| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Lun 17 Déc 2018 - 14:01 | |
| GRAHAM & AY-2817 Où suis-je ? Que se passe-t-il ? Pourquoi cette agitation ? Les questions se bousculent dans ma tête mais ne franchisent en aucun cas la barrière de mes lèvres. Impossible d'articuler quoique ce soit. Intubé ? J'ouvre les yeux puis les referme, ébloui, pour les ouvrir à nouveau, moins grands. L'univers autour de moi est liquide, gélatineux. Pupilles dilatées, sourcils froncés en réponse aux lumières éclatantes, désagréables et agressives derrière le film plastique qui m'entoure. L'electro-encéphalogramme crache des sons stridents qui se répercutent en écho à travers toute la salle d'incubation. Des visages retournés m'observent, masqués, aseptisés, déformés. Deux, peut-être trois. Hommes ? Femmes ? Robots ? Impossible de le savoir, leur voix n'est qu'un gargouillis inaudible. Tous s'activent autour de moi, vêtus de vert, arborant sur leur poitrine un logo dont l'image attire mon attention : Graham Industrie. Graham ... C'est par ce nom qu'ils m'appellent.
Suis-je en train de rêver ? De naître ? De mourir ? Tout se mélange. On m'administre une dose de morphine. Un dernier regard au panneau de contrôle holographique qui surplombe le bassin au fond duquel des sangles me maintiennent immobile et plus rien. Les toilettes ont disparus. Ont-ils jamais existés ? Perdu sur la ligne du temps, à mi-chemin entre ce qui fut, ce qui est et ce qui n'existe probablement que dans les méandres de mon sommeil paradoxal, je sombre.
* * * La mousse coule sur ce corps - mon corps - que quelqu'un lave avec application. Sans le voir je peux le sentir. Variations de pressions, soin particulier accordé aux zones les plus sensibles, massages et caresses pour hydrater la peau. Tout est à la fois nouveau et étrangement familier. Le bip du monitoring a laissé place au son du piano. Je reconnais la mélodie qui pourtant ne m'a jamais parue aussi claire. A l'instar de mon épiderme, mes tympans ont gagné en qualité sensitive. Je perçois chaque son, chaque détail, avec une précision déconcertante.
Peu à peu, je sors des limbes, accueilli par une lumière qui ne peut-être qu'artificielle puisque chaude et réconfortante. Des jours ont semble-t-il passé depuis mon réveil inopiné en phase de transfert. Face à moi, l'intelligence artificielle projette un paysage gargantuesque, grandiose et d'une beauté sans pareil, résultat de sa fouille de ma mémoire résiduelle pour diffuser en temps réel les images susceptibles de m'être les plus agréables. Je ne me souviens plus d'avoir vu cet endroit de mes yeux à l'époque où la Terre était encore faite de montagnes et de forets mais suis certain d'y avoir accordé une place primordiale dans mes souvenirs. Si elle ne peut parer à la déperdition de mémoire de l'individu, la technologie Graham reste capable d'extraire les souvenirs visuels les plus marquants. Aussi me plais-je à croire que je fus, dans ma première vie, cowboy au milieu des montagnes sauvages du Wyoming.
Plus de 600 ans me séparent de ma première mort. S'en sont suivis 5 transferts plus où moins réussis mais tous suffisamment concluants pour me permettre d'être celui qui révolutionnera la vie humaine. Aujourd'hui, dans ce clone de celui que j'étais à l'état originel, j'ai à nouveau 34 ans. Demain, nous serons le 21 décembre 2618, jour de mon anniversaire. Demain, j'annoncerai à l'ensemble de la fédération que le test clinique est une réussite et que j'en suis la preuve vivante : Moi, Isaak Graham, ai créé le premier corps humain amélioré 100% reconstitué, entièrement organique et optimisé pour le transfert de personnalité. Nous ne vieillirons plus. Nous ne tomberons plus malades. Nous sommes à l'aube d'une nouvelle civilisation.
* * * - Monsieur Graham ? Un colis vient d'arriver par drone recommandé. Cadeau d'anniversaire de la Stolen Compagny. - Stolen ? J'arque un sourcil soupçonneux et me détourne de la baie vitrée derrière laquelle la nuit éternelle couve Tokyo et ses néons aux milles couleurs. Je présume qu'il a passé le contrôle anti-terrorisme si vous l'amenez jusqu'à mon bureau ... Alors ? Ouvrez-le. - Bien, Monsieur. Tout de suite. Elle tire sur le nœud qui libère le papier délicat entourant la boîte transparente à l'intérieur de laquelle sommeille un tas de muscles en slip blanc. - Qu'est-ce que c'est que ça ? Le " All you want - All you need " gravé en lettres d'or sur l'emballage me laisse perplexe. La compagnie de mon concurrent direct s'est illustrée dans la vente de prestations de services pré-définies par Androïds. Chauffeurs, hôtesses, gardes du corps, barmen, sextoys ... A ma connaissance, aucun de leurs produits ne possède d'option tout terrain et multi-taches ; c'est d'ailleurs ce qui rend leur matériel aussi médiocre. - Leur nouveau modèle d'Androïd, si l'on en croit la carte : " Certainement plus humain que vous ". C'est signé James Stolen. Elle a le bon goût de feindre d'être offusquée. Je reste de marbre. - Espère-il faire du placement produit lors de ma conférence de presse avec son Ken en plastique ? Je renifle de dédain et m'approche de la boîte pour lui tourner autour. - Nul ne le sait, Monsieur. Dois-je le descendre au compacteur ? - Non, faites-le livrer chez moi. Je m'amuserai à le démonter en rentrant, histoire de voir par quelle mécanique grossière ces escrocs espèrent nous faire miroiter que leurs robots sont plus vivants que de l'humain. - Bien, Monsieur. Votre aérotaxi sera là d'ici cinq minutes. Bonne conférence. La voilà qui tourne les talons. - Murphy ? Je termine mon nœud de cravate tout en la gratifiant d'un regard sévère. - Oui, Monsieur ? - Changez de couleur de cheveux, je vous préfère brune. - Bien, Monsieur.
* * * Je rentre aux alentours de minuit, proprement lessivé par le triomphe de mon annonce. Les médias du système solaire au grand complet étaient présents pour relayer la nouvelle et le standard, m'a-t-on dit par neuro-message*, est déjà saturé de commandes et de prises de rendez-vous pour les premiers transferts de clients intéressés. Bien que mon corps n'ait plus besoin de sommeil, j'aime l'idée de m'allonger dans un lit tiède et de rêver. Il n'y a que lorsque je dors que des images de mes nombreux passés me reviennent. Véritables souvenirs ou fantasmes déformés par les différents transferts à mon actif, cela importe peu. Dans mes rêves, le bleu du ciel est d'une beauté indéfinissable.
Lorsque je scanne ma rétine à la serrure électronique de la porte d'entrée, Cassandre, mon intelligence artificielle, s'interroge sur la marche à suivre. Doit-elle prévoir un petit-déjeuner supplémentaire pour mon invité, demain ? A mon tour de l'interroger : quel invité ? Au milieu du salon, seul dans l'espace immense qui me sert de lieu de vie, l'emballage de Stolen est ouvert. L'Androïd se serait-il réveillé durant le transport ? Stoppant mon avancée, je hausse la voix :
- Androïd, montre-toi.
* sms envoyé par wifi au cerveau de l'interlocuteur / plus besoin de téléphone
Dernière édition par Felix Twist le Jeu 20 Déc 2018 - 19:28, édité 3 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Lun 17 Déc 2018 - 20:20 | |
| On l'a enlevé de sa veille pour être certain qu'il ne présente aucun bug ou virus. L'androïde a passé toute une batterie de test jusqu'à se retrouver dans un bureau où un type plus petit que lui lui annonçait qu'il finirait sa vie aux mains d'un des hommes les plus puissants de la planète. Monsieur Graham, dont la notoriété s'étale au delà des planètes à qui l'univers doit aujourd'hui une telle avancée sur la vie. La vie, celle qu'il ne connaîtra jamais lorsqu'on sait qu'il n'est qu'une machine et que tout en lui est artificiel. Pourtant, s'il ferme les yeux, il peut entendre les battements de son coeur pulser, en réalité une pompe à thirium 310, un métal liquide rare lui permettant de fonction er, véritable catastrophe écologique qui ne suffit pourtant pas arrêter les entreprises les plus riches de vider son sol jusqu'à sa dernière goutte. L'androïde se redresse, on lui demande d'entrer dans son emballage, une boîte en métal solide qui lui permettra de ne pas se casser durant le voyage. Ses nanos caméras s'éteignent alors que son mode veille reprend le dessus. Il pourrait rester des années dans cet état sans même s'en rendre compte, le réaliser. Il suffit d'un simple code pour l'éteindre mais aussi le rallumer. On l'a simplement mis en pause pour éviter que l'androïde ne soit perturbé par les secousses.
---- Vêtu de la combinaison initiale des androïdes, son numéro de série est écrit en blanc sur sa veste. On ne voit que ça mais aussi sa led, intégrée sur sa tempe là, bleue vive, permettant de voir que la machine fonctionne bien. Réveillé, il ne bouge pas, attend qu'on lui donne des ordres car c'est pour cela qu'il a été mis en service, tout comme ses semblables. Une notice longue comme la bible l'accompagne. -elle aussi est devenue une pièce rare de la société, un vieux roman que plus personne ne lit- Elle explique la composition de l'androïde, ses organes -appelés biocomposants-, deux filtres en guise de poumons, un broyeur pour l'estomac et la liste de ce qu'il peut ingérer. Les premières machines n'étaient pas capable de manger quoi que ce soit ce qui rendait les repas avec leur humain trop peu convivial. L'espèce mise en service par l'entreprise Stolen permet de partager des boissons à base de thirium mais aussi des aliments que leur biocomposants transforment en biocarburant afin de leur permettre de fonctionner sans batterie. Devoir se trimbaler avec de quoi recharger son animal de compagnie n'était là aussi pas assez pratique.
Androïd, montre-toi. La voix grave et autoritaire de l'humain pousse la machine à se redresser. Sa carcasse de féraille est difficile à deviner sous cette peau parfaite, quasi identique à celle de celui qui lui fait face. Plus vrai que nature disait Stolen. Il n'a finalement jamais été aussi sincère que lors de cette publicité. Des millions de dollars ont été mis dans ce projet et aujourd'hui, l'AY-2817 est suffisamment au point pour être confondu avec un humain. Son regard est bien plus expressif que toute intelligence artificielle présente sur cette planète. Aucun autre robot que lui et cette rare série ne peut se vanter de pouvoir pleurer, ressentir des émotions, aussi minimes et programmées soient-elles. Droit sur ses jambes, il remarque rapidement qu'il est plus grand que son humain de 6 centimètres et demi ce qui le chagrine de suite. Son ordinateur interne lui fait comprendre qu'il n'est pas judicieux d'être plus grand que l'homme. L'Homme se doit de rester supérieur à la machine car l'Homme est le créateur.
Enchanté monsieur Graham. L'androïde ne fait pas d'éloge sur l'être humain qui lui fait face, cela aussi est interdit, son programme lui a intégré la sincérité et le réalisme. Et la réalité est présente sous ses yeux : au vu de cet appartement et de ce salon, monsieur Graham est au courant de sa puissance et de ses richesses. Je me présente, AY-2817, mis en service pour l'analyse des données par l'industrie Stolen. Vous êtes l'une des trois puissances à avoir été sélectionnée pour tester leur nouvelle génération de machine. Etant donné le nouvel essor de vos recherches et l'influence qu'elles possèdent dans notre univers, je suis apte à vous accompagner dans vos futures décisions les concernant. Vous trouverez dans ce guide d'utilisation toutes les informations concernant mon fonctionnement mais vous pourrez aussi tout au long de votre apprentissage me poser directement des questions. Il se doute que l'Homme est trop paresseux pour lire un tel pavé et s'avance d'un pas. AY-2817 est plus grand que Graham mais pèse certainement le même poids. Son corps de fer et autres matériaux solides est bien plus léger que les os. Un brassard bleu, de la même couleur que sa led est accroché à son bras. Cela est simplement un code couleur de l'usine pour le différencier des autres modèles.
Avant tout, vous devriez m'accorder un prénom afin de finaliser ma configuration. Ensuite, si vous l'acceptez, je pourrais me connecter à une partie des serveurs de votre entreprise afin de collecter les premières données, avoir en continu l'évolution du marché et la viabilité de vos investissements. Collecter l'opinion publique des différentes planètes pour ne pas risquer de pertes éventuelles. Avec un AY à vos côtés, votre perte d'argent sera moindre pour ne pas dire inexistante. Sa voix est froide parce qu'on l'a programmé pour tenter de mettre en confiance Graham. Si cependant vous craignez pour la confidentialité de vos ressources, nous pouvons commencer par des missions bien plus simples. Je ne suis pas dans votre quotidien pour vous brusquer. S'il parle autant c'est que l'industrie l'a programmé pour balancer son discours. Pourtant, les traits de personnalités inscrits dans son carnet d'androïde se résument assez à quelques basiques : minutieux, calme, discret, taciturne, respectueux. Pour ne pas paraître trop parfaite, les Stolen ont rajouté aussi quelques défauts : maniaque, ennuyant, (trop) sincère, rancunier. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Lun 24 Déc 2018 - 22:07 | |
| GRAHAM & AY-2817 M'attendais-je à un grincement ? Quelque chose de mécanique, de désagréable ? Sûrement pas à ça, en tout cas. L'objet se redresse et je devine qu'il m'analyse derrière son visage neutre. La couleur de ses iris est saisissante, pour ne pas dire fascinante. Je me retiens d'avancer, d'approcher mon regard du sien alors que la curiosité me pousse à vouloir deviner la nature du composant rendant ses yeux presque aussi bleus que la led qui lui traverse la tempe. Ses cils sont-ils synthétiques ? Et ses cheveux ? Je me perds dans les détails et ne l'écoute que d'une oreille lorsqu'il entreprend de se présenter de manière protocolaire. Toutefois, alors que je m'apprête à dénouer ma cravate, j'arrête mon geste et lui accorde un sourire qui ne tromperait personne, pas même une machine. M'accompagner dans mes décisions ? Je ne pensais pas Stolen aussi culotté. Mon attention se tourne alors vers Cassandre que j'appelle par son prénom pour lui faire part de ma décision. Connecte-toi à AY et vois s'il réussit la mission de rester bien sagement dans sa chambre jusqu'à demain. Je vais me coucher. Notice d'utilisation sous le coude, je contourne l'androïd et en profite pour lui passer ma cravate autour du cou. Son impassibilité m'amuse autant que sa raison d'être. Ce cadeau ne m'est d'aucune utilité, mais il est du plus bel effet dans mon salon, il faut bien le reconnaître. Bonne veille. La messe est dite, mes rêves de ciel bleu et de plages inconnues m'attendent.
Arrivé dans ma chambre, je m'assieds sur le lit et feuillette la notice d'utilisation à la recherche d'informations pertinentes. Je note l'ingéniosité du recyclage alimentaire et marque les pages concernant les options propres à ce modèle dernière génération. Demain, j'ouvrirai ce tas de ferraille pour voir ce qui se cache sous son capot.
* * * La poussière vole dans les raies de lumières qui s'abattent sur le ring aux cordages délavés par le temps, l'usure et la sueur de ceux qui s'y sont frottés au fil des combats. Les sons se répercutent en échos, amplifiés par la hauteur sous plafond. Aux pieds de l'arène, une gourde et un t-shirt gisent sur le sol, abandonnés. Deux silhouettes se tournent autour, chorégraphie étrange, faite d'accélérations, de changements de directions et de sauts destinés à couper la route à l'autre. Le dos du plus grand est musculeux, bombé, luisant de sueur. Plus bas, les pans de son jogging effleurent le sol à chacun de ses chassés. Un foulard pend à sa ceinture. Il domine de sa carrure imposante le corps sec et nerveux d'un adversaire à l'agilité féline. J'approche, le nez plein des effluves de transpiration et de l'odeur du vieux cuir. Ce que je prenais pour des grognements sont en fait des rires, essoufflés, étouffés, provocants. Les corps se frôlent, s'esquivent, se cherchent. Les foulards volent, ne demandent qu'à être attrapés. Il y a quelque chose d'hypnotique à observer ce spectacle qui prend fin lorsque le plus grand plaque le plus petit au sol. J'amorce un pas pour grimper sur le ring lorsqu'une voix s'exclame dans mon dos : CHAD ! Mon coeur s'emballe, je me retourne et tombe sans transition dans une l'eau chlorée d'un bassin bleu turquoise. Surpris, je bois la tasse et tends la main vers la surface, plus par réflexe que par éclair de lucidité. La panique s'insinue dans mes veines et se propage avec l'adrénaline à la vitesse d'un boulet de canon. Lorsqu'une poigne solide se referme sur mes doigts émergés, je me sens chavirer.
Je me réveille en sursaut, à l'instant précis où le visage de mon sauveur commençait à se dessiner à travers les remous aquatiques. Redressé en position assise, je claque des doigts pour commander la lumière de la table de chevet et m'empare du prototype de traducteur de sommeil mis au point par mon service dédié aux nouvelles technologies. Impossible à ce jour de capturer les rêves et de les retranscrire en images nettes et visibles. Seules s'offrent à mon analyse le compte rendu de mes données physiologiques durant le sommeil ainsi que mon activité cérébrale. Les pics graphiques et les statistiques ne laissent aucun doute sur ce point : le siège de mes émotions est clairement stimulé par la présence de cette silhouette massive inconnue. Contrarié, je repose le proto et m'extrais du lit sans ressentir la moindre trace de fatigue. Ne reste que la frustration de ne pas savoir : ma plus grande hantise.
Il est quatre heures, la nuit est fidèle à elle même : perpétuelle et sans étoiles. Les yeux rivés sur les couleurs de la ville à mes pieds, je médite devant la baie vitrée durant quelques minutes avant de me rendre dans la salle de bain. L'analyseur biométrique me rappelle de veiller à la mise à niveau de mon taux de potassium. Distrait par mes pensées, je remonte mon boxer et prends la direction de la cuisine où je me lave les mains en silence. Cassandre lance la préparation du petit déjeuner. Derrière la vitre du réfrigérateur autonome, les ingrédients tombent les uns après les autres dans le bac à smoothie. La centralisation de l'information booste la recette pour répondre à mes besoins physiologiques. Les fraises cultivées sur Neptune étant connues pour leur forte teneur en potassium, je ne m'étonne pas de récolter un jus rose vif en guise de repas.
Rapidement rattrapé par l'ennui, je m'avance dans le couloir, smoothie à la main, à la recherche de l'androïd. Est-il resté dans sa chambre comme je le lui ai demandé ? Je frappe. AY ? J'ai trouvé un prénom pour toi. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Ven 28 Déc 2018 - 20:02 | |
| L'homme qui lui fait face est méprisant. Son système le lui renvoie après avoir analysé ses pupilles mais aussi le reste de son visage. La façon dont il le regarde, les traits tirés, la violence de ses silences et son manque de confiance. L'Androïde ne s'en offense pas parce qu'on l'a aussi programmé à n'être rien de plus qu'un esclave pour les humains. Sa LED change de couleur lorsque Cassandre se connecte à lui. Il ne cligne plus des yeux pendant quelques secondes pour prendre les infos qu'on lui apporte et souhaite un bref bonne nuit à monsieur Graham. Le robot s'avance dans les couloirs pour finalement aller dans la chambre qu'on lui a indiqué. Il ferme la porte derrière lui et se contente de rester debout au milieu de la pièce qu'il passera finalement la moitié de la nuit à analyser jusqu'à connaître la moindre imperfection des murs. Tout est si blanc autour de lui qu'il a la sensation de retourner à l'usine d'assemblage des Stolen. Cette couleur agressive est celle qu'il a vu la première fois en se réveillant avant de passer le test de turing comme tous les autres de son espèce.
--- Lorsque l'on tape à la porte, l'androïde s'avance de quelques pas pour l'ouvrir, question de politesse programmée. Après plus de huit heures à rester debout sans ne réfléchir à rien, cela lui semble une délivrance. Bonjour monsieur Graham. Accompagné d'un sourire alors que celui-ci semble lui avoir trouvé un prénom. Première étape importante pour nouer un lien efficace avec son robot. Si l'homme avait refusé de lui en offrir un, certainement qu'il aurait terminé à la destruction comme tous les autres. Tout androïde retrouvé sans propriétaire retourne chez les Stolen pour être désactivé et réutilisé. Chaque matériaux sont recyclés et reconditionnés.
L'Androïde ne tente rien, se contente de fixer le smoothie avant de revenir sur le regard d'Isaak qui semble moins méprisant que la veille. Il remarque rapidement un certain ennui chez son propriétaire mais ne lui fait pas remarquer. Pour le moment, son système reste concentré sur la possibilité d'avoir enfin un prénom au delà de ses références d'analyse. Sa LED part à nouveau dans sa couleur orangé. Je vous écoute. Elle cessera de tourner uniquement lorsqu'il lui aura prononcé son prénom afin de l'enregistrer et le garder coûte que coûte dans sa mémoire. Seul le désactiver pourra le faire changer d'identité. S'il y a bien une chose dont un Androïde ne peut se débarrasser, c'est le prénom que son maître lui a donné. Les robots ne sont rien de plus que des nouveaux animaux de compagnie, avec moins de droit car dépourvu de la moindre sensibilité mais avec plus de responsabilités. Son système est intégré pour prendre les passages piétons pour androïdes, s'aligner dans les compartiments des bus de ville pour machines et monter les escaliers uniquement pour les AI. Les humains ont beau les posséder et être soulagés par leur travail, jamais aucun ne se mélangera à une intelligence artificielle dans la rue et les lieux publics.
Sur l'instant, c'est à peine si l'androïde perçoit les traits d'Isaak, concentré sur l'enregistrement de sa voix et des données qu'il y entre, son visage se fige comme une machine en plein bug. Au passage, il en profite pour installer quelques mises à jour que provoquent la possibilité d'avoir enfin un prénom. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Sam 29 Déc 2018 - 19:11 | |
| GRAHAM & AY-2817 AY clignote. J'entre dans la chambre et profite de son immobilité pour une inspection plus poussée que la veille. Lui passant dans le dos, j'observe sa carrure et évalue la longueur de ses jambes. Sa silhouette me parait familière, provoque en moi un étrange sentiment de déjà vu. Je cille tandis que ma main se pose sur son épaule à la recherche d'informations sensorielles. Il est tiède, à la même température que moi. Tu t'appelles Chad. Reculant de plusieurs pas, je détaille son accoutrement et secoue la tête négativement. Le mauvais goût de Stolen ... Il lui faut une autre tenue que celle-ci, j'ai l'impression de parler à un pot de yaourt. Toutefois, avant d'en arriver aux finitions, il me faut aborder un sujet plus important : Si j'ai bien compris, tu aspires à ce que je te fasse confiance. Désinvolte, j'avale une gorgée de smoothie avant de reprendre. Je suppose que tu sais que la confiance humaine ne s'obtient pas si facilement. Contrairement à celle des machines dans son genre.
Je relève que le lit est parfaitement lisse, en déduis que l'androïd est resté debout toute la nuit et soupire de l'imaginer tout seul dans le noir, à attendre que son maître le siffle. Je n'accepterai de devenir ton maître que si tu me laisses analyser ton système et tes composants. Mon regard reste ancré aux draps tandis qu'une idée germe dans mon esprit. A défaut de te connecter aux serveurs de mon entreprise, j'aimerais m'assurer qu'il n'y a rien de louche implanté dans ton programme et, pourquoi pas, mener un test de sommeil sur toi ... Pour ne pas dire sur " nous ". Ce robot n'a pas besoin de connaître mes motivations ni la nature de la passerelle que je m'imagine déjà créer entre son cerveau et le mien dans le but de capturer mes rêves. ... Si l'inconnu ne t'effraie pas. Pointe de provocation destinée à jauger son caractère. Est-il aventureux ? Timoré ? Craintif ? Est-ce un modèle prompt à marcher en dehors des clous où programmé pour rester dans le rang ? J'ai besoin d'en apprendre d'avantage sur ce spécimen pour mieux l'apprivoiser. Il pourrait bien être celui qui tuera mon ennui chronique ; ce même ennui qu'il me faut aujourd'hui remercier car c'est en œuvrant pour le tromper que mes inventions les plus révolutionnaires ont vu le jour.
Le smoothie toujours à la main, un sourire se dessine sur mes lèvres aux moustaches rosées. A peine viens-je d'annoncer la création de mes corps humains améliorés que la vision d'une version 2.0 se dessine dans mon esprit. Il me tarde d'ouvrir mon nouveau jouet. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Lun 7 Jan 2019 - 19:40 | |
| Chad. La système se concentre pour faire entrer l'information dans les données, mémoriser ce prénom qui sera sa nouvelle identité à partir de maintenant. Immédiatement, des liens se nouent en plus. Cet homme là est celui qui lui donne vie au delà de cet emballage et de ces fonctions. Lui offrir une identité est comme nommer son enfant après l'accouchement. Même si aujourd'hui, trop peu de bébés naissent du corps de leur mère, le prénom reste une passerelle entre les êtres qui fait naître amour et attachement jusqu'à ce que l'un d'eux s'éteigne. Ses paupières se ferment avant de se reconnecter à la réalité et écouter les paroles de Graham qui tentent de le déstabiliser alors que Chad est conçu pour lui tenir tête. L'entreprise d'où il vient sait comme l'homme qui lui fait face peut avoir un caractère difficile et l'AY crée spécialement pour lui ne se démontera pas face à son comportement désinvolte.
La confiance humaine ne s'obtient pas facilement car vos émotions peuvent la trahir. Nous les androïdes sommes dotés d'intelligence et non pas de jugement altéré par des sentiments. Logiquement, me faire confiance ne présente aucun risque. Chad reste planté là, les bras pendants le long du corps, le visage impassible avant de froncer les sourcils à la demande de son propriétaire. Sentant sa main contre son corps, l'Androïde se tourne vers lui, hausse les épaules.
M'analyser. Je n'y vois aucun problème. Quand désirez-vous commencer ? Déjà, ses mains laissent disparaître sa peau pour laisser place à sa véritable matière métallique et blanche. Là, on peut voir les différentes parties de ses doigts, les branchements, et autres compartiments. Son visage perd sa peau qui le rend humain lorsqu'il ne désactive pas le mode caméléon. Ses traits aussi blancs et purs que les murs le font se fondre au reste de la pièce. Chad n'a rien à cacher, se doutait parfaitement qu'au vu du QI élevé de Graham, celui-ci serait curieux de savoir comment il fonctionne. Je pense cependant que vos connaissances en la matière sont bien trop faibles comparé à celles de Stolen mais si cela peut vous rassurer, je suis là pour ça.
Là où il se sent moins sûr de lui, c'est lorsque Isaak lui demande un test de sommeil. L'androïde se recule d'un pas, fixe sa moustache de smoothie. Quels résultats vous apporteraient ce test ? Prévoyant, Stolen a toujours été très pointu de ce côté là, ses androïdes se doivent de rester professionnels qu'importe les épreuves qu'ils traversent. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Lun 14 Jan 2019 - 17:06 | |
| GRAHAM & AY-2817 J'hésite en inclinant la tête, véritablement surpris par ses réactions. Ce robot me répond avec une audace qui m'agace autant qu'elle m'amuse. Jamais machine ne s'est risquée à mettre en doute mes capacités, encore moins mes connaissances. Lorsqu'il souligne que me rassurer fait partie de ses attributions, je hausse les sourcils en silence, clairement sceptique quant à ses façons de procéder car il est, de nous deux, le seul dans cette pièce à douter de moi. Le fait qu'il le formule à haute voix ne me donne pas envie de le ménager, quand bien même il recule d'un pas, visiblement réticent à l'idée de s'aventurer au delà des horizons pour lesquels son programme à été conçu. J'en profite pour lui renvoyer la balle avec dignité : Je pense que mes connaissances en matière de communication sont bien trop faibles pour répondre à cette question. Impérieux, je le contourne en levant le nez et avance jusqu'au pas de la porte. Là, je me retourne et jauge son visage aussi blanc que neige d'un regard autoritaire. Je laisse à ton intelligence dépourvue d'émotions le soin d'assimiler la logique de cet ordre : Ne pose plus de questions et suis moi dans le salon, nous allons commencer. Directif, je remonte le couloir tout en intimant à Cassandre de couper les flux qui me connectent au monde extérieur. Aucune sollicitation ne sera acceptée, j'ai besoin de concentration pour bidouiller l'insolent qui me tient désormais lieu de cobaye.
Arrivé au centre de la pièce, je désigne la table à Chad afin qu'il s'y allonge. La mécanique de son corps est fascinante, il me tarde de la manipuler pour en comprendre les différents rouages. Sortant un ordinateur du buffet, j'entreprends de lancer les différents logiciels nécessaires à l'analyse de mon sujet. Lorsque tous les câbles sont prêts à être connectés, je jette un œil en direction du blond et lui souris, mi figue, mi raisin, quelque part entre l'encouragement et la mesquinerie.
- Chad, tu es beaucoup trop coincé. Cet air inexpressif et lisse qu'il affiche m'afflige. A croire que l'expression faciale synonyme d'appréhension n'existe pas chez lui. Nous allons y remédier. Allonge-toi et branche-toi ça. Il existe forcément une porte d'entrée à ses configurations de personnalité. Je n'ai pas besoin d'un esclave, j'en ai déjà trop. Je n'ai pas besoin d'une intelligence artificielle aseptisée. Cassandre fait office de chef d'orchestre sous ce toit. Peu à peu, l'idée de faire de cet androïd un être qui échappe complètement aux standards de son créateur me séduit et m'anime d'un nouvel enthousiasme. Qu'arrivera-t-il si j'affole les paramètres qui le définissent en tant qu'objet ? Sommes-nous connectables lui et moi ? Quel part d'humanité cette machine est-elle prête à assimiler pour devenir autre chose qu'un pion expédié sous vide ? |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Jeu 17 Jan 2019 - 9:02 | |
| Isaak le remet à sa place, Chad analyse de suite dans le timbre de sa voix et sur ses expressions que l'humain désire qu'il se taise et cesse de commenter ses moindres faits et gestes, ce que l'androïde fait. Si chacun a son caractère bien à lui, celui d'affronter l'homme est une composante que l'entreprise a pris soin à ne pas leur laisser. Les robots sont faits pour s'adapter à ceux fait de chair et d'os et non pas les défier ou les pousser dans leurs retranchements. Chad peine à comprendre où veut en venir Graham et s'avance d'un pas lent jusqu'à la table que lui désigne Isaak. Elle lui fait penser à celle où il était né alors que des dizaines de tête le fixaient pour l'animer et le rendre aussi parfait qu'à cet instant. Bizarrement, une sensation de mal être le prend en grippe. Chad marque un temps d'arrêt, tourne ses nano-caméras en direction de l'homme qui semble vouloir faire de lui un cobaye. Son système lui envoie de s'exécuter et enlève alors le haut de sa combinaison de travail. Il défait la fermeture de sa veste et la plie soigneusement avant de la poser sur une chaise. La fonction ménage est aussi propre à tous les robots. L'esclavage des machines n'a pas de limites. Tout ce qui représente une corvée ou un désir ardent chez l'Homme est une fonction chez l'Androïde.
Bien Monsieur. Il hoche délicatement la tête pour lui montrer qu'il accepte de le suivre, se pose sur la table avant de brancher ces câbles instinctivement. Chad sait automatiquement à quel endroit il lui faut procéder pour l'intervention. De sa carapace s'ouvre des caches avec des sorties de prise. Son système fait tourner sa LED au orange avant d'entrer dans le rouge. La compagnie Stolen n'aime généralement pas qu'on tente d'intégrer sa mémoire et le fait savoir. Ses anti virus s'agitent alors que l'angoisse monte d'un cran dans le corps blanc de l'androïde.
Dîtes-moi si vous avez des directives ou si vous préférez que je me mette en veille pour ne pas vous déconcentrer. Chad s'efforce de rester docile alors que sa LED ne cesse de clignoter rouge et lui renvoyer un état de stress et de peur qu'il n'avait encore jamais perçu jusque là. Et si Graham était tout simplement sur le point de le désactiver pour vendre ses pièces au marché noir ? Il ne semble pas manquer d'argent mais les composantes d'Androïde restent de loin l'un des marchés les plus prisés en ces jours où même les plus pauvres préfèrent se payer un robot qu'à manger. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Mar 22 Jan 2019 - 6:31 | |
| GRAHAM & AY-2817 Chad s'exécute. Tandis qu' il s'allonge et se connecte au système, je remarque que sa led ne cesse de clignoter. À la couleur orange succède une couleur rouge m'indiquant silencieusement que la procédure à laquelle nous nous prêtons n'est pas du goût de son concepteur. Un sourire suffisant étire mes lèvres. L'Android n'a pas le monopole de l'insolence ; j'admets qu'un sentiment de satisfaction m'habite à l'idée d'outrepasser mes droits de simple utilisateur.
Dans un premier temps, l'ordinateur analyse les données qu'il reçoit. Je les lis d'un œil distrait tandis que le robot s'inquiète de la marche à suivre. Reste lucide, j'aimerais te poser des questions durant la manoeuvre. Mes doigts s'activent sur le clavier afin de pénétrer les paramètres de Chad. Il me faut faire preuve d'ingéniosité pour contourner les différents pare-feu et autres protections érigés par Stolen dans le but de préserver l'intégrité de son œuvre. Lorsque j'entre au cœur du programme, une liste exhaustive des différents modules composant la personnalité du robot s'affiche à l'écran. Scroll après scroll, je pars en quête d'une jauge à modifier pour créer chez mon cobaye de nouvelles réactions. Mon choix s'arrête sur ses capacités émotionnelles. Ces dernières, comme je m'y attendais, sont à un seuil relativement bas. J'observe alors le visage de l'Android.
- Voyons voir ce qu'il se passe lorsque j'augmente ta sensibilité. Il n'y a pas de raison pour que je sois le seul à ressentir des émotions. Mon index se pose sur le curseur. Tu as le droit de me dire si tu as mal ou peur, j'arrêterai la manoeuvre. Dans ma volonté d'explorer le potentiel de cette machine, je n'en reste pas moins désireux de la maintenir dans un état de collaboration acceptable. Un cobbaye terrorisé ne me sera d'aucune utilité, je ne prendrai pas le risque d'échanger des flux cérébraux personnels avec une machine instable. Doucement, j'augmente le pourcentage émotionnel. Mon regard s'accroche à celui du blond, curieux d'y voir un changement se matérialiser. As-tu des souvenirs, Chad ?
Dernière édition par Felix Twist le Lun 28 Jan 2019 - 17:06, édité 1 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Sam 26 Jan 2019 - 9:42 | |
| Ce qui met l'Androïde dans un état d'inconfort ne sont même pas les magouilles de son propriétaire. Chad n'a pas été formaté pour craindre celui qui le possède mais celui qui l'a crée. Si Stolen apprend un dysfonctionnement chez l'une de ses machines, l'entreprise cherchera forcément à le récupérer pour le réinitialiser et éviter tous débordements. Les androïdes même les plus basiques ne supporteraient pas de retourner à l'entrepôt. S'ils ne connaissent pas la mort, une part incertaine de leur système les pousse à craindre cet instant, cet oubli total de toutes leurs connaissances pour repartir de zéro. La peur du recommencement est une donnée valable à tout être capable de réfléchir. Chad n'y fait pas exception en sentant clignoter sa LED sur sa tempe tandis qu'Isaak ne semble pas prêt à faire marche arrière.
Il sent presque instantanément toutes ses données passées au peigne fin. C'est comme si quelque chose s'incrustait en lui pour le retourner et lui faire comprendre qu'il n'est qu'un tas de féraille de composées toutes inhumaines mais qu'elle lui prouvera quand même qu'il n'est pas infaillible. Chad fixe avec intensité le regard d'Isaak. Ses pupilles restent sont unique point d'ancrage et les caméras de la machine se pointent avec une précision digne d'une arme de guerre sur le visage de son propriétaire. Qu'importe qu'il soit mal à l'aise, Graham lui doit bien ça pour entamer une autopsie si virulente. Les changement s'opèrent alors que des questions lui traversent la tête sans comprendre en le sens. Il se doit de les lui poser sans entendre qu'Isaak ne veut pas de ses interrogations mais des réponses qu'il lui ordonne.
Où est votre cravate ? Il était persuadé qu'Isaak en avait une. Il pourrait presque sentir sous la pulpe de ses poids la sensation du tissu. Ce rêve lui semble si réel qu'il lui faut froncer les sourcils pour retrouver la raison et se redresser un peu plus brutalement. Certains de ses branchements sautent tandis que ses yeux se posent sur les écrans d'où Graham bidouille son système. Quelle heure sommes-nous ? Il est si tard, pourquoi cette lumière ? Son horloge interne lui désigne qu'il est minuit une ce qui le chagrine. Le regard qu'il offre à son propriétaire est plus colérique cette fois. Malgré tout, un soupir quitte ses lèvres alors qu'il se tourne vers Graham. Son envie d'arrêter la procédure n'est plus si grande que tout à l'heure. Son corps s'allonge à nouveau sur la table tandis que sa main se pose sur le poignet d'Isaak. Soyez prudent. Autant pour lui que pour l'androïde. Vous devriez désactiver ma puce GPS. Maintenant que sa LED tourne au rouge, il n'y a que comme ça que Stolen ne pourra pas le repérer dans le moindre de ses mouvements et de ses dysfonctionnements. Perturbé et encore ancré dans ses instincts de boîte de conserve, Chad ne remarque même pas qu'il l'a déjà désactivé de son propre chef. Le danger n'est plus Isaak mais lui-même. Il tente déjà de fuir sans s'en rendre compte. Il pensait que tout cela n'était une légende : les androïdes capables de se rebeller de leurs fonctions. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Ven 1 Fév 2019 - 20:18 | |
| GRAHAM & AY-2817 Durant un instant, je me perds dans le regard de la machine. Vu de plus près, le bleu de ses yeux est si intense qu'il m'aspire tout entier dans ses profondeurs depuis lesquelles des fragments de ma mémoire à long terme refont surface. Une impression de déjà vu, la même que celle qui me tenait aux tripes à mon réveil. Accaparé par le phénomène, je ne réalise pas que mon indexe incrémente la jauge de son émotivité proportionnellement à l'accélération de mon rythme cardiaque.
La scène se déroule sous mes yeux, flash dégueulé par mon hypothalamus pris d'un haut le coeur. Je distingue la cravate, pendue à son cou, tandis qu'il me sourit et accède à ma demande : " Chad Graham. Mon amour. Ma vie. Est-ce que tu veux m'épouser, ce soir ?" Une joie intense m'envahit soudainement, tandis qu'explose dans mon estomac des gerbes d'étincelles. L'euphorie est si puissante qu'elle me coupe la respiration et m'arrache un hoquet de surprise. L'Android semble supposer que mon sursaut est un reproche, car la colère qu'il manifeste s'éteint aussi vite qu'elle est apparue. Néanmoins, elle me tire de mon état de grâce et me ramène à la réalité.
Troublé, je m'affaire à rebrancher les câbles pour cacher ma fébrilité. Je ne suis pas homme à exprimer ce qu'il ressent réellement en public, quand bien même ce public se révèle être une machine dont il tient le niveau d'anxiété entre ses doigts. Il me faudra sérieusement analyser ce qu'il vient de se produire avant de tenter une connexion cérébrale avec Chad. Difficile de l'admettre, mais l'hypothèse d'avoir une défaillance de mon propre corps reconstitué commence à s'immiscer dans mon esprit car aucun des rapports de mes précédentes existences ne fait état de troubles de la mémoires aussi violents. Peut-être y a-t-il eu un problème dans le clonage de mes cellules souches ? En cet instant, malgré mon air d'avoir la situation bien en mains, le doute m'habite et j'hésite à poursuivre l'expérience ... mais la Science a toujours eu le dessus sur ma volonté si bien que, lorsqu'il me touche, je fais abstraction des frissons qui m'habitent.
M'efforçant de prendre un recul scientifique, j'abaisse le curseur d'anxiété du blond avant de reprendre la parole. Mes sourcils se froncent en constatant que son heure interne est bloquée sur minuit une et que le système GPS dont il me parle est déjà OFF selon l'analyse informatique : " Reste calme, on se détend. " Ces paroles rassurantes lui sont aussi bien adressées qu'à moi-même. Dans la foulée, je me corrige et ne laisse plus rien paraître de mon étonnement ; lissant mon expression faciale pour en chasser les signes d'incompréhension. Un oeil sur la recherche de bugs system qui pourraient justifier ces défaillances, je me veux donc sûr de moi et maître de la situation lorsque je reprends : Voilà, c'est désactivé, tu peux être rassuré. A quoi bon l'inquiéter d'avantage en lui signalant que sa led est bloquée sur la couleur rouge depuis qu'il s'est emporté ?
Mes doigts quittent le siège de ses émotions pour analyser ses traits de personnalité. Je m'étonne en constatant qu'une part de moi hésite à les re-configurer. Le propre de tout bon scientifique est de n'avoir aucune hésitation. Ici, l'emprunte de son visage sur fond de plage paradisiaque se superpose à l'inquiétude que Chad affiche. Cet air de chien battu fissure mes remparts sociaux ; je me dois de battre des cils pour ne plus me laisser déconcentrer et choisis de reporter mon attention sur l'écran. Changeons de sujet : Connais-tu l'envie ? Cette question me vient en constatant l'épaisseur de la data base de son caractère. Ces traits de personnalité ne sont-ils présents que pour le définir à l'instant T où ce robot est-il capable de les synthétiser dans le but de se projeter dans le réel ? Les créatures de Stolen ont-elles des rêves ? Des aspirations ? Que se passe-t-il lorsqu'on leur ouvre la porte sur la conscience de leur (non)-individualité ?
Dernière édition par Felix Twist le Ven 8 Fév 2019 - 4:38, édité 2 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Dim 3 Fév 2019 - 21:49 | |
| C'est étrange comme une cravate peut soudainement devenir terriblement importante pour l'existence d'un robot. Lui qui n'en a jamais vu se trouve à chercher un repère qui n'a pas existé dans sa vie. Son regard bleuté reste posé sur Isaak, écoute tant bien que mal ses paroles alors que sa pompe à thirium s'emballe un peu plus dans son corps. La machine sur laquelle on l'a branché montre quelques perturbations dans son pouls. S'il ne risque pas d'en mourir, cela peut altérer plus vite l'existence de ses biocarburants.
S'il s'efforce de se calmer, ce n'est pas par instinct mais seulement parce que son propriétaire le lui demande et qu'il est dans le devoir de le faire. Un Androïde qui n'obéit pas est d'urgence envoyé dans le dépôt le plus proche pour le désactiver et recycler ses métaux. Un frisson semble lui parcourir l'échine à cette idée alors que son regard plonge vers le plafond. Il lui faut plus d'énergie que d'habitude pour se contrôler et ne pas quitter cette pièce alors que sa place est ici.
Son visage ne quitte pas la lumière aveuglante qu'il fixe et hausse les épaules. Il s'imagine soudainement ce dont il pourrait avoir envie. Pense encore à la cravate avant de se dire qu'il sortirait bien pour voir le dehors. Une autre part de son système lui envoie une image d'Isaak capable de lui faire confiance. Ce doit être parce que son programme a pour unique but d'être relié à cet homme. Toujours trop sérieux, l'Androïde lâche un soupir. Difficile de comprendre qu'il n'est pas une machine lorsqu'on le voit, là, prendre sur lui pour ne pas déraper ou contrarier son propriétaire. J'ai envie d'un tas de choses en réalité. Comme celle d'atteindre votre confiance pour augmenter la cote de popularité de l'entreprise Stolen. Chad se cache derrière d'autres envies qui lui traversent le corps comme si on lui lançait des couteaux. La douleur des Androïdes, comme la peur, n'est qu'une simulation qu'ils ressentent au même titre que l'Homme. Ce qu'il ne pensait pas, c'est d'être capable de recevoir une telle décharge alors qu'on ne s'en prend pas à lui physiquement. Nous ne possédons pas les péchés capitaux de l'homme. Stolen a fait en sortes de nous offrir les sept vertus, chaque travailleur et Androïde possédant un accent sur l'une d'entre elle. Même s'il ne l'a jamais avoué, tout cela n'est qu'un vestige de nos religions passées. Aujourd'hui s'il n'en reste rien, tous les Androïdes possèdent en mémoire des traces de toute l'humanité depuis son début.
Chad marque une pause, plante ses caméras dans le regard d'Isaak, si intense. Il n'a pas encore eu l'occasion de réellement se concentrer sur ce qui est fait de chair et d'os. Ma vertu est la foi. J'ai été crée pour avoir foi en vous mais aussi en nous. Alors pourquoi ressent-il ce besoin presque entêtant de ne pas l'écouter ? De se détacher de cette table et quitter cette pièce. Si tout se concentre dans son désir d'atteindre la confiance de Graham, pourquoi son système travaille à aller contre son avis ? Chad ne devrait pas le froisser avec ses questions, aucun androïde ne devrait le faire mais la sienne dépasse ses lèvres. Qu'espérez-vous combler en m'analysant de la sorte ? Vous semblez seul, rien ne remplacera une véritable personne dans cette maison. Une faille émotionnelle ? Un besoin de caresser son ego suite à une nouvelle découverte ? Sa gorge se noue alors que sa LED se calme enfin et retrouve son bleu. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Mar 12 Fév 2019 - 9:06 | |
| GRAHAM & AY-2817 Chad m'offre une analyse théologique de la conception de son programme, ce qui réveille mon inquiétude. En jetant un regard aux pourcentages à l'écran, je réalise que la jauge de franchise de la machine dépasse de loin l'acceptable des relations sociales. Depuis les décrets de Saturn, en 2517, les concepteurs d'I.A n'ont plus le droit de dépasser les 90% de sincérité chez une I.A.. Par la signature de cet accord, l'union fédérée de notre système solaire espérait endiguer les abus de l'industrie des robots publicitaires. Il me semble que seul Mars a refusé de signer les nouvelles directives. Se pourrait-il que ce rat de Stolen aie migré sur la planète rouge dans le but de construire son nouveau prototype ? J'enverrai Cassandre vérifier l'adresse du nouveau siège social de mon concurrent car je le soupçonne d'être en train de manigancer quelque chose d'illégal depuis les profondeurs de la galaxie.
Mes 3 dernières vies ont été consacrées aux recherches sur les avancées génétiques et technologiques destinées à sauver l'homme de sa mortalité. Mon existence actuelle, dans ce corps amélioré 100% organique, est la preuve vivante que si les Dieux n'existent plus c'est avant tout parce que mon espèce s'est mis en tête de défier la mort. Nous avons depuis trop longtemps prouvé que le corps est une équation chimique, qu'il nous suffit de le cloner pour lui donner une seconde vie par transfert de matière cérébrale. " Avoir la foi ? " Je ne peux contenir un ricanement moqueur. Stolen est tellement vieux jeu dans ses choix de personnalités pré-programmées. Aujourd'hui nous n'avons plus besoin de croire, Chad. Nous savons. Cette phrase est la dernière du discours que j'ai prononcé hier, lors de la conférence de presse.
Pourtant, je ne sais pas expliquer l'émotion qui me traverse lorsque la curiosité du blond lui fait outre-passer les limites de notre rapport maître/androïd. Qu'est ce que c'est que ces questions personnelles ? Cette conserve est beaucoup trop invasive. Ne pose plus ce genre de questions. Le ton est ferme bien qu'un peu fébrile. Je refuse de répondre à un objet qui n'a, de par sa nature, aucune autorité sur moi. Mon index scrolle l'analyse du rapport de plantage sur l'écran holographique. Il n'y a rien de probant : impossible d'expliquer les dysfonctionnements de son système.
- Bon, émettons l'hypothèse que ton système central préfère qu'on le laisse tranquille. Je ferme les dossiers les plus volumineux pour revenir aux données primaires du moniteurs : fréquence cardiaque, voltage de la tension électrique, indicateurs de température des bio-composants. Tu as une composition interne très poussée. Je ne cache pas mon appréciation du niveau de conception de l'Android et vais même jusqu'à lui accorder un hochement de tête appréciateur. Ils se sont donné les moyens pour m'amadouer. Trait d'humour mordant que je ponctue d'un haussement de sourcils avant de mettre l'ordinateur en sourdine. Je te prends avec moi sur Nazaret-Alpha ! Je pourrais profiter de ce voyage spatial pour étudier son rapport à l'apesanteur. D'un clic, je lui transfère l'information concernant ma prochaine conférence. Sur la Lune, siège de l'O.U.S*, endroit parfait pour comprendre mes propres dysfonctionnement internes. Je connais, là-bas, des docteurs en médecine qui seraient ravis d'intégrer mes équipes. La perspective d'approfondir le sujet des corps immortels débaucherait n'importe lequel d'entre eux. Ensemble, sûrement parviendront-nous à trouver les raisons de ce flash saisissant et de cette impression de déjà vu deux fois ressenties. Ne t'inquiète pas, il n'y aura plus d'analyse système avant un moment. Je vais commencer par observer tes caractéristiques biologiques. Nous reviendrons aux questions existentielles plus tard. Rétablissant la communication avec le reste de l'appartement, j'ordonne à Cassandre de confirmer la présence de Chad parmi les bagages. Cassandre te transfère le résumé du voyage. J'attends qu'il intègre le flux de l'A.I. pour enchainer. Il nous prendra 3 jours car notre vaisseau fera un détour par l'orbite de Irène4, ce n'est pas mentionné dans le plan de vol. L'un de mes satellites. Il s'agit d'un transfert de sauvegardes matérielles. La manière la plus archaïque qui soit de transmettre l'information de nos jours : un disque dur externe. J'en fais collection ; ils sont une sécurité de sauvegarde supplémentaire autant qu'un héritage pour l'humanité.
* Organisation Universelle de la Santé, ayant succédé à l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) après la première colonisation spatiale de l'Homme.
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| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Mer 27 Fév 2019 - 19:48 | |
| Le ton ferme d'Isaak l'aide à moins se méfier. L'autorité reste un point d'ancrage pour tout androïde. Chad n'en fait pas l'exception. Les directives de son humain sont la raison pour laquelle il est aujourd'hui droit sur ses jambes, capable de réfléchir et bourré d'informations mais encore trop peu développé. Ce sera à Graham de mettre en place des protocoles, de lui insuffler des connaissances supplémentaires, d'ajouter des options qui pourront l'aider à survivre mais surtout qui lui permettront d'être à son image. C'est étrange mais le robot fronce les sourcils. L'idée de ressembler à cet homme ne lui plaît pas. Difficile pour lui de dire exactement le pourquoi du comment. Il sent juste qu'il ne serait pas épanoui d'être aussi seul. Malgré l'intelligence et la puissance de son maître, ce qu'il ressent autour de lui est un vide qui ne correspond pas à l'image parfaite qu'on lui a faite des humains. Les liens sociaux, en dehors de la sphère professionnelle lui semblent inexistantes.
Son corps imposant se redresse. Sa peau refait surface, dissimule le métal blanc qui le compose. Pardonnez-moi, Monsieur. Pour la question qui n'avait pas lieu d'être. Chad est curieux, forcément qu'il l'est mais parvient encore à reprendre le dessus sur ce degrés d'intrusivité que Stolen avait mis au plus bas et qu'il sent soudainement s'affoler. Pensez à bien vous mettre en règles. Les conditions de voyage d'Androïde ont changé depuis que des ventes interplanétaires frauduleuses se sont faites. J'envoie à Cassandre les différents documents à fournir et remplir. Les Androïdes sont comme l'étaient autrefois des chiens, ils ne peuvent quitter le territoire sans recevoir tout un tas de contrôle et terminer finalement au milieu des bagages, debout et en rang dans la soute des engins spatiaux. Son ordinateur lui envoie directement une image de ce qui risque de ressembler à son voyage et Chad ne dit rien. Il sait que ses conditions de vie ne seront pas toujours faciles et qu'il lui faudra s'adapter.
Je tâcherais de ne pas vous décevoir Monsieur Graham. Sa carcasse quitte la table, se sent de suite plus soulagé lorsqu'il touche à nouveau terre. Sa jauge de crainte redescend, Chad reprend ses instincts stériles d'androïde, lutte contre les perturbations qui le gagnent. Il s'approche alors de la fenêtre qui laisse une vue totale sur la ville. Rien de beau, seulement une image froide de buildings et de publicités qui clignotent dans tous les sens.
Je dois tout de même vous avouer que j'ai du mal à contenir certaines questions. Il lui adresse un sourire, les mains dans le dos, sérieux dans son uniforme d'Androïde qu'il gardera pour le voyage car il n'a pas le choix. La compagnie Stolen a livré une dizaine de tenue identique en cas de déchirure ou de tâches qui ne partent pas. Chad est condamné à rester le même ; il n'a pas le droit de se différencier, son rang de robot l'en empêche.
Cependant, comme vous avez exploré mon système, je voudrais savoir quel est votre âge, combien de vies vous avez traversé et les éléments clés de votre histoire. Je suis une boîte de conserve mais je ne suis pas stupide. Il a remarqué que Graham était du genre joueur et appréciait l'audace. Celle de Chad se développe à chaque seconde à son contact ; contre son gré le voilà qui devient à son image. |
| | | Invité | Sujet: Re: [MAXYM & FELIX - UA 2618] human after all Mar 5 Mar 2019 - 17:32 | |
| GRAHAM & AY-2817 Cassandre se charge d'effectuer les démarches administratives tandis que Chad se redresse. Lorsqu'il me tourne le dos pour se rhabiller, je détaille sa peau avec insistance. Cette envie récurrente d'y poser les mains pour en sentir la texture me chagrine. J'y songe pendant qu'il lisse son emballage de pot de yaourt et réalise que la curiosité qui m'habite se teinte d'un désir que je ne m'explique pas. Une tension sexuelle qui me surprend et me fait fantasmer sur les propos du blond lorsqu'il s'engage à ne pas me décevoir. " J'y compte bien. " Lui dis-je en chassant les pensées charnelles qui n'ont rien à faire dans mon étude de ce spécimen.
Spécimen d'une insolence irrésistible, il faut bien l'avouer car Chad me sourit en me demandant la pareille, fier de jouer avec les limites que je lui impose. J'hésite un instant, toujours assis sur mon siège, soupçonnant cette conserve de s'amuser à copier mes traits de personnalité pour se rendre aussi tenace que moi. Un sourire étire mes lèvres, presque malgré moi. Je me lève et le rejoins devant la fenêtre. A nos pieds, la ville grouille d'une activité qui ne dort jamais, à l'image de la société robotique dans laquelle nous vivons aujourd'hui. Il y aurait tant de choses à te raconter, Chad. Dis-je, l'air ailleurs, songeant aux multiples sauvegardes de mes anciennes vies stockées dans un coffre numérique de Graham's Industrie. En fermant les yeux, j'envoie à Cassandre l'ordre silencieux d'effectuer une copie du dossier " mémoire non résiduelle " et de le transférer à l'Androïd. C'est un dossier crypté par mon service de sécurité. Il te faudra une connexion direct avec mon système nerveux pour en lire le contenu. Explique-je tandis que la led du blond clignote pour m'informer qu'il a bien réceptionné le fichier. Garde-le dans ton dossier de téléchargements. Lorsque j'aurais envie de répondre à ta question, je le déverrouillerai. Le ton est plus joueur qu'autoritaire. Je m'amuse à défier son système créé pour obéir tout en le soupçonnant d'avoir des pensées contradictoires. Mon sourire s'élargit tandis que mon visage se tourne vers son profil parfaitement stoïque et sa dégaine de prisonnier. Pour l'instant, j'ai plutôt envie de te rhabiller. Coup d'oeil à sa veste insipide. Ces vêtements ne me conviennent pas. Je te veux avec moi en cabine, tu dois avoir l'air d'un humain, pas d'une machine mal fagotée. Un costard cravate fera l'affaire le temps de l'embarquement. Grâce à mon statut VIP, nous contournerons sans mal les contrôles de sécurité interdisant l'accès des Androïds personnels aux infrastructures de bord de la navette spatiale. Connecte-toi au réseau et choisis des tenues ; nous allons nous faire livrer. L'idée de le voir nu durant ses essayages me séduit. J'ai l'impression d'agir pour des raisons moins nobles que celles du prêt à porter mais refoule cette pensée au second plan. Ne me regarde pas avec cet air perplexe. Lui dis-je avant de lui tirer la langue. Il m'appartient de t'apprendre le style. Renifflement dédaigneux. Et il y a du boulot ! Sourire taquin.
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