don't go breaking my heart + bello

Elle déposa son téléphone portable sur sa table de chevet juste après avoir appuyer sur envoyer. C'est vrai que tu es le meilleur avaient composé les derniers mots qu'elle lui avait écrit, juste avant d'aller vers la salle de bain adjacente de sa chambre. Ses cheveux ébouriffés parsemés de frisotis lui faisaient honte, rappelant très bien ses origines hispaniques. Elle contrôla sa crinière brune avec quelques que produits et des coups de fer avant d'enfiler un débardeur blanc, un jean ajusté et sa veste de cuir favorite, celle qui lui donnait l'impression de sortir directement d'un concert de rock. Sans faire de bruits, elle descendit les escaliers de sa maison entendant les ronflements de ses parents ainsi que le tapotement des touches de l'ordinateur d'un de ses frères, possiblement dans le milieu d'une partie importante de jeu vidéo. Vers minuit moins quart, elle arriva au Hendrix.
Bella chercha des yeux Milo, sans succès. Elle attrapa donc son portable et y effleura le clavier. J'suis là, au beau milieu de la foule qui n'attend que toi. Tu vas déchirer baby. Lui avait-elle écrit avant de regagner le bar où elle commanda un gin tonic et deux shooters de tequila juste avant d'entendre raisonner les premiers accords de la guitare qu'elle avait si souvent entendu. Milo était sur scène et faisait sa prestation et bien qu'il y avait une foule de personne dans cet endroit, Bella n'avait de yeux que pour lui. Elle l'écoutait gratter la guitare sur des airs qu'elle connaissait, certains même qu'elle avait chanté avec lui alors qu'ils étaient encore ensemble. Puisque, bien que son coeur batte encore aussi fort quand elle le voyait, entre eux plus rien n'était possible. Bella s'entêtait à croire qu'un jour il lui reviendrait alors que le musicien avait été bien clair.
Il termina son numéro avec une aisance qui lui était propre et remercia le public avant de s'éclipser dans l'arrière-scène qui l'engloutit où il put déposer son instrument. Il en ressortit le sourire aux lèvres et juste au moment où il passa près du bar, Bella attrapa son bras, un sourire charmeur sur les lèvres. Tu bois avec moi bel homme? lui lança-t-elle en tendant à l'homme un des deux shooters qu'elle venait de commander. Tu étais fabuleux, j'ai beaucoup aimé la dernière chanson. Bella faisait valser son corps sous le rythme de la musique qui jouait dans le bar, son débardeur blanc plongeait sur sa poitrine rebondie et ferme qu'elle avait mise en valeur laissant entrevoir le petit grain de beauté qu'elle avait sur le sein gauche. Je t'ai pris en photo, tu veux voir ?

Après avoir reçu un message de Bella, tu te surpris à sourire. C'est vrai qu'elle pouvait te manquer, parfois. Et savoir qu'elle aimait toujours autant ta compagnie te faisait plaisir. Tu t'enfilais un shot de vodka avant de partir derrière la scène du Hendrix pour te produire avec ton groupe. Après cette folle histoire de quarantaine, et ta maladie passive, tu voulais aller de l'avant et profiter. Tes conversations avec Sacha et Niels a propos de la drogue t'avait ouvert les yeux, et maintenant, tu essayais par tes propres moyens d'arrêter. Même si c'était compliqué. Derrière la scène, tu discutais avec tes amis, les membres de ton groupe en arrangeant vos instruments. C'était bien de vous retrouver tous ensemble, de faire encore des concerts, des soirées, malgré l'état dans lequel tu avais pu te retrouver. Après tout vos arrangements, vous montiez sur scène. « Bonsoir à tous, on est un groupe du coin. J'espère que vous allez apprécier, bonne soirée ! » avais-tu dis à toute la foule en prenant le micro. Tu l'avais disposé de façon à ce que le chanteur puisse le prendre à son tour et dès les premières notes, tu adorais ce moment. C'était ta façon à toi de te libérer, de parler, de communiquer tes sentiments enfouis à l'intérieur de toi. Tu ne faisais attention à personne, tu étais dans ta bulle et dans ton monde. Les doigts grattaient d'une façon naturelle les accords que tu adorais ce moment.
Après une bonne trentaine de minutes sur scène, tu descendais de cette dernière en parlant avec tes amis. Vous posiez vos instruments à l'endroit prévu pour les récupérer plus tard, comme d'habitude. Vous passiez devant le bar pour boire un verre après le show et quelqu'un attrapa ton bras. « Je ne dis jamais non à un verre avec une fille aussi belle » répondis-tu avec un sourire à cette personne. C'était elle, Bella, ton ex. Celle dont tu es réellement tombé amoureux. Tu attrapais un shooter que la jeune femme venait de te tendre et tu le bus cul sec avec elle. « Merci, j'espère que tout le monde a aimé autant que toi » dis-tu avec un mince sourire sur les lèvres. C'était agréable de discuter avec elle, tu aimais toujours autant sa compagnie. Même si maintenant tout était différent entre vous. « Je ne dis pas non » dis-tu à la brune lorsqu'elle te proposa de voir les photos qu'elle avait prise durant le concert.

Leur relation n'avait rien de simple. Elle avait été issue de fêtes, là où ils s'étaient rencontrés, insouciants que l'amour leur tomberait dessus. Des amis d'amis d'amis qui avaient contribué à les faire s'assembler en les ayant invités au bon endroit et au bon moment. Ils avaient passé la veillée ensemble, sans penser que leur relation déboucherait sur quelque chose et, rapidement, sans vraiment s'y en attendre, ils étaient tombés amoureux. Bella ne croyait pas en l'amour, le pur, celui qui donnait des frissons, avant de rencontrer Milo. Il avait éveillé en elle des sentiments qu'elle se croyait incapable de ressentir, elle qui ne pouvait se sentir interpeler quand on parlait d'être amoureux. Elle avait eu des copains avant lui, des relations, mais jamais aussi éprouvantes émotionnelles que celle qu'elle avait vécue avec le guitariste. Mais l'addiction était venue se mettre entre eux pour briser cette idylle qui était trop belle pour être vraie. Il avait fallu que Milo tombe dans cet engrenage de dépendance, ce manque vital de drogue, pour que tout s'effondre. Bella s'était dit qu'elle pouvait le sauver, qu'elle pouvait être la raison pour laquelle il changerait, qu'il lâcherait tout ce merdier pour elle et ses beaux yeux, pour tout ce qu'elle représentait pour lui, elle qui l'aimait de tout son coeur, mais ce fut trop pour lui. Trop d'oppressions, trop de contraintes, trop de dictions de comportement. Et il avait fini par la larguer, incapable de respirer quand elle était dans les parages. Depuis, ils se voyaient, ici et là, il était même arrivé qu'ils recouchent ensemble. Mais depuis peu, il refusait les avances de la belle. On racontait que son coeur battait pour une autre, une pour qui il avait tout arrêté, une qui méritait le changement. Du moins, c'est ce que la belle avait interprété. Et cette nouvelle qui lui transcendait le coeur la rendait verte de jalousie.
Milo était monté sur scène comme une rockstar, se présentant à la foule comme il se devrait avant de laisser la place au chanteur qui commença les premières notes de leur chanson, suivit rapidement par l'harmonie des musiciens. Ils étaient quatre sur la scène, quatre à laisser vibrer tous les clients du Hendrix et pourtant ses yeux ne pouvaient se détacher de celui qui grattait la guitare. Lorsqu'il était sorti de scène, Bella n'attendait qu'il passe près de lui pour attirer son attention. Lorsqu'elle lui attrapa le bras, son coeur se liquéfia. Il la complimenta à son tour ce qui eut pour effet de faire rosir les joues de la Costaricaine, elle s'étonna même à baisser le regard l'instant d'une fraction de seconde. Ils échangèrent un shooter de téquila, le fracassant l'un à l'autre avant de l'engloutir, cul sec, grimaces en prime quand l'alcool brûla leur oesophage, avant de mordre dans un citron comme le voulait la tradition. Bella essuya le bord de ses lèvres teintées par le jus du citron avant de sourire à Milo, charmeuse. Tout le monde n'avait d’yeux que pour vous. Commença-t-elle pour le rassurer. J'avoue que mon passage favori était celui du solo de guitare. Votre guitariste... Elle bougea sa main en feintant d'avoir trop chaud, sa lèvre inférieure mordillée. ...Il est canon! Tu devrais vraiment songer à me le présenter un jour. Elle se mit à rire. Le guitariste, c'était lui, et ils se connaissaient déjà très bien, intimement bien. Ils connaissaient tous les chemins de son corps. Je ne suis pas aussi douée que toi en photo, mais j'avoue que mon expérience instagram est pas trop mal! Rigola-t-elle en sortant son portable de la poche arrière de son jean pour lui montrer les quelques clichés qu'elle avait pris de lui. Je pourrais te les envoyer si tu veux les mettre, j'sais pas, sur tes réseaux sociaux. Sourire aux lèvres, elle attrapa la main de Milo avant d'ajouter : Qu'est-ce que je t'offre?

Même si votre relation était terminé, tu ressentais quand même de l’affection pour la costaricaine. Elle n’avait pas été une simple fille dans ta vie qui était passée et vite repartie. Non. Tu es tombé amoureux, comme jamais. Mais tes addictions ont fait que les choses se sont terminées. Et tu t’en voulais un peu maintenant, mais c’était ainsi. Tu ne voulais pas re-tenter quelque chose. Une fois terminé, tu n’aimais pas revenir en arrière. C’était dans tes principes. Mais tu ne pouvais pas ne pas la voir, c’était comme un besoin de temps à autre. Alors lorsqu’elle t’avait demandé ce que tu faisais de ta soirée, tu lui avais proposé de venir au Hendrix te voir jouer. Le show avait été grandiose, et c’était tellement bien de se trouver sur scène avec toute cette énergie. Depuis que tu avais calmé ta consommation de drogues dures, tu te sentais beaucoup mieux, beaucoup plus en forme. Même si une trace de temps à autre ne te faisait pas de mal. Les notes s’enchainaient tellement facilement le long de tes doigts et les accords glissaient naturellement sur les cordes. C’était un pur bonheur. En plus de cela, tu adorais les gens de ton groupe et vous aviez une belle alchimie tous ensemble. Une fois terminé, la foule vous avez acclamé, et tu avais profité de chaque seconde de ce moment. Après être descendu de la scène, tu te fis alpaguer par une belle brune aux abords du bar. Tout sourire, tu te tournais vers elle. « Pas trop jalouse ? » demandas-tu avant de rire légèrement. Les gens n’avaient d’yeux que pour vous, et la brune le confirmait, ça te faisait plaisir. « Le guitariste, quel homme ! J’en suis moi-même amoureux » dis-tu en hochant la tête avant de rire légèrement. Tu savais très bien qu’elle n’avait pas oublié tous vos moments ensemble, et toi non plus. Mais plus rien n’était possible, tu étais passé à autre chose dans ta tête. Tu ne savais pas si de son côté, c’était la même chose. « Ca va, tu te débrouilles pas mal ! J’en veux bien quelques unes, pour mon côté égo sur-dimensionné de rock-star en herbe » finis-tu par dire à la jeune femme avec un grand sourire sur tes lèvres. Bella attrapa ta main mais tu t’empressas de l’enlever, c’était légèrement gênant. « Je te payes un verre ! Choisis, je prends comme toi ! » affirmas-tu à la brune avec un mince sourire aux lèvres.

Chaque fois qu'elle se retrouvait seule, ses pensées allaient instantanément vers Milo. Peu importe le nombre de fois qu'elle se répétait qu'elle allait se blesser, qu'elle ne se faisait que du mal en entretenant le lien entre eux qui n'existaient plus. C'était plus fort qu'elle, instinctif, c'était un besoin. Chaque fois, c'était le même refrain. Les deux ex discutaient, tombaient dans une sorte de jeu où chacun complimentait l'autre, parfois au bord du flirt, parfois non, puis Bella saisissait mal les signes, elle les interprétait à sa façon et ils finissaient par se quitter en éclat de verre, Bella en miette. Et chaque fois, ça lui prenait des jours à s'en remettre. Puis, elle passait par plusieurs phases de son deuil amoureux, jusqu'à se dire que cette fois, oui cette fois, c'était la dernière. Qu'elle ne craquerait plus. Puis, la roue s'embranchait pour un autre tour de souffrance, un cycle qui ne se terminait finalement jamais. Elle avait beau essayer, il ne lui sortait ni de la tête ni du coeur. Il était là, encré dans sa peau, tatoué sur son coeur et personne ne pouvait le remplacer. Personne n'était assez bien pour prendre sa place. Il était le seul que la brune avait réellement aimé, le seul qu'elle pouvait dire avec affirmation pure que son coeur avait un jour battu. Son vrai amour, l'élu de son coeur. Et pour la Costaricaine, le destin amoureux ne frappait qu'une fois, le bon, le vrai, il n'était pas dupliqué. Elle était d'ailleurs convaincue que le sien, c'était Milo. Et pourtant, il fallait faire une croix sur cette croyance qui, finalement, ne lui faisait plus de mal que de bien. Moi, jalouse ? Pfff, c'est mal me connaître! Affirma-t-elle en riant alors que les deux jeunes se taquinaient gentiment. En tout cas, je ne lui ferais pas de mal. Ajouta-t-elle en lui adressant un clin d'oeil un peu moqueur, un peu sérieux. Dans les faits, si Milo avait envie de retenter quoi que ce soit, Bella ne serait pas contre. Mais ça, c'était impossible. Entre eux, tout était terminé. Pour lui, c'était histoire du passé. Pour combler le malaise, l'étudiante proposa de lui montrer des photos qu'elle avait prises durant sa performance, photo qu'elle avait d'ailleurs proposé de lui partager. Bella tendit son téléphone à Milo pour qu'il puisse contempler les clichés. Quelques-uns étaient bons, d'autres étaient flous, mais en somme ils reflétaient tout le plaisir que le jeune homme avait eu sur scène. Cella-ci, c'est ma favorite. On le voyait bien, sous l'éclairage de la scène, un sourire plein de dents aux lèvres. On aurait dit qu'il la regardait, droit dans les yeux, comme s'il savait qu'elle était lè, à cet endroit, dans la foule. Et pourtant, non. Ce regard, ce n'était pas pour elle. Ce n'était plus pour elle. Prise dans l'émotion, Isabella attrapa la main de Milo qu'il s'empressa de retirer de son emprise, un faible sourire au visage. Malaisée, Bella baissa les yeux un instant avant de se tourner vers le bar, comme si rien n'était arrivé. Deux bières, tes plus fortes. Et rajoute-moi deux shooters de téquila de plus. Merci! Commanda-t-elle au barman qui s'empressa de leur apporter sa commande. La brune payant, sans même laisser la chance à l'homme de se proposer, plaquant un billet plus que généreux sur le comptoir. Garde la monnaie. Lui susurra, pleine de charme, clin d'oeil aguicheur à l'appui. Bella attrapa son shooter d'une main, le citron de l'autre et sans vraiment attendre, elle s'envoya l'alcool dans la gorge. La téquila descendit lentement dans son oesophage, laissant une chaude sensation s'installer. Trop souvent, cette boisson avait eu raison d'elle. Ce soir n'en ferait certainement pas exception. Elle cogna trois fois son shooter vide sur le comptoir, après l'avoir calé cul sec et s'être pris une bonne croquée dans son citron. Puis, elle reposa ses yeux sur Milo. Je t'envoie les photos, laisse-moi deux minutes. Elle était plus distante, plus éloignée. Sa main, c'était une erreur.

L'ambiance des concerts étaient toujours ce que tu aimais le plus. C'était partager ta passion avec les gens que tu aimais. Tu écrivais beaucoup dans ta chambre à l'appartement. Tu avais des millions de partitions avec des notes, des accords et même des fois des paroles. Avec la musique, tu décrivais tes sentiments. Comme par exemple ta première vraie histoire d'amour que tu avais vécu il y a quelques temps. Et les histoires d'amour, c'est ce qui fait le plus parler dans le monde du rock-n-roll. Bella t'avait attrapé le bras, pour que tu restes avec elle et que vous buviez ensemble. Vous aviez parlé du concert simplement. « Elles disent tous ça » dis-tu en hochant la tête avant de rire. Le rire qui sortait de ta gorge vint au rythme de la musique qui résonnait à présent. Lorsqu'elle parla du guitariste, tu ne pus t'empêcher d'en rajouter une couche mais ça en devint gênant. Mais tu ne savais pas quoi lui répondre, pour ne pas donner de faux espoirs à la brune. « Il fait du mal à beaucoup de gens, lui par contre » répondis-tu simplement d'un visage neutre. Dans ta tête, tout était terminé avec la costaricaine. Mais tu savais qu'au fond, elle rêvait secrètement que tu change d'avis. Mais lorsque tu avais terminé quelque chose, pas question de revenir en arrière. Ton passé de drogué n'était pas très loin derrière toi et même il était encore présent et tu ne voulais pas qu'elle vienne encore fouiner dans ces affaires là. « Tu vois, tu pourrais devenir photographe. En même temps, t'as un très bon modèle ! » dis-tu en faisant un clin d'oeil à la jeune femme. Tu n'aimais pas la laisser espérer mais c'était comme ça, tu restais proche d'elle parce qu'elle comptait beaucoup pour toi malgré tout. Et c'était indéniable. La jeune femme commanda au bar et tu acquiesçais d'un signe de tête pour confirmer ses dires auprès du barman. Alors que tu plais sortir ton porte-feuille pour payer, la brune paya avant toi. « Bella ! J't'ai dis que c'est moi qui offre » dis-tu en faisant la moue. Tu n'aimais pas que les filles te payent à boire, surement un esprit un peu macho tapis au fond de toi. Attrapant un shooter de téquila, tu le portais ensuite à tes lèvres avalant le liquide alcoolisé qui te brulait l'oesophage. Le citron dans la bouche, tu grimaces à l'acidité de ce dernier. « Merci, c'est très gentil. Je les garderais précieusement » dis-tu en essayant de sauver la situation de cette main gênante. Tu sortais ta casquette de sur ta tête et tu passais une main gênante dans tes cheveux en ne sachant que dire. « Sinon, tu as pas des examens bientôt ? Tu devrais pas réviser au lieu de sortir ? » demandas-tu en reposant ton couvre-chef sur ta tête.

Peut-être qu'au fond tu t'imaginais plus. Peut-être que sans le vouloir tu espérais que votre histoire ne soit pas totalement terminée, même si Milo avait toujours été clair avec toi. Tu le savais au fond, tu le savais que c'était terminé. Mais c'était plus fort que toi, tu finissais toujours par franchir la ligne de l'amitié, par te tourmenter le coeur. Peut-être qu'en réalité tu ne croyais pas trop à l'amitié avec tes ex. Vous aviez été si proches, vous vous étiez découverts sous des coutures si intimes qu'à présent il te semblait difficile d'accepter que tu n'avais plus le droit de le toucher comme avant, que ta main sur son bras pour l'intercepter, pour qu'il reste un peu près de toi, c'était déjà le premier faux pas de la soirée, avant même la main que tu lui avais saisi. À ta défense, c'était difficile d'oublier votre histoire entre votre proximité encore présente. Elle n'était plus intime comme avant, en réalité ça faisait des lunes que vous n'aviez pas couché ensemble, c'était peut-être arrivé une ou deux fois après votre rupture, mais pas plus, Milo avait vite tâché de mettre des limites de ce côté. Toi, tu ne saurais dire si tu aurais eu la force de les mettre, ces limites. Si ça ne tenait qu'à toi, là, maintenant, tout de suite, tu te laisserais porté par tes envies et, peut-être, que la soirée se serait terminée sur une note plus intime, tu ne pouvais pas vraiment prévoir d'avance, mais si l'avenue s'était présenté, tu ne l'aurais pas évité. Le musicien plaisantait avec toi, il osa te catégorisé jalouse ce à quoi tu répondis sans attendre. Jalouse, tu l'étais quand même un peu. Pas au point d'être irraisonné, mais tu te voyais mal te réjouir lorsqu'une autre draguait ton ex. Tu prenais sur tes épaules, silencieuses, patiente, parfois tu t'éloignais pour éviter de te blesser plus que tu ne l'étais déjà. À son commentaire, tu roulas les yeux vers le ciel. La musique s'intensifia, c'était l'ambiance après concert. Ça enlevait la magie du moment que la foule avait partagé avec le groupe de Milo alors que le DJ faisait jouer des morceaux beaucoup plus commerciaux. Mais tu ne t'y attardais pas trop, reposant ton attention sur ta discussion sur un ton légèrement dragueur qui s'éteignit dès que ton interlocuteur répliqua. Tu savais qu'il te lançait des messages, tu savais que c'était toi, la personne à qui ce guitariste avait fait du mal. Peut-être que certaines personnes aiment avoir mal. Tu avais haussé les épaules, lasses. Et malgré son commentaire qui t'envoyait une flèche, qui te disait d'arrêter d'espérer, sa prochaine réplique fut, à son tour, agrémentée d'un clin d'oeil. Tu as raison, c'est le plus beau. Lâchas-tu, fidèle à toi-même. L'énergie était déjà frictionnée, ce n'était pas le bon moment, tu n'avais pas su écouter les signaux, beaucoup trop absorbé par tes vieilles habitudes et tu avais attrapé sa main, sans réfléchir. Il s'en était dégagé avec brio, subtilement, mais tu avais compris l'erreur que tu venais de faire. Et le ton devint plus froid, plus distant. Tu commandas au bar et payas, même s'il t'en avait demandé le contraire. Devant le fait accompli, un rictus subtil se posa sur ton visage alors qu'il s'indignait, macho de service, de la situation. J'ai fait du charme au barman tout à l'heure, depuis il me fait des réductions. Profite-en. Tu plaisantais, même si un fond de vérité se cachait dans tes dires. Tu paiera la prochaine tournée baby. C'était son surnom, celui que tu lui avais toujours donné et que personne ne pouvait lui arraché. Et sans vraiment attendre, tu calas ton alcool.
Milo était malaisé, il jouait avec sa casquette tantôt sur sa tête, tantôt sur le coin du bar. Il cherchait la discussion, il cherchait à faire revenir le calme. Mais toi, tu te sentais idiote : idiote d'avoir, à nouveau, mal interprété les signes. Son clin d'oeil, ce n'était pas une invitation. Il te parla des examens, tu lui souris. C'est bientôt les finaux, oui. Commenças-tu. Si tu préfères me voir derrière mes bouquins, j'peux toujours rentrer réviser. Une moue faussement décidée se posa sur ton visage. Tu attrapas la casquette des mains de ton ex, irritée de le voir jouer avec par nervosité, et tu la posas sur ta tête. Attrapant ta bière, tu l'incitas à trinquer avec toi. Bonne soirée, Milo. Tu feintas de partir, sa casquette toujours sur ta tête. Il ne te laisserait pas filer aussi facilement, peut-être pas pour ton beau minois, mais surtout pour récupérer son couvre-chef qui ne quittait que rarement sa tête. Tu t'éloignais dans la foule, laissant tes courbes avancées au rythme de la musique, ne sachant pas trop bien s'il t'avait suivi. Tu t'adossas contre le mur du fond, pris une gorgée de bière et regardas la foule qui se déchainait au son de la trame sonore. Un homme s'approcha de toi. Hey ma jolie, t'es toute seule ? Il était grand, sa barbe était foncée, fraichement coupée, ses yeux étaient bleu persan. Il était beau. Tu lui souris, engendrant une discussion, la casquette de ton ex toujours sur le sommet de ton crâne.

Le temps avait fait que tu étais passé à autre chose. Même si une partie de ton esprit était toujours subjugué par Bella, et que tu pensais constamment à elle. Mais tu n’aimais pas revenir en arrière, tu trouvais que ça ferait un échec de plus dans ta vie et tu n’en avais pas envie, et surtout tu n’en avais pas besoin en ce moment. Dans ta vie, c’était un chaos total, et tu perdais pieds. Alors rajouter à ça une histoire compliqué avec son ex, c’était encore pire. La soirée se passait bien, tu avais fais ton show avec le groupe et tu adorais ça. Et puis tu avais vu cette jolie fille au bar qui t’avait fait de l’oeil alors tu étais partie rejoindre cette belle brune. Mais tu ne voulais pas la faire espérer, c’était juste un verre, une soirée entre amis. De temps à autre, tu lui envoyais des messages assez clairs pour qu’elle comprenne que c’était la fin qu’il n’y aurait pas de suite. Mais visiblement, elle ne voulait pas les entendre. « Je pense que certaines personnes se voilent la face, et ne méritent pas ce genre de choses » dis-tu en réponse à la costaricaine. Oui, ça avait été un déchirement pour toi de la quitter, mais au fond, tu savais que tu n’étais pas un mec pour elle. Qu’elle méritait même bien mieux que toi, d’ailleurs. Ce pauvre français qui avait fuit ses démons pour les retrouver finalement en Australie. Les signaux que tu envoyais laissait place à plus de légèreté, en suivant. « Le batteur est pas mal dans son genre aussi » dis-tu avant de rire légèrement. Tu aimais énormément les gens de ton groupe, et Bella le savait très bien. Ils étaient comme ta famille, celle que tu avais laissé à des milliers de kilomètres. La brune t’avait payé la première tournée. Des shots et une bière. Tu l’avais bien mérité après ton concert. Mais tu n’aimais pas qu’elle te paye ses verres alors que tu lui avais dis que c’était toi qui devait verser la monnaie. Lorsqu’elle te dit qu’elle avait fait du charme au barman, ça ne te faisait pas plaisir d’entendre ça. Tu grimaçais légèrement à l’entente de ses mots. « Mouais, je paierais la prochaine » dis-tu simplement, sans expression sur le visage.

Tu étais nerveux, à l’idée de faire comprendre à ta partenaire que tout était terminé entre vous. La main qu’elle avait posé délicatement sur la tienne, tu avais trouvé ça gênant au possible. Et elle avait du le remarquer parce qu’elle avait répondu très sèchement. « Mais non, reviens. Bella !! » dis-tu alors que tu la voyais partir avec ta casquette sur la tête. Elle savait très bien que tu allais venir la chercher, parce que tu ne sortais jamais sans cette dernière sur ta tête. Alors, tu balayais la foule pour la retrouver alors qu’un mec venait lui parler. Ton sang ne fit qu’un tour, et tu partais, sourcils froncés chercher ton dû et la jeune femme. « Non, elle n’est pas toute seule, merci » dis-tu au jeune homme en face de Bella. Tu te retournas et tu repris ta casquette que tu reposas sur ta tête. « Qu’est-ce que tu cherche à faire comme ça ? » demandas-tu à ton ex en fronçant toujours les sourcils.

Bella avait vu ses parents feindre l'amour toute son enfance. Ils se disputaient, se criait des insultes au travers de la tête, mais bien trop lâches, ils étaient incapables de demander le divorce. Or, ils faisaient vivre à toute leur famille les incongruences de leur amour. Dans leur religion, dans leur culture, le divorce n'existait pas. Ce n'était pas juste qu'il ne s'agissait pas d'une solution envisageable, il n'existait pas. Il n'était pas possible pour eux. Et ces gestes qui ne représentaient en rien l'amour avaient marqué la brune qui, longtemps, avait cru que ces sentiments n'étaient que foutaises. Elle s'était mise dans la tête que l'amour n'existait pas, que c'était un prétexte pour avoir quelqu'un à ses côtés et que les mariages se terminaient toujours de la même façon : fragile et sans but. Elle avait donc butiné d'histoire en histoire, de garçon en garçon jusqu'à rencontrer Milo, celui qui avait tout changé. Pour lui, elle avait envie d'être meilleure. Pour lui, elle avait envie d'être bien. Pour lui, elle avait envie de tout affronter. Et c'est là qu'elle comprit qu'en réalité, elle n'avait jamais aimé. C'est là qu'elle comprit que l'amour ne s'expliquait pas, à moins d'être vécu. Mais quand vient l'amour, vient un mélange de sentiments qui, parfois, ne peut bien s'agencer ensemble. Ils étaient fusionnels, toujours fourrés ensemble, puis la drogue est venue s'immiscer entre eux, ravageant sur son passage l'amour qu'ils avaient. Elle avait voulu le protéger, il s'était défendu, refusant de l'écouter, et la relation avait fini par s'effriter. Parce qu'entre eux, dans leur culture, la séparation existait, elle était une solution envisageable. Et bien que Bella ne doutait pas qu'il puisse ressentir des sentiments pour elle, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si ces sentiments résultaient de l'amour ou, simplement, de l'affection. Parce que ses parents, qui s'aimaient à s'en arracher les organes et qui se disputaient sans cesse, eux, ils ne s'étaient pas séparés. Comment ça se pouvait ? Je pense que je mérite exactement ce qui m'arrive, finit-elle par dire pour terminer les sous-entendus qui ne cessaient de graviter autour d'eux. Puis, l'air devient plus doux autour d'eux, plus léger. Ils respiraient bien alors que Milo blaguait sur les membres de son groupe. Bella haussa les sourcils quand il parla du batteur. Elmo !? Lâcha-t-elle avec surprise. Je ne me vois pas le draguer, même si je le croise tous les jours à l'université, avoua-t-elle en secouant la tête frénétiquement. De toute façon, c'était l'un des meilleurs amis de Milo et ça, c'était hors de portée. Elle conclut son commentaire en prenant une grosse gorgée de sa bière, comme si elle tentait d'effacer de son esprit les images d'elle et d'Elmo, situation improbable qui ne se produirait jamais. En était-elle certaine ? ()
Les choses avaient escaladé entre eux, cette tension palpable n'était jamais bien loin. Elle chatouillait le bas ventre de Bella qui commençait à ressentir les effets de l'alcool et si ça n'était pas de leur conversation, elle aurait embrassé Milo. Il était beau, elle se perdait dans ses yeux et dans son sourire, mais elle recevait sa question comme une échappatoire à sa présence. Comme s'il essayait de trouver un moyen d'aller voir ailleurs, sans lui faire trop de mal, en prétextant les examens à réviser. Milo savait très bien que les études étaient une priorité pour la brune et qu'elles ne les laisseraient jamais passer derrière une soirée arrosée. Si elle était là, ce soir, c'est qu'elle pouvait se le permettre. Faussement vexée qu'il tente de la fuir, ou peut-être réellement vexée, finalement, elle feinta de quitter le bar, la coiffe du français sur sa tête. Elle laissait son corps se guider au rythme bourdonnant de la musique du bar, ses courbes pulpeuses qui valsaient et sa longue chevelure brune qui ondulait derrière elle, séduisante sirène qui attira le regard d'un autre. Elle s'apprêtait à lui répondre quand Milo la devança. Bella fronça les sourcils en regardant son ex. Je discute simplement avec un garçon, c'est quoi le problème ? Elle le regardait, perdue. Fronce pas les sourcils comme ça, ça me donne l'impression que t'es fâché contre moi... Elle osa lever la main pour caresser son visage, un courant électrique la traversa de la plante de ses pieds à la racine de ses cheveux, cheveux maintenant ébouriffés après que le guitariste ait repris possession de son couvre-chef. Frange en bataille, presque dans les yeux, elle lui sourit. Tes jaloux ? Puis, elle pointa le bar. T'as dit que tu payais la prochaine tournée. J'ai soif. Téquila ?

L’amour était un bien grand mot avec une définition très vaste et propre à chacun. De toute ta vie, tu n’avais jamais connu ce sentiment, cette adoration qu’on pouvait avoir pour quelqu’un. Et c’était avec Bella que tu avais trouvé cette définition, mais il n’y avait pas de mot à poser dessus. C’était un sentiment si fort et si indescriptible que l’on ne pouvait pas vraiment le transcrire et le décrire. Tes sentiments pour elle avaient été tellement fort et puissant, que tu ne parvenais pas à la sortir de ton esprit, comme si elle était ancré dans ton corps et ton âme. Et on en fait des choses folles, par amour. Mais tu n’avais pas réussis à arrêter la drogue dans laquelle tu étais tombé pendant votre relation. Pourtant, tu aurais pu. Parce que pour ces beaux yeux, tu aurais pu décrocher la lune. Littéralement. Mais non, tu n’avais pas été assez fort pour arrêter de te droguer, de prendre des choses interdites par la loi. C’était un moyen de t’échapper de ce monde de brute, et tu avais eu envie de continuer jusqu’à te rendre compte que tu avais sombré dans les plus profonds ténèbres. Et tu l’avais quitté, parce que son instance pour que tu arrêtes la drogue avait été si intense. Mais hors de question de revenir en arrière, tu détestais ça. Même si c’était douloureux. « Non, Bella, tu mérites pas ce qu’il t’arrive. T’es quelqu’un de bien, et ça personne pourra me contredire là dessus » finis-tu par dire lorsque vous parliez sincèrement tous les deux. Non, elle ne méritait pas le mal que tu lui avais fais, mais c’était ainsi que c’était terminé votre histoire, mal. Puis tu en vins à blaguer, pour détendre l’atmosphère à propos du batteur de ton groupe. Et ça marchait, ce qui rendait la conversation plus légère. « Elmo est le beau-gosse par excellence » dis-tu finalement, chassant de tes pensées le fait que l’un de tes meilleurs amis puissent draguer ton ex petite amie.
Il y avait cette tension électrique qui résonnait dans votre conversation, et dans vos gestes. Tu avais refusé cette main qu’elle avait posé dans la tienne, surement par peur de retomber bêtement. Mais tu n’avais pas envie de la voir avec quelqu’un d’autre, cette fille. Comme si elle t’appartenait à tout jamais, alors que non. La costaricaine était libre de faire ce qu’elle voulait, de voir qui elle voulait et même de draguer qui elle voulait. Faussement vexée, la brune avait quitté ta compagnie avec ta casquette. Et ça, ça ne te plaisait pas du tout. Tu partais alors à sa recherche et tu la trouvais entrain de parler avec un garçon. Ca non plus, ça ne te plaisait pas. « J’suis pas fâché contre toi mais pars pas comme ça enfin ! » dis-tu en radoucissant ton regard. Tu avais encore une emprise sur elle, involontairement. Mais c’était ainsi, malheureusement. Et tu l’aurais surement toujours. Comme on dit, on oublie jamais son premier amour. « J’suis pas jaloux, je… » dis-tu sans finir réellement ta phrase. « Va pour une téquila » dis-tu en posant ta main sur ton front alors que la jeune femme te proposait de boire encore un verre. Elle semblait éméché, et tu n’allais pas tarder à l’aitre à ton tour si vous continuez ainsi la soirée. Mais tu voulais rester lucide, pour garder un oeil sur elle.

Alors, l'amour avec un grand A, à présent, Bella en était sceptique. Elle n'avait su le capturer qu'une seule fois et, malgré ça, elle n'avait su le garder. Aujourd'hui, il lui filait entre les mains, ne prenant pas ses avances, les esquivant comme si elles étaient mortelles. Et, pourtant, longtemps elles lui avaient plu. Mais plus maintenant. Maintenant, elles étaient venin, poison mortel qu'il valait éviter de toucher pour échapper à la malédiction. Parfois, Bella se demandait si les choses auraient été différentes, si elle ne s'était pas laissé guider par sa manie de tout contrôler autour d'elle, même l'incontrôlable. Si, sans s'être immiscés dans les problèmes de consommations de Milo, ils auraient pu former un couple encore aujourd'hui. S'ils étaient faits l'un pour l'autre, malgré tout. La réponse était pourtant bien claire, elle sautait aux yeux, la brune semblait pourtant vouloir la contourner et croire qu'ils auraient pu être heureux, encore un peu, tous les deux. Quand elle fermait les yeux, elle les revoyait sur sa véranda, ses parents absents, à se balancer, collé l'un à l'autre. Milo, sa guitare dans les mains, grattant quelques accords qui formaient une sérénade. Des soirées à chanter, elle et sa voix peu mélodieuse, lui et son son envoûtant. À s'aimer, à s'embrasser, à s'autoriser à être heureux. Tout cela qui valait bien plus que toutes les soirées de débauches qu'ils avaient eues. Tout cela, sans résultat. Tout cela qu'il fallait à présent oublier, cacher dans sa mémoire pour éviter de souffrir. Rupture, coupure, plus simple à dire qu'à faire, prise au piège dans l'envie de se réveiller d'un tel cauchemar. Et quand il lui parlait avec cette douceur, quand il lui disait qu'elle ne méritait pas tout ça, qu'elle était quelqu'un de bien, le coeur de l'étudiante se serrait dans sa poitrine, voulait lui crier d'arrêter de la ménager, d'arrêter d'être gentil avec elle. Parce qu'il lui faisait mal. Parce qu'il entretenait l'espoir. Parce qu'il ne l'aidait pas à tourner la page. Pas assez bien pour toi, faut croire, marmonna la brune entre deux gorgées de sa boisson. Pas assez bien pour lui faire oublier la drogue, pas assez bien pour l'aimer malgré tout. Pas assez bien pour l'aimer maintenant. Pas assez bien pour l'enlacer et ne plus jamais la quitter. La discussion ne menait à rien, Milo tenta l'humour pour détendre l'atmosphère, vantant la batteur de son groupe, Elmo, que Bella connaissait puisqu'ils fréquentaient la même fac. Ils étaient amis, un peu par le biais de Milo, beaucoup parce qu'ils organisaient des soirées, ensemble, soirées qui étaient toutes plus réussies les unes que les autres. Bella sourit à Milo quand il désigna son ami de beau gosse par excellence, juste avant de rire. Il est pas mal, oui, ajouta-t-elle en jetant un regard en sa direction bien loin de se douter que très rapidement elle le trouverait plus que pas mal. Elmo était beau, totalement son genre, mais pour l'instar c'était le guitariste qui attirait son attention, rien que lui. Elle aurait voulu se perdre encore plus longtemps dans ses yeux, mais la tension qui les enveloppait se fit ressentir. Pompette, elle réagissait comme une gamine, s'enfuyant avec la casquette de son ex, draguant le premier homme venu en sa direction. Sauvée par Milo. Alors, qu'est-ce qu'il y a entre nous ? Demanda la Costaricaine avant de l'accuser de jalousie, ce à quoi il répondit à la négative. Amusée par sa réaction, elle renchérit. T'es jaloux ! Milo Putskowski, jaloux. J'y crois pas. Blagua Bella en l'entrainant pour une nouvelle tournée vers le bar. Deux shots de Tequila ! Lança-t-elle au barman qui s'exécuta aussi rapidement, posant les deux shooters devant eux. La soirée était encore jeune, l'alcool commençait à peine à faire effet dans le sang de la brune, elle avait envie de s'amuser, de se laisser aller. Et pour ce faire, elle agrippa la main de Milo. J'ai envie de m'amuser, Milo. Comme on le faisait si bien avant, lui lança-t-elle en approchant la main de son ex de sa pour venir y poser suffisamment de sel pour consommer son shooteur. Da la main libre, elle posa le citron entre les lèvres de guitariste, puis elle lui sourit, moqueuse, avant de venir y lécher le sel sans le quitter des yeux, directement sur sa main. Sourire toujours aux coins de ses lèvres, Bella cala son shooteur, sans le lâcher du regard, venant sceller son action en mordant le citron, toujours posé entre les lèvres de l'homme, fermant ses yeux quand sa peau frôla la sienne. L'envie de laisser tomber l'agrume et de l'embrasser, là, au beau milieu de ce bar, lui passa par l'esprit.