Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
La routine avait repris ses droits. Je passais mes journées entre m'occuper de ma fille et mes entrainements. Ce n'était pas de tout repos mais j'avais depuis longtemps appris à consilier ma carière prennante et exigeante de danseuse et ma vie de maman même si cela demander effort et organisation. Même si ma fille aurait toujours la priorité. Voilà pourquoi j'étais là, debout devant les grilles de son école en cette fin d'après-midi. C'était important pour moi d'être présente même si cela voulait dire quitter le studio assez tôt pour aller la chercher et passer la soirée avec elle à la maison. Soudain, on ouvrit les grilles et quelques minutes plus tard, un flot continu d'enfant en sortit. Je souris quand je vis le visage d'ange de ma fille courir vers moi. Elle me sauta dans les bras. J'éclatais de rire et la serrer contre moi. " Maman ! " Dit-elle tout contre moi. Je souris et caressais ses beaux cheveux. " Ma princesse. " Dis-je avant de la relâcher pour venir prendre sa main et me dirigeais vers ma voiture. Je tournais la tête vers elle en souriant. " Alors ? C'était bien l'école aujourd'hui ? Qu'est ce que tu as fais ? " Lui demandais-je en serrant sa petite main dans la mienne. " C'était trop bien ! " Commença t-elle, enthousisaste et en ne s'arretant plus de me raconter sa journée. Arrivée à la voiture, je la déverouillais et elle s'installa à l'arrière. Je vérifiais qu'elle avait mis sa ceinture et me glissais derrière le volant. Ivàna continua de me parler durant tout le trajet. L'enfance était vraiment une période bénit, ou tout été nouveau, super et ou l'ont s'enthousiasmer de tout et de rien à la fois. Après un petit trajet, nos arrivâmes chez nous. Je me garais et aidais ensuite ma fille à descendre. On se dirigea vers la porte d'entrer alors que je fouillais dans mon sac à mains à la rechercher de des clefs. J'ouvrais ensuite la porte et ma fille s'y engouffra et partit dans sa chambre posait ses affaires. J'avais vraiment de la chance. Je n'avais jamais eu le moindre problème avec elle. Bien sur elle faisait parfois des caprices comme tout les enfants mais jamais rien d'insurmontable. C'était un ange et elle était mienne. Je lui servis un verre de jus de fruit et m'attelais ensuite à lui préparer des tartines. Quand, ce fut fait, je rangeais le tout avant de l'appeler. " Ivàna ! Ton gouter est prêt. " Lançais-je à voix haute. " J'arrive ! " Entendis-je en réponse. Je souris et l'attendis avec une tasse de thé. Elle arriva et les minutes puis les heures passèrent. J'adorais vraiment ces moments mère-fille. Il était mon bonheur quotidien. Le temps passa et bientôt la soirée arriva. Je proposais alors à ma fille que nous regardions un petit film en mangeant avant qu'elle n'aille se coucher. Elle accepta et on se mit à mettre la table puis à préparer le repas, toutes les deux, ensemble. " Maman, il rentre quand papa ? " Me demanda t-elle avec ses grand yeux me fixant. Ce regard qu'elle me lance me met en colère contre mon mari, contre moi aussi. En colère qu'on ne puisse pas faire les choses mieux, pour elle. Je l'aime, à ma manière, mais nos caractères rendent tout difficile et cela en devient épuisant. J'esquisse un sourire aussi vrai que possible. " Il va rentre tard, mais je lui dirais de venir te réveiller demain matin. Cela te convient ? " Lui proposais-je, ne voulant pas voir la déception sur son visage. Elle sourit, hocha la tête et passa à autre chose. J'en soupirais de soulagement. On passa donc la soirée ensemble. Puis il fut le moment ou Ivàna alla se coucher et après l'avoir bordé, je me retrouvais seule. J'allais m'assoir sur le canapé, mon portable entre les mains. Je tapais rapidement un texto à mon mari, lui ordonnant de s'occuper de sa fille demain matin pour se faire pardonner de son absence. Plus tard, alors qu'il était encore tôt, mon portable sonna. En décrochant, je ne reconnue pas le numéro. " Allô ? " Dis-je, les sourcils froncés, me demandant qui m'appeler.
Assise dans ma voiture, je me demandais un peu ce que je faisais là. L'appel de Donovan m'avait surpris. Cela faisait longtemps depuis cette soirée au bar. Je n'imaginais plus qu'il finisse par m'appeler. Dès que sa voix avait retentit à mes oreilles, j'ai compris qu'il était ivre et que quelque chose n'allait pas. Alors j'avais appeler ma mère pour qu'elle vienne garder ma fille et je m'étais précipité pour le rejoindre. J'avais mis un temps infini à comprendre ou il se trouvait. Ses explications incohérentes ne m'avait pas aidés. Mais j'étais là maintenant. Je quittais ma voiture et 'aventurais à sa recherche jusqu'à ce que j'aperçoive une ombre. Je soupirais de soulagement. " Donovan ? " Dis-je en m'approchant doucement pour ne pas le surprendre même si il avait peut-être entendu la voiture ou mes pas. Quand j'arrivais près de lui, mon soulagement disparu quand je vis ce qu'il avait dans les mai. Une arme. Mon cœur s'emballa. " Donovan, je suis là. " Soufflais-je en m'installant calmement à côté de lui Je n'avais pas peur qu'il me blesse mais peur pour lui.
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Sujet: Re: blurred lines. Mer 10 Oct 2018, 18:13
Donovan essayait de garder la tête hors de l'eau, c'était plus compliqué certains que d'autres, mais avec sa gourde rempli du liquide ambré qu'il buvait tout au long de la journée, il tenait la route aussi bien qu'il le pouvait. Il avait encore mal au crâne de tout l'alcool de la veille qui coulait encore dans ses veines, mais il tentait de faire son travail au mieux. Il s'était arrangé pour ne pas avoir à être trop au bureau, ça lui évitait de croiser ses collègues mais surtout ses supérieurs. La vie continuait.
La journée s'était déroulée sans trop d'encombres, en tout cas pas plus que d'habitude. Toujours les mêmes tâches qu'il répétait insalablement mais surtout d'une manière mécanique. Il ne réfléchissait même plus, il agissait par automatisme. Il n'y avait pas de sonnerie qui indiquait la fin de la journée, mais Donovan quitta le commissariat à 19 heures passées.
Une fois libre, malgré son mal de tête, il décida tout de même d'aller passer sa soirée dans son endroit habituel, c'est-à-dire un bar du centre ville. Il avait pris sa voiture pour s'y rendre, parce qu'il ne comptait pas rentrer à pied, bien que les responsabilités qu'il avait sur les épaules aurait dû lui faire comprendre qu'il valait mieux y aller à pied et appeler un taxi, mais c'était Donovan, on ne pouvait pas lui demander d'être raisonnable, c'était au-delà de son caractère.
Les minutes passaient puis les heures s'écoulaient. Tout comme les verres que le flic descendaient sans même se poser de questions. L'alcool avait toujours été son seul repère dans tout ce bordel qu'était sa vie. La nuit était tombée et Donovan sortit enfin du bar en titubant, mais il était encore assez conscient pour aligner deux pas sans tomber. Il rejoignit sa voiture qu'il avait garer sur le parking et il prit le chemin d'un endroit qu'il aimait beaucoup et où il se sentait libre. Direction la falaise.
Une fois sur place, Donovan descendit de son pick-up et trébucha. Tout en se concentrant pour ne pas tomber, il s'approcha du vide, une bouteille à la main. Prenant place sur un rocher, il joua avec cette même bouteille qu'il descendit comme s'il s'agissait d'eau. Puis, il sortit son arme de service. Il la connaissait par coeur. Bien trop d'ailleurs pour le nombre de fois où il avait songé à l'utiliser pour mettre fin à ses jours. Et ce soir, avec tout l'alcool qui coulait à flot dans ses veines il était incapable de réfléchir correctement. Et c'est d'ailleurs à cet instant qu'il sorta son téléphone et composa un numéro au hasard. Ou peut-être pas tant au hasard que ça. C'était celui de Dina, la jeune femme qu'il avait rencontré dans le même bar où il s'était rendu ce soir. Depuis leur rencontre, il ne l'avait pas recontacté, pourtant ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Cette femme était sublime, c'était le sosie de sa défunte épouse. Et puis, elle avait été si gentille avec lui, mais il ne pouvait pas lui imposer de porter un poids supplémentaire sur ses épaules, surtout après qu'elle lui ai confié qu'elle se sentait mieux auprès de lui, qu'après de son propre mari. C'est peut-être qu'au fond il avait envie que ce soit elle qui soit auprès d'elle. Il avait besoin d'elle mais ne l'avouerait probablement jamais.
Il avait alors donné quelques informations sur l'endroit où il était, mais rien n'était très cohérent dans ses propos. Il raccrocha et attendit la jolie brune qui hantait ses pensées à cet instant précis. Son arme dans sa main droite, il fit claquer la chambre après avoir insérer cinq balles sur les six qui devait initialement s'y trouver. Puis il appuya une première fois. Puis une seconde. Et c'est à ce moment qu'il entendit une voiture puis la douce voix de l'ange qui semblait veiller sur lui.
" - Je ne pensais pas que tu viendrais." répondit-il avec un petit rire tout en gardant le regard rivé sur l'horizon.
Au fond si c'est son numéro qu'il avait composé c'est parce qu'il savait qu'elle viendrait, et c'est de ça dont il avait besoin. Il n'acceptait pas d'avoir de la compagnie, mais la sienne était un réel réconfort. Et il avait besoin de ça pour surmonter cette nouvelle soirée qui s'annonçait longue.
" - Tu veux jouer avec moi ?" fit-il en montrant son arme avec un large sourire aux lèvres.
Alors que je suis dans ma voiture et que je conduis, je m'imagine tout un tas de scénario sur ce que je vais voir en arrivant, sur l'état dans lequel je trouerais Donovan. Au vu de notre conversation au téléphone, je ne m'attendais pas grand chose. J'espérais simplement que je n'arriverais pas trop tard et qu'il n'aurait pas fait une bêtise avant que je ne puisse faire quelque chose. Je crois honnêtement que je ne me le pardonnerais pas. Alors je roulais plus vite que je ne l'aurais normalement fait. Je ne jouais pas non plus les intrépides mais je sentais vraiment une urgence dans toute cette situation. Plus les jours passaient sans nouvelle de lui, plus je me disais qu'il ne m'appellerait jamais en cas de besoin et petit à petit, la vie avait reprit son court. Je ne pouvais clairement bouleverser ma vie en attendant près du téléphone qu'il m'appelle pour lui venir en aide. Ce n'était pas sain, pas normal. Pourtant, ce soir, j'avais tout laisser tomber pour aller le rejoindre, laissant ma fille endormi avec sa grand-mère. Après quelques minutes de trajet qui m'ont parut des heures a cause du stress et de l'inquiétude que je ressentais de ne pas savoir comment il allait. Je me garais alors le plus proche possible de la falaise avant de descendre de ma voiture. En posant le pied par terre, un frisson parcouru mon dos. Je fis quelque pas et l'aperçu enfin. Un soupir de soulagement filtra de mes lèvres alors que je le rejoignais. Je soufflais son prénom pour ne pas lui faire peur et mon sang se glaça quand je vis briller une arme dans sa main. " Je ne pensais pas que tu viendrais." Me répond t-il, gardant toujours son regard perdu dans l'horizon alors que je viens prendre place à ses côtés, essaya de capter son attention. " Je commençais à croire que tu ne m'appellerais jamais. J'te l'avais promis non ? " Dis-je en ne le quittant pas des yeux et en gardant un oeil sur l'arme également. Tout est si calme ici, à cette heure de la journée. C'est trop calme et j'en frisonne.
Ma soirée avait pourtant bien commencer. J'avais passer cette fin de journée avec mon adorable petite fille, rien qu'elle et moi, un bon moment mère-fille, moment que je chérissais plus que tout au monde. Et maintenant je me trouvais sur une falaise avec un quasi inconnu ivre et jouant avec une arme à feu. J'aurais du rester chez moi, auprès de ma fille. Donovan était quelqu'un de déchiré qui refusait de s'en sortir. C'était ce dont je m'étais rendu compte lors de notre soirée au bar. Il ne voulait pas aller mieux, embourbé dans sa culpabilité. Mais d'un autre côté, il m'avait appeler. Cela voulait bien dire quelque chose. Où alors j'étais complètement dingue et je me plantais totalement prenant mes rêves de l'aider pour la réalité. La confusion s'emparait de moi mais au fond, je sais que je n'aurais jamais pu ne pas venir à lui, qu'il m'ai appeler consciemment ou pas. " Tu veux jouer avec moi ? " Me demande t-il alors, désignant larme un sourire sur les lèvres. Je le regarde, glissant une mains mes cheveux. " Nan, je ne veux pas jouer ... Et tu ne devrais pas non plus, pas dans cet état. " Le sermonnais-je comme un enfant avant de secouer la tête. " Qu'est ce que tu fais là Donovan à jouer à la roulette russe ? " Lu demandais-je sérieusement. Je voulais qu'il parle, qu'il me parle, pour désamorcer la bombe à retardement qu'il était. Au moins essayer. " Pourquoi tu m'as appeler ? " Lui demandais-je en le fixant fermement du regard. J'ignorais ou ça nous mènerait, d'autant plus en raison de l'alcool grouillant dans son sang. Je voulais l'aider. Vraiment. Même si il ne le méritait peut-être même pas et que je pourrais finir par le regretter. Je baissais les yeux vers l'arme, mal à l'aise. " Range ton arme ... S'il te plait. " Lui demandais-je. " Si tu veux que je reste, ton flingue s'en va. " Ajoutais-je, je ne sais pas trop pourquoi vu que je ne voyais pas en quoi ma présence changerait quelque chose.
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Sujet: Re: blurred lines. Jeu 18 Oct 2018, 15:33
Comme bien souvent, Donovan avait passé une journée en se contentant de sa routine. Il ne faisait aucun effort pour aller mieux, il n'avait aucune envie d'y parvenir. Peut-être aussi parce qu'il n'avait pas encore trouvé cette personne à qui il ferait assez confiance pour lui confier ses démons les plus dangereux. Et puis, se confier à quelqu'un c'était aussi lui donner la possibilité de le briser d'un seul mouvement. Et il n'avait jamais accepté de laisser cette chance à qui que soit. Sauf visiblement Dina qui en savait déjà beaucoup sur lui, sur son passé et qui tentait désespérément de le remettre sur le droit chemin malgré son caractère de cochon et son entêtement permanent.
Il avait donc appelé la jeune femme un petit peu au secours, mais aussi, et surtout, parce qu'il était bien alcoolisé et qu'il ne maîtrisait plus vraiment ses gestes tout comme ses paroles. Mais Dina était clairement la seule personne qu'il avait envie d'avoir à ses côtés à ce moment là. Allez savoir pourquoi.. Au fond de lui, il savait que s'il y avait une personne sur cette Terre capable de le faire changer, c'était sans doute elle, le sosie de sa défunte épouse. Même s'il ne voudrait pas l'avouer de vive-voix.
Quand il entendit des pas derrière lui, il savait qu'il s'agissait d'elle. Cette femme qu'il avait appelé et qui avait fait le déplacement pour cet homme totalement détruit et irrécupérable. Elle avait tout laissé tomber pour lui. Lui qui se fichait des autres et qui se détruisait un peu plus chaque jour qui passait. Donovan ne bougea pas pour autant quand la brune se place à ses côtés. Même s'il ne prit pas la peine de hocher la tête pour lui signifier qu'il avait bien entendu, il ne pouvait pleinement croire toutes les personnes qui faisaient des promesses. Certaines le faisaient plus sous la contrainte que par réelle envie, et lors de leur première rencontre il lui avait très certainement fait plus pitié qu'autre chose. Il était le genre de mec à qui on peut promette des choses juste pour ne pas le décevoir. Mais Dina avait tenu le sienne et il l'en remercia intérieurement.
Reportant son attention sur son arme, il reprit là où il s'en était arrêté en voyant débarquer celle qu'il avait appelé au secours. Il poussa même le vice jusqu'à lui proposer de "jouer" avec lui. Encore un autre point qu'il prouvait à quel point il était totalement barré et qu'il était tout sauf sain d'esprit. Une autre démonstration qui montrait qu'il n'avait pas peur de la mort et que s'il pouvait provoquer la sienne, il le ferait très certainement.
Il haussa les épaules aux paroles de son interlocutrice. Dans l'état dans lequel il était, il avait l'impression que Dina le grondait comme une mère le ferait avec un enfant, mais il était tellement imprévisible, inconscient et encore tellement d'autres descriptifs que c'en était exaspérant. Mais ce sont les propos de la brune, lorsqu'elle lui demanda pourquoi il l'avait appelé qui interpellait le flic. Il releva la tête vers elle, et Dina pouvait désormais observer son visage, tiré par la fatigue, par les vices auxquels il était habitué, mais surtout, elle pouvait lire la détresse dans ses yeux. Pour finir, il lui obéir et rangea son arme, jamais trop loin si jamais l'envie soudaine lui prenait de l'utiliser pour mettre un terme à tout ce calvaire.
" - J'en sais rien, tu es la seule personne qui ne m'a pas encore abandonné. Tu lui ressembles tellement que j'ai parfois l'impression qu'elle est encore là quand tu es auprès de moi. J'ai la sensation d'être apaisé quand tu es là."
Pour une fois, l'allemand se mettait à nu devant elle, lui prouvant sa bonne foi, et son envie de ne pas commettre l'irréparable malgré son comportement depuis qu'elle était arrivée auprès de lui.
Il finit par m'écouter et rangea son arme. Je respirais mieux, soulagé d'avoir régler l'un des problèmes auquel je faisais face. Je n'avais pas craint pour ma vie même en voyant son état. Etrangement, je savais au fond de moi qu'il ne me ferait aucun mal. C'était lui que j'avais peur qu'il blesse ou pire vu l'état dans lequel il était. Beaucoup de gens m'auraient dit folle de venir à son secours, d'essayer de l'aider, folle de rapplique auprès de lui alors que, pour eux, il n'y avait plus rien a faire pour lui par ce qu'il ne souhaitait de tout façon pas vraiment changer et s'en sortir. Pourtant j'avais répondu à son appel et je savais que je continuerais probablement de le faire si cela se reproduisait. J'étais comme j'étais et on ne me changerait pas. " J'en sais rien, tu es la seule personne qui ne m'a pas encore abandonné. " Me dit-il et cela m'aida à me dire que peut-être, je ne faisais pas tout ça pour rien, que peut-être il finirait par s'en sortir un jour. Je glissais une main dans mes cheveux et esquissais un léger sourire. " Je dois être aussi tordue que toi alors ... " Lançais-je en le regardant. J'avais du mal à comprendre ce que je faisais là alors que j'avais ma fille à la maison, ma petite vie tranquille qui m'attendait. Pourquoi perdre mon temps avec un dépressif alcoolique qui jouait avec une arme à feu ? C'était bien ça le problème, c'était que je ne pensais pas une seule seconde perdre mon temps en étant ici avec lui, sur cette falaise. Et ça me perturbait énormément de m'en rendre compte. Quand je lui avais donner mon numéro et qu'il ne m'appelait pas, j'avais repris ma vie normale et j'avais presque oublier cette improbable soirée au bar ou j'avais une nouvelle fois changer mes plans de soirée pour la passée avec lui. Mais voilà qu'il m'appelle et je replonge dans mes travers. Pauvre conne ... " Tu lui ressembles tellement que j'ai parfois l'impression qu'elle est encore là quand tu es auprès de moi. " Je détourne mon regard de lui pour le poser sur l'horizon noir d'encre qui s'offre devant nous. Voilà une autre raison pour lesquelles je ne devrais pas être là, à ses côtés. Je ressemble trop à son ex. Je suis pas psychologue mais je doute que cela soit saint pour l'un comme pour l'autre qu'on traine ensemble. Mais encore une fois, je désire être là et j'ai le sentiment qu'à ce moment précis, c'est exactement là ou je dois être. Que je le veuille ou non. Que cela soit normal ou non. " J'ai la sensation d'être apaisé quand tu es là." M'avoua t-il, sincère. Je gardais mon regard devant moi, mordillant l'intérieur de ma joue, ne sachant pas quoi faire, ni comment réagir face à cet aveu dont je ne doutais pas, même si c'était totalement improbable.
Les secondes s'égrainent puis ce sont les minutes qui s'écoulent et passent lentement. Le silence s'installe, pesant un peu entre nous deux. Mon regard toujours dans le vide, je tente du mieux que je peux de mettre de l'ordre dans mes pensées actuellement en ébullition alors que je tente de les comprendre. Et c'est loin d'être facile. Je nage en pleine confusion et je ne comprend pas pourquoi. Frustrée et les nerfs à vif, je tourne alors la tête vers lui. " Je ... Je me sens également étrangement bien en ta présence. " Avouais-je avec un léger rire nerveux qui se perd dans la nuit. Je saisis mon visage entre mes mains, perdue. " Et je ne comprend pas pourquoi. " Dis-je, ma voix légèrement étouffée, en secouant la tête. " Ce n'est pas comme si ça me facilité franchement la vie ... " Soufflais-je. Un nouvelle fois, la nuit et le silence reprenne leur droit. L'ambiance est lourde mais pas insupportable. Après tout je suis toujours ici, avec lui. Je glisse une nouvelle fois ma main dans mes longs cheveux bruns. " Tu viens souvent ici ? Ou c'est juste ce soir ? " Lui demandai-je en le regardant. " Ca doit être beau au petit matin ... ou à l'heure d'un coucher de soleil. " Dis-je, ma voix vrillant un peu sur la fin. Je soupirais. " Qu'est ce qu'on fait là Donovan ? Qu'est ce qu'il s'est passé aujourd'hui ? " M'inquiétais-je. J'étais convaincu que ce n'était le premier soir qu'il était bourré depuis notre première rencontre, et pourtant, ce soir il m'avait appeler. Ce soir, il était venu là, avait jouer avec son arme tout en songeant surement à s'en servir. Quelque chose avait surement du rendre cette journée moins supportable que les autres et je ne pouvais rien faire si il ne me parlait pas, même si le faire parler était un véritable défit. Je me rapprochais de lui. " Je suis là, alors parle-moi. " Soufflais-je à ses côtés.
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Sujet: Re: blurred lines. Dim 28 Oct 2018, 12:00
Donovan avait l'impression que Dina était l'ange gardien qui veillait sur lui, comme si elle avait été mise sur son chemin pour lui éviter de commettre l'irréparable. D'abord lors de cette fameuse soirée au bar où ils se sont rencontrés, puis ce soir, des semaines après leur première rencontre, elle était encore là pour lui. Il ne doutait pas qu'elle avait très certainement beaucoup plus intéressant et important à faire, mais elle était ici avec lui, et à ses yeux ça représentait beaucoup de choses, même s'il ne lui en faisait pas part immédiatement.
Sur les mots de la brune, il avait donc rangé son arme. Ce n'était pas comme s'il avait eu le choix, elle l'avait menacé en lui demandant de choisir entre son arme et sa présence, il va de soi que l'une des deux étaient beaucoup plus importante aux yeux de l'allemand que l'autre, et c'est pour ça qu'il lui a obéit. Si seulement elle savait qu'en temps normal il se foutait de l'autorité et qu'il ne suivait jamais les règles, elle serait satisfaite de voir qu'il a obéit sans rien dire. C'était un exploit pour le flic qu'il était devenu.
Ce n'est pas Donovan qui allait la contredire. Elle devait être aussi folle que lui en effet, elle était ici avec cet homme brisé, dépressif, alcoolique et suicidaire plutôt que d'être chez elle, dans son canapé devant son émission favorite. Il y avait tout de même de quoi se poser de sérieuses questions sur le pourquoi elle l'avait rejoins ici. Peut-être parce que s'il passait à l'acte, elle se sentirait coupable de ne pas être intervenue, mais au fond, personne ne pouvait sauver le déchet humain qu'il était devenu. Il avait trop souvent franchi les limites pour que les personnes puissent l'apprécier et partager des choses avec lui. Mais Dina était quand même là ce soir, entre la tranquillité de chez elle et le fardeau de devoir le rejoindre, c'est la deuxième option qu'elle avait choisi. Pourquoi ?
Autant Donovan pouvait devenir un homme violent quand il avait trop bu, mais il pouvait aussi devenir un tout autre homme en parlant sans aucun filtre. Comme si c'était son coeur qui dictait les mots qui sortaient de sa bouche sans même qu'il ne puisse les retenir. Et c'est ce qui venait de se passer. Il venait de lui avouer qu'il se sentait apaisé lorsqu'elle était auprès de lui, déjà parce qu'elle dégageait une certaine aura et puis, elle ressemblait tant au fantôme de sa femme qui le hantait depuis son décès. C'était comme s'il avait la possibilité de la retenir, de ne pas la laisser partir comme il l'avait fait. C'était comme si on lui donnait une seconde chance. Mais Dina n'était pas Miranda. Elle avait sa vie, sa petite fille et il ne faisait pas parti du joli tableau de famille.
" - Je ne sais pas comment ton mari peut te laisser venir ici sans même s'inquiéter pour toi.."
Il se souvenait lors de leur première rencontre qu'elle avait mentionné avec un homme dans sa vie, mais un détail ne lui avait pas échappé, elle avait aussi dit qu'elle était en meilleure compagnie avec lui, plutôt qu'avec son mari. Est-ce que cet homme mesurait la chance qu'il avait d'avoir une femme telle que Dina à ses côtés ? Il faut croire que non, et il aimerait bien le lui faire rentrer dans le crâne avant qu'il ne s'aperçoit qu'il est trop tard.
" - Ouais. Je viens ici quand j'ai besoin de réfléchir, quand j'ai besoin de me retrouver seul et au calme."
Il lui arrivait de venir ici quand il était sobre, mais si on comptait le nombre de fois où il venait ici sobre et bourré, il y venait quand même plus lorsqu'il était bourré. C'était un peu comme son refuge, comme lorsqu'il gamin fugue de chez lui pour aller dans un endroit où il se sent en sécurité. L'endroit où Donovan se sent en sécurité, c'est ici, sur cette falaise qui donne un point de vue non négligeable sur le reste de la ville. Un point de vue calme et apaisant.
" - J'aimerai te dire que ça l'est, mais bien souvent je ne m'en souviens pas le lendemain.."
Ça lui était déjà arrivé de passer sa nuit ici, sur cette falaise à observer l'horizon, comme s'il attendait quelque chose. Ça lui était déjà arrivé de contempler le soleil se coucher sur la ville, lui donnant une teinte orangée comme si tout s'embraisait. Il avait déjà passé des nuits ici, réveillé au petit matin par les premières lueurs du soleil. Mais avouer tout cela à Dina ne ferait que le faire descendre encore un peu plus dans son estime qu'il ne l'était déjà.
Mais bien rapidement, trop d'ailleurs au goût du flic, la discussion reprit un quonotation moins sympa et beaucoup plus sérieuse. Qu'est-ce qu'ils faisaient ici ? Et pourquoi Donovan était encore ivre ? Est-ce qu'il y avait vraiment une raison, outre que depuis huit ans il a l'impression de perdre un peu plus de lui chaque jour qui passe. Tous les soirs il buvait, il s'en sortait parfois mieux que d'autres, mais ce soir il était au fond du trou et il avait besoin qu'on lui tente la main pour en sortir.
" - Je n'y arrive pas Dina. J'essaye tous les jours, mais je n'y arrive pas. Je serai jamais l'homme que j'étais avant qu'elle ne parte. Je vais rester ce déchet humain jusqu'à la fin de mes jours."
Donovan était sincère, beaucoup trop sincère. Il venait de lui livrer ce qu'il avait sur le coeur, ce mal-être quotidien avec lequel il devait avancer. Aller voir le psychologue de la police n'arrangeait rien, il n'avait aucune envie de lui parler de son passé. Avec Dina c'était différent, elle ne l'avait pas jugé, même si en son for intérieur elle ne devait pas s'en priver, mais elle était tout de même à ses côtés quand il en avait le plus besoin.
" - J'ai besoin de toi, j'ai besoin de toi pour avancer."
Donovan reprit sa respiration tout en passant la main dans ses cheveux pour les ébourriffer encore plus qu'ils ne l'étaient déjà.
" - J'ai besoin d'aide et tu es la seule personne qui peut me venir en aide. Tu comprends ?" dit-il en se tournant alors que ses yeux étaient brillants. Des larmes menaçaient de couler et sa voix s'était brisée lorsqu'il avait prononcé cet aveu.
Dina pouvait apercevoir l'homme qui était sous cette carapace qui ne retirait jamais. L'homme qu'il était réellement, celui qui a perdu sa femme et qui nage en pleine mer depuis huit ans, sans aucune bouée de sauvetage.
Cette soirée n'était vraiment pas celle que je m'étais imaginée passer. Me retrouver sur une falaise, avec Donovan bourré après avoir passer le début de soirée avec ma fille. Ouais, ce n'était clairement pas dans mes plans. Mais j'avais répondu à son appel et j'étais heureuse de l'avoir fait. Quoi que j'en dise, j'étais plutôt bien à discuter avec lui. Cela devait en dire aussi long sur lui que sur moi. " Je ne sais pas comment ton mari peut te laisser venir ici sans même s'inquiéter pour toi... " Je hausse les épaules en évitant son regard. Ses paroles me touchent avec surprise. Je le sens sincère. Il se soucis de moi comme je me soucis de lui. Peut-être à des degrés différent mais même avec tout l'alcool qu'il a bu, je sens pourtant que ce n'est pas une divagation de sa part. " Il ne sait pas que je suis là. Il n'était pas à la maison quand tu as appelé. Il était encore entrain de faire je ne sais quoi pour son boulot quand je suis partie ... " Lui racontais-je alors avec amertume. Cela ne le regardait probablement pas le moins du monde mais je sentais le besoin de me confier à lui, même si il n'était peut-être pas franchement la meilleure oreille qui soit à cet instant précit. Je n'étais pas idiote. Je savais bien que la relation que j'avais avec mon mari n'était pas normale, peut-être qu'elle n'était même pas saine à bien y réfléchir. Mais nous avions une fille ensemble et je sais que ça comptait pour l'un comme pour l'autre. Pourtant, en entendant Donovan, je ne pu m'empêcher de me dire que je valais mieux que ça, que je méritais mieux que cette relation dans laquelle je me sentais parfois prise au piège même si elle m'avait donné le plus beau des cadeaux qui soit : ma fille. Je soupirais. " C'est compliqué. " Avouais-je à mi-voix. Il n'y avait pas grand chose d'autre à dire. Je lui demandais ensuite si il venait souvent ici, sur cette falaise. " Ouais. Je viens ici quand j'ai besoin de réfléchir, quand j'ai besoin de me retrouver seul et au calme. " Je souris légèrement et j'acquiesce. " Oui, ça m'a l'air d'être l'endroit parfait pour ça. " Avouais-je. Même si j'ignore si être là à cette heure était une bonne idée. Cela devait être vraiment beau au lever ou au coucher du soleil avec la ville à nos pieds. " J'aimerai te dire que ça l'est, mais bien souvent je ne m'en souviens pas le lendemain.. " Je le regarde, un peu amusée. " C'est dommage ! Tu manques surement quelque chose. La prochaine fois, viens ici avant d'aller voir tes bouteilles ... " Lui dis-je, sur un ton de remontrance mais saupoudrant le tout avec un sourire qui ferait passer le tout.
Après un moment, le ton de la discussion changea. J'avais besoin de savoir pourquoi on était là, de comprendre ce qu'il s'était passé pour qu'aujourd'hui il m'appelle alors que cela ne devait pas être la première journée difficile qu'il vivait depuis notre soirée au bar. " Je n'y arrive pas Dina. J'essaye tous les jours, mais je n'y arrive pas. Je serai jamais l'homme que j'étais avant qu'elle ne parte. Je vais rester ce déchet humain jusqu'à la fin de mes jours. " Mon coeur se serra brutalement en l'entendant parler comme ça et le voyant se livrer autant à moi. Moi, cette quasi inconnue qui ressemblait à sa Miranda. Je me rapprochais de lui. Je commençais à tendre la main pour saisir son bras avant de la laisser retomber, ne sachant pas comment il réagirait et si c'était une bonne chose. Je le regardais, mes yeux s'embuant face à cette douleur que je sentais transparaitre de tout son être. " Je ... " Commençais-je. " Tu n'es pas un déchet humain. Tu es simplement un homme qui souffre. " Lui dis-je, cherchant les mots pour l'atteindre, pour l'apaiser. " Donovan ... Tu ne pourras jamais plus être le même qu'avant. Il faut que tu accepte déjà ça avant de pouvoir avancer ... Tu l'a perdue et ça t'a changé, ça a tout changer. Mais ça ne veut pas dire que tout est fini, que tu n'as plus rien à offrir ou à vivre. Quand on perd quelqu'un dont on était aussi proche, on est perdu et démuni. Il faut simplement que tu découvres qui tu es sans elle, même si c'est difficile. Et je ne crois pas que tu ne sois rien. Je doute que Miranda soit tombé amoureuse de toi juste pour ta belle gueule. Et je ne suis certainement pas là par ce que tu n'es rien. " Achevais-je ma tirade, ma voix tremblante de temps en temps, sans l'avoir quitter des yeux une seule seconde. " J'ai besoin de toi, j'ai besoin de toi pour avancer. " Je fermais les yeux pour m'empêcher de pleurer. Ses paroles résonnaient en moi comme un déchirant cri du coeur. J'ignorais pourquoi c'était tombé sur moi, pourquoi je m'investissais autant, mais j'étais là et je ne comptais pas l'abandonner. Il prit une bouffée d'air et ébouriffa ses cheveux encore plus qu'il ne l'était déjà, ce qui donnait un résultat plutôt étrange mais ça lui allait bien. " J'ai besoin d'aide et tu es la seule personne qui peut me venir en aide. Tu comprends ? " Dit-il, sa voix se brisant sur la fin. Il tourna le regard vers moi et ses yeux aussi étaient embuaient de larmes alors que les miennes coulaient légèrement sur mes joues. J'avais échouée à les retenir. Comment faire quand quelqu'un ne cesse de dire combien il a besoin de vous aussi dingue que ça paraisse ? Comment rester de marbre ? J'en étais incapable. Je tendis le bras et cette fois, je tiens bon et me saisis de sa main. Mes yeux trouvèrent les siens. " Je suis là d'accord ? Je suis là et je le serais tant que tu auras besoin de moi. Ce que je t'ai dis au bar reste vrai. Je sais que c'est étrange comme situation, qu'on ne se connaît pas vraiment mais tu peux avoir confiance en moi. " Lui assurais-je, droit dans les yeux. Je glissais ma main sur sa joue. " Je te promet de t'aider, du mieux que je peux. Mais je ne peux pas me battre toute seule pour toi, tu dois aussi être prêt ... D'accord ? " Ajoutais-je. Je ne pouvais pas l'aider si il n'y mettait pas du siens aussi. Je ne faisais pas de miracle. Je n'étais pas psychologue ! Mais je respecterais ma promesse de l'aider.
Invité
Sujet: Re: blurred lines. Mar 30 Oct 2018, 20:44
Derrière les mots de l'homme ivre se cachait une certaine inquiétude. Comment un homme, un tant soit peu sain d'esprit pouvait laisser sa femme sortir le soir ? La moindre des choses aurait été de l'accompagner, même si Dina lui aurait sans doute demandé de rester au niveau de la voiture, mais Donovan lui, n'aurait jamais laissé sa femme partir le soir, sans s'assurer qu'elle ne serait pas seule. Entre le désir de protéger cette femme qui n'était sienne, il était aussi tiraillé par les agissements de cet inconnu qui lui faisait office de mari. Un mauvais mari. Personne n'est parfait, Donovan en était un exemple, mais il y a des choses qui sont naturelles, comme s'assurer que sa femme va bien, à moins qu'il n'en éprouve aucune envie et qu'il trouve quelque chose de plus important à faire que de se préoccuper de cette merveille qu'il a épousé.
D'après les premiers mots de Dina, il s'apprêtait à s'excuser, mais lorsqu'elle poursuivit, laissant entendre qu'il préférait le travail à sa femme, l'allemand vouait encore plus de colère envers cet homme qui n'avait aucune conscience de la chance qu'il détenait. Peut-être qu'il s'apprêtait à avoir des mots durs à l'encontre de la brune, mais ceux-là n'étaient que dans l'unique but de lui montrer qu'il disait cela dans son intérêt à elle.
" - S'il n'est pas capable de faire de sa femme et sa femme une priorité, c'est probablement qu'il n'a que peu d'affection à ton égard. N'importe quel homme un peu censé qui aurait un tant soit peu de sentiments à ton égard, ne serait pas au travail à une heure pareille. Tu mérites mieux Dina, et tu le sais. Je pense que tu agis comme ça simplement pour ta fille, et c'est tout à ton honneur, mais tu mérites aussi d'être heureuse et si tu prends la décision de tout quitter, elle t'en sera reconnaissante tôt ou tard."
Pourquoi prenait-il tout cela autant à coeur ? Pourquoi s'inquiétait-il pour cette femme qu'il ne connaissait pas ? Pourquoi était-il prêt à tout pour la savoir heureuse ? Peut-être parce qu'au fond, son seul désir c'était de la savoir heureuse, de savoir qu'elle avait enfin eu ce qu'elle méritait vraiment, et pas un homme qui se contentait de s'inquiéter pour elle lorsqu'il avait le temps.
Un sourire traversa son visage lorsque la jeune femme lui dit de venir ici avant d'avoir bu la prochaine fois. Elle avait très certainement raison. Le paysage était magnifique, il le savait puisqu'il était déjà venu ici lorsqu'il était sombre, mais la plupart du temps ce n'était pas le cas. Un jour, il viendrait ici en repensant aux paroles de la brune, et à ce moment là, il sera sombre. Il prendra le temps d'admirer le paysage qui s'offre à lui, et le lendemain il se félicitera de se souvenir d'un tel spectacle.
Une fois qu'ils avaient pu avoir une discussion un peu plus légère, Donovan fini par dire ce qu'il avait sur le coeur. Tout Ce qu'il avait sur le coeur. Cette impression d'être constamment un bon à rien, de faillir dans tout ce qu'il aurait dû faire, et ce, depuis de nombreuses années. Il en souffert énormément aujourd'hui, presque autant que du décès de sa femme. Peut-être que si la situation avait été différente, aujourd'hui il aurait réussi à se relever, mais plutôt que d'essayer, il avait préféré opter pour la facilité et avait sombré dans la drogue et l'alcool pour oublier cette brûlure qu'il connaît si bien au fond de lui.
Avant de rencontrer Miranda, Donovan n'avait jamais eu confiance en lui, il avait toujours songé qu'il n'était pas le genre d'homme qu'une femme peut vouloir dans sa vie au quotidien. Elle lui avait prouvé le contraire, et maintenant qu'elle n'était plus là c'est comme si on lui avait arraché tout ses repères, c'était ça le plus dur à accepter. Est-ce qu'il était capable d'accepter la mort de sa femme et celle de son enfant qu'il n'a jamais pu connaître ? Psychologiquement, c'était certain que ce genre de traumatisme restera à jamais gravé dans son esprit. Maintenant, avait-il envie de tourner la page ? La vérité c'est qu'il avait peur de l'oublier, peur d'oublier son visage, le son qu'elle faisait lorsqu'elle rigolait. C'est toutes ces petites choses insignifiantes qu'il avait peur que son esprit occulte s'il décidait d'aller de l'avant. Quoiqu'il en soit, il ne pourra jamais le faire seul, c'est certain. Il y a déjà huit ans qu'il erre ainsi, il était peut-être temps de se reprendre en main
Lors de son discours, Dina avait pris soin de ne jamais le quitter des yeux. Dans ceux-ci il pouvait y lire toute la sincérité de ses propos et surtout, la promesse silencieuse qu'elle resterait auprès de lui tant qu'il en aura besoin. Ça faisait tellement longtemps que quelqu'un ne l'avait plus regardé de la sorte. Encore moins une femme. En temps normal, il lisait de la pitié, et il refusait que quelqu'un est pitié de lui. Il n'en voulait pas. En remarquant l'effet de ses paroles sur la jolie brune, il s'en voulait. Il était tellement mal dans sa peau qu'il n avait même pas remarqué qu'elle pleurait. Instinctivement, il passa son pouce sur sa joue afin de recueillir ses larmes. Une parole silencieuse pour lui demander de ne pas se mettre dans de tels états pour lui. C'était la première fois qu'il se mettait à nu de la sorte. Cela faisait huit ans qu'il avait tu tout ce qu'il venait de dire ce soir, et même s'il avait de l'alcool dans son sang, il était bel et bien conscient de ce qu'il disait.
" - Avant elle, j'étais un gars paumé. Alors oui, je n'étais ni alcoolique, ni dépressif et ni suicidaire, mais c'est elle qui m'a guidé, qui m'a donné une raison de me lever le matin avec le sourire. J'étais heureux, je ne l'avais jamais vraiment été jusqu'à présent. Mais cette rencontre m'a changé, comme elle change n'importe quel homme quand il rencontre la femme de sa vie. Voilà pourquoi j'ai peur de tomber encore plus bas que ce que j'étais avant qu'elle ne débarque dans ma vie.."
Soudain, le contact de la peau chaude de la brune sur sa joue le fit frissonner. Il ne faisait pas froid dehors, mais c'est le genre de contact qu'il s'était interdit depuis Miranda. Il faut dire qu'il n'était pas d'un naturel très démonstratif non plus. Mais ce contact lui faisait un bien fou, à tel point qu'il ferma les yeux pour le savourer aussi longtemps que Dina laissera sa main sur sa joue. Donovan avait envie de lui dire de continuer, de ne jamais s'arrêter, mais elle était mariée, et même si son mari semblait être un beau connard, il n'avait pas le droit de jouer sur ce terrain là. Ce n'est pas l'envie qui lui manquait pour autant.
Les yeux rivés sur la main de Dina dans la sienne, il joua avec ses doigts comme pour profiter de cet instant, qui il le savait, ne se reproduirait pas d'aussitôt. Peut-être même jamais. Il hocha la tête dans un premier temps avant de se rendre compte qu'il devait fournir une réponse orale.
" - Oui.. Mais.. Je ne suis pas certain d'y arriver.. La seule chose pour laquelle je me suis battu jusqu'à maintenant, c'est pour les retrouver. Je ne me suis jamais battu pour moi, pour sortir de tout ça.." fit-il en désignant à tour de rôle la bouteille posée à ses côtés ainsi que son arme qu'il avait rangé.
C'était bizarre de parler de ma relation avec mon mari avec un autre homme. D'autant que Donovan semblait avoir un avis bien trancher sur la question. Mais comme chaque relation, les choses étaient compliqué. Je n'étais pas seule. Nous avions une fille ensemble et chacune de nos décisions avaient des conséquences sur elle. " S'il n'est pas capable de faire de sa femme et sa fille une priorité, c'est probablement qu'il n'a que peu d'affection à ton égard. N'importe quel homme un peu censé qui aurait un tant soit peu de sentiments à ton égard, ne serait pas au travail à une heure pareille. Tu mérites mieux Dina, et tu le sais. Je pense que tu agis comme ça simplement pour ta fille, et c'est tout à ton honneur, mais tu mérites aussi d'être heureuse et si tu prends la décision de tout quitter, elle t'en sera reconnaissante tôt ou tard. " Me dit-il, ayant des mots durs. Ses paroles me firent l'effet d'une claque, d'une douche froide. Sur le coup, je fus vraiment irrité qu'il s'autorise à émettre un avis sur ma relation de couple mais je dû me rendre à l'évidence qu'il avait raison, d'un bout à l'autre. Et peut-être que c'était ça qui me perturbé autant. Je glissais une main sur mon visage. " Tu as raison. Je sais que tu as raison. Je mérite mieux mais ce n'est pas aussi simple que ça et tu le sais. " Lui dis-je, un peu butée, même si j'entendais encore et encore ses paroles dans ma tête. Donovan semblait avoir été mis sur mon chemin pour remettre en question toute mon existence, tout mes choix. Depuis que je l'avais rencontrée, j'étais différente. Et si ce n'était peut-être pas visible pour tous le monde, moi je le ressentais, moi je me sentais différente, à me poser tout à tas de question sur ma vie et les choix que j'avais fais. Donovan ne s'en rendait peut-être même pas compte et moi-même j'ignorais pourquoi ça me perturber autant.
Donovan s'ouvrit ensuite à moi comme jamais, l'alcool qu'il avait bu l'aidant surement à ce confier. Ses paroles, remplit de sincérité, me touchèrent énormément et me donnèrent encore plus le sentiment que j'étais à ma place à ses côtés, à être là pour l'aider de mon mieux et que j'avais raison de croire que quelque part sous la surface du visage qu'il montrait à tout le monde, il y avait un homme bien, un homme qui méritait d'être heureux. J'essayais, mes yeux dans les siens, de le rassurer, de lui parler aussi honnêtement qu'il l'avait fait. Je n'avais pas . A mes yeux il était loin de n'être rien de plus qu'un déchet. Il était simplement perdu. Il fallait qu'il se retrouve, sans Miranda à ses cotés, qu'il découvre qui il était sans elle, même si c'était difficile et que c'était triste qu'il doive s'y résoudre. Il ne pourrait pas avancer sans ça. " Avant elle, j'étais un gars paumé. Alors oui, je n'étais ni alcoolique, ni dépressif et ni suicidaire, mais c'est elle qui m'a guidé, qui m'a donné une raison de me lever le matin avec le sourire. J'étais heureux, je ne l'avais jamais vraiment été jusqu'à présent. Mais cette rencontre m'a changé, comme elle change n'importe quel homme quand il rencontre la femme de sa vie. Voilà pourquoi j'ai peur de tomber encore plus bas que ce que j'étais avant qu'elle ne débarque dans ma vie.. " Je l'écoutais, n'en perdant pas une miette, contente qu'il se sente assez en confiance avec moi pour pouvoir tout me dire et pour me parler franchement, quitte à me montrer chacune de ses failles, ce qui ne devait pas être aisé pour un homme comme lui. " Je comprend que tu es peur. C'est normal mais même sans elle, celui que tu es devenu grâce à elle n'a pas disparu en un claquement de doigts. Cet homme est toujours là, quelque part. J'en suis certaine. Je ne sais pas comment t'expliquer ..." Dis-je, ne trouvant plus les bons mots pour m'exprimer. Je ris légèrement. " Je ne suis même pas sur que ce que je dis soit compréhensible. " Avouais-je en secouant la tête avant de prendre quelques secondes mon visage dans mes mains. " J'aimerais seulement que tu te sente mieux, que tu puisse atténuer la douleur que tu ressens pour que tu puisse vivre à nouveau, vraiment. Et pas seulement survivre, jour après jour. " Lui avouais-je en relevant la tête vers lui.
Donovan me bouleversé. Son histoire, sa douleur. Voir les larmes coulaient sur sa joue me crevèrent le coeur et je ne pu qu'être la pour lui, glissant ma main sur sa joue pour chasser ses larmes alors que les miennes coulaient encore. Il frissonna et je crus que j'étais aller trop loin mais il ne chercha pas à me repousser et ferma même les yeux. Je lui assurais que je serais là pour lui, que je l'aiderais de mon mieux même si je n'avais pas toutes les réponses. La promesse que je lui avais faite au bar tenait toujours. Seulement j'allais avoir besoin de lui. Je ne pouvais pas me battre toute seule pour chasser les ténèbres de son coeur. Il fallait qu'il m'aide, qu'il soit prêt à se battre avec moi. J'aurais beau me donner à fond, si il ne m'aidait pas, nous n'avancerions pas. Je pris sa main dans la mienne, pour qu'il sente que j'étais là, que toutes mes paroles n'étaient pas vaines. Ma main dans la sienne, il joua presque distraitement avec mes doigts, gardant le silence. " Oui.. Mais.. Je ne suis pas certain d'y arriver.. La seule chose pour laquelle je me suis battu jusqu'à maintenant, c'est pour les retrouver. Je ne me suis jamais battu pour moi, pour sortir de tout ça.." Finit-il par me répondre au bout d'un moment en désignant la bouteille et son arme près de lui. " Je sais ... " Soufflais-je. Je serrais sa main en essayant de capter encore son regard. " Mais il est temps. Il est temps que tu commences à te battre et à vivre pour toi. Tu ne peux pas continuer comme ça indéfiniment, et tu le sais. " Expliquais-je en sondant son regard. " Ca ne se fera pas en un jour. Tu vas essayer, échouer puis réessayer et échouer encore. Mais ce qui compte c'est que tu essaie, que tu fasse de ton mieux et un jour, tu te rendra compte que ça deviens plus facile. " Continuais-je toujours concentré sur lui. " Il faut que tu te donne la chance d'avancer. Tu n'es plus seul. Je suis là moi et je ne vais nulle part. " Lui redis-je une nouvelle fois pour que le message passe. J'esquissais un sourire avant de détourner le regard, sentant mon coeur s'emballer un peu trop.
Invité
Sujet: Re: blurred lines. Jeu 08 Nov 2018, 23:05
Donovan était bien conscient qu'il s'immiscait dans la vie de la demoiselle, et qu'il ne devrait pas le faire, mais la savoir malheureusement avec cet homme qui était son mari le rendait survolté. Comment un homme pouvait-il ne pas se rendre compte de la chance d'avoir une femme pareille à ses côtés ? L'allemand aurait tout donné pour avoir sa femme à ses côtés et la protéger jusqu'à la fin de ses jours, mais il n'en avait pas eu l'occasion. Cependant, Dina semblait plus que réticente par rapport aux propos du policier, il y avait de quoi, il avait visé juste, et c'était sans doute ça qui la déstabilisait plus que tout le reste. C'est ce qu'elle vient lui confirmer ce qu'il pensait.
Ce n'était pas si simple que ça et il le savait. Il avait compris que tout ceci n'avait rien de simple au premier abord, en revanche, il ne connaissait pas l'étendue de cette relation. Depuis combien de temps était-elle malheureuse ? Était-elle ainsi depuis son mariage ? Avait-elle peur de quitter son mari suite à des représailles ? Donovan aurait voulu être là, auprès d'elle, la soutenir, l'épauler et lui montrer son soutien à sa manière, mais il ne faisait pas parti de sa vie et n'en ferait probablement jamais parti.
L'alcool qu'il avait ingurgité avait aidé à se dévoiler, à entrevoir l'homme qu'il y avait sous sa carapace. L'homme brisé et torturé qu'il était, et non pas seulement l'ours qu'il voulait paraître aux yeux des autres. C'était bien plus simple de passer pour le connard de service plutôt que de devoir expliquer pourquoi il était ainsi. Il avait toujours choisi la facilité, en commençant par l'alcool et la drogue, puis, il s'était réfugié dans son travail pour mettre un terme à toute cette souffrance qui brûlait dans son être depuis la mort de Miranda. Il se livra sur son passé, sur ce qu'il avait été avant sa rencontre avec sa femme. Il n'était qu'un garçon paumé, c'est elle qui l'avait remis sur la route, sur le chemin duquel il avait dévié quand il l'avait perdu.
" - Tu penses sérieusement qu'un jour je pourrai vivre en étant heureux ? Je n'ai jamais songé à l'être après le drame.."
Il s'était résigné à ne plus être heureux, à faire une croix sur ce que pouvait être le bonheur. Il ne l'envisageait pas sans la femme de sa vie, celle qui avait dit oui pour passer le restant de ses jours auprès de lui.
" - Mais je comprends ce que tu dis, c'est juste que cet homme que j'ai été, c'est comme si mon cerveau avait tout occulté. Comme si je n'avais pas de possibilité de me souvenir de celui que j'ai été."
Comme s'il était voué à terminer ses jours seul, malheureux avec pour seule compagnie ses bouteilles d'alcool au fond de sa caravane. Tout semblait indiquer qu'il ne s'en sortirait jamais, qu'il resterait à tout jamais dans cette spirale infernale. Et au fond, il le méritait probablement.
En sentant la main de Dina sur sa joue, il ferma les yeux dans un premier temps pour se délecter de ce contact, et lorsque ce ne fut plus assez pour lui, il posa sa main sur la sienne. Il sentit alors sa peau douce qui contrastait avec la sienne, qui était rugueuse et dont il ne prenait absolument pas soin. Il avait besoin de ce contact, ça faisait trop longtemps qu'il n'avait plus ressenti cette chaleur en lui, comme si Dina avait réussi à insuffler en lui un souffle de vie. Même un minuscule. Il avait oublié ce que ça faisait de se sentir vivant.
La main de la jeune femme dans la sienne, il joua avec ses doigts pour pouvoir s'occuper l'esprit tandis qu'il cherchait ses mots.
" - Je le sais oui, mais c'était beaucoup plus simple d'accéder à tout ça plutôt que de me battre pour en sortir. J'ai toujours choisi la facilité, parce que c'était ce qu'il y avait de plus accessible, j'ai pas eu le courage d'aller plus loin que ça."
Il posa son regard sur la jeune femme afin de capter ses yeux, puis, un sourire se dessina sur ses lèvres.
" - Si j'y arrive, si j'avance, promets-moi de faire changer les choses avec ton mari. Je veux que tu sois heureuse, et tu ne sembles pas l'être avec cet homme malgré qu'il soit le père de ta fille. Réfléchis-y s'il te plait.." finit-il par déclarer en serrant la main de Dina un peu plus fort dans la sienne, comme s'il craignait qu'elle ne s'échappe.
Il ne voulait qu'elle parte, il voulait la garder auprès de lui. Quelle vision utopique ! Un mec comme lui ne mérite pas une femme comme elle, c'est certain. C'est encore un coup de la vie. On lui faire un mirage devant les yeux, à lui d'y résister.
Je voyais bien dans l'état dans lequel il était et ça me briser le coeur. Encore et encore, à chaque fois un peu plus. Je n'y pouvais rien et j'aurais certainement dû m'éloigner, mais je restais là, avec lui, n'ayant aucune envie de partir. Il méritait d'être heureux. Il méritait d'avoir une nouvelle chance dans la vie. Il devait simplement s'en donner la chance. La chance de panser ses plaies. Il aurait toujours des cicatrices, mais elles ne lui feraient plus autant mal. Donovan se livra a moi et c'était une petite victoire pour moi, un grand pas sur le bon chemin pour lui, j'en été convaincue. " Tu penses sérieusement qu'un jour je pourrai vivre en étant heureux ? Je n'ai jamais songé à l'être après le drame.. " Me demande t-il comme si cette idée était la plus insensé au monde, comme si j'étais folle de ne serais-ce que l'envisager. Je le regarde, un sourire chaleureux sur mes lèvres. " Bien-sûr que je le pense ! Tu as vécue quelque chose de difficile, un drame mais la vie continue et avec elle les petites touches de bonheur quotidienne. Tu dois seulement être prêt à les voir. " Lui assurais-je, sur de moi, sur de mes paroles. Mais je n'étais certainement pas entrain de dire que cela était facile, que cela se faisait du jour au lendemain. Bien sur que cela prenait du temps de se relever de la perte d'un être cher mais ce n'était pas impossible. Retrouver le bonheur été possible, il fallait seulement comprendre que les choses ne seraient plus les mêmes et se retrouver soi-même. " Tu sais, perdre quelqu'un c'est dur, mais chaque jours des tonnes de gens font fassent à la même douleur que toi. Chaque jour aussi, des tonnes de personne ayant perdu quelqu'un se lève et décide qu'aujourd'hui, c'est fini, qu'aujourd'hui, ils vont aller bien et que la vie reprend son court. " Lui dis-je, me perdant dans mes pensées. Je parlais et parlais, sans même savoir si il comprenait ce que je voulais dire ou si j'avais totalement l'air d'une folle. " Mais je comprends ce que tu dis, c'est juste que cet homme que j'ai été, c'est comme si mon cerveau avait tout occulté. Comme si je n'avais pas de possibilité de me souvenir de celui que j'ai été. " Je l'écoutais, toujours avec attention. Je n'aurais jamais cru avoir une discussion à coeur ouvert avec lui ce soir mais j'appréciais énormément même si je devais surement un peu profiter qu'il est le verbe facile une fois ivre. Je fus soulagée qu'il ne me prenne pas pour une folle avec mes explications. " Je comprend et c'est normal après ce que tu as enduré. C'est un moyen de te protéger de la peine, de la tristesse, comme l'alcool. Mais crois-moi, cet homme, il est toujours là. " Soufflais-je en venant déposer doucement la paume de ma main sur son torse, à l'endroit du coeur.
Je lui expliquais, ma main dans la sienne, qu'il était grand temps qu'il pense à lui, qu'il reprenne sa vie en main. Il ne pouvait plus se contenter de survivre en avalant des litres d'alcool chaque jours, ça finirait par le tuer. Il pouvait compter sur moi, je serai là pour l'aider. Il joua avec les doigts de ma main avant de me répondre." Je le sais oui, mais c'était beaucoup plus simple d'accéder à tout ça plutôt que de me battre pour en sortir. J'ai toujours choisi la facilité, parce que c'était ce qu'il y avait de plus accessible, j'ai pas eu le courage d'aller plus loin que ça. " Me dit-il avant de planter son intense regard dans le miens. " Tu n'a pas à t'en vouloir. Tu as fais ce que tu pensais qu'il fallait faire pour surmonter tout ça. Personne ne te blâme pour ça. Il faut simplement maintenant que tu passes à l'étape suivante et je crois que tu le sais aussi bien que moi. C'est impossible que tu te satisfasses de ta vie actuelle ... " Lui dis-je, cherchant à faire naitre un déclic chez lui. Je le sentais, l'homme qu'il pourrait être. Il était là, à la surface. Mais les barreaux que représentaient le deuil, la peine, la culpabilité, l'empêchait de s'évader et je comptais bien les faire sautés. Un sourire s'afficha sur ses lèvres alors que ses yeux étaient toujours dans les miens. " Si j'y arrive, si j'avance, promets-moi de faire changer les choses avec ton mari. Je veux que tu sois heureuse, et tu ne sembles pas l'être avec cet homme malgré qu'il soit le père de ta fille. Réfléchis-y s'il te plait.. " Je soutiens son regard de mes yeux qui ont du s'obscurcir. Il doit s'en rendre compte car il serre plus fermement ma main dans la sienne comme pour me retenir, comme si il avait peur que je m'en aille, que je l'abandonne. Et pendant quelques furtives secondes, cette idée m'a lâchement traverser l'esprit. Mais j'en suis incapable. Je ferme les yeux quelques secondes et viens glisser ensuite ma main dans mes cheveux, un tic fréquent chez moi. Je reste silencieuse, ne sachant pas vraiment quoi répondre et quoi faire de ses paroles. J'aurais envie de lui dire que cela ne le regarde pas, qu'il n'a pas à s'en mêler mais je me mêle de sa vie depuis que je l'ai rencontrée. Et je sais en plus au fond de moi qu'il a surement raison même si c'est difficile pour moi de l'accepter. Les secondes passent, mon coeur s'emballe et j'ai l'impression de ne plus rien contrôler. " Je ... " Je le regarde quelques secondes, la bouche légèrement entrouverte puis je hoche la tête. " D'accord... Je vais essayer. Je te promet que je vais y réfléchir ... " Balbutiais-je, troublée par la considération dont il faisait preuve à mon égard. Cela faisait longtemps qu'aucune personne, qu'aucun homme, ne m'avait pas accorder l'attention dont il faisait preuve envers moi alors qu'on ne se connaissait pas vraiment.
Invité
Sujet: Re: blurred lines. Dim 18 Nov 2018, 22:19
Il y a bien longtemps que Donovan avait abandonné l'idée d'être heureux un jour. Psychologiquement, il n'arrivait pas à se voir en couple de nouveau, avec une femme, aussi belle et attentionnée quelle soit. Il n'arrivait pas à s'imaginer pouvoir vivre et construire une famille à lui. La famille qu'il n'avait pas eu lorsqu'il était petit. Grandir sans sa mère, sans son petit frère qu'il n'a connu que quelques mois voire années avant qu'il ne parte avec sa mère. L'allemand s'était retrouvé avec son père avec qui les relations étaient plis que tendues, à tel point que son paternel a de nombreuses reprises à lever la main sur lui, jusqu'à temps que le policier décide de prendre son envol à ses dix-huit ans. Alors oui, il avait une vision du bonheur peut-être un peu faussée mais qui lui semblait être la seule qui s'offrait à lui.
Danno émit un léger rire. Dina devait bien se dire que Donovan n'arrêtait pas de se plaindre, qu'il se pensait tout seul à avoir subi un drame pareil. Mais la vérité c'était qu'il savait que d'autres personnes souffraient autant que lui. Même si ce n'était pas vraiment la même souffrance, puisque des circonstances différentes, mais le vide laissé par cette perte était le même. Mais par rapport aux propos de la jeune femme, le brun ne se voyait pas se lever un jour et se dire que tout allait bien se passer. C'était au-dessus de ses forces.
Donovan s'exprima. Il continua de parler encore et encore. Beaucoup plus qu'il aurait dû. Beaucoup plus qu'il ne le faisait en temps normal lorsqu'il était sombre. Mais l'alcool semblait avoir un effet tel qu'il parlait sans s'arrêter et surtout, sans s'assurer que ce qu'il disait avec un quelconque sens. Pas comme les paroles de Dina qui en avait. Ses propos étaient on ne peut plus clairs et ils arrivaient à toucher le jeune homme au travers la carapace qu'il s'était forgé durant toutes ces années. C'était comme si sa simple présence suffisait à faire tomber toutes les barrières qu'il s'imposait avec les autres personnes qu'il pouvait côtoyer.
L'allemand hocha la tête. Effectivement, il avait pensé au début que c'était la meilleure solution, que ce n'était que temporaire et qu'après il allait se remettre sur pied, mais ça n'avait jamais été le cas. Il n'avait jamais réussi à remonter cette pente qui aujourd'hui, lui paraissait infranchissable. Du moins, plus autant maintenant que la jeune femme lui assurait son soutien pour qu'il puisse espérer revoir la lumière un jour. Pourrait-il revoir la lumière au bout du tunnel ? Il se prenait à l'espérer sans véritablement y croire.
" - Et c'est quoi la prochaine étape selon toi ?"
Tout ce qu'il espérait c'était quelle ne lui demande pas de retirer son alliance, c'était encore trop tôt. Huit ans certes, mais c'était encore trop dur de s'imaginer pouvoir la retirer et vivre sans. Il avait déjà failli la perdre une fois, il s'était ouvert la main pour pouvoir la récupérer au fond de son évier, dans sa caravane. Ça lui avait fait l'effet d'un choc de s'imaginer vivre sans jusqu'à la fin de sa vie.
Donovan finit par faire promettre à Dina de réfléchir à la situation dans laquelle elle est avec son mari. Il sait que c'est beaucoup plus compliqué que ce qu'il peut voir lui en surface, mais il veut aussi qu'elle soit heureuse. Et même si sa fille semble la réjouir plus que n'importe quoi, son mari lui, c'est une autre histoire. L'allemand aurait bien été lui remettre les idées en place en lui faisant comprendre qu'il tenait entre ses mains une pépite et qu'à force de la négliger, elle allait finie par ternir à cause de lui. Mais si Dina l'apprenait, elle abandonnerait le policier sans le moindre état d'âme, et c'en serait terminé de lui. La belle jeune femme était sa seule sortie de secours pour tenter une vie meilleure.
" - Si tu n'étais pas mariée et que j'étais peut-être un peu moins bourré, j'aurai probablement tenté de d'embrasser si jamais pas peur de me heurter à un mur en pleine face. Mais tout ce que je veux c'est que tu sois heureuse Dina. Tu le mérites sincèrement." fit-il tandis qu'il tenait toujours sa main dans la sienne alors qu'il était conscient de ne pas mériter une femme comme elle, encore moins qu'elle prenne soin de lui comme elle s'apprêtait à le faire.
" Et c'est quoi la prochaine étape selon toi ? " Me demanda t-il comme si, selon lui, je pouvais détenir toutes les réponses à ses questions. Ce n'était bien évidement pas le cas. Seul me motivée mon envie de l'aider et mes petites expériences personnelles bien que je n'avais jamais vécue quelque chose de semblable à la perte qui le faisait souffrir depuis si longtemps. Je glissais une main dans mes cheveux, réfléchissant à la réponse que j'allais lui donner. La situation était complexe et j'étais loin d'être une experte. Je pouvais seulement être honnête avec lui sur ce que je pensais qu'il devait faire. Je crois que c'est justement ce qu'il attendait de moi et rien d'autre. De la présence et de de l'honnêteté à toute épreuve. Je plongeais alors à nouveau dans ses yeux sans aucune appréhension. J'avais depuis longtemps dépasser ce stade même si je ne me l'étais pas encore totalement avouer. " Eh bien je ... Je crois que c'est l'acceptation. Accepter que tu l'ai perdue, accepter que tu n'aurais rien pu faire pour l'éviter même si tu penses le contraire. Accepter que c'est normal de continuer à vivre, à être heureux. Même si c'est probablement très dur d'y arriver. " Lui expliquais-je le fond de ma pensée. " Tu n'oublieras jamais mais cela ne doit plus te retenir dans le passé, dans cette douleur que tu as fait tienne depuis le jour ou elle est partie. " Je le regardais toujours et venais serrer sa main dans la mienne. " Tu dois la laisser partir. Tu dois te libérer. " Soufflais-je alors qu'une larme couler sur ma joue.
Donovan me fit promettre de faire le point sur ma situation conjugale. Il était évident que pour lui, l'homme qui était mon mari avait tout faux et ne me mérité pas. Et de l'entendre de sa bouche, je comprenais enfin que c'était la vérité. La situation était compliqué. Nous avions une fille ensemble mais quand il me fit promettre d'y réfléchir si lui faisait des efforts, je ne pu que lui donner mon accord. " Si tu n'étais pas mariée et que j'étais peut-être un peu moins bourré, j'aurai probablement tenté de t'embrasser si j'avais pas peur de me heurter à un mur en pleine face. Mais tout ce que je veux c'est que tu sois heureuse Dina. Tu le mérites sincèrement. " Je fermais les yeux, le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine. Je rouvrais les yeux et le regarder avec un sourire en coin. " Ainsi donc monsieur a des principes ? Intéressant ... [/color]" Lui dis-je en le regardant, amusée. " Peut-être que ce mur n'est pas aussi épais que tu ne le penses. Peut-être même qu'il y a sur ce mur une porte qui ne demande qu'à être ouverte ... Et peut-être que j'aurais aimée que tu m'embrasses. " Avouais-je plus calmement que je ne l'étais vraiment à l'intérieur. Je divaguais complètement. J'avais du mal à me reconnaître. Mais peut-être que justement, cette fille qui était là, avec lui, était la véritable moi et pas cette femme bafouée qui rentre auprès de son mari qui ne la mérite pas pour protéger sa fille, son univers, son tout. " [color=#00cccc]Mais tu es bourré et il semble que nous ayons tout les deux des choses à régler dans nos vies... " Soufflais-je. Je venais glisser ma main sur sa joue. " On ne se connaît pas beaucoup et tu m'accordes déjà plus d'importance que la plupart des gens de mon entourage. Merci ... Peut-être que finalement, c'est moi qui va avoir plus besoin de toi que toi de moi ... " Dis-je en souriant avant de lever les yeux pour regarder les étoiles en frissonnant légèrement avec la température en baisse de la nuit.
HJ : désolée pour l'attente !
Invité
Sujet: Re: blurred lines. Jeu 06 Déc 2018, 20:08
Même si Donovan ne voulait pas l'avouer, il avait besoin d'entendre la vérité, celle qu'il refusait depuis toutes ces années. Jusqu'à présent, les personnes s'étaient contentés d'aller dans son sens afin de ne pas le froisser, pourtant cette Dina n'était pas comme les autres. Elle avait un sacré caractère qui était malheureusement entaché par l'emprise que son mari avait sur elle. Il n'avait beau quasiment pas la connaître, il savait pourtant en l'appelant ce soir qu'elle viendrait. Qu'elle laisserait tout tomber pour venir à son secours. Parce qu'il n'était qu'un boulet et que la jeune femme se sentait sûrement dotée de la mission de le tirer de là. Maintenant reste à savoir si elle avait les épaules pour le faire, car ce n'était pas qu'un simple petit coup de mou, il y avait tellement plus. Mais au moins, il ne pouvait pas lui reprocher qu'elle avait immédiatement saisi la manière dont il fallait lui parler. Elle était cash, peut-être trop, mais au moins, Donovan savait ce qu'elle pensait, et c'était de ça dont il avait besoin ce soir. S'il n'avait plus de filtres dans ses propos, il attendait qu'on fasse de même avec lui. Ce dont il avait besoin, c'était d'un bon coup de pied au cul, et la brune semblait être cette personne capable de le remettre dans le droit chemin. Ou tout du moins de le rapprocher autant que possible.
Prochaine étape donc, l'acceptation selon elle. Accepter qu'elle était perdue, qu'il était désormais seul et qu'il devait affronter chaque jour qui se levait comme un fardeau qu'il portait depuis son décès. Est-ce qu'il serait capable un jour d'y parvenir ? Est-ce qu'il aurait la force de surmonter tout cela en sachant que c'est ce que Miranda aurait voulu pour lui ? Malgré tout, le fait d'être heureux sans elle l'effrayait. C'était impensable pour lui. Il n'avait jamais envisagé l'avenir de cette manière et pourtant, c'est ce qui l'attendait s'il décidait de faire des efforts. Pourtant, il avait l'impression que rien ni personne ne pourrait combler cette immense douleur qui lui brûle la poitrine au quotidien. Cette plaie qu'il ne pensait ne jamais pouvoir cicatriser. Ces propos bien que sincères firent souffrir un peu plus le flic. Il avait envie de descendre une bouteille d'alcool pour sentir cette brûlure qu'il aimait tant. Cette même brûlure qui le soulageait de manière éphémère. C'était assez paradoxal comme situation d'ailleurs. Mais la larme qu'il vit couler sur la joue de Dina le dissuada. Il leva lentement ses gros doigts pour venir plaqua sa main contre sa joue et ainsi diffuser la chaleur de son corps et le peu de lumière qui lui restait encore. Elle pleurait à cause de lui. Elle n'aurait jamais dû être là. Dina devrait être chez elle, avec sa fille et son mari en train de passer un moment agréable. Au lieu de quoi, elle était ici dans la nuit, à tenter de dissuader un pauvre alcoolique dépressif d'appuyer sur la détente. Cette détente qui pourrait soulager tellement de monde.
Parlant une nouvelle fois sans filtre, il lui fit part de son envie de l'embrasser, ou tout du moins de la tentative qu'il aurait fait si la situation avait été différente. S'il n'avait pas été bourré. Si elle n'était pas mariée. On dit souvent qu'avec des si on refait le monde, il aurait aimé que ce soit vrai. Comme pouvoir recommencer là où il avait échoué tout en sachant ce qui allait arriver. Et dans son élan, Dina lui confia que le mur qu'il pensait se dresser entre eux n'existait peut-être pas, ou pas autant qu'il l'aurait pensé. Comment pouvait-elle dire ça ? Elle avait une fille à protéger et au lieu de ça, elle s'approchait du mal bien trop prêt pour rester intacte. Il ne pouvait pas lui faire ça, ce serait terriblement égoïste. Puis comme pour s'en convaincre elle-même, elle balaya tout espoir en quelques secondes. Ils avaient effectivement beaucoup à régler. Donovan devait retrouver ces salopards et mener à bien le plan qu'il échaffaudait depuis la mort de Miranda. Mais ça, il n'en fera jamais part à la jeune femme. Il refuse de l'impliquer plus qu'il ne l'a déjà fait.
Les dernières paroles de Dina réchauffait le coeur de l'allemand autant qu'il le brisait. Comment toutes ces personnes pouvaient être aussi aveugles ? Comment pouvait-on ne pas être attiré indéniablement par cette femme ? Donovan l'était et il ne cherchait pas à le nier. En la voyant frissonner, il retira sa veste, dévoilant ainsi une chemise en jean, trouée par endroits, puis il la glissa autour des épaules de la jeune femme en prenant soin de l'attirer contre lui. Il en avait besoin, et c'était sa manière à lui de lui montrer qu'il n'était pas encore totalement froid, qu'il restait encore un peu de chaleur en lui, mais il fallait creuser pour la trouver.
" - Tout ces gens sont stupides. Ils ne te méritent pas. Tout comme ton mari ne te mérite pas. Dire que je suis digne de toi serait égoïste parce que je suis à cents lieues d'être mieux que toutes ces personnes, mais la seule différence c'est que j'ai conscience de l'or qui se trouve entre mes mains, et je me suis toujours demandé pourquoi j'avais cette chance. Si je t'avais connu avant, si les choses avaient été différentes, j'aurai tout fait pour te garder auprès de moi, je me serai battu au quotidien.."
C'est tout ce qu'il fut capable de dire avant de regarder le ciel avec cet éclat dans le regard. Il avait fait preuve de toute la franchise et l'honnêteté qu'il avait en lui. Il ne pouvait pas être plus sincère envers elle.
La nuit était belle, mais soudain son air frais s'empara de moi. Les sentiments que j'éprouvais et les questions qui foisonnaient dans ma tête n'aidaient pas non plus. Le mélange de toute ses choses me fit frissonner et mon dos se recouvra de chair de poule. En bon gentleman qui se démontrait finalement être sous ses airs de rustre, Donovan déposa sa veste sur mes épaules avec une délicatesse maladroite. Puis il m'attira contre lui. Si ce geste me surprit sur le moment, cela ne dura pas. J'appréciais cette soirée même si elle ne s'était pas passer comme je l'avais imaginer au départ. J'appréciais aussi, contre toute attente, être avec Donovan. Donovan qui semblait avoir envers moi plus de considération que des gens que je connaissais depuis longtemps. Il faisait attention à moi. Il faisait vraiment attention à moi. Il me voyait pour ce que j'étais véritablement. Et cela me faisait beaucoup de bien. Je m'installais alors contre lui, la tête posée sur son épaule, le regard devant moi, perdu dans la nuit et l'étrange atmosphère qu'elle donnait à toute chose. " Tout ces gens sont stupides. Ils ne te méritent pas. Tout comme ton mari ne te mérite pas. " Me dit-il avec ardeur, prouvant son honnêteté, sa considération. " Dire que je suis digne de toi serait égoïste parce que je suis à cents lieues d'être mieux que toutes ces personnes, mais la seule différence c'est que j'ai conscience de l'or qui se trouve entre mes mains, et je me suis toujours demandé pourquoi j'avais cette chance. Si je t'avais connu avant, si les choses avaient été différentes, j'aurai tout fait pour te garder auprès de moi, je me serai battu au quotidien.." Je fermais les yeux, me laissant bercer par ses paroles qui faisaient beaucoup de bien à entendre pour moi. En l'entendant me dire tout ça, je prenais conscience que la façon dont j'étais traitée n'avait rien de normal, bien au contraire. Je prenais conscience que je méritais mieux, que j'avais laisser les choses se dégrader en acceptant ce que je prenais pour de la fatalité. Je levais mon regard vers lui et esquissais un léger sourire. " On peut dire que tu sais parler aux femmes toi ... " Lui dis-je, amusée avant de glisser une main dans mes cheveux, le regard embué. " Tes paroles me touchent ... Je sais que les choses doivent changer, que je ne peux plus me laisser traiter de la sorte. " Avouais-je en le regardant toujours. Je sentais qu'avec son aide, j'y arriverais. Il m'avait ouvert les yeux et je lui en serais toujours reconnaissante, quoi qu'il se passe par la suite et même si nos chemins ne devaient plus jamais se croiser.
Là, sur cette falaise, avec lui, j'aurais voulu que les choses soient autrement. J'aurais voulu que les choses soient plus simple. J'aurais voulu être libre. J'aurais voulu que nous n'ayons pas de chose importante à régler chacun de notre côté et simplement profiter de ce qui nous tombait dessus par hasard, sans aucune raison. Mais il n'en était rien. J'étais une femme mariée, une mère avec des responsabilités et lui était dans une phase d'autodestruction, à la recherche d'une vengeance qu'il n'obtiendrait peut-être jamais. Je pris une grande bouffée d'air. " Je crois que je commence à comprendre pourquoi tu viens souvent ici ... J'ai l'impression d'être dans un autre monde, un monde ou mes problèmes auraient disparus, au moins pour quelques heures. " Soufflais-je dans la nuit. Je passais une main sur mon visage. " J'ai peur tu sais ... Peur de me retrouver seule avec ma fille, peur de ce qui changera si je le quitte, si je m'en vais. Il n'a pas un mauvais fond, et la plupart du temps je sais que je peux compter un minimum sur lui mais je sais que cela ne me suffit plus, que je n'aurais jamais du accepter ça dès le départ. " Lâchais-je en soupirant. Je le regardais et un sourire s'afficha sur mes lèvres. " Et dire que j'avais besoin de tomber sur toi pour que j'ouvre enfin les yeux ! " Lançais-je avant de secouer la tête. " Je suis sur que tu aurais jamais imaginer ça ... " Je souris encore avant de respirer à plein poumons plusieurs fois. Je me redressais, décollant ma tête de son épaule. Je le regardais quelques secondes en silence. " [color=#00cccc]Tu ne me dois rien, mais tu peux me promettre une chose ? " Lui demandais-je avec précautions. " Fais attention à toi d'accord ? Je ... Je détesterais qu'il t'arrive quelque chose... " Commençais-je en le fixant de mes grands yeux marrons. " Je crois que je vais avoir besoin de toi. " Soufflais-je avant de me remettre contre lui sans un mot de plus.