je le fais parce que j’ai pas le choix, bien content que Stacy m’amène la bouffe de son frère parfois, où je m’arrange pour aller chez les gens manger ou commander de la malbouffe. Heureusement que je bouge beaucoup pour garder ce corps de rêve qui fait rêver toutes les filles… Moi ? Prétentieux ? Jamais ! “Bon, comme tu me prends par les sentiments, on peut bien aller manger un morceau et boire un verre, je remettrai mes courses à plus tard ! ” Dis-je en riant, passant mon bras sous le sien pour aller vers un resto pas trop loin. Il y en a plein dans les coins en plus. “Tu t’ennuyais du téléroman sur ma vie hein ? Je peux te dire que là-dessus tu risques d’être servie. J’ai besoin d’un update de la tienne aussi. Ce resto ça te dit ? ” Devant le resto d’Alex, je pense qu’on peut trouver de quoi bien ici. Où peut-être… “Non à bien y penser, je pense que le propriétaire aime mieux ne pas me voir ici, j’ai pas envie de me faire défoncer la gueule la première journée qu’on se voit. ” Je l’entraîne plus loin dans la rue.

Si une chose n'a pas bougé durant cinq ans, c'est son humour et heureusement, le mien non plus, donc j'explose de rire dans un rire franc. - Batman a quand perdu en muscle, il a tout foutu dans ses boobs ! Tu crois que des boobs peuvent encore sauver Gotham ? Quand il dit qu'il ne s'attendais pas à me voir, je lève les bras vers le ciel, prenant une pose de star. - Surprise ! Mais en baissant les bras, je manque d'éborgner quelqu'un, je met alors ma main devant ma bouche avec un air désolé. - Oups pardon... La personne se contente de râler et de passer son chemin, ce qui me fait exploser de rire. Je lui explique ensuite les raisons de mon accoutrement qui je le conçois sont très différents de mon style vestimentaire actuelle. Bienvenue dans la vie d'adulte Rori ! Ce qui signifie, porter une jupe courte et un chemisier laissant deviner sa poitrine pour satisfaire les égos masculins. Quand il dit que je ne suis pas possible, je hausse les épaules en riant. - Cinq ans à l'étranger ne m'ont pas non plus totalement changé ! Je souris quand il me félicite pour mon boulot, je suis touchée. Il est l'une des premières personnes à le faire, mais bon, je n'ai pas eu l'occasion encore d'en parler à énormément de monde. - Merci Beck' après, c'est juste une façon un peu plus jolie de dire secrétaire, mais bon mon patron est sympa, il ne se souvient juste jamais de mon prénom et m'appelle Amélia, mais ça va ! En même temps, il a l'air de penser à tellement de truc ce pauvre M. Goodman. Je lève les yeux au ciel lorsqu'il s'accoude sur mon épaule, mais je le laisse faire. - Je te dis, c'est ma mère qui m'a trouvé l'appart alors que j'étais encore en Angleterre et je n'avais pas énormément d'affaire, c'est un meublé. C'est juste en attendant de trouver mieux ! Soit un petit appart à moi autre qu'un studio, soit une coloc, je verrais en fonction ! Je ne sais pas vraiment ce que la vie me réserve après tout, je me laisserai porter ! Je le regarde quand il m'explique qu'il devait aller faire des courses. Je prends un air étonné et lui lance : - Toi jouer les adultes ? Décooooonnne ???! Quoi ? Il l'a pas volé celle-là non ? À s'appuyer sur moi comme si j'étais un accoudoir ! Cela ne m'étonne même pas qu'il n'ai pas envie de cuisiner, a-t-il seulement envie ne serais-ce qu'une fois de temps en temps ? Connaissant le phénomène, ça m'étonnerais fort ! J'éclate de rire et secoue la tête. - Ah parce que ça va être ma faute si tu ne fais pas tes courses, c'est ça ? Il passe son bras sous le bien et je m'accroche alors à son bras pour marcher avec lui, bras dessus, bras dessous. - Évidemment, que je m'ennuyait du feuilleton de ta vie ! Oh la la le teasing ! Oh, tu sais, ma vie, il n'y a pas grand-chose à en dire, j'ai eu mon diplôme en étant major de promo et voilà, c'est tout. J'évite surtout le sujet, parce que si je dois vraiment lui raconter ma vie, on en viendrai à parler de Darrel et je n'ai pas envie de raviver son souvenir déjà bien trop présent dans ma tête et dans ma peau. Je regarde le resto qu'il désigne mais il se résigne avant que je n'ai quoi que ce soit à dire, je fronce alors les sourcils. - Pourquoi on te casserai la gueule dans ce resto ? Je le suis et regarde les restaurants défiler au fil de notre marche. La cuisine d'ici m'a manqué, les restaurants en Angleterre sont vachement limités. - T'en dis quoi de celui-là ? Ils ont toujours les options vegan que j'aimais bien ou ils ont changé la carte ?

Je savais que je pourrais la faire rire, mais elle me fait rire à mon tour et je ne peux pas rester sérieux, moi sérieux de toute façon c’est impossible. “Oh les boobs ont plus de pouvoirs que tu ne peux le croire, ne mets jamais ça en doute.” Je ris, encore plus quand elle manque de frapper un passant qui n’a rien demandé. Le pauvre, il est super offusqué, les gens sont si désagréables souvent, il faut apprendre à se calmer un peu quand même. Elle me fait rire, elle n’a pas tant changé, je suis content de savoir qu’elle a toujours ce petit grain. Elle a toujours été la plus sérieuse de nous deux, mais elle a toujours aimé rire et faire des folies. Heureusement pour elle, parce qu’elle a dut en supporter des conneries avec Elijah et moi ! Sauf que contrairement à nous, elle est rendue avec un job qui sonne un peu important quand même ! Elle n’aura pas été faire des études pour rien au final, même si c’était très loin. « On s’en fout un peu du titre non, secrétaire, assistante. Amelia, arrête de te plaindre la ! » Je tire la langue pour la taquiner. En plus, j’ai le droit, elle ne m’a même pas prévenu de son retour et moi qui pensais qu’elle était mon amie ! Oui oui, je joue les dramaqueen si j’ai envie. « Ta mère est plus gentille que la mienne. Quoi qu’elle aurait probablement fait ça pour que je parte si je ne l’avais pas fait de moi même ! » Puis je prends une miné offusqué quand elle me dit que je déconne, que c’est pas possible que je sois un adulte. Non mais, je suis quand même rendu au quart de siècle ! Bon, juste physiquement parce que mentalement elle a raison, je ne suis pas encore adulte. « Tu sauras que je suis propriétaire maintenant ! D’un mobil home ok, mais propriétaire quand même ! Alors oui, je dois jouer aux adultes, même si Stacy m’aide à penser aux trucs genre les factures. Pis clairement ce sera de ta faute si je ne fais pas mes courses ! Mais faut bien que ce soit la faute de quelqu’un ! » Je lui offre un grand sourire avant de prendre son bras et de commencer à marcher. « Major de promo ? Wouah on ne rigole pas madame Amelia ! Tu sais, j’ai aussi toujours bien aimé teaser ! C’est ma vie, je suis devenu un artiste dans ce domaine ! » Je ris en proposant un resto avant de changer d’idée directement, ce n’est pas une bonne idée de tomber sur Alex en ce moment ! « Parce qu’il y a le frère de Stacy et je ne sais pas ce qu’il sait ou pas ! » Je tease encore, mais je vais attendre qu’elle soit assise avant d’en dire plus. On continue jusqu’à tomber sur un resto qu’elle propose. « On peut aller voir pourquoi pas ! » Je l’entraîne et je demande au gars qui attend pour nous donner une table s’il y a des options vegan. Une fois confirmé, il nous installe à une table et on peut regarder le menu. « Il y a eu pas mal de mouvement, surtout dans les derniers mois si tu veux tout savoir ! Tu te souviens de Stacy ma meilleure amie ? » Ils nous amènent à boire et prenne la commande pour une boisson.

J'éclate de rire de plus belle lorsqu'il me vente les mérites des boobs. J'en essuierai presque une larme au coin de mon œil. - En même temps, vu le poids des miens, ça vaut bien les biceps de Batman non ? Pour appuyer mes mots, je soulève mes seins de mes mains comme pour les peser à vue de nez. Sérieusement, je pourrais assommer quelqu'un avec ! Mais ce n'est pas  avec mes seins que je manque d'assommer quelqu'un mais bien avec mes mains. Le gars part en râlant et je hausse juste les épaules. J'ai toujours été une miss catastrophe ! Une fois, je me suis même cogné en matant un crush et j'en ai saigné du nez. Non, je ne révèlerai aucune identité, c'est mort ! Toute façon, la liste de mes frasques embarrassante devant des crush et longue comme mon bras ! Quand il m'appelle Amélia, je lui donne un coup sec dans les côtes. - Tu auras le droit de m'appeler Amélia, le jour où tu me paieras un salaire ! Pour le moment pour toi, c'est Rori et c'est tout !! Quand il dit que ma mère est plus gentille que la sienne, un rire m'échappe et je hausse les épaules à nouveau. - C'est parce que t'es un mec ! Tu serais une fille, ta mère t'accorderai des trucs bien plus facilement ! Moi je suis la petite dernière et en plus je suis la seule fille ! Jackpot ! Et je n'ai pas hésité à en jouer pour faire tourner en bourrique mon adorable frère ! Je pouvais obtenir ce que je voulais en un battement de cil, quand lui devait galérer et pratiquement supplier ! Quand il m'annonce être propriétaire, je l'applaudis. Même si ce n'est que d'un mobil home, il est proprio quand même ! - Heureusement qu'il y a Stacy, ce pauvre truc aurait déjà pris feu, je pense ! Est-ce que j'exagère ? A peine ! Un nouveau coup attéris dans ses côtes quand il m'appelle Amélia puis je continue ma marche en tenant son bras. Il me tease à nouveau en parlant du frère de Stacy et j'écarquille les yeux. - Attends quoi ?! Qu'y a-t-il à savoir ? T'en as trop ou pas assez dit mec !! J'ai l'impression que mon cœur va exploser tellement ç'a l'air croustillant ! Je veux savoir moi !! Il propose qu'on vérifie et une fois nos certitudes sur le restaurant acquise, nous nous installons pour commander à manger. Je regarde le menu et quand il me demande si je me souviens de Stacy, je lève les yeux au ciel. - Bien sûr que je me souviens ! Bon sang arrête de tourner autour du pot et accouche Beckh' !!! Bah quoi ? On ne rigole pas avec les potins !!

L’Image que j’avais dans la tête était maintenant très drôle. J’imaginais Batman courir et donner des coups de boules pour assommer ses adversaires. Je pense que si c’était vraiment une façon de faire, je ne détesterais pas me faire assommer comme ça… Quand elle me parle du poids des siens, je regarde ses mains prendre ses seins pour les soupeser et j’ai une minute de silence en pensant à ceux de Stacy qui sont complètement délicieux. “Ça donne presque envie de devenir un méchant tout ça… ” C’est un secret pour personne, je suis un homme à sein, mais ceux de Rori sont interdits, c’est la petite soeur d’un de mes meilleurs potes et je ne ferais jamais ça. J’ai quand même un peu d’honneur malgré tout ce qu’on peut dire. (Hein Maxine ) Elle me parle aussi de son nouveau boulot et donc de la raison pourquoi elle s’habille comme une fille. Ouais, parce que moi ce que je me souviens de Rori, c’était ses vêtements beaucoup trop large qui ne permettait pas de voir quoi. D’un sens, c’était mieux comme ça, je pouvais mettre mon nez ailleurs que dans ses boobs. Pis j’ai du respect quand même, ce n’est pas avec elle que je ferais un concours au Nudie Papootie, on a vu mes piètres performances contre Stacy, j’avais pas pu m’empêcher de baisser les yeux une fois qu’elle était complètement nue. Elle me frappe quand je l’appelle Amelia. “Rohhhh t’as aucun sens de l’humour Amelia ! ” Je fais mine de me protéger d’une nouvelle attaque. Puis sa phrase me choque presque, reste que je suis le bébé de la famille moi aussi, elle aurait pu être plus gentille avec moi. Sauf que ma mère, avait clairement galéré avec mon éducation, elle m’a quand même eu dans sa quarantaine et en avait marre des histoires de gamins. “Ça fait très sexiste ton affaire dit comme ça, j’suis moi aussi le bébé de la famille. Tu sais ! Elle aurait dû me payer pour partir de la maison.” On avait bien déjà assez de deux soeurs, trois gars pour deux filles c’est quand même bien non ? Alors bon on marche pour aller au resto, je lui raconte que je suis propriétaire et je lève les yeux au ciel en soupirant fortement. “Bon, j’suis peut-être pas le mec le plus responsable de l’univers, mais j’sais comment ne pas faire exploser des endroits hein ! ” C’est plus Hazel la queen des explosions. Elle me frappe encore, mais pour la peine je vais continuer de l’appeler Amelia, non mais, elle me prend pour un kamikaze la meuf. “Pas assez, mais je veux pas que Alex entende quoi que ce soit alors avance ! ” Elle va comprendre, je peux pas parler de ça n’importe où Bowen est une petite ville. Tout se sait ici ! Donc on finit par arriver au resto, on s'installe et je lui fais un petit signe. “Patience jeune fille, on ne joue pas avec mes émotions comme ça ! ” Je fais ma drama queen un peu, ça fait longtemps qu’elle m’a pas vu faire ça. “Bon et bien comme tu te souviens de Stacy… ” Je prends une gorgée de ma boisson qui vient d’arriver. “Il est un peu possible que tu vois que ce soit ma meilleure amie depuis toujours, tu te souviens de ce détail aussi hein ? ” Là, je souris pour de bon en faisant exprès de faire patienter Rori. “J’aiunpeucouchéaveconapenserqu’elleétaitenceinte
pisfinalementnonpisjepenseeêtreamoureuxd’elle .” Je l’ai dit d’un trait et tout bas, je suis pas encore certain d’assumer tout.

Quand il dit que ça lui donne presque envie d'être méchant, je lève les yeux au ciel en soupirant. Est-ce que je le prends comme une allusion ? Pas du tout. Je sais qu'entre nous c'est platonique et ça le restera. Tout façon pour moi Beck et totalement assexué, je n'ai jamais su le voir autrement qu'un ami. Il y a des mecs pour qui j'ai déjà pu avoir un regard différent mais Beck' jamais et ce n'est pas maintenant que ça va changer. - T'es vraiment pas possible, t'as pas changé ! Parce que Beck' ça a toujours été un mec qui aime beaucoup trop les filles et qui aime beaucoup trop plaire. En tout cas, j'ai beau le frapper il continue de m'appeler Amélia et ça m'énerve sérieusement. Je sais qu'il me taquine, mais ce prénom je l'entends à longueur de journée et ça me donne l'impression qu'on me vole mon identité. Je suis Rori, c'est comme ça que je me sens le plus à l'aise qu'on m'appelle. Personne ne m'appelle Aurora, sauf dans l'administratif et un peu ma mère. Pour tout le monde j'ai toujours été Rori. - Putain mais t'es toujours aussi chiant c'est pas possible hein ! Et je lui assène un nouveau coup en grognant. Quand il parle de sexisme, je ris d'un rire franc mais un peu amer, pas contre lui non, c'est un sentiment général. - C'est à moi que tu parle de sexisme ? Je viens littéralement d'avoir le diplôme de Sexisteland ! Franchement, je crois que certains se remettrons jamais que j'ai été major de promo, surtout quand les mêmes 2 semaines avant les exam se sentais obligé de m'expliquer comment placer mes doigts sur un piano ! Il y en as un j'ai failli lui faire bouffer ! Je ris et remet mes cheveux en place. - Alors pitié laisses moi quelques avantages ! On prends le chemin du restaurant et lui souris de manière amusée quand il me dit qu'il sais encore comment ne pas faire exploser des choses. - Et bien, je ne demande qu'à voir tiens ! Quand il me dit qu'il n'en as pas dit assez, je trépigne littéralement. Franchement, là il faut qu'il crache le morceau ! Quand finalement on s'installe a table, il continue fais durer les choses et même après que je lui ai expressement demandé d'en venir au fait, il continue de me faire tourner en bourrique. - Putain Beck !! Et là... quand il crache finalement son morceau, je manque de tomber de ma chaise et ma main se pose sur ma poitrine. - Oh putain !! Attends... attends... Je prends un temps pour analyser. - Toi ? Genre... toi t'es amoureux ???!! Moi la discrétion ? Pas quand je suis en état de choc ! Amoureux de sa meilleure amie ? Bah putain c'est pas rien !! Je suis vraiment sur le cul !

« Pourquoi changer une recette gagnante hein ? » Je n’ai pas changer, quoi que je pense que je suis pas mal plus calme depuis quelques mois, malgré certaines dérapes dans les dernières semaines. Mon cerveau qui réfléchit trop, la fumée qui sort ont fait en sorte que j’ai baiser pas mal de filles, mais sinon depuis janvier, il y en a véritablement que deux qui ont compté et c’est ça qui me rend complètement confus. Je ne sais pas comment agir quand ça devient trop sérieux je suis le premier à prendre peur. Juste voire comment je me suis engueulé avec Emilia pour une connerie. M’enfin, je montre quand même à mon ami que je suis le mec toujours aussi chiant en la taquinant sur son prénom, continuant de l’appeler Amelia et elle continue de me frapper pour me faire comprendre qu’elle n’aime pas ça. « Bon c’est bon, monte pas sur tes grands poulets ma Rori, c’est pas bon pour le cœur ! » Dis-je en riant, je trouve ça bon de la retrouver, de retrouver cette complicité que nous avons toujours eu naturellement elle et moi. Bon, je la charrie un peu quand je parle de sexisme et du fait que sa mère l’a plus aidé que la mienne ne la fait. En vrai, sans ma grande sœur, je pense que j’aurais pousser mes parents au divorce, ils n’étaient pas prêts pour ce cinquième enfant, surtout que le plus jeune avait déjà dix ans quoi. « Bon, d’accord, mais il faut avouer que pour bien des choses vous les filles vous avez des passes droites. Je concède par contre, oui j’utilise des mots comme ça des fois pour avoir l’air intelligent, que certains hommes sont horribles envers les femmes et sur leurs droits. Tu devais vraiment le mériter ce titre de major de promo, c’est vraiment génial pour toi ! » Puis on s’en va vers le resto, je soupire quand elle me dit qu’elle ne demande qu’a voir mon talent pour ne pas faire exploser des choses. Hey ho, je ne suis pas si mauvais que ça non plus, j’arrive au moins à faire cuire des pâtes convenablement et même cuisiner un peu. Pas comme le frère de Stacy, que j’évite justement en passant devant son resto. Elle est encore aussi facile à taquiner, mais je ne me laisse pas démonter et je fini par cracher le morceau d’un coup en parlant super bas. « Un peu, le seul hic… C’est que je ne suis pas juste amoureux d’elle ? Il y en a une autre ? » Je fais un petit sourire en baissant les yeux. Gêner de parler de ça ouvertement. « Juste que je ne sais pas si c’est genre réciproque tu vois, du coup je n’ose pas en parler. Je viens de mettre ça clair dans ma tête, j’ai choisi Stacy, même si j’aime Emilia. Je ne peux pas perdre Stacy tu comprends ? » Mon sourire est un peu plus triste, ça me fait mal de penser que je vais perdre l’autre jolie blonde. « Je ne veux pas lui faire de mal non plus, elle a besoin de moi en ce moment avec tout ce qu’elle traverse, mais plus je passe de temps avec elle plus ce sera compliqué… imagine qu’elle m’aime aussi quoi, je vais avoir l’air idiot de la repousser alors que je l’aime…. » Tout comme je vais avoir l’air idiot si je déclare ma flamme à Stacy et qu’au final elle ne m’aime pas.

Je ris lorsqu'il me demande pourquoi changer une formule qui gagne. Je secoue alors la tête amusée. En réalité, je pense qu'en 5 ans il a forcément évoluer, même s'il garde cette personnalité qui fait qu'il est devenu aisément mon ami. De la même manière que j'ai changé en 5 ans, du fait de mes expériences et de mes coups durs. J'ai déjà compris une chose, je ne suis pas obligé de  m'enfermer dans un seul style, j'ai le droit d'aimer me sentir "masculine" mais d'aussi parfois me sentir à l'aise avec ma féminité et ma féminité ne me rend pas vulnérable, je suis toujours Rori, même dans une robe et même si on aperçoit un peu de mes cuisses ou de mes seins. Et ça c'est un putain de grand pas pour moi ! Quand il me dit de ne pas monter sur mes grands poulets je lève les yeux au ciel puis je lui tire la langue. - Oh t'en fais pas, mon coeur a déjà bien subis sur les quatre dernières années, si je claque ce sera pas ta faute ! Les appels en pleine nuit de Darrel mort bourré en train de conduire, les parties de jeu de pistes en pyjama dans Londres à chercher désespérément où est-ce qu'il pouvait s'être perdu, les tables renversées, les coups de poings dans le mur, l'angoisse de le voir débarquer ivre et énervé pour X ou Y raison... Bref, j'aurai déjà pu faire plus d'une crise cardiaque avec tout ça ! Je fronce les sourcils quand il utilise le mot "concède" et correctement en plus. Il a bouffé un dico pendant mon absence ? - Le problème c'est pas les hommes Beck, c'est notre système entier. Alors oui des connards macho, violent et misogyne il y en as ! Mais le problème vient de bien au delà. Un produit est plus cher quand il est rose, les protections périodiques qui sont des dispositif techniquement médicaux sont chers et ne sont même pas remboursé ou réglementé et je te parle même pas des merdes que les industriels collent dedans et en plus de tout ça, à boulot égale, on est payé en moyenne 30% de moins que les mecs... Du coup, le problème est bien plus profond que ça c'est ancré dans tout notre système et je n'ai même pas encore évoqué les injustices avec des violeurs parfois jamais condamné et des hommes violent toujours en liberté ! Je me force un peu à m'arrêter de parler pour pas lui casser la tête, mais tout ça me révolte. Une fois au restaurant il m'explique sa situation et je l'écoute attentivement, mordillant ma lèvre. Bordel, il est dans une sacrée merde le gaillard. Mais je ne jugerais pas, je suis moi aussi tombée amoureuse parfois de manière totalement improbable, un peu comme il y a 5 ans lorsque j'étais sous le charme du mec fiancé a une pote. Je n'ai évidemment jamais rien dit et rien tenter, mais j'ai clairement souffert de cette situation et je me suis sentie très conne de ressentir ça, alors que la situation ne serait jamais réciproque. - Dans tout les cas, sauf si elles sont open pour un trouple... tu es obligé de faire un choix et tu sera obligé de faire du mal à l'une des deux, c'est... malheureusement inévitable... Je sais que ce que je dis ne doit pas lui plaire, mais il semble déjà conscient qu'il n'a pas d'autre choix. - Cesse de penser à ce qui te ferais passer pour un idiot Beck, tu n'en sera pas un, juste un mec qui accepte de parler de ses sentiments et qui accepte de se montrer un tant soit peu vulnérable et ça fait de toi quelqu'un de courageux, pas quelqu'un d'idiot... Ensuite, ton choix semble fait, alors ne t'autoflagelle pas en te faisant des hypothèse et des "et si...", à part te faire du mal ça ne changera rien. Ecoute ton coeur, et fait ce qu'il te dit de faire. Si c'est Stacy que tu aime et que ton coeur l'a choisi, dis lui ! Il doit y avoir un minimum de sentiment de son côté, sinon jamais elle n'aurai couché avec toi, tu serais coincé dans la friendzone !

Même 5 ans après, notre complicité reste intacte et je ne pourrais pas en être plus heureuse que ça. J'ai toujours adoré les moments passé avec Beck, ils me permettaient souvent de sortir un peu de ma coquille. Quand je partais dans des délires avec lui, c'était comme si je m'offrais le droit d'exister un peu, de me faire entendre. C'était très libérateur ! Alors j'étais heureuse de pouvoir retrouver un peu de tout ça. - De surcroît ? Wow... qui êtes vous et qu'avec vous fait de mon Beck ? Ils seraient capable de te torturer pendant de looooongues heures avant de te jeter en prison !
Malgré mon départ, quelque chose au fond de moi me dit que Eli, vengerait quand même ma mort même s'il refuse de me parler.

Je dois dire que je suis sur le cul de toute cette histoire. Beck... amoureux ? Doublement amoureux ? Je réitère mon qu'avez vous fait de mon Beck ???? - Bah écoute des fois les plus "coincés du cul" cachent des surprises ! Je suis sûre que tu me vois comme une petite vierge effarouchée ! Ce qui n'est plus du tout le cas ! Je l'écoute et je pose une main compatissante sur la sienne. - Ouai je sais... l'amour c'est putain de douloureux et j'en sais quelque chose, car chaque fois que je tombe amoureuse, ça fini en bain de larmes. Mon plus gros crush était déjà fiancé, alors j'ai souffert en silence et mon premier mec était toxique... C'est normal de te poser trop de question vu ta situation. Juste... laisse toi porté et tu verra, te torturer ne sert à rien, quand la bonne solution s'offrira à toi, ça s'imposera comme une évidence ! Comme quand j'ai décidé de partir. Je le regarde avec un petit sourire sans joie et je hausse les épaules. - C'est con quand ça marche pas, mais quand ça fonctionne ça doit être putain de beau... un jour j'aimerai vraiment connaître une putain d'histoire d'amour, un truc qui prend au tripes, qui inspire... Mais je crois malheureusement que je me berce d'illusion, parfois je me demande si les relations heureuse existe vraiment...

Retrouver Rori c’est un peu comme une bouffée de fraîcheur, parce que je sais qu’avec elle je suis moi totalement. Pas besoin de retenir ma connerie ou mes envies. Je peux dire, ce que je veux comme je le veux, sauf des grands mots, parce que Rori elle va penser qu’il y a un extraterrestre qui s’est installé dans mon corps. La preuve de sa réaction face à celui-ci. Je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire tellement son expression est rigolote. “On m’as justement torturé pendant de longues et interminables heures, me répétant encore et encore des mots qui ont l’air intelligent. ” Je souris moqueur et je hausse les épaules. Non, mais c’est vrai, c’est pas si mal d'avoir un peu l’air intelligent des fois, ça fait du bien et c’est mieux qu’être toujours le con de service.

Mais clairement, la jeune Bishop tombe des nues quand je lui annonce être amoureux, deux fois plutôt qu’une. Moi qui prends mes jambes à mon cou dès qu’on prononce le mot amour. Je lève les yeux au ciel en soupirant longuement, ça va finir par devenir vexant la réaction des gens face à mon nouveau statut de gars amoureux. Pas une seule personne n’a eu l’air de trouver ça normal que moi aussi je puisse ressentir de l’amour. Mon frère m’a cogné parce que j’ai osé le dire à voix haute devant lui. “Oh que non, je te vois pas comme tel, tu cache sûrement une diablesse au lit toi, ton air sage c’est pour tes frères ! ” C’est vrai par contre que ma coincé du cul en chef, ma belle Stacy avait su me surprendre, surtout quand elle avait tout pris la charge en pleine bouche quoi. Jamais j’aurais cru qu’elle aurait pu faire ce genre de truc. Genre, elle a avaler des enfants sans défense ! Je baisse les yeux vers sa main avant de relever mon visage vers le sien en écoutant ses déboires amoureux. Ça me fait de la peine pour elle, parce qu’elle mérite d'être un peu heureuse la p’tite. Non, mais c’est vrai elle a souvent chier avec le jugement des autres, pis de savoir que des mecs ont pu lui faire du mal, ça me fait de quoi. “J’aimerais bien que le saint esprit m’éclaire la voie quoi, parce que je suis fucking perdu, même si je pense avoir pris la bonne décision.” C’est pas cool, mais pas du tout, puis la voilà qui part dans ses délires utopiques. J’ai bien peur que ça soit jamais vraiment tout beau. “J’pense pas, en vrai, tout ce que je ressens depuis que j’ai compris que j’étais amoureux, c’est l’entorse de mes entrailles, de la colère, de la peine… J’aime pas ça, j’suis pas certain que j’aime ça ressentir autant de truc et de sentir que son bonheur est entre les mains d’un autre. ” Je prends une longue gorgée à mon verre. “J’ai l’impression qu’on est deux déprimés de la vie, y doit bien avoir des trucs de bien qui sont arrivés dans ta vie non ? Genre, ta musique ça avance un peu ? ” allez, change moi les idées Rori !

Je suis heureuse de retrouver Beck, il est ce genre d'ami avec qui je n'ai pas vraiment besoin de me cacher. Il me connais par coeur et depuis de nombreuses années et il peut être exactement celui qu'il est avec moi, il ne sera jamais juger ! - Je ne veux pas être pessimiste mais je crois que ça s'appelle l'école ça non ? Ce n'est pas ça, finir enfermé a écouter encore et encore des trucs que l'on juge "intelligent" ?

Lorsqu'il me m'imagine comme une diablesse au lit et qu'il affirme que mon air sage et prude est pour mes frères. Je hausse les épaules avec un petit sourire en coin et un air amusé. - Ce qui est triste, c'est que tu ne saura jamais ! Je ne suis pas certaine d'avoir envie de lui filer les détails de ma vie sexuelle. De toute manière, elle est totalement inexistante depuis que j'ai mis un terme à ma relation et que j'ai quitté Londres. Le désert du Sahara, mais je n'ai pas vraiment chercher à en avoir une, bien que je pourrais. En tentant de le rassurer, je lui raconte mes déboires amoureux, qui sont, soyons clair, pitoyable ! Beck m'explique être perdu même s'il pense avoir pris la bonne décision. - Te fit pas trop au saint esprit, il m'a toujours envoyé dans le mur l'enfoiré ! Je mordille ma lèvre quand il semble ne pas vraiment aimé ce que l'amour peu faire ressentir. - C'est parce que tu es dans une situation de merde, quand ça ira mieux, je suis sûr que tu trouvera ça cool ! Je bois un coup et le serveur nous apporte nos plats. Je lui souhaite un bon appétit avant de répondre à sa question. - La musique ça avance de dingue, je travaille sur mon album ! Aussi étonnant que cela puisse paraître, je suis toujours plus inspiré quand je suis au fond du trou ! Je hausse les épaules. Sinon ça avance bien ! J'ai déjà un petit public qui me suis, même si c'est pas grand monde, c'est fou d'avoir des gens qui attendent désespérément que tu sortes un truc et qui connaisse tes chansons par coeur ! Je pourrais parler de ça pendant un long moment et c'est un peu ce que je fais pendant le repas, lui racontant alors mon périple londonien et comment c'était là bas.