Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Mer 19 Déc 2018 - 19:24
Aelya avait mal, comme une pointe au niveau du cœur qui ne faisait que de s'étendre, comme un poison qui se répandait sous sa peau à mesure qu'elle entendait tout ce que Charlie lui confiait. Elle avait du mal à se tempérer, pas quand il s'agissait de Niels. Elle allait loin, la piquant de ses mots comme elle le ferait avec une aiguille, dans le but de perforer le moindre petit désir qu'elle pouvait ressentir à son égard. Aelya regrettait quelque part, de lui avoir parlé de Niels, parce qu'elle sentait que cette conversation n'avait pas d'autre issue que la dispute, elle qui faisait confiance à son amie, devait peut être devoir fuir pour mieux se protéger. Parce que la colère qui brûlait dans ses veines était toxique, acide, et ne laisserait que de l'aigreur et de la rancœur à la place de tout ce qu'elle pouvait ressentir.
- Putain mais t'es amoureuse ou quoi ? Ouais je suis désolée, mais quand tu couches avec un mec comme ça sans sentiment t'as pas autant de mal à l'oublier.
Elle savait qu'elle lui en demandait trop et en même temps, elle s'aperçevait que son admiration pour son petit ami était plus profond que ce qu'elle aurait voulu imaginer. Elle était lancée dans le débit de ses paroles qu'elle ne mesurait plus, comme à son habitude, laissant l'impulsivité éclatée pour connaître plus tard quelques regrets amers.
- Parce que si t'avais pas connu d'autres mecs depuis Niels, je me serais fortement inquiétée de ton état, dans le sens où t'aurais pu être carrément accro à lui. Genre vraiment.
Genre, comme elle, qui avait eu du mal à garder sa routine de libertine tout ça parce qu'elle s'ennuyait sans Niels et que personne n'arrivait à la faire frémir comme lui il le faisait. Elle était braquée, bornée, comme derrière un rempart solide et froid qui lui permettait de ne pas tressaillir devant son émotivité. Aelya aussi été touchée. Mais elle restait fière, c'était la seule chose qu'elle pouvait arborer sans avoir l'impression de se trahir. Elle savait qu'elle avait raison, qu'ils devaient bien se parler dans le cadre de leur travail respectif même si c'était quelque chose qui la dérangeait bien trop.
- Pourquoi tu lui en as jamais parlé ? C'est quoi l'intérêt de nourrir des doutes, en sachant que ça nourrit aussi ton envie de le vouloir ? Demanda-t-elle, fronçant les sourcils.
Aelya était complètement différente, elle avait toujours foncé, quitte à se prendre des murs, parce qu'elle partait du principe que tout était mieux que l'ignorance et l'errance surtout quand il s'agissait de relations humaines. Son cœur loupa un battement à ce qu'elle vint ajouter, comme si la carapace se fissurait, elle qui avait employé le terme abandon alors qu'Aelya le craignait. La mâchoire serrée, elle hocha doucement la tête, buvant une gorgée pour se donner une contenance avant de reposer ses yeux sur elle.
- J'ai jamais dit une seule seconde que je t'abandonnerai. Mais juste, tu peux pas comprendre Charlie. Pour toi c'est facile. T'as la belle vie, t'as tout réussi, et moi ma seule réussite c'est lui. Je suis pas comme toi. J'ai pas tout pour moi. Et ça m'a redonné espoir, tu vois, lâcha-t-elle, en proie aux émotions.
Le mur craquait, laissant entrevoir ses fêlures, tout ce qu'elle tentait de camoufler derrière des tonnes de paroles et de gestes. Une attitude. Elle n'était que ça. Et pourtant, elle avait l'impression d'être tellement plus dans les bras de Niels. À sa question, la tension était à son comble, parce qu'elle ne pouvait pas accepter de la jalousie venant de sa part. Pour la simple raison que c'était inconsciemment désirer sa déchéance dans sa relation.
- Ok. Donc si t'es jalouse, comment tu peux être heureuse pour moi ? Impossible. Donc notre amitié est impossible. Que ce soit contrôlable ou pas, c'est pas le soucis. C'est un constat.
Elle se redressa, peinant à se redresser à cause de sa vision brouillée et de son mal de tête qui ne faisait qu'augmenter. Elle avait besoin de solitude, d'encaisser les coups dans le vide de sa chambre, alors elle poussa la porte du bar apres avoir déposé des billets sur table. Elle venait de comprendre qu'elle ne pourrait jamais se confier sur lui, sur eux, sans avoir cette impression qu'elle ne vienne à les juger d'être heureux à deux.
STATUT : when life gives you lemons... grab tequila & salt.
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : elle a un humour de merde mais le vit franchement très bien ☾ elle a un tatouage, un triangle inversé dans la nuque qui ne se voit que lorsqu'elle attache ses cheveux, et un coeur floral minimaliste sur l'avant-bras ☾ elle ne crie pas sur les toits qu'elle a un QI élevé, elle ne veut pas qu'on la catégorise comme telle ou qu'on ne la voit qu'à travers ça, mais elle en veut tout de même à son frère de ne jamais l'avoir laissée exploiter cette chance ☾ sa famille, ce sont ses frères et sœurs. elle ne pardonnera jamais ses parents de ne pas être là et une certaine haine endormie stagne au fond d'elle à ce sujet ☾ elle se questionne beaucoup sur sa sexualité et, contrairement aux apparences, a très peu confiance en elle à ce niveau ☾ la photographie est devenue une passion et elle adore jouer avec son appareil photo ☾ elle est sévèrement allergique aux piqûres de guêpe et a toujours son auto-injecteur d'adrénaline sur elle ☾ elle pratique la danse classique et contemporaine ☾ elle ADORE manger. gras ou sucré, tout convient, mais son pêché mignon, c'est les macarons ☾ elle ne sait pas si elle voudrait des enfants un jour. d'un côté, elle les adore, mais de l'autre elle pense qu'elle aurait trop peur de les perdre, avec tout ce qu'elle voit à l'hôpital ☾ bouder c'est sa passion ☾ son rêve est de partir soigner des enfants à l'étranger, dans des pays où il y a un réel besoin de chirurgiens qualifiés, mais elle ne sait pas si elle parviendrait à quitter l'Australie et sa famille, ça l'angoisserait sûrement trop
Sujet: Re: haunted by the distant past ▽ (aelya) Ven 21 Déc 2018 - 14:28
Je n'arrivais plus à mettre de l'ordre dans mes idées. Cette conversation avait escaladé bien trop vite et tournait maintenant autour d'affirmations qui n'en étaient pas à la base. Aelya me demandait maintenant si j'étais amoureuse, et même mon cerveau n'en était pas au point d'admettre ça. Ce n'était qu'un crush, quelque chose qui s'était insinué en moi, qui s'était développé sans que j'ai envie de mettre des mots dessus car ça n'en valait clairement pas la peine, il n'y avait rien à creuser, c'était mort dans l’œuf de toute façon. Mon amie réagissait comme si je lui avais dit que j'étais folle amoureuse de ce type depuis des mois. Autant je savais bien qu'il y avait anguille sous roche avec ce que je ressentais par rapport à Niels, autant je pouvais affirmer avec une certaine certitude que je n'en étais pas au stade de l'amoureuse transie. C'était plus que de l'amitié et ça m'embêtait, mais ce n'était pas non plus le gros coup de foudre. Juste un rapprochement d'une nuit qui s'était malheureusement un peu trop ancré en moi. « Bien sûr que non. Je te l'ai dit, j'ai jamais voulu y réfléchir plus que ça, c'est juste... Je saurais pas l'expliquer. C'est comme ça. Mais c'est pas comme si je tapais une obsession sur ce type non plus. Et c'est pourquoi je lui en ai jamais parlé, ça valait pas la peine et j'avais pas envie de me prendre la tête avec ça. » je répliquai, un peu vexée sur les bords au passage. J'étais pas du genre à me transir d'amour pour un type sans lui dire et à y penser jour et nuit comme dans un vieux roman à l'eau de rose du dix-neuvième siècle. Qu'elle insinue que j'étais folle amoureuse de son mec me vexait. J'étais simplement blessée et j'aurais voulu être à la place d'Aelya, oui, je pouvais plus ou moins l'admettre. Mais ça n'allait pas plus loin. Cela créait juste en moi un malaise extrême. Je n'en avais jamais parlé à Niels car je savais que ce que je ressentais de manière un peu floue n'était de toute façon pas réciproque et je n'avais pas eu l'envie de me ridiculiser inutilement, encore moins d'agrandir le malaise que je ressentais déjà parfois en sa présence.
Mon amie tressaillit quand je l'accusai de m'abandonner, et je me sentis coupable. Culpabilité qui stagna un peu avant de s'envoler au fur et à mesure des mots qui sortaient de la bouche de la brune. Je percevais son mal-être quand elle me disait tout ça, et je savais que c'était difficile pour elle de me dire ça, que ça sortait des tripes et que ça reflétait le sentiment d'être une moins que rien qui la prenait parfois et qu'elle cachait extrêmement bien derrière ses barricades et sa langue acérée comme un poignard. Je n'avais jamais considéré Aelya comme différente, comme moins bien, comme moins doué ou quoi que ce soit. Mais je savais que parfois le soir, c'était ce que la brunette pouvait ressentir quand elle faisait le bilan de sa vie. Alors que moi, malgré tout, je m'en sortais bien. Mais c'était ce "malgré tout" qui me mis hors de moi. Et si la fureur s'emparait de moi en ce moment, c'est parce que ses mots m'avaient blessée au plus profond de mon être. Qu'elle puisse dire ça me blessait. Elle savait ce que j'avais enduré moi aussi, et ce n'était certainement pas un concours de qui avait vécu le plus de merde, mais j'estimais avoir eu ma dose, moi aussi. Aelya avait aussi été là pour moi dans ces moments et elle savait très bien que l'abandon, j'avais connu aussi. « T'as raison, je peux pas comprendre, j'ai la vie facile. J'ai juste eu une mère qui préférait l'alcool à ses gosses et qui a fini par crever comme une conne à cause de ça, et un père qui a pas tardé à suivre son exemple en nous abandonnant parce que se taper sa secrétaire c'était plus marrant que de s'occuper de ses cinq gosses. J'ai jamais eu de parents, juste un beau bordel à la maison que mon frère essayait de gérer tout en m'empêchant de me barrer de cette merde en m'interdisant de partir étudier aux États-Unis. Mais ouais t'as raison, j'ai tellement rien vécu de difficile, j'peux pas comprendre ouais. » L'amertume et l'acidité qu'on percevait dans ma voix ne parvenait pas à masquer la peine profonde et des larmes de rage et de souffrance avaient fini par déborder sur mes joues cramoisies. Je soutenais le regard d'Aelya, mes iris perçants tels deux poignards glacés. Je n'en revenais pas de ce qu'elle venait de me dire et ma voix était secouée de trémolos et de rage en même temps. Aelya finit par m'assener le coup de grâce, mais je n'avais même plus la force de lui répondre. Tous mes muscles étaient tendus comme un arc, à tel point que je me rendais compte qu'ils me faisaient mal depuis un moment déjà. Ma désormais ancienne amie ne s'attarda pas, se levant, les larmes aux yeux, déposant de quoi payer sur la table, avant de quitter le bar sans un regard en arrière. Je fondis en larmes, tête baissée, pleurant silencieusement. Je n'avais qu'une envie, c'était de rentrer et de dormir une semaine durant. Je venais de perdre mon équilibre.
Accueil 
