but smile it's not the end of the world (carter)

Ça fait maintenant quelques mois que t'as déménagé dans cette grande maison et tu t'es toujours montré un peu sur tes gardes avec tes colocataires. Tu t'entends très bien avec eux, ce n'est pas le problème. Simplement, tu n'es pas une personne qui se livre comme ça. Avec le temps, c'est une espèce de carapace qui s'est forgé autour de toi et tu as parfois un peu de mal à en sortir. Aujourd'hui, t'es toute seule avec Carter et, en allant chercher quelque chose à manger, tu as bien vu qu'il boudait un peu dans son coin. Tu sortis alors deux cookies qui traînait dans le placard et tu allas vers lui en lui tendant. Le chocolat, ça soigne tous les maux. dis-tu avec un petit sourire. Je peux ? demandas-tu en pointant du menton la place à côté de lui. Tu n'aimais pas voir les gens triste, tu étais peut être trop antipathique au fond mais, si il voulait être seul, tu comprendrais aussi. Tu avais toi même parfois tes moments de cafard ou tu en voulais à la terre entière. Mais à Oslo parfois, tu aurais aussi beaucoup aimer ne pas être seule face à ton oreiller comme seul soutien. Et puis, ce serait peut être l'occasion de faire mieux connaissance avec ton colocataire. Si vous deviez partager vos vies, il le faudrait bien à un moment ou un autre de toute façon.

Perdu dans tes pensées depuis que tu avais eu cette fameuse discutions avec Tahlia, tu étais redevenu le Carter que l’on connaissait lors de son arrivée à Bowen. Il se peut elle que tu ai été un poil désagréable avec tes colocataires, avec ton si petit cercle d’ami mais à ce stade, t’en avais rien à foutre. Ta relation avec l’australienne était entrain de tomber à l’eau, et tu tombais avec elle progressivement. Ruminant dans ton coin, même ton chien ne venait pas te voir. Il préférait rester dehors a profiter du beau temps plutôt que de se terrer avec toi seul dans la maison. Et tu comprenais parfaitement d’ailleurs. Alors que tu étais assis dans le canapé, seul avec ton verre de whisky à la main, tu entendais la voix de ta nouvelle colocataire, Saskia. « Si seulement » répondis-tu simplement en faisant tourner le liquide dans ton verre. Elle n’avait peut être pas envie d’entendre parler de ta vie nulle et sans intérêt. Mais elle te demanda quand même si elle pouvait s’assoir avec toi. « Bien sur, c’est chez toi aussi, tu sais » dis-tu avec un faible sourire qui te caractérise bien. Tu attrapais le verre à pleine main pour le vider dans ta gorge d’un trait et bon sang que ça faisait du bien. Puis tu reposais le verre sur la table basse et tu attrapais le cookie que la jeune femme t’avait emmené. « Merci » dis-tu simplement, encore ce petit sourire sur tes lèvres. La pauvre, elle venait d’arriver et elle n’avait pas eu l’envie temps de te connaître sous ton meilleur jour. Portant un regard vers elle, tu analysais son visage. Elle ne ressemblait pas tant que ça a sa sœur jumelle, Freja. Tu n’avais même pas encore fait le rapprochement. « Toi aussi tu broies du noir ou j’suis tout seul dans ce cas là ? » demandais-tu avant de faire un croc dans le biscuit.

Toi qui avais toujours eu peur de l'abandon, peur de la solitude, la colocation t'étais apparue comme une évidence. D'ailleurs, tu étais bien tombé, tu n'avais pas à te plaindre. Bessie et Carter n'empiétait pas sur ton espace personnel, ils ne te brusquaient pas non plus. Du coup, c'était plaisant de pouvoir prendre son temps. Tu vis bien que quelque chose clochait chez lui, surtout quand il ne prit pas le cookie tout de suite. Tout le monde aime les cookies, c'est génial les cookies. Tu t'installas quand il te donna "l'autorisation" de te mettre à côté de lui. C'est vrai, mais tu aurais peut être voulu être seul aussi. dis-tu en haussant les épaules. Son air maussade ne te repoussait pas pour autant, tu comptais bien essayer d'afficher un sourire sur ce visage ou au moins de lui changer les idées. Finalement, tu souris quand celui-ci croqua dans le gâteau que tu lui avais ramené. Là, tout de suite maintenant, j'ai juste la dalle. avouas-tu avant de rire. Mais ça m'arrive aussi parfois, tu veux en parler ? demandas-tu doucement. Tu ne voulais pas te montrer indiscrète, mais, tu savais que parfois, ça faisait du bien d'avoir une épaule sur laquelle se reposer. Et puis, tu n'étais pas coach bien être pour rien après tout, tu savais écouter les gens. Tu n'avais pas réponse à tout, ni même de solution mais, juste parler, parfois ça faisait un bien fou.

Au final, dans ton malheur, tu étais bien content de ne pas vivre seul. Bessie rayonnait toujours et elle te faisait toujours aller mieux. Malgré tes innombrables gueules de con où tu avais décidé de ne rien aimer et de ne rien faire. Et puis Saskia avait débarqué dans cette petite troupe. Peut-être pas au bon moment. Mais elle semblait autant en peine que toi. Alors, au final, c'était peut-être un mal pour un bien. « Tu apprendras avec le temps que je fais fuir les gens, regarde mon chien veut même plus rester avec moi » rétorquas-tu en laissant échapper un rire de nul part. Tu levais le menton vers Snow qui était entrain de courir comme un fou dans le jardin avec sa balle et d'un côté, ça te réconfortait de le voir aussi heureux. Même si tu ne l'étais pas. Il était resté de longues heures avec toi, à ne rien faire. Mais il sentait que tu n'étais pas au meilleur de ta forme. C'est pourquoi, tu le laissais faire sa vie de temps à autre, loin de toi. La jeune femme se posait près de toi, avec son cookie en main. La norvégienne t'expliqua qu'elle n'était pas au plus mal comme toi, mais tu sentais que ce n'était surement pas que la vérité. Peu importe, si elle voulait t'en parler elle le ferait. Tu croquais dans le biscuit et tu tournais le regard vers la coach. « J'ai... j'ai des problèmes avec ma copine. Enfin mon ex... enfin je sais pas » dis-tu avant de fourrer le cookie dans ta bouche une deuxième fois. Ouais, ça fait du bien de manger quelque chose finalement. Toi qui n'avait rien avalé de la journée. « Enfin, je veux pas t'emmerder avec mes problèmes, t'en as surement toi aussi. On a tous des problèmes ! » répliquas-tu en riant légèrement avant de finir le biscuit que la jeune femme t'avait emmené quelques minutes plus tôt.