we are left with a void in our chests we're aching to fill (bessie)

Woody arqua un sourcil alors que Bessie lui proposait de se trouver d’autres passions, puisqu’il semblait tellement convaincu que sans le sport, il deviendrait un monstre de la pire espèce. « Tu m’imagines vraiment en train de faire du scrapbooking ? » Demanda Woody à demi-sérieux. En réalité, mis à part des activités sportives, le trentenaire ne voyait pas ce qu’il pourrait faire. Pour lui, les passions qui ne requéraient pas de bouger, étaient des activités bien inutiles et dénuées de plaisir. Les casse-têtes, les collections de tout genre, le dessin, tout ça. Bessie devait bien se douter que Woody ne pratiquerait jamais ça. Mais si elle avait de meilleures propositions, il était preneur. Pour le moment toutefois, ce qu’il lui demandait c’était surtout de garder le silence à propos de cette lourde révélation. Ils pourraient en parler entre eux, et même là, c’était peu recommandable. Comme cette petite blague déplacée qu’elle s’autorisa à faire. Too soon. Il trouva le moyen d’en rire quand même, Woody. « Tu ne gâches rien du tout. » Lui assura-t-il. Il esquissa un faible sourire attristé alors qu’elle s’autoproclamait veuve de partenaire, pour l’escalade et toutes leurs autres escapades sportives. « D’aussi bien que moi, peut-être pas non, mais tu trouveras, j’en suis sûr. » Il lui adressa un clin d’œil. « On devrait peut-être retourner au bar, les autres vont commencer à se faire des idées … » Il rit. Qu’ils s’en fassent, des idées. Mais c’était une manière de dire qu’ils s’étaient absentés un peu trop longtemps et qu’il faudrait au moins aller leur dire au revoir.

Il arqua un sourcil en entendant Bessie rire face à son commentaire sur le scrapbooking. Lui, sachant que c’était peut-être effectivement les seules activités qui l’attendaient, ne trouvait pas cela très drôle. Pas ce soir. « Eh bien, quand t’auras trouvé, tu me tiendras au courant. » Parce que pour le moment, lui ne pouvait pas penser à quoi que ce soit d’autres qui saurait le garder vivant et vibrant. Il avait besoin de sensations fortes, Woody. De celles que seul un corps en santé pouvait offrir. Il ne répondit rien de plus concernant un potentiel remplaçant. Bessie ne semblait de toute façon pas d’accord avec cette idée, mais il savait bien qu’un jour cela se produirait quand même. Elle, elle n’arrêterait jamais. Lui, si. Et bien trop tôt. Woody, las de parler de sa maladie, proposa de rejoindre les autres au bar. Leur isolement avait assez duré, et il avait envie de pouvoir rentrer chez lui bientôt. Aussi bien aller dire au revoir aux autres rapidement. Le physiothérapeute attrapa la main de son amie, qui l’aida à se relever. Il passa ses mains sur son short pour enlever le sable. Il prit, avec son amie, la direction du bar de la plage. « Merci, Bess. » Et bien sûr, il ne parlait pas du verre qu’elle proposait de lui payer. Il parlait de son écoute, de sa discrétion. De sa présence dans sa vie.

FIN