i'm all alone and i need you now (niels).

Elle retrouvait cette sensation de liberté à chaque fois qu'il prenait sa main dans la sienne, ses yeux se pointant sur le même horizon que lui, elle qui lui vouait une fidélité et une confiance immense, qui le suivrait au travers de toutes les tempêtes avec l'espoir d'en sortir grandis et fortifiée à ses côtés. Elle ne demandait rien d'autre que de continuer son chemin avec Niels même s'il était parsemé de ronces, de crevasses, elle ferait toujours en sorte de rester attachée à lui. Aucune blessure ne viendrait à bout des sentiments qui semblaient anesthésier chaque douleur qui irradiait dans son âme, celle que les mains de Niels arrivaient à apaiser. Elle s'était laissée happer dans la chaleur de ses bras, s'endormant dans son étreinte avant de ressentir les poignards invisibles de son traumatisme, l'incitant à vouloir chercher de l'air dehors, où elle vint se blottir encore une fois contre le corps de Niels, son être qu'elle désirait retrouver pour de vrai mais dont elle ne pouvait qu'effleurer du bout des doigts pour ne pas réveiller ses démons affamés par son malheur. Elle savoura le silence de la nuit, souriant et s'imprégnant de cette humeur bien plus légère alors que les étoiles se déployaient dans le ciel, dansant au-dessus de leurs têtes comme des bouts de leurs rêves, ceux qu'Aelya n'avait pas oublié et auxquels elle tenait à les rendre réels, parce qu'ils avaient tous la senteur de son parfum à lui, l'homme de sa vie.

Elle avait passé encore des longs jours à travailler sur elle-même et sur ces images qu'elle devait affronter encore et encore, pensant à Niels à chaque fois qu'elle avait envie de baisser les bras, à chaque fois qu'elle craquait, qu'elle voulait tout foutre en l'air parce que c'était dur de faire face à sa propre souffrance, c'était douloureux de la subir de manière intentionnelle, ce qu'elle faisait lors de ses entretiens psychologiques. Et pourtant, plus les jours passaient, plus elle se sentait aussi confiante, prenant de l'assurance sur ses démons qui lui faisaient de moins en moins peur, invitant Niels à lui rendre visite dès qu'il avait du temps pour simplement renouer le contact avec ses lèvres qu'elle prenait toujours autant de plaisir à embrasser, lui assurant qu'elle avançait, qu'elle l'aimait toujours et pour toujours, faisant toujours en sorte de le convier dans son lit bien trop étroit pour eux deux mais qui la confortait dans leur complicité par le biais de cette proximité. Elle s'était préparée, ne s'attendant en ce jour à rien d'autre qu'un énième rendez vous avec son psy, et d'autres activités ayant pour but de canaliser ses émotions bien trop invasives, avant que son médecin en charge ne vienne toquer à la porte pour lui signifier sa sortie dans quelques heures, jugeant qu'elle allait assez bien pour regagner sa vie sans manquer de tomber en morceaux, lui affirmant qu'en accord avec son psychologue, ils la laissaient s'enfuir vers la liberté qui lui manquait. Elle voyait bien qu'elle allait mieux, que ses angoisses s'étaient faites de plus en plus silencieuses, moins envahissantes, comme si elle avait réussi à trouver une forme de résilience, et c'était exactement le terme qui lui correspondait le mieux. Elle n'effacerait jamais le passé mais elle avait pris assez de recul pour y songer sans regarder son âme se déchirer en morceaux. Au fur et à mesure, ses yeux s'étaient teintés de vie, son visage avait repris des couleurs, laissant de côté ses cernes et sa peau blême qui avait été son masque quotidien jusqu'à ce qu'elle ne rattrape son âme des enfers où elle avait été piégée. Le cœur battant, le sourire scotché sur ses lèvres, elle s'était empressée d'envoyer un message à Niels depuis son portable, lui demandant de venir dans sa chambre le plus rapidement possible sans donner plus d'indications, commençant à ranger ses affaires de manière enjouée, s'imaginant déjà replonger dans son quotidien qu'elle avait délaissé durant quelques mois. Elle redressa les yeux en voyant Niels arriver en trombe dans sa chambre, le laissant l'attirer contre lui alors qu'elle comprenait dans son ton qu'il s'inquiétait. Elle se mordit la lèvre, culpabilisant à l'idée de l'avoir bousculé de la sorte en lui donnant l'impression qu'elle allait mal. Pour une fois depuis des mois, elle allait bien. Elle pouvait enfin le dire. Aelya capta son regard, s'amusant légèrement avec la tension qui enveloppait l'air sous l'effet du suspens.

- Y'a quelque chose qui va pas, ouais, lança-t-elle, tentant de rester sérieuse.

Elle fit glisser ses mains sur son torse avant d'accrocher son regard.

- On m'autorise à revenir te torturer à la maison, bébé. Sois prêt, parce que tu vas sûrement regretter ma présence ici, ajouta-t-elle, malicieuse. Je peux enfin rentrer avec toi de manière légitime mon amour, susurra-t-elle, le regard ému, ne le lâchant pas des yeux.

Ils étaient restés l'un contre l'autre des heures entières, à contempler les étoiles qui brillaient au-dessus de leurs têtes, comme si c'était la promesse de leur futur qui semblait être protégé par ce ciel à la fois immense et réconfortant. Il n'avait besoin que de ça, de sa présence contre lui qui lui rappelait pourquoi ils se battaient, elle comme lui, pour ce qu'ils avaient de plus cher au monde. Et même si l'espoir semblait régner, la partie n'était pas encore gagnée, Niels ayant bien l'intention d'être son soutien jusqu'à la fin du combat. Et il l'avait vu évoluer au fur et à mesure que les journées avaient défilé, leur permettant de renforcer leur lien, de redevenir la paire qu'ils avaient toujours été, celle qu'on ne pourrait jamais séparer. Il en avait fait des allées et venues dans sa chambre, ne manquant jamais de lui rendre visite dés qu'il avait une pause, ou même deux minutes de libre, ayant toujours l'impression d'optimiser son temps lorsque c'était pour elle. Il avait enfreint les règles encore quelques fois en se faufilant dans son lit la nuit, préférant de loin sa vétusté que l'absence de sa chaleur qu'il retrouvait à chaque fois qu'il foulait les draps de leur lit. Sa peau se mourrait sans la sienne, ayant l'impression qu'elle s'asséchait sans son contact bienfaiteur, au même titre que ses lèvres qui reprenaient des couleurs dés qu'elle s'en occupait personnellement, qu'elle l'embrassait passionnément, agrémentant ce feu qui s'embrasait en lui sans qu'elle ne le sache. Il avait hâte de la voir rentrer et il osait penser qu'ils auraient bientôt le droit à cette délivrance tant attendue, Niels espérant qu'il ne se trompait pas, parce-qu'Aelya avait l'air d'aller mieux de jour en jour. Mais il fallait croire qu'il était parfois mauvais de croire en son instinct, Niels le comprenant à l'instant même où il reçut ce message d'Aelya, paniquant à l'idée qu'il lui soit arrivé quelque chose de grave. Il avait réquisitionné son collègue déjà occupé avec un patient, ne lui laissant pas franchement le choix puisqu'il était déjà parti en courant dans les couloirs de l'hôpital, entendant quelques uns de ses collègues soupirer face à son comportement trop impulsif. Peu importait, si Aelya était en danger, il détruirait tout sur son passage pour la sauver. Il arriva d'ailleurs en trombe dans sa chambre, ne prenant pas la peine de toquer à sa porte, bien trop inquiété par les mots qu'elle avait utilisés dans son message. Il avait regardé autour de lui en entrant dans la chambre, presque instinctivement, après s'être rassuré qu'elle n'était pas blessée. Le souffle court, il s'approcha d'elle, son visage devenant blême à ce qu'elle ajouta, jusqu'à ce qu'il ne se teinte d'incompréhension en la voyant déposer délicatement ses mains contre son torse. Puis soudainement, elle prononça ces quelques mots qu'il eut du mal à assimiler tant ils étaient inespérés, Niels cillant pour se remettre de ses émotions et se convaincre qu'il n'était pas en train de rêver. « T'es sérieuse ? » Souffla-t-il, sous le choc de cette annonce dont il avait rêvé nuit et jour ces derniers temps. Il lâcha un soupir de soulagement, s'avançant vers elle pour emprisonner son visage entre ses mains et déposer un long baiser contre ses lèvres, ému par cette victoire. « Putain c'est trop génial bébé. J'attendais que ça. » Il l'attira contre lui, continuant de déposer des dizaines de baisers vifs sur ses lèvres, un sourire amusé se dessinant sur les siennes. « Mon service est pas encore fini mon amour, j'peux t'appeler un taxi si tu veux pas attendre trop longtemps. J'te rejoindrai si tu veux bébé. » Ajouta-t-il, détachant ses mains de son visage pour les faire glisser contre ses hanches, son regard amoureux scrutant le sien. « Ça te laissera le temps de digérer le bordel que j'ai foutu dans l'appart' aussi, sans avoir l'envie de m'étrangler. »

C'était comme si le trou noir qui s'était ouvert dans le creux de son âme s'était finalement peu à peu refermé, arrêtant d'aspirer la vie d'Aelya pour que son coeur atrophié puisse tranquillement mais surement repartir, suivant les battements de celui de Niels pour déployer ses sentiments dans ses veines afin de réanimer tous ses souvenirs qu'ils avaient en commun. Elle avait rattaché les pans de son âme en exposant l'étendue de ses maux par des mots, laissant couler l’hémorragie de tout ce qu'elle avait vécu, expiant le contenu noir et lugubre qui traînait dans ses pensées décimées. C'était fini. Elle avait cette impression de renaissance, que sa peau salit par les mains de ce type avait mué en une nouvelle, lui permettant de tourner la page de ce livre qu'elle avait brûlé dans les dernières paroles adressées à son psy. Elle s'était endormie, trouvant un bien meilleur repos depuis qu'elle n'avait plus la voix de son agresseur qui tournait en boucle dans son esprit, comme un disque rayé, comme un appel à ses peurs qui tétanisaient ses muscles, lui coupant le souffle. Il était définitivement mort, et c'était comme si ses épaules pesaient soudainement moins lourds, comme si les nuages qui trônaient au-dessus de sa tête avaient arrêté de déverser la pluie acide qui avait irrité ses espoirs, ceux qu'elle avait essayé de capter dans les iris de Niels quand ils se revoyaient dans le couvert de la nuit, son lit l'accueillant pour qu'il vienne réfugier son amour dans le creux du sien, son sourire se faisant de plus en plus présent à mesure qu'elle sortait la tête de l'eau. Elle se rendait compte encore une fois à quel point il était son tout, qu'il représentait son avant et son après, et que son coeur était la seule merveille qu'elle possédait.

Elle ne s'était pas attendue à cette nouvelle quand son médecin était venu dans sa chambre pour lui signifier sa sortie, elle qui avait presque arrêté d'attendre ces paroles qui ne semblaient jamais arrivées, et pourtant, aujourd'hui c'était le jour d'un nouveau départ. Le coeur battant à tout rompre, l'adrénaline circulant dans son système veineux, elle n'avait pas pu s'empêcher d'attraper son portable pour envoyer un sms à l'amour de sa vie dans une urgence palpable, l'invitant à venir la voir le plus possible. Lorsqu'il avait franchi la porte de manière agitée, elle comprenait qu'elle l'avait surement coupé dans son travail, mais Aelya savait qu'elle n'aurait jamais pu attendre la fin de son service pour lui confier cette chose qu'ils avaient tant attendu tous les deux. S'approchant de lui, elle avait animé le supplice en feignant le sérieux, se retenant de s'agiter sur place alors qu'elle avait tout simplement envie de le faire. Elle se délecta de chacune de ses réactions qu'elle pouvait lire sur ses traits, hochant la tête à sa surprise afin de lui confirmer silencieusement que ce qu'elle disait était vrai. Elle posa ses mains sur ses bras lorsqu'il vint encadrer son visage pour l'embrasser, ses lèvres lui répondant dans la même énergie, heureuse de pouvoir partager cette victoire avec lui, le seul avec qui elle voulait tout partager.

- Je suis enfin à toi mon amour, ajouta-t-elle amoureusement.

Elle sourit, amusée par les vives pressions qu'il déposait sur ses lèvres et qui traduisaient son engouement, ses mains venant glisser sur ses flancs. Elle émit un léger rire à ses mots, s'imaginant bien que l'appartement devait être dans un sacré état, Niels posant ses affaires un peu n'importe où.

- Ouais, comme tu dis, ça me donnera le temps de reprendre mes marques. J'pourrai toujours t’étouffer avec mes baisers quand tu rentreras. Ce sera une mort lente et douloureuse, lança-t-elle malicieusement. Fais pas tard, d'accord ? J'ai pas franchement envie de te voir faire des heures supp' aujourd'hui, admit-elle, prenant une moue triste.

Elle s'avança, laissant ses lèvres percuter les siennes dans un baiser beaucoup plus passionné, son souffle se mêlant au sien au gré du rythme de leur échange.

- Je t'aime, susurra-t-elle contre son visage.

Elle se détacha de son corps pour continuer de ranger ses affaires, lui laissant le soin de lui appeler un taxi, ses pensées n'étant dirigées que vers leur appartement qui lui avait franchement manqué, parce qu'il respirait leur vie à deux, celle qui s'était arrêtée le temps qu'elle se remette de son traumatisme. Elle embrassa une dernière fois Niels quand la voiture qu'il lui avait commandé était arrivée, rejoignant en quelques minutes leur logement. Elle tourna les clefs dans la serrure, s'invitant à l'intérieur avant de soupirer en voyant l'étendue du bazar qu'il avait semé, posant ses affaires dans un coin après avoir déblayé un peu le passage, commençant à ranger ses affaires dans les placards, tiroirs avant de commencer à remettre de l'ordre dans leur espace de vie, ce qui lui prit bien une bonne heure. Elle se dévêtit pour entrer dans la douche, laissant l'eau brûlante marquer un point d'arrêt à son calvaire.

Il aurait parcouru le monde entier pour trouver l'aide qui lui était nécessaire, prêt à consacrer sa vie à sa guérison, à son bien-être, parce-que c'était finalement tout ce qui lui importait réellement. Le reste n'était que superflu à côté de ce qu'elle représentait pour lui, le monde qui l'entourait n'ayant aucune valeur si elle n'y était pas présente. Alors, il avait continué à y croire, ne lâchant pas sa main parce-qu'il refusait qu'elle puisse penser qu'il avait pour idée de l'abandonner dans son combat silencieux. Il était là, depuis tout ce temps, à veiller sur elle, continuant de prendre des nouvelles par les soignants qui s'occupaient de sa guérison. Parce-que lorsqu'ils étaient ensemble, il n'avait pas d'autre envie que de profiter d'elle, de l'embrasser encore et encore, de la prendre dans ses bras et de la faire rire, ne ressentant aucunement l'envie d’entacher leurs retrouvailles en lui parlant de ses séances avec son psychologue. Tout ce qui importait quand ils se retrouvaient, c'était uniquement eux. Et ils arrivaient parfaitement à oublier le reste, oublier qu'ils étaient dans une chambre d'hôpital la plupart du temps, teintant chaque lieu par leur amour, par la passion qui ne s'éteignait jamais, même si leurs rapports charnels étaient encore inexistants. Lorsqu'il la voyait sourire, Niels savait qu'il n'avait besoin de rien d'autre, son cœur s'égayant au moindre trait qui s'illuminait sur son visage, comme un souffle de vie qui se diffusait dans ses veines. Les jours défilaient, laissant son impatience grandir, parce-que même s'il était heureux de voir son progrès, il n'oubliait pas qu'il avait cruellement besoin de les voir de nouveau réunis dans leur appartement dont les murs avaient perdu de leur chaleur sans elle. Les draps ne portaient plus son parfum et il avait du mal à s'endormir dans cette chambre qui ne lui inspirait plus rien d'autre que la solitude, parce-que son cœur était à quelques kilomètres de chez eux, dans cette chambre où reposait Aelya. Et d'ailleurs, c'était devenu presque instinctif pour lui de se rendre là où elle était, ne supportant jamais de rester trop longtemps sans la voir, surtout lorsqu'elle l'appelait d'elle-même. Il avait dévalé les escaliers et les couloirs pour la rejoindre, ayant peur d'apprendre qu'elle n'allait pas bien, et c'était clairement ce que laissaient penser les mots qu'elle avait inscrit dans son message. Devant elle, il comprit finalement qu'elle n'était pas physiquement blessé, son regard se mettant à chercher des réponses dans le sien, se chargeant d'incompréhension avant qu'elle ne lui avoue finalement pourquoi elle l'avait fait venir en urgence. Et la joie qui s'était diffusée dans ses veines l'avait transporté, l'incitant à accrocher passionnément ses lèvres pour lui signifier combien il était heureux de cette nouvelle. « Ouais, rien qu'à moi. » Souffla-t-il amoureusement, détachant lentement ses lèvres des siennes, un sourire naissant sur son visage. Il lâcha un léger rire à ses paroles, se mordant malicieusement la lèvre en même temps que son regard la suivait. « J'crois que je la mérite cette punition. Enfin... ça sera à toi d'en juger après tout. » Répliqua-t-il, joueur, hochant la tête à sa demande suivante. « Je serai pas long, je pourrais pas rester concentré en te sachant à l'appart de toute façon. » Il la laissa s'emparer de ses lèvres, resserrant ses bras autour de son corps pour la sentir contre lui, souriant faiblement à ses mots qui le faisaient vibrer. « Moi aussi mon amour. » Il la laissa finir de ranger ses affaires suite à ça, se chargeant d'appeler un taxi pour elle, l'embrassant une dernière fois avant de la laisser filer. Il passa les heures suivantes à penser à elle, à leur quotidien qu'ils allaient enfin pouvoir retrouver après tout ce temps. A la minute près où l'horloge avait affiché son heure de fin de service, il s'était empressé d'aller se changer dans les vestiaires, prenant soin d'envoyer un message taquin à sa petite-amie. « Alors... j'dois m'attendre à quoi ? Je vais être puni ? » Il avait souri à ses propres mots avant de rejoindre sa voiture, roulant jusqu'à leur appartement où l'attendait la femme de ses rêves, n'ayant jamais ressenti autant d'excitation à l'idée de pousser la porte de chez eux. En entrant, il sentit de suite qu'il y avait du changement, déjà parce-qu'Aelya était passée derrière lui pour ranger, mais aussi parce-qu'il avait l'impression que l'appartement avait retrouvé son âme. Il entendit l'eau couler, comprenant qu'elle était sous la douche, décidant d'aller chercher une bouteille de champagne qu'il avait mise au frais quelques jours auparavant, sortant deux coupes pour revenir dans le salon. Il servit les deux coupes, entendant l'eau arrêter de couler, comprenant qu'Aelya n'allait pas tarder à le rejoindre. « J'essaye de me faire pardonner d'être un vrai cas quand t'es pas là. T'acceptes mes excuses ? » Sourit-il en la voyant apparaître dans son champ de vision, lui tendant la coupe pour qu'elle vienne à lui.

Elle en avait longtemps rêvé, de ce jour où on lui annoncerait qu'elle pourrait enfin voler de ses propres ailes vers l'homme de sa vie, se débarrassant de ces limites qu'elle avait désiré briser dès qu'elles avaient été instaurées, faisant vivre un Enfer au personnel soignant avant de se focaliser sur sa rémission, sur les mots de Niels qui visaient à lui demander de se choisir pour le choisir lui, eux. Elle s'y était pliée même si ça lui avait coûté de courber l'échine, elle qui avait toujours du mal à suivre des règles qu'on lui imposait. Cette fois, elle savait qu'elle devait le faire, qu'il n'y avait pas d'autres solutions pour la sauver des flammes qui la consumaient depuis un certain temps. Elle s'était réconfortée dans les bras de l'homme de sa vie qui venait lui rendre visite dès qu'il en avait l'occasion, passant leur temps à se rappeler l'essentiel, à se couvrir d'affection, eux qui en manquaient cruellement, qui s'étaient trouvés dans leurs carences affectives pour les soigner dans la chaleur de leurs étreintes. Il était son pansement, le remède à ses maux, et elle savait que si les entretiens avec son psychologue fonctionnaient aussi bien en lui provoquant de bons résultats, c'était parce qu'elle voyait régulièrement son ange gardien quand toutes les lumières étaient éteintes et qu'elle était censée laisser la solitude l'envahir. Elle n'était jamais seule tant qu'il était là, à respirer, comme elle, elle respirait pour lui, ouvrant le creux de son âme pour qu'il vienne s'y réfugier afin de la compléter comme il savait si bien le faire, sans effort, sans questionnement, dans une harmonie qui la laisserait toujours sans voix. Elle avait échangé des rires avec lui, entre deux baisers, laissant ses mains caresser sa peau qu'elle aimait sentir contre elle, comme s'ils arrivaient toujours à construire un cocon partout où ils étaient, celui-ci les protégeant du monde entier. Ils avaient réussi à tromper la sécurité en usant de leur discrétion qui trouvait sa motivation dans leur volonté d'être ensemble. Comme toujours. Elle ne savait définitivement jamais quoi faire de son temps ni même de sa personne toute entière quand Niels n'était pas là, comme si elle perdait le but même de vivre. Cette nouvelle avait déchaîné sa bonne humeur alors qu'elle se préparait mentalement à rentrer, prévenant directement son petit ami sans réfléchir une seule seconde au fait qu'elle pouvait le déranger dans son travail tant l'exaltation ne lui faisait plus penser à rien d'autre que lui et elle retrouvant leur vie. Collée contre lui, elle avait fait attendre la raison de sa venue ici avant de lui dire, s'imprégnant du bonheur qu'elle lisait sur son visage et qu'elle sentait dans la ferveur du baiser qu'il lui offrit et qu'elle lui rendit. Elle sourit en coin, faisant mine de réfléchir à sa remarque.

- Y'a toujours un prétexte pour que je te punisse toi de toute façon, t'y échapperas jamais, répondit-elle, joueuse. Je penserai qu'à toi, ça va être trop long... Mais bon, on sait qu'on va être ensemble maintenant, ce soir on dort ensemble, dans notre lit... Ajouta-t-elle, ses lèvres dansant au-dessus des siennes avant de leur succomber dans un baiser passionné, passant ses mains dans son dos pour l'approcher davantage d'elle.

Elle sourit tendrement à ses mots avant de s'activer à ranger ses affaires, laissant Niels lui appeler un taxi dans lequel elle s'engouffra quelques minutes plus tard, déposant un tendre baiser sur ses lèvres en vue de leur prochaine retrouvaille. En poussant la porte, un millier de sentiments la submergèrent, elle qui fût attendrie de retrouver leur bazar dont les affaires de Niels qu'elle reconnaîtrait entre milles, traînant un peu partout, lui rappelant qu'elle avait bien atterris dans son quotidien bordélique qui lui avait pourtant énormément manqué. En s'armant de courage, elle avait commencé à mettre de l'ordre dans leur appartement, sentant son portable vibrer dans sa poche à ce moment-là. Elle sourit de manière amusée en lisant le sms de Niels, décidant de prendre quelques secondes pour lui répondre : "T'as abusé. J'suis pas sûre que tu devrais rentrer, c'est peut-être trop dangereux pour toi là, vu mon état". Elle leva les yeux au ciel en l'envoyant, consciente qu'elle était très loin d'être énervée et qu'elle était bien plus enclin à s'amuser du bazar qu'il avait causé. Elle rejoignit l'eau brûlante de la douche, ayant envie de clore définitivement ce passage compliqué en laissant les traces de l'hôpital partir dans le siphon, dans l'attente du retour de Niels. Elle ne l'avait pas entendu arriver quand elle coupa l'eau, enroulant son corps dans une serviette avant de percevoir des pas dans l'appartement, comprenant qu'il était rentré. Elle enfila des sous-vêtements, une nuisette légère avant de sortir de la salle de bain, les cheveux encore humides quand elle se présenta devant lui, un sourire malicieux sur les lèvres alors qu'elle s'empara de la coupe de champagne qu'il lui tendit.

- Tu sais toujours comment me parler pour te faire pardonner, avec l'alcool ça marche toujours bien, répondit-elle, taquine. A nous, et à nos retrouvailles ? Lança-t-elle, enjouée, en portant son verre contre le sien pour trinquer sans lâcher son regard.

Elle en bût une gorgée, puis deux avant de rejoindre le canapé où elle prit place.

- Ce qui est bien... C'est que j'ai trouvé aucun sous-vêtement appartenant à quelqu'un d'autre pendant mon absence. Ca aurait pu être pire, le taquina-t-elle.

Il avait l'impression qu'on le libérait lui aussi, parce-que la cage qui avait emprisonné sa petite-amie était aussi venue le surplomber lui, l'empêchant d'attraper sa main pour l'aider à s'en sortir. Cette histoire l'avait éloigné d'elle sans qu'il ne puisse rien faire, se voyant confronté à un mur de pierre qu'il ne pouvait pas gravir si Aelya ne tentait pas de l'aider à la rejoindre. C'était exactement ce qu'il avait ressenti en la voyant perdre l'envie de se battre, ayant presque l'impression pour la première fois qu'elle avait abandonné le combat, se renfermant dans les ténèbres qui avaient eu raison de son âme blessée. Mais dans sa tête, il n'avait jamais été question de la laisser vivre toute une vie de la sorte, ne supportant pas de voir la vie s'échapper de son corps sans intervenir dans ce processus qui avait pour but de la tuer à petit feu. Alors il avait dû prendre les choses en main, décider pour elle, pour qu'elle puisse se rendre compte que l'enjeu était trop important pour le laisser s'envoler en fumée. C'était d'eux dont il était question, de leur avenir déjà bien trouble, et tous les deux savaient à quel point ils ne pourraient pas survivre l'un sans l'autre. C'était impensable, sûrement pas envisageable, parce-qu'il l'aimait plus que la vie en elle-même, plus que sa propre existence. Alors même si ça lui avait arraché le cœur, il avait dû la forcer à choisir la guérison, pour son bien à elle. D'ailleurs, maintenant qu'il pouvait voir les efforts qu'elle avait accomplis, il ne pouvait certainement pas regretter son choix, parce-qu'il retrouvait la femme dont il était follement tombé amoureux, percevant de nouveau leur complicité grandir à mesure qu'ils se retrouvaient, sans qu'aucune barrière ne vienne se dresser entre eux. A l'annonce de sa sortie, il n'avait pas pu s'empêcher de se jeter sur ses lèvres, peinant à trouver un autre moyen de lui montrer à quel point il était heureux, à quel point il était fier d'elle et de tout ce qu'elle avait traversé. Il en oubliait les heures d'inquiétude, les pleurs qu'il avait dû essuyer, les baisses de moral qui l'avaient fait douter. Maintenant qu'elle était guérie, il n'y avait plus qu'elle qui comptait. Il s'amusa de sa réflexion, hochant la tête, imaginant bien qu'il cherchait lui même les punitions, surtout lorsque ça impliquait de faire du corps à corps avec elle. « Moi aussi je vais penser qu'à toi bébé. Le lit va presque nous paraître trop grand maintenant mais bon, c'est pas grave ça, tu voudras bien venir me réchauffer ? » Ajouta-t-il malicieusement, répondant à son baiser avec passion, ses mains ne se freinant plus, caressant ses hanches pour la sentir au plus près de son corps. Il l'aurait gardé contre lui toute une vie comme ça, persuadé qu'il ne se lasserait jamais d'elle, de sa chaleur rassurante, de son regard si profond qui parvenait tout de suite à faire battre son cœur plus vite qu'à la normale. Il l'aimait, c'était indéniable. Il l'avait raccompagné jusqu'au taxi, portant son sac qu'il chargea dans la voiture avant de l'embrasser, lui rappelant qu'il serait bientôt avec elle, lui qui n'attendait que ça. Il avait bien en tête le bazar qu'il avait semé, imaginant déjà avec amusement la tête que ferait Aelya en découvrant leur appartement. Il avait d'ailleurs pris la peine de lui envoyer un sms teinté d'humour, juste avant son départ, souriant à sa réponse qui essayait de le mettre en garde quant à son retour. « J'prends le risque, tu me manques trop. » Il savait que ce genre de mots avaient toujours un effet sur elle, et il s'en amusait grandement, prenant la route pour la retrouver, son cœur trépignant d'impatience. Il avait poussé la porte de leur appartement, constatant les premiers changements, notamment le rangement qu'avait fait Aelya, culpabilisant à l'idée de l'avoir laissé ramasser seule le bazar dont il était pleinement responsable. Ayant l'idée de la retrouver comme il se le devait, il ouvrit une bouteille de champagne pour l'occasion, attendant qu'elle sorte de la douche pour fêter cette victoire avec lui, ensemble. Son sourire s'était élargi à la seconde où il avait enfin tourné la tête vers elle, posant ses yeux sur sa silhouette divine, sur ses courbes qui lui faisaient déjà tourner la tête avant même qu'il n'ingurgite sa première gorgée d'alcool. Son regard devint soudainement plus profond, comme un félin prêt à se jeter sur sa proie, ses iris la parcourant de tout son long. « Je commence à te connaître maintenant. » Dit-il malicieusement, tendant son verre vers le sien pour trinquer. « A nous, et à la femme la plus forte que je connaisse. » Il lui adressa un sourire amoureux, buvant une gorgée en la regardant prendre place à côté de lui, pouffant à ses mots qui le taquinaient. « Ouais, t'as eu de la chance cette fois-ci. » Dit-il, tentant de garder son sérieux en attendant la réprimande de sa petite-amie. « T'es trop loin de moi, viens ici... » Il passa son bras autour de son épaule pour l'attirer contre son corps, ses doigts suspendus pour jouer avec les siens. « J'ai rêvé de ça. De nous deux, ici, dans notre appartement, de notre liberté... On va rattraper le temps perdu bébé. » Souffla-t-il, tendant la nuque pour déposer un baiser sur sa tempe, buvant une nouvelle gorgée de champagne avant de poser sa coupe sur la table basse. Il posa son regard sur elle, prenant un air intéressé alors qu'il vint attraper la bretelle de sa nuisette avec ses doigts, caressant sa couture. « Je me rappelle pas de t'avoir déjà vu la porter celle-là. J'crois que ça me plaît beaucoup... »

Aelya n'avait pensé qu'à Niels dans son combat, qu'à ses yeux qui méritaient de s'illuminer en voyant qu'ils avaient gagné, qu'ils étaient plus fort que tout ce qu'on pouvait leur faire subir et que leur lien si précieux triompherait toujours de tout. Elle en était persuadée maintenant, ils étaient fait pour être ensemble, leurs âmes vouées à être liées pour l'éternité, leurs deux cœurs battant dans la même symphonie lorsque sa cage thoracique rencontrait la sienne dans une étreinte. Elle avait besoin de lui, elle crevait sans lui, redevenant souvent cette femme brisée, vulnérable, trop cassée pour rebondir dans une vie qu'elle ne voulait pas sans Niels. Elle s'accrochait à lui et pour lui, Aelya se débattant avec la houle déchaînée de son angoisse avec la ferme intention de remonter à la surface, d'arrêter ce processus d'asphyxie, elle qui avait semblé de jour en jour se noyer dans une mer noire remplit de ses larmes acides, celles qui avaient même fini par arrêter de couler, les yeux asséchés par toutes ces heures passées à déverser le raz-de-marée de ses émotions. Niels l'avait comprit, touchant timidement et tendrement chacune de ses fêlures pour mieux appréhender son traumatisme, pour mieux la soigner, elle qui rêvait de le laisser s'approcher de manière beaucoup plus vive, concrète, charnelle. Petit à petit, elle reprenait confiance en elle et en ses capacités d'adaptation, de débarrassant de ce voile noire qui avait transformé sa vision, lui retirant toute forme d'espoir pour ne laisser que du vide. Retrouvant son regard alors qu'elle l'avait fait venir jusqu'à elle pour lui annoncer sa sortie, elle s'était imprégnée de cette ambiance chaleureuse, son corps venant se blottir contre le sien dans un sentiment de plénitude. Se regard vint se teinter d'une lueur séductrice à ses mots, son visage s'habillant d'amusement.

- Je vais même faire plus que ça, tu risques d'avoir des marques de brûlures à force de te réchauffer bébé, surtout dans le cou, le chercha-t-elle, enjoleuse.

Elle mit chaque affaire dans son sac, le cœur agité par cette dose d'adrénaline qui augmentait à mesure que le départ se rapprochait, Niels l'aidant à porter ses affaires jusqu'au taxi qu'il lui avait commandé, échangeant un baiser avec elle avant de la regarder le quitter pour rejoindre leur appartement. Elle détestait se rendre quelque part sans lui, ayant toujours à l'esprit le risque de ne plus jamais le revoir tellement la vie leur avait déjà joué ce mauvais tour, mais il n'y avait plus aucune raison de craindre quoique ce soit. Elle essayait de se le répéter en boucle dans le taxi, tentant de ne pas détruire cette journée par l'apparition de ses angoisses invasives. Elle arriva au pas de la porte de leur logement, comprenant bien vite de quoi Niels parlait avant de la laisser rentrer, même si elle avait su dès le départ qu'elle allait trouver leur appartement dans cet état à son retour. Parce qu'elle le connaissait par cœur, lui et sa manière insouciante de ranger l'appartement, s'étalant au milieu du lieu, se mélangeant avec les affaires d'Aelya, et fallait croire qu'elle adorait cette vision, même si elle n'était pas pour le côté pratique du bazar. Elle rangea les choses qui traînaient avant de s'intéresser aux sms de Niels qui vint la faire sourire, Aelya venant se mordre la lèvre inférieure en lisant son dernier message : "Toi et ta prise de risques m'ont manqués". Elle s'enflammait déjà, pensant à son retour qu'elle voulait imminent, se réfugiant sous l'eau pour lui permettre de laver ses cicatrices et d'attendre l'homme de sa vie. Enfilant une tenue légère, elle vint rapidement le trouver dans l'appartement, se saisissant du verre de champagne qu'il lui tendait, peinant à diminuer le feu ardent qui s'embrasait dans ses yeux alors qu'elle voyait les siens déshabiller ses courbes.

- Tu me connais par cœur plutôt, le corrigea-t-elle, son regard s'arrêtant sur ses lèvres avant de se redresser dans ses iris, touchée par ses mots alors que son verre effleura le sien pour trinquer. J'aurais rien pu faire sans l'homme le plus parfait que je connaisse, ajouta-t-elle, attendrie.

Elle s'invita à ses côtés, s'amusant des trouvailles qu'elle n'aurait jamais pu trouver dans leur appartement parce qu'elle lui faisait confiance. Elle prit un air offensé, tapant doucement son épaule avec son poing.

- C'est toi qui a eu de la chance, tu sous estimes trop ma sauvagerie, s'amusa-t-elle.

Elle se décala suite à sa remarque, posant sa coupe sur la table basse après avoir but une nouvelle gorgée, s'approchant de son corps en liant sa main dans la sienne alors que son bras longeait ses épaules, sa tête se logeant contre son torse, frémissant sous l'effet de cette proximité, de ses mots qui carressaient ses tympans.

- Je sais qu'on va le rattraper... J'ai trop d'amour à te donner depuis le temps bébé, j'vais t'étouffer avec ma présence là, admit-elle, joueuse.

Elle frissonna à la sensation de ses doigts sur son épaule qui détaillait les coutures de sa bretelle, sa rétorque activant les battements de son myocarde.

- Elle te plaît assez pour que tu viennes me l'enlever...? Demanda-t-elle d'une voix brûlante, son regard percutant le sien.

Ses lèvres vinrent doucement s'approcher de son cou qu'elle devora amoureusement de baisers, sa main venant glisser contre son torse pour s'infiltrer sous son haut.

- Bébé... Tu me manques. Je te veux trop, murmura-t-elle à son oreille, soufflant de manière plus saccadée contre son cou, alors que sa main vint caresser son torse.

Chaque jour était une épreuve de plus à surmonter et ils le savaient tous les deux, prenant la journée comme elle venait, sans penser au fait qu'ils pourraient trébucher à tout moment. Niels aurait pu porter leur relation à bout de bras s'il l'avait fallu, juste pour lui montrer qu'il ne comptait rien lâcher, même si c'était épuisant, même si ses forces s'affaiblissaient. Aucune fatigue ne pourrait venir briser ce qu'ils avaient, même pas le désespoir, parce-qu'à chaque fin de journée, à chaque fois qu'ils se retrouvaient, ils comprenaient parfaitement pourquoi ils faisaient tout ça, pourquoi ils s'accrochaient tant à cette lumière qu'ils ne voulaient pas voir s'éteindre. C'était eux, cette lumière, leur relation qui perdurait malgré les tempêtes qu'elle avait traversé, malgré les secousses auxquelles elle avait fait face, flanchant quelques fois sans jamais se retrouver fracassée en mille morceaux. Et Niels voulait croire que cette épreuve n'était qu'une secousse de plus, évidemment bien plus bouleversante que tout ce qu'ils avaient pu vivre jusqu'ici, mais continuant de croire qu'elle n'entraverait pas tout ce qu'ils avaient fondé avec l'essence de leur amour. Parce-que rien n'était pire pour lui que de voir les larmes rouler de long de ses joues, comprendre l'impuissance qu'elle ressentait et qui le percutait de plein fouet à chaque fois que son regard croisait le sien. Tout ce qu'il voulait, c'était la voir heureuse, dans ses bras, la voir sourire de bonheur et lui promettre qu'elle n'abandonnerait pas. Il avait eu l'impression de voir le film de leur vie défiler devant ses yeux lorsqu'elle lui apprit qu'ils n'avaient plus besoin de se voir en cachette parce-qu'elle était libre de rentrer chez eux à partir de maintenant. Cette nouvelle avait le goût de victoire, et il l'avait partagé contre ses lèvres, l'embrassant amoureusement, fièrement, prêt à démarrer cette nouvelle vie qui leur tendait les bras. « Tu peux pas savoir à quel point je rêve de me brûler contre toi... » Ajouta-t-il, quelques visions peu chastes lui traversant l'esprit, bien qu'il comptait rester calme jusqu'à ce qu'elle ne soit prête à franchir ce cap. Parce-qu'il n'avait certainement pas l'intention de réveiller ses angoisses en tentant quoique ce soit, même s'il rêvait de son corps nuit et jour, il savait qu'il attendrait encore des mois s'il le fallait, juste pour être persuadé que le mal était passé. Il l'avait embrassé une dernière fois, posant un regard rassurant sur elle pour lui signifier qu'elle ne resterait pas longtemps sans lui, parce-que son service se finissait dans quelques heures tout au plus. Il avait vagabondé comme un gamin heureux, trépignant d'impatience à l'idée de rentrer et de retrouver celle qu'il aimait, ne pouvant s'empêcher de venir la taquiner à travers des mots légers, juste pour jouer avec leur complicité retrouvée. Il avait souri en recevant son dernier message, son regard brillant d'amour, se dépêchant de prendre la route pour rentrer chez eux, là où l'attendait l'amour de sa vie. Il avait déposé ses affaires dans un coin en poussant la porte, voyant d'ores-et-déjà le changement opéré, voyant parfaitement qu'Aelya était passée par là, rangeant le plus gros du bazar qu'il avait laissé. Pour se faire pardonner, il ouvrit une bouteille de champagne, ayant bien envie de fêter son retour et sa guérison, rêvant d'un moment intime avec elle, sans infirmière, sans docteur, juste eux deux enfermés dans leur bulle d'amour. En la voyant revenir à lui, une décharge électrique lui parcourut l'échine, son regard se glissant contre ses courbes qu'il jugeait parfaites, ne manquant aucune miette du spectacle qu'il avait devant les yeux et qui l'émerveillait. Son sourire s'étira plus franchement à ses mots, retrouvant son regard pour trinquer, une lueur amoureuse éclairant ses iris. « Ça tombe bien, j'crois bien qu'il t'appartient totalement cet homme. Ton homme. » Souffla-t-il, buvant une gorgée de la boisson avant de l'inviter à prendre place à côté de lui, pouffant de rire à sa remarque qui suivit sa taquinerie, faisant mine de se toucher l'épaule après son petit coup. « Je sous-estime rien du tout. J'ai surtout envie de voir jusqu'où je peux aller sans réveiller la lionne. » S'amusa-t-il, charmeur. Il se décala pour lui laisser de la place contre lui, son bras entourant son épaule pour rejoindre sa main, appréciant le contact de sa tête contre son torse. « J'en ai jamais assez de toi. Je pourrais passer ma vie comme ça, juste avec toi, sans personne d'autre. » Admit-il, amoureusement, le cœur battant sous l'effet de cette proximité qui réveillait le volcan qui sommeillait en lui. Il s'intéressa à la nuisette qu'elle portait après avoir déposé son verre sur la table, ses doigts effleurant lentement sa peau en même temps qu'il détaillait le tissu, son regard retrouvant immédiatement le sien aux mots brûlants qu'elle lui susurra. « T'en as envie... ? » Souffla-t-il, instinctivement, lui qui avait perdu une certaine confiance après tout ce temps. Il ferma les yeux lorsqu'elle fit glisser ses lèvres dans son cou, sa respiration se saccadant presque instantanément alors qu'il tendit la nuque pour l'inviter à continuer, son corps se parsemant de frissons. « Bébé... » Murmura-t-il, se mordant fortement la lèvre, contractant ses muscles abdominaux au passage de ses doigts. « On peut attendre tu sais... C'est pas pressé mon cœur, j'veux pas te précipiter. » Lâcha-t-il, toujours inquiet vis-à-vis de leurs rapports, des échecs accumulés à leurs tentatives avortées. Il passa sa main sous son menton pour accrocher son regard, ses yeux dérapant sur ses lèvres quelques secondes. « Moi aussi j'ai envie de toi, j'rêve de te faire l'amour, mais ça sera jamais aussi important que ton bien-être... » Il approcha ses lèvres des siennes, l'embrassant fiévreusement, alors que ses doigts vinrent lentement effleurer sa cuisse, remontant jusqu'à sa taille, avant de descendre jusqu'à sa chute de reins. « On peut y aller doucement... »

Le cœur en peine, battant douloureusement loin de celui de Niels, loin de leur vie qui lui avait été violemment arrachée, la poussant à s'éloigner de leur chemin qu'ils foulaient à deux pour tenter de se retrouver dans les limbes vaporeuses qui lui brouillaient la vision. Elle avait perdu son identité dans son traumas, le néant siégeant au milieu de son âme qu'elle avait trouvé sale, défaite par un homme qui n'était même plus de ce monde. Elle avait remonté la pente sous l'effet des mots réconfortants de son âme sœur, sécurisée par l'étreinte qu'avaient formé ses bras quand ils s'étaient déployés autour d'elle, les soirs où ils s'étaient retrouvés en secret dans sa chambre. Elle avait tout de suite pris une autre allure, s'habillant de cette aura amoureuse qu'ils arrivaient toujours à créer dès qu'ils étaient ensemble, leur cœur battant à l'unisson dans le creux de leurs rires qui s'étaient répondu, comme si plus rien n'avait compté. Elle avait vu le bout du tunnel dans les yeux lumineux de Niels, et s'était finalement débrouillée pour ne pointer son regard que dans le sien, y trouvant tout ce qu'il lui fallait pour s'accrocher à son dernier espoir. Cette bonne nouvelle avait été inespérée, sonnant comme un nouveau départ, une victoire, elle qui voyait ses efforts payés, se rendant compte de leurs effets alors que son corps rejoignait peu à peu celui de Niels sans se tordre dans des contractions musculaires qu'elle n'avait pu contrôler. Son regard s'embrasa à ses mots alors qu'elle sentait encore les relents des caresses passionnées sur ses lèvres.

- Je crois que je peux savoir... Ajouta-t-elle, laissant ses yeux dire tout ce qu'elle taisait.

Parce qu'elle partageait la même envie dévorante dans les entrailles, sa peau frissonnant au seul contact de la sienne, en manque constante de sa douceur, de sa chaleur qui n'avait aucun égal, qui l'enveloppait dans une douce folie passionnelle avec laquelle elle aimait s'immoler. Le quittant le temps de quelques heures pour qu'il ne vienne terminer son service, elle avait du prendre le trajet jusqu'à leur appartement seule, se retrouvant face à leurs habitudes qu'elle avait laissé de côté, souriant légèrement en regardant un à un ses affaires qui lui administra un souvenir précis en tête, beaucoup trop satisfaite d'être rentrée pour se laisser contrarier pour si peu, surtout qu'elle prenait du plaisir à regarder ses affaires à elle se disposer là où ils avaient toujours été censés être, avec les siennes. Brûlant d'envie de le retrouver suite à leur sms échangés, elle rejoignit la douche, sortant peu de temps après pour le retrouver dans la pièce principale avec des coupes de champagne, tandis qu'elle capta son regard fiévreux qui détaillait ses courbes. Elle adorait ça, elle aimait discerner le même désir sans ses iris qu'elle ne se lassait jamais de regarder pour mieux s'y perdre, elle qui voulait encore et encore se noyer dans cet amour sans fin et sans limite. Elle adorait le son de ses mots qui lui rappelaient qu'ils s'appartenaient, pour toujours, les battements cardiaques d'Aelya ne s'emballant que dans l'unique but d'appeler le sien.

- J'adore quand tu me dis ça... Parce que je suis tout à toi, et que ça changera jamais, répondit-elle amoureusement avant de boire une longue gorgée de sa boisson alcoolisée.

Elle était persuadée d'être liée à lui pour l'éternité, son être tout entier entremêlé dans les filets de leur affection, son bonheur portant son prénom. Elle sourit de manière amusée à sa remarque, désirant rentrer dans son jeu comme à son habitude, elle qui le rattrapait toujours en plein vol dans tous les domaines.

- La lionne dort jamais vraiment, elle a le sommeil très léger. Tu joues dangereusement mais c'est sûrement ce qui fait que je te trouve si sexy, admit-elle, enjoleuse.

Collant son corps au sien, elle s'imprégna des effluves de son parfum qui lui faisaient tourner la tête, sa présence entière suffisant à réchauffer sa peau, faisant bouillir son sang dans ses veines.

- Tant que je t'ai toi, je peux me passer du monde entier mon amour. On a besoin de personne d'autre, on est une famille à nous deux, susurra-t-elle tendrement.

Une vague de frissons vint se déclencher le long de son échine alors qu'il faisait valser ses doigts près de la bretelle de sa nuisette, réveillant dans son corps un tumulte volcanique qu'elle voulait voir exploser contre lui, sa voix devenant soudainement plus profonde, son désir se faisant moins discret.

- J'ai toujours envie de toi bébé... Lança-t-elle comme pour le corriger.

Parce que le problème n'était jamais venu de lui mais bien d'un autre, rendant son corps malade et inadapté au contact charnel. Elle ne put s'empêcher de taquiner son envie à lui en laissant danser ses lèvres dans son cou, écrasant ses soupirs de plus en plus saccadés, sa main venant caresser son torse alors que des images peu chastes se dessinaient dans son esprit, son murmure incitant sa respiration à se déchaîner de plus belle.

- Tu me précipites pas mon amour... J'ai trop attendu. J'ai juste envie de te montrer à quel point tu m'as manqué, souffla-t-elle, envieuse.

Ses doigts détaillaient toujours ses courbes masculines qu'elle imprimait dans son ADN, le seul qu'elle autorisait à s'imprégner dans ses cellules pour ne jamais l'en voir sortir. Elle redressa le regard quand elle sentit sa main sous son menton, ses yeux brillant de mille feux percutant les siens.

- Bébé... Je te remercierai jamais assez d'avoir été aussi patient, de m'avoir attendu, parce que moi aussi je t'aurais attendu toute ma vie. Mais je te dirai pas que je suis prête si je l'étais pas. Je l'ai toujours été avec toi quelque part. Depuis le premier jour, ajouta-t-elle amoureusement, son regard venant détailler ses lèvres avant de leur répondre avec les siennes dans un baiser mouvementé par tout ce qu'elle ressentait, ses lèvres suivant les mouvements de celles de Niels en y apportant plus de ferveur.

Elle frissonna au contact de ses mains sur ses courbes, peinant à retenir l'agitation de son souffle brûlant qui vint mourir dans leurs baisers.

- Je peux te guider bébé, proposa-t-elle tendrement. Mais t'es tellement doué que tu devrais tout simplement te faire confiance mon amour.

Elle fit glisser ses mains sur son torse, tirant sur les pans de son t-shirt pour le lui retirer, laissant son regard détailler la moindre parcelle de sa peau, les yeux baignés d'une lueur fiévreuse alors qu'elle vint prendre ses mains pour les faire valser contre ses courbes, les plaçant sur ses épaules pour les faire lentement descendre jusqu'à son nombril, en passant sur sa poitrine. Ses lèvres vinrent rejoindre les siennes dans un baiser amoureux, les laissant se suspendre au-dessus des siennes tout en captant son regard.

- Montre-moi que tu m'aimes mon amour. J'ai tellement besoin de toi. Que de toi, murmura-t-elle.

Même s'il avait souhaité ne rien montrer pour paraître fort, Niels avait lui aussi croulé sous le manque d'Aelya pendant toute cette période, se faisant la réflexion qu'il devait au moins tenir pour elle, parce-que de son côté, elle faisait des efforts monumentaux pour se tirer la tête hors de l'eau. Et lui, il était conscient qu'il n'avait pas le droit de flancher, ni même de montrer une seule once d’affaiblissement, parce-que ça n'était pas lui qui avait subi tout ce traumatisme et cette séquestration. Alors, dés qu'il l'avait pu, il était venu se ressourcer dans ses bras, trouvant toujours quelques minutes à lui accorder, partageant même ses pauses repas avec elle, tentant toujours d'avoir une petite attention pour elle dés qu'il en avait l'occasion. Parce-que son seul souhait était qu'elle ne puisse jamais se sentir seule, qu'elle sache qu'il était intégralement avec elle dans son combat, et qu'il était le premier à vouloir la rattraper si jamais ses jambes commençaient à trembler. Il passerait sa vie à prendre soin d'elle, à l'aimer comme un fou, parce-qu'elle était là, la raison de son existence, et tous les jours, elle brillait à travers les iris de sa petite-amie. Il avait eu cette impression de légèreté à la seconde où elle lui avait annoncé qu'elle était maintenant libre de rentrer, comme si on venait de lui enlever un poids au niveau de la poitrine, son cœur pouvant enfin se remettre à battre normalement, reprenant l'espace qui lui était dédié. Et d'ailleurs, à la réplique d'Aelya, il s'était déchaîné, ses yeux accrochant les siens pour comprendre qu'elle était animée par la même envie que lui, celle de se brûler à son contact et de garder les traces de leur passion à vie sur leur peau. Il avait laissé la tension perdurer encore quelques secondes avant de laisser sa petite-amie rassembler ses affaires, la regardant quitter cette chambre avec engouement, sûrement autant que lui. Il n'avait qu'une hâte à présent, c'était de la revoir fouler le sol de leur appartement, de sentir de nouveau son parfum imprégner les pièces, les draps, ceux qu'il n'avait pas su réchauffer tout seul, incapable de trouver le sommeil lorsqu'elle n'était pas là pour l'apaiser. Il savait maintenant que le plus dur était derrière eux et qu'ils pouvaient maintenant se consacrer à eux, à cette relation qu'ils avaient protégée comme la prunelle de leurs yeux, refusant de la voir prendre des coups. Il s'était empressé de quitter l'hôpital pour prendre la route à la fin de son service, ces quelques échanges de messages avec Aelya le poussant à vouloir la retrouver encore plus vite, désireux de lui accorder tout son temps libre. Posant ses yeux sur elle en la voyant sortir de la douche, il ne put s'empêcher de la contempler, comme il le faisait d'habitude, ses yeux traînant sur son corps, sur ses courbes qu'il pouvait aisément deviner derrière sa fine tenue. Il avala une gorgée de sa boisson après avoir trinqué avec elle, son sourire ne daignant pas quitter ses lèvres, beaucoup trop heureux pour le cacher. « Hésite pas si t'as besoin que je te le répète, ça me ferait plaisir de te le redire tous les jours. » Souffla-t-il, charmeur, prenant place sur le canapé, ses yeux ne la quittant pas. Il s'amusa de ses mots qui attisaient le feu dans son ventre, sans même qu'elle ne s'en doute, peinant à ne pas totalement s'embraser lorsqu'elle se mettait à jouer sur ce terrain-là. « Faudrait peut-être que je continue alors si ça te plaît tant... » Ajouta-t-il, sur le même ton qu'elle, l'amenant contre lui pour ressentir sa chaleur, le poids de son corps contre le sien, tout ce dont il avait rêvé pendant cette longue période où il s'était senti terriblement seul, dénué de la présence de la seule et unique personne qu'il voulait à ses côtés continuellement. « Et je l'aime plus que tout, notre famille. » Murmura-t-il en tournant la tête vers elle, ses yeux déviant contre ses lèvres dont il détaillait les courbures, son regard devenant plus profond lorsqu'il passa ses doigts sur son vêtement, réveillant un certain désir qui sommeillait en lui. Sa respiration s'était faite plus ample à ses mots brûlants, peinant à gérer son calme alors qu'elle s'amusait à embrasser son cou, sans aucune retenue, le faisant littéralement crouler d'envie. « Tu me rends dingue Aelya. » Lâcha-t-il, la laissant caresser son corps alors qu'il comprenait que les choses dérapaient, prenant une autre ampleur, celle qui n'avait de cesse de l'effrayer depuis quelques temps. Il ferma les yeux aux paroles qu'elle avait soufflées, se mordant la lèvre un peu plus fortement, son visage frôlant le sien pour continuer à sentir la chaleur de son souffle se percuter contre sa peau. « J'ai juste pas envie de te faire du mal... Ça me tuerait de te faire revivre tout ça. » Admit-il, mettant enfin un mot sur les peurs qui le rongeaient, et qu'elle parvenait à atténuer en l'embrassant de la sorte, en répondant de manière aussi amoureuse à ses lèvres qui étaient venues chercher les siennes. Tentant de prendre un peu plus d'assurance, il fit glisser ses mains autour de ses hanches, hochant doucement la tête à sa proposition qui cherchait à le détendre. « Guide-moi mon amour. » Ajouta-t-il, ses yeux cherchant les siens, comme s'il lui demandait silencieusement de l'aider, parce-qu'il n'était plus sûr de ce qu'il pouvait ou devait faire. Il regarda ses doigts s'emparer de ses mains, frissonnant au moment où elle les posa sur elle et les fit glisser le long de son corps, insistant sur sa poitrine, puis jusqu'à son nombril, son toucher l'électrisant. Il releva son regard vers elle lorsqu'elle l'embrassa, tendant la nuque pour ne pas perdre son contact. Timidement, il laissa ses paumes se poser sur ses cuisses, la guidant sur lui, à califourchon, ses doigts se faufilant sous sa nuisette pour se poser contre sa peau, au niveau de ses hanches et de son bas dos. « Je t'aime tellement... Tu m'as trop manqué. » Souffla-t-il, déposant un baiser, puis deux dans son cou, avant que ses lèvres ne s'emparent plus franchement de sa peau, sa langue venant se mêler à cette danse enflammée où son souffle s'entrecoupait. Une de ses mains vint faire glisser la bretelle de son vêtement, l'autre se chargeant de rapprocher leurs bassins plein de désir, ses lèvres continuant de la dévorer sans ménagement.

Son épreuve l'avait détruite, lui avait fait comprendre que sa rémission n'était pas seulement l'objet de la volonté, elle qui avait naïvement cru qu'elle s'en sortirait par elle-même, et avec la présence de son ange gardien comme à son habitude. Elle avait eu peur de le perdre en chemin, parce qu'elle avait tout de suite su que si elle ne se retrouvait pas dans l'obscurité qui habillait son paysage, elle ne pourrait définitivement plus le faire si Niels s'en allait. Elle n'aurait été qu'une âme errante de plus, valsant dans un quotidien qui n'aurait plus jamais eu aucune saveur, dans l'attente d'une mort qu'elle aurait sûrement aimé voir arriver le plus tôt possible. Il était sa raison de vivre, sa raison d'être, et elle avait été incapable de le lui montrer comme elle le voulait, lui faisant croire de par son mutisme et sa distance qu'elle ne le désirait plus comme avant, ce qui ne serait jamais le cas. Elle mourait de son contact, de ses lèvres qu'elle avait désiré emprisonner pour y égarer son souffle, juste pour lui rappeler à quel point leur vie restait enchevêtrée dans la même lignée. Et peu à peu, son corps avait aboli ses propres défenses pour le laisser entrer, pour qu'il puisse s'infiltrer entre les cendres de son cœur brûlé par la souffrance, afin qu'à lui seul, par le biais de sa présence salvatrice, il puisse le faire renaître à nouveau. Et c'était ce qui l'avait fait durant sa convalescence, laissant ses mains caresser doucement l'être d'Aelya pour panser toutes ses blessures invisibles à l'œil nu, mais que lui voyait très bien. Parce qu'il la connaissait comme s'ils s'étaient toujours connus, comme s'ils avaient été créés pour se fondre dans le creux d'une attirance qui avait éclos dans un amour incandescent et dont la propagation semblait être éternelle. Attirée vers lui, son corps donnait l'impression d'aimanter le sien, et Aelya eut du mal à le quitter pour pouvoir rejoindre leur appartement, bien trop survoltée par leur échange qui réveilla de l'agitation dans ses entrailles, elle qui s'imprégnait de chaque sensation qu'il lui offrait, savourant simplement le fait qu'il la rendait en vie. Animée par leurs sms, elle s'était réfugiée sous la douche, sortant en tenue légère, se retrouvant vite en face du regard brûlant de son petit ami qui activa ses battements cardiaques. Ça ne se voyait pas, mais il déclenchait à l'intérieur un tumulte impressionnant, rien que par l'intensité de son regard posé sur ses courbes. Buvant quelques gorgées de champagne, elle sourit à sa remarque, sachant pertinemment qu'il ne se gênerait jamais pour faire voir au monde entier qu'il lui appartenait, comme elle le faisait, parce qu'il n'y avait rien qui la rendait plus fière de s'afficher à son bras, elle qui l'aimait de manière déraisonnable. Se glissant à ses côtés, son regard dansa entre ses lèvres et ses yeux, une flamme brûlante s'agitant dans ses pupilles, trahissant l'urgence qui se débatait dans ses entrailles.

- Ce qui me plaît moins, c'est de voir que t'arrives toujours à tourner une situation en ta faveur. T'es tellement doué que je peux jamais te résister. T'as raison. Je crois que tu devrais continuer de jouer avec le feu. Et je continuerai à me brûler avec toi pour le restant de mes jours.

Parce que c'était tout ce qu'elle savait faire, le suivre dans les flammes, dans les tempêtes, dans les univers déchaînés à les mettre à terre, elle dont sa main venait caresser la sienne en suspens au-dessus de son épaule, comme pour lui rappeler qu'ils étaient indestructibles. Ce n'était pas forcément toujours sain, ce n'était pas forcément toujours les meilleurs solutions qu'ils prenaient, et pourtant elle ne les changerait pour rien au monde. Son cœur loupa un battement à sa réponse qui vint faire écho à tout ce qu'elle ressentait pour lui et pour eux, ce cocon qu'ils avaient créé au milieu du chaos et qui puisait sa force dans les vents tumultueux qui visaient à les faire tomber. Ils étaient un tout, et ils ne seraient jamais rien l'un pour l'autre. Sa main glissa sur son haut pour s'immiscer dessous, caressant sa peau chaude dont elle était détaillait chacun de ses muscles, ses lèvres s'emparant de son cou pour le grignoter, dans la volonté d'agrémenter la passion entre eux.

- Tu me fais trop perdre la tête bébé toi aussi... J'en pouvais plus de pas pouvoir te toucher comme ça. Juste te regarder sans goûter à ta peau me rendait barge, admit-elle près de son oreille.

Elle ne pensait plus à rien d'autre qu'à lui qui savait tout faire disparaître autour d'elle, la poussant à accentuer ses caresses, à mordiller un peu plus vivement son cou avant de retrouver son regard pour comprendre qu'il n'était pas rassuré à l'idée d'aller plus loin vis-à-vis de ce qu'elle avait vécu. Elle capta son regard, encadrant son visage avec ses mains pour obtenir son attention.

- Bébé... Ça va mieux. Je te le promets. On peut pas laisser la peur nous atteindre indéfiniment, si ? C'est pour ça que tu m'as forcé à rester là-bas. Parce que tu voulais que je l'affronte. J'ai fait ça pour toi, pour nous, pour que tu puisses me retrouver comme avant. Et je t'assure que tu me feras aucun mal, j'ai confiance en toi, souffla-t-elle contre son visage.

Elle l'embrassa de manière amoureuse, ne voulant perdre aucune minute à repenser à ce qu'elle voulait laisser de côté alors que tout ce qui comptait était sous ses yeux. Frissonnant au contact de ses mains sur ses hanches, elle tira sur son haut pour l'en débarrasser, hochant la tête à sa demande, s'emparant de ses doigts pour les faire re-découvrir ses courbes, insistant sur sa poitrine pour éveiller ses pulsions mais aussi sa confiance, lui faisant comprendre par ce geste qu'il n'avait rien à craindre, qu'il ne pouvait que continuer. Fondant une nouvelle fois sur ses lèvres, elle prit place sur ses cuisses sans rompre le contact, sa respiration devenant plus superficielle alors qu'elle sentait ses mains se frayer un chemin sous sa nuisette pour caresser sa peau, Aelya venant laisser ses doigts caresser son torse qu'elle avait dénudé un peu plus tôt, retrouvant son regard à ses mots doux qui valaient tout l'or du monde.

- Je t'aime plus que tout. Pour toujours. Je me battrai toute ma vie pour t'avoir à mes côtés, répondit-elle amoureusement.

Elle tendit sa nuque pour le laisser prendre possession de son cou que ses lèvres vinrent approcher doucement, Aelya sentant qu'il prenait confiance dans ses gestes alors qu'il ajoutait bien plus de ferveur à ses baisers, son cœur implosant dans sa poitrine, l'invitant à fermer les yeux pour mieux apprécier les brûlures qu'il y déposait. Elle lâcha un soupir quand sa main vint rapprocher son bassin du sien, tandis que la sienne se logea dans ses cheveux pour l'inciter à continuer.

- Tu te débrouilles vraiment trop bien mon amour. Tu me fais vibrer, murmura-t-elle dans un souffle.

Elle prit sa main dans la sienne, collant son front contre le sien, guidant ses doigts à jouer avec la délimitation de sa nuisette, venant l'amener à faire tomber l'autre bretelle pour la faire glisser sur son corps, Aelya se chargeant de l'enlever complètement afin de se retrouver en sous vêtements devant lui. Ses mains à elle vinrent glisser jusqu'à son jean, s'amusant à taquiner sa zone érogène au-dessus du tissu alors qu'elle vint mordre la lèvre inférieure de Niels.

- T'es qu'à moi, susurra-t-elle fiévreusement.

Les premiers contacts, aussi futiles soient-ils, avaient été salvateurs, faisant comprendre à Niels que des progrès avaient été faits, que le corps d'Aelya acceptait enfin le sien. Parce-que c'était déchirant de la voir aussi loin de lui, quand il savait que le contact était primordial pour eux, qui n'étaient jamais à l'aise s'ils n'étaient pas l'un contre l'autre, à se caresser, à s'embrasser, à se faire savoir continuellement qu'ils s'aimaient. Ils avaient besoin d'attention, et Niels avait dû voir la sienne se faire moins insistante en comprenant qu'Aelya ne pouvait rien lui offrir, acceptant de s'éloigner d'elle pour permettre son rétablissement. Parce-qu'il se doutait bien qu'il devait lui aussi être une pression de plus sur ses épaules, sans même le vouloir, lui administrant ce stress en plus qui n'avait jamais été volontaire de sa part parce-qu'il voyait qu'elle ne comprenait pas ce rejet elle-même. Il l'aimait, il était prêt à tous les sacrifices pour elle, pour la voir de nouveau reprendre le contrôle sur son propre corps, sur son propre esprit jonché par les images que son agresseur y avait infiltré. Maintenant qu'il n'était plus question de danger pour eux, ils allaient devoir appréhender de nouveau leur vie, tenter de la faire redevenir ce qu'elle avait été tout en essayant de faire table rase de cette période dramatique. Niels croyait en elle, en eux, convaincu qu'elle se battrait autant que lui pour retrouver leur lien si précieux, celui sans lequel il était incapable d'avancer car c'était la seule raison qui le maintenait debout. Et ces derniers jours, il avait compris qu'ils étaient sur la bonne voie, lui qui ne perdait jamais une occasion pour s'approcher un peu plus près de la femme de sa vie, pour lui montrer qu'il l'attendait toujours et qu'il continuerait de le faire parce-qu'il n'avait de yeux que pour elle. Il était survolté par l'idée de mettre fin à cette mauvaise étape de leur vie, désireux de tourner la page pour en écrire des nouvelles avec Aelya. Il n'avait pas pu s'empêcher de la chercher, de lui tourner autour, afin de lui faire comprendre qu'il la désirait toujours autant, comme si son corps était fait pour se fondre contre le sien, pour lui donner tout l'amour qu'il avait l'intérieur et qui n'avait de sens que si c'était elle qui le recevait. Son regard s'était allumé de cette lueur d'excitation lorsqu'il la vit apparaître dans son champ de vision, imprégnant ses courbes dans son esprit qu'il connaissait encore par cœur mais qu'il n'avait pas eu l'occasion de toucher depuis un bon moment. Il sourit malicieusement à ses mots qui continuaient d'alimenter le brasier en lui, ne la lâchant pas une seule seconde du regard. « C'est le but de toute façon, que tu puisses jamais me résister. Et j'aime bien ce plan de vie, tu sais. » Souffla-t-il, le regard charmeur, continuant de la détailler de haut en bas pour s'arrêter sur ses lèvres lorsqu'elle s'approcha finalement de lui. Il adorait sentir qu'elle était de nouveau là, dans leur appartement, à reprendre la place qui lui avait toujours appartenu, son sourire répondant au sien en même temps que leurs doigts se cherchaient tendrement. Il avait de plus en plus de mal à cacher le tumulte qu'elle faisait naître en lui, ravageant tout sur son passage alors qu'elle fit glisser sa main sous son haut, caressant cette peau qui était en manque d'elle, de son contact si particulier, celui dont il était follement accro. Sa rythme cardiaque avait commencé à s'emballer, des frissons parcourant chaque centimètre carré de sa peau dont elle s'occupait à merveille, comprenant que son cou devait reprendre des couleurs sous l'effet de ses lèvres qui s'étaient emparées fiévreusement de sa peau. « J'avais trop du mal à être sans toi bébé. J'serais resté tout le temps avec toi si j'avais pu... Mais on est tous les deux maintenant, et on peut faire tout ce qu'on veut sans être dérangés. » Lui répondit-il, gardant cette proximité avec son visage, soupirant en sentant ses lèvres mettre plus de pression contre son cou, l'idée même de porter ses marques le faisant frémir. Il lui fit part de ses craintes, celles qui n'arrêtaient pas de le tourmenter depuis qu'il avait arrêté de poser ses mains sur elle, ses yeux retrouvant les siens lorsqu'elle encadra son visage entre ses doigts délicats. Il hocha la tête pour s'imprégner de chacun de ses mots rassurants, tentant de s'en convaincre parce-qu'il voulait lui aussi qu'ils puissent laisser les angoisses derrière eux et se recentrer sur ce qui importait. « Je veux te faire que du bien mon amour. J'ai juste eu peur de savoir que j'en étais plus capable, que tu sois plus jamais réceptive à moi. C'est tout ce que je craignais. » Avoua-t-il, cillant en laissant son regard atteindre ses lèvres qui se retrouvèrent bien vite contre les siennes, son cœur croulant sous cet élan d'affection qu'elle lui donnait. Et d'ailleurs, il se laissa porter par son envie, commençant à détailler ses courbes de ses doigts qui avaient passé la barrière du tissu pour agripper ses hanches, tentant de faire exploser son envie. Il attrapa ses lèvres en plein vol lorsqu'elle vint s'asseoir sur lui, sentant déjà le bas de son ventre en faire des siennes sous ce simple contact, réveillant des pulsions qu'il n'avait plus ressenti depuis trop longtemps. « Oui bébé, continue de te battre pour moi... S'il-te-plaît. » Parce-qu'il n'imaginait pas une seule seconde de passer sa vie avec une autre qu'elle, n'imaginant déjà même pas pouvoir survivre dans un monde où sa main ne serait plus accrochée à la sienne. Ses lèvres vinrent dangereusement dévorer son cou, ayant envie de le marquer de nouveau, comme avant, parce-qu'il était passionné par elle, par ce lien qu'ils entretenaient. Croulant de désir, il rapprocha son corps du sien, souhaitant la sentir toute entière contre lui, contre ce corps qui ne demandait qu'à se lier au sien dans une alliance parfaite. Il souffla plus bruyamment à son tour en entendant son soupir, continuant de faire glisser ses lèvres partout où il pouvait l'embrasser, nichant son visage contre elle alors que ses doigts continuaient leur découverte, jouant avec l'élastique de son sous-vêtement. « J'ai trop envie de toi... Ça fait trop longtemps. » Souffla-t-il, laissant Aelya capter son regard et s'emparer de sa main libre pour venir la faire glisser sur sa seconde bretelle afin de lui enlever sa nuisette. Il se mordit la lèvre en observant son corps vêtu de sous-vêtements, peinant à contrôler son propre désir qui se faisait de moins en moins discret, attirant d'ailleurs l'attention d'Aelya qui chercha à le faire encore plus grandir. « Rien qu'à toi. » Ajouta-t-il, profitant de sa proximité pour attraper ses lèvres de nouveau, le regard luisant d'envie, se redressant subitement en la gardant contre lui, ses bras maintenant ses cuisses contre son bassin. « On a dit qu'il fallait ré-habituer le lit... » Souffla-t-il malicieusement, la transportant contre la chambre qu'il ouvrit, déposant Aelya dans leurs draps avant de glisser sensuellement au-dessus d'elle. « Ne t'arrête jamais de m'embrasser mon amour... » Murmura-t-il entre deux baisers, contrôlant sa respiration saccadée alors qu'il passa ses mains derrière le dos de sa petite-amie pour dégrafer son soutien-gorge, libérant sa poitrine qu'il vint immédiatement réchauffer de son souffle chaud et précipité.

Emprisonnée dans ce corps qui lui avait semblé étranger, elle s'était efforcée d'atteindre la main de Niels qui lui était hors de portée, son être se refusant au sien comme dans un mécanisme de rejet qu'elle n'avait jamais compris, parce que s'il y avait bien une personne qu'elle n'aurait jamais voulu éloigner de la sienne, c'était bien Niels. Mais elle avait compris que les blessures commises sur son âme avaient été trop profondes, et qu'elles nécessitaient une rupture de contact avec les autres dont l'homme de sa vie pour cicatriser un minimum. Tandis que son esprit se reposait dans la solitude, son cœur lui, criait famine, sombrant dans l'atrophie d'un vide qui ne faisait que de s'ouvrir, comme si son myocarde s'écroulait sur lui-même, appelant désespérément celui de Niels, poussant Aelya à rompre le distance pour se blottir contre lui, et ce fut un échec à plusieurs reprises. Cette fois, elle avait l'impression que toutes les serrures de son corps s'étaient déverrouillées pour laisser entrer son petit-ami. Et que lui. Parce qu'il n'y avait aucun moyen que quelqu'un d'autre ne puisse poser ses mains sur sa peau qui ne demandait que la sienne, qui avait besoin de sa chaleur comme si la vie d'Aelya en dépendait. Elle avait besoin de reprendre goût à la vie maintenant qu'elle l'avait retrouvé, et c'était dans ses baisers qu'elle avait commencé, s'offrant le droit jour après jour de goûter ses lèvres comme d'une friandise dont elle en raffolerait toute sa vie. Elle sourit en coin à sa remarque, le regard animé par la malice alors qu'elle repensait vivement à toutes ces fois où elle n'avait pas pu s'empêcher de tomber dans ses bras, elle qui pourtant possédait une volonté de fer avec tout le monde. Mais Niels n'était pas tout le monde. Il était unique, elle savait intimement que personne ne pourrait s'imbriquer dans les pièces de son âme brisée comme lui le faisait.

- Je crois bien que je suis foutue, que j'aurais jamais aucune volonté qui tiendra avec toi. Mais ça me va aussi. Parce que j'ai plus envie de lutter pour être à toi.

Son regard à elle virevolta sur toute sa stature, imprimant la moindre courbe qui traversait son nerf optique pour mieux s'en délecter, Niels qu'elle jugeait parfait, son seul idéal sur Terre. Elle s'approcha de lui, rejoignant son étreinte qui représenterait toujours le meilleur de ses refuges, laissant la tension entre eux opérer alors que ses lèvres vinrent prendre possession de son cou, sa main glissant sur son torse pour augmenter son emprise sur son être qu'elle voulait découvrir une nouvelle fois pour marquer son nouveau départ.

- Je sais mon amour. T'as bien fait en tout cas de faire ça pour moi. On a réussi. T'es ma réussite, ajouta-t-elle amoureusement.

Même si ça avait été dur d'entendre son ultimatum, sa prise de position qui allait à l'encontre de la sienne et qui séparait leur chemin en deux, elle savait qu'elle n'aurait jamais accepter son hospitalisation d'une autre manière, et sûrement que Niels l'avait su également. Laissant ses lèvres aspirer sa peau, laissant son souffle s'échouer sur sa peau, elle inscrivit une marque, la sienne, permettant à leurs habitudes de s'ancrer de nouveau dans ces marbrures. Elle redressa le regard vers le sien, encadrant son pour qu'il puisse mieux capter les expressions de son visage qui visaient à le mettre en confiance alors qu'il avait laissé exploser ses craintes.

- T'en as toujours été capable bébé. C'était pas toi, c'était moi le problème. C'était à moi de faire en sorte que tu puisses continuer à me faire du bien parce que t'as jamais arrêté de vouloir le faire. T'es parfait mon amour. T'en as tellement fait pour moi, admit-elle, reconnaissante, attendrie, avant de fondre amoureusement contre ses lèvres pour appuyer ses dires.

Elle lui vouait une confiance aveugle qu'elle ne faisait que d'expérimenter, comprenant qu'il ne lui fallait que lui pour sourire, pour vivre. Elle s'invita à califourchon sur lui quand elle sentit ses mains sur ses hanches, couvrant ses lèvres de baisers, la respiration haletante. Elle decrocha lentement son emprise, caressant sa joue alors que son regard percuta le sien à ses mots.

- Toute ma vie je le ferai. Tu le mérites, souffla-t-elle tendrement.

Elle voulait être tout ce qu'il n'avait pas eu l'occasion d'avoir : de l'attention, de la confiance, de la tendresse, afin de colmater toutes les fêlures que la vie lui avait laissé. Et surtout, elle désirait être la seule à posséder la clef de son bonheur, n'imaginant pas une seule seconde de le voir errer avec une autre personne qu'elle. Son cœur exploserait à cette cette simple vision. Aelya bascula sa tête pour lui permettre un meilleur accès à son cou, ses lèvres qui faisaient chavirer son être tout entier dans un océan de bien-être alors que ses soupirs se faisaient plus bruyants sous l'effet du plaisir qu'il lui donnait. Une vague de chaleur l'envahit au contact rapproché de leurs deux bassins en feu, Aelya ressentant la vive urgence de ne faire qu'un avec lui. Elle se mordit la lèvre inférieure à la sensation de ses doigts tout proche de son sous-vêtement, ses mains à elle caressant son torse de manière passionnelle, sa peau rougissant à leur passage.

- Beaucoup trop longtemps mon amour. Je te veux tout entier contre moi, murmura-t-elle, le souffle saccadé.

Prenant sa main dans la sienne pour le guider dans le but de faire tomber sa nuisette, son désir s'enflamma quand elle discerna la même lueur dans le regard de Niels alors qu'il regardait son corps, ses mains glissant le long de son torse pour taquiner son envie de plus belle, le cœur agité sous l'effet de cette décharge passionnelle qu'elle ressentait pour lui. Se nourrissant de chacun de ses baisers, elle sourit contre ses lèvres de manière amusée en le sentant se redresser, ses jambes encerclant son bassin alors qu'elle acquiesça à sa rétorque.

- T'as une bonne mémoire pour ce genre de choses, admit-elle, taquine, mordillant son cou de manière joueuse.

Aelya se laissa déposer dans les draps, accueillant Niels entre ses cuisses de manière à ne jamais laisser trop d'espace entre eux, attrapant ses lèvres de manière plus passionnée pour répondre favorablement et silencieusement à sa demande, son souffle devenant plus superficiel alors qu'elle redressa légèrement son dos pour qu'il puisse la déposséder de son soutien gorge, lâchant des soupirs de moins en moins discrets alors qu'il vint déposer des marques d'attention sur sa poitrine. Ses cuisses vinrent enfermer son bassin, le rapprochant du sien, caressant son dos avant d'attraper sa main pour la lier à la sienne.

- Je sais pas ce que je ferais sans toi mon amour. T'es tout pour moi. Laisse-moi te le montrer, lança-t-elle amoureusement.

Sans prévenir, elle le fit basculer sur le dos, permettant à ses lèvres de re-découvrir chaque parcelle de sa peau, sa tête nichée dans son cou qu'elle mordillait pour agrémenter la chaleur de son corps, sa main venant glisser dangereusement le long de son torse pour s'infiltrer dans l'ouverture de son jean, accentuant les mouvements au gré de son souffle qui venait s'écraser tout près de son oreille, cherchant à réveiller sa fougue.

- T'es tellement beau quand t'es comme ça. Ca m'a trop manqué, avoua-t-elle avant de mordre son lobe, continuant ses mouvements.

Il avait dû la laisser avec elle-même, persuadé que rien ne pourrait avancer si elle ne se retrouvait pas d'abord, si elle ne prenait pas le temps de se sauver elle-même des ténèbres qui l'engloutissaient. Parce-qu'il avait bien vu que lui en était incapable, que sa main ne parvenait pas à trouver la sienne dans le brouillard, chose qui ne leur était pas habituelle. Ça lui avait arraché le cœur et l'âme, mais il avait dû lui imposer ce choix, sans même lui en parler, parce-qu'il savait pertinemment qu'elle aurait refusé l'hospitalisation. Mais Niels savait aussi qu'elle ne prendrait pas de risque si leur relation était en jeu, parce-que c'était tout ce qu'ils possédaient tous les deux, et que sans elle, ils n'étaient plus rien, se réduisant au néant. C'était sans doute la décision la plus difficile qu'il ait eu à prendre mais ça n'était rien comparé à ce qui aurait pu arriver pour eux si Aelya avait continué à sombrer dans cette spirale destructrice. Il avait l'impression de retrouver celle qu'il avait toujours connu, toujours aimé, son cœur se mettant à battre à chaque fois qu'elle daignait lui offrir un sourire. Ce sourire qui le faisait chavirer, qui illuminait son visage et dont il était tout simplement incapable de se passer. D'ailleurs, leur complicité semblait intacte, ayant survécu à cette épreuve pourtant bien douloureuse mais qu'ils avaient réussi à surmonter, ensemble, comme le couple soudé qu'ils étaient. Il avait souri à sa remarque, satisfait d'entendre ces mots de ses lèvres, ceux qui caressaient ses tympans, se frayant un chemin tout droit jusqu'à son cœur. « Je lutterai plus jamais moi non plus. Tu m'as entièrement, et pour toujours. » Souffla-t-il, le regard amoureux, ses doigts frôlant les siens tendrement, s'imprégnant de cette ambiance légère, teintée d'amour qui caractérisait si bien leur relation. Ses yeux vinrent se fermer automatiquement lorsque les lèvres de sa petite-amie se mirent à l'embrasser, caressant fiévreusement la peau de son cou qui n'attendait que ça, de se voir de nouveau marquée par elle, désirant porter sa marque, celle qui ferait comprendre qu'il n'appartenait qu'à une seule et unique femme. Il se mordit la lèvre lorsque ses mains vinrent égayer son désir sur son torse, lui qui avait cruellement manqué de son contact indélébile, en rêvant chaque nuit lorsqu'ils n'étaient pas ensemble, lorsqu'ils se voyaient injustement privés de l'un et de l'autre. « J'suis trop fier de t'avoir... T'es tout ce que j'ai toujours voulu. » Admit-il, touché par ses mots lourds de sens, ceux qui le décrivaient comme une réussite, n'ayant jamais ressenti ça avant elle, avant que quelqu'un ne le considère de la sorte. Il avait senti son désir prendre de l'ampleur lorsqu'elle intensifia le mouvement de ses lèvres contre sa peau, y mêlant son souffle brûlant qui le faisait crouler d'envie. Ses yeux percutèrent les siens à ses paroles rassurantes, cherchant à le faire déculpabiliser et à faire taire les craintes qui avaient découlé de leurs derniers rapports. « T'as jamais été un problème mon amour. C'était pas de ta faute non plus. On a une vie à faire tous les deux, ça se rattrape le temps. » Ajouta-t-il, un faible sourire étirant ses lèvres, appréciant les compliments qu'elle lui faisait, parce-qu'il passerait sa vie à être celui qu'il était pour elle, à faire en sorte qu'elle se sente parfaitement en sécurité dans ses bras, qu'elle puisse ne jamais le craindre. Il l'embrassa sans reprendre son souffle, se jetant à corps perdu dans cette étreinte qui enflammait ses sens, ses doigts cherchant le contact avec sa peau pour faire naître ce même désir en elle, cherchant à stimuler tout ce qui avait été éteint pendant ces nombreux jours. Il voulait voir ses pupilles s'assombrir d'envie, voir sa peau se parsemer de frissons et sa tête se renverser de plaisir lorsqu'il mettrait fin au supplice. Il avait terriblement envie de lui faire l'amour, son corps entier criant pour rejoindre le sien dans une étreinte passionnée. A son tour, il prit l'initiative de mordiller la peau de son cou, faisant glisser ses lèvres contre sa gorge pour remonter jusqu'à sa mâchoire, puis son oreille où il laissait volontairement son souffle s'écraser, agrémentant cette tension sexuelle qui explosait déjà entre eux, ses mains se permettant de jouer avec son sous-vêtement, avec cette envie grandissante de le faire tomber contre ses cuisses. « J'veux être tout entier contre toi. En toi... » Souffla-t-il, le regard brûlant, ne cachant plus ses intentions alors qu'elle l'aidait à se déshabiller devant son regard subjugué, décidant de se lever pour rejoindre la chambre, portant Aelya en la maintenant contre son corps brûlant. « Ça s'appelle avoir une mémoire sélective. » S'amusa-t-il, joueur, contractant les muscles en sentant son bassin se fondre entre ses cuisses lorsqu'il se glissa contre elle, sa respiration se faisant de plus en plus courte alors que son cœur se déchaînait. Il répondit à chacun de ses baisers, jouant parfois avec ses lèvres en les empêchant d'attraper les siennes, le regard illuminé de malice. Balançant son soutien-gorge au sol, il s'empressa de laisser ses lèvres jouer avec sa poitrine, relevant les yeux pour regarder ses traits s'imprégner de désir. Sans s'y attendre, il se retrouva sur le dos, Aelya lui demandant de la laisser faire, son souffle encore court. La regardant venir contre lui, il laissa un soupir s'échapper dans l'air en percevant sa main descendre le long de son torse pour se faufiler dans son jean, son désir grandissant entre ses mains expertes. « Putain bébé... » Soupira-t-il, posant sa main sur son bras qu'il caressa pour l'inciter à continuer, prenant lui même l'initiative de tirer sur son bas pour lui faciliter la tâche. « J'en peux plus, j'vais exploser... » Souffla-t-il, en proie au désir alors qu'Aelya jouait avec son lobe d'oreille sans décélérer ses mouvements. « Putain j'en ai trop envie. » Lâcha-t-il, la faisant de nouveau basculer sur le dos, tirant de part et d'autre de son dernier vêtement pour le faire glisser le long de ses jambes. Il s'invita entre ses cuisses, laissant leurs peaux entrer en contact alors qu'il établissait des mouvements à peine perceptibles pour stimuler son envie. « Bébé... Arrête-moi si ça va pas, ok ? » Il déposa un simple baiser sur ses lèvres, trouvant immédiatement son regard alors que sa main s'enlaça à la sienne, entrant lentement et doucement en elle, une décharge électrique se répercutant dans tout son organisme. Il vint nicher ses lèvres dans son cou pour lui délivrer de la tendresse, remontant progressivement jusqu'à ses lèvres qu'il embrassa patiemment.

Elle avait eu l'habitude de penser que l'amour ne serait jamais fait pour elle, et pourtant dans les yeux de Niels, elle s'était perdue pour mieux se trouver, plongeant dans les abysses lumineuses de ses iris dont les lueurs dansaient comme les étoiles piégées dans La Voie lactée, l'invitant à puiser son espoir et sa force à l'intérieur de son être qu'elle aimait par dessus tout, lui qui représentait le Soleil après ces tempêtes de pluies acides, lui laissant un sentiment amer dans les veines. Niels avait tout éteint autour d'elle, ne permettant qu'à leur amour de se frayer un chemin dans le creux de leurs âmes faites pour se lier, se mêlant ensemble dans une seule et même destinée, parce qu'il n'y avait aucun moyen qu'Aelya ne vienne exister dans une autre. Lui, son repère au milieu d'une mer déchaînée, elle l'aimait à en crever, à s'en brûler les ailes, quittant bien trop souvent la Terre quand il l'étreignait, l'esprit en ébullition alors qu'elle entrait dans un rêve, celui qu'il deployait dans le ciel de leur relation. Aelya savait intérieurement qu'ils étaient faits pour être ensemble et qu'elle ferait tout pour respecter ce pacte tacite qui visait à les voir souder pour l'éternité. Elle déposa un baiser sur ses lèvres à sa réponse, le regard pétillant de tendresse pour Niels, ce genre de regard qu'elle n'adressait qu'à lui, ce genre de palpitations cardiaques qu'elle ne ressentait que pour lui, l'homme de sa vie. Égayée par le désir de le retrouver, ses lèvres s'étaient glissées de manière passionnée dans son cou, faisant rougir sa peau de par son contact brûlant, permettant à sa main de reprendre possession de son corps qu'elle connaissait par cœur, elle qui était passionnée par tout ce qu'il était.

- T'es tout ce que je veux jamais perdre et que je retiendrais toute ma vie s'il le faut. Je suis faite pour t'aimer, murmura-t-elle amoureusement.

Ces mots étaient aussi vrais que les baisers brulants qu'elle déposait dans son cou et qui venaient marbrer sa peau de la présence d'Aelya parce que pour une fois dans sa vie, elle était là pour rester, elle qui avait trop souvent user de la fuite pour seul moyen de défense. Elle n'avait pas besoin de se protéger avec Niels. Il la protégeait. Il l'avait pris sous son aile, lui administrant des doses de bonheur pour colmater ses brèches, et elle, elle s'était blottie contre son cœur pour le soigner, pour lui donner ce qu'il lui avait manqué.

- J'aurais jamais cru que le temps aurait autant d'importance avant que je te rencontre bébé. J'ai besoin de passer chaque seconde avec toi, et c'est ce que je ferais maintenant. Je te lâcherai pas, ajouta-t-elle doucement, son regard caressant le sien.

Retrouvant ses lèvres sans tarder, elle laissa sa respiration se mêler à la sienne dans un baiser saccadé par l'urgence, Aelya qui sentait une vague chaleur l'éprendre dans une houle passionnelle sous l'effet de ses lèvres qui attegnirent son cou, alors que leurs bassins se taquinaient entre leurs vêtements, le visage d'Aelya venant frôler le sien quand elle sentit ses lèvres avancer vers sa mâchoire, puis son oreille, lâchant un soupir d'envie quand elle entendit sa respiration rejoindre son tympan, ses doigts accrochant sensuellement son torse, peinant à retenir le feu ardent qui siégeait dans ses entrailles quand Niels tentait son désir comme ça, lui qui jouait avec son sous-vêtement et avec les mots pour la faire frémir de désir.

- J'en crève d'envie bébé. Je veux que tu me fasses l'amour tous les jours, toutes les nuits, je te désire comme c'est pas permis. T'es mon fantasme à toi tout seul, ajouta-t-elle, cherchant à l'egayer de la même manière, laissant son souffle s'échouer près de son oreille.

Guidant ses gestes pour lui retirer sa nuisette, elle se laissa porter jusqu'au lit, s'amusant de sa réponse avant de se faire allonger dans les draps, ses cuisses s'ouvrant pour leur permettre une meilleure proximité, ses lèvres cherchant les siennes pour les attraper, manquant parfois leur but alors que Niels tentait d'agrémenter l'urgence, Aelya les enfermant tous les deux dans un étau par le biais de ses jambes qui s'enroulait autour de son bassin, le laissant se débarrasser de son soutien gorge, sa cage thoracique se soulevant au passage de ses baisers enflammés, la respiration plus bruyante, plus haletante alors que sa peau s'habillait de frissons. Dans le désir de le pousser à bout, elle vint sur lui, collant son corps contre le sien tandis que sa main vint lentement mais sûrement descendre jusqu'à son bas ventre, ses lèvres grignotant son cou en même temps. Ses soupirs à elle se firent de plus en plus courts à mesure qu'elle entendait les siens, jouant avec des mouvements de plus en plus rapides pour augmenter son plaisir.

- Tu me rends dingue si tu savais... Souffla-t-elle dans son oreille, mordillant son lobe, l'esprit en ébullition face à son propre désir qui se percutait dans tous les recoins de son organisme.

Elle se vit basculer sur le dos rapidement, se rendant compte qu'elle l'avait tenté de manière à libérer complètement ses peurs, satisfaite de le regarder se débarrasser se son dernier vêtement alors qu'elle ouvrit de nouveau les cuisses pour l'accueillir à l'intérieur, frémissant à la sensation de ses mouvements contre elle, le cœur partant à la dérive dans sa cage thoracique. Elle hocha la tête à sa demande, consciente que dans tous les cas, il le remarquerait si quelque chose n'allait pas. Elle croisa son regard après lui avoir rendu son baiser, renfermant ses doigts autour des siens alors qu'il entrait en elle dans une lenteur contrôlé, Aelya retenant sa respiration avant d'expirer lentement sous l'effet du soulagement qu'il lui provoquait, fermant les yeux pour mieux s'imprégner de ce moment alors qu'elle sentit ses lèvres caresser son cou, puis ses lèvres. Aelya encadra son visage avec ses mains, collant son bassin davantage contre le sien alors qu'elle lui offrit des baisers amoureux.

- Je t'aime mon amour, souffla-t-elle, le regard luisant d'affection.

Ses mains glissèrent le long de ses flancs pour finalement entourer son corps.

- Tu me fais me sentir en vie, ajouta-t-elle, contre ses lèvres avant de les faire glisser dans son cou, son bassin épousant le rythme du sien à la perfection. Continue s'il te plaît... T'arrêtes pas, murmura-t-elle, faisant référence à leur ébat actuel mais aussi à sa présence qui lui était plus que bénéfique.