| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| On the outside you're ablaze and alive but you're dead inside + Emrys | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: On the outside you're ablaze and alive but you're dead inside + Emrys 18/7/2019, 19:12 | |
| On pouvait compter en années le temps depuis lequel je n’avais pas remis les pieds dans cette air de jeu. Je me souvenais des premières fois, quand Romy avait peur de descendre seule le toboggan, quand, si petite, elle se faisait bousculer par les autres enfants plus grands. Et puis quand elle a commencé à les suivre en courant et riant aux éclats. Deux ans plus tard je renouais avec mes habitudes, après l’école j'emmenais ma fille de quatre ans se défouler et s’amuser avec d’autres enfants. Ma petite tête blonde en avait vu d’autres,des parcs, elle avait joué avec d’autres enfants qui ne parlaient pas sa langue maternelle, alors celui-ci n’était pas différent d’un autre pour elle, elle ne se souvenait pas que c’était ici qu’elle avait fait sa première chute sur les gravillons et gagné son premier bobo que je m’étais empressée de soigner affectueusement. Aujourd’hui Romy était une petite fille douce et pleine de vie à la fois, elle avait traversé plus d’épreuves que beaucoup d’enfants à son âge, sûrement qu’elles lui avaient appris la patience et la gentillesse envers les autres, ou peut-être que c’était juste dans son caractère. Physiquement elle ressemblait beaucoup à son père, ce qui me plaisait et me détruisait en même temps, mais dans sa façon d’être elle était la même petite fille que moi au même âge. Elle parlait d’une drôle de façon, qui me faisait sourire, un mélange d’anglais et de polonais puisqu’on venait de passer plus d’un an en Pologne. Mais elle avait une capacité d’adaptation extraordinaire qui m'étonnait tous es jours. Parce que ce n’était pas mon cas, moi je mettais énormément de temps à reprendre mes marques, ici à Bowen. Depuis mon retour j'avais l’impression de ne plus trouver ma place. Même cette air de jeux, que je connaissais pourtant si bien et que appréciais, avant, me mettait mal à l’aise. Je réalisais tous les jours ce que ma décision de revenir ici avait pour conséquence quelque chose de toute simple et tellement logique pourtant : c’était dans cette ville que j'avais aimé mon mari durant des années, nous y avions nos souvenirs, notre passé et chaque endroit, chaque coin de rue, une petite table dans dans le fond d'un restaurant, l’odeur du café de la troisième avenue, tout réveillait en moi des souvenirs bien trop douloureux. Je regardais d’un œil distrait ma fille escalader une petite échelle, frappée par le souvenir du jour où Axten l’avait aidé à monter pour la première fois tout en haut, le regard si fière de ce père pour sa fille et les yeux amoureux de cet enfant pour son papa. Puis Romy loupa un barreau et tomba sur le sol, par réflexe je sortais de ma torpeur. Romy attention ! Un petit garçon, il devait avoir sept ou huit ans, qui ne l’avait pas vu se précipitait sur la petite blonde en courant, il allait lui rentrer dedans. Je me précipitais sur ma fille sans remarquer que le père du garçon courait aussi dans leur direction et je lui rentrais dedans, enfin nous nous rentrâmes dedans, parce qu’on n’aurait su dire de qui venait la faute. Le choc ne fut pas violent mais je m’y attendais si peu je je fus presque sonnée. Romy et le garçon nous regardaient d’un air ébahi et je relevais enfin la tête vers le brun. Veuillez m’excuser je… Je plissais les yeux ... Emrys ? Mais qu’est ce que tu fais là ?! Il me semblait soudain que j'étais revenue des années plus tôt, quand on se donnait rendez-vous à ce même endroit pour que nos enfants jouent ensemble et moi pour m'assurer que le jeune papa ait un peu de compagnie alors qu’il n’était pas en bonne forme. La réponse était donc simple, il avait emmené Marvin jouer, comme il l’avait toujours fait, mais je ne m’attendais tellement pas à le rencontrer aujourd’hui que j'étais à mille lieues de réaliser que le petit garçon qui aidait à présent Romy à se relever était le fils d’Emrys. Je finis par sourire à ma fille. Ca va ma chérie ? Elle hocha la tête et repartait déjà pour jouer un peu plus loin. Je revenais alors au jeune papa. Ca me fait plaisir de te revoir. Et, pour une fois depuis un moment, j'étais sincère, parce que je savais que s’il y avait une personne ici qui n’allait pas me juger ou poser des questions gênantes, ce serait bien lui.
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| | | Invité | Sujet: Re: On the outside you're ablaze and alive but you're dead inside + Emrys 26/7/2019, 22:52 | |
| Depuis la naissance de son fils, Emrys ne l’avait pas beaucoup emmené jouer dehors. Il préférait le laisser à l’intérieur ou confier les balades en extérieur aux nourrices. Il supportait mal de voir des regards se poser sur lui, bien qu’innocents. Parfois il pensait que rien qu’en le regardant les gens savaient, qu’il savait que sa femme était morte et qu’il devait élever seul son fils tout en ressentant chaque jour une immense peine qui le traverse de part en part. Du coup il n’a pas eu beaucoup de moments avec Marvin à se balader dans le parc, à faire de la balançoire. De toute façon Emrys est plutôt le genre de personnes à rester chez lui à lire, plutôt qu’à sortir et à voir du monde. Il transmet en quelque sorte une partie de sa personnalité à son fils. Celui n’a pas énormément d’amis et il est différent des autres enfants de son âge, il ne saurait pas trop dire comment. Pourtant depuis quelques temps le jeune papa tente de faire des efforts. Il s’est sorti de son alcoolisme, déprime un peu moins quand il pense à Liz et a décidé de profiter d’avoir Marvin dans sa vie. Il tente comme il peut de se rattraper le temps perdu, passant d’avantage de moments à deux, étant plus gentil et bienveillant aussi. Auparavant il était un père dur, absent et peu aimant mais il a changé. Il sait qu’il a été égoïste, il n’a pensé qu’à lui et pas au petit être qu’il avait crée, la personne représentant l’amour qu’il y avait et qu’il y aura toujours entre Liz et Emrys. Le petit garçon courrait partout comme un fou, peu habitué à être dans ce genre d’endroits, surtout avec son père. Un léger sourire éclaira le visage du jeune homme en se disant que si lui n’était pas heureux il rendait peut-être une autre personne heureuse et ça c’est déjà beaucoup. Trop content Marvin ne faisait pas vraiment attention aux autres, il n’avait pas trop l’habitude d’être avec d’autres enfants, à part à l’école. Voyant le choc arriver, le jeune professeur couru à la suite de son fils pour le rattraper mais au lieu d’empêcher la catastrophe, il en fit une nouvelle rentrant dans la mère de la petite fille qui courait. Il n’a pas tout de suite fait attention mais il a suffit d’un mot pour qu’il reconnaisse sa voix. Il releva son regard vers elle, vers Charlize, elle lui demandait ce qu’il faisait ici. Elle semblait étonnée de le voir. En vérité ils ne s’étaient pas vu depuis la mort d’Axten. Avant ils se voyaient tous les trois de temps à autres, c’était l’une des bonnes choses dans la vie du jeune homme. Et son fils jouait aussi un peu dehors avec Romy. Et puis elle était partie et il n’avait pas forcément cherché de ses nouvelles parce qu’il n’en cherche jamais vraiment de toute façon. « J’emmène Marvin jouer un peu...il aime bien je crois. » Les deux enfants repartirent jouer, le fils d’Emrys lui faisant signe d’un hochement de tête que tout va bien. Tous les deux pas bavards, ils se parlent beaucoup en signe et en non dits mais ça semble leur aller. Et puis c’est un grand garçon maintenant, Emrys a confiance en lui. Il baissa légèrement la tête quand elle lui dit être contente de le voir. Il ne voulait pas être bateau en lui présentant ses condoléances, il sait que ça ne change rien. « moi aussi...je ne savais pas que tu étais revenu. Ça fait longtemps ? » parler de tout et de rien ça n’a jamais été son fort. Tenir une conversation qui ne parle pas de livres ou d’histoire également. |
| | | Invité | Sujet: Re: On the outside you're ablaze and alive but you're dead inside + Emrys 30/7/2019, 15:41 | |
| Deux années c'était court et long en même temps, tout dépendait du point de vu et de ce qu'on mesurait. Dans la vie d'un enfant, deux ans c'était une éternité, ils grandissaient si vite, ils changeaient. Je n'aurais jamais été capable de reconnaître Marvin si je n'avais pas percuté son père, le petit garçon me semblait être un véritable jeune homme à présent, il ressemblait de plus en plus à Emrys, qui plus est il semblait que l'homme de lettres cultive la ressemblance, au moins capillaire puisqu'ils avaient tous les deux la même tignasse. A moins que ce soit comme tout chez Emrys, il laissait couler. Toujours est-il que je me retrouvais face aux fantômes de mon passé, à cet ami qui avait été si cher à une époque, que nous avions aidé, à notre façon Axten et moi, pour qu'il se sorte de sa mélancolie. Mais le temps ne semblait pas filer si vite que ça quand je le fixais, il avait toujours le même regard un peu éteint, s'excusant d'être là, lui n'avait pas changé. Et moi, moi j'avais l'impression d'être devenu une ombre, tout comme lui, l'ombre de moi-même, tout du moins. J'avais perdu toute envie, tout plaisir, mis à part ceux de travailler mes gâteaux et de voir grandir ma fille. Je comprenais enfin cet homme que j'avais si souvent essayé de secouer, de relever pour qu'il arrête de penser à sa défunte épouse. Mais il était des amours impossibles à oublier, qui vous hanteraient pour toujours, celui d'Emrys était de ceux-là, le mien aussi visiblement. Nous avions connu le grand amour, c'était notre pire fléau à présent. C'est un enfant, il adore ça évidemment ! Ils avaient besoin de se défouler, de voir d'autres gamins, de jouer, de courir et de crier un peu, même si ça nous épuisait nous, quoi que le simple éclat de rire de nos chères têtes blondes suffisait à nous arracher un sourire aussi, même Emrys l'éternel chat noir n'échappait pas à la règle, en témoignait le regard empli d'amour qu'il posait sur son fils. Nous nous installions sur le banc le plus proche et je remerciais Lewis intérieurement de ne pas me parler de la mort d'Axten de but en blanc, il devait savoir, tout le monde savait, mais il avait la décence de ne pas m'imposer son respect, du moins il le faisait à sa façon et c'était de loin la meilleure. Depuis quelques semaines maintenant. Ca fait un bail, je n'ai pas encore revu la plage ! J'avisais le livre qu'il avait entre les mains. J'ai enfin lu le recueil d'Edgar Allan Poe que tu m'avais prêté, c'est une merveille, tu avais raison. S'il se demandait où était passé son livre, il serait peut-être heureux de savoir qu'il avait voyagé avec moi en Europe pour revenir jusqu'ici.
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| | | Invité | Sujet: Re: On the outside you're ablaze and alive but you're dead inside + Emrys 13/10/2019, 14:15 | |
| Charlize a beaucoup plus l’attitude d’une mère idéale que le professeur d’un père idéal. Avec son mari ils ont toujours bien élevé leur fille, pour Emrys c’est une autre histoire. Quand Liz était encore là, c’était un vrai papa poule, il voulait passer tout son temps avec son fils même si son travail ne lui permettait pas vraiment d’être présent. Mais quand elle est décédée, à peine quelques mois après la naissance de Marvin, tout a changé. Le jeune homme a délaissé tout ce qu’il a connu, tout son passé pour venir en Australie, au passage il a aussi délaissé son fils, ne lui offrant pas autant d’amour qu’il aurait dû. Il se sentait coupable de ne pas réussir à surmonter le chagrin pour lui offrir une belle enfance. Heureusement à présent les choses vont mieux et il essaie de se rattraper comme il peut en étant présent et en passant du temps avec Marvin. Il lui fait découvrir la lecture en lui lisant des histoires et en essayant de lui faire lire quelques mots même s’il est encore trop jeune pour pouvoir lire. Même s’il sait qu’il ne sera pas comme lui, Emrys espère tout de même lui transmettre ses passions et qu’il lui ressemblera quand même un peu. Une fois que les enfants sont repartis s’amuser, Charlize lui explique qu’elle est revenue depuis peu et elle semble bien occupée puisqu’elle n’a pas encore pu voir la mer. Ils ont ce point en commun de tous les deux aimer leur travail et de se plonger corps et âme dedans. Emrys hocha la tête et elle enchaîna en parlant du recueil qu’elle lui a emprunté il y a de ça une éternité. Vu ce qu’a traversé la jeune femme il n’est pas sûr que ce recueil ait été la chose la plus à même de lui remonter le moral. « Oui, si tu veux je pourrais te prêter d’autres livres. » Cette fois il essaiera peut-être de choisir des lectures plus légères. Parfois il prend plus soin de ses amis que de lui, surtout quand il sait ce qu’ils traversent. Même s’il lit beaucoup il ne s’est jamais plongé dans l’univers des livres de développement personnel même s’il pourrait y trouver des solutions à ses problèmes. « Tu veux qu’on aille s’asseoir sur un banc ? » proposa-t-il alors, peut-être que ça lui permettrait de devenir plus bavard. |
| | | Invité | Sujet: Re: On the outside you're ablaze and alive but you're dead inside + Emrys 17/10/2019, 13:47 | |
| En petite fille studieuse j’avais toujours adoré lire. Petite, Le club des cinq était ma lecture favorite, j’adorais suivre les aventures de ces gamins, je pouvais passer des heures devant un bouquin et en oublier le temps. Avec les années cette passion s’était faite plus discrète, j’avais adoré étudier, même si je m’ennuyais en cours, rapidement j’avais été prise par la passion de la pâtisserie et je n’attendais qu’une chose, terminer mes études classiques pour partir faire ce que j’aimais. Mes parents avaient été catégoriques, je devais faire tout mon cursus avant de partir en école de pâtisserie et même si je leur en avait un peu voulu à l’époque, je les remerciais aujourd’hui, les années de lycée avaient été les meilleures de toutes, j’y avais rencontré mes meilleures amis, mon futur mari, j’avais appris tellement de choses différentes et surtout je n’en avais pas démordu, ce serait la pâtisserie ou rien. Dans tout ça la lecture était un peu passée au second plan et à présent, avec mon métier, ma fille et ma vie de femme, je ne trouvais que rarement le temps de me poser pour ouvrir un roman, pourtant dès que l’occasion se présentait, je m’y plongeais avec plaisir. Comme je l’avais fait avec le recueil de Poe. Même si ce ne fut pas la lecture la plus joyeuse de ma vie, surtout à la période à laquelle je l’avais lu, j’avais beaucoup aimé et puis quitte à être de triste humeur, autant que les ouvrages aillent avec. Je lui souris doucement. Tu sais que je suis toujours preneuse de conseils et puis tu me l’avais bien dit une fois, j’ai toute éducation littéraire à refaire ! A l’époque où j’avais rencontré Lewis je ne lisais, pour ainsi dire que des romans faciles, un peu sentimentaux, qui ne me prenaient pas la tête. Avec lui j’avais découvert Victor Hugo et d’autres grands noms qui m’effrayaient par le passé, ces monstres de la littérature qui me semblaient inatteignables. alors qu’en vérité j’avais adoré les lire. Depuis je suivais ses conseils avisés. Oui, on peut se mettre ici, je désignais un banc un peu plus loin. On pourra voir les enfants jouer et discuter en même temps. Nous nous installions sur le-dit banc et je souriais au jeune papa. Comment allez-vous tous les deux ? J’avais connu Emrys dans des moments difficiles alors aujourd’hui, même s’il n’était toujours pas l’homme le plus souriant au monde, il me semblait aller bien.
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| | | Invité | Sujet: Re: On the outside you're ablaze and alive but you're dead inside + Emrys 11/11/2019, 12:53 | |
| Charlize accepta avec plaisir sa proposition de lui conseiller d’autres romans. Ce n’est pas la première fois qu’il lui conseille ou prête un ouvrage, Emrys est toujours ravi de pouvoir proposer des lectures à ses amis. S’il n’était pas devenu professeur d’histoire il aurait sans doute acheté une petite librairie et aurait passé ses journées à ranger, lire et conseiller les clients. Enfin il n’est pas toujours très doué avec le contact humain alors il n’est pas sûr qu’il aurait pu contenir son agacement face à des inconnus qui ne savent pas ce qu’ils veulent. Quand il s’agit de ses amis, il les connaît un peu pour savoir ce qui peut leur plaire sans que eux n’en ait la moindre idée. Il aurait été consterné par ces gens qui a une semaine de noël cherche le cadeau miracle pour une tante qu’ils ont vu deux fois, pensant que le libraire saura leur trouver la perle rare qui saura ravir cette presque inconnue. Au final il est heureux d’avoir choisi professeur parmi les deux options. Même si son métier l’oblige à parler et parfois à avoir affaire à des étudiants peu supportables, il s’agit plutôt d’un discours à sens unique pendant une heure et ensuite quelques minutes de questions, ce qui est bien plus gérable. Le jeune homme hocha simplement la tête, approuvant les dires de son amie. Ils se dirigent ensuite vers un banc situé pas trop loin de l’air de jeu pour pouvoir toujours garder un œil sur leur bambins. Emrys sait que Marvin peut se débrouiller tout seul, maintenant qu’il est un peu plus grand. Malgré tout il s’en voudrait réellement s’il lui arrivait quelque chose et qu’il ne le voit pas. Une fois assis, la jeune femme reprit la parole, leur demandant comment ils vont. Ce n’est pas une question anodine quand on ne sait pas quoi dire, vu toutes les choses qu’ils ont traversés ensemble. « Mieux, je m’occupe plus de Marvin maintenant et j’ai commencé à petit à petit avancer. » Il fait des pas minuscules mais au moins il ne recule plus comme avant, s’enfermant sans cesse dans sa tristesse. « Et toi ? » |
| | | Invité | Sujet: Re: On the outside you're ablaze and alive but you're dead inside + Emrys 10/12/2019, 16:50 | |
| Les aires de jeu pour enfants, des endroits que j'avais toujours adoré, peut-être que si je n'avais pas suivi ma passion pour la pâtisserie j'aurais fini par devenir institutrice, quoi que je n'étais pas certaine d'avoir assez de patience avec toute une bande de bambins rien que pour moi. Je me souvenais de l'époque où nous essayions d'avoir un enfant avec Axten, des difficultés que nous avions rencontré, de mes multiples fausse couche, à chaque fois je me retrouvais à errer plus ou moins sans m'en rendre compte, vers les aires de jeu où on pouvait entendre les rires d'enfants s'élever vers nous. Je me saoulais de ces bruits, de leurs cris, de leur joie de vivre si communicative, elle me faisait autant de bien que de mal, je devais déjà avoir un côté masochiste à l'époque. A présent que j'avais Romy j'aimais beaucoup l'emmener jouer, parce que c'était un enfant et elle avait besoin de se dépenser et de rencontrer d'autres gamins, mais aussi parce que ça me rappelait ces moments, bons comme mauvais, qui avaient fait de moi la mère que j'étais. J'aimais l'observer du coin de l'oeil, je savais que je devais la laisser faire sa petite vie toute seule, ça faisait partie de la construction de ma fille, mais je ne pouvais pas m'en détacher totalement, elle était si vive, j'avais besoin de son bonheur comme moteur pour me rappeler que la vie était belle, un peu toujours la même histoire finalement. Alors assis sur notre bout de banc, les deux parents solitaires que nous étions, Emrys et moi, nous discutions sans manquer une miette des enfantillages de nos progénitures respectives. Je lui posais cette question qui pouvait paraître bateau mais qui, nous le savions lui et moi, ne l'était pas. Je m'inquiétais réellement de son état, tout comme le regard qu'il glissait sur moi prouvait qu'il avait la même bienveillance, nous veillions l'un sur l'autre, nous l'avions toujours fait. Tu es resté à Bowen, c'est déjà une bonne chose. Tu enseignes toujours ? Je savais qu'il était bon professeur, ça se sentait. Sa question ne se fit pas attendre et je n'avais pas le droit de la rejeter ou de sortir un énième ça va pour passer à autre, chose, pas avec lui, pas après tout ce qu'on avait vécu. C'est dur... je ne vais pas te mentir, tu le sais autant que moi. C'est dur parce qu'Axten a renoncé alors que je pensais qu'il était le plus fort de nous deux. Et moi j'ai l'impression de ne pas avoir les épaules pour tout ça. Tout ça c'était la vie, en général, la vie sans lui, l'avenir de Romy, ma vie de femme. A partir de quand on commence à s'en remettre ? Je plongeais un regard empli d'espoir dans les yeux vides de mon ami, comme s'il avait vraiment les réponses qui pourraient me faire du bien. Mais je savais bien que lui-même ne s'en était pas encore remis.
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| | | Invité | Sujet: Re: On the outside you're ablaze and alive but you're dead inside + Emrys 26/12/2019, 18:02 | |
| Accepter sa vie et la mort des autres, son impuissance, sa vie qui s’écroule du jour au lendemain, Emrys n’y est toujours pas parvenu. Il rejoue souvent le film de cette nuit où Liz est morte. Cette nuit où il aurait dû rentrer avec elle, où il n’aurait pas dû la laisser prendre la route. Il s’en veut parce que s’il n’avait pas voulu rester un peu plus tard avec leurs amis, elle serait toujours là, avec lui et en vie. Ils auraient sûrement connus des difficultés comme chaque couple mais ils seraient toujours ensemble aujourd’hui, il en est persuadé. Il l’a toujours connu et leur romance n’a jamais connu d’ombres avec les années. Mais à présent il doit passer à autre chose, démarrer un nouveau chapitre mais il ne peut toujours pas s’y résoudre. Charlize peut comprendre ce qu’il ressent, la perte est même plus récente pour elle. Les circonstances sont différentes mais le résultat est le même. Un seul être nous manque et tout est dépeuplé. Comme le dit la jeune femme, il est resté en ville alors qu’il aurait pu changer de lieu de vie, comme si ça changeait quelque chose. Le chagrin le suit peut importe le fuseau horaire. Il est bien allé quelques mois aux Malouines, loin de tout avec son fils, pour sa thèse. Ce moment l’a fait avancer mais il n’est toujours pas sorti de son chagrin. « Oui, je suis docteur maintenant mais à part la paie ça ne change pas beaucoup de choses. » Il voulait passer son doctorat en histoire pour achever son chemin universitaire. Il ne peut plus monter plus haut maintenant. Mais il reste à l’université parce qu’il aime enseigner et transmettre son savoir. Il a aimé analyser la guerre des Malouines durant sa thèse en lisant de nombreux livres et témoignages mais il préfère davantage enseigner sa passion. Charlize se livra ensuite à lui. Il comprend tout à fait ce qu’elle peut ressentir même si pour le professeur ce n’est pas une maladie qui a emportée sa femme mais un accident de voiture. Il n’a pas la réponse à la question qu’elle lui pose mais il lui répond tout de même avec honnêteté. « Je ne sais pas. On ne s’en remet jamais vraiment. On vit avec. On tente d’avancer, pour l’autre. C’est ce qui me fait vivre aujourd’hui. » dit-il en ayant les yeux humides. Il baisse la tête pour se reprendre avant d’ajouter. « Mais ne fais pas comme moi. Entoure-toi, sors, vois du monde. Il faut continuer à vivre même si c’est difficile. Tu as repris la pâtisserie ? » lui demande-t-il en pensant à ce lieu qu’il fréquentait autrefois et même parfois encore maintenant. |
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