out of control (freja)

J'appuie sur le bouton et la sonnette de l'appartement 17 retentit. J'ignore si c'est une bonne idée de venir confronter Freja. Une partie de moi me conseille de rester en dehors de leurs histoires, à elle et à Woody, mais l'autre partie me pousse à aller lui dire ses quatre vérités. Il faut bien que quelqu'un le fasse en même temps. J'ai toujours pensé que Freja n'était pas bonne pour Woody et leur relation bancale n'a fait que confirmer que j'avais raison. Ce n'est peut-être pas la meilleure façon de faire que d'aller la trouver chez elle mais je ne me voyais pas l'appeler pour lui demander de me rejoindre quelque part. Je ne suis même pas sûre qu'elle aurait accepté, elle aurait peut-être même trouvé ça bizarre. Et vu ce que j'ai à lui dire, je pense qu'il ne vaut mieux pas qu'il y ait du monde autour, au cas où ça tournerait mal. Par chance, c'est elle qui m'ouvre la porte. « Salut. Je peux entrer ? » Je m'avance à l'intérieur lorsqu'elle me donne une réponse positive. Je n'ai rien préparé de ce que je vais lui dire, mais il y a tellement de choses que je ne sais même pas par où commencer. « Je suis venue pour parler de Woody. Je ne vais pas te déranger très longtemps. » Oui, autant entrer directement dans le vif du sujet sans tourner autour du pot. Je n'ai jamais apprécié Freja et même si je ne lui ai jamais clairement dit, je pense qu'elle a bien dû le comprendre depuis tout ce temps. On ne se voit pas souvent et quand c'est le cas, je ne fais pas vraiment de politesses. « A quoi tu joues au juste, avec mon frère ? » Je me rends compte seulement après que la question est très vaste. Et surtout que j'ai parlé un peu plus agressivement que je l'aurais voulu. Je respire et me reprends directement.  « Tu comptes partir et revenir dans sa vie combien de fois comme ça ? » Je n'ai pas besoin d'ajouter que je préférerais qu'elle sorte définitivement de la vie de mon frère, je pense qu'elle s'en doute un peu.

Seule à l'appartement, tu hésites pendant quelques secondes avant d'aller ouvrir la porte quand quelqu'un sonne. Tu as un peu peur que ce soit un de tes colocataires - que tu essaies d'éviter - qui ait oublié ses clés mais puisque tu n'es pas certaine, tu décides d'aller ouvrir quand même. Tu fronces les sourcils en voyant de qui il s'agit par le judas. « Hey. Bien sûr. » Dis-tu en laissant entrer Adelaïde, la soeur de Woody. Vous n'êtes pas vraiment copines toutes les deux enfin, c'est surtout elle qui a de l'animosité envers toi, sans que tu ne saches réellement pourquoi. S'il y a bien une personne qui veut le bonheur de Woody, c'est toi, mais sa petite-soeur semble persuadée du contraire. « Je m'en doutais un peu, ouais. » Pourquoi serait-elle venue sinon ? Vous ne vous connaissez pas tellement toutes les deux mais tu ne peux pas t'empêcher de te demander ce que son frère a bien pu lui raconter sur toi pour qu'elle soit aussi désagréable avec toi. Face à la question d'Adelaïde, tu restes assez perplexe, les sourcils froncés. A quoi tu joues ? C'est une blague ? Elle ne peut pas être sérieuse quand elle dit ça... Si elle te connaissait réellement, elle verrait que tu ne joues pas du tout avec son frère. C'est le seul pour qui tu as toujours tout donné et pour qui tu donneras toujours tout. « Pourquoi tu me demandes, ça, comme ça ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ? » Demandes-tu en essayant d'en savoir un peu plus. « Si ça ne tenait qu'à moi, je n'aurais jamais quitté sa vie mais ton frère est têtu et compliqué. Mais ça, tu le sais déjà. » Tu sais qu'Adelaïde et Woody sont très proches mais qu'elle vienne se mêler de vos histoires, ça t'agace réellement. « Dans tous les cas, c'est notre histoire et je ne crois pas que ça te regarde. » Affirmes-tu en sachant que ça risque d'énerver la brune.

Si je suis aussi désagréable avec Freja, c'est parce que j'ai toujours vu d'un mauvais oeil sa relation avec mon frère. Je connais presque tout de leurs histoires, Woody se confie beaucoup à moi et je vois bien que cette relation, bien qu'elle l'ait vraiment rendu heureux à un certain moment, l'affecte beaucoup trop aujourd'hui. J'ai été là à chaque crise, présente pour lui, essayant en vain de lui faire remonter la pente à chaque fois. J'ai en quelque sorte été témoin de leur déchirement et ça me tue que Woody ne se rende pas compte qu'il se porterait bien mieux sans elle. Il faut croire que l'amour rend vraiment aveugle. Freja semble surprise par ma question et me demande directement ce que je sais. Je sais tout, en fait, c'est bien pour ça que je suis ici aujourd'hui. « Il ne m'a rien dit de spécial, seulement que tu es revenue vers lui récemment. » J'essaye de rester calme, mais quand je l'entends énumérer les défauts de mon frère, je sens que je ne vais pas réussir à garder mon sang froid très longtemps. Malgré tout, je ne hausse pas le ton, ça serait complètement inutile. « Oui, Woody est compliqué et têtu, ça je te l'accorde. Mais quand on aime quelqu'un, on est pas censé l'aimer comme il est ? » Je réponds le plus calmement possible, mais je sens que mon regard se fait dur envers elle et que si j'avais des fusils à la place des pupilles, elle serait probablement déjà à terre. Je m'y attendais un peu, à ce qu'elle dise que ça ne me regarde pas. « En fait si, à partir du moment où je vois mon frère souffrir chaque jour, je pense que ça me regarde. » Qu'elle le veuille ou non, qu'elle prenne en compte ce que je vais lui dire ou non, j'ai besoin de vider mon sac. « Je suis désolée Freja, mais votre relation est malsaine et moi je l'ai compris depuis le début. Quand on aime quelqu'un, normalement on fait ressortir le meilleur de lui, alors pourquoi j'ai l'impression que toi, tout ce que tu fais, c'est faire ressortir la partie sombre de Woody ? » Je l'interroge du regard. C'est une vraie question que je me pose. Peut-être qu'elle aura une réponse plausible à me donner, qui sait.

Un rire ironique s'échappe de tes lèvres quand Adelaïde sous-entend que tu es revenue vers Woody. En réalité, cette rencontre était un pur hasard et ce qui s'est passé ensuite, vous en aviez tous les deux envie. « Il t'a dit que j'étais revenue vers lui ? » Demandes-tu en insistant bien sur les mots pour être sûre de bien comprendre. Tu as l'impression que tout ce qui sort de la bouche de l'australienne est un ramassis de conneries. Comme si elle n'avait vraiment rien compris à votre histoire ou que Woody lui racontait n'importe quoi pour passer pour le gentil. « Bien sûr que je l'aime avec ses qualités et ses défauts. T'imagines pas le nombre de gens qui m'ont dit que j'étais aveuglée par mon amour alors s'il te plaît, ne me la fais pas à moi celle-là. » Tu secoues la tête, dépitée et perdue face à une Adelaïde qui ne comprend vraiment rien à rien. « T'as le droit d'être là pour ton frère mais t'as aucun droit de venir dans mon appartement pour me traiter comme la pire des connasses. » Rétorques-tu en fronçant les sourcils, posant tes deux mains sur tes hanches. Tu veux bien être calme deux minutes mais si la jeune Rutkowski continue à te manquer de respect comme ça, le ton risque bien de monter. Et quand elle caractérise votre relation de malsaine, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. « Donc depuis le début t'es contre notre histoire ? Sans même avoir essayé d'apprendre à me connaître ? Putain, heureusement que vous n'êtes pas tous comme ça chez les Rutkowski. » Dis-tu en pensant à Nevaeh avec qui tu t'entends bien et qui a toujours compris que Woody et toi, vous étiez fait pour être ensemble. « C'est pas moi qui fais ressortir la partie sombre de Woody, c'est sa putain de maladie ! Et si on est plus ensemble aujourd'hui c'est parce qu'il a décidé que je méritais une vie meilleure. Bullshit. Alors ta pseudo morale, tu la gardes pour toi, d'accord ? Tu sais absolument rien de notre histoire. » Personne n'est capable de comprendre ce que vous vivez à part Woody et toi. Personne ne comprend à quel point vous vous aimez et à quel point cet amour peut vous déchirer. C'est compliqué, bien trop compliqué pour la plupart des gens, mais évident à la fois pour vous deux.

Je secoue la tête en écoutant sa question, agacée par sa façon de jouer sur les mots. « Il m'a dit que vous aviez recouché ensemble. Ça te va mieux comme ça ? Je m'en fous un peu de savoir qui a engendré le truc. » Mettons des mots clairs sur les choses, si c'est ce qu'elle veut. Même si ça ne change absolument rien aux faits. J'ignore si elle sera surprise d'apprendre que je suis au courant, si elle ne savait pas que mon frère me raconte à peu près tout de sa vie, jusqu'au détails les plus privés, maintenant au moins elle est au courant. Je lève les yeux au ciel lorsqu'elle se défend en affirmant qu'elle aime Woody avec ses qualités et ses défauts. Je ris ironiquement à la suite de la phrase, ne me gênant pas pour dire ce que je pense de ça. « C'est marrant je pense que c'est plutôt Woody qui est aveuglé par son amour. » Je hausse les épaules en la dévisageant, en sachant très bien qu'elle ne va pas aimer ces mots. Je n'arrive plus vraiment à contrôler ce que je dis, j'ai l'impression qu'il faut que je dise tout ce que j'ai sur le coeur une bonne fois pour toutes. « Ah parce que t'as l'impression que je te traite comme la pire des connasses là ? Je dis juste la vérité, je suis désolée si elle ne te plait pas. » Oui, leur relation est malsaine. Oui, j'ai toujours pensé que Freja n'est pas bonne pour mon frère et qu'il est seulement trop aveugle pour s'en rendre compte. « Honnêtement ? Quand je vois le résultat de votre relation, je me dis que j'ai eu raison de ne pas apprendre à te connaître. T'apportes que des problèmes. » J'y vais pas de main morte, je sais. J'ignore délibérément son allusion à ma sœur, elles se sont toujours bien entendues mais comme elle le dit, on est pas tous pareils dans la famille. « Je ne comprends peut-être rien à votre histoire, mais ce que je vois de l'extérieur en tout cas, ce n'est pas beau à voir. Dis moi un truc, pourquoi tu ne respectes pas sa décision ? Pourquoi t'es toujours là à lui tourner autour s'il a décidé mettre fin à tout ça ? Tu crois que c'est comme ça qu'il arrivera à tourner la page ? » Je suis persuadée qu'il la tournera un jour. Qu'il se rendra compte qu'elle n'était pas celle qui lui fallait. Mais ça sera compliqué si elle est toujours dans les parages. « Il faut arrêter de tout mettre sur le compte de la maladie. Si mon frère se déteste autant, c'est en partie à cause de toi. Il pense qu'il n'est pas assez bien pour toi... » Je m'autorise un léger rire ironique. « Alors ouais je ne sais peut-être rien de votre histoire, mais je sais que Woody a besoin de quelqu'un qui parviendra à le valoriser et à lui apprendre à s'accepter. Et cette personne ça ne pourra jamais être toi. » Je reste calme, même si je sens ma tension monter un peu plus à chaque fois qu'elle ouvre la bouche. En tout cas, je me sens déjà mieux de lui avoir craché ces vérités à la figure.

« Moi je ne m'en fous pas. » Parce que ce n'était pas seulement ta décision mais bien la vôtre. Tu n'as forcé Woody à rien du tout et cette parenthèse, vous en aviez besoin tous les deux. Ce n'était peut-être pas la meilleure solution pour vous garder éloigner l'un de l'autre mais c'était ce dont vous aviez besoin sur le moment. Tu ne crois pas être capable, un jour, de ne plus rien ressentir du tout pour Woody, que ce soit mentalement ou physiquement. « T'es pas objective, c'est ton frère. » Alors évidemment qu'elle ne voyait que les bons côtés de l'australien et qu'en le voyant malheureux, il fallait qu'elle trouve un responsable, toi en l'occurrence. « Nan, tu dis ta vérité, elle est là la différence. Et si tu me connaissais un tant soit peu, tu saurais que je ne cherche qu'à le rendre heureux. » C'est pour cette raison que tu t'es battue pendant des mois pour lui, pour essayer qu'il s'accepte et qu'il accepte sa maladie. Mais ce n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît malheureusement. Tu ne peux pas t'empêcher de rire quand Adelaïde rétorque que tu n'apportes que des problèmes. Tu ne sais même pas quoi répondre à ça tellement c'est ridicule et faux. C'est sûr que ta vie serait bien plus facile si Woody n'en faisait pas partie et tu souffrirais certainement moins. Mais sans lui, tu ne serais pas complète. Tu ne serais pas toi et tu sais que c'est réciproque. « Je ne lui tourne pas autour. On s'est laissé assez d'espace ces derniers mois je pense mais c'est quelque chose qu'on ne contrôle pas. J'suis désolée pour toi si tu n'as jamais connu l'amour mais quand tu vivras quelque chose d'aussi fort que nous, peut-être que tu comprendras. » Réponds-tu en soupirant, consciente que ces mots ne feront pas changer d'avis Adelaïde malgré tout. Elle a décidé de faire de toi la responsable de tous les maux de son frère et ça ne changera probablement jamais. « Tu te trompes, Woody pense n'être assez bien pour personne. Il a une mauvaise image de lui et j'essayerai toute ma vie de lui faire changer d'avis. Parce que même si t'essaies de me virer définitivement de sa vie, tu n'y arriveras pas. Le seul qui pourra m'y obliger, c'est Woody. Alors tant qu'il ne me le demande pas, je serai toujours là. Que ça te plaise ou non. » Parce que vous avez convenu de vous donner du temps et de l'espace pour vous reconstruire chacun de votre côté mais il n'a jamais été question de mettre un terme définitif à votre histoire. Avant d'être amoureux, vous étiez avant tout meilleurs amis et ton meilleur ami te manque un peu plus chaque jour alors tu n'as qu'une hâte, le retrouver.

Mon sang ne fait qu'un tour quand je l'entends dire que je ne suis pas objective parce que Woody est mon frère. Je me rends compte qu'elle ne comprend absolument rien finalement, ou alors elle fait semblant de ne pas comprendre. Sa façon d'avoir réponse à tout m'énerve au plus haut point, surtout si c'est pour répondre ce genre de chose. « C'est justement parce que c'est mon frère que je vois les choses mieux que personne d'autre. » Je sais que mon frère a des défauts et je sais aussi que Freja n'est pas la seule responsable dans cette histoire. J'essaye juste de lui faire comprendre qu'il est malheureux à cause d'elle, de leur étrange relation, et que si elle s'obstine à rester dans sa vie, il n'ira jamais mieux. Je secoue la tête, l'air exaspéré. Elle ne cherche qu'à le rendre heureux ? « Ah mais j'en doute pas, je n'ai jamais dit que tu voulais le rendre malheureux. Seulement, toi et moi on sait que t'arriveras jamais à le rendre heureux. Votre relation l'a peut-être fait au début, mais maintenant tu sais très bien que ce n'est plus possible. » Je souffle un peu. Je ne sais pas pourquoi je tergiverse à ce point, on ne sera jamais d'accord. Je l'écoute parler, se justifier. Si elle affirme ne pas lui tourner autour, je pense tout le contraire mais je préfère la laisser s'en persuader et rebondir sur sa dernière phrase qui me fait doucement rire. « Mais c'est pas ça l'amour ! Ou alors on a pas la même définition. » Elle a une vision bien erronée de l'amour. Si l'amour c'est une relation où chacun fait constamment du mal à l'autre, je préfère ne jamais vivre un truc pareil. Surtout qu'elle n'a jamais réussi à aider Woody à s'accepter, à s'assumer, et je ne me gêne pas pour lui faire la remarque. Sa réponse m'irrite encore plus, ce n'était finalement pas une si bonne idée de venir, c'est un dialogue de sourd qui commence à m'énerver. « Fais ce que tu veux Freja, continue de rester dans sa vie, je sais très bien que je ne peux pas t'en empêcher. Je suis persuadée que Woody rencontrera quelqu'un un jour, une personne qui arrivera à l'aimer correctement. Il prendra conscience que ça n'a jamais été toi, la bonne personne pour lui. » C'est tout le mal que je souhaite à mon frère, en tout cas.

Spoiler:

Tu lèves les yeux au ciel, résignée et déjà fatiguée de cette discussion qui tourne en rond. Une discussion qui ne mènera à rien parce qu'Adelaïde campe sur ses idées et se persuade que tu es la mauvaise de l'histoire. Seulement, elle n'est pas dans votre relation parce que justement, c'est votre relation à Woody et toi et elle n'a pas à s'en mêler de la sorte. Heureusement que toutes les filles Rutkowski ne sont pas comme elle. « Tu te trompes. Je pense toujours que c'est possible mais que ce n'est pas le bon moment. C'est tout. » C'est peut-être utopique, peut-être même ridicule mais tu es incapable de tirer un trait sur l'australien. Quand tu te donnes dans une relation, tu te donnes corps et âme, à mille pour cent. Et Adelaïde devrait être heureuse que son frère ait un tel soutien, sans failles, mais non. Tout ce qu'elle voit c'est qu'il ne va pas bien comme si tu étais la seule raison de son mal-être. Alors que vous savez toutes les deux que c'est plus profond que ça. « L'amour c'est des hauts et des bas mais c'est surtout se battre pour la personne qu'on aime. Et c'est exactement ce que je fais et ce que je continuerai à faire. » Affirmes-tu, convaincue de chaque mot que tu prononces. Ton coeur rate un battement quand la brune affirme que Woody rencontrera quelqu'un d'autre un jour. C'est ta plus grande peur alors ses mots te déstabilisent mais tu essaies de ne rien laisser paraître. Tu ne voudrais pas lui donner cette satisfaction. « Crois ce que tu veux Adelaïde... Tu perds ton temps là, tu ne me feras pas changer d'avis. » Tu soupires, lassée. « Je ne comprends toujours pas ce que tu cherchais en venant ici. » Elle aurait dû se douter qu'en t'agressant de la sorte, vous n'auriez pas une discussion très productive. Et de toute façon, elle aurait dû se douter que tu ne changerais pas d'avis aussi facilement. Cette relation avec Woody dure depuis des années et ce n'est pas un obstacle de plus qui fera disparaître ce que tu ressens pour l'australien.

HJ:

Ce n'est pas le bon moment, c'est ce qu'elle me dit. Je ne sais plus quoi dire ni quoi faire, j'ai l'impression de parler à un mur. C'est un véritable dialogue de sourds et je regrette d'avoir frappé à sa porte. Elle ne m'écoute pas, mais en même temps, je ne peux pas la forcer à le faire. Elle est persuadée d'avoir raison et moi, je ne veux que le bonheur de Woody. Et il ne sera pas heureux tant que Freja sera autour de lui, j'en suis persuadée. Elle a l'air sincère lorsqu'elle dit qu'elle se bat pour la personne qu'elle aime. Ça serait beau, romantique et tout ce qu'on veut si seulement ça servait à quelque chose. « Il se bat pour toi et tu te bats pour lui, pourquoi ça fonctionne pas dans ce cas ? J'comprends pas. Y aura jamais de bon moment, faut se rendre à l'évidence. » Je suis d'accord sur le fait que l'amour soit fait de hauts et de bas, mais je pense que Woody a assez de « bas » dans sa vie pour avoir à supporter ceux-là aussi. Tout ne peux pas être simple, j'en ai bien conscience, mais quand quelque chose ne marche pas, il ne faut pas s'acharner. Et c'est ce qu'ils font, en se séparant et en se tournant autour encore et encore. Sans mâcher mes mots, je fais part à Freja de mes espérances. A savoir que mon frère rencontrera quelqu'un de mieux. De mieux qu'elle. Même ça, ça ne fonctionne pas à la faire flancher. Je soupire lorsqu'elle se demande ce que je cherchais en venant chez elle. « Ce que je cherchais ? C'était discuter avec une personne sensée. Visiblement t'es trop égoïste pour comprendre que Woody ira mieux seulement quand il aura tourné la page de votre histoire... Je t'ai jamais aimée Freja, mais mon but c'est pas de te nuire. J'veux juste que mon frère arrête de souffrir à cause de votre histoire. Si tu le comprends tant mieux, sinon j'aurais au moins dit ce que j'avais à dire depuis bien longtemps. » Même si cette conversation n'aura servi à rien, elle m'a permis d'être honnête avec elle.

Spoiler: