when you're lost along the path you've chosen (bellamy)

La fête sur la plage approchait à grands pas, mais en attendant, Elmo devait quand même étudier pour ses examens de reprise. C’était la seule et unique raison pour laquelle ils avaient décidé de repousser la date tant attendue de cette fête de la délivrance. Il fallait donc qu’il utilise ce temps comme il le fallait, autrement, à quoi cela servait-il de retarder le bonfire que pour lui s’il faisait le con ? C’est pour cette raison qu’il avait fait appel à Bellamy, pour l’aider à réviser. La première à lui avoir proposé une study session, c’était Bella, mais cela remontait à la semaine dernière, avant qu’il ne devienne le pire des connards face à elle. Il avait longuement repensé à l’open house chez Bessie et à quel point il avait agi en le pire trou de cul du monde. Il va sans dire que depuis, c’était le silence radio entre eux deux. Une séance de révision auprès de son meilleur ami serait donc certainement bien plus productive et, surtout, il le ramènerait à l’ordre s’il divaguait trop. Il avait bien du mal à se concentrer, Elmo, son trouble de l’attention ne l’aidait pas du tout à se focuser sur une matière qu’il n’était même pas certain d’apprécier assez pour une carrière, en plus. Alors, après une heure à écouter Bellamy lui expliquer les concepts qui lui rentraient par une oreille pour mieux en sortir de l’autre, pendant qu’Elmo lançait une balle dans les airs en la rattrapant en gesticulant, ce dernier émit un énorme soupir d’ennui. « Bellamy, j’en ai maaaaaaaaarre. » Se plaignit-il, la tête basculée vers l’arrière, assis tout croche sur le fauteuil au coin de sa chambre. « C’est les vacances, plus pour toi que pour moi mais c’est les vacances quand même … On pourrait pas sortir un peu ? » C’aurait dû être le contraire, Elmo qui supplie Bellamy de rester étudier avec lui et Bellamy qui veut profiter de son temps libre, et pourtant c’était bel et bien l’italien qui baissait les bras face à sa propre planification de la journée.

Elmo aurait pu les avoir terminés, ses examens, depuis une semaine déjà. Mais il avait manqué de sérieux tout au long de l’année scolaire. Il avait assisté au quart de ses cours, il n’avait jamais relu ses notes, il n’avait jamais cherché à comprendre quoi que ce soit de ce qu’on lui faisait avaler. Résultat, il était parmi les pires de sa promotion, et même s’il passait miraculeusement ses finaux, il n’y avait certainement aucun hôpital dans la région qui voudrait de lui comme stagiaire. Alors il continuait à se laisser tomber, ne cherchant même plus à s’accrocher. Même cette balle qu’il lançait au-dessus de lui avait un objectif de vie plus défini que le sien. Quand Elmo se plaignit, Bellamy grogna, visiblement exaspéré de l’attitude de son ami. « D’la patience ? Ça fait fucking une heure que je t’écoute parler ! Don’t get me wrong, bro’, ta voix on dirait qu’elle descend du ciel mais fuck, tu peux pas m’en demander trop non plus. » C’était pourtant lui qui en demandait beaucoup à Bellamy. Il savait qu’il n’était pas du tout reposant, Elmo, encore moins quand venait le temps de faire quelque chose qui ne lui plaisait pas. Il était un grand bébé. Bellamy ajouta qu’il n’y arriverait jamais s’il n’essayait même pas d’écouter. Il soupira quand son ami lui demanda de répéter le quart de ce qu’il lui avait expliqué. Il croisa le regard de Bellamy et, d’un coup, il n’avait plus grand-chose à dire, Elmo. « Euh. » Il reprit une position plus ou moins normale sur son fauteuil. « J’sais pas, quelque chose à propos de protozoaires, d’agents pathogènes, … » Son téléphone vibra et il l’ouvrit sans même se poser de questions. C’était une nouvelle publication de Bella, en maillot de bain à la plage. Il tourna l’écran vers Bellamy. « Comment tu veux que je me concentre alors que j’sais que y’a des filles comme ça qui n’attendent que nous à la plage ? » Et par des filles comme ça, il voulait dire, une fille comme elle. Elle, juste elle. Elle le rendait fou avec son Instagram dont chaque photographie semblait le viser, lui, la cible qu’elle voulait faire souffrir de par sa beauté désarmante. Elmo referma son téléphone et le lança sur le lit, à côté de Bellamy, mais l’appareil rebondit sur le matelas et alla s’écraser au sol. Pendant sa mini crise cardiaque, l’italien s’était levé d’un bond pour aller ramasser le téléphone et l’embrasser après avoir constaté sa bonne condition. « Pfiouuuu, qu’est-ce que j’aurais fait sans lui. » Il secoua la tête en rangeant son précieux objet dans la poche de son short.

Il n’avait que lui à blâmer, Elmo. Bon nombre de ses potes, à commencer par Bellamy, avaient tenté de lui faire comprendre qu’il passait un peu trop de temps à ne rien foutre, et pas assez à réviser avec sérieux. Il n’avait pourtant pas choisi un domaine facile où graduer revenait à trouver un cadeau dans une boîte de céréales. Ce n’était pas un diplôme à rabais. Ce diplôme-là, il ne l’obtiendrait sans doute pas, d’ailleurs. Elmo le voyait venir et même s’il n’en parlait pas ouvertement, il commençait à se sentir sérieusement perdu. Il savait aussi que ses parents l’obligeraient à retourner en Italie, si sa petite escapade australienne ne le conduisait nulle part. Alors quand Bellamy lui parla de se retrouver à la rue, ses mots percutèrent Elmo plus que prévu. « Je sais. Désolé. Je sais que t’essaies de m’aider. Et j’ai pas envie de me retrouver à la rue, je sais juste pas si être infirmier c’est vraiment fait pour moi. J’sais pas si c’est vraiment ce que je veux. » Et cette incertitude-là, elle le conduisait vers une issue négative où il n’aurait même plus le choix puisqu’il serait renvoyé du programme. Elmo ne réalisait sans doute pas toutes les conséquences de son immaturité et de son irresponsabilité. Il avait beau tenter de résumer les monologues de Bellamy, rien ne sortait d’entre ses lèvres hormis quelques mots-clés sans explication. Il était bien plus intéressé par son téléphone qui lui ouvrait un monde tout autre, rempli de rêves et d’espoirs. Et de Bella. Quand Bellamy lui dit qu’il avait changé à cause d’elle, d’ailleurs, il fronça les sourcils. « Quoi ? J’ai pas du tout changé, pourquoi tu dis ça ? C’est toi qui es weird là. » Se défendit-il en se redressant alors que son ami continuait sur sa lancée. Il soupira. « J’sais que je peux pas m’attacher, merci de me le rappeler. Mais elle est partout, tu veux que j’fasse comment ? » L’oublier, il avait essayé, et ça n’avait pas fonctionné. Bref, après avoir failli faire éclater son téléphone avec drame, Elmo releva la tête vers son ami qui lui ordonnait de prendre ses clés. Il se leva. « On va où ? » Demanda-t-il sans pourtant refuser, même face à l’inconnu. Rien ne pouvait être pire qu’une séance d’études. Il le suivit donc jusqu’à l’extérieur de son appartement, et puis du building au complet.

Un long soupir s’échappa d’entre les lèvres d’Elmo alors que Bellamy s’étonnait de sa réponse, parce que depuis qu’ils se connaissaient, l’italien faisait juste s’imaginer bosser dans un hôpital et aider les gens. Mais à voir à quel point il ne pensait qu’à son nombril sans se soucier des dégâts qu’il causait autour de lui, peut-être qu’il se voilait un peu trop la face sur qui il était vraiment. Il haussa les épaules. Lui non plus n’avait pas envie de se ramasser à la rue, que ce soit en Australie ou en Italie d’ailleurs. Mais il aurait aimé trouver un champ d’études qui le fasse vibrer au point où étudier pour ses examens deviendrait un peu plus facile. Jamais il ne pourrait étudier autant d’heures que Bellamy ou Bella, il en serait juste incapable. Et il s’efforçait de croire que ce n’était pas parce qu’il était une cause perdue, mais bien parce qu’il n’était pas dans le bon domaine. « J’sais pas ce qui a changé. Peut-être que je me rapproche de plus en plus du diplôme et qu’ça me fait peur de m’imaginer faire ça pour le reste de mes jours. J’préférerais me dire que c’est d’jouer de la batterie qui sera mon quotidien, pas torcher le cul des autres. » Il roula les yeux. Ce n’était certes pas le centre de son futur job, mais il y avait une partie de ça, et il savait que les conditions de travail n’étaient les plus faciles, non plus. Il était lâche et paresseux, Elmo, et il avait peur de se réveiller un matin et de ne pas aimer sa vie. Puis, l’étudiant montra une énième photographie Instagram de Bella à son meilleur ami, ce qui sembla déclencher en lui l’éruption d’un volcan trop longtemps endormi. L’italien fronça les sourcils en entendant son ami lui dire qu’il avait changé. « Si j’te parle d’elle c’est justement ma façon de me confier. » Encore une fois, Bellamy lui rappelait qu’il ne pouvait pas s’accrocher. Il le savait, Elmo, parce qu’il savait que ça tuerait Milo de l’intérieur. C’était déjà un peu le cas, d’ailleurs, depuis qu’il lui avait parlé de leur nuit ensemble. Mais Bellamy coupa court à la conversation en lui répondant que c’était à lui de se démerder seul. Elmo haussa les sourcils. « Ok, c'est bon, Jesus fuck, merci pour les encouragements, bro. » Et pour ne pas qu’ils se laissent déraper encore plus, Bellamy décida qu’il était temps pour eux de sortir d’ici, de changer d’air. Sa miraculeuse méthode : renouer avec leurs bonnes vieilles habitudes de mater des filles à la plage. Elmo esquissa un sourire. « Toi tu sais comment m’avoir par les sentiments ! » Et sur ce, Elmo le suivit vers la plage, où le soleil brûlait déjà la peau d’un tas de filles en bikini ou en maillots une-pièce qui trouvaient le moyen d’être sexy même en couvrant davantage le corps. Le bar de la plage était juste à côté. « J’te prends quoi ? Ma tournée. Ma façon d’te remercier pour la révision même si j’sais que j’ai foiré. Encore. » Lança-t-il dans une moue désolée.

Commençant d’abord par hausser les épaules à la question de Bellamy, Elmo releva ensuite un regard étonné et mitigé vers lui lorsqu’il proposa Axel. Puis, il rit. « J’crois qu’Axel préférerait mourir plutôt que de m’aider à quoi que ce soit. » Avec ce qu’il s’était passé chez Bessie, alors que l’italien ne connaissait même pas le chanteur, Elmo n’avait pas de mal à s’imaginer ce mec lui donner les pires conseils du monde plutôt que de l’aiguiller comme il faut. Il aurait toutes les raisons de le faire, d’ailleurs. Bellamy proposa donc de trouver n’importe qui d’autre, au fond, pour l’aider à réaliser son rêve. « J’aimerais que ça se fasse avec Jae, Lilith et Milo, tu vois. Le groupe au complet, ensemble. Un batteur tout seul, ça fait pas grand-chose … Mais ils ont chacun leurs propres boulots, déjà. » Et lui, il n’avait pas grand-chose d’autre. Être barista, c’était juste pour payer ses études. Et quelles études … Il soupira, préférant se morfondre le regard rivé sur son écran pour rêvasser plutôt que d’affronter la réalité. Malheureusement, la réalité était même dans son téléphone, jusque dans son Instagram. Quand Bellamy sembla se vexer et qu’Elmo aussi, du coup, ces derniers semblèrent ne jamais se rejoindre sur la même longueur d’ondes. « C’pour ça que je t’en parlerai plus. » Termina-t-il, boudeur. Heureusement que Bellamy décida de ne pas les laisser dans cette atmosphère plus longtemps, proposant de sortir plutôt. Accueillant à bras ouvert ce changement de discussion et d’humeur, Elmo retrouva son sourire bien vite, encore plus quand il apprit le plan de match. Rapidement, les deux amis étaient à la plage, prêts à draguer et à laisser les embrouilles de côté. « Commencer doucement et déraper plus tard ? » Demanda-t-il, juste pour confirmer qu’ils étaient bien là pour foutre la merde. « You’re the best, bro.. Je reviens. » Il alla s’accouder au bar de la plage pour leur commande deux bières. Il paya et revint avec leurs deux pintes. « Bon alors, tu nous as trouvé le meilleur spot ? Avec des filles auprès de qui on ne s’est pas déjà essayés, de préférence. » Il rit. Ce serait plutôt malaisant de draguer une fille qu’ils avaient déjà réussi à avoir ou pire encore, auprès de qui ils s’étaient pris un beau râteau.

Avant même qu’Elmo ne puisse répliquer quoi que ce soit, Bellamy le devança en visant très juste. En effet, l’italien avait bien trop de fierté pour se mettre à genoux face à Axel et lui demander quoi que ce soit. Leur dernier échange, alors qu’ils ne se connaissaient même pas, ne laissait entrevoir qu’une relation des plus mauvaises. Elmo se permit donc de rire en voyant à quel point son meilleur ami le connaissait bien. « Exactement. Alors je vais attendre que les poules aient des dents avant de faire ce move. Et puis, j’peux peut-être y arriver par moi-même, de toute façon. » Il était malheureusement plutôt difficile pour un batteur de se démarquer sans un groupe de musique. N’écouter que le son d’un drum en solo, ça ne plaisait pas vraiment à toutes les oreilles. C’était bien plus facile avec une guitare et une belle voix, mais Elmo ne l’avait pas vraiment, de ce côté-là. Pas assez pour en faire carrière, du moins. Il avait le rythme et l’oreille, mais il n’était pas Prince. « Non, j’leur ai pas demandé … » Il sourit, parce qu’il savait fort bien que Bellamy trouvait toutes les solutions qu’Elmo ne s’était même pas donné la peine d’évaluer. « J’dois juste prendre le temps de songer à c’que je fous de ma vie avant de prendre ces décisions-là. » Comme si le fait de demander à Milo, Jae et Lilith s’ils entrevoyaient un futur plus sérieux pour The Monkey Squad était une question de vie ou de mort. Non, les vraies questions de vie ou de mort qu’Elmo se posait, il décida de ne plus les aborder avec Bellamy puisqu’il se sentait en terrain dangereux quand il parlait de Bella. D’ailleurs, son meilleur ami décida de ne rien ajouter sur le sujet, signe qu’il était temps de passer à autre chose. Autre chose, c’était la plage, à laquelle ils arrivèrent assez rapidement. Bières dans les mains, Elmo revint vers le futur médecin en lui tendant la sienne, le rejoignant dans le sable. « On n’a qu’à poster une selfie d’nous deux sur Instagram, p’t’être que ça ramènera nos fans. » Il ricana, il ne se prenait pas vraiment au sérieux. Malgré tout, il sortit son téléphone portable et activa la caméra, volant un cliché d’eux avec leurs bières. « En vrai c’est bien, ça nous permet de souffler un peu. Comment ça va, toi ? J’parle que de moi, tout le temps. Quoi de neuf ? » Demanda-t-il, les yeux plissés en raison du soleil qui lui tapait en plein visage.

Lorsque Bellamy affirma qu’il connaissait Elmo par cœur, ce dernier posa ses deux mains sur sa poitrine, attendri. « C’parce que tu m’aimes trop. » Et lui aussi aimait trop Bellamy, enfin, non pas trop parce que ce serait malsain, mais juste assez. C’était l’une des personnes de qui il était le plus proche dans ce pays, avec Vega, Lilith et Milo, alors lui aussi avait un peu l’impression de pouvoir lire en son meilleur ami comme dans un livre ouvert tellement ils étaient habitués aux réactions l’un de l’autre. Enfin, sauf à leurs réactions respectives face à Bella, visiblement. Mais c’est une autre histoire. Pour le moment, Elmo se plaignait – encore – de son futur. Il en doutait, lui, de pouvoir faire carrière par lui-même. À la proposition du futur médecin, l’Italien arqua un sourcil. « Tu lâcherais tes études, ta carrière plus que prometteuse, pour te lancer dans un band et partir en tournée avec moi ? » Parce que c’était bien de ça dont rêvait Elmo. La vie on the road. Les spectacles soirs après soirs. Ça lui parlait bien plus que d’être sous-payé à bosser avec des malades à longueur de journée. « T’as raison. J’leur en parlerai, oui. » Ça ne lui coûtait rien d’essayer, de toute façon, et de voir où ses bandmates se situaient, eux, dans cette folle idée. Lilith était probablement assez folle pour le suivre – folle dans le plus beau sens qui soit. Bref, après un court moment de froid entre eux deux, les meilleurs amis décidèrent de quitter pour la plage, là où l’ambiance n’aurait d’autre choix que de se réchauffer. Bellamy et Elmo n’avaient pourtant pas l’habitude de se prendre la tête mais peut-être qu’effectivement, ils vivaient quelques changements, en ce moment. Elmo ne voulait pas le perdre, c’était la seule certitude qu’il avait, en ce moment. L’italien revint avec des bières et sa caméra prête à immortaliser ce moment. Bellamy avait l’air du plus grand charmeur et Elmo faisait une tête de merde, c’était un cliché magnifique qu’il envoya sans plus tarder par snap à quelques-uns de leurs amis. Puis, brisant le doux silence, le futur infirmier questionna son ami sur sa vie. « Ah ouais, comment elle va ? » Demanda Elmo à propos de sa sœur, intéressé. Ils se comprenaient sur l’absence de leur famille à Bowen, et il savait aussi que ça pouvait être bien, d’en parler, pour les sentir un peu plus près. « Tu fais bien. C’trop compliqué de toute façon. Plus compliqué encore que c’que t’as essayé de m’enseigner tout à l’heure. » Il secoua la tête avec un sourire. « Mais quand même, j’en connais plus d’une qui seraient peinées de t’entendre dire ça. » Le grand et beau Bellamy Brightwood ne voulant pas être sur le marché, quelle perte pour elles, quand même !

Un sourire se dessina sur les lèvres d’Elmo. Ce serait le pied, quand même, de partir en tournée avec Bellamy. Deux meilleurs amis sur les routes australiennes, à jouer de ville en ville, soir après soir. Le rêve, quoi. Le même genre de rêve qu’il partageait avec The Monkey Squad, mais qu’il ne voyait pas se réaliser de sitôt. Ils avaient tous leurs trucs à Bowen, ce n’était pas si facile de tout laisser derrière pour aller vivre de sa musique. C’est pour cette raison qu’Elmo était surpris, d’ailleurs, de la réponse de son ami. « À quoi bon terminer tes études si on devient des rockstars ? » Demanda Elmo avec un sourire. Lui, son rêve, c’était vraiment d’en faire carrière. S’il se lançait à fond dans ce projet, c’était au diable les études. « Pis il te reste pas genre quarante ans encore avant de graduer ? » Des études de médecine, ça l’avait vite découragé, Elmo. Se lancer dans un tel processus demandait franchement du courage, ce que Bellamy avait certainement, en plus du sérieux, du talent et de l’intelligence. Heureusement qu’à travers toutes ces qualités studieuses, Bellamy savait aussi bien faire la fête et se relaxer, ce qu’ils allèrent faire sans plus tarder à la plage. Les embrouilles seraient pour un autre jour, s’ils avaient à reparler de Bella à un autre moment. Bières en main, Bellamy lui parla de sa sœur. « Pourquoi elle veut pas ? Si tu veux je peux essayer de la convaincre, j’peux me montrer très charmant et convaincant tu sais, quand j’m’y mets. » No shit. Ils étaient tous les deux des Don Juan, raison pour laquelle plusieurs femmes seraient bien déçues d’entendre Bellamy dire qu’il n’avait pas de temps pour une relation plus sérieuse. « La bonne, mon p’tit Bel-Bel devient romantique, comme c’est mignooon ! » Dit-il d’une voix aigue avant de se pencher vers son ami pour le coller un peu trop, renversant sa propre bière au passage. « Noooon, merde ! » Il rescapa ce qu’il restait du liquide doré et le bu d’un trait. « Comme ça plus de gaffe. » Il se recoucha sur le dos, main devant les yeux pour les protéger du soleil. « On aurait dû amener un ballon pour jouer au volley ou un truc du genre. » Il était très peu capable de rester couché à rien foutre très longtemps, Elmo. Il avait sans cesse besoin d’être en mouvement.