| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Des origines en commun [Feat. Gabriele Di Conte] | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Des origines en commun [Feat. Gabriele Di Conte] Ven 16 Mar 2018 - 20:38 | |
| Depuis quelques semaines voire mois, le jeune homme avait bien avancé dans sa guérison. Il commençait tout juste à accepter son handicap en essayant de vivre avec. Ce n'était pas facile tous les jours, mais avec le soutien de sa copine, il était persuadé qu'avec un peu de patience et de persévérance, il pourrait y arriver. Finalement, ce sont ces choses là qui lui avaient manqué la première fois, désormais, il s'apprêtait à tourner une nouvelle page et entamer un nouveau chapitre.
Lisandro avait passé l'après-midi avec un ami avant que celui-ci ne doive retourner d'où il venait. Il lui avait proposé de le ramener chez lui, mais ce dernier avait refusé. Pourquoi ? Parce qu'autant avant, il passait toutes ses journées enfermé dans sa demeure, maintenant qu'il avait compris que celle-ci était nocive pour lui, il essayait d'y passer le moins de temps possible. Peut-être même que d'ici quelques mois, il aura trouvé un travail, mais il ne veut pas mettre la charrue avant les bœufs. Il va falloir être patient et ne pas brûler les étapes, sinon il risquait de se démotiver et de retomber aussi bas qu'il l'était avant sa rencontre avec Maddie.
Décidant de rester un peu dans le centre ville, à cette heure déjà avancée de la soirée, l'italien voyait les bars et restaurants se remplir assez rapidement tandis que lui, errait sans réel but. Simplement pour laisser les heures défiler. Simplement pour retarder ce moment où il devra retourner dans sa demeure, cette même demeure qui lui rappelle ce qu'il a été avant son accident, celle-ci même qui l'a empêché de tourner la page jusqu'à présent.
Arrivé dans le quartier des bars, Lisandro passa à côté de l'un en voyant une foule qui semblait agitée dedans. Curieux, il y passa la tête et vit un match de football. Non seulement c'était du football, mais c'était surtout une équipe italienne qui jouait. En d'autres circonstances, il aurait sans doute été très heureux de suivre le match, mais là, tout était différent. Il pensait avoir avancé dans sa guérison, et finalement, maintenant qu'il se retrouvait confronté à la réalité, il n'était pas certain d'avoir réellement avancé. Le football avait été sa passion, et elle l'était toujours, simplement aujourd'hui, il n'était plus en mesure de la pratiquer. Peut-être qu'un jour ... Non il ne valait mieux ne pas y penser pour éviter d'être déçu une nouvelle fois.
Il pointa le bout de son nez, mais l'établissement était tellement rempli qu'avec son fauteuil, il n'aurait pas été capable de se frayer un chemin, et pour dire vrai, il n'avait vraiment envie de s'en frayer un. Il resta alors à l'extérieur, juste à côté de la porte, il voyait la télévision au-travers la vitre, c'était tout aussi bien comme ça, même s'il n'avait pas le son des commentaires des présentateurs. Il resta ainsi à observer l'écran, repensant à sa vie antérieure, à ce qu'il aurait pu devenir. Il devait s'en aller, se replonger dans sa carrière brisée ne pouvait pas continuer à vivre dans le passé, mais tout ça était encore trop frais dans son esprit pour qu'il ne puisse affronter cette épreuve. |
| | | Invité | Sujet: Re: Des origines en commun [Feat. Gabriele Di Conte] Lun 19 Mar 2018 - 10:25 | |
| Gabriele avait passé la journée entière avec sa fille. D’abord, une partie de petits chevaux avait occupé leur matinée. Puis, il l’avait emmené à la bibliothèque où la petite s’était trop rapidement éloigné du rayon enfant pour aller naviguer parmi les documentaires sur les animaux. Son père s’était mis en tête de lui lire une histoire, comme ferait tout bon parent avec son enfant de 5 ans, sauf qu’avec une fille surdouée, il faut remanier un peu ses prévisions, même si l’italien a tendance à l’oublier, ou à ne pas comprendre cela, par manque d’habitude. Il est bien maladroit comme père, mais vraiment, il essaye et rien que le sourire, trop peu présent en règle générale, sur le visage de Bloom monte à quel point cette visite parmi les livres était une bonne idée. Alors que la gamine choisit enfin un ouvrage, Gabriele la rejoint à une table et l’observe en silence. Elle n’est pas très bavarde généralement mais pour une fois, alors qu’il lui pose des questions en rapport avec le livre, comme s’il cherchait à apprendre, sa fille lui parle. C’est dans son langage à elle et ce n’est en rapport qu’avec les animaux, mais au moins, ils communiquent.
La journée arrive bientôt à son terme et le papa est heureux lorsqu’il dépose la petite chez sa mère. C’était magique se dit-il, un des premiers vrais échanges, un début de relation peut-être pour un futur qui semble alors plus prometteur. Pour fêter ça, il se met en tête de sortir. Il a rendez-vous avec une fille rencontrée sur tinder de toute façon. Jude étant en famille ce weekend, il peut se permettre de ne plus jouer le rôle du faux fiancé parfait. Un restaurant romantique, histoire de faire croire qu’il recherche le grand amour et le tour est joué… Manque de bol, la femme qui se présente au rendez-vous est loin d’être identique à sa photo de profil et pour tout dire, loin d’être au goût de notre protagoniste pour le coup. Après l’entrée, il n’en peut plus de feindre de s’intéresser à elle, si en plus d’être moche elle est sotte… Il se lève, dit qu’il va fumer une clope et s’en va, sans dire un mot.
Il n’est pas bien tard alors sur le chemin, il s’arrête dans un bar où il reconnait déjà certaines personnes, qui comme lui sont italiens. Faut dire que même s’il n’aime pas spécialement le football, quand c’est une de leurs équipes qui jouent, les italiens savent se montrer solidaires. Donc le voici de la partie, qui entre dans les locaux et commande une bière. Il reste là près d’une heure à profiter de l’ambiance. Le manque de femmes ne le dérange pas pour une fois, mais au bout d’un moment, il sort tout de même prendre l’air. C’est là qu’il voit un mec en fauteuil, regardant à travers la vitre. Il ne peut s’empêcher : « C’est con de rester à l’extérieur, vous loupez tout le meilleur du match : l’ambiance italienne ! » Il lui sourit de son air sympathique. « Vous voulez que j’vous aide à vous frayez un chemin ? » Il essaye juste d’être gentil dans le fond.
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| | | Invité | Sujet: Re: Des origines en commun [Feat. Gabriele Di Conte] Mar 20 Mar 2018 - 6:58 | |
| Lisandro avait fait pas mal de progrès ces derniers temps, il n'était pas encore arrivé au bout de ses peines, il en était conscient, mais chaque chose en son temps. Il valait mieux y aller par étape afin de le motiver, plutôt que de se fixer des objectifs trop grands qui ne serviraient qu'à le démotiver et réduire à néant les efforts qu'il avait fait jusqu'à présent. L'italien était fier de lui, même s'il n'était pas du genre à l'exposer au grand jour, il était content du chemin parcouru et il se disait que s'il avait commencé à avancer, désormais il ne pouvait que continuer. Il n'y avait plus de retour arrière possible, du moins c'est ce dont il essayait de se convaincre, ce n'était jamais facile dans sa situation, mais il avait du soutien et il allait essayer de réparer tout le mal qu'il avait pour faire autour de lui.
Alors forcément, ça commençait par sortir de chez lui. Il n'était pas encore très à l'aise avec son fauteuil ni même avec le regard que lui lançait certaines personnes, mais il avait simplement envie de lui dire que ça ne lui plaisait à lui non plus, que s'il avait pu choisir, ce n'est certainement pas de cette façon qu'il se voyait finir ses jours. Et pourtant, c'est bel et bien dans ce t'as de ferraille qu'allait s'écouler ces jours jusqu'à son dernier souffle. Quitte à devoir s'y habituer, autant le plus rapidement non ? Voilà pourquoi il avait pris sur lui et commençait à avancer dans sa guérison.
Les sorties se faisaient un peu plus régulières, il avait également repris la rééducation avec Woody. Finalement, il n'y avait pas grand chose qui avait changé sauf peut-être son état d'esprit, et ça, c'était la plus grosse partie du travail : accepter son handicap. L'assumer aux yeux des autres était encore différent, mais il en avait pris conscience et c'était déjà un grand pas ! C'est d'ailleurs pour cette raison, qu'il s'était arrêté devant ce bar. Peut-être parce qu'au fond, il aurait voulu se mêler aux autres, oublier durant quelques minutes qu'il était dans son fauteuil. Mais il n'était pas encore assez confiant, il ne l'avait jamais été d'ailleurs. Alors par crainte d'être rejeté ou tout simplement dévisagé, il était resté dehors. Il avait l'image mais pas le son.
" - C'est gentil, mais je voudrais pas gâcher l'ambiance. Un mec en fauteuil dans un endroit pareil, c'est comme une grand-mère dans une fête d'étudiants, ça fait tache."
Le regard des autres l'avait toujours empêché de faire les choses comme il en avait réellement envie. À chaque geste, il ne pouvait cesser de se demander ce que de parfaits inconnus allaient en penser. Ça aussi il allait devoir apprendre à passer au-dessus, mais c'est un gros travail sur soi-même, et ça ne ferait pas en un claquement de doigt. Reportant son attention sur l'homme qui était sorti du bar, il remarqua un léger accent, visiblement italien, ce qui le fit sourire. Un autre italien, c'est une bonne surprise ! Lisandro était fier de ses origines, c'était ses racines, même s'il avait quitté sa terre natale il y a de ça bien trop longtemps à son goût.
" - Vous êtes italien ?" demanda-t-il dans sa langue natale afin de voir si l'homme l'était également.
Contrairement à ce qu'il aurait pu penser, ça faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas parlé italien mais, il n'avait rien perdu, même si son accent avait tendance à se dissiper de jour en jour à force de parler anglais. |
| | | Invité | Sujet: Re: Des origines en commun [Feat. Gabriele Di Conte] Dim 25 Mar 2018 - 16:01 | |
| « Dites pas de conneries ! » Gabriele hoche la tête. C’est sans doute les paroles les plus idiotes qu’il ait entendues de la journée et pourtant, il y avait du level avec la blonde qu’il a laissée au restaurant. « Ici, on accepte tout le monde et croyez-moi, vous ne serez pas pire que Cody avec sa jambe de bois. » Il plaisante bien évidemment car aucun de ces camarades présents dans le bar n’a de jambe de bois ou autre artifice du genre mais il faut bien dédramatiser la situation. Gabriele s’en fiche lui, que le mec puisse être handicapé. Il a toujours eu cette faculté de voir tout le monde de la même manière, de discuter avec toutes les personnes de façon identique. En même temps, à quoi bon faire preuve de compassion, ou traiter quelqu’un différemment ? Ca risquerait de l’énerver plutôt qu’autre chose. Il sourit à l’homme, espérant qu’il acceptera de rentrer avec lui à l’intérieur. Il a comme l’impression qu’il en meurt d’envie alors ça va être son nouvel objectif. « Et franchement, voyez le bon côté des choses : vous pouvez boire autant que vous voulez sans avoir le risque de tituber. » Il lui adresse un nouveau sourire taquin. Il espère juste que l’homme ne prendra pas mal ces marques amicales alors qu’ils sont de parfaits inconnus. C’est ça l’avantage avec Gabriele, il est nature et n’a pas froid aux yeux, quitte à se prendre des murs en pleine figure.
Puis, voilà que le nouveau coéquipier de soirée se met à parler italien. Gabriele sourit. Il ne s’attendait pas vraiment à ça mais répond dans sa langue maternelle : « Et oui ! Je suis arrivé ici à 6 ans mais mes parents sont tous deux italiens et je retourne au pays tous les étés. » Oui, la famille c’est essentiel pour le père de famille, comme pour sa fratrie et retourner voir les cousins et cousines, ça n’a pas de prix pour eux. Gabriele n’a plus l’accent européen depuis longtemps, mais chez lui, tout le monde parle italien donc forcément, il n’est pas rouillé. « Vous voyez, vous êtes faits pour rentrer ici ! »
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| | | Invité | Sujet: Re: Des origines en commun [Feat. Gabriele Di Conte] Lun 26 Mar 2018 - 19:28 | |
| D'aussi loin qu'il se souvienne, Lisandro avait toujours accordé une certaine importance aux regards des autres sur sa personne, non pas qu'il ai une réputation à entretenir ou autre, mais simplement c'est quelque chose qu'il a toujours fait. Depuis tout ce temps, l'italien avait toujours vécu pour les autres, sans même se préoccuper de ce que lui voulait véritablement. Il n'y a que sa carrière de sportif qu'il avait vraiment désiré et qu'il vivait pour lui, mais le reste, c'était uniquement pour les autres, ce qui fait qu'il n'a jamais vécu pour lui, pour ses rêves, ça a toujours été le regard des autres qui primaient.
Aujourd'hui, les choses étaient différentes, non pas qu'il y prête moins attention, au contraire, mais la situation faisait que ces regards l'impactaient d'autant plus que ceux qu'il avait précédemment l'habitude de sentir sur lui. Vivant très mal son handicap, il avait dû mal à discerner les sentiments dans le regard des gens, il avait pris pour acquis que tout le monde le regardait avec de la pitié, alors que c'était faux. Quoiqu'il fasse, il y aurait toujours ces personnes là pour lui rappeler qu'il était paraplégique, il y aurait toujours des gens qui se moqueront de lui, et ce, peu importe qu'il soit valide ou non, mais il avait mis plus d'un an avant d'apprendre à vivre pour lui, d'essayer de faire abstraction du regard des autres, et même si ce n'était pas encore chose totalement faite, il avait déjà fait un bout de chemin.
Mais devant ce bar, il avait réfléchi durant plusieurs minutes avant d'hésiter à entrer ou non. Puis, il s'était dit qu'il n'avait pas sa place dans un tel endroit. Qui l'aurait alors que la fête était le maître mot et que lui, hormis suivre un match, ne pourrait pas faire grand chose que de supporter une des deux équipes joueuses. Il s'était persuadé de ne pas y être à sa place, et il était certain que bon nombre de personnes à l'intérieur pensait exactement la même chose. Avant même qu'il ne puisse s'éloigner, un homme s'était approché de lui en lui proposant de l'aider à se frayer un chemin, bien évidemment, avec sa tête dure, il avait refusé mais l'homme semblait avoir le même caractère que lui : têtu.
" - Au final, ça ne change pas grand chose que je ne puisse pas tituber, puisque je ne bois pas."
Il savait que cette simple phrase pouvait faire perdre la bonne humeur à la personne en face. Plus d'une fois lorsqu'il avait annoncé ne pas boire et ne pas fumer, on l'avait regardé comme s'il venait d'annoncer la plus grande catastrophe qui puisse être. Mais l'italien avait gardé un certain train de vie, même depuis son accident. Se laisser aller, manger n'importe quoi et ruiner sa santé, ce n'était pas dans ses projets, bien que jusqu'à il y a encore quelques semaines, vivre n'était pas sa priorité première, bien au contraire.
En entendant les propos en italien de l'homme, il ne pouvait que l'envier. Depuis son départ du pays, il n'y avait jamais remis les pieds, plus rien ne l'y rattachait, hormis une partie de son passé qu'il voulait oublier. Mais comment pouvait-il tirer un trait sur l'incendie qui avait ravagé sa maison et causé la mort de ses parents ? La culpabilité, même autant d'années après, l'animait toujours, même s'il n'en parlait jamais. Son enfance était un sujet sensible, peut-être encore plus que son handicap. Cependant, le fait de pouvoir parler italien avec quelqu'un lui faisait le plus grand bien, il avait tout simplement l'impression de retrouver ses racines, et ça lui donnait une bouffée d'oxygène.
" - Je n'en suis pas aussi certain.." avoua-t-il quand il lui annonça qu'il était à sa place ici.
Au fond il l'était si. Entouré d'italiens dont certains n'avaient jamais mis les pieds sur cette terre, mais d'autres étaient natifs de ce pays. Les discussions allaient bon train, les rires faisaient écho sur les murs du bar, et plusieurs supporters semblaient être des habitués des lieux.
" - Fan de foot ?" demanda-t-il en italien.
Il ignorait si l'homme appréciait de parler en italien et si toutefois ca le gênait, Lisandro reviendrait à la langue du pays. Mais ça lui faisait tellement plaisir de parler italien qu'il avait du mal à s'en passer maintenant qu'il avait trouvé un compatriote. |
| | | Invité | Sujet: Re: Des origines en commun [Feat. Gabriele Di Conte] Sam 31 Mar 2018 - 15:34 | |
| Gabriele avait tenté l’humour. On lui avait toujours dit de traiter tout le monde de la même manière, et c’est exactement ce qu’il mettait un point d’honneur à faire. Néanmoins, cette fois-ci, il semble être tombé sur un homme pas très rigolo. Il en a vu d’autre donc ne se laisse pas abattre pour si peu. « Oh bah dis donc, je vous aurais pensé plus drôle… » Ouais, il avait une bonne tête le type pourtant, et c’est aussi pour ça que l’italien est venu lui parler. « Vous savez, dans la vie, faut savoir s’amuser. » C’est sans doute l’alcool ingurgité par Gabriele qui fait qu’il parle ainsi, bien qu’en temps normal ça pourrait également lui arriver, mais en prenant un peu plus de pincettes sans doute.
Le brun parle ensuite de sa famille, avec jovialité. Parler italien lui fait toujours un petit quelque chose, même si ça reste naturel. A vrai dire dans le bar, c’est monnaie courante de ne pas entendre un seul mot en anglais. « Pas vraiment. Je regarde juste quand c’est notre équipe qui joue, et encore, que quand je viens ici. » Il hausse les épaules. Comme tout bon patriote qui se respecte, il suit l’actualité et les résultats mais la vérité, c’est qu’il profite surtout de ces occasions pour l’ambiance de fête qui accompagne les matchs. « Je me sers du foot pour venir voir les copains, avoir une excuse pour sortir. » Ca le fait rire lorsqu’il se rend compte qu’il va avoir l’air d’un mec pas très sérieux. En même temps, Gabriele part du principe qu’il faut profiter de la vie quoi qu’il en coute. « Et vous ? »
Un homme à l’intérieur fait signe au banquier. Il s’agit d’une de ses connaissances, à qui il a confié son verre le temps qu’il aille faire un tour dehors. Gabriele lui fait signe à son tour. Il ne sait pas trop ce qu’il lui veut, mais en même temps, il s’en fiche royalement. Au pire des cas, le verre restera seul et quelqu’un qui plongera un somnifère ou le videra… « Bon, vous comptez rester derrière votre vitre du coup, ou vous vous joigniez à moi pour profiter de l’ambiance comme il se doit ? » Il espère que l’homme répondra par la positive, bien qu’il ne puisse pas le forcer. « Ils servent des sodas, si ça peut finir de vous convaincre. »
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| | | Invité | Sujet: Re: Des origines en commun [Feat. Gabriele Di Conte] Jeu 12 Avr 2018 - 9:59 | |
| Lisandro n'a jamais été très porté sur l'humour, et disons que sa situation actuelle ne lui permet pas de prendre les choses avec le sourire. Il était bien trop touché par cet accident qu'il avait subi pour en rire. Peut-être que d'ici quelques mois voire années, il pourrait faire des blagues concernant son état ou même ce qu'il a été, mais chaque chose en son temps. Pour le moment, il n'est pas encore prêt pour ça, même s'il est reconnaissant par rapport au jeune homme de vouloir le traiter comme une personne normale.
La phrase de son interlocuteur aurait sans doute pu le vexer, d'ailleurs peut-être qu'au fond c'était un peu le cas. Il est vrai que Lisandro n'avait jamais vraiment pris le temps de s'amuser, il faisait plutôt parti des personnes qui sont sérieuses, parfois trop sérieuses, il le savait, mais pour certains s'amuser rimait simplement avec les filles, le sexe, la drogue et l'alcool. Il ne possédait rien de tout ça. Enfin si, il avait désormais une petite amie, mais il avait appris à ne plus se projeter trop loin dans le futur, car on ne sait jamais de quoi demain sera fait, il en a déjà fait les frais une fois, il ne voudrait pas toucher le fond une seconde fois.
Afin d'éviter ce sujet qui semble sensible, le mieux était d'afficher ce qui les attirait tous les deux : le football. Et en particulier cette équipe visiblement. Le jeune basané chercha à savoir s'il avait à faire à un fan de ce ballon rond, tout comme lui l'était mais à un autre stade, la réponse le déçu quelque peu, mais ça ne l'empêchait pas de rester en compagnie de l'homme, car parler italien lui faisait un bien fou. Lorsqu'ensuite l'homme se justifie en expliquant à Lisandro qu'il se sert surtout de ce prétexte pour faire la fête et sans doute, rencontrer de jolies femmes, il ne peut que sourire. Il n'avait eu ce genre de mentalité, mais c'est surtout qu'il avait fait face à des responsabilités d'adulte beaucoup trop tôt, alors forcément, il n'avait pas forvement vécu tout ce qu'un homme de son âge devrait avoir vécu.
" Je suis.. Enfin j'étais footballeur professionnel.. Comme vous pouvez le deviner, je ne remettrais jamais les pieds sur un terrain."
Merci pour avoir plomber l'ambiance avec cet aveu !" Bon c'est vrai qu'il avait sans doute gâché l'instant qui était censé être joyeux et amical, mais on lui avait posé une question, il y avait répondu. Peut-être un peu trop franchement. Ensuite, à la seconde question de son interlocuteur concernant le fait de savoir s'il désirait entrer ou bien rester derrière cette vitre. En soit, ce n'était pas très compliqué comme interrogation, et pourtant ça méritait réflexion. Il y réfléchit intensément quelques secondes avant de céder. Après tout, s'il voulait s'en sortir, ce n'était pas en se tenant à l'écart des autres qu'il allait y arriver. Lisandro haussa les épaules.
" - Dans ces cas-là, je vais avoir besoin de votre aide, parce que je doute que j'arrive à me frayer un chemin seul."
En soit, il pouvait sans doute y arriver, tout le monde allait s'arrêter lors de son arrivée, comme si c'était une bête curieuse, et c'est ce genre de regard dont il n'arrivait toujours pas à s'habituer. Mais cela faisait parti de lui maintenant. |
| | | Invité | Sujet: Re: Des origines en commun [Feat. Gabriele Di Conte] Ven 20 Avr 2018 - 10:18 | |
| Gabriele hoche la tête tout en émettant une petite grimace. Il ne s’attendait pas tellement à une telle révélation et pour le coup, ne sait pas comment réagir, ne sait pas ce que son interlocuteur attend de lui. C’est sans doute pour cela qu’il détourne la conversation en demandant si l’homme compte entrer dans les locaux ou non. La réponse est positive et l’italien sourit. Okay, c’est parti dans ce cas. Le père de famille ouvre la porte du bar et se frait un passage. Du côté de l’entrée, pas trop de problèmes de toute façon car les mecs sont plutôt concentrés vers la télévision, ou le bar. Et, à sa grande habitude, le brun ne peut s’empécher d’agir.
« Les gars, j’vous présente un compatriote italien fan de foot qui vient nous aider à supporter notre équipe ! »
Il a un regard et un sourire de vainqueur affiché sur son visage. Il ne fait pas ça parce que son acolyte est en fauteuil. La vérité, c’est qu’il s’en fout royalement de ce trait et qu’il sait aussi que ça sera le cas de la plupart de ses amis, ou en tout cas il l’espère. Les réactions ne se font pas attendre. Quelques hommes se tournent et font un signe de la main, tout en balançant un « Bienvenue » chaleureux, avant de retourner presque aussi vite à leur occupation. Faut dire qu’entre observer le match et discuter avec un inconnu, ils font vite leur choix.
« Tu vois, je t’avais dit qu’ils sont sympas. Allez, maintenant faut qu’on se trouve une table, parce que j’crois bien que j’ai perdu ma place au bar… »
En effet, un homme s’est installé sur le fauteuil de bar que Gabriele occupait plus tôt dans la soirée, mais peu importe. Il n’est plus question d’aller rechercher ce verre à moitié plein qu’il avait laissé non plus d’ailleurs. Il hausse les épaules pour lui-même alors que ses pensées défilent dans sa tête ; puis, il se met en route vers une des tables libres. Elle est un peu à l’écart mais dispose tout de même d’une belle vue sur la télévision, ce qui est le principal. L’italien dégage le passage, ainsi qu’une chaise pour que l’autre homme puisse s’installer à sa convenance. Gabriele prend place en face de lui et fait un signe au serveur pour qu’il vienne prendre une commande. Monsieur a besoin d’une nouvelle bière.
« Ça existe pas les équipes de foot en mode paralympique ? » Il fronce les sourcils. Il voit tellement de choses qu’il n’aurait jamais imaginées possible à la télévision, qu’il se dit que c’est sans doute possible. « Enfin, désolé, je me mêle sans doute de ce qui ne me regarde pas… Mais si le foot était si important pour vous, il y a peut-être des alternatives non ? »
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| | | Invité | Sujet: Re: Des origines en commun [Feat. Gabriele Di Conte] Sam 21 Avr 2018 - 21:01 | |
| Lisandro avait presque envie de rire. Il venait de plomber l'ambiance de leur discussion avec ce simple aveu. Il le savait au fond, et peut-être même qu'il attendait de voir la réaction de son interlocuteur suite à cela, et il devait bien avouer qu'il avait réagit comme tout le monde. Il était un peu sur le cul, mais il ne fit aucun commentaire pour autant, ce qui arrangea grandement l'italien qui ne se voyait pas tant décrire son accident et la suite de son existence à l'hôpital.
Au bout du compte, le jeune homme se décide à répondre par la positive quand il lui demande s'il compte rentrer, alors bien évidemment, il pousse le fauteuil pour passer la porte principale. Une fois celle-ci franchie, le bruit vient jusqu'à ses oreilles et l'odeur de bière et autre alcool aussi. Pourquoi a-t-il dit oui ? Peut-être parce qu'il cherche à ce qu'on le voit comme un homme normal et non handicapé comme beaucoup s'arrêtent à l'image du fauteuil.
Les présentations sont désormais faites grâce à l'intervention de son interlocuteur. Lisandro aurait préféré quelque chose de plus doux, mais bon, maintenant que c'est fait, tous les regards se braquent vers lui, l'instant de quelques secondes, mais fort heureusement, n'y reste que très peu et chacun retourne à son occupation principale, c'est-à-dire boire et regarder le match de football.
Lisandro ne connaît pas cet homme, mais déjà le fait qu'il soit italien comme lui l'interpelle, et puis, ils se complètement plutôt pas mal visiblement. Tandis que lui est timide, renfermé, l'autre respire la joie de vivre et la communique aux autres sans émettre un quelconque jugement. Ce qui rassure l'ancien sportif. Il le suit alors jusqu'à la table qu'il a dégoté puis ils s'installent.
Une fois installés, le serveur ne tarde pas à venir prendre leur commande respective. Une bière pour l'homme assit face à lui et un diabolo grenadine pour lui. Et à peine celui-ci reparti, une question surgit dans la conversation et déstabilise Lisandro. Il fixe son compatriote tout en ne sachant quoi lui répondre. Bien sûr que si, les équipes de sport composées d'handicapés existent, mais la vérité c'est qu'il y a encore quelques temps, il refusait d'être comparé à ces personnes et pourtant, elles ont bien plus de force que lui n'en aura jamais.
Lâchant un long soupire, Lisandro s'apprêtait à répondre à l'homme quand des cris retentirent suite au but qui venait d'être marqué. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Ce contretemps lui permit de réfléchir quelques secondes supplémentaires à comment formuler sa réponse, même s'il n'était pas sûr qu'il y a une façon bien précise de le faire.
" - Oui ça doit exister, je ne me suis jamais renseigné sur le sujet tout simplement parce que quand je vois la force de ces personnes, je n'ai tout bonnement pas ma place parmi eux. Ces gens ont une force incroyable que je ne possède pas. Je ne peux même pas m'accepter tel que je suis, alors comment voulez-vous que j'intègre une équipe avec un tel état d'esprit ?
Il s'arrêta quand on vient leur apporter leur boisson, il remercia le serveur puis but une gorgée immédiatement.
" - Puis je ne suis pas sûr de vouloir reprendre le football.. Ça faisait partie de ma vie oui, mais ma vie d'avant.."
Le fait de se dire qu'il y avait autant de choses qui pouvaient lui rappeler ce qu'il n'était plus lui faisait mal, voilà pourtant il avait notamment l'intention de quitter sa maison actuelle pour en trouver une autre, neutre cette fois, dans laquelle il pourrait, il l'espérait, se reconstruire. |
| | | Invité | Sujet: Re: Des origines en commun [Feat. Gabriele Di Conte] Dim 29 Avr 2018 - 19:22 | |
| Un but marqué et c’est l’anarchie dans le bar. Les gens se lèvent sur leur chaise, se mettent à acclamer le joueur qui a tiré et un bruit phénoménal se répand dans la pièce. Gabriele ne fait pas exception et se réjouit de cette bonne nouvelle qui permet à l’équipe italienne de remonter au score et d’être en tête. Finalement, lorsque la tension retombe, l’italien écoute enfin la réponse de son nouvel ami. Gab hoche la tête. Il ne peut pas comprendre, n’ayant jamais vécu ce genre de choses, mais il imagine tout de même en tentant de se mettre à la place du métis. « Ouais, je vois. J’imagine qu’il faut d’abord s’accepter. » Il fait un sourire compréhensif. Il espère ne pas avoir été trop déplacé avec sa remarque car ce n’est pas le but. « Mais des fois, on est surpris par ce que peuvent nous apporter les gens. Faut savoir accepter l’aide qu’on nous propose. » Il dit ça, mais il ne le connait pas. Il fait juste un amalgame par rapport à ce que l’homme laisse transparaitre, alors oui, peut-être qu’il se trompe, mais peut-être aussi qu’il a vu juste. « Regarde, t’avais pas trop envie de rentrer mais finalement tu t’amuses non ? » Bon, s’il répondait non, Gabriele se prendrait un coup de massue mais c’est les risques de poser de telles questions.
L’italien boit une gorgée de sa bière sans plus attendre. Il a besoin de se désaltérer avec la chaleur qu’il fait dans l’endroit. Et bientôt, on entend les hommes siffler dans le bar. Gabriele n’a pas trop suivi mais il semblerait qu’un des joueurs ait fait une faute car l’arbitre sort un carton jaune. Il fronce les sourcils avant de se reconcentrer vers son interlocuteur. « C’était quoi tes rêves quand t’étais petit, en dehors du foot ? » Ouais, il pose des questions un peu étranges et sans doute trop personnel mais il est comme ça le brun, toujours à vouloir aider son prochain, quitte à en faire un peu trop parfois.
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| | | Invité | Sujet: Re: Des origines en commun [Feat. Gabriele Di Conte] Mer 9 Mai 2018 - 12:47 | |
| Lisandro est le genre de personne qui aime rester dans son coin, qui est solitaire et la vie ne l'a pas vraiment aidé à voir les choses sous un autre angle. Il a perdu ses parents très jeunes puis, il a dû faire rapidement face aux obstacles que la vie avait mis sur son chemin, et c'est le sport qui l'a aidé à tenir toutes ces années. Il ne vivait que pour ça, au quotidien. Et petit à petit, il s'était enfermé dans sa bulle parce qu'il était heureux, il vivait son rêve comme n'importe qui, qui pourrait vivre de sa passion, que ce soit la pâtisserie ou bien autre chose.
Tout à coup, un brouhaha général résonne dans l'établissement suite au but marqué par l'équipe italienne. Bien évidemment, l'ancien sportif est content, et puis, lui qui connaît sans doute mieux que quiconque dans cette pièce la technique d'un footballeur professionnel, il le félicite silencieusement pour celle dont il a fait preuve pour ce but. Bien rapidement, la discussion revient sur le jeune italien qui opine du chef aux propos de son interlocuteur. Et c'était clairement cette partie qui était la plus compliquée, celle de l'acceptation du handicap, de sa situation, et de tous les inconvénients qui en découlent par la suite.
Il est vrai que durant des mois, Lisandro avait repoussé tout le monde, il lisait beaucoup trop de pitié dans leur regard, et pour certains, il savait que c'était réel. Puis, avec le temps, il avait compris ce qu'il en était vraiment, mais il lui avait fallu environ une année pour en prendre conscience et ainsi, essayer de récupérer le mal qu'il avait fait aux amis qu'il avait lamentablement rejeté comme s'ils étaient bons à rien. Aujourd'hui, il s'en voulait et ces prochains mois allaient être sa rédemption. Ce n'est pas pour autant qu'il accepte pleinement sa condition, et l'aide qu'on lui propose est encore parfois un peu trop franche pour qu'il l'accepte pleinement, mais il est en bon chemin pour cela, en espérant que ça prenne moins de temps que le reste.
" - Je sais pas trop si on peut qualifier ça d'amusement, mais au moins, je ne suis pas seul, c'est déjà un certain progrès.." avoua-t-il à son interlocuteur.
En vérité, il n'avait jamais mis les pieds dans un bar avant aujourd'hui, il n'avait jamais suivi ses coéquipiers dans ce genre d'endroit, parce qu'il savait déjà que lorsqu'ils auraient trouvé la fille avec qui passer leur soirée, il se serait retrouvé seul, comme un imbécile, alors il avait sciemment évité ces endroits jusqu'à maintenant.
" - Je n'ai jamais vraiment eu de rêves en dehors du fait de devenir sportif professionnel. C'est ce qui m'a permis de tenir bon face aux épreuves de la vie. À part ça, j'avais quelques passes temps, mais rien de très prononcé. J'ai toujours aimé la musique et l'écriture par exemple, mais pas de quoi devenir musicien ou écrivain."
Et d'ailleurs, même si chaque chose devait aller à son rythme, il ne pouvait s'empêcher de se demander dans quoi il allait pouvoir travailler, il n'était même pas certain qu'il serait capable de franchir cette étape, mais il allait essayer de s'appuyer sur Maddie pour ça. |
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