Heartbeat (Niels)

S'il devait rester avec elle, Niels était bien décidé à lui faire vivre les plus beaux instants de sa vie, parfois entrechoqués de moments d'explosions et de douleurs comme il y en avait souvent entre eux, mais toujours dans l'idée de la marquer un peu plus de son empreinte. Tout ça pour qu'elle puisse se souvenir de chaque minute avec lui. Dans tous les cas, il ne la laisserait pas se bousiller devant ses yeux. Si elle devait le faire, ça serait avec lui. Autant se défoncer ensemble, perdre la tête ensemble, plonger dans les ténèbres ensemble, pour être sûrs de toujours se retrouver dans le même univers. C'était ce que Niels souhaitait. Il n'avait personne à qui se rattacher à part elle, elle était devenue son repère. Alors même si cette relation était vouée à l'échec, et à les mener dans le fond du gouffre, il ne broncherait pas, pas tant qu'elle était avec lui. Sa remarque le fit sourire, amusé par sa façon de le taquiner. « C'est peu de le dire. J'ferais n'importe quoi si t'étais pas là. » Il ajouta, en riant légèrement. Pas qu'il se tenait de façon extrêmement sage même quand elle était là, mais disons qu'il savait qu'il aurait encore moins à perdre si Aelya n'était pas dans sa vie. Et quand Niels savait qu'il n'avait rien à perdre, il agissait de manière encore plus insouciante, encore plus dangereuse. Le danger ne lui avait jamais fait peur, la mort encore moins. Il avait essayé de s'infiltrer dans ses pensées, dans son cœur pour lui soutirer tout ce qu'elle passait encore sous silence. Même si sa façon de le regarder ne mentait pas, Niels aimait s'amuser sur ce terrain-là, sur ce terrain glissant et sinueux dans lequel ils s'aventuraient de manière incertaine. Il la regarda prendre sa main, son regard se plongeant dans le sien lorsqu'il perçut les battements de son cœur tambourinant à travers sa poitrine, faisant écho aux siens. Un petit sourire étira faiblement ses lèvres tandis qu'il ne la lâchait pas des yeux. « Ça l'est. » Il fit glisser sa main encore posée sur sa poitrine jusque sa nuque, faisant quelques pas en avant pour déposer ses lèvres contre les siennes, lui montrant à travers ce baiser qu'il ressentait ces mêmes émotions de plein fouet, que lui aussi ne gérait plus ce déferlement de sentiments qui lui retournait le cœur à chaque fois qu'elle se trouvait à quelques mètres de lui. En rompant le baiser, il replaça sa main sur sa poitrine, levant les yeux vers elle, un sourire joueur sur les lèvres. « Est-ce que j'ai empiré la situation ? » Il ne savait pas si c'était le cas pour elle mais pour sa part, ses sens à lui étaient décuplés. Son corps redemandait sans cesse les marques d'affection que lui donnait Aelya, comme s'il en était accro. C'était sûrement le cas en fait, il était accro. A elle, à ses lèvres, à son corps, à ce qu'elle représentait pour lui. « Y'a pas besoin de ça pour me donner envie de rester. » Dit-il en souriant, fermant la porte derrière eux une fois qu'ils eurent atteint la chambre de la jolie brune. Il avait finalement renoncé à l'idée qu'il pourrait se défouler sur sa planche le lendemain, comprenant rapidement qu'Aelya ne lâcherait pas l'affaire avec lui. Bon, à la place, il gagnait quand même une journée entière avec elle, c'était clairement un mal pour un bien. A la seconde où elle avait remarqué les marques dans son dos, il avait compris qu'ils allaient devoir en parler. Connaissant la brunette et son tempérament, ça n'avait pas vraiment le don de l'emballer. Il laissa un silence s'écouler à sa question, dénouant la serviette de sa taille pour s'installer sous les draps, invitant Aelya à venir se coller à lui. « Peu importe qui c'est. Ça changera rien. » En vérité, ça changeait beaucoup. Parce-qu'il ne s'agissait pas d'une fille qu'il ne croiserait qu'une seule fois en soirée et qu'il ne reverrait plus jamais de sa vie. Lys, il la voyait tous les jours ou presque, et Aelya l'avait déjà croisé aussi, il était là le danger. « J'étais aussi surpris que toi en le découvrant. » Il lâcha, essayant de jouer la carte de la légèreté pour ne pas la froisser. Il se redressa un peu sur le lit, voyant qu'elle hésitait à le rejoindre. « T'as rien à craindre, j'suis pas son style de mec et de toute façon, c'était que du cul. » Il la regarda avec un peu plus d'intensité, tendant finalement sa main vers elle. « Viens... » Il ne voulait pas que cette soirée soit une nouvelle fois gâchée par quelqu'un d'autre. Il voulait passer la nuit avec elle, ne penser qu'à eux et à cette bulle dans laquelle ils s'enfermaient, ne laissant place à personne d'autre.

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Aelya aussi ferait n'importe quoi s'il n'était pas là. Dans le sens où elle se serait perdue dans les travers de ses comportements ingérables parce qu'elle n'aurait plus rien à perdre. Ca avait été comme ça il n'y avait pas si longtemps, et elle notait une nette différence depuis que le brun était dans sa vie. On ne pouvait pas franchement parler de stabilité mais c'était le sentiment qu'elle trouvait le plus approprié, comme s'il arrivait à apaiser quelque chose en elle qui se débattait à l'intérieur, comme si pour une fois dans sa vie, elle pouvait avoir un but, celui de tuer le temps avec Niels, espérant un jour l'arrêter pour les accrocher à tout jamais dans leur univers.

- Tu fais pas mieux quand je suis là, le taquina-t-elle.

En vérité, elle avait juste voulu l'entendre dire qu'elle lui était importante dans sa vie, c'était tout, c'était rien, et pourtant ça avait eu le don d'accélérer les battements de son coeur dans sa poitrine. Elle avait donc choisi de livrer sa vulnérabilité sans trop réfléchir, juste pour lui montrer à quel point il ne la laissait pas indifférente et qu'elle pouvait se mentir à elle-même autant qu'elle le désirait que son corps la rappellerait continuellement à l'ordre. Il vint glisser sa main au niveau de sa nuque avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Son rythme cardiaque augmenta d'intensité lui donnant soudainement plus chaud. Elle sourit légèrement à sa remarque lorsqu'il vint appuyer contre sa paume contre sa poitrine.

- Tu vas finir par me déclencher un infarctus si ça continue.

Parce qu'à chaque fois que Niels était avec elle, son myocarde s'activait de manière irraisonnée, valsant entre des rythmes effrénés, des contre temps, et des temps anarchiques comme si chaque chose qu'il faisait pouvait l'atteindre d'une manière ou d'une autre, et c'était de pire en pire.

Elle appréciait ses mots, désirant le voir rester jusqu'à ce qu'il en ait tout simplement marre d'elle, et encore, elle espérait que ce moment ne voit jamais le jour parce que malheureusement, elle savait à quel point elle pouvait mettre la patience de quiconque à rude épreuve parfois.

Aelya aurait bien aimé passer à autre chose, arrêter cette vague de jalousie qui noyait son esprit, mais c'était plus fort qu'elle. La torture de l'imaginer avec une autre fille était telle qu'elle ne pouvait juste pas faire comme si ça ne lui faisait rien.

- T'es pas son style de mec ? Alors pourquoi elle aurait décidé de coucher avec toi ? demanda-t-elle en croisant les bras.

Elle avait du mal à songer que Niels ne puisse pas lui plaire de toute façon, c'était une évidence dans sa tête qu'il puisse plaire à beaucoup de filles.

- Je viens si tu me dis c'est qui. Je t'ai jamais menti ou caché quelque chose, moi, ajouta-t-elle, déterminée, l'invitant à se confier.

Elle soupira en regardant le plafond.

- Je m'énerverai pas si c'est ça qui t'inquiète.

Du moins, elle allait essayer, si ça se trouve elle ne la connaissait même pas cette fille qui voulait s'approprier l'homme de ses nuits et de ses rêves. De toute façon, elle n'était pas en position de lui faire une scène alors qu'elle faisait pareil.

Il était clair que ce n'était pas le fait d'être ensemble qui les arrêterait de jouer avec leurs limites. Aelya et Niels avaient des tempéraments de feu, ils aimaient le danger, le risque et tout ce qui s'en apparentait. Qu'ils se trouvent un jour avait sûrement été la pire et en même temps la meilleure chose qu'il puisse leur arriver. Parce-qu'à ce niveau-là, ils étaient sur la même longueur d'onde. Ils n'avaient pas d'attaches, donc rien à perdre. Tanguer avec le vide était quelque chose que Niels avait toujours trouvé attrayant, comme si l'excitation qui en découlait avait le don de le rendre pus vivant. C'était aussi ce qu'il ressentait lorsqu'il passait son temps avec Aelya, c'était un fait qu'il avait fini par comprendre ; elle le rendait plus vivant. « C'est pas faux... du coup, autant que tu sois là. » Dit-il, ramenant la situation à son avantage avec un petit sourire malin collé aux lèvres. Il avait été touché par ses confessions, ou du moins, par le fait qu'elle ait accepté de lui montrer l'effet qu'il lui provoquait, directement sur son corps, directement sur son cœur. Il n'aurait jamais pensé que lui, le mec au quotidien incertain, celui qu'on préférait abandonner plutôt que de suivre, il arriverait un jour à être l'auteur de ce genre de sensations chez une personne. Il se rendait compte que ce n'était pas rien. Et il ne voulait pas jouer avec ça, pas avec son cœur, sûrement parce-qu'il savait ce qu'il avait maintenant entre les mains, mais surtout parce-qu'il tenait beaucoup trop à elle pour s'amuser avec leur relation. « Tu finiras par t'y habituer avec le temps. » Il souffla, en souriant, comme une promesse qu'il n'était pas prêt de la lâcher. Tant mieux s'il était encore capable de lui faire de l'effet. C'était honnêtement tout ce qu'il pouvait espérer. Cette flamme, elle lui était précieuse et il voulait l'entretenir comme si c'était la plus belle chose qu'il n'ait jamais eue. Il était resté un moment collé à elle, de cette façon, sa paume contre sa poitrine, ne se lassant pas de percevoir les battements incessants de son cœur à travers sa peau. Sans doute ne le savait-elle pas, mais ce qu'elle ressentait était un reflet de ce qu'il se passait en lui aussi. C'était un bordel pas possible à l'intérieur et il s'était même demandé si ça en était normal. Ce soir, il en avait la confirmation. Évidemment, il avait fallu que les traces qu'il avait dans le dos et qui avouons-le, n'étaient pas franchement discrètes, lui sautent aux yeux. Il avait senti sa frustration de là où il était, et il savait qu'il aurait pu tenter de la rassurer comme il le pouvait, ça n'aurait sans doute servi à rien. « J'en sais rien, elle avait envie de s'amuser et j'étais là. Ça s'est fait comme ça. Écoute, elle est... sage et j'le suis pas. C'est certainement pas un type comme moi qui lui ferait tourner la tête. » Ajouta-t-il, essayant de se convaincre lui aussi de ses propres paroles. Dans sa tête, ça n'avait pas de sens. Il savait que Lys et lui avaient des univers différents, beaucoup trop différents pour pouvoir se rejoindre un jour. Et de toute façon, Aelya occupait déjà toute la place dans son cœur et son âme. Il ne voyait qu'elle et ça n'était pas prêt de changer. Il roula des yeux lorsqu'elle lui demanda un nom. Évidemment qu'elle ne lâcherait pas, ça serait mal la connaître de penser le contraire. Il soupira, presque amusé par ce chantage qu'elle menait si bien. « Ça va, je vais te le dire. Mais tu me promets que tu lui feras rien... » Déjà un indice, elle la connaissait. Il attendit la confirmation d'Aelya, la regardant avec un peu plus de sérieux. « C'est Lys, la voisine. » Il lâcha finalement, reposant sa tête sur l'oreiller, regardant le plafond. Il mentirait s'il disait qu'il n'appréhendait pas la réaction de la jolie brune. Il savait de quoi elle était capable et même si elle lui avait promis certaines choses, Niels savait bien qu'il ne suffirait que d'un regard, que d'une seule rencontre pour la faire exploser.

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Autant elle savait qu'elle pouvait facilement se passer de beaucoup de monde dans sa vie, autant elle savait que se passer de Niels serait du suicide même s'ils se faisaient souvent du mal. C'était lui, c'est tout, il n'y avait rien d'autre à dire, rien à ajouter parce que sa présence était simplement indispensable dans la sienne. Aelya n'était plus Aelya sans Niels, comme si elle avait finalement réussi à se trouver en lui.

- C'est si gentiment dit que je peux pas refuser t'façon.

Elle aimait toujours faire en sorte de prendre un air détaché, comme si sa raison reprenait un peu le contrôle avant que son corps ne vienne faire de l'ombre à sa raison qui essayait toujours de prendre du recul face aux sentiments qu'elle pouvait ressentir. Son cœur ne mentait pas, il s'offrait même à lui. Il pouvait le prendre puisqu'il lui appartenait depuis le début en réalité, depuis que son regard avait croisé le sien. Il avait quelque chose dans ses yeux qui l'avait tout de suite hypnotisée, et ça avait fait des étincelles. Ce genre de choses qu'on ne pouvait pas vivre tous les jours, ce genre de courant électrique qui traversait son corps à chaque fois qu'il daignait poser ses mains sur elle.

- C'est pas désagréable. Dommage que tu puisses pas ressentir la même chose, avoua-t-elle.

Elle était persuadée que c'était impossible qu'il puisse vivre la même chose. Peut être parce qu'elle ne se sentait pas spéciale, et qu'il avait sûrement connu des filles qui lui avait provoqué bien plus. Elle ne put s'empêcher de ressentir une pointe de tristesse à cette pensée. Surtout quand elle pouvait s'imaginer cette personne qui l'avait mordu de manière passionnelle, qui avait effleuré sa peau là où les siennes s'étaient posées. Ça l'a rendait barge. Elle lâcha un petit rire sarcastique suite à sa déclaration.

- Quelqu'un qui mord comme ça peut pas être sage. Tu fais tourner la tête à toutes les filles Niels. Dont moi. Je peux que la comprendre même si je peux pas m'empêcher de la haïr.

Elle avait soupiré. Elle aurait préféré ne pas tomber sous son charme mais c'était trop tard. Bien trop tard. Et la brûlure qui lui parcourait le corps à cause de sa jalousie en était la preuve.

Aelya hocha la tête en levant les yeux au ciel à sa demande. Elle ne savait pas si elle allait tenir cette promesse, elle n'était pas douée pour ça. Elle serra la machoire quand elle entendit le prénom. Elle l'avait déjà vu, cette voisine. Il était vrai qu'elle n'aurait jamais pensé qu'un jour ils échangeraient autre chose que des banalités ou des reproches. Elle avait son visage dans son esprit qui tournait en boucle, lui déclenchant une nouvelle vague de jalousie.

- Tu t'es carrément tapée ta voisine, 'fin cette voisine ?

Elle rigola nerveusement avant d'attraper l'oreiller pour lui envoyer au visage, énervée.

- T'es vraiment irrécupérable ! OK je le suis aussi mais c'est pas pareil c'est pas mon voisin que je me tape ! Alors quoi, tu vas rentrer et recommencer ? Jusqu'à ce que tu te rendes compte que c'est celle qui te faut ? Faut pas que je la croise.

Elle se laissait aller à sa colère, totalement en panique face à cette pensée qui la tétanisait.

Le jour où elle se rendrait compte qu'il n'était pas si spécial qu'il en avait eu l'air pendant un bon moment, Niels savait qu'il aurait tout perdu. C'était à travers elle, à travers son regard qu'il avait l'impression d'exister. Et même s'il avait connu l'indépendance et avait joui de sa liberté pendant la majeure partie de sa vie, il savait qu'elles n'auraient plus le même goût aujourd'hui, surtout si Aelya venait à s'en aller. Ça n'aurait pas de sens s'il devait parcourir le monde sans elle. C'était avec elle qui voulait vivre des aventures, lui montrer qu'ils pouvaient très bien être libres ensemble, en ne se souciant de personne d'autre. « J'te laisse pas le choix dans tous les cas. T'es à moi. » Dit-il, en continuant le jeu du chat et de la souris. Elle avait opté pour le détachement, lui prenait son air confiant, jouant sur leur appartenance mutuelle. Il lui lança ce regard de défi, celui qu'elle devait connaître parfaitement avec le temps, une lueur joueuse qui brillait et illuminait ses iris foncés. Il adorait ça, cette manière qu'ils avaient de constamment se renvoyer la balle, usant des mots pour toucher l'autre et voir qui craquerait en premier. C'était du eux tout craché. Il l'avait embrassé, essayant de lui faire comprendre que lui aussi était déboussolé par toutes ces émotions qui émergeaient de nul part, le prenant de court. Sauf qu'Aelya semblait penser le contraire, ce qui lui fit froncer les sourcils avant de hocher négativement la tête. « Hey dis pas ça, tu sais pas à quel point c'est le bordel à l'intérieur aussi. » Il murmura, comme s'il voulait qu'elle soit l'unique personne à entendre ces mots. Il baissa un instant les yeux, sentant sa vulnérabilité revenir au galop, avant qu'il ne souffle : « Vas-y, fais-le. » Et comme elle, il se saisit délicatement de son avant-bras, laissant sa main se poser contre son torse, sentant un millier de frissons l'envahir tandis que son cœur battait à tout rompre. « Ça te paraît calme à toi ? J'ai pas l'impression que ça l'est, moi. » Il avoua finalement, ne quittant pas son regard, refusant qu'elle ait encore en tête l'idée qu'elle ne puisse pas lui provoquer ce genre de sensations. Elle le faisait à merveille, plus que n'importe quelle autre personne, et c'était déroutant pour Niels. Elle avait marqué un point lorsqu'elle avait repris la parole, affirmant qu'il n'y avait rien de sage dans les agissements de Lys. Bon, pour le coup, c'était vrai que même Niels ne s'y était pas attendu. « On s'en tape qu'elle m'ait mordu. C'est pas important. Elle avait envie de plus et j'ai pas refusé non plus. C'est tout, ça s'arrête là. » Il bafouilla, essayant de donner de la crédibilité à son discours. Il pensait vraiment le fait qu'il n'était pas le genre de mec qui pourrait convenir à Lys. Et il n'avait absolument rien contre elle, mis à part le fait qu'elle avait longtemps joué à la voisine insupportable avec lui jusqu'à cette nuit, mais il était persuadé que leur relation ne changerait pas. Puis, comme convenu, il prononça son prénom. Et comme prévu, Aelya haussa le ton. Il soupira, se détestant de lui avoir dévoilé son identité, se répétant qu'il aurait mieux fait de la fermer et d'inventer une toute autre histoire. Il tenta d'esquiver l'oreiller qui lui arriva quand même dessus, l'attrapant pour le remettre à sa place. Il avait merdé, il en était pleinement conscient. « Arrête Aelya, je t'ai dit que ça changeait rien. C'était une aventure comme une autre, y'a rien de dramatique. » Il se leva du lit pour venir près d'elle, ne supportant pas le fait qu'elle se mette en tête qu'il puisse avoir des vues sur d'autres femmes. Il avait besoin de capter son attention, parce-qu'il la sentait partir, se laissant happer par sa colère. « Regarde-moi, s'il-te-plaît. » Il dit, en encadrant son visage de ses deux mains. « Ça s'est passé une fois, une seule fois et j'te jure que ça restera l'unique fois. On se parle pas, on se connaît pas et elle va continuer à être insupportable avec moi. C'est toi que je veux, les autres je m'en tape, ça a jamais été plus que des parties de jambes en l'air. » Même si ça paraissait impensable, il fallait qu'elle le croit. Il en avait viscéralement besoin. C'était elle, et uniquement elle. « Tu m'avais promis que tu t'énerverais pas. » Il finit par dire, prenant cet air innocent, comme un enfant à qui on avait promis la lune. « Tu pourras me mordre l'autre épaule si tu veux. » Ce qu'il pouvait être con quand il s'y mettait, pas moyen de rester sérieux plus de deux secondes.

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Aelya était un électron libre, volage, persuadée d'être indomptable, trop accrochée à sa liberté pour pouvoir s'enchaîner à quelqu'un et pourtant, c'était ce qui arrivait avec Niels. Plus elle le côtoyait, plus ses racines s'inflitraient à l'intérieur de son âme pour faire éclore pleins de fleurs, là où elle pensait posséder une terre malade, infertile à la création de la vie. Fallait croire qu'elle était bien plus humaine que ce qu'elle laissait paraître, et que ce visage ne se montrait qu'avec lui. Elle n'aurait jamais pensé pouvoir trouver ça agréable d'appartenir à quelqu'un.
Elle approcha ses lèvres des siennes avant de murmurer :

- Je me vois appartenir à personne d'autre.

Elle avançait à contre courant alors qu'elle aurait simplement dû suivre le cours de sa vie qui était à la base conçu sans Niels. Après toutes les péripéties qu'ils avaient connus, il fallait se rendre à l'évidence : la vie ne les voulait pas ensemble, et pourtant, elle remonterait tous les courants, même les plus déchaînés pour le retrouver à chaque fois. Elle avait savouré le goût de ses lèvres contre les siennes, c'était doux, intense et elle culpabilisait presque à l'idée d'avoir le droit de vivre quelque chose d'aussi agréable. Ça la changeait.

Pour autant, elle avait du mal à croire que Niels ne se trouve dans la même situation qu'elle. Disons qu'Aelya peinait à penser qu'il existe une deuxième version de ce qu'elle ressentait. Elle se sentit frissonner à ses mots, le laissant poser sa main au niveau de sa poitrine, ressentant à la travers sa paume les vibrations de son cœur qui s'activait à la même allure que le sien.

- Je pensais pas ça possible, souffla-t-elle, fondant littéralement sur place.

Elle attira son visage contre le sien avant de l'embrasser, plus passionnément, simplement pour lui montrer à quel point il la rendait dingue. Ça expliquait sûrement la raison pour laquelle la brune désirait le garder pour sa propre personne et qu'elle se sentait mourir sur place quand il lui disait qu'il n'avait pas refusé. Après tout, pourquoi il l'aurait fait ? Elle le savait pourtant. Mais son bon sens était sur off. Elle avait hoché lentement la tête, le regard perdu sur le mur blanc en face d'elle. Elle n'arrivait plus à ouvrir la bouche, comme si la douleur lui avait cousu les lèvres.

Elle le vit arriver vers elle, ne pouvant faire autrement que de le regarder puisqu'il vint encadrer son visage.

- J'avais dit que je m'énerverai pas parce que je savais pas que c'était ta voisine que tu peux voir tous les jours. Ça change des choses pour moi. T'aimes bien les filles insupportables en plus, soupira-t-elle.

Elle le regarda droit dans les yeux.

- J'ai pas envie que tu m'échappes, que tu m'abandonnes quand tu te lasseras. Je sais pas si je pourrais continuer normalement sans toi. Ça a rien donné en tout cas quand on s'est quittés.

Les yeux presque suppliants, elle ajouta :

- J'ai besoin de toi.

Puis quand il avait blagué sur le fait qu'elle pouvait lui laissé une autre marque, elle pouffa de rire. Il était gonflé, mais elle ne pouvait jamais résisté bien longtemps à son charme.

- Je te ferai plus de suçon c'est tout. Tu diras simplement que t'es tombé dans une eau pleine de sangsues au travail, sourit-elle amusée par l'idée.

Elle enroula ses bras autour de son corps avant de le serrer contre elle.

- Je peux pas m'en empêcher, avoua-t-elle en parlant de sa jalousie.

Le contact contre sa peau apaisait le feu ardent qui avait prit place à l'intérieur.

Niels n'avait jamais pensé lui non plus que son cœur pouvait être doué de sentiments tels qu'il ressentait aujourd'hui, comme la plupart des individus normaux. Et c'était sûrement parce-qu'il ne se considérait pas comme l'un d'entre eux. De l'extérieur, bien évidemment, il avait tout pour ressembler au type lambda qu'on pouvait croiser au coin de la rue, mais à l'intérieur, il était loin d'être comme tout le monde. Il pensait différemment, agissait différemment, ne se conformant pas au moule de la société. Avec Aelya, il avait l'impression de redevenir l'humain qu'il était. Ses défauts étaient toujours bien présents, certes, mais elle arrivait à soutirer le meilleur de lui, comme personne n'avait réussi à le faire. Ils se tiraient peut-être vers le bas à travers leur relation mais Niels était convaincu qu'elle faisait de lui un homme meilleur, sans doute plus vulnérable, mais meilleur quand même. « Ça tombe bien. » Il répondit, scrutant ses lèvres une demi seconde de trop avant de lui adresser un clin d'oeil malicieux. Peu importait si la vie continuait à vouloir les séparer, à leur mettre des bâtons dans les roues, Niels savait très bien qu'il se battrait pour elle. Et il osait espérer qu'il en était de même de son côté. Le destin, il pouvait bien aller se faire foutre. C'était pas lui qui aurait le dernier mot, jamais. Il pouvait bien essayer de leur infliger les pires douleurs au monde, ce n'était rien comparé à ce qu'il pouvait ressentir lorsqu'Aelya était là, tout près de lui, à percevoir avec sa main son rythme cardiaque totalement affolé, ridiculement rapide. « Je sais, ça paraît dingue... » Dit-il, parlant de ses propres sensations, de tout ce qui se tramait à l'intérieur. Il se laissa embrasser, fermant les yeux en passant une main sur sa joue pour intensifier le baiser, laissant le bien-être l'envahir, sans en avoir peur. Il était bien, c'était tellement agréable et il voulait profiter de chaque seconde de cet instant, s'en imprégnant de tout son être pour ne pas le regretter lorsqu'il se sera estompé. Et il s'était envolé plus vite que prévu. Pas franchement étonnant avec eux, leur relation étant une suite de montagnes russes d'émotions. Il attrapa néanmoins son visage pour pouvoir recapter son attention, sentant que c'était le seul moyen pour lui qu'elle puisse se calmer et l'écouter. « Je sais que ça paraît difficilement concevable mais je sais me retenir. Tu sais aussi que j'remets jamais le couvert avec la même fille... sauf avec toi, mais toi ça dépasse l'entendement. Et puis, t'es la fille la plus insupportable que je connaisse, y'a personne qui peut te battre. » Dit-il, essayant de la rassurer. Bon y'avait quand même mieux comme compliment, mais Aelya savait exactement où est-ce qu'il voulait en venir. S'il lui disait ça, c'était pour qu'elle comprenne qu'il n'avait qu'elle en tête, et que ce n'était pas parce-que Lys se trouvait à la porte d'en face qu'il irait lui rendre visite tous les jours. Il hocha la tête de gauche à droite à ses mots, se sentant défaillir devant son regard. « Je te lâcherai pas, j'ai aucun intérêt à le faire. T'es coincée avec moi, et t'as encore la possibilité de partir en courant parce-que c'est certainement pas moi qui le ferais. » Il ajouta, sa voix prenant un ton amusé à la fin de ses mots. Lui qui savais à quoi ressemblait l'abandon, il préférait crever plutôt que d'avoir à lui faire subir ça. Il tenait trop à elle pour ça. « Je suis là, et je bougerai pas, ok ? » Il lui adressa un faible sourire rassurant, continuant de percer son âme avec ses yeux, espérant qu'elle comprenne qu'il ne la laisserait pas et que cette simple idée lui donnait envie de se jeter au dessus d'un pont. Il rit à sa remarque, touchant la marque qu'il avait dans le cou du bout des doigts. « Ouais, ça se tient comme excuse. » Dit-il, amusé. Il l'enveloppa de ses bras lorsqu'elle vint contre lui, posant sa tête contre la sienne de manière tendre et protectrice. « Ça fait rien, je m'inquiéterais quand ça te fera ni chaud ni froid. » Il ajouta, parlant du fait qu'il était satisfait de voir qu'elle ressentait toujours de la jalousie pour les autres filles. Ça prouvait pas mal de choses pour lui. Il resta collé à elle encore un moment, appréciant son contact, avant que ses doigts vinrent avec habileté défaire la serviette qu'elle avait encore autour du corps. « Oups. » Il dit, faussement désolé, lorsque la serviette tomba au sol. Il lui sourit, avant de prendre sa main pour l'attirer dans le lit avec lui, rêvant de sentir son corps nu contre le sien. « Moi non plus, j'peux pas m'en empêcher. » Il souffla, faisant écho à sa dernière remarque, entamant un parcours de baisers sur sa peau encore chaude, n'ayant qu'une seule envie, celle de faire disparaître la colère qui s'était éprise d'Aelya.

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Elle n'était pas facile à vivre, elle avait tous les défauts du monde même, mais fallait dire qu'elle avait essuyé pas mal d'abandon dans sa vie qui l'avait rendue vide et froide comme de la glace. Elle pouvait donner l'illusion qu'elle s'en fichait, mais elle resterait toujours cette gamine qui avait grandit sans parents, sans chaleur humaine, laissant les larmes brûler ses yeux comme de l'acide lorsque la lumière s'éteignait. Et puis, une lueur d'espoir. Niels. Elle n'en avait certainement pas conscience, mais elle s'accrochait à lui comme à une bouée de sauvetage, ne désirant pour rien au monde se séparer de lui. Il était quelque part le remède à sa douleur, et elle aimait penser qu'elle en faisait de même avec lui. Elle lui sourit de la même manière que lui, permettant à cette tension qui tournait constamment autour d'eux d'augmenter en intensité.

Lorsqu'elle avait posé sa main sur son coeur, c'était comme si les émotions qui la dominaient à l'intérieur s'étaient d'un seul coup déchainés, comprenant qu'en réalité ils étaient deux dans le même bateau. C'était fascinant de se voir autant connectée à une seule personne de cette façon. C'était comme si leurs âmes étaient tout simplement faites pour se lier. Son coeur appelait le sien. Elle lui avait lancer un dernier regard lourd de sens, le genre de regard qui traduisait tout l'attachement qu'elle ressentait pour lui, et s'était laissée happer par ses lèvres. Elle s'était sentie frissonner un peu partout, appréciant la chaleur de son souffle qui savait la ramener à la vie... Avant qu'elle ne se sente finalement mourir de nouveau sous le coup du poison de la jalousie qui rasait tout sur son passage.

Elle n'avait pas envie de comprendre que Niels avait besoin d'une autre qu'elle, parce qu'elle voulait être la seule dans sa tête, dans son coeur, dans son âme. Aelya pouvait entendre qu'il ne s'agissait là que d'une aventure, mais elle craignait que cette fille ne souffre de la même addiction qu'elle, celle amenée par Niels et qui avait tendance à rendre dingue. Elle n'aimait pas partager. Jamais. Son trésor, elle désirait le garder pour sa propre personne.

Son visage près de de celui de Niels, et le regard planté dans le sien, elle finit par sourire légèrement à sa déclaration. Ce n'était peut être pas un compliment comme les autres, mais en réalité ça la touchait vu le contexte de la situation.

- Je tiens à ma première place, je peux me montrer combative d'ailleurs pour la garder, lâcha-t-elle en sous entendant le fait que de toute façon, elle ne laisserait personne atteindre Niels d'une manière plus romantique.

Aelya n'aurait jamais pensé avoir aussi peur de perdre quelqu'un, mais elle avait constamment cette boule dans le ventre qui prenait de l'ampleur à mesure qu'elle pensait, ou s'imaginait voir Niels s'éloigner d'elle. C'était insupportable. Elle avait besoin de tout ce qu'il représentait, il n'y avait personne d'autre qui comptait autant que lui et elle s'était sentie obligée de lui dire, comme dans une volonté de lui faire part de ses craintes les plus profondes, ses blessures qui l'avait détruite et qui avaient laissés des cicatrices qu'on pouvait distinguer à travers son regard humide. Aelya hocha la tête à ses mots, apaisée par son contact si tendre.

- Même si j'avais envie de partir, je pourrais même pas parce que tu me manquerais tellement que ce serait invivable, avoua-t-elle.

Elle finit par hocher doucement la tête, rassurée par ses mots et sa présence, même si la peur de le perdre n'était jamais loin.

- Je te fais confiance, murmura-t-elle sincérement.

Il n'y avait personne d'autre à qui elle faisait confiance de cette manière. Elle pourrait le suivre partout les yeux fermés, sans broncher, sans même hésiter une seule seconde. Aelya rigola légèrement à sa remarque qui répondait à son idée de le couvrir de marques possessives. L'air de rien, elle ne trouvait pas cet acte si mal, valait mieux prévenir que guérir et si elle pouvait prévenir les autres filles, c'était encore mieux.

- Ce jour n'est pas prêt d'arriver même si ça aurait été plus facile, haussa-t-elle les épaules. Mais qu'est-ce que tu veux, t'as qu'à être moins attirant aussi, plaisanta-t-elle.

Elle laissa reposer sa tête contre son torse, évitant au maximum d'approcher son buste contre le sien pour ne pas réveiller la douleur de son hématome, quand elle sentit sa serviette glisser jusqu'au sol. Aelya le regarda d'un air joueur, et choisit de le suivre dans les draps où il caressa délicatement sa peau à l'aide de ses lèvres.

- Niels... Je suis faible quand il s'agit de toi, on sait très bien comment ça va finir, et faut que tu te reposes, souffla-t-elle, sentant le désir grimper en elle.

Elle fit glisser ses doigts sur sa peau, détaillant chaque parcelle, lui volant des baisers quand il s'approchait de ses lèvres.

Au final, peut-être qu'ils étaient vraiment deux âmes esseulées que la vie avait bien altéré, parfois lâchement abandonné, et qu'ils s'étaient trouvés au bon moment, au bon endroit. Alors oui, ça n'avait rien d'un conte de fées, Niels n'était pas son idéal et il ne le serait sans doute jamais, et pourtant, il refusait que quelqu'un d'autre puisse le devenir. C'était purement égoïste et il le savait. Mais s'il pouvait repousser toute personne qui menacerait d'éloigner Aelya de lui, alors il le ferait. Il tenterait de la détruire, sans la moindre hésitation, sans le moindre scrupule. Parce-qu'il ne préférait même pas imaginer ce qu'il deviendrait sans elle, quand une part de lui ne cessait de lui crier qu'il s'en sortirait, son âme et son cœur lui confirmaient le contraire. Il savait que ce serait inévitable, si elle partait, il finirait par défaillir, à petit feu. A chaque fois qu'il y pensait, un vent de panique l'envahissait, se retrouvant à manquer d'air, se rendant compte que sa liberté ne lui suffisait plus. Plus maintenant. Et c'était un peu ce qu'il avait essayé de lui faire comprendre lorsqu'elle avait affirmé qu'il ne pouvait pas ressentir ce qu'elle, elle ressentait. La peine qu'il avait lue dans ses yeux lui avait été insupportable, trop pesante, trop lourde pour un regard tel que le sien, si bien qu'il avait lui aussi fini par lui donner tort, lui dévoilant le bazar qu'elle avait crée en lui, défiant toute raison. Son cœur battait vite, trop vite, et quelque part, il avait vraiment besoin qu'elle le sache. Ouais, ils étaient dans une bien belle merde tous les deux, et ils l'avaient compris en un seul regard. Lui qui se considérait comme inapte à ce genre de relation, à ce type de sentiments, il comprenait qu'avec Aelya, ça ne serait jamais comme il l'avait prévu. Il ne pouvait pas la voir s'éloigner, c'était comme si on le privait d'oxygène. Elle était devenue vitale, et Dieu sait qu'il aurait tout fait pour éviter cela. Qui aurait cru qu'un jour, il en viendrait à se justifier d'avoir couché avec une nana ? Certainement pas lui, en tout cas. Mais voilà, encore une fois, elle déjouait les plans et le tourmentait. Il sourit à sa remarque, hochant la tête comme s'il appréciait cet esprit de compétition qu'elle possédait. « A mon avis, tu resteras la meilleure, ça fait pas de doute. » Il ajouta, en arquant un sourcil de manière amusée. Elle pouvait être insupportable et Niels en jouait beaucoup, la poussant à bout jusqu'à la voir exploser. Et c'était dans cette explosion qu'il touchait à sa vulnérabilité, la domptant puis l'attirant à lui de manière habile. La plupart du temps, c'était dans une étreinte passionnée que se finissait le jeu. Les paroles qu'elle prononça ensuite le firent faiblement sourire, sentant son cœur se resserrer lorsqu'il comprit qu'il ne pourrait pas non plus fonctionner correctement si elle n'était pas là. « Merde, on est vraiment coincés ensemble je crois. » Il souffla, lâchant un petit rire en lui adressant un regard tendre. Comment en étaient-il arrivés là ? Quand est-ce que les choses avaient fini par se compliquer entre eux ? C'était comme si un flot d'interrogations remontait à la surface, maintenant qu'ils se disaient toutes ces choses qu'ils n'avaient pas osé dire jusque-là. Il avait du mal à gérer tout ça mais le regard si tendre de la jolie brune et ses paroles rassurantes étaient suffisants pour chasser ses craintes et sa peur d'être vulnérable. Avec elle, il l'était tout le temps, il commençait à s'y faire. « Ça me va à moi, je te trouve tellement sexy quand t'es jalouse, tu peux même pas savoir. » Plaisanta-t-il, prenant cette mine joueuse. Il n'allait pas cacher qu'il aimait savoir qu'elle le voulait juste pour elle. En vérité, il adorait ça. Peut-être qu'il en jouait un peu aussi, mais ce qui était sûr, c'était qu'il n'avait besoin de se sentir appartenir qu'à elle seule. Il avait fini par avoir ce qu'il voulait, l'attirant avec lui et contre lui dans les draps. Ses paroles ne l'arrêtèrent pas pour autant, même si elle avait totalement raison en fait. Sa bouche dérapa de ses lèvres jusqu'au creux de son cou, tandis que ses doigts dessinaient des cercles le long de ses courbes. « Je sais... mais j'y peux rien, tu me rends dingue. » Murmura-t-il, dans un souffle chaud et empreint d'un désir à peine dissimulé. Puis il se redressa sur un coude, plongeant son regard dans le sien. « T'as raison, faut que je me contienne. Mais va falloir que tu m'aides un peu, à commencer par ça... » Il recouvra son corps nu par le drap, pensant que c'était déjà la première chose à accomplir pour ne pas ressentir l'envie de lui sauter dessus. « Tu penses qu'on devrait instaurer un périmètre de sécurité ? » Il dit, faisant mine d'être concerné, avant de lâcher un rire amusé.

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Aelya avait peur d'être transparente, qu'on ne la voit plus au travers de la foule. Elle avait toujours eu envie de marquer les esprits, en bien ou en mal, simplement pour laisser sa trace, simplement pour se donner une consistance, une existence qu'elle avait souvent l'impression de ne pas avoir tant elle avait été mise de côté. C'était ce qu'elle avait voulu faire avec Niels. Dès qu'elle l'avait vu, elle avait su intérieurement qu'elle ne pouvait pas le laisser filer comme ça comme avec tous les autres. Alors, elle avait essayé de se frayer un chemin jusqu'à l'atteindre au plus profond de son corps, de n'importe quelle manière tant qu'il pourrait avoir son image gravée dans son esprit. Etre oubliée par Niels revenait vraiment à mourir pour elle d'une certaine façon, parce qu'elle vivait à travers ses yeux et sa vie ne tenait qu'à ça. Ca lui convenait, mais c'était dangereux, parce qu'elle ne serait plus rien si un jour il venait à partir. Cette peur criait en elle comme une alarme.

- Et toi tu resteras le plus gros emmerdeur, ça fait pas de doute, répondit-t-elle sur un ton taquin.

Parce qu'il la cherchait constamment, et qu'il savait très bien où appuyer pour lui déclencher des réactions extrêmes. Il la connaissait que trop bien, surement bien plus qu'elle ne se connaissait. Elle sourit, amusée par sa remarque. Ce n'était pas déplaisant d'être coincée avec lui.

- C'est pas désagréable, lança-t-elle de manière enjôleuse.

Elle comprenait qu'il puisse la trouver attirante quand elle devenait jalouse, parce qu'elle ressentait exactement la même chose quand les rôles étaient inversés. Pour autant, à chaque fois qu'elle sentait cette émotion la dominer, c'était comme si tous ses organes prenaient feu en même temps, lui infligeant une douleur sourde qui la privait de ses moyens, jusqu'à ce que Niels ne vienne à éteindre les braises avec des mots et des gestes doux.

- Tu me trouveras surement moins sexy quand j'aurais poignardé une de tes prétendantes, plaisanta-t-elle.

Même si elle plaisantait, ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Simplement, cette jalousie faisait écho à la seule pensée de voir Niels lui filer entre les doigts. Elle était accro à ses mains sur son corps, à son souffle qui caressait chaque parcelle de sa peau, mais son envie de le protéger de la douleur habitait ses pensées. Son coeur loupa un battement lorsqu'elle entendit ses mots, rappelant qu'elle était dans la même situation que lui, qu'ils étaient tous deux fous l'un de l'autre.

Elle rigola lorsqu'elle le vit la couvrir avec le drap pour diminuer son désir.

- Le périmètre de sécurité ne servirait à rien, on n'est pas bon pour respecter les limites, ajouta-t-elle en souriant de manière espiègle.

Elle se redressa avant de dire :

- Je peux mettre un truc sur moi si tu préfères.

Aelya se rendit devant son armoire et choisit une nuisette plutôt courte, ornée de dentelles qui mettait en valeur ses courbes avant de la faire glisser sur son corps pour la porter.

- Tu me préfères comme ça ? Je fais tout pour t'aider parce que je vois à quel point tu souffres, s'amusa-t-elle.

Elle voulait le tester, le tenter par tous les moyens parce que l'interdit était ce qu'il y avait de plus excitant. La brune gagna de nouveau le lit où elle s'approcha de Niels, le regard brulant de désir.

- Je suis folle de toi, souffla-t-elle en faisant courir ses lèvres dans son cou.

Il savait qu'il avait raté un épisode. Celui où ça avait fini par déraper entre eux, lorsqu'ils avaient décidé de se revoir, se promettant à chaque fois qu'il s'agissait de leurs derniers ébats. Niels n'avait fait que de se mentir à lui-même, faisant semblant que ça ne l'atteignait pas alors qu'en réalité, à chaque fois qu'il avait été amené à quitter ses draps, la première pensée qui lui venait à l'esprit était de savoir quand est-ce qu'il allait pouvoir retrouver la chaleur de son corps. Elle s'était faite une place dans sa tête, petit à petit, s'installant progressivement jusqu'à l'atteindre en plein cœur, sans qu'il n'ait pu l'en empêcher. Il était fautif. Il savait pourtant qu'il ne se laissait jamais aller à ce genre de plaisir plus d'une fois avec la même fille. Aelya était l'exception, son exception. Et maintenant, il était là, devant elle, à ramer pour essayer de lui faire entendre qu'elle était bien plus que toutes celles qu'il avait connues et fréquentées, et surtout qu'il flippait à cette simple pensée. Son sourire s'élargit à sa remarque, tandis qu'une lueur de malice mélangée à de la fierté traversa ses iris. « Je le suis uniquement avec toi... j'espère que tu te sens privilégiée. » Dit-il, d'un ton charmeur, approchant ses lèvres de son cou pour y déposer un rapide baiser. Il adorait jouer avec ses émotions, avec tout ce qu'il pouvait provoquer en elle, ressentant constamment l'envie irrémédiable de percer son âme à chaque fois que ses yeux cherchaient les siens. Elle avait un tempérament de feu, et il aimait penser qu'il était le seul à pouvoir le dompter. Le contraire serait dévastateur pour lui. Parce-que ça signifierait que quelqu'un d'autre était en mesure de l'atteindre, de la faire vibrer, de la toucher comme il pouvait le faire. « Je suis d'accord avec toi. » Il répondit, de la même manière qu'elle avec une mine amusée. Il ne demandait que ça pour être franc, rester avec elle, encore et encore, ne vivre qu'à travers son regard, jusqu'à ce qu'ils finissent par se brûler les ailes puis se déchirer et recommencer la boucle de ce cercle vicieux. Il rit à ses paroles, amusé par sa volonté plutôt extrême de ne l'avoir que pour elle. « J'te trouverais sexy dans n'importe quelle situation. Et puis, peut-être que c'est moi que tu finirais par poignarder en premier. » Dit-il, plissant les yeux comme s'il se demandait s'il devait se méfier d'elle. En vérité, tant que ses mains parcouraient son corps, elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait de lui. Il avait un mal fou à contrôler son désir pour elle, bien qu'il était blessé et qu'il ne devrait certainement pas tenter le diable en faisant des folies avec son corps. Mais quand on avait une femme comme Aelya à côté de soi, c'était clairement plus facile à dire qu'à faire. Parce-qu'il était sans cesse attiré par elle, comme des aimants qui luttaient en vain pour ne pas se rejoindre. « On devrait s'y essayer un jour, je suis sûr que ça nous ferait pas de mal. » Il rétorqua, en parlant des limites qu'ils n'avaient de cesse de franchir. Sa main avait attrapé le drap pour la couvrir, histoire que la simple vue de son corps dénudé ne devienne pas une torture pour lui, même si c'était déjà peine perdue. Il la suivit des yeux lorsqu'elle se leva pour enfiler sa nuisette, soupirant lorsqu'il vit le résultat, se rendant compte que la nuit serait très très très longue pour lui. Il recouvra son visage avec l'oreiller pendant une fraction de seconde, un peu désespéré et surtout très frustré. « C'est plus de la souffrance à ce stade là, c'est de la torture. » Il répondit, ses yeux ne pouvant s'empêcher de la détailler lorsqu'elle revint vers lui et qu'elle vint nicher ses lèvres dans son cou. Il frissonna à ses paroles, à ses gestes, se sentant soudainement trop faible pour lui résister. « Je pensais que t'étais censée m'aider. » Souffla-t-il, à son tour, basculant sur le côté pour se retrouver au-dessus d'elle, s'aidant de ses bras pour retenir son poids et ne pas avoir à forcer sur ses muscles abdominaux encore trop douloureux. Il laissa sa main se frayer un chemin sous sa nuisette, ses doigts caressant chaque centimètre carré de peau qu'ils pouvaient atteindre. « Ça va mieux ta côte ? » Lui demanda-t-il soudainement, soucieux de son état à elle.

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Elle n'avait jamais été aussi à l'aise qu'avec Niels, alors qu'il avait dévasté tout son petit monde, les fondations sur lequel il reposait. Elle s'était découverte de nouvelles sensations, comme si finalement elle commençait tout juste à sortir de sa zone de confort au niveau des sentiments. Aelya commençait doucement à se rendre compte qu'il y avait quelque chose de fort entre eux. C'était ce quelque chose qui activait son rythme cardiaque constamment, qui déclenchait des ouragans de jalousie ou même qui l'aidait à se montrer protectrice et tendre avec lui. Elle n'avait jamais été aussi possessive ni jalouse puisqu'elle se fichait de tout et de tout le monde. Fallait croire que Niels échappait encore une fois à cette règle, comme toutes celles qui la dirigeaient de toute façon. Elle sourit à sa remarque, avant de lui répondre :

- Si y'a que moi qui peut voir à quel point t'es épuisant en réalité, ouais, je me sens super flattée, le taquina-t-elle en se laissant embrasser dans le cou.

Si elle était la seule, ça signifiait que personne ne le connaissait comme elle pouvait le faire, et qu'il était naturel avec elle. Aelya ne jouait aucun jeu, enfin, pas d'autre que celui de la séduction. Quand elle s'ouvrait, c'était pour de vrai. Elle n'était jamais arrivée à dire des mots qu'elle ne pensait pas et elle ne se verrait pas mentir à Niels. La brune savait qu'elle pouvait tout lui dire, les bonnes comme les mauvaises choses et qu'elle pouvait le laisser entrer à l'intérieur d'elle par la même occasion parce qu'il savait réparer ce qui était brisé.

Elle sourit avant de se mordre la lèvre inférieure vis à vis de sa remarque sur un potentiel meurtre qu'elle orchestrerait.

- Qui sait, si ça se trouve je te séduis seulement pour que tu deviennes accro à moi et donc que je puisse plus facilement te tuer par la suite.

Elle s'approcha lentement de lui, réduisant d'autant plus l'espace qu'il y avait entre leurs deux corps avant de planter son regard intense dans le sien.

- Ou peut-être que j'essaye de faire ça parce que je veux plus jamais qu'on s'abandonne et que je veux que tu m'appartiennes pendant le restant de tes jours ? En y repensant, c'est vraiment foutu dans les deux cas.

Elle essayait toujours d'inclure des phrases lourdes de sens au milieu de contexte léger, comme si elle cherchait à noyer le poisson, à rendre l'affection qu'elle avait pour lui moins forte, moins réelle, alors que son coeur était sur le point d'imploser. Dans le lit, alors qu'elle avait jugé bon de rappeler qu'ils n'étaient pas les meilleurs pour respecter les limites, elle haussa les sourcils, amusée, avant de lui répondre :

- Ce serait le plus gros challenge de toute ma vie, je crois.

Elle avait rit au fait qu'il essayait à tout prix de cacher son corps pour ne plus rien éveiller en lui, et si Aelya disait vouloir l'aider, c'était uniquement pour qu'il ne vienne à craquer le premier en réalité. Elle avait vraiment envie de le préserver de sa douleur, mais en même temps, c'était plus fort qu'elle. La brune adorait le tenter et égoïstement, voir qu'il était attiré. Elle ne se lasserait jamais de percevoir le regard qu'il arborait quand il détaillait ses courbes. Aelya avait l'impression de se sentir vivre, d'être unique, alors elle ne pouvait pas arrêter ce jeu.

- Avoue que t'aimes bien ce genre de tortures, ajouta-t-elle avec un sourire malicieux sur les lèvres.

Parce que le désir était une délicieuse souffrance, quelque chose qui avait tendance à amener beaucoup de frustration et en même temps beaucoup de passion. Elle s'était amusée à dévorer son cou, tout en lui soufflant qu'elle était folle de lui, mais c'était réellement un euphémisme. Elle perdait la raison quand elle était avec Niels et il emplissait chaque partie de son esprit, à tel point qu'elle était incapable de penser à quelqu'un d'autre. Aelya se laissa caresser par ses mains, prenant soin de profiter de chaque sensation qu'il provoquait en elle quand il touchait sa peau, comme pour vouloir s'en rappeler dans les détails.

- Ca va mieux, et en partie grâce à toi quand même.

Elle caressa son bras avant qu'une question ne vienne à son esprit.

- Dis, t'as déjà connu une fille qui t'as fait ressentir ce que tu ressens avec moi ?

Elle avait besoin de savoir s'il avait déjà connu ça parce qu'elle se voyait démunie face à ce qu'elle avait à l'intérieur, n'ayant jamais expérimenté ce qu'elle ressentait avec quelqu'un d'autre.

C'était à la fois effrayant et envoûtant. Exactement comme les sensations qu'on pouvait ressentir lorsqu'on plongeait dans l'inconnu. Et c'était le cas de le dire. C'était vraiment l'inconnu pour Niels. Alors, il avançait, à tâtons certes, mais c'était toujours mieux que de reculer. Et c'était étonnant de sa part en vérité. Parce-qu'il aurait certainement du fuir à la minute où il avait senti que tout ça pouvait être dangereux pour lui, à la seconde où il avait compris qu'elle était capable de l'atteindre au plus profond de lui, dans les recoins de son âme. Mais il ne l'avait pas fait. Il avait continué à garder ça pour lui, essayant peut-être de se convaincre que ça n'était qu'une passe, mais la réalité était belle et bien là : il était tombé dans ses filets et il ne pouvait simplement plus en sortir. Quand bien même il le pourrait, il semblerait qu'il n'en avait plus l'envie. Ce qu'il ressentait lorsqu'il était avec elle, ça ne s'apparentait à aucune autre sensation, c'était intense, chaud et exaltant. Et le problème était que c'était surtout agréable. « Tu vois, t'as de la chance finalement. » Dit-il, en la taquinant, préférant se vanter de n'être insupportable qu'avec elle. Et elle avait raison, s'il jouait souvent au con avec elle, c'était parce-qu'il était plus qu'intéressé par ses réactions, ressentant l'envie de voir où est-ce que ça pourrait les mener. Il pouvait être épuisant dans d'autres situations et avec d'autres personnes, mais jamais de la même façon qu'il pouvait l'être avec Aelya. Fallait croire qu'il réservait toujours le meilleur de lui-même pour elle, que ce soit en bien ou en mal. Il pencha un peu la tête sur le côté à ses paroles, continuant de jouer à celui qui se méfiait de ses intentions. « Tes plans fonctionneraient à merveille alors si c'était le cas. En plus, tu sais très bien que je me laisserais faire si t'avais l'intention de m'attacher. » Dit-il, prenant cette voix plus mielleuse, ses yeux tanguant entre ses lèvres et ses yeux lorsqu'elle s'approcha encore un peu plus de lui. « Ouais, on a l'air mal barrés dans tous les cas. » Dit-il, en haussant les épaules, comme si ça ne l'effrayait pas plus que ça et qu'il se faisait à l'idée. Lui, il resterait dans n'importe quelle des situations. Ça serait toujours moins pire que de devoir s'éloigner d'elle de toute façon. Il avait commencé à sérieusement désespérer de voir que son désir comptait lui jouer des tours pendant un bon moment alors qu'il n'était pas en l'état de le consumer. Il se pinça fortement la lèvre en sentant son corps tout près du sien, ne pouvant empêcher sa respiration de perdre son rythme régulier. « J'aurais adoré ça dans d'autres situations, si j'avais pas reçu le poing de Hulk dans les côtes par exemple. » Il dit, s'amusant plus qu'autre chose de son cas. Il avait beau avoir mal, il avait l'impression que ça serait toujours moins douloureux de céder à la tentation plutôt que de devoir se tenir éloigné d'Aelya. D'ailleurs, il ne lui avait pas fallu longtemps pour se retrouver sur elle, suspendu au dessus de son visage, ses lèvres venant caresser les siennes avec envie. Et tandis qu'il s'affairait à effleurer sa peau du bout des doigts, il atteignit son abdomen, ne pouvant s'empêcher de s'inquiéter pour elle. « Tant mieux, même si ça veut dire que je vais devoir te laisser retourner au boulot et que je pourrais plus débarquer à l'improviste chez toi. » Il dit, avec un faible sourire sur les lèvres, pas franchement réjoui à l'idée qu'elle puisse retourner se déhancher au club. Sa question le figea un peu, ses yeux cherchant les siens avant qu'il ne défasse son emprise pour se remettre à côté d'elle, le visage tourné vers le sien. « Je pensais avoir eu des vraies relations avec d'autres filles avant que tu ne débarques. Et en vérité, c'était vraiment rien comparé à ce qu'on a. Tu me fais ressentir des trucs... nouveaux. » Il avoua, un peu hésitant, le regard un brin fuyant en repensant aux autres filles qui avaient rapidement traversé sa vie. « T'as déjà aimé quelqu'un ? » Il lâcha, comme ça, sans se rendre forcément compte de la force des mots qu'il avait employés.

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C'était une connerie de remettre le couvert avec son ex. Parce que s'il y avait eu rupture, c'était forcément pour une raison. Mais Aelya ne voulait pas apprendre de cette erreur, préférant vivre cette relation comme bon lui semblait parce qu'elle avait besoin de Niels, autant qu'elle avait besoin d'oxygène pour vivre. Ils avaient étouffés ensemble, et Aelya avait suffoqué davantage en s'éloignant de lui. Elle aimait à penser qu'il fallait soit qu'elle entame une sorte de sevrage en restant vraiment loin de lui le plus longtemps possible, ou alors, rester avec lui de manière aussi prolongée pour s'accommoder à ces effets et donc y trouver un certain équilibre. Sauf qu'elle était persuadée que prendre ses distances définitivement était peine perdue et que s'habituer à ce qu'il provoquait en elle était aussi impossible. Elle n'était même pas sûre de le vouloir en plus, car elle se complaisait dans cette intensité qui balayait tout sur son passage. C'était eux.

- C'est clair que j'ai de la chance de t'avoir, je vais pas mentir, répondit-elle en souriant en coin.

Malgré les blessures qu'il avait pu lui infliger, elle avait une réelle adoration pour tout ce qu'il apportait dans sa vie. Il y mettait de la couleur, réalisant des mélanges sûrement improbables de sorte à créer des choses qu'elle n'avait jamais connu auparavant mais sa vie était bien moins morne depuis qu'il était là.

- Cool, j'adorerai t'attacher en plus, lança-t-elle d'un air joueur.

Elle hocha la tête à sa remarque qui faisait suite, en effet ils étaient vraiment mal barrés, ne fonctionnant pas comme la plupart des couples mais Aelya n'avait jamais aimé ressembler à tout le monde. Ce qu'elle avait avec Niels était unique.

- Tu passeras ta convalescence avec moi, ça serait peut être pas arrivé si t'avais pas eu ce coup. Justement, je trouve que te concentrer sur des choses agréables c'est une bonne manière de te changer les idées. Sans te faire mal. Parce que je parle juste du fait de regarder mon corps là.

Elle se faisait des illusions, c'était sûrement pour se donner bonne conscience mais évidemment qu'elle aurait passé ces moments avec Niels s'il n'avait pas eu ce coup dans le ventre. Elle le regarda, un petit sourire satisfait sur les lèvres.

- Est ce que je dois comprendre que t'aimais bien l'idée de venir me voir plus souvent et que je vais te manquer ? De toute façon, tu connais mes horaires, tu sais que tu pourras passer comme tu veux et me faire ce que tu veux aussi après le travail, ajouta-t-elle de manière enjoleuse.

Elle s'était laissée envahir par des questions qui lui avaient traversés l'esprit et avait directement décidé de lui en faire part. Elle vit qu'elle l'avait sûrement un peu pris de court, mais son regard le suivit alors qu'il s'était allongé à côté d'elle. Elle sentit son cœur battre à toute vitesse quand elle entendit ses mots.

- T'as jamais eu envie de retourner avec tes exs ? Je suis la première ? Demanda-t-elle curieuse, en caressant sa main tout près d'elle.

Pour le coup, ce fut maintenant lui qui l'avait pris au dépourvu avec une question pour le moins franche.

- Nan, jamais. Je me demande souvent si ça ressemble pas à ce que je ressentirais pour toi. J'ai pas de comparaison parce que toi aussi tu me fais ressentir des trucs que j'ai jamais ressentie. Alors j'en sais rien.

Et là, c'était elle qui fuyait son regard.

- Ce serait con si c'était le cas parce que je veux pas souffrir, avoua-t-elle en baissant les yeux.

Évidemment que n'importe qui se serait enfui en courant devant une relation comme la leur, c'était même le comportement qu'ils auraient tous les deux du adopter. Parce que tout ça était toxique et beaucoup trop malsain pour imaginer que ça marcherait encore entre eux. Mais Niels ne voulait rien savoir, et on pouvait essayer de le convaincre en déballant les meilleurs arguments du monde, il resterait sur ses positions sans hésiter une seule seconde. Il la voulait et dans sa tête, ce n'était même plus concevable de continuer sans elle. Ils avaient bien vu à quel point ils s'étaient sentis misérables et sans vie lorsqu'ils s'étaient éloignés l'un de l'autre ces derniers temps. Niels ne voulait plus de ça, c'était trop dur à endurer, trop lourd à supporter. Et il commençait à comprendre que son absence était aussi malsaine que sa présence. Alors quitte à tomber, il choisissait d'être avec elle, même si les risques de s'effondrer étaient tout aussi importants. Dans tous les cas, ça ferait mal. Mais ça encore, il l'acceptait. Il sourit à son affirmation, satisfait qu'elle puisse se considérer chanceuse de l'avoir dans sa vie. Rien ne pourrait plus gonfler son égo que ce genre de paroles. « Pour une fois qu'on est tous les deux gagnants. » Dit-il, doucement, la regardant de manière plus tendre mais toujours avec ce sourire espiègle. Il s'imagina une seconde attaché, laissé entre les mains expertes de sa belle brune, songeant à une toute autre tournure de situation que celle où elle était censée le tuer. « Quand tu veux. » Il ajouta, ponctuant sa phrase par un rire amusé. Ces deux-là étaient insatiables lorsqu'il s'agissait d'avoir des allusions pas très chrétiennes, fallait dire que ça avait le don d'amuser Niels. C'était dans leur manière de roder autour de l'autre, d'attendre le bon moment pour se jeter tels des prédateurs sur leurs proies. Et pour le coup, Niels jouait les deux rôles quand il s'agissait d'Aelya. « Faut que je te remercie pour ça du coup ? » Il dit, un sourire amusé sur les lèvres. « Mes idées sont toujours très claires quand je te vois, et crois-moi, même si t'es vraiment, vraiment agréable à regarder, c'est frustrant de ne rien pouvoir te faire. » Il ajouta, la détaillant de tout son long, en admiration devant elle comme on regarderait un trésor. Son sourire s'élargit à ses mots, comprenant qu'il aurait toujours le droit de venir chez elle après qu'ils aient tous les deux terminé leur journée de boulot. « J'aimais surtout l'idée de savoir que t'étais pas là-bas, à poil, à danser pour d'autres mecs... Mais oui, tu vas me manquer et ça va être dur de devoir attendre toute la journée pour te retrouver. » Il ajouta, d'une voix plus sincère, son cœur au bord de l'implosion lorsqu'elle finit par reprendre la parole, entamant une conversation beaucoup plus profonde. Il déglutit difficilement, pas très à l'aise devant tous ses questionnements. Il hocha la tête négativement, levant les yeux vers elle lorsqu'il sentit sa main sur la sienne. « Non, ça m'a jamais traversé l'esprit. Une fois que c'était fini, bah c'était fini et on retournait chacun de notre côté. C'est comme ça que les ruptures sont censées se passer... » Répondit-il, venant nouer ses doigts aux siens comme pour lui faire comprendre qu'avec elle, ça ne se passait jamais comme prévu. Parce-que oui, elle était la première qu'il n'arrivait pas à chasser de son esprit. Elle était là, en permanence, en lui, habitant chacune de ses pensées. Il se sentit défaillir à sa réponse, comme si une véritable tempête se déferlait en lui. Puis il fronça les sourcils lorsqu’elle ajouta ces quelques mots. Instantanément, il sentit son cœur se serrer et sa gorge se nouer, laissant planer quelques secondes de silence. « Alors... m'aimer ça rimerait forcément avec souffrir pour toi ? » Demanda-t-il, d'une voix plus détachée dans laquelle on pouvait néanmoins percevoir un peu de peine. « Je comprends. C'est pas comme si j'étais doué pour ça de toute façon. » Il dit, détachant ses doigts des siens avant de se repositionner sur le dos, le regard rivé sur le plafond. Niels savait qu'il pouvait faire mal, c'était ce qu'il avait appris à faire pour se protéger. Même si ça lui crevait le cœur d'y penser, il savait que même s'ils continuaient à être ensemble, Aelya ne serait jamais pleinement heureuse avec un type comme lui.

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i’m gonna love the hell out of you ○ take all the pain that you're going through. I'll bring you heaven if that's what you need ´cause you've always loved the hell out of me.

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