it's a long way up when you hit the ground (ayden)

Ayden et toi veniez de vous claquer quatre heures de route à travers les paysages désertiques du Queensland mais ça ne te fatiguait pas, de faire de la route. Au contraire, tu aimais voir les paysages défiler devant tes yeux, et se transformer plus vous vous rapprochiez de l’intérieur du continent. Si le long des côtes il n’y avait pas énormément de reliefs, maintenant les montagnes se dressaient de plus en plus à l’horizon et ça t’animait d’une hâte qui refaisait surface à chaque fois. Un sourire se dessina sur tes lèvres après que vous vous soyez stationnés à l’entrée du White Mountains National Park. Les nuages au-dessus de vos têtes n’avaient rien d’encourageant mais t’étais un peu trop irréfléchi pour t’en soucier davantage. Une personne censée aurait proposé d’attendre un peu de voir la température avant de se lancer dans une randonnée d’environ huit heures mais toi, t’étais chez toi ici. Pluies, orages ou beau temps, c’était ton royaume. On ne t’enlèverait pas ces moments-là. « Yo. On traîne tout le stock d’escalade avec nous ou bien tu vas enfin essayer le free soloing avec moi ? » Demandas-tu avec un grand sourire et un air de défi dans le regard. Avoir un poids de plus sur le dos ne te dérangeait pas tant que ça, c’était surtout un prétexte pour challenger Ayden. En même temps, tu comprendrais qu’il refuse. T’avais bien trente ans d’expérience là-dedans puisque déjà gamin tu t’amusais à grimper les basses parois rocheuses à l’aide de ton seul corps. Pas tout le monde était aussi téméraire et écervelé que toi, par moment. Tu attrapas au moins le sac à dos qui contenait l’eau, la nourriture et le nécessaire de soins pour la randonnée. T’étais pas non plus con au point de ne pas te préparer un minimum aux imprévus.

Les vitres baissées même quand le vent s’engouffrait bien trop fort dans le véhicule, t’avais eu les cheveux au vent pendant tout le trajet, cet air de liberté qui t’enivrait déjà alors qu’Ayden et toi n’aviez même pas encore posé le pied sur la terre ferme du parc national. Alors le sourire qui déchira ton visage quand la voiture s’arrêta enfin dans le stationnement des randonneurs témoignait bien de ton euphorie face à cette escapade. Tu ne te fis d’ailleurs pas prier davantage pour rejeter le sac d’équipement d’escalade sur la banquette du pick-up lorsque ton ami se laissa tenter, pour une fois, au free soloing. Ça ne faisait qu’ajouter à ton bonheur, d’entendre ça. « Yeeeessss. Tu fais ma journée ! » Lâchas-tu avec ton regard brillant. Il ne t’en fallait jamais bien gros pour égayer tes journées, mais partager tes passions c’était certainement ce qui contribuait le plus à ta joie quotidienne. Puis, ça allait des deux côtés, alors quand tu vis Ayden sortir son arc de sa grosse boîte noire, tu regardas l’objet avec un air impressionné. « J’pourrai essayer ? » Demandas-tu comme on demande à une mère de tenir son enfant dans ses bras. Tu avais déjà tiré à l’arc mais jamais avec un tel objet de précision et de force. Ce n’était pas ton répertoire à toi, ça, c’était celui d’Ayden, et t’avais espoir qu’il profite de cette journée pour te partager sa passion à toi aussi. Tu ne savais pas trop les règlements quant au tir à l’arc dans le parc, tu te doutais en fait que c’était interdit puisque plutôt dangereux, mais tu te disais que si vous alliez assez creux dans la forêt, loin des sentiers touristiques, il n’y aurait pas de problème. De toute façon, là où vous alliez escalader, peu de gens s’aventuraient jusque-là. Bref, ton ami tourna son regard vers le tien, une lueur de défi animant ses yeux, ce qui te fit sourire. « J’sais pas quel tour tu caches dans ton sac, avec cet arc, peut-être que tu vas me sortir un truc de super-héros avec ta flèche accrochée à une corde et atteindre le sommet en moins de deux. » Inventas-tu avec un rire, parce qu’autrement, tu n’avais pas de doute que tu serais le premier en haut, juste parce que t’avais pas mal plus d’expérience. Tout comme Ayden te battrait nécessairement à un combat de tir. Bref, t’ouvris le chemin vers la montagne, à l’horizon vous pouviez déjà voir les grands rochers blancs que vous alliez pouvoir escalader avec ce sentiment de danger mélangé à l’extase. L’adrénaline pure.

Ta demande sembla surprendre Ayden, alors qu’à ton avis, le tir à l’arc était sans doute l’activité la plus fascinante à découvrir. Peut-être était-ce en raison de tes origines. Certains aborigènes pratiquaient encore ce sport de chasse, réellement dans le but de chasser les animaux pour se nourrir, et si toi tu n’avais jamais utilisé cette arme-là pour ce faire, tu avais quand même la curiosité s’y attachant. Quand Ayden accepta de te donner un cours, ton sourire d’abord étonné par sa réaction s’élargit en manifestation de satisfaction. « Regarde-nous, à escalader et à tirer à l’arc. Si je ne te connaissais pas, je pourrais croire que t’es un des miens, qu’t’es un sauvage comme moi. » Tu souris. Tu étais le seul à pouvoir t’autoproclamer sauvage, parce que venant des autres, ça te semblait péjoratif. C’était le surnom qu’on t’avait donné quand tu étais arrivé à Bowen à seize ans, après avoir passé toute ta vie dans la réserve kuku yalanji. Avec le temps, tu t’étais délivré des chaînes de leurs moqueries et tu t’étais approprié ce terme. Sauvage. Tu préférais être sauvage en parfaite harmonie avec la nature et les autres, que d’être sauvage dans ta manière d’interagir, comme eux l’avaient été. Puis, le ton de défi s’installa entre Ayden et toi, et tu te moquas un peu de lui en parlant de flèches et de cordes attachées à celles-ci, lui permettant d’escalader comme une espèce de super-héros entraîné pour ça. Il te renvoya la moquerie, en riant de ton imagination débordante. Oliver Queen, t’avais entendu Lowanna t’en parler, tu savais à peu près de quoi il s’agissait. Mais t’étais bien trop vieux pour ces histoires. « J’avais oublié que t’étais jeune au point de regarder les mêmes séries télévisées que ma fille. » Tu ris, avant de t’éloigner de la voiture pour gagner les sentiers, où tu renouais avec ta propre nature. Une fois au pied des grands rochers blancs, tu regardas Ayden s’attaquer aux falaises sans même t’attendre. Avec son arc dans son dos et son agilité bien développée, il avait de quoi inspirer la force. Tu le suivis, impressionné, mais ne faisant pas pitié avec ta précision dans tes gestes, tes prises stratégiques, et ta vitesse d’exécution. « Surtout, regarde pas en bas, hein. » Dis-tu sur un ton sérieux, parce qu’il suffisait de jeter un coup d’œil vers le bas, vers le sol qui s’éloignait, pour que tout bascule. Vous les premiers. Tu étais conscient du danger et si pour toi ce n’était jamais une hésitation, tu devais admettre que tu te sentais toujours responsable pour ceux que t’entraînait dans tes conneries.

Tu ris lorsqu’Ayden acquiesça quant à sa transformation, allant même jusqu’à dire que t’allais bientôt devoir lui apprendre les traditions de chez toi. Tu haussas les épaules, l’air léger malgré ce que tu t’apprêtais à dire : « J’suis même plus certain de connaître les traditions qu’ls continuent à transmettre, maintenant, mais j’t’apprendrai volontiers ce qu’on m’a appris à moi. » Tu souris. De référer aux membres de ta communauté comme étant ils et non nous, c’était quand même une sacrée preuve de la rupture qui s’était faite d’avec tes origines lorsqu’on vous avait expulsés de la réserve, ta mère et toi. Ça ne changeait rien au fait qu’une grande partie de la personne que tu étais provenais de là-bas, toutefois. Bref, tu pris une direction un peu aléatoire en ayant comme objectif quelques falaises que tu voyais à l’horizon, conversant avec Ayden tout en marchant. « Pardon, pardon, t’as qu’à pas me citer ce genre de truc, aussi. » Lâchas-tu en riant avant de commencer à grimper, toi aussi. « On sait jamais, j’ai fait l’erreur plusieurs fois. J’suis débile tu penses ? » Tu lui jetas un regard amusé, même si pour ce faire tu prouvais justement que t’apprenais pas de tes erreurs, puisque tu regardais légèrement vers le bas. Tu te reconcentras toutefois bien vite sur tes prises et ta montée. Tu étais tombé à plusieurs reprises, au cours de ta vie, mais davantage à tes débuts alors que tu n’étais jamais bien haut. Tu n’avais jamais affronté une grande falaise avant de te sentir prêt à en franchir chaque mètre de hauteur. Tu arrivas le premier en haut, après une bonne dizaine de minutes de silence, mais Ayden ne mit pas trop de temps à te rejoindre. T’avais les pieds dans le vide, les cheveux dans le vent, la tête tournée vers l’horizon qui s’offrait à vous. Vous n’aviez pas monté tant que ça mais déjà, la vue se transformait. Tu ris en entendant Ayden, qui pourtant se releva après une seule minute de pause. « Quoi déjà ? Ta batterie se regénère trop vite pour moi, ça paraît que je me fais vieux. » Réalisas-tu avant de te lever malgré tout. Tu suivis ton ami dans la direction prise au hasard par le brun. « Quand est-ce que tu sors tes flèches ? » Demandas-tu, te montrant assez impatient à l’idée d’essayer.  

Tu continuas de rire doucement, amusé par les paroles de ton ami qui tentait de se défendre tant bien que mal. De toute façon, tu ne tarderais pas à connaître par cœur quelques-unes de ces histoires pour les adolescents et les jeunes adultes, toi aussi, puisque ta fille commençait de plus en plus à être en âge de regarder ce genre de séries. Elle avait beau aimer autant le plein air que toi, parce que tu l’avais élevée comme on t’avait élevé, elle avait aussi grandi dans un monde que tu n’avais pas connu à son âge. Elle avait des amis australiens sans aucune trace de sang aborigène, qui vivaient comme bien des jeunes aujourd’hui : en harmonie non pas avec la nature, mais avec la technologie. Inévitablement, Lowanna avait donc tissé des liens avec le meilleur des deux mondes ; celui que tu lui avais appris, et celui qu’elle apprenait à connaître à l’école. Tout ça pour dire que les séries télévisées, elle t’en parlait, même lorsqu’il s’agissait d’histoires invraisemblables qui semblaient la faire vibrer. Toi, c’était dans des moments comme aujourd’hui que tu vibrais de tout ton être, quand tes doigts s’agrippaient aux parois rocheuses et te hissaient de tout ton corps vers le haut, vers le sommet. Tu te sentais fort, invincible même. Pourtant, il ne suffisait que d’une seule erreur de calcul pour que tout s’effondre. Pour que tu t’effondres. Mais tu te relevais toujours, Mali, t’étais peut-être un ancêtre comme le disait Ayden sur le ton de la plaisanterie, mais t’avais encore beaucoup à montrer à ce monde. « Plus de sport ? J’vais te montrer c’que c’est, plus de sport ! » Sur ce, tu te redressas complètement et commença à courir, lui demandant au passage quand est-ce que vous sortiriez les flèches. « Alors ne perdons pas plus de temps ! Allez, le jeune ! » Tu continuas ta course à travers les arbres et les rochers, évitant les racines et les troncs en enjambant agilement ces obstacles naturels. Puis, vous arriviez enfin à un endroit éloigné, un peu perdu dans ce gigantesque parc. Aucun signe de vie, pas même animale. La seule façon pour toi de savoir que vous n’étiez pas seuls était d’écouter, de vraiment écouter, et d’entendre les craquements des feuilles et des branches, les sifflements de certains animaux. Ayden retira alors son arc de sur son dos, et prit une de ses flèches pour te montrer comment tirer. Tu suivis la flèche des yeux lorsqu’il la décocha, jusqu’à ce qu’elle atteigne en plein centre le tronc d’un arbre. Tu sifflas. « Wooouh ! Rappelle-moi de ne jamais me prendre la tête avec toi. » Tu ris, avant d’attraper l’objet que ton ami te tendait. Tu adoptas la même posture que lui, tiras sur la corde, plissa légèrement les yeux pour viser, et relâchas la tension. La flèche parcourut rapidement la distance mais disparu à travers les arbres. « Je nous ai peut-être trouvé un dîner, qui sait ? » Tu ris mais, surtout, tu espérais que t’avais pas envoyé la flèche au beau milieu de nulle part. « Et du coup quand tu tires avec des novices comme moi, tu fais comment pour retrouver les flèches égarées ? »

Tu te permis de rire quand Ayden te mentionna préférer en venir aux poings avec les hommes, ne voulant pas abîmer ses précieuses flèches. « Et j’crois que tu aurais moins de conséquence à te battre avec les poings que si tu te fais arrêter pour avoir transpercé quelqu’un d’une flèche. » Fis-tu remarquer même si dans les deux cas, tu ne prônais pas vraiment la violence. Du moins, pas depuis que tu avais Miro et Lowanna. Il t’était arrivé à toi aussi, par moments, d’en arriver jusque-là avec tes poings, mais tu te tenais bien mieux depuis six ans. Depuis que tes enfants n’avaient que toi – et ta mère, certes, mais elle n’était pas éternelle, elle non plus. Tu décochas finalement ta première flèche, l’envoyant se perdre dans les bois. Tu arquas un sourcil en entendant la réponse d’Ayden à ta blague. « Par grand monde tu fais référence aux animaux, rassure-moi ? Parce que quand je parlais de dîner, je pensais surtout à un cervidé, pas à un humain … » Tu ris. Des flèches et en plus une allusion au cannibalisme, peut-être que ce n’était pas de te perdre en forêt, que tu devais craindre, mais bien de t’y perdre avec Ayden. Tu encochas finalement une seconde flèche et, aidé de ton ami qui te positionna un peu mieux, tu réessayas. « Désolé. » Dis-tu concernant les poulies, ne voulant certainement pas briser son sac. Tu tendis un peu moins la corde, comme ordonné, et décocha finalement la flèche qui alla s’enfoncer dans un arbre. « Pas celui que je visais, but I’ll take it. » Lâchas-tu en riant, fier malgré tout. Tu redescendis l’arc et, à ce moment, un énorme coup de tonnerre fit vibrer le ciel nuageux au-dessus de vous. Tu levas les yeux au ciel vers le sombre gris qui vous enveloppait. « Oh-oh. Faudrait peut-être aller à la recherche de la flèche perdue sans trop tarder. » Dis-tu en commençant à marcher dans la direction de ta cible ratée.

Tu haussas les sourcils en apprenant que ton ami s’était souvent retrouvé en garde à vue pour des batailles. « Vraiment ? » Avais-tu demandé avant qu’Ayden n’ajoute que le meurtre n’était pas un de ses projets de vie. Un rire s’échappa d’entre tes lèvres. « Good to know ! » Parce qu’avec ce que l’homme te sortit quelques minutes plus tard comme allusions – du moins, celles que tu imaginas -, on pouvait carrément en douter. D’ailleurs, intrigué par ce que tu pouvais bien penser de lui, Ayden te demanda à quoi tu pensais qu’il pouvait bien faire référence. Hésitant, tu lanças un maladroit : « Des humains ? » Avant d’éclater de rire. Bien sûr, t’avais pas réellement pensé ça, mais l’image était quand même drôle à avoir. Quand il t’appela l’ancêtre, tu roulas les yeux au ciel à nouveau en secouant la tête. Il t’épuisait. « Non mais je te jure, je réitère mon point : t’es encore plus sauvage que moi. » Dis-tu en riant. Mordre des gens, non mais, même Miro ne l’avait jamais fait et pourtant il aurait très bien pu se confondre aux animaux vous entourant. Après ce court intermède, tu repris position avec l’arc à flèches, aidé d’Ayden qui t’indiqua quoi faire et quoi ne pas faire, surtout, afin de préserver son arc. Tu décochas ta seconde flèche qui se planta dans un arbre. « J’arriverai, un jour, à atteindre ce que je vise vraiment. Et à ce moment-là, watch out boy, l’ancêtre ne plaisantera plus. » Dis-tu dans de fausses menaces, d’une voix grave et rugueuse, avant de rire. Et puis le tonnerre brisa la quiétude de l’endroit, dans ce lourd bruit qui n’augurait rien de bon. Tu proposas d’aller ramasser les flèches perdues, ce qu’Ayden accepta. Tu ne mis pas trop de temps à repérer celle que tu avais envoyée dans les buissons, et alors que ton ami la ramassait, vous entendîtes des bruits autour de vous, des craquements de branches et de feuilles, des sons d’animaux. Tu souris au murmure d’Ayden et à ton tour, à voix basse, t’ajoutas : « Ce serait peut-être pas mal parce qu’avec l’orage qui s’en vient, on n’aura peut-être pas le choix d’attendre avant de regagner la voiture. » Annonçais-tu comme si c’était tout à fait normal comme annonce.  

Tu continuas à rire face aux explications d’Ayden. Heureusement que tu le connaissais assez bien pour savoir que vous ne vous retrouveriez sans doute jamais dans une mauvaise situation au point de te retrouver avec des morsures de ton ami sur ta peau. « C’est difficile, hein, de contrôler ses pulsions ? » Le nargua-t-il en riant, même si au fond, c’était sans doute vrai quand même. En mode défense, Ayden semblait avoir ce genre de réflexes, et ils pouvaient être bien difficiles à taire. « À t’entendre parler on dirait que le monde passe son temps à t’attaquer. Mais qu’est-ce que tu fais pour t’attirer ça ? » Demandas-tu en secouant la tête. De ton côté, t’avais toujours essayé d’être le plus low-profile possible, surtout parce que t’avais déjà une étiquette dans le front et que tu ne voulais pas donner raison à ceux qui jugeaient que tu n’avais pas ta place parmi la civilisation, comme ils l’appelaient. Ton naturel revenait toutefois rapidement quand tu te trouvais dans des situations pareilles, et avec cet arc entre tes mains, tu te sentais libre et invincible. Le sentiment que ça te procurait te ramenait des années en arrière, quand la forêt t’appartenait et que tu ne laissais personne te dicter comment vivre. Tu arquas un sourire quand Ayden ne broncha aucunement face à tes fausses menaces, au contraire. « Oh mais attends, tu ne connais pas mes autres talents. » Et avant que tu ne puisses aller plus loin, le tonnerre gronder au-dessus de vos têtes. C’était probablement le moment de cesser de faire les enfants et de ramasser les flèches avant que la pluie ne vienne brouiller les pistes. Un éclair déchira le ciel, signe qu’il n’était pas tout à fait sécuritaire de rester dans le coin, en hauteur, sous ce ciel déchaîné. Ayden te prit carrément au sérieux quand tu affirmas qu’un dîner ne serait pas de refus puisque vous alliez peut-être devoir attendre quelques heures avant de redescendre. Dès qu’une touffe de poil traversa son champ de vision, il décocha une flèche qui atterrit directement au centre de la bête. Tu écarquillas les yeux. « En fait t’es la réincarnation d’un de mes ancêtres, c’est ça ? » Tu souris. Tu attrapas le lapin par les pattes, tête en bas. « Ça se couche à 16h30 mais ça se réveille en même temps que la nature, pas comme vous les jeunes qui dormez jusqu’à ce que le soleil soit à son zénith. » Le narguas-tu à ton tour même si cette insulte n’avait rien de vraiment fondée, ni d’insultante d’ailleurs. Tu levas les yeux au ciel quand un second éclair traversa le ciel, avant que le déluge ne s’abatte sur vous. « Trêve de plaisanteries, j’irais sérieusement nous trouver un abri, là. » Dis-tu, les vêtements déjà trempés. Vous alliez prendre froid et avec le vent qui se levait, ce ne serait pas terrible.