Une soirée en amoureux (hot)

La météorologie, tout un débat. Certains veulent de la pluie pour l'odeur qu'elle dégage, d'autres veulent du soleil toute l'année pour bronzer et ainsi garder leur teint halé. Et puis, il y a ceux, qui dans certaines régions, notamment les enfants, rêvent de voir la neige tomber. La neige Lisandro a pu la voir lorsqu'il était en Italie, pas souvent c'est vrai, mais il a eu cette chance que certains enfants natifs du pays dans lequel il vivait désormais n'auront peut-être jamais. Hormis de la neige artificielle, mais l'effet n'est clairement pas le même. Enfin, le sujet n'est pas vraiment à la pluie et le beau temps.

L'italien a toujours eu cette fibre à vouloir protéger tout le monde, même lorsque c'était peine perdue. Alors il est vrai qu'en le voyant maintenant, on pouvait douter de ses intentions et du fait qu'avant, il aurait volontiers aider les personnes dans le besoin, mais il était en train de reprendre un chemin menant à celui qu'il avait été. À celui qu'il aurait dû rester malgré le traumatisme de son accident. Sera-t-il capable un jour de reprendre le volant ? Pour le moment, déjà être en tant que passager dans une voiture ne le faisait guère se sentir à l'aise, alors conduire lui-même un véhicule, il ne s'en sentait pas assez fort. Peut-être que ce sera aussi une étape dans sa reconstruction, dans sa nouvelle vie.

" - J'aimerai bien t'emmener ailleurs, ne serait-ce que pendant tes jours de repos ou même le weekend, mais je ne connais pas ton emploi du temps et je ne voudrais pas empiéter sur ta famille ou tes amis."

C'est surtout qu'il craignait de ne pas être à la hauteur de tout cela. L'emmener dans un endroit paradisiaque, un endroit où il n'y aura qu'eux et où ils pourront profiter de se retrouver, de se découvrir encore un peu plus, oui Lisandro en rêvait, mais il ne sentait pas capable de le lui offrir. Cela faisait deux ans qu'il était dépendant d'une aide à domicile, et si maintenant il reprenait un peu les choses en main, il était incapable de prévoir une escapade en amoureux, ne serait-ce que pour le trajet. Mais peut-être qu'il pourrait trouver une activité dans la ville ou à proximité pour eux, tout en commandant un taxi pour les y emmener. Il allait y réfléchir très sérieusement.

" - Je te savais pas si égoïste." fit-il en rigolant.

Il savait que Maddie n'était pas égoïste, loin de là, sinon elle n'aurait pas fait tout ça pour lui, c'est juste que ses propos étaient assez tentant pour faire cette petite blague concernant son appétit et sa privation de dessert si jamais elle n'avait plus faim avant la fin du repas.

Le serveur venant débarrasser leur entrée, il fit un signe de tête afin de signifier que tout allait bien. L'ancien sportif était du genre franc, si les choses allaient bien il le disait, mais si ça n'allait pas, il savait tout aussi bien le signifier, et pour le moment, il ne trouvait rien à redire à leur dîner en amoureux. Rapidement après avoir été débarrassé, leur plat respectif arrivent. Ils le dégustent chacun de leur côté tout en continuant de discuter. Il était temps maintenant de passer au dessert, le fameux dessert qui avait déjà fait de l'oeil à sa petite amie visiblement.

" - Moi je pense que je vais prendre une tarte au citron meringué. J'ai bien envie de voir ce qu'elle vaut."

Si éventuellement, mais il n'y a aucune raison pour que ça se passe mal, leur soirée n'est pas au top après le départ du restaurant, ils sauront à l'avenir que l'accueil ainsi que la quantité et la qualité des plats est largement suffisante pour satisfaire leur appétit.

Lisandro n'a pour ainsi jamais connu de femmes. Il n'en a connu qu'une seule, et on ne peut pas dire que leur relation était très évolutive. Ils se fréquentaient, mais il y avait toujours quelque chose qui faisait que l'italien craignait que tout ceci ne soit que pour son compte en banque et sa célébrité. La femme qu'il avait aimé avait fini par le trahir en le quittant quand il avait le plus besoin d'aide, alors oui, quand Maddie lui avait dit qu'il faisait parti de sa vie au même point que sa famille et ses amis, il était heureux, et pourtant, il ne pouvait pleinement se dire que c'était vrai. Non pas que la jolie brune ne lui ai jamais fait ressentir, simplement il se savait un cran au-dessus malgré tout.

Bien évidemment qu'il connaissait l'emploi du temps de Maddie, qu'il savait plus ou moins quand est-ce qu'elle avait sa soirée avec sa famille, mais il n'était pas non plus au courant des dernières nouveautés, peut-être qu'elle avait prévu de retrouver ses amis pour une sortie qu'ils avaient prévu. Il y a parfois des choses de dernière minute et il ne pourra pas lui en vouloir, même si lui, ça ne risquait pas de lui arriver, il ne prévoyait jamais rien et ne faisait aucune sortie, ou pratiquement aucune, donc Maddie savait qu'elle pouvait toujours le trouver chez lui.

" - Et j'ai bien hâte de connaître toutes les facettes de ta personnalité, les plus sombres comme les moins recommandables."

Oui bon dit comme ça, ça pouvait paraître un peu pervers, mais le jeune homme ne demandait que ça, apprendre à la connaître. Il allait leur falloir du temps pour se découvrir, s'apprivoiser et peut-être un jour, vivre ensemble, mais ne brûlons pas les étapes, ils en sont encore loin, surtout qu'ils n'avaient pas échangé qu'un baiser. Cette constatation mettait toujours le jeune sportif mal à l'aise. Les paroles d'Elio lui revenaient en tête. Tu n'as pas besoin de tes jambes pour combler une femme, il existe bien d'autres façons de le faire. Mais serait-il capable de surmonter ce nouveau handicap dans sa relation naissante ? La question n'était pas à l'ordre du jour, en tout cas, pas durant ce repas qui avançait à grand pas vers la fin, puisqu'ils commandaient leur dessert respectif.

" - Et après ça vient prôner l'égalité homme/femme hein !"

Lisandro avait toujours été trop gentil, on le lui avait reproché plus d'une fois d'ailleurs. Alors évidement que si Maddie venait à lui demander, voire lui prendre un bout de son dessert, il ne lui en voudra pas et il irait même jusqu'à lui proposer de le partager s'il le fallait. Il était comme ça le jeune italien.

" - Non pas de café pour moi, tu apprendras sur je ne suis pas axé café, je suis encore un enfant et je préfère un chocolat chaud." fit-il en souriant.

C'est ce qu'on lui avait dit à maintes reprises, mais il s'en fichait, il préférait avoir une bonne boisson chocolatée plutôt que de devoir faire semblant d'en apprécier une autre.

Lisandro est bien conscient que leur relation n'en ai qu'au début et qu'ils ont encore, chacun, beaucoup à apprendre sur leur partenaire respectif. Que ce soit sur son enfance, sur ses démons, ou tout simplement sur ce qu'il aime ou n'aime pas. Il ne dément pas tout cela, mais pour lui, ça risque de prendre encore plus de temps, parce qu'il y a encore quelques temps, il n'imaginait pas avoir quelqu'un dans sa vie. Et donc, le chemin qu'il avait parcouru était déjà admirable, il ne voulait pas que tout ses efforts soient réduits à néant parce qu'il a sauté les étapes et s'est précipité. Ce serait d'une part stupide et idiot puisqu'il risquait de perdre la personne à qui il tenait le plus en ce moment.

La discussion suit son cours et Maddie, aussi taquine qu'elle est, dise à Lisandro qu'elle avait le droit de lorgner et goûter le dessert de ce dernier mais que la réciproque n'était pas vraie. Il savait qu'elle rigolait, et ça le faisait rire aussi. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas eu une discussion aussi légère que ça, en temps normal, rien n'était simple pour lui. Alors soit il avait le don d'avoir des sujets toujours complexes ou bien il rendait tout difficile. Et c'était plutôt cette dernière option qui était plaisible.

Lui qui n'était pas spécialement porté sur l'humour en temps normal, tout cela changeait. Il devenait une autre personne. Il redevenait cet homme qu'il avait été il y a de ça, ce qui lui paraissait être une éternité alors que ça ne faisait que deux ans.

" - C'est comme les gentleman hein, il faut qu'on vous laisse passer devant quand on vous ouvre la porte, mais dès qu'il faut explorer un endroit un peu effrayant, c'est les hommes qu'on envoit en premier !"

Au fond, le jeune homme rigolait. Il se fichait pas de tout cela tant qu'il était heureux et si pour cela, il devait être galant et gentleman comme il l'avait été avant son accident, ça ne le gênait pas d'être ainsi, même si ça pouvait attirer les foudres d'hommes qui trouveront le moyen de lui dire qu'il n'en ai pas un. Il s'en fiche, s'il le fallait, il s'écraserait même devant sa belle. La commande des desserts est effectuée. Pas de café pour eux.

" - Ah oui tout à fait ! J'en prend parfois au petit déjeuner ou bien pour le goûter, mais jamais au dessert."

Après chacun avait ses goûts, il n'était pas du genre à juger les autres sur leur habitude alimentaire, chacun faisait ce qu'il lui plaît et puis voilà. Les desserts arrivent enfin et ils ne se font pas prier pour le déguster. Maddie semble conquise par ce qui se trouve sous son nez et hormis des sons, il n'y a pas grand chose qui sortait de sa bouche.

" - On ira un jour, comme ça tu me feras découvrir tout ça. Enfin si tu veux bien !"

Plus Lisandro passe de temps avec Maddie et plus il apprécie sa compagnie. Même s'il n'est pas encore totalement sereinement quant à l'exactitude de leur relation, à cause de son handicap, il n'empêche qu'il l'apprécie énormément et qu'il ne peut nier que ses sentiments se renforcent jour après jour.

Parfois, il se perd dans un combat contre lui-même mais sans grand succès. Il veut pouvoir s'imaginer leur avenir ensemble, dans cinq ans, dans une maison qu'ils auront choisi ensemble, dans laquelle ils auront un chien ou un chat selon les préférences, et peut-être même des enfants. Il veut pouvoir se projeter mais il n'y arrive pas. Quelque chose l'en empêche et inutile de dire ce que c'est.

" - Comment oses-tu ? Tu pensais vraiment ça ?" fit-il d'un air faussement outré.

Bien sûr qu'il était gentleman, enfin pas tant que ça, pour lui, il agissait simplement comme n'importe quel homme devrait le faire en compagnie de charmante dames. Hélas, c'était loin d'être le cas, mais il faisait parti des rescapés et n'hésitait pas à se montrer galant avec les femmes, c'était dans sa nature.

" - Tant que je me pourrai, tu n'auras pas besoin de ton sabre en bois."

Il est clair que dans sa situation, il n'est pas en position pour la protéger, mais il veut y croire. Croire qu'il peut le faire, qu'il peut lui assurer cette sécurité qu'elle mérite et qu'un autre homme pourrait lui donner sans le moindre soucis. Lui c'était différent, mais il n'allait pas la laisser pour autant.

Les desserts arrivent sur la table et aussi vite arrivés qu'ils sont déjà presque terminés. Pour l'un comme pour l'autre. Ils n'ont pas eu l'air déçu. La soirée touche à sa fin, et pourtant, l'italien aimerait pouvoir encore parler, faire tout ce qui est en son pouvoir pour que celle-ci ne se termine jamais. Mais il ne faisait que retarder l'inévitable.

" - Je sais pas, tu pourrais en avoir marre de moi !"

C'est aussi une de ses craintes qu'il tait pour le moment. Celle que Maddie finisse par se lasser de lui. Ils ne font pas énormément d'activités ensemble et pour cause, l'italien ne peut pas marcher, il est donc difficile de trouver quelque chose qui ne nécessite pas de marche. Pas de randonnée, pas de sortie shopping.

" - Je serai ravi de revenir ici à condition que ... tu sois avec moi !"

Il va de soi que désormais, ce restaurant dans lequel ils avaient dîner étaient un peu leur vrai premier rendez-vous amoureux hors de chez lui. En temps normal, il cuisinait, ce qui évitait d'affronter les regards extérieurs. Ce soir était encore un cap pour l'ancien sportif. Il leva la main afin d'interpeller un serveur pour qu'on leur apporte l'addition. Hors de question que la jolie brunette paye un seul centime de cette dernière.

" - Je m'occupe de tout. Tu peux aller chercher ta veste si tu veux."

À l'entrée, il y avait un porte-manteau où les clients avaient installé leur manteau ou vestes. Celui de Maddie était là-bas, ça pouvait leur permettre de se rejoindre à la sortie.

Lisandro savait qu'il avait moins de qualités que tous les autres hommes, enfin, c'est ce dont il était persuadé. Il ne cessait de se dénigrer tout seul parce qu'il n'avait pas confiance en lui, et même si cette nouvelle romance lui mettait du baume au coeur, elle ne suffisait pas à lui prouver pleinement qu'il pouvait être à la hauteur des espérances de sa petite amie. Mais s'il y avait bien quelque chose qui plaisait à Maddie et il le savait, c'était ce sourire qui lui avait fait à tant de reprises. Elle avait un petit faible pour celui-ci et il n'hésitait pas à l'utiliser à bon escient !

Il a beau être romantique, il est aussi protecteur, et ce que ce soit avec Maddie, ou avec ses amis. Il est contre la violence, mais il faut pas toucher ses amis sinon, il peut se relever être un homme totalement différent. Il suffisait de voir la colère qu'il avait en lui, et lorsque Wyatt avait appuyé sur la corde sensible, l'italien s'était tout de suite manifesté en lui mettant son poids dans la figure. Alors il est évident que s'il doit poursuivre cette aventure avec la jolie brune, bien sûr qu'il la protégerait, même si dans le cas présent, il sait que si elle est danger, il ne pourra pas faire grand chose, mais il préfère se retirer cette idée de la tête. Il allait encore devoir faire pas mal d'efforts avant d'oublier que son fauteuil ne doit pas être un obstacle dans sa relation, mais ce n'est pas encore gagné !

Depuis qu'il fréquentait Maddie, il avait appris à déceler le ton de sa voix lorsqu'elle blaguait et lorsqu'elle était sérieuse, et même si ses propos n'avaient rien de très autoritaires, il savait qu'elle ne blaguait pas. Mais c'est vrai après tout, peut-être que là dans l'instant elle ne pense pas que c'est quelque chose qui pourrait arriver. Que peut-il lui offrir de plus que ce genre de soirée en tête-à-tête ? Éventuellement un cinéma, quelques sorties à droite à gauche, mais jamais rien de tout ce qu'il aurait aimé partager avec sa compagne. Mais le ton de la voix de sa copine ne porte pas à un commentaire supplémentaire, alors il se contente de faire une grimace et hocher la tête, sans être totalement convaincu.

Lisandro prend ensuite les choses en main, il s'occupe de régler l'addition pendant que sa belle est partie se soulager avant de revenir dans l'entrée, prête à partir. L'addition réglée ainsi qu'un pourboire généré donné au serveur, le brun roule avec son fauteuil sur le passage qu'on lui a dégagé jusqu'à l'entrée où il est attendu !

Ça y est, la soirée se termine pour les deux amoureux. Lisandro monte dans la voiture de Maddie, puis celle-ci démarre pour reprendre le chemin jusqu'à sa demeure. Il aurait voulu rompre le silence du trajet, aussi court soit il, mais il ne sait trop quoi dire, il a peur de tout gâcher, alors plutôt que de prendre ce risque, il ne dit rien et regarde les ruelles défiler. Puis les voilà arriver. C'est le moment de se dire au revoir, se souhaiter bonne soirée et chacun repart seul de son côté. Mais non, Maddie semble en avoir décidé autrement. Elle veut venir chez lui, passer la fin de la soirée avec lui, en toute intimité. Bien évidemment, un large sourire se dessine sur son visage et sans vraiment comprendre ce qui lui arrive, il répond à son baiser d'une manière un peu plus passionné qu'à l'habitude.

Cette simple demande de sa part la rendu, comment dire.. assez troublé mais surtout, son corps réagit d'une manière qu'il ne connaissait plus depuis ces deux dernières années passées dans ce fauteuil. Et au fond, même s'il était heureux de voir que son corps fonctionnait encore, il n'était pas certain que ce soit le bon moment.

" - Euh.. Oui bien sûr.. On peut faire ça si tu en a envie."

Lisandro était mal à l'aise parce qu'il n'arrivait pas à gérer son corps comme il le faisait dans le temps, être dans un tel état le gênait clairement et si Maddie venait à s'en apercevoir, il était certain qu'elle trouverait ça déplacé.

Quand Maddie avait proposé à Lisandro de passer un petit peu de temps ensemble, il s'était retrouvé un peu désemparé. Non pas qu'il n'avait pas envie de passer du temps avec elle, mais la vérité c'est que cette soirée s'était parfaitement déroulé et il n'avait pas envie de la laisser repartir chez elle. S'il avait pu, il l'aurait même gardé auprès de lui toute la soirée jusqu'au lendemain matin, mais il savait que ce n'était pas possible.

Elle avait proposé de regarder un film, il n'était pas contre, mais si elle continuait à l'embrasser de la sorte, il avait la vague impression que le film qui passerait sur la télévision ne sera guère intéressant. Ce baiser d'ailleurs qu'ils viennent d'échanger est différent des autres. Il y a une pointe de passion qui n'est pas présente les autres fois, et au fond de lui, ça le rend tout bizarre. Son corps réagit même à ce dernier, alors qu'il ne sait pas comment gérer ce type de situation. Et pour combler le tout, déstabilisé par tout cela, sa petite amie pense qu'il ne veut pas poursuivre la soirée.

" - Non non pas de soucis, c'est juste que je ne m'attendais pas à ce que tu veuilles venir à la maison, mais y'a aucun soucis, on peut aller regarder un film." fit-il alors qu'il attendait que Maddie lui apporte son fauteuil.

Désormais, dans sa voiture, il savait comment se positionner et comment faire pour s'en extirper et monter dedans sans trop d'aide. Parfois il est encore un peu faible alors il a besoin qu'elle le soutienne, mais souvent il se débrouille seul.

" - Tu restes aussi longtemps que tu veux, ce n'est pas non plus comme si j'attendais quelque d'autre." fit-il en rigolant avant qu'elle ne vienne l'embrasser une seconde fois.

Est-ce parce que cette soirée avait été géniale qu'il se sentait ainsi ? Dès lors qu'elle posait ses lèvres sur les siennes, il avait envie de plus, de la tenir dans ses bras, de découvrir chaque parcelle de son corps. Il secoua la tête pour se ressaisir, il n'avait pas le droit d'avoir de telles pensées, et puis surtout, il avait toujours fui cet instant crucial parce qu'il sait qu'il n'en sera pas digne.

Le jeune homme est un peu déstabilisé par cette situation, mais au fond, ça lui plaît que Maddie décide de rester un peu avec lui, ça lui permettra de la retrouver, de sentir sa peau contre la sienne comme il aimait tant, lors de leurs câlins. Assez mal à l'aise en public, contrairement à ce que pourrait ressentir vu son statut de sportif professionnel, il n'était pas un grand adepte des démonstrations d'affection en public. En soi, ça ne le gênait pas plus que ça, mais c'était toujours le regard des autres qui le faisait agir de la sorte.

Alors oui, au restaurant il avait eu quelques petits gestes affectueux envers sa petite amie, mais rien qui sautait aux yeux. N'importe quel couple ici présent aurait pu agir de la même manière et ça ne choquait personne. Mais alors qu'ils étaient tous les deux sur le chemin du retour, il appréhendait un peu. C'était la première fois qu'ils terminaient la soirée chez lui, y'avait-il des choses à faire ou ne pas faire ? Il n'était pas habitué à tout ça.

Maddie se mit à rire quand il lui annonça qu'il n'attendait personne. Comme si c'était possible que ce soit le contraire, il n'y a pas grand monde qui passait le seuil de cette maison après tout. Pour ne pas dire personne. Il n'avait pas un groupe d'amis de vingt personnes non plus.

Le jeune homme pénétra chez lui accompagné de Maddie, puis il la laissa s'installer, elle connaissait déjà l'endroit pour y être venu quelques fois déjà, ne serait-ce que pour le chercher lors de leurs sorties. Mais cette fois-ci, quelque chose semblant différent. Leur relation avait évolué, ils se connaissaient un peu mieux et, peut-être qu'il était temps de passer à l'étape suivante de la relation.

" - Je vais simplement aller aux toilettes et me laver les mains et je suis tout à toi."

Ce n'est qu'en quittant le salon qui se rendit compte de l'ambiguïté de ses propos. Il s'éloigna rapidement avant de revenir quelques minutes plus tard. Il se hissa de son fauteuil jusqu'au canapé où était installé sa belle.

" - Alors tu nous a choisi quoi comme film ?"

Lisandro n'avait jamais vraiment partagé ce genre de moment avec une autre femme. Son ex-petite amie et lui n'avaient pas vraiment eu le temps du temps ensemble comme il le faisait avec Maddie. C'était une époque différente de celle-ci. Mais quitte à choisir, il préférait être ici, en présence de la jolie brunette que de son ex qui l'avait plaqué dès qu'elle en avait eu l'occasion. C'était de l'histoire passée, même si ça le marquait encore aujourd'hui dans ses agissements.

Une fois qu'ils étaient enfin chez l'italien, ce dernier passa aux toilettes puisqu'il n'y avait pas été depuis qu'ils étaient parti, donc forcément, il ne voulait pas se retrouver en plein milieu du film en train de s'absenter pour aller faire ce qu'il avait besoin. Environ cinq minutes plus tard, il était de retour dans le salon, alors que Maddie s'était installée et avec pris la liberté de choisir comme il le lui avait dit.

" - Non je ne connais pas, ça peut être l'occasion de voir ce que c'est !"

Lisandro n'était pas contre découvrir de nouvelles choses, que ce soit au niveau de la culture musicale, cinématographique ou autre. Et cette série en question, il ne la connaissait pas. Il faut dire qu'il n'était branché très série non plus. Il se contentait de ce qui passait sur les chaînes courantes, même si ça l'intéressait rarement.

Il s'installa dans le canapé en passant son bras sur le dessus afin d'accueillir la silhouette de la demoiselle contre lui. Leurs corps s'emboitaient parfaitement, comme s'ils avaient été conçu l'un pour l'autre. C'était assez marrant de le constater. Il ne répondit rien lorsqu'elle lui fit part de son ressenti en lui disant qu'elle était bien auprès de lui. Et lorsqu'elle posa sa tête contre son torse, tout en lui adressant un regard qui voulait en dire long, il ne put résister, il craqua en déposant ses lèvres sur les siennes. Tout d'abord pour un baiser doux et attentionné, puis il intensifia ce dernier avec une pointe de fougue et de passion. Et une nouvelle fois, son corps tout entier réagit à ce contact. Les yeux fermés, il refusait de se prendre la tête avec toutes les questions qui envahissaient son esprit, mais il ne cessait d'avoir peur à l'idée de ce qui allait pouvoir se passer.