i knew you were trouble when you walked in (vegamy)

Assise en tailleur à côté de la table basse un crayon dans mes mains, je me creuse la tête. Les vacances sont là, je continue à bosser un peu fast-food et j’ai un stage à la mairie qui me laisse suffisamment de temps pour que je puisse un minimum me concentrer. Un peu perdue, j’ai décidé de faire deux colonnes, ce fameux truc recommandé quand on ne sait pas quoi faire. A gauche pourquoi je devrais continuer mes études, à droite pourquoi je devrais arrêter et surtout pourquoi faire. Depuis ma conversation avec Noah cette idée me hante et je ne sais pas quoi faire. Mais j’ai du mal à me concentrer, j’ai l’esprit embrumé par tout le reste. Et par tout le reste je veux parler de ce merdier qu’a été le bonfire. D’un côté positif je n’ai plus à prétendre que Bel est un inconnu à qui j’ai dit bonjour deux fois dans ma vie et ça retire un certain poids, je n’aime pas vraiment mentir. Ah un point pour le côté droit, je suis trop honnête pour faire de la politique. Mais pour le négatif, ça a mis bien la merde dans l’amitié entre Mo et Bel et je sens que mon meilleur ami n’a pas non plus digéré la nouvelle de mon côté. Il m’a dit qu’il ne m’en voulait pas mais je me demande s’il n’y a pas quelque chose quand même. Je m’effondre sur la table basse, perdue par tout ça.

Je grogne en entendant quelqu’un frapper à la porte alors que j’ai encore la tête contre la table basse dans une position ridicule. Je suis tranquille, toute seule, ce qui n’arrive pas souvent et voilà qu’on vient me déranger. Enfin bon y’a des chances pour que ce soit quelqu’un venu voir un des gars donc je serai vite à nouveau tranquille, pour me repencher sur mes problèmes d’avenir. J’ai dix-neuf ans et je me prends déjà la tête sur l’avenir. Les gens sont contradictoires : profite de ta jeunesse mais pense à ton avenir, amuse toi mais soit sérieuse. Je me lève et je retire la capuche de mon sweet que j’avais sur la tête histoire de pas avoir l’air d’un ours grincheux. J’ouvre la porte un peu blasée. Je me stoppe quelques instants, un peu perdue. Bel se tient là, devant moi, complètement trempé par la pluie qui fait rage dehors. Il dit mon prénom avec une petite voix qui me surprend. Je n’’ai pas l’habitude de le voir si...vulnérable. Je vois plus le Bel dragueur qui n’a peur de rien et qui fait des petits sourires pour arriver à ses fins. Je me reprends. Je plante mes mains dans mon pull et je lui réponds. « Salut...rentre j’vais pas t’laisser dehors. » J’ai pas vraiment envie de lui parler, pas après ce qu’il s’est passé. Mais bon, il est venu jusqu’ici sous la pluie donc je peux bien récompenser cette idée à la con en le mettant à l’abri et au chaud un peu. Je file dans la salle de bain attraper une serviette que je lui donne. « Tiens, ça évitera que tu mouilles le canapé. » C’est vrai que c’est juste de l’eau mais bon après j’ai pas envie de m’asseoir et d’avoir les fesses mouillées.