(Jeramélia) Happy birthday to us and to me.

Mais quelle conne ! Il me semblait bien que j'avais oublié quelque chose aujourd'hui ! ça faisait un an que Jeremy était avec nous. Même si son couple avec moi était plus récent, celui avec Lilas était ancien et Lilas faisait partie de moi. depuis nos retrouvailles dans ma boutique délabrée, j'avais accepté de l'intégrer complètement dans ma vie de famille. Auprès de Mélodie et auprès du petit. Il m'aidait comme il pouvait avec les rénovations et la chambre d'enfant. Je me réveillai donc le matin de mon vingt-sixième anniversaire sans dire à personne que ça l'était. Avec la chance que j'avais tout le monde allait le zapper pas comme l'année dernière et j'aurai ainsi la paix. Je devais réfléchir à un cadeau correct pour Jeremy. Pour nous avoir supportées aussi longtemps Lilas et moi. et la réponse me semblait évidente. Comme une illumination dans mon cerveau surdoué. Je pris donc le soin de mettre mon idée à exécution. Déjà, je fis de la place chez moi en dégageant tous les vêtements de Lilas. Trop courts et trop provocants pour moi. Hé mais c'était des vêtements de marques, jura-t-elle dans ma tête. Je grognai pour la faire taire avant d'attraper mes clés pour aller jusqu'au club de mon petit-ami. je n'étais pas très à l'aise dans ce genre d'endroits mais bon, j'avais confiance en Jeremy. Mon œil. La ferme, Lilas. Et je savais qu'il ne nous tromperait pas. sinon, il l'aurait fait avant. Lorsqu'on s'est brièvement séparés. Je descendis de ma Mustang pour détacher ma lourde tignasse et lisser ma robe. Une robe bleu clair qui mettait en avant mes formes de femme enceinte. Puisque j'étais une baleine autant les assumer jusqu'au bout. Après avoir hésitée trois fois, j'entrai pour grimacer en entendant la musique trop forte et en voyant ces pauvres filles. Il y en a une qui nous ressemble. Je fis taire la voix dans ma tête avant d'approcher des deux armoires à glace. Brutus et Néron, me souffla Lilas. Je suis certaine que ça ne sont pas leurs vrais noms. Et alors, on s'en fiche non. Je relevai la tête.  Bonsoir.  Froncements de sourcils étonnés de leur part. T'as jamais été polie avec eux ? Non, ce sont des subalternes. Tsss.  le patron est là ? J'aimerai lui faire une surprise.  Le plus aimable m'indique une porte sur le côté et j'entre dans le bureau par derrière. Je m'approche sur la pointe des pieds pour venir coller mes mains sur ses yeux.  Dis-moi quel est ton souhait le plus cher, susurrai-je à son oreille avant de déposer un baiser sur sa joue.  Puis, je découvre son visage avant de le forcer à se tourner vers moi, prenant place à califourchon sur ses genoux et déposer un baiser sur ses lèvres. Bon, je vous laisse à vos mièvreries, je vais faire un tour. Joyeux anniversaire, mon amour. Ça fait un an que tu nous supportes Lilas et moi.  J'esquissai un sourire, évitant de lui rappeler que c'était le mien. Non parce que c'était une sorte de test mais parce que je détestai réellement mon anniversaire.

Alors que je viens d’entrer dans son bureau sur la pointe des pieds, je pose mes doigts sur les yeux de Jeremy pour lui demander son souhait le plus cher. Comme une sorte de blague. Tu parles d’une blague, on dirait que t’as cinq ans. Je grogne un peu en entendant la réponse de Jeremy avant d’ôter mes mains pour venir déposer mes lèvres sur sa joue. « Pas de bol, tu l’auras jamais. T’es à moi, maintenant, murmurai-je en faisant glisser ma main le long de son épaule. » Je le fais tourner vers moi pour lui sourire. Pas d’un sourire niais parce que je ne l’étais pas mais d’un sourire tout à fait normal, d’une jeune femme qui retrouvait son petit-ami. Et d’un bébé qui retrouvait son papa puisque le petit donna un coup qui m’arracha une grimace. Ça commençait à devenir lourd à porter, huit mois de grossesse. Le médecin m’avait demandé de rester couchée mais je n’écoutai jamais les docteurs. Je détestai ça. après tout, je risquai de pondre Junior à tout moment. La nuit, j’avais de violentes contractions si bien que je pensais que j’allais mourir ou à accoucher. Des douleurs fantômes, j’ai eu la même lorsque Mélodie est venue au monde. Je ne laisse rien paraitre quant à la voix de Lilas dans ma tête. j’avais promis à Jeremy de stopper les conneries avec la drogue mais pas avec mes bras. Moins il en savait, mieux il se portait. Je me colle à califourchon sur mon petit-ami de manière assez pataude parce que… je suis grosse putain avant de venir sceller nos lèvres comme à chaque fois. le pauvre, j’avais un appétit sexuel insatiable mais je pense ne l’avoir jamais entendu s’en plaindre, bien au contraire. « bah t’es un mec, ce genre de choses, vous y pensez jamais. » Je dodeline un peu de la tête avant de froncer les sourcils lorsqu’il mentionne le mien. Le nôtre, rectifia Lilas. « Ma venue en ce monde ne mérite pas d’être fêté mais notre relation, c’est un exploit. » Je commence doucement à caresser ses bras lorsqu’une nouvelle douleur fantôme m’assaille et que je colle ma tête dans le creux du cou de Jeremy. « ça devient difficile, murmurai-je d’une voix plus faible, vivre seule avec une petite fille d’un an et demi et un bébé à venir. » je passe une main sur mon visage fatigué avant de venir parcourir délicatement sa joue de mes doigts. « Tu… enfin, je sais que t’as ton fils mais… laisse tomber, je vais demander à Alec de venir à la maison. » Pour l’arrivée du bébé. Je risquai d’accoucher à tout moment et je ne voulais pas me retrouver seule. Pas comme lorsque Lilas avait dû mettre Mélodie au monde. « Tu sais, j’ai réfléchi et mon visa va expirer donc je me suis dit qu’on pourrait… enfin, tu vois… se marier, ce genre de trucs. Pas une grosse cérémonie, on n’est même pas forcés de vivre ensembles. Je pourrais gérer les petits mais je porterai ton patronyme, les petits aussi et on pourra… » Je dodeline à nouveau de la tête pour réfléchir. Former une famille. Je n’en avais jamais eu dans le fond, Jeanne m’en avait privée et j’avais du mal à me sentir en harmonie avec les gens qui m’avaient donné la vie. « laisse tomber, c’est stupide. Et ça t’émascule aussi. Normalement c’est à l’homme de demander la femme en mariage, pas l’inverse. » Puis dans le fond, peut-être ne m’aimait-il pas assez ? Peut-être n’aimait-il que la Lilas en moi et pas tout ce que j’avais à lui offrir, c’est-à-dire pas grand-chose.