Le temps guérit toutes les blessures... Malia

J'étais sortie, comme tout les soirs depuis quelque temps. Je me changeais les idées en allant en soirée avec mes potes. Mais ce soir là, j'étais sortie seule. Assise au bar, je sirotais une bière tout en regardant les nouvelles sur mon téléphone. Un garçon que je ne connaissais pas s'est assis à côté de moi et il a commencé à littéralement me faire chier. Plus je lui disais de se casser, plus il se collait contre moi. Je laissa échapper une claque et je me lève pour partir plus loin. Mais il m'attrape le poignet. Je me retourne et le foudroie de mon regard ténébreux. Lâche moi sale porc ! lui dis-je avec colère, tirant pour qu'il me lâche.

De nouveau la voix de la brune tinta à mes oreilles. Je ne pouvais pas la rater cette fois elle s’énervait contre un mec qui ne comprenait pas la définition du mot non. Je m’approchais derrière Malia fixant l’homme d’un regard assassin, mon poing se serra convulsivement je me tâtais encore à lui envoyer mon poing dans sa face à celui-là.
Veux-tu que je te fasse la traduction de ce qu’elle te demande dans la langue des signes que tu sembles mieux comprendre ?
Demandai-je au jeune un poil éméché qui me toisait d’un air hautain essayant d’évaluer ses chances. Il sembla se raviser non sans cracher à mes pieds et sorti dehors avec empressement. Je fronçais les sourcils sentant le coup foireux approché.
Tu crois qu’il va ramener ses potes pour me refaire le portrait ?

Je sursaute en entendant quelqu'un derrière moi et je prie pour que ça ne soit pas un de ses potes. Mais je reconnais vite la parfum entêtant de Jared. J'observe le pauvre mec qui me lâche enfin le bras que je me met à frotter, furieuse. Ce qu'ils pouvaient tous me soûler ces mecs en chien. Je me retourne vers le brun, un sourcil haussé et les bras croisé sur ma poitrine. Qu'est-ce que tu fous ici ? lui dis-je, non sans animosité dans la voix, comme depuis quelques jours/semaines. Il est vrai que j'avais un peu perdu la notion du temps entre les fêtes et le travail. Je passe ma main dans mes cheveux et me rassoit pour finir mon verre. Ce serait pas étonnant. T'as pas une gueule d'ange non plus.

Malia se braqua instantanément en me reconnaissant ce qui me tendit encore un peu plus. Je braquai mes yeux noirs dans les siens.
Je cherchais à me détendre mais faut croire que c’est peine perdu !
Attaquai-je tout aussi froidement. Je jetai un regard au bar et au serveur qui semblait attendre ma commande.
Je ne reste pas !
L’engueulai-je évacuant toute ma frustration sur ce pauvre mec qui ne faisait que son travail. Il haussa les épaules et repartit servir d’autres clients. J’hésitai à me casser mais l’idée que le con qui l’avait emmerdé revienne me forcer à rester sur place. Je tanguais d’un pied à l’autre mal à l’aise.
T’es toute seule ? où sont tes potes au cas où l’autre abruti ramène ses copains ?

J'agite distraitement la paille dans mon verre, silencieuse. Je lève les yeux au ciel face à ses paroles sans pour autant lui adresser un seul regard. Je joue avec une de mes mèches noires avant de me tourner vers lui, plongeant mon regard de jais dans celui du barman. Je suis venue toute seule, lui dis-je avant de me retourner et de finir le verre. J'appelle le serveur d'un geste de la main et lui demande deux verres de whisky, le dos toujours tourné à Jared. Il était clair que je lui faisait clairement la gueule, mais j'avoue qu'il me faisait de la peine à se dandiner comme un canard. Tu vas pas rester debout, tu peux t'asseoir. Je ne lui adresse pas un regard, je fais simplement glisser le verre jusqu'à lui avant de porter le mien à mes lèvres, de nouveau silencieuse.

Elle me tournait toujours le dos mais le fait qu’elle commande de verres me fit me détendre légèrement. Je regardai le verre de whisky posait sur le comptoir avec appréhension me souvenant de comment cela avait fini avec cet alcool maudit dans le sang. Le cocktail whisky Malia était un souvenir bien trop tenace. Je ressentais encore ses lèvres contre les miens et sans m’en rendre compte j’étais en train de m’effleurer la bouche de mes doigts comme pour revivre le souvenir de cette pression. Je poussai un soupir en laissant retomber ma main, je finis quand même par m’asseoir à côté d’elle et avalait le whisky du traite claquant le verre contre le bois du bar faisant retourner le serveur vers nous d’un regard ahuri et choqué. Je lui fis signe d’en apporter un deuxième.
Et tu trouves ça prudent toi ? Bowen est une ville certes très animé mais c’est jamais très sécurisant de sortir seul !

Je joue avec le whisky dans mon verre, silencieuse, et concentrée sur le brouhaha et la musique, ce qui me détendaient. Portant le verre à mes lèvres, je le bus d'une traite et le posa avec mon de délicatesse que le brun. Prenant mon téléphone, j'écoutais à peine ce qu'il disait, surfant sur le net. Mais quand je me rendis compte de ce qu'il avait dit, je redressa la tête et la tourna vers lui. Roh, ça va lâche moi, j'ai surtout pas b'soin d'un mec qui s'prend pour mon père. Je passe ma main dans mes cheveux et ceux-ci cachent à nouveau mon visage. Non mais pour qui il se prend à me donner de tels leçons ? Je fulmine silencieusement et demande au serveur un autre verre. Autant noyé ma colère dans l'alcool, comme à chaque fois que quelque chose va de travers dans ma pauvre vie. J'vois pas en quoi ça te regarde ce que j'fais et avec qui j'le fais. T'as perdu ce droit il y a quelques semaines déjà.

Je levai un sourcil étonné face à sa réaction complètement puérile qui caractérisait bien les personnes de son âge.
Je me prends pas pour ton père excuse-moi de ne m’inquiéter pour toi !
Fulminai-je. Je frottai mon menton contrarié regardant le deuxième verre avec dédain. Elle s’en servit un autre également bien déterminée à se mettre minable de son côté aussi. Je grinçais des dents. Et puis elle continua encore dans des propos qui me semblaient complètement déplacer.
Malia ! Je n’ai jamais eu aucun droit sur toi en dehors des horaires de travail je ne cherche pas à m’immiscer dans ta vie je… J’ai le droit d’être inquiet quand je te vois de faire emmerder dès le premier abruti débarque !
J’agitai les mains montrant mon impuissance, j’ouvrais la bouche pour insister mais la referma aussitôt ne sachant pas vraiment quoi dire finalement. Je poussai un soupir, terminant de nouveau mon verre d’une traite.
Ecoute je vais te laisser, vraiment je ne suis pas d’humeur à faire du social ce soir !
J’avais juste envie de faire mon vieux con et tant pis pour elle-même si je savais que je le regretterai amèrement s’il lui arrivait quelque chose. Je sortis du bar sans un regard pour la brune trop en colère pour continuer sur cette voix là je sentais des mots titillaient la barrière de mes lèvres et qui me laisseraient un gout amer une fois échappés…

Je finis mon deuxième verre et je lui fais un signe de la main pour qu'il se casse. Une fois la chose faite, complètement démoralisée, je paye ce que j'ai pris et les deux verres de Jared avant de me lever et de sortir du bar. Je le vois au loin, suivis de quatre autres mecs dont celui qui venait de me faire chier. Ne sachant pas quoi faire sur le coup, je décide de les suivre discrètement, réfléchissant à ce que le patron venait de me dire. J'avais peut-être sur-réagit, mais c'était pas de ma faute, c'était la sienne tout ce qui était arrivé. Un soupire passa la barrière de mes lèvres alors que je les suivais toujours, légèrement tremblante à cause de l'alcool. Les voyant s'en rapprocher, je pris mon courage à deux mains et sortis de l'ombre, les bras croisés sur ma poitrine, et mes cheveux noirs cachant mon regard de jais. Eh les cons ! Oups, j'aurais peut-être pas du commencer par une insulte. Vous allez le laisser tranquille oui ou merde ? Parce que si c'est merde, je peux vous assurer que vous le regretterez. C'était pas que je cherche à ce qu'on soit quitte, mais je m'inquiétais de ce qu'il pouvait lui arriver. Mais ça, je ne l'avouerai jamais, c'était pas mon genre de jeune fille froide et insensible.

Je continuai à marcher dans la rue bien décidé à rentrer chez moi quand j’entendis un mec me hélait derrière. Je n’avais pas besoin de me retourner pour savoir que c’était l’autre abruti et à entendre les rire qui précéda sa remarque je me doutais bien qu’il n’était pas seul. Je fis pourtant semblant de rien, encore moins d’humeur à me battre quand soudain la voix de Malia me glaça le sang. Qu’est-ce qu’elle foutait là ? Me retournant je vis les mecs se tournaient vers elle en même temps que moi. L’abruti de départ s’avança vers Malia en faisant rouler ses muscles.
Ah ouai ? Et qu’est-ce qu’une petite minette dans ton genre pourrait me faire de si horrible que ça pour que je le regrette ? !
Les autres hésitèrent un instant mais préfèrent se tourner vers moi pour me garder éloigner. Je fulminai ne sachant pas trop si ma colère était dirigée sur ce gros pervers où sur la brune qui semblait complètement inconsciente du danger et de la merde dans laquelle elle était en train de nous mettre.
Malia rentre s’il te plait !
Lui ordonnai-je sur un ton sans appel en espérant qu’elle m’écoute.

(je repasse à la troisième personne ahah)

Mais il la connaissait assez bien pour savoir que Malia n'était pas du genre à écouter ce qu'on lui disait. Elle fit un pas de plus vers le pauvre con alors que son regard sombre lançait une multitude d'éclair menaçant. Ose me toucher, ou le toucher, et je peux te promettre que ce sera la dernière chose que tu toucheras quelque chose, claqua-t-elle, insolente. Un sourire tout à fait provocateur aux lèvres, la jeune femme attendit qu'il soit assez près d'elle pour lui mettre une bonne claque puis un bon coup entre les deux jambes. Maintenant casse-toi avant que je te castre pour de bon, lui lâcha-t-elle menaçante. Son regard sauvage se posa sur les acolytes de pauvre mec à terre et elle les toisa en silence, les bras toujours croisés sur sa poitrine. L'alerte est la même pour vous. Elle n'accorda aucun regard à Jared, il ne méritait même pas son attention. Elle était encore furieuse après ce qu'il avait fait. Elle attendit patiemment la réponse de l'imbécile au sol qui semblait avouer sa défaite. Un sourire satisfait glissa sur ses lèvres et elle recula d'un pas alors que son regard se fixait sur Jared.

Il fallait qu’elle se mette en avant. Fière et farouche. La petite brunette se débarrassa de son agresseur en deux trois coup bien placé ce qui me permis de mettre un autre type à terre qui semblait un peu trop absorbé par la scène en contre bas. Sonné il tanguait dans la ruelle vers son pote plié en deux sous les coups de la jeune femme. Les deux autres gars étaient partagés entre l’envie de rire et de se barrer puis l’atmosphère changea brutalement ils se jetèrent soudain tous les deux sur Malia avant que je puisse réagir. Celui que j’avais sonné réussi à retrouver ses esprits et m’envoya un coup de poing dans le ventre quand je voulu m’interposer me faisant recracher toutes mes glaires, l’estomac au bord des lèvres…

La jeune demoiselle aux cheveux de jais avait bien sûr prit ses précautions avant de se jeter sur les pauvres mecs. La sirène des flics retentit bientôt derrière elle, et ne frémissant même pas lorsqu'ils s'approchèrent d'elle, elle les observa, les bras croisés devant sa poitrine. Elle les regarda partir avant de s'approcher de lui en de l'observer. Je t'avais dit que je pouvais me protéger toute seule, j'ai pas besoin de ton aide. Elle lui tendit une main pour qu'il se redresse, haussant un sourcil autoritaire, sans aucune once de sympathie ou de compassion sur le visage. Elle s'épousseta pour enlever les saletés sur son élégante tenue, et surtout sur son grand manteau beige, avant de croiser les bras sur sa poitrine. Je crois que je mérite un remerciement.

J’étais trop vieux pour ça, à me battre à je ne sais quelle heure du soir avec des types à moitié fait. Je repoussai quand même mon agresseur avant que la sirène des flics ne retentisse au-dessus des musiques de bar et du bruit des passants. Les types déguerpirent à une vitesse hallucinante. Je tentais de reprendre mon souffle croisant le regard de la malicieuse Malia qui semblait avoir plus d’un tour dans son sac. Le conducteur s’arrêta juste à côté de moi et les deux policiers sortirent de la voiture avant de m’intercepter.
Mais attendez j’ai rien fait…
Tentais-je de me défendre mais un des flics me plaqua violemment contre la bagnole.
Pas ça avec moi, Jared ! On se connait bien tous les deux… T’es toujours fourré dans de sale histoire... tu changeras jamais !
Je grinçais des dents et laissais menotter je lançais un regard à Malia en haussant les épaules impuissants
Tu ouvriras la boutique pour moi demain s’il te plait si tu n’as pas de nouvelle.
Demandai-je en essayant de garder mon calme de toute façon ils n’avaient rien contre moi j’étais persuadée de sortir le soir même…mais ça c’était seulement si aucune des filles qui squattait mon sous-sol avait été repéré sinon ce serait une autre paire de manche…