Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
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Sujet: Laws of attraction + Olivia Ven 29 Mar 2019 - 16:30
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Aéroport de Bowen. Contre toute attente elle était revenue. Du moins elle était sensé arriver, derrière les grandes portes qui déversaient déjà leurs flots de voyageurs plus ou moins chargés. Sam se trouvait là, parmi tant d’autres inconnus qui attendaient eux aussi leurs proches, leur collègue, leur client,... Lui il attendait… Liv. Il ne savait pas bien qui elle était, et encore moins comment la définir par rapport à lui. Mais après des mois de séparation et presque vingt-quatre heures d’avion elle revenait dans ce pays où rien d’autre que lui ne l'attendait. Alors Sam était en droit d’estimer qu’elle revenait pour lui. Ou peut-être pas, peut-être juste parce qu’elle avait trouvé le coin sympa et qu’elle voulait reprendre sa découverte, peut-être qu’elle avait encore besoin de ce frisson d’aventure avec son écrivain favori, bien que ce ce côté là ce ne fut pas aussi excitant que prévu. Ou bien peut-être qu’au fond elle l’aimait quand même un peu, il n’en savait fichtrement rien, Carteret, sur ce point de vu là, était bien trop énigmatique et il en avait plus qu'assez de chercher à la comprendre. Les quelques deux semaines qu’ils avaient passé en arrivant à Bowen au mois de septembre avaient été agréables, comparables à des vacances, dans un grand hôtel tout confort, fait de balades sur la plage et de cocktails aux noms exotiques. Ils avaient profité et Samuel avait fait un premier pas vers son frère. Mais même s’ils partageaient le même lit et malgré les quelques remarques subjectives du grand blond, il n’avait jamais eu le privilège de toucher sa peau autrement que ses lèvres dans des baisers volés et quelques caresses tout aussi frustrantes parce qu’elles n’allaient pas plus loin que les limites que la belle anglaise imposait. S’il l’avait trouvée charmante et déroutante au départ, il avait fini par se lasser de ses petits jeux castrateurs et continué à faire sa vie d’homme dans d’autres bras, en sortant dans les bars, dans les night-clubs, lui qui aimait tant vivre la nuit. Pohl savait depuis toujours qu’un monde les séparait, il avait donc appris à ses dépends qu'elle aimait toujours autant le dominer pour lui montrer qu'elle avait le contrôle, qu'ils ne seraient jamais totalement égaux et qu’il lui faudrait longtemps pour apprivoiser la jeune femme farouche. Au terme de ces deux semaines Olivia repartait, pour d’obscures raisons, si Samuel ne fut pas surpris, il aurait au moins aimé une explication qu’elle lui donna après de longs jours de silence radio. Finalement elle lui apprit que son frère s’était mis dans de sales draps, ce qui n’avait rien d’étonnant concernant l’avorton Carteret. Et qu’elle devait rester auprès des siens pour qu’ils se soutiennent, une bien belle démonstration d’hypocrisie de la bourgeoisie britannique ! Selon le blond c’était une excuse comme une autre pour ne pas lui dire qu’elle ne se plaisait pas auprès de lui, bien qu’il ne lui avait jamais dit et malgré le fait que, contre toute attente, elle continua à lui donner des nouvelles régulièrement. Jusqu’à hier, il était à peu près huit heure du matin quand il avait entendu son téléphone vibrer sur sa table de chevet, un simple message d’Olivia : “j’arrive demain à 20h34, tu viens me chercher à l’aéroport ? A moins que tu ais mieux à faire…” Il avait râlé, puis rit, puis levé les yeux au ciel, pensait-elle qu’il était encore à sa disposition ? Elle avait néanmoins raison, il n’allait pas la laisser atterrir seule. Devant ces grandes portes il était à présent fébrile, se demandant encore ce qu’elle venait faire ici, si elle allait au moins arriver, ce qu’il représentait pour elle. Elle arriva enfin, le contraste était saisissant, sa peau laiteuse et son port de tête toujours aussi rigide face à Sam qui avait pris un teint hâlé après six mois au bord de mer, il avait des allures de surfeur, bien loin du chic londonien qu’il adoptait à l’époque. Il lui laissa le temps de le chercher dans la foule, après tout il ne servait à rien qu’il se précipite pour la serrer dans ses bras, ça ne leur ressemblerait pas.
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Dernière édition par Samuel Pohl le Lun 1 Avr 2019 - 14:26, édité 1 fois
Wendy Villanueva
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Sujet: Re: Laws of attraction + Olivia Ven 29 Mar 2019 - 18:55
Six mois. Un long semestre passé entre Londres et son île natale, à veiller sur des affaires qui, jusqu'ici, l'avaient peu concernées. A devoir, encore une fois, affronter les flashs des photographes, les Unes des feuilles de choux toutes plus grossières les unes que les autres, le visage rougi et congestionné de son père, ainsi que les malaises vagaux imaginés de sa mère. Imaginer les chèques à plusieurs zéros que Lord Cateret signaient dans son bureau, pour les avocats - plusieurs. A ravir les salles du tribunal de sa présence. Mais également, les salles d'attente de l'hôpital psychiatrique où son frère avait atterri suite à ses « mésaventures ». Car pour ce deuxième scandale que devaient affronter les Carteret, elle n'en était toujours pas la cause, seulement un énième dommage collatéral. Charles, dit « Chuck » Carteret, de près de cinq ans son cadet, junkie avéré, fils de riche au mal-être aussi palpable que révélateur, avait commis le crime de trop, à savoir : il avait tué quelqu'un. Voiture de sport neuve, adrénaline filant dans ses veines en même temps qu'un mélange détonnant de stupéfiants, et 150 au compteur, il avait fauché un piéton sans lui laisser aucune chance. Avant de s'enfuir. Homicide involontaire et délit de fuite ... Dix ans, à minima, hors détention préventive. Or, il n'y avait rien eu de tout ça. Une armadas de juristes surdiplômés et peu scrupuleux avaient justifié leur prix, revendiquant un vice de procédure qui avait conduit à l'abandon des charges. Et Chuck, après cinq mois dans son petit service de psychiatrie pour riche, avait retrouvé une liberté totale. Aussi simple que cela.
« Samuel Pohl ... Franchement, Liv', le fils de la gouvernante ! Un prolo' ! Si les parents savaient ! » se moquait-il, affalé dans son fauteuil de business, gloussant tel un dindon arraché - ce qu'il devait être, à en juger par le bruit que faisait la poche de son manteau en fourrures à chacun de ses mouvements. Jolies petites pilules blanches. Son masque de nuit encore devant ses yeux, sa soeur n'eut même pas la décence de le gratifier d'une expression faciale, quelle qu'elle fut. « Je sais que tu dors pas ! Allez, sœurette, dis-moi, dis-moi ! Tu l'aimes ? Vous allez vous marier ? Nous pondre quelques sang-mêlés ? » Pourquoi l'avait-elle emmené avec elle, déjà ? Ah oui, pour le surveiller. Tâche dont elle s'acquittait bien mal, à en juger par son état. La rehab n'avait pas fait long feu. On verrait bien, en Australie, comment il s'en sortirait. Sans tout son réseau de bras cassés, sans les vivres que le père avaient coupé. Entièrement dépendant du bon-vouloir de sa grande sœur. Excitante perspective. « N'as-tu pas quelques somnifères dans cet hideux manteau ? Il reste douze heures de vol et j'aimerais que tu t'épuises autant que tu me fatigues. » La réplique était sèche, pourtant, le jeune homme gloussa de nouveau. « Je t'aurais à l'usure ! » Soupir. « Tu m'uses déjà. »
Alors que le commandant de bord annonçait leur atterrissage prochain pour l'aéroport de Bowen, Olivia était partagée entre l'excitation et l'appréhension. Il lui tardait de retrouver son beau blond autant qu'elle le redoutait. Naturellement, stoïque et altière, comme toujours, elle n'en montrait rien. Chuck, quant à lui, avait perdu de son énergie de pile électrique, désormais presque affable. Classique de la descente - et pas celle de l'avion. Sortis de l'appareil, ils se frayèrent un chemin dans le terminal, lui, indolent et peu pressé, elle de son pas vif. L'un comme l'autre détonnait dans le paysage, il fallait bien le dire. Sous son par-dessus beaucoup trop chaud pour ce continent, en plus d'être d'un goût douteux, il portait une chemise lamée violette à demi-ouverte sur son torse, tandis que son jean noir troué en plusieurs endroits révélait ses guiboles rachitiques. Ses boucles châtains partaient en tout sens, au-dessus de son regard souligné de khôl. Olivia, pour sa part, parvenait à paraître tirée à quatre épingles malgré les presque vingt-quatre heures de vol. Pas une mèche ne dépassait de son impeccable brushing wavy. Puis, elle l'aperçut. Magnifique, avec son bronzage naturel, son sourire si franc adressé rien qu'à elle. Un regard perçant répondit à l'écrivain, signe qu'elle l'avait vu, elle aussi. « J'en déduis que tu n'avais pas mieux à faire. » l'apostropha-t-elle presque avec douceur, en guise de bonjour. Ses lèvres trouvèrent la joue, ou plutôt, le coin des lèvres de son amour de jeunesse. « Tu m'as manqué, Sam. » souffla-t-elle avant de se reculer. Moment que choisit Chuck pour révéler sa présence. « Samuel Pohl, en chair et en os ! Surtout en muscles, en dents blanches et en hâle d'été perpétuel, à ce que je vois ! Oh mais Liv' - Il pivota vers sa soeur, affichant cette mine mutine qui ne trompait personne, pour la rabrouer, moqueur. - Vue la tête de ton petit-ami, on dirait que tu as oublié de lui dire que tu me prenais dans tes bagages. Déçu, Sammy ? Promis, ma présence ne vous empêchera pas de baptiser chaque pièce qu'il vous plaira ! Bon. C'est pas tout ça, mais où est la limo ? » D'un signe de la main agacé, la jeune femme lui fit signe de se taire. « Rend-toi utile et va récupérer nos bagages. Si tu veux ton argent de poche de la semaine. Et ne pas finir dans le coffre. » Puérile, le garçon lui tira la langue avant de disparaître vers le tapis roulant. Nous sans avoir envoyé un baiser à Samuel. Que ce nouveau séjour s'annonçait bien ...
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En vivant à Bowen Samuel avait renoué avec une vie somme toute assez simple. Il avait emménagé dans un petit appartement sans grande prétention, puisqu’il estimait qu’il ne lui servirait pratiquement qu’à dormir, lui qui passait ses journées à l’extérieur, il avait trouvé une colocataire discrète et sympa en la personne d’Ava, une passionnée de lecture, comme lui, ça lui allait très bien. Pour éviter de toucher à l’héritage maternel il prenait quelques jobs de temps en temps en répondant à des annonces, des déménagements, quelques petits boulots de bricolage chez des petites mamies notamment puisqu’il n’était pas mauvais dans ce domaine là, quelques extra de barman dans les bars du coin, rien de trop pénible, rien de fixe non plus, il aimait l’idée d’être libre de passer ses journées à écrire quand l’inspiration lui venait. Il passait du temps chez Imogen, après avoir sympathisé avec Jake, il aimait lui rendre visite pour discuter de temps en temps. Petit à petit il se créait une vie sociale et il aimait cette vie au rythme de l’océan et de la douceur de vivre australienne. Loin de Londres il apprenait qu’il lui était inutile de courir, rien ne pressait ici, les habitants étaient toujours souriants et il avait appris à être tout aussi agréable qu’eux. Alors évidemment cette vie n’était pas toujours idyllique, mais lui qui se donnait un genres dans la métropole anglaise, avec son appartement côté, ses voitures de course et ses montres de luxe, réapprenait la simplicité au fil des mois. Peut-être eu cet homme là n’allait pas plaire à Liv, c’était probable, elle qui vivait dans l'opulence. Mais il redevenait, finalement, celui qui avait réussi à la séduire sur leur bout d’île quand ils étaient ados, ce garçon simple et sans trop de prétention, peut-être alors serait-il suffisant. Elle s’approcha de lui, Sam cru deviner la naissance d'un sourire au coin de ses lèvres, imperceptible pour ceux qui ne la connaissaient pas suffisamment, Olivia était heureuse de le revoir. En témoignait cette petite pique de son cru qu’il ne releva qu’en ouvrant les bras, l’air faussement embêté. Il accueillit son baiser en fermant furtivement les yeux, un vrai baiser volé où il ne s’y connaissait pas. Bon retour alors. Il lui lui sourit avant de remarquer, enfin celui qui se tenait derrière eux. S’aurait pu être un autre voyageur inconnu, mais ce n’en était pas un. Pohl peina à reconnaître le jeune Chuck qui n’était plus si jeune que ça. Surpris, son regard passa du frère à la sœur pour revenir sur le cadet qu’il détailla enfin. Il n’avait pas bonne mine, le fils prodigue. En tout cas il avait tout autant de bagou que son aînée, voir même plus. Sam railla silencieusement sa remarque quant au fait de baptiser les pièces, les pièces de quoi d’ailleurs ? De toute façon il ne se faisait aucune illusion sur la retenue d’Olivia, surtout maintenant qu’il savait qu’elle n’était pas revenue seule, une nouvelle surprise de son cru. Avait-elle vraiment besoin de son idiot de frère comme garde fou ? Il en doutait sérieusement, elle savait très bien se débrouiller seule pour mettre les distance nécessaires entre eux deux. Ce n’était pas dans ses habitudes, mais face à cette situation à laquelle il ne s’attendait pas, Samuel se montrait fort peu loquace, de toute façon les Carteret faisaient très bien la conversation à tous les deux. Il rit dans sa barbe, la limo, il n’allait pas être déçu du voyage, le gamin, en guise de voiture de luxe il aurait droit à un pick-up typiquement australien acheté d'occasion quelques semaines plus tôt et s’il voulait vraiment d’une voiture avec chauffeur il pourrait très bien faire le chemin à l’arrière, cheveux au vent avec les valises, ça lui ferait prendre l’air. Je suis garé à l’entrée. L’avantage d’une petite ville comme Bowen c’est qu’il y avait peu de vols, en témoignait le petit avion duquel ils débarquaient, celui qui les avaient emmené de Camberra à la petite bourgade. Liv envoya son jeune frère chercher les bagages, leur offrant quelques minutes pour se retrouver. Sam enfonça ses poings dans les poches de son jean. Tu voulais me faire la surprise ? Fallait pas… Non, vraiment pas. Le visage du blond était crispé, il ne comprenait pas à quoi elle jouait. Je n’avais pas réservé de chambre d’hôtel, je pensais que mon appartement suffirait. Mais je peux toujours appeler pour savoir s’il y a encore des chambres disponibles. Parce qu’il ne voulait pas d’ennuies avec Ava et l’idée d’accueillir un junkie totalement instable chez eux ne lui plaisait pas plus que ça.
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Sujet: Re: Laws of attraction + Olivia Mar 30 Avr 2019 - 18:40
Tu voulais me faire la surprise ? Fallait pas… « Je sais. » Réplique quasi-insolente, ainsi qu'on pouvait s'y attendre de la part de la Carteret. La vérité était qu'elle n'avait absolument pas songé à prévenir le jeune homme que Chuck serait dans ses bagages. Peut-être cela lui avait-il traversé l'esprit l'espace d'un instant, mais celui d'après, elle devait avoir eu une quelconque affaire à régler et l'idée était repartie aussi vite qu'elle était arrivée. L'empathie et la communication n'étaient pas exactement son fort, ainsi que Samuel devait pertinemment le savoir, depuis le temps. Pourtant, si elle avait choisi d'imposer cette expatriation à son frère, c'était avant tout pour lui. N'en déplaise au junkie. Ou à son compagnon. Ce dernier devait presque s'estimer heureux qu'elle ait pris la peine de l'informer de son retour, alors que rien ne laissait entendre qu'elle comptait revenir en Australie un jour. Quelle générosité, n'est-ce pas ?
Tandis qu'un peu plus loin, le plus jeune des Carteret patientait - bien mal - en attendant que leurs bagages arrivant sur le tapis, Olivia et son vis-à-vis en revenaient à des considérations plus terre-à-terre. Je n’avais pas réservé de chambre d’hôtel, je pensais que mon appartement suffirait. Mais je peux toujours appeler pour savoir s’il y a encore des chambres disponibles. A ces mots, elle opposa un haussement de sourcils un brin perplexe. Son appartement ? Un hôtel ? Pour quoi faire ? Oh ... Oui. Ça non plus, elle n'avait pas pensé à lui faire part de ses projets. « Ce sera inutile. J'ai engagé un agent immobilier qui a trouvé pour moi une maison en bord de mer. Elle est déjà prête et aménagée selon mes instructions. Tu peux nous conduire directement là-bas. Je suis certaine que nous y serons très bien. » Qui englobait ce « nous » exactement ? Avant qu'elle ait pu donner des précisions - pour peu qu'elle en ait eu l'intention -, Chuck les rejoignait, fourrant derechef la poignée de leurs valises entre les mains de Pohl. « Mais quelle lenteuuuur ! Et quelle chaleur ! Pourtant, j'ai fait de sacrés séjours à Ibiza et on n'étouffait pas à ce point ! Je déteste déjà ce pays ! » déclara-t-il avec emphase, secouant son manteau de fourrure rose comme pour s'éventer. En réponse, Olivia leva les yeux au ciel avant d'asséner, cinglante : « Parce que tu ne vivais que la nuit, je présume. Sam, on te suit. » Mieux valait couper court à la tragicomédie plaintive et crispante du plus jeune, sans quoi, son monologue pouvait s'étirer en longueur. Elle était déjà bien suffisamment fatiguée par toutes ces heures de vol, qu'en sus, il avait passé à lui piailler aux oreilles, sans pousser davantage le masochisme. Sans compter qu'elle n'était pas sûre que Sam tolère bien longtemps ce petit jeu auquel il n'était, lui, pas préparé. « Au moins, il y aura la clim' dans la limo ! » Sa sœur se retint de le détromper. Elle était bien trop impatiente de voir sa tête déconfite lorsqu'il découvrirait le véhicule de leur adorable chauffeur du jour. Les petits plaisirs de la vie !
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Sujet: Re: Laws of attraction + Olivia Mar 7 Mai 2019 - 22:38
Samuel n’avait jamais tellement eu d’affinités avec le jeune Charles et le peu qu’il avait connu ne lui avait pas donné envie d’en connaître plus. Gamin il était le parfait petit fils modèle, un peu trop lisse pour être honnête selon Pohl. Et voilà ce qu’il était devenu, vingt ans plus tard il était drogué jusqu’à l’os, le visage creux et les yeux injectés de sang, se trimbalant en manteau de fourrure, de la vraie fourrure probablement, rose fuchsia, comme si son allure ne le rendait pas suffisamment décalé. Sam n’était jamais vraiment à l’aise avec ce genre d’énergumène, ne sachant jamais trop comment réagir tout simplement. Alors se dire qu’il allait devoir en fréquenter un, fréquenter ce garçon avec qui il n’avait jamais eu d’atomes crochus, qu’il lui était même imposé par Olivia, c’était un peu dur à avaler là tout de suite. Il roula des yeux face à l'insolence de la belle britannique, ce trait de caractère qui la rendait tellement attirante et totalement insupportable à la fois. Et ce n’était vraisemblablement pas la seule surprise puisqu’à la réflexion du grand blond, Liv haussa un sourcil interrogateur, avant d’affirmer avec le plus grand naturel qu’elle avait acheté une maison par mail et déjà fait aménager. Visiblement elle avait tout prévu, tout était décidé et il sembla à Sam qu’il n’avait aucune place dans ce tableau idyllique, il n’en avait jamais eu. Et il se demanda alors pour quelle raison elle était revenue ici, si c’était le climat qu’il l’intéressait, il y avait bien d’autres îles encore plus paradisiaques et plus près de l’Europe que l’Australie. Et surtout elle n’avait pas besoin d’exposer son train de vie à son amant maudit, surtout s’il n’avait aucun droit dans l’histoire. Samuel aurait voulu répliquer quelque chose, si son visage se crispait légèrement, à l’intérieur il bouillait de colère. Mais on ne lui laissa pas de chance de l’ouvrir, déjà Chuck revenait, haletant sous ses couches de fourrure, chargé de bagages. Il ne trouva rien de mieux que de confier de force les valises au blond, comme si celui-ci n’était pas déjà excédé. Sam rendit son bagage au junkie et garda malgré tout celle de Liv histoire de se montrer un minimum galant. J’suis plus à ton service depuis un moment Charles. Il le fixa avec un petit air supérieur puis ils se mirent en route pour la limo. L’ambiance était tendue, tant entre les deux Carterets qu’avec Samuel, quelle arrivée en fanfare ! Arrivant devant le pick-up de Pohl, ce dernier ne ménagea pas son effet. Voici le carrosse de Monsieur ! Pas de mini-bar mais la climatisation fonctionne à merveille. Si vous voulez bien vous donner la peine. Il arqua un sourcil en observant la réaction du brun, jubilant presque intérieurement devant son air médusé. Olivia semblait elle aussi amusée, enfin c’était l’impression qu’il avait. Allez monseigneur, je vous laisse le privilège de voyager à l’arrière. Il chargea les bagages puis Chuck s’installa bon-gré mal-gré à l’arrière du véhicule. Une fois assis à l’avant, plus ou moins seul avec Liv, Samuel souffla légèrement. J’vous conduit chez vous et je vais vous laisser vous installer. T’as mon numéro de toute façon, si t’as besoin de me joindre tu sais comment. Si elle en doutait encore, il lui montrait qu’il était légèrement piqué. Enfin j’en doute, j’ai l’impression que t’as déjà tout prévu. Et ils se mirent en route, en silence.
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Sujet: Re: Laws of attraction + Olivia Dim 2 Juin 2019 - 18:52
La déconfiture évidente de son cadet valait tous les maux que la Carteret avait enduré depuis leur départ de Londres. Car, comme elle s'y attendait, à la vue de la jeep, Chuck devint plus pâle qu'un linge - pour peu que ce fut possible - et, pour la première fois en près de trente-deux heures, il ne trouva rien à dire. Merveilleux. Ce qui l'était moins, en revanche, c'était l'attitude visiblement très raide de Samuel. Néanmoins, il ne fallait pas croire que l'égocentrisme d'Olivia portait jusqu'à ne pas réaliser que quelque chose le tourmentait. Elle s'en était rendue compte dès l'instant où il avait aperçu son petit frère et elle supputait que son discours à propos de la fabuleuse maison achetée à distance n'avait pas arrangé les choses. De là à ce qu'elle en prenne ombrage si rapidement, alors que des oreilles trainaient ? Non. Les gens de sa caste naissaient avec la contrition dans le sang. Les non-dits pouvaient perdurer parfois sur plusieurs générations. Cependant, il s'avérait difficile de camper sur ces déterminismes séculaires lorsque votre interlocuteur, lui, n'en avait que faire. Les paroles de son amant de jeunesse se faisaient de plus en plus incisives. Semblait-il qu'il n'avait pas l'intention de laisser passer l'affront - enfin, les - sans exprimer tout ce que le comportement de la jeune femme lui inspirait. « Tu aurais préféré que l'on s'installe tous les deux dans ta petite chambre ? Allons, Sam, il fallait bien que je prépare notre arrivée. » déclara-t-elle finalement, après quelques secondes de silence, avec sa nonchalance caractéristique, ses lunettes de soleil dissimulant habilement son regard flamboyant. Évidemment, de quoi agacer d'autant plus notre beau blond dont la conduite lui parut légèrement sèche. Et le silence retomba, aussi lourd que le traitement de leur passager.
Le GPS n'eut aucun mal à leur dessiner la route qui conduisait à la nouvelle demeure des Carteret. Sans grande surprise, il s'agissait d'une superbe maison en bord de plage, toutes en baies vitrées, en étage inutile et en jolie allée de gravier ornée de fleurs. « Tu n'as pas trouvé plus grand ? » se moqua d'ailleurs le benjamin, sa sœur lui renvoyant sa plus belle œillade noire. « J'ai fait installer une niche. Je te laisse deviner où tu installeras tes quartiers. » Un rire grinça entre les lèvres de Chuck. Quand ils se furent arrêtés sur le « perron » où un majordome - oui, un majordome - les attendait déjà, le junkie ne se fit pas prier pour descendre, sans un merci à l'égard de leur chauffeur. A sa décharge, sans doute pensait-il que Pohl les suivrait. « Ma chambre, mon ami ! Je meurs de fatigue ! » purent-ils l'entendre scander au nouvel employé tandis qu'il lui fourrait son manteau entre les bras et filait déjà vers l'intérieur. A tous les coups, il était parti pour s'écrouler et ne refaire surface que le lendemain midi. Une occasion saisir, sans aucun doute. « Sam ... » Les doigts de l'aînée trouvèrent l'avant-bras du concerné, l'effleurant doucement. « Reste au moins pour dîner. Nous aurons la soirée pour nous. » Pour discuter, pour ne pas s'enfermer dans une colère inutile. Elle chercha son regard avant d'ajouter : « S'il te plaît ? » Une esquisse de sourire quasi juvénile aux lèvres.
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Sujet: Re: Laws of attraction + Olivia Jeu 4 Juil 2019 - 22:57
Conduire soulageait Samuel, de cette façon il se calmait un peu les nerfs en pensant à autre chose que la surprise douteuse d'Olivia ou le comportement exécrable de Chuck. Il était déçu, une nouvelle fois et excédé d'être tombé dans le piège… Une nouvelle fois. Quand il s'agissait de la brune il tombait inlassablement, elle était sa faiblesse même s'il ne lui dirait jamais, lui-même avait du mal à l'admettre, pourtant c'était bien à elle qu'il avait proposé, sur un coup de tête, de partir au bout du monde alors que ce voyage il devait me faire tout seule, cette rencontre avec son aîné ne regardait que lui après tout. Aujourd’hui il en venait presque à regretter d’avoir croisé le chemin de la jeune femme dans leur maison d’édition, il était bien sans elle, il menait sa vie comme il l’entendait, sans avoir à se soucier des tumultes de son palpitant ou de quelconques états d’âme. Pourtant si c’était à refaire il referait la même connerie, il le savait bien, il avait beau les maudire, elle, son patronyme et sa foutue éducation, il était incapable de rester indifférent face à elle. Si seulement il avait un peu plus de flegme, s’il pouvait prendre cet air détaché qu’elle affichait si ostensiblement comme si rien ne l’atteignait jamais. Mais lui était entier, dans son caractère, dans ses réactions et des fois ça l’agaçait profondément. Il soupira un peu trop bruyamment à la question d’Olivia. Je ne sais pas ce que j’aurai préféré honnêtement. Puis ce n’est pas comme si j’avais eu le temps de me préparer à quoi que ce soit. Il dodelina de la tête en se concentrant sur la route, bouillant de l'intérieur, mais souvenons-nous qu’il ne connaissait pas encore totalement la ville et clairement il n’était pas un habitué du quartier qu’elle avait choisi pour s’installer. L’attitude si désinvolte de la brune lui tapait sur les nerfs, il commençait à se demander sérieusement si elle croyait vraiment qu’il l’accueillerait à bras ouverts, prêt à obéir à ses moindres exigences et aux caprices de son cadet simplement pour ses beaux yeux. Sam avait passé bien des années sans elle et il s’en était plutôt bien sorti alors il ne comptait pas devenir son esclave. Le reste du chemin se fit alors dans un silence lourd de ressentiments. Une fois arrivés Samuel ne fut pas surpris de découvrir une demeure moderne et immense avec vue plongeante sur la mer. Il sortit de voiture et laissa frère et sœur se disputer sur la folie des grandeurs de l'aînée et le sort qu’elle réservait au junkie, ambiance… Évidemment un domestique les attendait sur le perron, pauvre larbin qui allait devoir décharger la voiture, Pohl lui jeta une œillade reconnaissante alors que les Carteret n’en avait pour ainsi dire rien à faire. Et quand Chuck fut enfin sorti du tableau, parti découvrir sa nouvelle maison ou qu’importe, quand le majordome eut déchargé tous les bagages, Sam sentit la main de Liv sur son bras et sa voix soudain bien plus douce dans son dos. Il se retourna pour la fixer. Pourquoi t’es revenue, Liv ? Il n’avait eu de cesse de se poser la question tout au long du trajet jusqu’ici. Elle s’approcha de lui, avec ce sourire insupportablement craquant, nouveau soupir du blond. La soirée pour nous, tu es vraiment sûr de ça ? Il en doutait sérieusement. Ok pour un dîner. Il avait envie d’entendre les raisons qui l’avaient poussé à revenir jusque là, qu’elle lui dise que c’était pour lui, au moins un peu. Il la suivit à l’intérieur. Ils se retrouvèrent rapidement autour d’un verre que Samuel leur avait servi après qu’il eut trouvé le bar. Il n’avait pas hésité à faire un peu comme chez lui, après tout même Olivia ne connaissait pas sa propre maison, là dessus ils étaient sur une sorte de pied d’égalité. Il s’était avancé jusqu’à la grande baie vitrée qui donnait sur la mer en contrebas. Il faudra mettre le bar sous clé si tu ne veux pas que Chuck fasse un carnage.
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Sujet: Re: Laws of attraction + Olivia Jeu 15 Aoû 2019 - 19:05
Pourquoi t'es revenue Liv ? Des questions. Toujours des questions. Le flou non artistique dans lequel elle les enfermait à dessein lassait son ancien amour et si elle ne pouvait l'en blâmer, on ne pouvait pas non plus attendre d'Olivia Carteret qu'elle se plie au jeu sans faire de difficultés. Aussi ignora-t-elle tout simplement la demande, préférant guetter celle de Samuel. La soirée pour nous, tu es vraiment sûr de ça ? Le sourire de la brune s'égaya un peu plus, passant d'enfantin à malin. « Absolument. Je ne donne pas un quart d'heure à Chuck pour s'endormir comme une masse. » Pour peu que ce ne soit pas déjà fait. Quoi que ce dernier en pense, elle connaissait bien son petit frère. Il avait dû se laisser conduire à sa chambre et se pelotonner tout habillé sous les couvertures, groggy par leur très - trop - long voyage et probablement une poignée de somnifère. Olivia elle-même en aurait certainement fait autant si les projets qu'elle envisageait n'étaient pas plus attrayants. Projets auxquels son invité adhérait. Du moins pour la première partie, à savoir le dîner.
La demeure était déjà aménagée. Seuls quelques cartons, sagement rangés dans un coin avec leurs affaires personnelles affrétées quelques jours avant la fratrie, détonnaient dans ce décor digne d'un magazine de déco. Tout en bleu et blanc, avec, ci et là quelques touches de jaune délicat. Histoire d'égayer. L’œuvre de cet « architecte d'intérieur » lui avait coûté un fric fou. Pour un endroit dans lequel elle mettrait certainement du temps à se sentir chez elle. Heureusement que Pohl était moins frileux qu'elle. Quelques minutes plus tard, chacun avait en main un verre à plusieurs degrés. Restée quelques pas en arrière, adossée contre un piano flambant neuf, la jeune femme observait le soleil refléter ses rayons mourants et crépusculaires dans les mèches blondes de l'écrivain. Son cœur n'était pas le seul de ses organes à battre d'une fièvre concupiscente. « Ces bouteilles auront disparu dès demain. J'ai demandé à ce qu'on les y mette seulement pour ta visite. » répliqua-t-elle d'un ton neutre. Comme si elle avait toujours su, bien avant de lui poser la question, qu'il accepterait son invitation. L'illusion du choix ? Excès de confiance ? Ou simple coup de poker ? La Carteret donnait si bien le change qu'il était le plus souvent impossible de deviner ses intentions. Elle s'avança, délaissant l'instrument pour se rapprocher de Samuel. Bientôt, ils furent côte à côte, observant tous deux le ballet régulier des vagues. « Comment est la vie en Australie, Sam ? L'inspiration est-elle revenue ? » Pas de moquerie mais un réel intérêt. Avait-il trouvé ce qu'il cherchait ?
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Sous ses airs de grand indifférent, de mec qui s’en fout de tout, Samuel cachait bien les milles questions qui se bousculaient dans sa tête et finissaient par s'emmêler dans un sac de nœuds impossible. La preuve, il avait mis du temps mais il avait fini par traverser le monde pour enfin retrouver son grand frère et pouvoir rencontrer celui qui était l’objet de tellement d’interrogations, tellement de zones d’ombres dans sa vie depuis toujours. Il avait espéré enfin y voir un peu plus clair mais Donovan n’avait pas été le plus coopératif et il était resté là, encore plus perdu qu’avant, avec un frère absent, une pseudo histoire d’amour qui n’était que du vent et inspiration inexistante pour son futur livre, de quoi lui faire passer quelques nuits blanches. Mais il avait tenu bon, sans trop savoir pourquoi il restait, sûrement parce que la douceur de vivre Australienne lui convenait plus que ce quotidien qu’il connaissait trop bien à Londres. Mais de toutes les questions qu’il se posait, il en était une qu’il avait formulé à haute voix, face à l’intéressée. Pourtant Olivia dans sa grande bonté, ne semblait pas juger utile de lui répondre, ce qui avait le don d’agacer le blond. Elle bottait en touche en l’invitant à rester, affirmant qu’il n’y aurait qu’eux ce soir, ce à quoi Pohl douta, il ne le cachait pas. Liv su le convaincre même si, au fond, il n’en avait pas vraiment besoin, il n’avait pas perdu son temps à attendre à l’aéroport pour juste la déposer et repartir, même si elle ne répondait pas à ses questions, ils pourraient discuter et peut-être aurait-il quelques réponses. Il opina du chef pour seule réponse quand elle affirma que le rejeton Carteret ne serait pas un problème ce soir, qu’il glisserait dans les limbes avant même qu’ils portent leur premier verre à leurs lèvres. La bouteille de scotch irlandais de premier choix, acheté pour faire plaisir à la famille britannique qui allait prendre possession de sa nouvelle demeure, fut entamée sans aucun scrupule par l’allemand qui avait rempli les deux verres de quantités généreuses. Il avait jeté un œil plus ou moins curieux sur le nouveau caprice de son ex, la déco était choisie avec goût, tout était fait pour qu’on se sente bien ici, avec en prime une vue à tomber sur la baie de Bowen. Mais il savait qu’Olivia n’en profiterait pas. Enfin elle daigna lui répondre et en l’entendant il biaisa sur elle un regard perçant. On pouvait y lire la surprise et une lueur de colère même. Serrant les mâchoires, il avala une gorgé de poison en détourna le regard pour fixer le paysage. Accepter cette invitation était une mauvaise, idée, lui proposer de le suivre était même la première mauvaise idée, ils n’étaient pas du même monde, ils n’avaient rien à faire ensemble, lui ne se sentait pas à sa place dans cette grande maison digne d’un magazine. La belle Carteret se voulait douce, ce soir, elle s’approcha de son ancien amant et alors que leurs corps se frôlaient, elle s’inquiéta de sa vie australienne. Il soupira, toujours agacé par la sensation grandissante de n’être que le jouet d’une gamine capricieuse. Lui, l’éternel bavard que l’on arrêtait jamais, il perdait presque sa gouaille face à son ancienne maîtresse. Tu ne seras plus la princesse Carteret ici, tu le sais, Liv ? Ici on en a rien à faire des petits tracas des gamins trop bien nés. Ici les gens sont simples, ils ne jugent pas. Je peux être qui je veux, tout le monde s’en fou que je sois le fils d’une gouvernante ou même un auteur à succès en Europe. Et ce sera pareil pour toi. La chute risque d’être rude, Milady. Il se tourna vers elle avec une lueur trop vive dans les yeux, il brûlait intérieurement, tiraillé entre un sentiment d’injustice et les sentiments trop forts qu’il ressentait pour elle. Qu’est-ce que je fais là, Liv ? Quand as-tu décidé que je serai ta marionnette à laquelle tu peux tout demander ? J’suis pas un béni oui-oui ma belle, j’ai fait ma vie ici. Sans toi. Il cherchait à la blesser, au moins à la déstabiliser un peu, volontairement, à lui faire comprendre qu’il ne l’avait pas attendue pour vivre. Mais elle, sur cette terre qui ne lui serait peut-être pas si accueillante qu’à lui, l’opportuniste, serait-elle capable de faire sans lui ou abandonnerait-elle comme elle l’avait fait la première fois ?
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Sujet: Re: Laws of attraction + Olivia Ven 1 Nov 2019 - 17:15
Olivia avait la mauvaise habitude d'attendre des autres qu'ils s'adaptent à ses désidératas. D'ordinaire, c'était son interlocuteur - voire l'assemblée - qui suivait le rythme de sa conversation. En bonne hôtesse, elle faisait la pluie et le beau temps, détournait les sujets embarrassants si nécessaire et louvoyait d'une discussion ennuyeuse sur le cours de la bourse à la dernière folie en date de Sir McKellen. En somme, elle n'était guère aguerrie au fait qu'on lui tienne tête ou pire, qu'on retourner sur des questions mille fois posées et qu'elle avait tout autant ignoré. Sauf que Samuel Pohl n'était pas « ces autres » et qu'il jouait selon des règles bien différentes. Ainsi qu'il le disait lui-même, ici, il n'était plus le fils de la gouvernante et encore moins une marionnette qu'elle pouvait muer selon ses envies. La brusquerie de ses paroles heurta notre lady avec bien plus de violence qu'elle n'aurait pu l'admettre. De manière imperceptible, ses doigts enserrèrent un peu plus son verre, sentant leurs premières phalanges capter toutes les particules de fraicheur du contenant. Mais ses traits eux, n'avaient pas bougé. Pas la moindre trace de contrariété. Le masque était si savamment attaché, travaillé sur plus d'une décennie, que c'était à croire qu'il avait fusionné avec son visage. Comme si l'Olivia rebelle, indépendante et éprise de liberté avait été annihilée par l'alliance que la tradition voulait qu'elle porte toujours à l'annulaire. Et si tel était le cas ? Et si ... « Je ne te savais pas cruel, Sam. » rétorqua-t-elle finalement, le plus fin des sourires caustiques accrochés au coin de ses lèvres. « Tu t'inquiètes bien trop pour moi. Ou me sous-estimes, je l'ignore. Tu penses que je ne serais pas capable de me faire à une vie où mes voisins ne me feront pas de révérence ? Pourtant, dans un passé pas si lointain, c'était là ma plus grande aspiration. » Toujours cette voix neutre et sans égards. Elle n'avait pas pris la peine de se retourner pour regarder son compagnon, lui présentant encore son profil altier et à l'indifférence calculée. Cependant, elle sentait son regard la brûler toute entière. Les prunelles enflammées de son ancien amant la transperçait de leur fureur ambivalente. Comme elle, il était partagé entre de nombreux sentiments, fureur d'émotions tourbillonnant et essayant de les happer, peut-être pour les broyer jusqu'aux os. Instinctivement, elle s'écarta d'un pas de côté, comme si elle voulait échapper à se déferlement. Entre ses côtes, son cœur battait à tout rompre. Quant au reste de son corps, il répondait à un appel qu'elle tentait de rejeter avec véhémence.
L'inspiration qu'elle prit l'instant suivant la trahit certainement. Derrière ses gestes graciles et sa nonchalance, elle bouillonnait. « De plus, je crains que tu ne te méprennes sur mes intentions à ton égard. Une réelle volonté de jouer avec toi m'aurait fait t'entraîner dans un paradis tropical, pas dans un pays où la nature même souhaite votre mort. Question de bon-sens. » Un ricanement sans joie lui échappa. L'Australie, elle, n'avait jamais été un rêve d'enfant. Sam, en revanche, avait été l'amour d'une vie. Qu'il pense le contraire la blessait profondément. D'un autre côté, elle était si peu expressive qu'elle ne pouvait lui tenir rigueur d'en être persuadé. Enfin, plus tard se montrerait-elle plus philosophe certainement. Pour l'heure, elle réfrénait une colère aux embruns dévastateurs. Soudain, elle pivota, faisant face à l'homme de ses nombreux maux. Il n'était pas dit qu'elle fuirait devant l'orage Pohl. « Je n'ai pas envie que tu aies besoin de moi, Samuel. La dépendance a un goût de bile mal digérée. Tu m'as proposé de te suivre, cette fois. Et je l'ai fait, jusqu'à ce que mes obligations me rappellent un temps à Londres. Pour mieux te revenir. Que veux-tu de plus ? Le sais-tu seulement toi-même ? » Après le pas de côté, le pas en avant. Distance s'amaigrissant dans leur souffle si près l'un de l'autre, regards embrasés s'affrontant dans une danse dont elle ignorait s'ils étaient partenaires ou rivaux.
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Sujet: Re: Laws of attraction + Olivia Dim 3 Nov 2019 - 13:43
N’en déplaise à l’aristocratie britannique, Samuel n’avait jamais été comme ces autres qui faisaient des courbettes et se pliaient aux humeurs et quatre volontés de ces enfants trop bien nés. Peut-être parce qu’il n’avait pas de sang anglais dans ses veines, peut-être à cause de ses origines allemandes et françaises qui le rendaient plus impertinent. Ou simplement parce que ça faisait partie de lui, de se jouer des convenances. Il avait toujours traité Olivia comme son égale, après tout fut une époque où ils jouaient tous les deux dans les vagues, où ils grimpaient aux arbres et où ça n’avait aucune importance qu’elle soit la fille Carteret lors de leurs jeux. Et encore moins quand elle le suivait dans l’écurie pour découvrir des plaisirs moins enfantins. Alors peut-être qu’elle était habituée à ce qu’on lui obéisse au doigt et à l’oeil, elle avait changé, la belle anglaise, elle s’était mariée, elle était devenue une de ces vraies princesses de la Haute qui tapait sur les nerfs du romancier, mais il savait qu’au fond d’elle battait toujours cette fougue, cette rébellion qu’il aimait tant chez elle à l’époque. Il pouvait les voir dans ses yeux quand elle le fixait plus intensément qu’elle aimerait, quand elle baissait sa garde et que craquait le vernis du masque glacial qu’elle arborait continuellement. C’était toujours furtif, presque imperceptible, mais avec le temps il avait appris à interpréter les signes chez cette fille qu’il aimait plus que de raison. On change tous, il faut croire. Pohl n’était pas cruel, il était réaliste et si cette réalité ne plaisait pas à la belle ce n’était pas son problème. Alors qu’Olivia ne lui offrait que son dos à fixer il s’arrêtait à sa nuque et aux quelques mèches folles de son carré faussement sage qui y dansaient. Si elle avait vraiment été l’une de ces aristocrates elle n’aurait pas permis que ses cheveux fassent tant de folies, elle aurait fait faire un brushing lisse et sans un pli à son coiffeur, hors elle aimait sa liberté, Liv, Samuel le savait, elle était sauvage, sous ses airs. Encore fallait-il qu’elle se laisse aller et ce n’était pas gagné, même en sa présence. Entre aspiration et réalité il y a tout un monde, my dear… Il laissait sa phrase en suspens, comme s’il lui donnait la chance de choisir son camp, parce que pour lui avoir repris cet avion ce n’était pas une preuve suffisante, il avait besoin de plus. Et comme si c’était déjà un bout de réponse, elle s’éloigna d’un pas… Ainsi donc elle n’aimait pas l’Australie. On disait bien des choses sur ce pays de mystères et de craintes. Pourtant quand on y vivait on se rendait compte de la douceur de vivre sur ses terres. Ici pas de bêtes monstrueuses ou de dangers mortels, pas à Bowen du moins. Elle apprendrait à l’apprécier, comme lui l’avait fait, il n’en doutait pas, même si c'était surement plus simple pour lui, contrairement à elle il ne s’attendait à rien, ni au négatif ni au positif, il s’était simplement laissé le temps de voir et gagner par la chaleur australienne. Tu juges toujours sans connaître je vois. Elle avait des idées bien arrêtées, ce qui agaçait l’allemand au plus haut point, même si ça déclenchait aussi, ce soir, une pointe d’amusement. En se retournant elle planta ses prunelles brûlantes dans celles de Samuel, enfin il avait réussi à réveiller quelque chose chez elle, enfin elle se montrait expressive, il n’aimait pas le ton qu’elle employait mais il l’avait cherché, à force de la provoquer il avait trouvé à qui s’adresser et il avait à présent face à lui une Olivia vibrante de colère… et d’autre chose. Il avait besoin d’elle, c’était une vérité qui lui faisait peur et qu’il rejetait, pourtant s’en était une. Il n’avait pas besoin d’elle pour faire sa vie ou pour avancer, non, ça il savait le faire seul. Mais il savait au fond qu’elle était la clé, la seconde moitié du puzzle pour qu’il soit heureux, lui qui ne savait pas bien ce que c’était, le bonheur. Il esquissa un rictus en l’observant s’approcher de lui à mesure que le ton montait. C’est toi que je veux. Toi sans artifices, sans ta belle maison qui en jette. Toi sans ton frère pour te cacher derrière ou ton alliance que tu gardes alors qu’elle ne signifie plus rien à part un affront de plus. Il attrapa ses épaules de ses mains puissantes et son regard se fit plus intense, pour la capturer. Toi, Liv, fuck, c’est toi que j’veux et j’en peux plus que tu caches tes peurs derrière ton putain de sale caractère et des airs de ne rien en avoir à foutre. T’as pas à mentir avec moi. Ca n’a plus aucun sens à présent.
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Sujet: Re: Laws of attraction + Olivia Dim 3 Nov 2019 - 14:22
La flamme que Samuel avait réveillé semblait attisée par les braises de leur échange. Toute cette glace savamment entretenue par la fraicheur de sa carapace, toutes ces barrières que n'importe quel aristocrate se devait d'ériger pour survivre à leur monde cruel, n'auraient su résister aux ruades de son esprit ainsi malmené. La flegme n'était jamais qu'une attitude dont les anglais se rengorgeaient, mais comme dans n'importe quelle culture, on trouvait des moutons noirs pour griser le troupeau immaculé. Si certains sujets ne préoccupaient pas la Carteret, tel que l'argent sur son compte en banque ou la crainte de ne pas trouver de place sur un vol, débarrassée des trivialités matérielles du commun des mortels, pour d'autres, elle était une femme parmi des milliards, envahie de questionnements sur son être et son devenir. Parviendrait-elle à s'émanciper du joug familial ? Serait-elle un jour une romancière reconnue ? Trouverait-elle à aimer et à l'être sans compromission ? Pourrait-elle fonder son propre foyer ? Pourrait-elle réparer les torts qu'elle avait causé ou ignorer ? Choisir de suivre son premier amour, ça avait aussi été prendre le risque de se confronter à la vacuité de l'existence. A cette réalité dont elle était privée depuis presque toujours. Mauvaise foi ultime que d'interroger son vis-à-vis sur ses désirs, alors qu'elle-même n'assumait pas les siens. Sauf que Sam, lui, n'avait pas peur. Il ne se paraît pas de jolis mots, de tournures alambiquées, pour s'exprimer ce qu'il souhaitait réellement. Ce qu'il voulait d'elle. Elle vit autant qu'elle sentit la poigne du jeune homme se refermer sur ses épaules, l'enfermer dans cet étau ferme et passionné. Quelle tentation que de se laisser aller contre lui, de capturer ses lèvres entre les siennes, abandonnées aux promesses qu'elle sentait derrière ses mots ... Mais son regard tomba sur le diamant qu'elle n'avait jamais retiré, sur ce caillou trop lourd et tape-à-l’œil qu'elle avait toujours haï. Sans parvenir pour autant à s'en défaire. D'où elle venait, la vie d'une femme ne signifiait rien sans l'engagement d'un homme à son égard. On se moquait bien qu'il fut malveillant ou négligeant. Seules les apparences comptaient. « Est-ce que c'est vraiment moi que tu veux ou ce que je représente ? Tout ce qui te déplaît tant chez moi, cette inaccessibilité que tu décris, tous ce que tu considères comme des mensonges et des faux-semblants ... Me voudrais-tu autant s'ils disparaissaient ? » finit-elle par rétorquer, la moue insolente. Sans bouger pour autant. Sans tenter de se défaire de son emprise. « Serais-je toujours celle que tu désires si, tout à coup, mes pensées devenaient limpides ? Si je ne t'affrontais pas avec mon putain de sale caractère ? » Un pas de plus vers lui. Elle ne le craignait sans doute pas en cet instant, mais semblait-il qu'elle cherchait à l'effrayer. Afin qu'il s'éloigne d'elle. Plus vite il partirait, moins elle pleurerait son absence. D'une manière ou d'une autre, elle devait se protéger. « Je ne t'ai jamais menti. Tu n'as simplement jamais posé les bonnes questions. » lâcha-t-elle finalement. Elle faisait allusions à leurs rapprochements avortés, à ces baisers écourtés par la jeune femme. A cette alliance, justement, qu'elle ne retirait pas. A ce frère, qu'elle avait ramené dans ses bagages, contraint et forcé. Ils auraient eu tant à se confier et au lieu de ça, jusqu'ici, ils en étaient restés aux mêmes considérations. S'affronter sur des « pourquoi ». Se tester. Comme si creuser le reste risquait d'en faire de même avec leurs tombes.
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Sujet: Re: Laws of attraction + Olivia Lun 4 Nov 2019 - 10:57
Il est évident qu’ils en mourraient d’envie, que s’aurait été mille fois plus simple de s’abandonner, de hisser un drapeau blanc au lieu de se faire la guerre. Mais s’aurait été bien trop facile et surtout mal connaître ces deux caractères volcaniques. Ils étaient totalement différents l’un de l’autre cependant ils avaient en commun cette obstination, cette verve qui l’emportait sur tout. Si Olivia se cachait derrière ce masque froid et impassible, Samuel lui brûlait totalement et il ne s’en cachait pas, il était sanguin, elle l’avait toujours su, plein d’une fougue mal contenue. Il y avait bien eu plus de dix ans entre le jour où Samuel avait définitivement quitté leur île et son amour de jeunesse, sans se retourner et leurs retrouvailles inattendues dans les couloir de leur éditeur commun. Une dizaine d’année de silence total ou seule la presse avait pu donner des nouvelles de l’un à l’autre, la presse à scandales pour l’une, qui avait choisi -ou non- d’épouser un homme de sa caste, avec les frasques qui allaient avec, la presse littéraire pour l’autre qui connaissait le succès avec ses romans. Deux ascensions différentes, deux chemins différents. Mais Samuel se souvenait de tout, de la vie sans artifices qu’ils menaient sur Guernesey, de leur enfance heureuse où le fossé ne semblait pas si creusé que ça malgré qu’il soit le fils de la gouvernante. Il se souvenait du bruit des vagues qui se fracassaient sur les rochers lors des grandes tempêtes et des rayons de soleil miraculeux dans lesquels elle aimait danser en s’abandonnant. Elle avait tort, Liv, c’était elle qu’il voulait, pas cette femme inaccessible qu’il avait face à lui depuis leurs retrouvailles, pas celle qui faisait la une des mauvais papiers. C’était certainement idiot, utopique ou puéril de penser qu’elle redeviendrait cette gamine insouciante, parce que le temps changeait les choses, parce que lui-même n’était plus le même qu’à l’époque. Il resserra un peu plus la pression sur ses épaules, preuve de son agacement face à celle qui ne lâchait toujours rien. C’est sûr que ce caractère de merde tu l’auras toujours, faut que j’m’y fasse. Il secoua la tête, puis il se radoucit après un soupire. Alors qu’elle s’était rapprochée de lui, une de ses mains lâcha son épaule gracile et vint se poser sur ce visage de porcelaine, elle avait beau porter ce masque froid, sa peau était chaude, brûlante. Fut un temps c’était sans les mensonges et les faux-semblants que j’te connaissais, quand tu ne t’opposais pas autant. Et c’est cette fille là qui me rendait fou… pas la femme que tu es devenue à présent. Il lâcha tout, s’éloigna pour se retourner face à la fenêtre par laquelle il pouvait regarder le spectacle des vagues. C’est pas de te courir après qui me plait, ça peut être drôle au départ mais j’m’en lasse, à force. J’peux composer avec ton caractère et ton passé sulfureux. J’peux apprendre à découvrir celle que t’es devenue, même si je sais au fond que la jeune Liv n’est pas si loin… elle est toujours dans tes romans. Pohl avait lu tous les romans, même les plus mauvais de son ex, il y avait retrouvé beaucoup de celle qu'il avait connu, comme si écrire était son exutoire. Il n’était pas bête, ils devaient tout réapprendre, se découvrir à nouveau, se séduire tels qu’ils étaient aujourd’hui et pas en restant sur les cendres de leur amourette adolescente. Mais encore fallait-il qu’elle lui ouvre un peu la porte. Et c’est quoi les bonnes questions ? Faut qu’tu m’aides un peu Liv, j’suis mauvais pour les devinettes Et j’ai aucune patience. Il se sentait si démuni, sentant qu’elle était sur le point de s’ouvrir, enfin, mais il n’avait pas la clé, il était paumé, comme s’il jouait le tout pour le tout. Ce soir soit il arrivait enfin à percer le mystère Carteret soit il jetait l’éponge. Il fit tourner le liquide ambré dans son verre et en but une nouvelle gorgée, tournant presque le dos à celle qui lui donnait presque envie de se noyer dans ce verre.
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Sujet: Re: Laws of attraction + Olivia Lun 11 Nov 2019 - 19:05
Le poids des mains de Sam sur ses épaules disparut aussi brusquement qu'il s'était abattu. La chaleur de ses doigts brûlants fut remplacée par une brise glaciale, laquelle semblait vouloir s'insinuer dans tout son être, la traverser d'un bout à l'autre pour mieux venir se loger dans son cœur. Pourtant, elle avait pu apprécier cette caresse sur sa joue, ses yeux se fermant de manière fugace, presque imperceptible. Avait-il espéré qu'ainsi radouci, il serait le premier à lâcher les armes ? Qu'il comblerait la maigre distance qui les séparait encore pour oublier leurs mots et leurs maux ? Évidemment. Le contraire aurait été un mensonge que la Carteret elle-même n'aurait pas osé prêcher. Après tout, elle avait avoué à haute et intelligible voix qu'elle était à Bowen pour lui et pour nul autre. Seulement, il avait fallu qu'elle gâche cette douce révélation par son ton presque acerbe et ses manières fières. Fut un temps c’était sans les mensonges et les faux-semblants que j’te connaissais, quand tu ne t’opposais pas autant. Et c’est cette fille là qui me rendait fou… pas la femme que tu es devenue à présent. Le froid, donc. Alors qu'il s'était éloigné, la brune avait repris la contemplation du dos de son premier amour, repoussant avec force la blessure qu'il lui infligeait par ce discours. Et même s'il assurait être prêt à apprendre à connaître la femme que le temps avait façonné, confessé s'être enquis de son travail durant tout ce temps, la douleur n'en était pas moins là. Pour autant, comme à son habitude, elle n'en montra rien, se contentant d'avaler une lampée de son verre. Et c’est quoi les bonnes questions ? Faut qu’tu m’aides un peu Liv, j’suis mauvais pour les devinettes Et j’ai aucune patience. « J'ai cru remarquer, très cher. » ne put-elle s'empêcher de rétorquer, mi-cynique mi-mutine. Sam pouvait être d'une infinie délicatesse pour certaines choses, mais pour d'autres, il s'apparentait davantage à un rhinocéros lancé en pleine course. Force était de constater qu'elle produisait souvent cet effet sur les gens. Le plus souvent recherché, présentement, elle s'en mordait plutôt les doigts. La fatigue du voyage mêlait au déferlement d'émotions qu'ils s'étaient faits subir commençait à se faire sentir.
Au moment où elle rouvrait la bouche, la silhouette du majordome apparaissait dans le salon. D'une discrétion que tout véritable domestique anglais lui envierait, il lui annonça que si Madame et Monsieur le souhaitait, le dîner était servi dans le salon d'été. « Merci, Eustache. » Elle emboita le pas à l'homme, non sans avoir asséné un : « Mangeons d'abord. L'alcool n'est pas le seul à délier les langues. Rien de bon ne sort d'un estomac vide. » à Sam au préalable. La pièce où il les conduisit n'avait rien à envier à la précédente. Il s'agissait en réalité d'une véranda toutes de baies vitrées faite, parsemée de plantes grimpantes et en pot donnant elle aussi une vue imprenable sur l'océan. Les lumières y étaient tamisées, tandis que de la table dressée s'échappait un délicieux fumé de poisson grillé. Puisque la jeune femme se gardait bien de le congédier, l'employé resta dans leur giron tout le repas durant, droit comme un piquet. En réalité, elle voulait savourer autant le plat que le silence que cette présence importune leur imposait. Une fois le dessert servi et la nuit tout à fait installée, elle s'enquit de son frère : « Chuck dort-il ? » « Tout à fait, Miss Olivia. » Elle hocha la tête avant de s'essuyer discrètement la bouche avec sa serviette. « Bien. Vous pouvez disposer pour ce soir. Qu'on ne nous dérange plus, la table pourra être débarrassée demain. » Son interlocuteur fila telle une ombre et à nouveau, ils furent seuls. Olivia repoussa son assiette, s'empara de son verre de vin rouge à moitié rempli et, naturellement, s'alluma une cigarette tout en se tassant dans son siège, les chevilles croisées sur un autre à côté. Alcool et repas aidant, elle se sentait beaucoup plus apaisée et encline à la discussion. Les mots franchirent ses lèvres en même temps que les premières volutes de fumée : « Tu sais, ce jour où nous nous sommes retrouvés et où tu m'as conduit chez toi ? En réalité, ce n'était pas la première fois que je découvrais cet immeuble. J'y étais déjà venue, quelques semaines plus tôt. Je voulais te voir. Mais je n'ai pas trouvé le courage de sonner. » Elle souriait en faisant ces révélations, comme s'il s'agissait d'une bonne blague, d'une boutade sans importance. « C'était le jour de l'enterrement de Jeremiah. Une vraie sinécure, comme tu t'en doutes. Non pas que sa mort m'ait beaucoup attristé. Ce n'était pas quelqu'un de très ... Agréable. Je n'avais aucun intérêt pour lui. Ni attrait, ainsi que la presse l'a si allègrement étalé. Nos années de mariage ont été faites de quelques mauvaises nuits, de silences oppressants et surtout, d'absences que je ne trouvais jamais assez longues. » Elle inspira une bouffée. Avala une gorgée de vin. De tout cela, elle ne s'en était jamais ouvert à personne. Finalement, le prix des révélations n'était peut-être pas si élevé. « Alors, pendant que ma mère se défonçait aux calmants, Chuck à je ne sais quoi et que mon père tentait de limiter la casse, je cherchais aussi un but. Sans savoir comment, je me suis retrouvée devant chez toi. C'était stupide. J'aurais dû savoir que tu me trouverais le premier. Mais pour moi, tu m'avais oublié depuis longtemps. » Après tout, il était parti sans elle. Pourtant, la rancœur ne pointait pas, il s'agissait d'un récit comme un autre, parmi tout ceux qu'il avait déjà dû lire ou entendre. Les premières réponses à ces questions qu'il ne savait comment formuler. Pourvu qu'il salue l'effort.
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Marcus O'Brian
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STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme
Sujet: Re: Laws of attraction + Olivia Dim 17 Nov 2019 - 19:15
On aurait pu croire à un rapprochement de la part des deux amants, qu'ils se retrouvent au lieu de se lancer leurs éternelles piques. Samuel aurait pu, il en crevait d'envie pour être honnête, mais la simple sensation de chaud froid que lui faisait ressentir Olivia le faisait bouillir de colère. Il ne voulait pas rendre les armes le premier, il ne voulait pas être le plus faible. C'était stupide, un combat d'égos qui durait depuis bien trop longtemps mais qu'ils n'étaient pas prêts à oublier visiblement. Pire, au lieu de céder, Pohl enfonça encore le couteau dans la plaie, blessant Liv plus qu'il ne pensait, ce n'était pas bien compliqué puisque la princesse Carteret ne montrait jamais rien de ses émotions, il ne remarqua que ses mâchoires qui se crispaient presque imperceptiblement, ça suffisait à ce qu'il comprenne qu'elle était au moins touchée par ses mots. Il n'en était pas forcément fier, parce que cette petite guéguerre il n'en pouvais plus, il ne l'avait pas attendu au pied de l'avion pour ça, il ne lui avait surtout pas demandé de le suivre à l'autre bout du monde pour ça. S'il s'était rappelé, quelques mois plus tôt, qu'elle était si difficile à atteindre, peut être n'aurait-il rien dit… Non, évidemment que non. Il le lui aurait proposé, il serait venu la chercher et il le ferait encore, parce que c'était elle, même s'il ne voulait pas se l'avouer, même si elle le bouffait avec son caractère de sale gosse de riche avec un balai dans le cul, balai qu'elle n'avait que quand ça l'arrangeait, parce qu'il la connaissait drôle et vivante, sauvage et rebelle, cette fille là lui manquait. Sam roula des yeux quand elle le railla au lieu de l'aider un peu à percer le mystère Carteret. Il n'aurait aucune réponse et ça l’énervait sérieusement. Mais le providentiel Eustache sauva Miss Carteret en annonçant que le repas était servi. C'aurait été le moment parfait pour quitter cette villa de malheur, pourtant Liv ne laissa pas à son ex le loisir de s'enfuir et comme il était sans volonté face à ses airs autoritaires, diablement sexy il fallait l'avouer, il la suivit sans broncher. La beauté de cette nouvelle pièce le laissa de marbre, il s'installa là où la maîtresse de maison l'avait choisi et ils se sustentèrent d'un repas délicieux dans le plus grand silence, Sam rongeant son frein, il ne le dégusta pas réellement. Une fois le majordome congédié, le bel allemand observa du coin de l'œil son hôte, ses gestes délicats, feutrés et pourtant précis, calculés. Il releva la tête pour la regarder pincer ses lèvres fines sur son éternelle cigarette, la flamme du briquet danser devant son visage fermé. Il ne manquait rien, elle était si belle, cette beauté froide qui le rendait fou, de rage et d'amour, le mélange détonant. Sa voix finit par briser le silence et le visage de Sam failli se décomposer avant qu'il ne sorte lui-même une cigarette, plus pour se donner une contenance qu'autre chose, mais elle ne serait pas de trop pour supporter ses prochaines révélations. Son expression se durcit encore un peu plus au fur et à mesure qu'elle parlait, si Liv en rigolait presque, comme si c'était une anecdote entre potes, lui ne le pris pas aussi légèrement. Les yeux fixés sur son verre de vin plutôt que d'affronter son regard à elle, Samuel ne dit rien, il laissa sa clope se consumer à force de tirer dessus. Puis quand elle fut terminée et que le silence repris sa place il en alluma une seconde avant de prendre la parole à son tour. Tu ne m'aurais pas trouvé chez moi. Contrairement à ce qu'Olivia devait penser il savait exactement de quel jour elle parlait. Ce jour là j'ai passé la plus grande partie de mon temps dans l'un des pubs les plus miteux de Londres, à me saouler pour célébrer, ou oublier, je ne sais plus vraiment je l'avoue, jusqu'à ce qu'on me vire à la fermeture et que je finisses par me battre avec un autre poivrot tout aussi pathétique que moi. Il n'avait pas forcément honte de cet aveu, même si ça faisait de lui un homme faible face à elle, enfin au point où ils en étaient il n'était plus à ça près. J'avais pensé, au départ, venir aux funérailles, me planquer derrière un arbre du cimetière et attendre que tu croises mon regard, dans les romans ça fait bien dramatique. Mais je n'assumais pas tellement le rôle du sauveur de veuve esseulée. C'est un peu too much, boire ça me ressemble plus. Sam avala son verre d'une traite après avoir fait tourner le liquide bordeaux dans son contenant, comme pour appuyer ses dires. Il finit par trouver le regard de la brune et un frisson le parcouru. Tu veux connaître la question que j'me pose depuis qu'on s'est retrouvé ? C'est pas de savoir si tu m'avais oublié, ou si t'as réellement aimé cet homme qui ne te méritait pas… Et comme un silence de cette femme valait toutes les réponses il reprit en soupirant. Ce qui me bouffe c'est de me dire qu'on s'est manqué, de peu… J'me demande s'il n'est pas trop tard pour faire renaître les cendres d'une bleuette d'adolescents aveuglés par leur hormones. On a passé l'âge de se raconter des histoires tu crois pas ? Lui, l'éternel je-m'en-foutiste que rien ne semblait atteindre, il se posait finalement bien plus de questions que ce que Liv croyait. Et s'il semblait défaitiste à présent, il n'avait en fait besoin que d'un signe de la part de sa plus ancienne faiblesse pour balayer ses doutes, mais il ne se leurrait pas, elle ne baisserait jamais les armes la première.
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smile like you mean it
Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time