got a secret, can you keep it (carter)

Si tu fais le bilan de ton entourage et de tes proches, il n'est pas bien grand. Pas très lourd. Tu n'accordes ta confiance qu'à peu de monde et c'est pour ça que tes amis sont rares. Tu ne vois pas l'intérêt de garder des gens dont tu n'as aucunement confiance dans ta vie. Heureusement, certains font exception à la règle. Tu pensais que la mère de ton fils en faisait partie mais tu t'es trompé. Et aujourd'hui, Gabriel ne peut plus compter que sur toi. Et sa marraine Zoé en qui tu as tout à fait confiance. D'ailleurs, c'est elle qui le garde ce soir pour qu'une fois dans la semaine, au moins, tu puisses décompresser un peu. Sortir de chez toi et de ton rôle de père. Ça a été si soudain cette grossesse et puis cette naissance que, depuis, tu as un peu l'impression d'avoir délaissé ta vie. Alors, pour remédier à ça, tu as proposé à Carter de t'accompagner au billard pour passer une soirée entre hommes. Tu ne le qualifierais pas encore d'ami, Carter, mais c'est en bonne voie. Vous avez quelques points communs et surtout, vous aimez les soirées simples comme ce soir. Une fois au bowling-billard de la ville, tu réserves une table et attends le jeune homme non loin de celle-ci. Après quelques minutes d'attente, tu le vois qui se dirige vers toi. « Salut, tu vas bien? » Demandes-tu en prenant la direction de la table de billard. « Je jouais souvent au billard en Italie, malheureusement j'ai perdu cette habitude en arrivant à Bowen. J'espère ne pas avoir perdu la main quand même. » Ajoutes-tu en fronçant légèrement les sourcils et en attrapant le triangle pour y installer toutes les boules de billard.

Ces derniers temps, tu avais reçu des instructions de tes employeurs. Le MI6 t'avait contacté alors que tu n'avais plus de nouvelles depuis quelques mois. Quelques missions, par ci par là, mais cela ne te faisait pas de mal de ne pas avoir affaire avec eux. On t'avait demandé de surveiller plusieurs personnes, lors de ton séjour en Australie. Et en faisait parti, un italien du nom de Ciàran Adreani. Qui dit italien, dit mafieux, c'est pourquoi on t'avait demandé de le surveiller lui et ses occupations. Alors vous aviez sympathisé, c'était un homme simple en apparence, tu t'entendais avec lui à merveille. Des fois, tu te demandais si le MI6 ne te testais pas, toi et ta bienveillance envers les gens. Alors quand Ciàran t'avait proposé une soirée entre homme au billard, tu avais accepté. C'était en passe de devenir quelqu'un de proche pour toi et tu te devais de le faire pour ton travail. « Salut ! Ca va bien et toi ? » répondis-tu au jeune homme, une fois arrivé au billard et en lui tendant la main. Tu n'étais pas très amical de nature, et ça, l'italien avait du le remarquer mais tu faisais des efforts depuis que tu étais là à Bowen. Il le fallait en même temps ! Il t'expliqua alors qu'il avait l'habitude de jouer dans son pays natal. Toi aussi tu jouais beaucoup lorsque tu étais en Angleterre. « Ah je vois ! Pareil pour moi, lorsque j'étais en Angleterre. Mais depuis que j'ai découvert cet endroit, je viens toutes les semaines » dis-tu en regardant l'homme avec un air de défi. Pour toi, c'était important, tu avais cet esprit de compétition énorme. « Tu veux boire quelques chose pendant cette partie ? » demandas-tu simplement avec un petit sourire en pointant le bar du doigt. Game On.

« Ca va. » Réponds-tu simplement par habitude. Tu ne t'éternises jamais sur ton ressenti, sur tes sentiments. Pourtant, en ce moment, ça ne te ferait pas de mal quand on sait que ta vie est plutôt compliquée. Tu n'aurais jamais pensé être père célibataire et ça, ça te déboussole complètement. Alors, la vraie réponse lorsque Carter te demande si ça va est plutôt "pas tellement", mais ce n'est pas le genre de choses que tu dirais de toi-même. Ce n'est pas dans ton tempérament. A la place, tu préfères te lancer pleinement dans la compétition avec le jeune Hamilton. Même s'il t'avoue être un habitué, tu ne te démontes pas. Tu relèves toujours les défis qui s'offrent à toi et cette partie de billard en fait définitivement partie. « Ne crie pas victoire trop vite. Je pourrais bien t'étonner. » Dis-tu, sûr de toi. En réalité, tu as un peu peur d'avoir perdu la main mais qu'importe, ce n'est qu'un jeu après tout. Même si tu es loin d'aimer la défaite mais tu imagines que c'est la même chose pour Carter. « Une bière. » Réponds-tu simplement en regardant le jeune homme s'éloigner vers le bar pour commander vos consommations.

Le jeune italien t'avait proposé un billard pourquoi pas, mais qui dit billard dit une bonne bière au rebord de la table.Il te répondit qu'il allait bien, sans trop s'attarder non plus. Après tout, vous n'étiez pas les meilleurs amis du monde, mais de simples potes rencontrés par hasard. Même si le hasard fait bien les choses, car on t'avait déjà parlé du baron Adreani. « Je ne cries pas victoire, juste j'annonce la couleur » répondis-tu simplement avec un sourire malicieux et plein de défi. Tu adorais les challenges et c'était pour toi le temps de montrer de quoi tu es capable sur cette table de billard. Tu demandas alors à l'italien ce qu'il voulait boire. Pour toi se sera une bière, et pour lui aussi. Alors tu t'empressas d'aller au bar pour commander tes deux bières. Payées, tu les emmenas près de la table et tu en tendis une à ton coéquipier de la soirée. Tu souriais rarement alors il pouvait croire que tu étais l'homme le plus aigri du monde, le mec le moins drôle de la terre. Mais quelques verres plus tard, tu reprendrais du poil de la bête. « Vas-y, je te laisse commencer » annonças-tu à Ciàran en montrant la table du bout de ton menton. Let's play.

« Ouais on va dire ça. » Rétorques-tu pour taquiner à ton tour Carter. Tu n’as pas peur du challenge, toi non plus, bien au contraire. Tu es toujours prêt à relever n’importe quel défi qui s’offre à toi sans jamais sourciller. Il faut dire qu’il n’y a pas grand chose qui t’effraye si ce n’est la mort de ton fils. Une fois vos boissons commandées, Carter revient avec vos bières, te tendant la tienne au passage. Tu le remercies d’un signe de tête puis la portes à tes lèvres. « Très bien. » Dis-tu lorsqu’il t’autorise à commencer. Tu déposes ta bière sur le rebord du billard puis attrapes une queue pour te placer face aux boules installées en triangle. Une fois bien placé, tu frappes un grand coup et casses le noyau solide. Deux boules entrent dans les trous, par chance, toutes les deux lignées. C’est donc celles-là que tu auras. Tu continues à jouer, mettant une autre boule, avant de finir par être bloqué et de laisser la main à Carter. « Tu te plais à Bowen ? » Demandes-tu finalement, curieux. Tu sais que son arrivée en ville n’est pas récente mais vous ne vous connaissez pas depuis si longtemps que ça, finalement.

L'italien semblait lui aussi te voir à ton maximum pour se défi. Cela promet d'être une belle soirée. Tu souris alors au jeune homme en lui tendant sa bière et il te remercia. Ciàran commença la partie alors que tu lui avais proposé. Il était bon, cela se sentait dès le départ. Il jouait et en même temps, curieux, il te posa quelques questions. A commencer par si tu te plaisais à Bowen. Tu ne lui avais pas dis depuis combien de temps tu étais là, mais on entendait très bien par ton accent que tu n'étais pas d'ici. Le britannique en toi sortait vite. « C'est très bien comme ville, j'aime beaucoup. Ca me change du climat de Londres, c'est sur ! » répondis-tu avec une pointe d'humour. Bowen avait été un choix au hasard lors de ton départ, mais il te fallait un endroit excentré de ton pays natal et de tes souvenirs. Oui, tu voulais te reconstruire. « Et toi, ça te plait ? » demandas-tu à l'italien avant de tirer la boule blanche. Une première pleine rentra dans un trou sans que tu n'es calculé un coup alors tu te recentras sur ton jeu. « Depuis quand es-tu à Bowen ? » questionnas-tu le jeune homme tout en tirant et mettant une autre pleine dans un trou. Tu continuas ton jeu avant d'échouer sur le dernier et laisser la place à Ciàran sur la table.

Tu imagines bien qu’entre le climat londonien et australien, il y a une montagne. En ce qui te concerne, il a toujours fait relativement bon en Italie donc tu n’es pas tant dépaysé mais tu préfères quand même le climat australien. Peut-être parce que tu as trouvé une vraie ville du cœur en Bowen. « Ouais j’imagine. La pluie ne doit pas trop te manquer. » Plaisantes-tu tout en continuant à jouer avant de perdre la main pour la laisser à Carter. « Oui j’ai vraiment trouvé un pied-à-terre ici et je ne me vois plus construire ma vie ailleurs. » Dis-tu honnêtement et en haussant les épaules. C’est ici que vit ton fils, à présent, et tu ne te vois pas quitter le sol australien pour rejoindre l’Italie. Pourquoi ? Parce qu’être si proche de la mafia reviendrait à mettre en danger Gabriel et tu le refuses. Si fut un temps tu ne pensais qu’à te protéger, toi, aujourd’hui, les choses sont différentes. « Ca fait deux ans maintenant, je pense. Mais j’ai déjà fait quelques allers-retours à Bowen et en Australie avant ça. » Réponds-tu sans imaginer que tu as à faire à un interrogatoire de la part de Carter pour des raisons bien différentes que simplement faire connaissance. Pour des raisons plus dangereuses.

Parler de ton pays avec Ciàran était un bon sujet pour détourner l’attention. En effet, tu ne connaissais que très peu cet homme rencontré par hasard mais dès que le MI6 avait eu vent de cet homme près de toi, à Bowen, ils t’avaient chargé d’une mission : en savoir plus sur Ciàran Adreani, réputé pour être un grand mafieux italien. Tu allais alors, pendant cette soirée, creuser un peu plus sur l’aitre humain qu’il est. Ou te raviser s’il te paraissait amical. Après tout, tes relations avec les services secrets n’étaient plus ce qu’elles étaient. « Le soleil est bien mieux, j’avoue » répondis-tu avec un léger rire. En portant ta bière à tes lèvres, tu écoutais attentivement le jeune homme qui avait reprit la main sur le billard. Il était donc à Bowen depuis deux ans, et se plaisait ici. Etait-ce un moyen d’échapper aux forces de l’ordre italienne ? Ou simplement de fuir des concurrents ? Tu n’en saurais pas plus ce soir, mais tu voulais faire quand même ta fouine. « Ah, donc tu n’as pas choisi Bowen par hasard alors ! » dis-tu au jeune homme en observant la table. Il jouait bien, la partie promettait d’être compliqué. « Parce que, personnellement, j’ai choisi un point sur la carte du monde, le plus loin possible de Londres » finis-tu par dire pour détourner l’attention de ton interrogatoire. Ca pouvait paraître suspect, mais tu étais assez doué dans ton domaine pour ne pas que l’on se rende compte de tes manigances.

C'est un point commun à de nombreuses personnes, l'amour pour le soleil de Bowen. Ça joue beaucoup sur le moral et la façon de voir la vie, qu'on se le dise. En ce qui te concerne, le soleil était bien présent en Italie donc ça ne provoque pas chez toi un grand changement. Mais tu imagines que pour Carter, les choses sont bien différentes. Vous continuez votre part tout en poursuivant votre conversation, tout de même concentrés sur le jeu. Pour le moment, tu as le dessus mais Carter est plutôt doué, lui aussi. Tu n'es pas à l'abri d'un retournement de situation. « La première fois, si. C'était plus ou moins du hasard. Mais je suis tout de suite tombé sous le charme de la ville, je l'avoue. » Rétorques-tu en relevant légèrement la tête vers Carter avant de tirer et de rater ton coup. « Pourquoi le plus loin possible de Londres ? Tu n'aimais plus ton pays ? » Demandes-tu, curieux. Si Carter a le don pour t'interroger innocemment, tu l'as, toi aussi. Il faut dire que c'est particulièrement utile dans ton métier et avec les années d'expérience, tu es devenu un expert. Mais tu n'es pas certain, malgré tout, que Carter répondra à cette question assez personnelle. Ou sans doute pas sincèrement. Tu portes ta bière à tes lèvres durant quelques secondes alors que le jeune Hamilton reprend le contrôle de la partie.

Cette partie de billard se transforme un peu plus comme un interrogatoire, des deux côtés de la table. Mais pour toi, c'était du sérieux alors que l'italien quant à lui voulait juste apprendre à te connaître, naïvement. Tu t'en voulais de lui faire subir ça, peut-être ne le mérite-il pas ? Qui sait ? Mais tu allais mener cette soirée au bout et voir à la fin ce que tu allais faire de toutes les informations que tu allais emmagasiner. Ciàran a toujours le contrôle de la partie mais tu ne te débrouilles pas trop mal, tes nuits dans les bars anglais t'auront appris une chose, tu peux jouer au billard sous n'importe quel degré d'alcool. « Elle est magnifique cette ville en même temps » ajoutas-tu lorsque ton partenaire avoua être tombé sous le charme de la belle ville de Bowen. C'est vrai, maintenant que tu étais là, tu ne voulais plus partir. Premièrement parce que tu étais loin de tes soucis, et deuxièmement parce qu'elle dégageait quelque chose de si chaleureux que tu ne pourrais jamais la laisser. « Quelques mauvais souvenirs, quelques mauvaises personnes a éviter » dis-tu dans un murmure lorsque Ciàran te demanda pourquoi tu étais parti le plus loin possible de ta ville natale. Rien que d'entendre ce nom te donnait tout de suite le mal du pays, mais tu ne pouvais pas te permettre d'y retourner. C'était impossible. Toi-même, tu t'étais infiltré dans des choses qui avaient une ampleur plus grande que tu ne l'imaginais. Le MI6 t'avait retrouvé, et t'avait de faire toutes ces choses pour eux afin que toutes tes erreurs soient effacées. « Mais j'ai quand même toujours le mal du pays » dis-tu avec un léger sourire nostalgique. Ta bière à la main, tu l'apportais délicatement à ta bouche pour en boire quelques gorgées et reposer tes yeux sur la table de billard.

Tu hoches la tête lorsque Carter affirme que Bowen est une ville magnifique. Tu es tout de suite tombé sous son charme sans savoir pourquoi. Au début, c'est certainement Aisling qui t'a poussé à prolonger ton voyage mais ensuite, tu as découvert Bowen sous toutes ses facettes et tu l'as aimé bien plus que tu ne le devrais. Et finalement, tu as décidé d'y poser tes valides, définitivement. Aujourd'hui, tu es toujours en accord avec ce choix et davantage depuis que Gabriel est entré dans ta vie. C'est typiquement le genre d'endroit où tu veux élever ton fils. « Faut croire qu'on fait tous des erreurs. » Réponds-tu en référence aux mauvaises personnes à éviter. Tu connais bien ça vu le milieu dans lequel tu travailles. Il y en a à la pelle, des mauvaises personnes et tu en fais certainement partie, malgré toi. « Je pense qu'on ne peut pas se détacher totalement de ses origines. » Affirmes-tu en parlant par expérience. L'Italie est rattachée à la mort de ta mère et à ce milieu mafieux dans lequel tu baignes, mais malgré tout, tu aimes ton pays et sa culture. Tu ne te vois plus y vivre mais lorsque tu y retournes pour le travail, tu apprécies toujours d'y être. Aujourd'hui, ça fait un moment que tu n'y as plus mis les pieds mais tu te promets d'y remédier et peut-être même d'y emmener ton fils, un de ces jours. Lorsque ta situation professionnelle sera plus sûre et clarifiée. « Et il n'existe aucune femme dans ta vie pour combler ce mal du pays ? » Demandes-tu avec un rictus aux lèvres, amusé. Tu ne sais même pas si Carter aime les femmes ou les hommes ou les deux mais tu imagines qu'il préfère la gent féminine. Après quelques minutes, votre partie se termine lorsque tu mets enfin la boule noire dans le bon trou. « Tu veux prendre ta revanche ou on va s'asseoir ? » Tu portes à nouveau ta bière à tes lèvres, attendant la réponse de Carter sur la suite de votre soirée.

Bowen était une ville que tu ne pensais pas comme ça. Chaleureuse, accueillante et merveilleuse. Pourtant, tu avais choisi cette ville en posant ton doigt sur une carte, choisie par le hasard. Et il avait bien fait les choses, pour une fois. C'était un de points les plus éloignés de ta ville natale, et cela te faisait du bien, dans un sens. Pour éviter les problèmes, les mauvais souvenirs et les influences néfastes. « Malheureusement, on en fait tous. Personne n'est parfait » finis-tu par dire, en faisant référence aux mauvaises expériences que tu as pu avoir avec la vie que tu menais. Mais l'italien ne savait pas vraiment de quoi tu parlais, tandis que toi, tu avais ta petite idée sur les siennes. C'était encore flou dans ta tête, mais bon, tu allais enfin desceller le vrai du faux ce soir, enfin tu l'espérais. « On n'oublie jamais d'où l'on vient, n'est-ce pas ? » demandas-tu à Ciàran. Lui aussi devait trainer ses casseroles, et les expériences vécues dans son pays, tout comme toi. Peut-être n'était-il plus le même homme qu'il était lorsqu'il était là bas ? C'est ce que tu voulais savoir. Enfin, c'est ce que le MI6 voulait savoir, mais du coup, ta curiosité en a été piquée. « Je n'ai plus personne » répondis-tu, en restant vague sur la femme qui pouvait partagé ta vie. Il se pourrait qu'il te pose des questions, et tu y répondrais mais en changeant la vérité, comme tu sais si bien le faire avec les gens qui te posent la question. Seule Tahlia connait le vrai du faux et il en restera ainsi. Ciàran gagna la partie, qu'il avait longuement mené tout le long du jeu. Un peu déçu, tu ne voulais quand même pas rejouer. Alors tu hochais la tête négativement avant de porter le liquide à tes lèvres. « Ca te dérange de sortir pour fumer ? » demandas-tu à l'italien, en espérant ne pas avoir de réponse négative. La nicotine te manquait, et tu commençais à le ressentir.

« Ouais. » Réponds-tu simplement à la remarque de Carter à propos des erreurs. En ce qui te concerne, tu en as fait des tas et principalement sur le plan relationnel. Il n'y a qu'avec ton fils que tu n'as pas encore fauté mais tu n'es pas à l'abri que ça arrive. Néanmoins, tu fais tout pour être la meilleure figure paternelle que Gabriel puisse avoir. « Faut croire que non, peu importe si on est bien intégré dans son nouveau pays ou non. » Dis-tu en haussant légèrement les épaules. Même si tu es certain que Bowen est ta ville de coeur, l'Italie reste ton pays d'origine. Un pays qui t'a tout donné, qui t'a tout appris. Un pays qui a vu vivre ta mère et ça, ça restera gravé. Peu importe à quel point tu te plaises en Australie. Tu fronces légèrement les sourcils en entendant que Carter n'a plus personne dans sa vie. Toi, tu as bien ton fils mais beaucoup l'ignorent. Tu ne parles de lui qu'aux personnes de confiance. Et Carter ne rentre pas encore dans cette catégorie, malheureusement pour lui. « Tu risques de te faire pas mal d'amis ici, les gens sont plutôt accueillants. Enfin c'est mon impression. » Malgré ton tempérament froid et distant, tu étais parvenu à garder des personnes plutôt proches de toi alors si tu en es capable, Carter l'est tout autant. Il semble un peu moins fermé que toi mais peut-être que tu te trompes. Lorsqu'il te demande de sortir pour fumer, tu hoches la tête et suis le jeune homme à l'extérieur. Tu n'as jamais été un grand fumeur, c'est plutôt à l'occasion en ce qui te concerne. Néanmoins, pour les bienfaits de ton travail, tu possèdes toujours un paquet de cigarettes sur toi. Tu en sors une et l'allume, suivis de près par Carter. « Et tu fais quoi à Bowen ? j'veux dire tu bosses dans quoi ? » Demandes-tu, curieux. Tu sais qu'il te retournera sans doute la question mais qu'importe, ta réponse est déjà toute préparée. Tu as déjà sorti ce mensonge sur ton travail une dizaine de fois alors ça ne t'inquiète plus.

L'italien confirma tes dires, vous n'étiez pas parfait. L'homme n'est pas parfait, il avait ses défauts. On ne pouvait être la perfection incarné, il fallait que l'on fasse des erreurs. mais ce soir, tu ne voulais pas faire un pas de travers, ni quoi que ce soit d'autre pour que l'homme ne face de toi ne se méfie de qui tu étais vraiment. Mais la conversation dévia sur vos origines. Anglaises pour tes racines, italiennes pour les siennes. « Ouais, je suis d'accord mais je pense qu'on n'oublie jamais ses origines, ses racines, ses habitudes » répondis-tu avant de porter ta bière à tes lèvres. Jamais tu n'oublieras ton pays d'origine, jamais tu n'oublieras d'où tu viens. Même si des fois, tu aimerais beaucoup oublier ce que l'Angleterre t'a apporté. Le meurtre de ta femme, ton travail au MI6, les meurtres que tu as commis. Tout ça, tu ne voulais plus y penser. Mais il y avait quand même les bonnes choses. Ta mère, ta famille, les beaux moments que tu as vécu avec ta femme et même le pays en général qui est si beau. « J'ai rencontré quelques personnes déjà, je trouve que les gens sont bienveillant ici » ajoutas-tu simplement. Tu n'étais pas du genre à aller vers les gens, à leur parler, mais tu avais rencontré quelques personnes. Et puis tu avais réussi à mettre ton côté d'homme froid à côté. Cela ne t'apportait rien de fuir les gens qui essayaient de devenir tes amis. Ou même qui essayaient juste de faire quelque chose de bien pour toi. « Je bosse dans un magasin d'informatique, je vends des ordinateurs. C'est pas fou, mais ça paye les factures, répondis-tu en haussant les épaules. Et toi, tu fais quoi dans la vie ? » demandas-tu au jeune homme, l'air curieux. Tu ne voulais pas donner ton identité, ta réelle identité. Qui tu étais réellement. Mais surement que lui aussi allait te dire quelque chose qu'il n'ai pas. Dans tes missions, on t'avait parlé de monsieur Adreani. Que c'était un mafieux qui trafiquait. Tu tirais sur ta cigarette, nonchalamment en attendant la réponse de l'italien.

Tu ne peux qu’hocher la tête, d’accord avec les paroles de Carter. Même si tu aimes Bowen, tu n’oublieras jamais tes racines italiennes. Et c’est pour cette raison que tu retournes aux sources dès que tu le peux. Pas seulement pour voir ton père qui est malade, mais aussi pour renouer avec l’Italie que tu aimes tant. Et pour le travail, de temps en temps, accessoirement. Tu hausses légèrement les sourcils en apprenant que le jeune Hamilton a déjà rencontré quelques personnes bienveillantes ici. Non pas que tu en doutais mais tu es plutôt curieux de savoir de qui il s’agit. Peut-être que vous avez des amis communs sans le savoir. « Ah oui ? Qui par exemple ? On fréquente peut-être les mêmes personnes sans le savoir. » Dis-tu avec un léger sourire aux lèvres. Bowen reste une petite ville malgré tout mais tu ne connais pas tant de gens que ça finalement. Alors cette hypothèse reste peu probable. Plus tard, tu interroges Carter sur son travail et n’es pas trop étonné lorsqu’il t’explique ce qu’il fait. En effet, tu le vois plutôt bien dans ce milieu. « Et au-delà de les vendre, t’es calé en informatique ? » Demandes-tu avec une idée derrière la tête. Ton ordinateur portable fait des siennes et une aide pour le remettre sur pieds ne serait pas de trop. Tu ne connais pas grand chose à la technologie, toi. « J’ai ouvert mon entreprise. Je bosse dans le textile dans l’import-export. » Dis-tu en haussant légèrement les épaules. « C’est pas le boulot le plus gratifiant du monde mais ça marche plutôt bien. » Même si ce n’est pas ta seule source de revenus, il est clair que ta boîte fonctionne plutôt bien.