hear you, falling and lonely, cry out: "will you fix me up? will you show me hope?" (freja)

Woody devrait savoir que le regard des autres ne t'intéresse pas. Que ce que les autres pensent de lui ou pensent savoir de lui, tu t'en fous complètement. Tout ce qui t'importe c'est ce que tu lis dans son regard et au plus profond de son âme. Parce qu'avec les années, tu es persuadée de voir le vrai Woody Rutkowski. Persuadée que ce qu'il te montre, c'est ce qu'il y a de plus beau chez lui. Bien sûr, tu as pu voir le pire, aussi. Mais ce qui compte, ce sont tous ces moments passés à deux à être heureux. Simplement heureux. Que ce soit quand vous découvriez le monde, quand vous passiez une nuit ensemble ou encore quand vous faisiez la cuisine et que vous oubliiez la nourriture sur le feu quand l'appel du corps de l'autre était trop puissant. Tous ces moments, ils resteront toujours gravés même si Woody tente de les balayer d'un revers de la main parce qu'il a trop peur d'affronter le futur à tes côtés. « Tu te trompes Woody. Tu te vois comme quelqu'un de mauvais, de méchant et qui ne mérite pas mon attention mais tu as faux sur toute la ligne. Je te vois comme tu es vraiment et pas à travers cette image erronée que tu offres aux autres. Je te vois tel que tu es avec tes qualités et tes défauts. » Parce que si tu te trompes sur l'image que tu as de l'australien, alors l'image qu'il a de toi est totalement faussée aussi. L'image que tu offres aux autres est bien loin de ce que tu es réellement, dans le fond. « On porte tous un masque Woody et je suis juste capable d'ôter le tien comme toi tu es capable d'ôter le mien. » Ajoutes-tu pour qu'il comprenne que même s'il essaie, il ne te fera pas changer d'avis sur sa personne. De ton côté, tu tentes de lui faire prendre conscience que tout n'est pas perdu, qu'il reste de l'espoir malgré qu'il pense le contraire mais Woody est têtu. Tout comme toi. Et surtout, il a tendance à voir le négatif dans chaque situation plutôt que le positif. Mais pour la première fois depuis des mois, tu as l'impression qu'il s'ouvre un peu plus à toi mais surtout à l'espoir. Ou du moins, qu'il a envie d'y croire même juste un peu. Malheureusement, au lieu d'avancer, Woody recule une nouvelle fois. Avec lui ça a toujours été comme ça : un pas en avant, dix en arrière. Et même si c'est usant, tu n'es pas encore arrivée au bout de tes forces. Avec lui, tes forces ont toujours été décuplées. « Du coup tu préfères un rien du tout ? J'te demande pas de partir à l'autre bout du monde chaque mois ou encore de faire des randonnées chaque week-end, Woody... Juste d'imaginer une vie où on prendra les choses comme elles viennent et où on s'adaptera. Comme on l'a toujours fait jusqu'ici. » Parce que même si vous vous êtes souvent déchirés, tous les deux, vous avez toujours réussi à passer au-delà des obstacles et à vous adapter à la vie de l'autre. Que ce soit lorsque Woody était en couple ou non, vous avez toujours su vous retrouver. Mais aujourd'hui vous êtes dans une impasse, tu ne peux qu'être consciente que cet obstacle est bien plus gros que tous ceux que vous avez affrontés jusqu'ici. Tu fermes les yeux quelques instants lorsque l'australien pose son front contre le tien et murmure ces quelques mots qui t'explosent en plein coeur. C'est ce que tu demandais depuis des mois. Juste que Woody te prenne en considération et qu'il cesse de toujours t'écarter. « Merci. C'est tout ce que je te demande. » Dis-tu en fixant son regard brillant d'émotion. Puis, ressentant le besoin de joindre ton corps au sien, tu te blottis dans ses bras, laissant les larmes se déverser sur tes joues. « Tu me manques tellement. J'me sens si seule sans toi. » Ta voix se brise sous le coup de l'émotion, incapable de retenir ta tristesse plus longtemps.

Le regard des autres ne l’intéressait pas tant que ça non plus, Woody, autrement il aurait déjà tout fait pour rattraper son image qui se dégradait au fil de ses respirations. Il se laissait tomber, il laissait tomber tous les autres. Il voyait sa sœur se fatiguer à tenter de le défendre de tous les bords et de tous les côtés, et c’était surtout ça qui lui faisait de la peine : de savoir que certains se battaient pour sa réputation, pour sa personne, alors que ça n’en valait pas le coup. Lui-même ne tentait pas de se sauver. Il ne voulait pas que Freja se réserve le même sort. « J’ai juste l’impression que toi, ton masque, t’es encore capable de l’enlever alors que le mien, il se confond à mon propre visage. » À force de se protéger derrière un mur de glace, son cœur était devenu tout aussi froid. Il ne battait que pour quelques personnes qui se comptaient sur les doigts d’une main. Et ce sont ces personnes-là que Woody désirait protéger de tout mais surtout de lui. Les autres, il s’en balançait, les autres pouvaient souffrir par sa faute ça ne changerait rien à son indifférence. Il voulait seulement éviter d’entraîner avec lui dans sa chute les personnes qui comptaient réellement. Freja la première. Il s’époumonait à le lui faire comprendre, mais elle était son oxygène, c’était en elle qu’il puisait la force de se relever. Il était foutu, dans tous les cas. « Tu dis on s’adaptera mais c’est toi qui devras t’adapter à moi. Y’aura pas de compromis possible, Freja. C’est pas moi qui aurai le contrôle sur ce que je pourrai t’offrir ou non. Et je te connais, je sais que tu as besoin de ces voyages, de ces randonnées, pour te sentir complète. Je le sais parce que je suis pareil. C’est pas ça la vie que t’auras auprès de moi. J’veux que tu comprennes ce que tu dis être prête à sacrifier. » Pour une fois, à travers le dialogue de Woody, on ne retrouvait pas le même refus catégorique, mais seulement cette dissuasion entremêlée à des verbes conjugués au futur. Peut-être, peut-être oui, en avaient-ils un. Un futur à deux. L’australien laissa alors la porte ouverte, son front posé contre celui de la norvégienne, et il ne tenta pas de la refermer. Il laissait la lueur d’espoir qu’était Freja trouver son chemin à travers l’ouverture, un filet de lumière dans sa noirceur. Elle se blottit alors dans ses bras après l’avoir remercié de ne pas complètement lui tourner le dos cette fois. Il passa ses bras autour d’elle et la serra contre lui, les yeux balayant la foule autour même s’ils n’étaient qu’eux deux, à ce moment précis. « Tu me manques aussi, terriblement. » Souffla-t-il, avant de caresser doucement le dos de la jeune femme pour consoler ses émotions relâchées. Ils restèrent ainsi un instant, trop bref, avant que Woody ne se recule, les forçant à se délier. Il sécha ses propres joues, puis celles de la norvégienne, avant de rompre le moment. « Allez. Va savourer ta victoire avec ton équipe. Ça t’arrive rarement. » Lança-t-il avec un léger sourire amusé, une faible lueur d’humour dans le regard. Encore un masque, encore un voile, pour lui cacher à quel point ça lui faisait mal de partir à présent. Pour qu’elle ne voit pas qu’il avait déjà capitulé, que tout ce qu’il voudrait désormais c’était de la retrouver et d’être avec elle comme jamais ils ne l’avaient été auparavant. Il avait perdu. Elle avait gagné.

A force de penser qu'il est un monstre, Woody commence à réellement s'en convaincre et ça te fait mal de faire un tel constat. Tu aimerais tellement qu'il puisse se voir tel que tu le vois, toi. Qu'il puisse voir à quel point il est capable de t'apaiser, de te faire du bien, de te rendre heureuse. Ce côté de sa personnalité, tu aimes penser qu'il n'est réservé qu'à toi et que c'est votre jardin secret à tous les deux. Mais dans le fond, tu ne peux t'empêcher d'en douter. Même si tu sais qu'il t'aime, tu auras toujours cette peur de ne pas être à la hauteur. Un héritage de ton enfance, sans doute. Une enfance bercée par les reproches et les coups, ça ne s'oublie jamais. Et ça vous change, à vie. Ton masque, ça se résume à ça. Un manque de confiance en toi flagrant et des doutes constants. Des doutes que jusqu'ici, Woody était capable d'effacer petit à petit. Mais maintenant qu'il n'est plus là, ils reviennent à la charge encore plus violemment qu'avant. « Il ne tient qu'à toi de voir le bon en toi. Je sais que tu penses être un monstre mais réfléchis à tout ce qu'on a vécu et à quel point tu m'as rendu heureuse. Un monstre n'aurait jamais été capable de faire ça. » Un monstre ne se serait jamais immiscé dans ton esprit pour se faufiler jusqu'à ton coeur. Un coeur barricadé à double-tours, si ce n'est plus, jusqu'ici. « Je suis consciente de ce que je devrai sacrifier, Woody, mais on ne parle pas de demain. On ne sait pas quand arrivera l'échéance mais en attendant, je suis prête à vivre ma meilleure vie à tes côtés. Parce que te perdre serait un sacrifice bien plus gros. Le pire des sacrifices. » Et tu ne pouvais pas être plus sincère. Tu sais ce que tu devras abandonner quand la maladie emportera Woody avec elle mais lorsque ce jour arrivera, tu seras prête. Prête à affronter un obstacle de plus aux côtés de l'homme qui t'a offert le bonheur. Avant lui, tu n'aurais jamais été capable d'aimer et encore moins de te dépasser de cette façon pour un homme. Même s'il n'en a pas conscience, Woody t'a fait mûrir plus que n'importe qui, plus que n'importe quoi. Blottie dans ses bras, tu ressens une pointe de soulagement en entendant que tu manques à l'australien. Pas que tu en doutais, dans le fond, mais ça fait toujours du bien de l'entendre. Surtout maintenant que cette énorme distance persiste entre vous. Une distance que tu espères avoir réduit aujourd'hui avec des paroles qui se veulent plus rassurantes. Trop vite, Woody brise votre étreinte pour te renvoyer à ton équipe et à cette vie que tu subis depuis quelques mois. Une vie qui défile autour de toi mais sans toi. Une vie qui t'emporte avec elle à toute vitesse malgré que tu tentes désespérément de t'accrocher au passé. « Hey ! » Rétorques-tu en feignant une mine boudeuse. « Promets moi de réfléchir à tout ça et de m'appeler, d'accord ? » Ajoutes-tu avec bien trop d'espoir dans le regard. Puis, sachant d'avance que tu n'auras pas une réponse claire, tu retournes auprès de ton équipe qui ne manque pas de t'acclamer une fois à leur hauteur.

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