Une soirée en amoureux (hot)

Malgré l'image que Lisandro avait pu renvoyer à certaines personnes, en pensant qu'avec son statut de footballeur professionnel, il était du genre à claquer des doigts pour obtenir ce qu'il veut, ou bien faire le client qui se pavane dans un hôtel à cinq étoiles en traitant le personnel comme des gens inférieurs à lui, alors c'est que ces personnes n'ont jamais cherché à creusee pour apprendre à le connaître. Car malgré son statut financier, il n'en avait jamais abusé, il préférait amplement fréquenter des lieux simples, avec des gens "normaux" plutôt que des personnes de son statut qui se sentent au-dessus de tout.

Du coup, ils avaient opté pour un petit restaurant simple, qui ne payait pas de mine mais qui avait l'air pas mal du tout. C'était la première fois qu'il y mettait les pieds. Comme si Maddie lisait en lui, c'est au même moment qu'elle lui demanda s'il avait déjà eu l'occasion de venir ici auparavant. C'est avec un sourire et en secouant la tête qu'il lui répondit. Au fond, elle devait bien s'en douter, il n'était pas du genre à sortir avant. Mais ça, c'était avant. Avant elle tout simplement et ce n'était pas plus mal qu'elle est fait son apparition dans sa vie. Il réapprennait à vivre chaque jour qui passait. Son handicap était toujours présent, mais il commençait un peu plus à l'accepter et composer avec. Le regard des gens en revanche, le gênait toujours autant.

" - On prend ce que tu veux, ne te prive pas, je m'occupe de l'addition de toute manière. Par contre, je ne bois pas d'alcool, donc ce sera un cocktail sans alcool aussi pour moi."

Il avait beau avoir été un parfait connard durant ces derniers mois, il n'en avait pas vraiment perdu ses principales qualités, comme celle de toujours inviter une femme au restaurant, ça allait de soit, surtout pour une première sortie en amoureux. Il n'était pas du genre macho à vouloir absolument régler l'addition, simplement, par un geste qu'il jugeait normal, parce qu'il avait été éduqué ainsi, il voulait régler la note, d'autant plus que son compte en banque le lui permettait largement.

" - Il y a bien une entrée qui me tente moi. Les avocats fourrés au surimi, ça a l'air plitot délicieux."

Sans parler des plats qui semblaient eux aussi succulents, et les desserts ! Alors là c'est certains que s'il tenait encore à sa ligne, il allait la négliger purement et bonnement ce soir.

Il est clair qu'il y a encore quelques mois, le jeune homme n'aurait jamais mis les pieds dans un tel endroit, il n'y aurait jamais pris le moindre plaisir. Mais aujourd'hui, les choses ont changé. Il n'est plus le même homme, il commence doucement à se reconstruire et ce n'est pas sans mal, mais c'est certain, que sans l'aide de ses amis, et en l'occurrence de Maddie, il n'aurait jamais commencé à remonter la pente. Il est désormais en bonne voie, il faut juste pas qu'il stoppe tous les efforts qu'il a commencé maintenant.

" - On peut partager, mais bon, étant donné que c'est notre première sortie au restaurant j'aurai préféré que ce soit moi qui paye. Puis, je te dois bien ça au final.."

Après tout ce qu'elle avait fait pour lui, toutes les fois où elle était venue le chercher chez lui, elle avait bien dû payer l'essence, alors au fond, il justifiait plus ça comme un retour de service plutôt qu'autre chose.

L'ancien sportif laisse sa compagne commander en premier lorsque le serveur arrive, puis il énonce à la suite d'elle l'entrée qu'il veut prendre ainsi que le plat.

" - Et pour moi ce sera, une assiette de charcuterie en entrée et des émincés de poulet en plat."

Oui, il n'avait jamais été très fort pour l'originalité dans les restaurants en règle générale, il aimait s'appuyer sur des valeurs sûres, des plats qu'il connaissait déjà. Une fois le serveur reparti, Lisandro hasarda à faire un geste qu'il avait déjà vu faire dans un couple. Il posa sa main sur celle de sa copine. Il était heureux d'être avec elle, même s'il ne lui disait pas officiellement. Tout cela était encore un peu trop tôt et pourtant, en la regardant, il avait envie de franchir ce cap qui l'effrayait tant, mais est-ce qu'il est serait capable ? Il sera bien assez tôt à la fin du repas.

" - Je me disais que peut-être.. Si ça t'intéresse, on pourrait aller faire un tour à l'exposition du centre ville. Il y a quelques tableaux, je sais pas si l'art t'intéresse ou pas."

Lui n'était pas super fan, mais il appréciait les choses simples. Pas les tableaux des grands maîtres mais plutôt les petits artistes encore inconnus du public. Puis, ça leur permettrait de sortir une fois de plus ensemble tous les deux. Il commençait à devenir adepte de leur sortie commune.

Lisandro avait espéré qu'au fond il n'est pas à s'expliquer sur ses propos, mais soit Maddie avait compris mais elle voulait lui entendre dire, soit elle n'avait réellement pas conscience de tout ce qu'elle avait fait pour lui depuis leur toute première rencontre. C'est pourquoi, à cette question, un sourire s'étira sur ses lèvres déjà parce qu'elle n'avait pas trop rechigné pour qu'il paye l'addition, il en était presque déçu de ne pas avoir eu à batailler plus longtemps. Puis, surtout pour ce qu'il s'apprêtait à lui dire, bien qu'il n'est jamais été très fort lorsqu'il s'agit de parler sentiment.

" - Pourquoi ? Pour tout ce que tu as pu faire pour moi depuis le premier jour. Tu n'as peut-être pas l'impression d'avoir fait grand chose ou même ce que tu fais, tu estimes que c'est normal, mais à mes yeux ça représente énormément. Je n'ai jamais été très doué pour parler de tout ça, je l'étais beaucoup plus avec un ballon, mais bon, il faut bien sortir de sa zone de confort." fit-il en rigolant.

Et il était entièrement sorti de sa zone de confort. Depuis son accident, il était comme dans un monde parallèle où il devait de nouveau faire des choix qui allait impacter sa nouvelle vie. Il est vrai qu'il avait le choix, qu'il pouvait repartir à zéro, mais quitte à choisir, il aurait préféré que ce soit différent. Mais il ne pouvait pas retourner en arrière.

Les commandes sont ensuite passées et l'instant que le serveur reparte en direction des cuisines, les deux amoureux poursuivent leur discussion.

" - Oui c'est une bonne idée ça ! Peut-être même qu'on pourrait en faire notre QG."

C'est vrai après tout, ce restaurant était abordable niveau tarif, même si ce n'est clairement pas le premier critère de l'italien, mais le plus important c'était la simplicité du lieu et le variété des plats proposés. Et puis, Maddie avait l'air d'apprécier tout ça, et Lisandro aurait tout donné pour voir ce sourire sur son visage au quotidien.

Après ce simple petit geste d'amour, Lisandro fut ravi de sentir que Maddie ne le repousse pas mais bien au contraire, qu'elle poursuit sur sa lancée. Un sourire se plaque sur les lèvres de l'italien et il lui propose alors d'aller visiter une exposition de photos qu'il a vu en ville l'autre jour. Il a même reçu un prospectus dans sa boîte aux lettres. Le serveur les interrompt l'instant de servir leur boisson puis repartir. Ils trinquent à leur relation naissante et trempent leurs lèvres dans leur verre respectif.

" - En fait c'est une exposition qui regroupe des artistes pas forcément connu du public, mais ce sont des photos reflétant aussi bien des paysages que des scènes de la vie courante dans des pays comme l'Afrique ou autre. Je me suis dis que ça pourrait t'intéresser, alors je t'ai proposé."

Lisandro était plus adepte des paysages tout comme Maddie visiblement. Il adorait surtout les couchers ou les levers de soleil, aller savoir pourquoi, c'est un spectacle dont il ne se lassera probablement jamais.

Lorsqu'il s'agit de s'exprimer sur ce qu'il ressent ou même ses sentiments, Lisandro se sent totalement démuni, comme si c'était la tâche la plus compliquée au cours d'une existence qu'il y avait à faire. Alors qu'au fond, ce n'est pas si compliqué que ça puisqu'il venait de le faire en s'adressant à sa belle. Ses paroles ont eu l'effet escompté, et il est en heureux, il ne rajoute rien, se contentant d'apprécier le moment présent. Il est vrai qu'en compagnie de la jolie brunette, il ne se sent plus un handicapé bloqué dans son fauteuil, et pourtant, il ne peut cesser d'y penser, c'est sa condition et il restera probablement dans ce truc métallique le restant de ses jours, sauf si un miracle décide d'opérer.

L'italien avait jugé le moment opportun pour dire ce qu'il avait sur le coeur, même s'il savait qu'au fond, Maddie n'acceptait pas vraiment tout cela, elle préférait qu'il se voit comme quelqu'un de normal, sans handicap ou quoique ce soit, mais pouvait-elle vraiment le changer ? Pouvait-elle vraiment l'empêcher de se dénigrer lui-même ? Peut-être que le temps était le seul remède à tout cela.

L'ancien sportif ne put s'empêcher de sourire quand sa copine manifesta un certain enthousiasme à ce qu'ils reviennent ici goûter au restant de la carte, qui semblait les tenter autant l'un que l'autre. Mais il ne pouvait pas totalement rejeter cette idée d'aller goûter ailleurs pour se faire également une idée. Qui sait, peut-être qu'ils allaient trouver mieux ou même pire, mais au moins ils auront matière à juger par la suite.

Les voilà ensuite reparti dans la discussion concernant l'exposition que Lisandro avait vu, il s'était dit qui y'aller pourrait être sympa, mais en charmante compagnie se serait encore mieux.

" - Je suis disponible quand tu l'es. Donne moi le jour qui t'arrange et je serai prêt ce jour là."

Ce n'est pas sa vie actuelle qui lui prend un emploi du temps surchargé. Hormis certains rendez-vous à l'hôpital et ses séances de rééducation, il n'y a pas grand chose qui l'empêche de se déplacer tel jour plutôt qu'un autre. Contrairement à elle qui avait une vie de famille ainsi qu'un emploi qui lui prenait déjà assez de temps comme ça.

" - Non jamais. Je suis déjà allé à de nombreux endroits en Europe, mais jamais là-bas."

Il n'avait pas non plus eu une carrière de plusieurs années, mais il avait tout de même voyager entre plusieurs compétitions. Ce n'est pas pour autant que lorsqu'il se rendait dans un pays c'était pour visiter, ce n'était pas vraiment dans son programme.

Il y a encore quelques mois, on étaient obligé de forcé l'italien pour sortir de chez lui, et même de sa chambre. Aujourd'hui, il avait repéré une exposition, et il aurait bien aimé y aller accompagné de sa petite amie. Non seulement parce qu'il avait envie de passer du temps avec elle et puis, même s'il ne l'avouera jamais, il était plus que fier de l'avoir à ses côtés. Ils ne leur restait plus qu'à plannifer le jour et l'heure et ça y est, ils avaient une sortie de prévue mardi après-midi après le travail de Maddie.

" - Ça me va parfaitement." fit-il avec un large sourire.

Lisandro était un homme heureux, heureux oui, mais toujours tourmenté par ses pensées qui n'arrêtaient pas de s'emmêler et se poser dix mille questions à la fois. Il angoissait du sérieux que prenait leur relation, bien que c'est ce qu'il attendait, il ne savait pas trop comment agir. Et ça l'effrayait.

Tout en buvant leur boisson respective, ils abordèrent la géographie des continents. L'Europe, c'est sans doute le préféré de l'ancien footballeur. L'Italie, l'Allemagne, la France, la Hongrie. Il y a tellement à voir dans chacun de ces pays. Des lieux touristiques, tout comme des petits chemins pédestres à emprunter pour déboucher sur une crique magnifique ou personne ne vient jamais. Ce rêve d'un jour pouvoir fouler à nouveau le sol de ses deux pieds, il y pense chaque jour, mais chaque jour son espoir se réduit petit à petit, jusqu'à totalement disparaître de ses pensées.

" - On pourra visiter ensemble si tu veux. Je ne connais pas vraiment le coin, enfin je veux dire, je connais le centre ville, mais les autres endroits un peu plus reculé, je ne connais pas spécialement. Et en échange, je te ferai visiter ma terre natale ?"

C'était un bon deal non ? Elle lui faisait découvrir l'endroit où elle avait grandi et lui, il l'emmène en Italie pour découvrir celui où il a grandi. C'est au même moment où Maddie prononce des propos qui déconcentrent Lisandro. Ady ? Est-ce que c'était une question piège ? Il chercha à toute vitesse dans son esprit, mais il lui semblait ne savoir avoir entendu un tel prénom.

" - Euh non.. C'est.. qui ?"

Sur le coup, il avait un peu peur de qui était cette fameuse Ady, mais inutile de s'angoisser pour rien, ce devait être une amie de Maddie.

" - Qu'est-ce qui t'empêche d'aller visiter d'autres pays ? De faire un mini tour du monde ? Ou du moins d'Europe ?"

Il se souvenait qu'ils avaient déjà évoqué le sujet au début de leur rencontre. Maddie ne voulait pas le faire seul et elle n'avait pas non plus d'énormes moyens pour s'engager dans ce genre de projet. Maintenant, elle n'était plus seule et l'argent, lui, il en avait assez pour satisfaire ce besoin d'exode si elle en avait besoin, mais il n'osa pas remettre son argent sur la table. Il en avait oui, mais il ne l'utilisait pas à mauvais escient. Si Maddie voulait partir, alors il l'aiderait financièrement, s'il peut la voir heureuse, il le fera sans hésiter. 

Et bien voilà, si généralement les semaines de Lisandro étaient bien vides, car pas énormément d'activités de prévues, mais cette fois-ci, il allait devoir réserver son mardi pour sa copine. Pour certains, une sortie comme celle-ci n'avait pas grand intérêt, mais pour l'italien, en plus de voir la belle Maddie, ça lui permettait aussi de sortir un peu plus chaque fois, de s'habituer à tout ... ça. À sa situation. Et il avait besoin de ça pour avancer et accepter sa condition physique.

À la suite de la conversation, le jeune homme lui propose d'aller visiter ces endroits que Maddie ne semble jamais avoir pris le temps. Elle avait un travail et donc, n'était pas en capacité de s'absenter trop longtemps, même lorsqu'elle prend des vacances. Et de son côté, Lisandro a une toute autre vision de la vie désormais, depuis qu'il n'a plus ses jambes pour le soutenir, les choses ont évolués dans son esprit et il comprend maintenant qu'il faut prendre le temps d'apprécier les bonnes choses, ce que lui n'a pas eu le temps de faire dans son "ancienne vie". Alors si lui n'a pas réussi à le faire, il espérait que ce ne soit pas trop tard pour que la jeune femme puisse en prendre conscience rapidement avant qu'il ne soit trop tard.

" - Je pense que n'importe quel endroit où on va, c'est toujours plus agréable avec le soleil que sous la pluie." fit-il en souriant.

Il est vrai qu'un paysage est beaucoup plus beau sous les rayons du soleil plutôt que lorsqu'il pleut et qu'on ne peut pas en profiter pleinement.

" - Si je me fais arnaquer pour que toi tu sois heureuse, alors tant pis, je signe aussi." avoua-t-il avec un sourire gêné.

Bien sûr que dans un couple, les petites choses qui représentent parfois rien à nos yeux, représentent beaucoup à ceux de notre partenaire, et si cette idée d'aller un jour en Italie ave lui, plaisait à la magnifique brune, alors oui, il était prêt à faire tous les sacrifices nécessaires pour la rendre heureuse et voir ce sourire qu'il aimait tant sur son visage.

Apparemment, le fait d'évoquer l'Italie et les voyages lui fait penser à quelqu'un. Une dénommée Ady. Lisandro n'en a jamais entendu parlé, même de nom, il lui semble que Maddie n'a jamais prononcé ce prénom en sa compagnie. Il cherche donc à savoir qui est cette personne, ce que la jeune femme ne tarde pas à lui expliquer. Ce qui fait alors penser à l'idée d'aller visiter d'autres pays, elle l'avait évoqué lors d'une de leur discussion. Il se promit d'aborder le sujet plus tard, mais finalement il jugea l'instant opportun pour la questionner. En entendant la réponse de Maddie, il ne peut s'empêcher que de se sentir mal pour elle. Il ne peut pas réellement comprendre ce que c'est que d'être en manque d'argent, en difficulté à la fin du mois pour faire les courses, il n'a jamais eu ce soucis. Cependant, lorsqu'elle évoque la possibilité de faire un tour du monde seul, il ne l'a jamais envisagé. C'est bien trop dangereux de partir seul, sans aucune sécurité. Il ne veut pas penser que Maddie puisse être quelque part dans un pays qu'elle ne connaît pas et qu'elle soit en danger. C'est une pensée qu'il ne veut pas s'infliger.

" - Non je ne te vois pas faire ça, mais je trouve ça dommage de se priver de tels plaisirs ou rêves selon certains à cause de l'argent.."

Peut-être que s'il avait vécu dans une autre condition, avec le manque de l'argent et là crainte de ne pas finir le mois, alors il aurait un autre discours. Mais l'argent, l'italien en avait, trop pour lui seul. Et même s'il donnait pour des associations, il lui en restait et il souhaitait en faire profiter Maddie. Si elle souhaitait voyager, il voulait lui offrir ce plaisir. Comme pour mettre fin à ce débat intérieur, le serveur apporta les entrées. Ils se souhaitèrent bon appétit avant d'attaquer respectivement leur plat.

N'importe quel endroit, pour n'importe qui, enfin c'est ce qui semble à l'italien en tout cas, est plus appréciable avec un beau temps, même sans que ce soit un ciel bleu sans aucun nuage, il suffit juste qu'il n'y ai pas de pluie. Pour les touristes, c'est vrai qu'il est plus agréable de découvrir un pays avec un soleil au dessus de la tête !

" - Je pense que si on avaient le choix, on choisirait tous d'avoir un grand soleil pour les 365 jours de l'année." fit-il en rigolant.

Lui-même, lorsqu'il jouait ses matchs il avait toujours l'appréhension de la météo. Trop chaud c'était épuisant parce qu'ils passent leur temps à courir d'un bout à l'autre du terrain. Et lorsqu'il pleut, c'est guère plus plaisant de courir après un ballon sans véritablement l'apercevoir.

Autant lorsqu'il s'agit de sport, Lisandro a toujours été plus ou moins sûr de lui, avec un minimum d'assurance, sans toutefois en abuser, mais dès lors qu'il s'agissait de petits moments romantiques, il ne savait pas vraiment comment agir, ni même quoi dire. Il essayait pourtant de faire du mieux qu'il pouvait mais il ne pouvait pas entièrement cacher la gêne dont il faisait preuve. Et Maddie sembla s'en apercevoir. L'italien avait l'avantage d'être basané et donc, quand sa peau se teinte de rouge, ça ne voit pas autant que sur une personne à la peau blanche. C'est d'ailleurs le seul avantage de sa couleur de peau.

Avant que le jeune homme ne puisse obtenir une réponse de sa petite amie, le serveur amène leur entrée, et il ne se fait pas plus prier que ça pour la déguster. Tout comme Maddie, il a l'air d'apprécier ce qu'il a commandé. Et tant mieux d'un côté, le contraire aurait été dommage. Ce n'est pas les quantités servies dans des restaurants gastronomiques, celle-ci est convenable et de quoi combler un petit creux à l'estomac pour les plus affamés.

" - Peut-être oui, mais il faut aussi que tu prennes du temps pour toi. Uniquement toi. Prendre quelques jours, ne pas penser boulot, juste prendre soin de toi en allant faire une cure de beauté ou juste une petite sortie pour te ressourcer."

Lisandro était assez bien placé pour savoir qu'on ne peut pas éprouver un sentiment de manque pour quelque chose que l'on connaît pas. Pour l'enfance qu'il avait passé, il ne peut pas dire que les fêtes lui manquaient, il n'avait jamais participé à aucun d'entre elles, donc pas de sentiment de manque. Pour Maddie et le voyage ça devait être sensiblement pareil, il se promit toutefois d'évoquer le sujet un peu plus tard, quand leur relation sera un peu moins fragile.

" - Tant que tu ne m'entends pas râler, c'est que tout va bien !" fit-il avec le peu d'humour dont il était capable " - C'est vrai que ce serait dommage de ne plus avoir faim au niveau du dessert, je serai obligé de le manger à ta place." dit-il en lui adressant un clin d'oeil.

Toute sa carrière sportive, l'italien avait dû faire attention à ce qu'il mangeait, maintenant il n'avait plus cette contrainte parce que sa carrière était terminée, bien que prématurément. Alors, il pouvait se faire des petits plaisirs qu'il ne s'octroyait pas auparavant. Et puis, lorsqu'il aura repris le sport, dans ces cas-là, il pourra se permettre de faire un peu plus plaisir au niveau culinaire.