| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| I'm living a nightmare - Ft. Maliyan | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: I'm living a nightmare - Ft. Maliyan Sam 29 Juin 2019 - 10:28 | |
| Une main effleurait ma joue, alors que j'étais allongée, fatiguée, assommée par ces jours, ces nuits d'éveil ininterrompus... Où j'empêchais la lumière de rentrer dans cet appartement... Un doux toucher qui me faisait frissonner, qui m'était si familier... Un baiser sur la tempe, promesse de protection, d'être toujours là pour moi... Un murmure dont je ne comprenais pas les mots mais dont la voix était chaleureuse, réconfortante... Elle enlevait de mon coeur ce poids, ce désespoir... Je sentais la douce caresse des mèches de cheveux sur mon visage, chose dont j'avais l'habitude de râler car ça chatouillait mais qui était plus qu'agréable, là, maintenant...Lorsque je rouvrais les yeux, le coeur battant à la chamade, le sillon des larmes pleurées depuis plus de deux semaines encore marqué sur mes joues, j'étais seule. Seule dans cet appartement. Seule dans cette pénombre. Seule dans ce noir. Dans ce froid. Je frissonnais, je tremblais alors qu'un sanglot s'échappait d'entre mes lèvres. J'aurai voulu me rouler en boule et fermer les yeux en attendant que cette douleur passe. Que cette impression d'avoir le coeur arraché et écrasé, s'estompe enfin. Mais dès que je fermais les yeux, c'était cette silhouette que je voyais... Pendue au bout d'une corde... Se balançant... Je retenais un cri, de désespoir et de douleur, alors que je serrais la couverture contre moi... Je me sentais faible, perdue, anéantie... Plus rien avait de goût... Mon frère venait tous les jours et il m'obligeait à manger, à boire, à prendre soin de moi... Moi, je restais dans ce fauteuil. Depuis l'enterrement, je n'avais pas bougé de là. Je recevais les notes de cours mais je m'en fichais. Sincèrement, qui pouvait penser que j'avais ça en tête ?! La chambre, je refusais d'en ouvrir la porte. De revoir cet endroit funeste. Alors je dormais en boule dans le salon... Mon frère me rapportait des vêtements de mon armoire pour que je n'ai pas à rentrer dans la chambre... Je n'étais qu'un fantôme... Un être brisé qui souhaiterait bien rejoindre celle qu'il venait de perdre... Difficilement, je me levais, les vêtements de la veille m'ayant servi de pyjama, le réveil montrant qu'il était passé midi et que la nuit avait été longue et entrecoupée de cauchemars. Car rêver d'elle, c'était la pire des tortures. Un espoir de n'avoir qu'imaginé cette... Scène. En allant dans la cuisine, mon ventre ne râlait même pas. Je n'avais pas envie de manger, ni de boire. Je voulais juste... Me lever, marcher... Dégourdir ces jambes engourdies par cette position couchée et ces tremblements qui m'avaient tant accompagnés depuis sa mort... Ce n'était qu'à ce moment-là que je voyais, sur notre calendrier... Mon calendrier, que j'aurai dû aller donner mon loyer à Mali' - not... Mon propriétaire - depuis deux, trois jours. Je n'avais pas la tête à ça mais je devais le faire. Sortir, aller lui donner l'argent puis revenir, ne plus y penser et pouvoir me remettre en boule, sous cette couette. J'allais me laver, me changer en évitant de penser que Sara serait capable de me faire la morale parce que ma crinière de lionne - d'après elle, j'étais une Scar féminine avec le caractère de Kovu gamin, joueuse et sauvage en même temps - n'était pas entretenue, pas coiffée... Si elle était là, elle l'aurait dit... Elle m'aurait aussi fait la remarque qu'elle n'aimait pas ce pull, même si le "Grumpy Cat" m'allait parfaitement, lorsque j'avais décidé de bouder... D'après elle, on partageait la même expression... J'avais presque l'impression de la revoir, avec ces quelques centimètres en plus que moi, passé dans mon dos pour prendre quelque chose qu'elle aurait oublié, me voler un baiser et repartir, parce qu'elle risquait d'être en retard... Une larme glissa le long de ma joue, petite rescapée de ces longues à sangloter... Dernière réserve, pourtant épuisée depuis des jours... Je suis sortie après... Après avoir essayé tant bien que mal de me donner une apparence plus ou moins normale, malgré ces joues creusées, ces valises sous les yeux - eux-même injectés de sang -, cette apparence fragile alors que je n'étais qu'un enfant sauvage... Je me rendais ensuite, avec l'enveloppe contenant mon loyer chez Mali', comme un automate, ne prenant que les transports en commun - parce que l'idée de me crasher en moto était encore trop présente, trop tentante, attirante, comme une douce mélodie qui me susurrait qu'avec ça, la douleur disparaîtrait -. Devant la maison du propriétaire de l'immeuble, je frappais doucement à sa porte, tremblante, mon corps supportant difficilement ce trop-plein d'air, comme si j'étais claustrophobe mais dans des espaces bien trop grands. Je n'avais plus d'énergie, rien, mais je devais encore remplir quelques devoirs... Dont celui de payer ça, de donner l'argent du mois... Je ne pense pas qu'il m'aurait tenu rigueur de quelques jours, au vu de la situation - enfin, ce n'était qu'une supposition -, mais je préférais être en règle, au cas où... Lorsqu'on ouvrait la porte, je cherchais frénétiquement dans mes poches l'enveloppe avec l'argent - sans me douter qu'elle était simplement mise dans une poche à l'intérieur du blouson en cuir -, paniquant presque pour ça. " Bonjour, je... Je suis venue déposer le loyer... Je... Oh mince, je l'ai mis où ?" J'étais perdue, complétement, presque au bord des larmes pour juste ça... Aussi fragile qu'un jeune chiot, abandonné dans une boite, sous la pluie... |
| | | Invité | Sujet: Re: I'm living a nightmare - Ft. Maliyan Jeu 11 Juil 2019 - 0:29 | |
| Neuf années plus tôt. À ce moment de ta vie, tu filais le parfait bonheur, dans une vie qui te semblait ne manquer aucune pièce au casse-tête, ou presque. Certes, lorsqu’on t’avait rejeté de ta communauté parce que ta mère avait menti tout ce temps, révélant finalement au grand jour que tu n’étais pas le fils du père qui t’avait élevé au sein des kuku yalanji, révélant que tu n’étais qu’à moitié aborigène, t’avais perdu une partie de toi-même. Une partie que tu ne retrouverais probablement jamais. Mais en arrivant à Bowen, en rencontrant Marlee et en fondant une famille avec elle, t’avais reconstruit à ta manière ton monde. T’avais bâti de tes propres mains un avenir que tu avais cru volé. Lowanna avait dix-huit mois, et Marlee venait de t’annoncer qu’elle était enceinte à nouveau. Vous aviez déjà choisi les prénoms, sans trop faire dans l’originalité pour la différence du sexe : ce serait Mira pour une fille, Miro pour un garçon. T’avais aucune idée encore qu’elle te donnerait un petit gars pour te suivre dans tes aventures, même si t’avais déjà aucun doute que Lowanna te suivrait tout autant, que ce soit à bord de ta motocyclette ou dans tes escapades d’escalade. Elle te ressemblait déjà, même à un an de vie, elle était déjà téméraire et tellement ouverte au monde. T’avais aucune idée, non plus, que dans trois ans, lorsque Miro aurait tout juste deux ans, Marlee te quitterait. Vous quitterait. Tous les trois. Elle partirait, un soir, sans prévenir, pliant bagages pour fuir un monde qui la rendait trop anxieuse, une vie qui la faisait paniquer à chaque fois qu’elle ouvrait les yeux. Elle était déjà malade, Marlee, tu le savais. Ses troubles mentaux la gagnaient parfois, souvent, mais tu te montrais toujours là pour elle et vous finissiez par vous en sortir. Ça allait et ça revenait, par phases, par passes. Elle s’accrochait à toi et tu la tirais vers le haut, du mieux que tu le pouvais. Mais à un moment, ce serait elle qui te lâcherait. Tu l’ignorais encore, ça.
Marlee était partie faire les courses avec les enfants. T’avais d’ailleurs hésité à la laisser filer avec eux, parce que tu savais que parfois, c’était trop pour elle. Ils étaient trop pour elle. Trop vivants, trop turbulents, trop demandant. Mais tu les avais avertis d’être tranquilles avec leur mère, de ne pas se perdre dans les allées en jouant aux sauvages. T’avais des trucs à faire à la maison, cette magnifique maison centenaire que tu rénovais pièce par pièce, petit bout par petit bout, année après année. C’était un peu votre rêve, à Marlee et toi, cette maison. Vous l’habitiez aussi avec ta mère, qui n’avait personne d’autre que vous depuis qu’elle avait elle aussi été reniée des kuku yalanji, tout comme toi, mais par sa faute, en quelque sorte. Malgré tout, elle demeurait ta mère et tu l’aimais inconditionnellement. Elle resterait sous ton toit jusqu’à ce que le cycle de la vie l’entraîne. Avec ta perceuse électrique en main, tu entendis à peine le doux cognement à la porte. Tu déposas l’outil sur le plancher avant de te diriger vers l’entrée. C’est avec surprise que tu ouvris la porte à Emrys, une de tes locataires, qui avait tout récemment perdue sa colocataire, mais pas que … sa petite amie, surtout. Toi, t’avais qu’appris la mort de quelqu’un qui co-louait un de tes logements, mais elle, elle perdait l’amour. C’est donc tout naturellement que tu avais décidé de la laisser respirer, ne la harcelant pas pour le loyer ce mois-ci, même si t’avais évidemment besoin de l’argent, surtout avec les nouvelles bouches à nourrir. Tu comprenais qu’elle avait besoin d’air, d’espace, et surtout de temps pour faire son deuil. Elle avait une sale mine, d’ailleurs. « Emrys !? Je ne m’attendais pas à te voir aujourd’hui, pas avant … un moment. » Tu fronças les sourcils en l’entendant te dire qu’elle était venue te porter le loyer, alors qu’elle cherchait frénétiquement dans ses poches, ne trouvant visiblement pas ledit loyer. La pauvre, la pluie tombait sur elle, comme pour couronner son désespoir. « Rentre, rentre, reste pas sous la pluie. » Tu t’écartas pour la laisser rentrer chez to. Tu refermas la porte derrière elle. « Ça ne presse pas, le loyer, Emrys. Je t’assure que je ne m’attendais pas à avoir des nouvelles de toi aujourd’hui. Et je comprends tout à fait. » Tu plongeas tes mains dans tes poches, la regardant avec tristesse dans les yeux. « Je suis vraiment désolé de ce qui est arrivé. » Encore plus en sachant que t’avais toi-même toujours eu cette peur de rentrer chez toi un jour et de trouver Marlee dans cet état. |
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