you took my heart to the limit, and this is where i'll stay (althea)

Un mois et demi, déjà, que tu es à Bowen passant la plupart de ton temps à la plage, à surfer, afin d'éviter de te prendre la tête avec la vraie raison de ta venue ici. Les vagues australiennes sont vraiment exceptionnelles et tu sais que tu pourrais te plaire, ici, mais tu n'es pas certain de pouvoir rester. Tout dépendra d'une seule et unique personne. Encore une fois, Althea tient ton destin et surtout, ton coeur, entre ses mains. Malheureusement, trop lâche pour l'affronter directement, tu l'évites comme tu peux le temps de rassembler tes idées et de savoir quoi lui dire. T'as eu tout le temps du vol pour penser à tout ça mais malgré tout, tu t'en sens encore incapable, aujourd'hui, alors que ça fait plus d'un mois que les choses pourraient être réglées entre vous. Ou qu'elles pourraient s'empirer... Et c'est peut-être ça qui te retient d'aller la voir, justement. La peur de la perdre définitivement, de n'avoir aucun retour en arrière possible. Malheureusement pour toi, le destin décide que tu n'auras droit à aucun autre jour de plus et amène Althea sur ta route. Tes yeux sont automatiquement attirés par la jeune femme, comme submergés par sa beauté, son charisme. Ça a toujours été comme ça entre vous après tout. Un seul regard pour vous comprendre, un seul regard pour savoir ce que l'autre désire, veut. Instinctivement, tu t'avances vers elle, comme attiré par un aimant. Arrivant à sa hauteur, tu ne peux t'empêcher de sourire tellement elle est belle. « Salut... » Dis-tu finalement, ne sachant pas vraiment comment te comporter avec la jeune femme. Après tout, c'est elle qui est partie sans dire un mot et même si tu lui en veux encore pour ce départ précipité, maintenant qu'elle est devant toi, tout ce que tu veux c'est qu'elle soit à nouveau à toi. « Ça fait un bail. » Ajoutes-tu sans détacher ton regard du sien.

Cela fait maintenant quatre ans que tu as débarqué à Bowen, après ton agression dans les rues anglaises. Le désir de retrouver ton grand frère était plus immense que tout le reste. Tu n’avais prévenu personne de ton départ, seulement ton jumeau et tes parents. Tes amis, ton petit-ami, personne. Tu avais laissé derrière toi une vie à laquelle tu ne te faisais plus. Et l’angoisse de retomber un jour sur l’homme qui a osé te toucher dans un moment de faiblesse était encore plus grand. Tom. Il te manquait, oui. Tu pensais souvent à lui, c’était indéniable. Mais d’un côté, tu te disais que tu avais bien fais de fuir ton pays natal ainsi que ce garçon. Même si tu n’avais jamais douté de son amour envers toi, tu avais finalement fini par rencontrer tes plus profonds démons qui avaient prit possession de ton âme et de ton corps. Maintenant, tu étais clean et tu essayais de vivre une nouvelle vie. Premièrement, tu avais re-donné une teinte dorée à tes cheveux, pour te rappeler qui tu étais vraiment. Et surtout pour affronter un deuil que tu avais du mal à surmonter. Adrian te manquait énormément, mais tu te faisais doucement à son absence. Et puis tu avais rencontré ce garçon, qui te faisait te sentir bien dans ta peau, Luka. Et tu n’avais pas encore réussis à le faire fuir, celui là. Certes, ce n’était qu’un coup de coeur, il n’y avais rien eu entre vous. Mais tu pensais à lui assez souvent. Aujourd’hui, tu étais à Grays Bay, profitant de ton jour de repos pour dorer ta peau qui était assez pale. Posée sur ta serviette, tes lunettes de soleil sur ton nez, tu allais chercher dans ton sac ton téléphone lorsque ton regard se posait sur une silhouette que tu ne connaissais que trop bien. Il était là. Lui. Celui que tu pensais être l’homme de ta vie, il y a quelques années. Lorsqu’il s’approcha de toi, tu pouvais reconnaître son visage, ses traits, son sourire que tu aimais tant admirer. « Salut, Tom » dis-tu d’une voix neutre en guise de réponse. Tu laissais de côté ton téléphone, tu verras ça plus tard. En l’observant un peu plus, tu levais tes lunettes de soleil sur ta tête, afin de plonger ton regard dans le sien. « Ca fait quatre ans, pour être exacte » répondis-tu en baissant les yeux finalement. Tu avais fui, c’était de ta faute, cette rupture. Et tu allais surement devoir lui rendre des comptes. « Qu’est-ce que tu fais à Bowen ? » demandas-tu finalement, cette question te brulait les lèvres. Etait-il là par hasard ? Avait-il chercher à te retrouver ? Le mystère planait.

Quatre ans. C’est dingue quand on y pense. Ce temps t’a paru une éternité et en même temps, tu as l’impression qu’il a filé. Tu redoutais clairement ce moment où tu reverrais Althea et pourtant, maintenant qu’elle est devant toi, tu sais exactement ce que tu ressens. Tu sais que tes sentiments n’ont pas bougé d’un poil. « Oui, quatre ans que tu as pris la fuite sans même laisser un mot. » Dis-tu en soupirant, soutenant son regard. Tu ressens encore une petite once de colère au plus profond de toi mais là, tout de suite, tu n’as pas vraiment envie de gâcher vos retrouvailles avec des reproches. « Pourquoi t’es partie ? » Demandes-tu calmement, désireux de comprendre, d’avoir des réponses. Comme tu t’y attendais, Althea te demande ce que tu fais à Bowen et clairement, c’était la question que tu redoutais le plus. Tu n’as pas envie de passer pour un dingue en lui avouant que tu es venu pour elle mais en même temps, c’est la vérité. Et tu n’as jamais eu pour habitude de lui mentir. Tu lui as fait beaucoup de mal mais le mensonge, ça,  ça n’a jamais fait partie de votre couple. « J’avais envie de quitter Londres et surtout, j’ai appris que tu étais ici. » Réponds-tu en passant une main dans tes cheveux. « J’veux pas t’harceler ou quoi que ce soit, je veux juste comprendre pourquoi tu m’as laissé, Al’. » Même si tu as déjà une petite idée, au fond. Tu ne peux qu’imaginer qu’elle ait eu envie de fuir ce monde, sombre, dans lequel vous viviez. Ce monde que tu côtoies toujours car tu n’as jamais pu mettre un terme à ton addiction à la drogue. Ton père t’a déjà foutu dans un centre, il y a deux ans d’ici, mais ça n’a pas fonctionné. A peine dehors, tu recommençais déjà. « T’as changé de couleur de cheveux.  » Lui fais-tu remarquer. Ce n’est pas un reproche, au contraire. Althea serait belle avec n’importe quelle couleur de cheveux de toute façon.

Quatre longues années à fuir ton passé. Mais il te revenait en pleine face, sans que tu t’y attendes. Pourtant, tu avais pris un day off pour profiter de la plage. Les paroles d’Adrian résonnaient en écho dans ta tête, il te disait de prendre du temps pour toi et la plage pouvait te permettre de te re-centrer sur toi-même. Mais aujourd’hui n’était peut-être pas le bon jour pour profiter du soleil et de la mer. « Je… j’suis désolé d’être partie sans rien dire » avouas-tu au brun en baissant les yeux vers ta serviette. Mais tu savais pertinemment qu’il ne t’aurais jamais laissé quitter le pays, il ne t’aurait pas donné l’autorisation de le quitter. Ou sinon, il serait parti avec toi. Mais tu avais besoin d’être seule, de te retrouver toi-même. « Tom… » dis-tu en relevant le regard vers lui. « Je me suis faites violer en sortant du travail, à Londres. J’ai pris peur, j’étais terrorisé. Toi et moi on sait que notre relation n’était pas non plus très clean. Et je voulais revoir mon frère » dis-tu dans un souffle. Ton débit de parole était intense et rapide, comme si tu cherchais à te justifier. Bon ok, tu cherchais totalement à te justifier. Mais ça avait été tellement dur pour toi, cette période là. Et t’enfoncer dans le monde sombre de ton petit-ami de l’époque ne t’aidait pas. Il était venu là par l’envie de bouger, mais de te trouver aussi. « Oh, je vois. Comment t’as su que j’étais ici ? » demandas-tu simplement en remettant tes lunettes de soleil sur ton nez. L’avoir en face de toi, ça te faisait remonter un nombre incalculable de souvenirs. Mais aussi tout l’amour que tu as pu lui porter il y a toutes ces années. Tu étais partie sans rien, sans dire un mot. Même pas une lettre. Mais c’était légitime, enfin pour toi. « J’suis partie parce que j’allais pas bien Tom. Et toi, au lieu de ça, tu as continué à vivre normalement, à te défoncer sans cesse. T’as même pas remarqué que j’allais pas bien ! » dis-tu en te levant de ta serviette pour lui faire face. C’étaient des accusations, mais tu avais ton lot de culpabilité aussi. « Oui, j’avais besoin de changement » avouas-tu lorsque le jeune homme remarqua ton changement de couleur de cheveux.

Tu soupires doucement lorsqu'Althea s'excuse, prenant place à ses côtés sur le sable, le regard rivé vers l'horizon. Tu n'as pas le temps de répondre que la jeune femme t'explique les vraies raisons de son départ et là... c'est pire qu'une bombe. Tes sourcils se froncent au fur et à mesure de ses paroles, incapable de détacher ton regard de celui de la blonde et surtout, incapable de parler. Enfin, pas pendant quelques secondes en tout cas. Tu as besoin d'un peu de temps pour assimiler tout ça. Besoin de te calmer, aussi, parce que là, tout de suite, tu n'as qu'une envie : tout casser. Elle a été violée. Cette révélation te fait encore plus mal que le départ d'Althea en lui-même. « Oh Al', je suis tellement désolé. » Dis-tu en soupirant, déposant l'espace de quelques secondes ta main sur son bras. Ce n'est pas maintenant que ton soutien va changer quelque chose, il est trop tard pour ça. Mais tu te dis qu'il vaut mieux tard que jamais. « Notre relation n'était pas parfaite mais j'étais bien avec toi. » Ajoutes-tu en passant une main dans tes cheveux. Tu n'as pas l'habitude de parler de ce que tu ressens, mais avec Althea, les choses ont toujours été différentes. Avec elle, tu as su goûter à l'amour, le vrai. Et tu es persuadé que tu ne trouveras plus jamais ça avec quelqu'un d'autre. « J'ai travaillé pour un ami de ton beau-père, il m'a demandé de tes nouvelles. Il m'a demandé si ça se passait bien à Bowen, t'imagines pas ma tête. » Réponds-tu avec un petit sourire malgré tout. Mais ton sourire s'efface bien vite quand tu dois faire face aux accusations d'Althea. Elle a raison de te cracher sa haine et son venin. Tu as merdé, tu en es bien conscient et ce n'est pas la première fois que tu déconnes avec elle, malheureusement. « Je sais ça. Tu crois que je ne me suis pas remis en question durant toutes ces années ? J'suis désolé, d'accord ? J'suis vraiment désolé. » Tu baisses légèrement la tête pour regarder tes mains qui jouent avec le sable avant de finalement te tourner vers la jeune femme. « J'peux pas revenir en arrière malheureusement. Je pourrai jamais rattraper ces moments-là mais Al', pourquoi tu m'as pas parlé ? Pourquoi tu m'as pas dit ce qu'il s'était passé ? » Parce que tu es trop égoïste, trop centré sur ta petite personne ? Trop défoncé, la plupart du temps ? Sans doute pour tout ça à la fois.

Il était réellement là. Après toutes ces années loin de votre pays natal, tu n’avais pas pu oublier Tom. Ce garçon qui t’a fait découvrir l’amour, celui qui t’a aussi détruit à cause de cet amour beaucoup trop violent pour toi. Un amour destructeur. Alors naturellement, tu t’étais excusée de ton départ précipité, parce que tu n’avais rien dis et vous étiez encore ensemble à cette époque là. Mais la pire révélation fut la suivante, ton viol en sortant du travail. Lorsqu’il posa sa main contre ton bras, un frisson parcouru toute ton échine. Comme si à son touché, tu avais en tête des souvenirs que tu avais pu avoir avec lui. Etrangement, ce contact ne te déplaisait pas alors tu n’en faisait rien. « Le mal est fait » dis-tu assez froidement. Il t’aurait surement soutenu, ou il aurait surement tué le mec qui t’avait touché. Mais tu n’avais pas eu le courage de lui dire quoi que ce soit. « J’étais pas bien dans ma tête, Tom » dis-tu simplement sans vraiment répondre. Parce que tu étais bien avec lui, coupé du monde, dans le votre. Mais lorsque tu as enfin ouvert les yeux, tu n’étais plus si bien. Comme si tu avais totalement changé. Il avait su que tu étais à Bowen grâce à un ami de ton beau-père. Evidemment, l’anglais ne serait pas resté dans l’ignorance bien longtemps. Il connaissait toute ta famille après tout. « Oh, je vois… » dis-tu dans un souffle. Tu l’aimais surement encore, parce que tu t’en voulais de l’avoir laissé là bas. Mais tu était quelqu’un d’autre maintenant, et plus la petite Althea naïve et insouciante. La vie t’avait apprit pas mal de chose, en quatre ans, et tu avais simplement grandi. « Et qu’est ce que tu as fais ? Tu as arrêté la drogue ? Parce que c’est ce que j’ai fais, tu devrais essayé, c’est sympa » répondis-tu ironiquement. Il s’en voulait, ça se voyait. En le voyant baisser la tête, jouant de sa main avec le sable, tu posais finalement une main amicale sur la sienne. « J’étais perdue, Tom. J’avais besoin de m’échapper et de voir autre chose. C’est lâche, c’est pas sympa pour toi, je le sais. Mais pour une fois dans ma vie, j’ai pensé à mon bonheur » avouas-tu simplement au brun. Tu avais tellement fait passé la vie des autres avant la tienne, que à ce moment là, tu avais choisi ta vie à l’instar de celle de ton petit-ami. « Et puis, t’aurais fais quoi, hein ? » demandas-tu finalement en enlevant ta main délicatement de la sienne, plongeant ton regard dans le sien.

Le mal est fait. Tom soupire, faisant face à cette vérité déchirante. Il voudrait être capable de revenir en arrière, de tout effacer pour qu'Althea n'ait pas à vivre chaque jour avec des souvenirs aussi difficiles, aussi insupportables, même. Mais personne n'a cette capacité, pas même lui malgré toute sa volonté. L'anglais ne peut s'empêcher de remettre la faute sur lui. Peut-être que s'il avait été plus attentif à la jeune femme, ce viol aurait pu être évité. Il aurait dû aller la chercher au travail, chaque jour, puisque lui ne travaillait même pas. Mais il était bien trop occupé à se défoncer et à vivre à travers son propre monde de débauche. A présent, le surfeur ne peut que ressentir davantage encore de dégoût envers lui-même. Lui qui n'a pas vu à quel point sa petite-amie était au plus bas. « Je suis désolé de n'avoir rien vu. » Dit-il en inclinant légèrement la tête vers le bas. « J'espère simplement que tu ne gardes pas que des mauvais souvenirs de notre relation. » Parce que dans sa tête à lui ne flottent que les moments de bonheur. Tous ces moments où Althea le rendait plus heureux que jamais. Tous ces moments où elle seule était capable de le détourner un peu de la drogue, sans doute parce qu'il était plus accro à elle, encore, qu'à sa dose d'ecstasy. Un sourire se dessine sur les lèvres de l'anglais lorsqu'il apprend qu'Althea a réussi à mettre un terme à son addiction à la drogue. Une bien belle réussite qu'il est incapable de reproduire, lui. Mais finalement, c'est peut-être parce qu'elle était loin de lui qu'Althea a réussi à s'en sortir. Il a longtemps pensé qu'il était le seul à amener tant de noirceur dans sa vie et dans celle de son entourage mais aujourd'hui, il en a la preuve ultime. « Je suis vraiment content pour toi. » Répond-t-il simplement. La blonde comprendra bien vite que, de son côté, il n'est pas débarrassé de cette addiction mais qu'importe, aujourd'hui, il n'a pas envie de parler de lui. Aujourd'hui, c'est Althea qu'il veut mettre en lumière. Il hoche doucement la tête tout en écoutant la danseuse, buvant ses paroles, buvant chacun de ses mots. « T'as bien fait, je vois à quel point tu es plus heureuse sans moi. » C'est la stricte vérité. Cette lueur, dans son regard, était bien trop souvent éteinte à Londres. Aujourd'hui, elle est plus vive que jamais. Qu'est-ce qu'il aurait fait, Tom ? Sans doute pas grand chose vu l'égoïsme dont il fait preuve. Pourtant, il n'a jamais douté de son amour pour Althea et du fait qu'il serait prêt à remuer ciel et terre pour elle. « J'en sais rien. J'aurais tout fait pour retrouver ce type, pour lui faire payer ce qu'il t'a fait. J'aurais pris soin de toi, ou du moins j'aurais essayé. » Dit-il en haussant les épaules, meurtri.

HJ:

Si tu pouvais revenir en arrière, tu ne sais pas ce que tu aurais fais. Peut-être que tu aurais tout raconté à Tom, que tu serais resté en Angleterre t’enfonçant dans tes vices et n’essayant pas de t’en sortir, tu aurais sombré. Par amour pour lui, tu l’aurais fais. Maintenant, tu es bien heureuse d’être partie, avoir tes frères près de toi, avoir rencontré des gens exceptionnels. Mais une part de toi était resté en Angleterre, là où se trouvait ton petit-ami de l’époque. Tu avais fais ton possible pour l’oublier, oublier cette vie que vous meniez à Londres. Mais il était là, assis à côté de toi, et il n’avait pas changé d’un pouce alors que quatre ans s’étaient écoulés depuis votre dernière entrevue. « Je n’en gardes pas que des mauvais souvenirs, pas du tout. J’veux pas que tu crois ça » dis-tu en te radoucissant légèrement. Le contact avec ce garçon, ça te rendait mielleuse. Et sans savoir pourquoi, tu pourrais donner le monde pour lui. Même si votre relation n’avait pas été toute rose, belle comme dans les films d’amour, tu ressentais encore quelque chose à son égard. Et pour toujours. Mais si tu avais fui ton pays natal, c’était aussi pour fuir cette relation finalement. Parce que malgré l’amour que tu portais à Tom, tu avais totalement changé, tu étais devenu aigrie, accro à l’ecstasy, et tu devenais exécrable avec les gens et plus particulièrement ta famille. « Donc tu n’as jamais cessé de prendre cette merde… » dis-tu faiblement. Tu savais qu’il valait mieux que ça, mieux que cette drogue. Et tu avais envie qu’il s’en sorte. « Dis pas ça, Tom » dis-tu simplement lorsqu’il remarqua que tu étais bien plus heureuse sans lui. Oui, tu l’étais. Mais il te manquait cette partie de toi que tu avais laissé là bas, à la maison. Tes sentiments étaient brouillons, tu ne savais pas ce que tu devais ressentir pour lui. Une chose était sûre, tu aimerais ce garçon toute ta vie, parce que c’était ton premier amour et que ça ne s’oublie jamais. Lorsque tu réalisais qu’il aurait remuer le monde pour toi, tu fermais les yeux silencieusement, repensant à cette fameuse soirée qui avait causé ton départ. Les ouvrant, meurtrie par ce souvenir, tu tournais les yeux vers lui en enlevant tes lunettes de soleil. « Tu aurais vraiment fait ça ? » demandas-tu simplement, tes yeux dans les siens.

HJ:

Quand Althea affirme qu’elle ne garde pas seulement des mauvais souvenirs de leur histoire, Tom se sent un peu plus léger, hochant doucement la tête. Ce n’est pas exactement ce qu’il voulait entendre mais c’est suffisant pour le rassurer un peu. Il sait qu’il a été loin d’être parfait lorsqu’ils étaient en couple mais ce dont il ne doute pas et dont il n’a jamais douté, c’est l’amour qu’il porte à la blonde. Un amour qui ne s’atténue pas malgré les années, malgré la distance. « D’accord. » Dit-il simplement, ne pouvant être convaincu à cent pour cent par les dires de la jeune femme. Mais alors qu’elle l’interroge sur la drogue, Tom ressent une certaine honte qu’il n’avait jamais ressentie jusqu’ici. Il faut croire que face à Althea, il a envie de donner le meilleur de lui-même et d’être à la hauteur. Il sait que ce n’est pas possible mais il est prêt à tenter de rendre l’impossible, possible. Néanmoins, en ce qui concerne la drogue, il sait qu’une dépendance ne s’efface pas d’un coup de baguette magique comme ça, pas après des années de consommation, en tout cas. « Je n’en ai jamais été capable et après ton départ, je n’avais plus aucune raison de vouloir arrêter. » Parce que le seul soleil, la seule lumière, dans sa vie, ça avait été Althea. Et sans elle, son monde n’était que noirceur et ténèbres. Un demi-sourire se dessine sur ses lèvres quand la blonde l’implore de ne pas dire qu’elle a bien fait de partir. Pourtant, il le pense. Il en est persuadé, même. Sans lui, la jeune femme semble plus heureuse, plus épanouie et loin des ennuis. Et au fond, c’est tout ce qu’il veut pour elle. Alors si pour ça, il doit se retirer de sa vie, il le fera. Tom sait qu’Althea ne lui demandera jamais ça mais s’il voit qu’elle replonge de n’importe quelle manière, à cause de lui, il prendra ses distances pour qu’elle retrouve son bonheur. Loin de lui. « C’est la vérité. Tu n’étais pas si épanouie à Londres, je le sais, je le vois. Reconnais-le. » Il a besoin de l’entendre même s’il sait que ça risque d’être douloureux. Il veut juste que l’anglaise soit honnête envers lui et envers elle-même. Il hoche doucement la tête à la question d’Althea, un sourire sincère naissant sur ses lèvres. « Evidemment. Cela me rend malade qu’un type ait pu profiter de toi, mettre ses mains sur ton corps… » Et il s’arrête là, tentant de chasser ces images sordides de sa tête. « Le principal c’est qu’aujourd’hui, tu ailles bien. » Ajoute-t-il, le regard toujours rivé vers celui, hypnotisant, de la blonde.