Invité | Sujet: Un homme à femme c'est un séducteur et une femme à homme c'est une pute [ft. Dee] Lun 23 Déc 2019 - 17:05 | |
| Une boîte de nuit, c'est tout de même un lourd projet. J'en suis conscient. Elle a beau avoir ouvert il y a peu, les gens se ramènent de plus en plus, les grands curieux qui dépensent pour nous payer nous, employés et patron. Mais si on part du principe que l'alcool fait dépenser encore plus, on peut aussi dire qu'il donne une dalle phénoménale à ces jeunes. Des connaissances. Des potes. Je m'en étais fait maintenant depuis 6 mois. Je n'ai eu aucun souci pour ça. C'est pourquoi lorsque je pense à ce projet de faire un coin restauration pour les plus gourmands, je ne peux m'empêcher de penser à Dee. On s'était bien entendus lors de notre première rencontre et vue comme il est coincé parfois et qu'il a toujours l'air déprimé avec sa tête, je me suis dit qu'il serait peut-être intéressé par un changement de carrière. Mais dans la même branche. Est-ce réellement un changement? J'arrive à son lieu de travail, le demandant à l'accueil qui me mène jusqu'en cuisine -bizarrement- et c'est là que je l'aperçois. "Dee. Faut qu'on parle." lui dis-je sévèrement avant de lui faire une accolade, ses collègues semblant ne rien comprendre. Je lui adresse un sourire. Ce genre de rictus qui montre que quelqu'un a une idée -peut-être de merde- derrière la tête. Je m'accoude au plan de travail où il se trouve. "Que dirais-tu de travailler pour moi? Je compte ouvrir un coin restauration dans la boîte et je me suis dit que personne d'autre que toi pouvait faire ce job. J'suis persuadé que tu as une folie dissimulée en toi qui pourrait plaire à ces jeunes. Tu leur préparerais ce que tu veux, tes menus seront les mieux que ce soit des pâtes copieuses à des toasts et des tapas, ce que bon te semble!" lui expliquais-je, une voix légèrement rapide par l'excitation. Ma main vient lui donner une tape sur l'épaule, je lui adresse un grand sourire. "Puis je suis persuadé que cuisiner avec des patins à roulettes ainsi que de la peinture fluorescente t'ira à merveille." Un sourire enfantin et impatient en sa direction. Faites qu'il dise oui mais je sais que ce ne sera pas aussi facile. "Ton restaurant, certes dans ma boîte mais ton restaurant. Tu choisiras tes employés, il faudra juste me les recenser." J'hausse les épaules en attrapant une carotte que je viens croquer. "Elles sont bizarres ces carottes jaunes là." dis-je en mâchant difficilement cette dernière, sourcils froncés par la non-convainquance (faites comme si ça existait) que ce légume a à me donner. |
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Invité | Sujet: Re: Un homme à femme c'est un séducteur et une femme à homme c'est une pute [ft. Dee] Mar 7 Jan 2020 - 1:23 | |
| Le service débutait dans moins d’une heure et chacun de mes cuisiniers était occupé à chiader sa mise en place ; Tout devait être rigoureusement préparer, anticipé et réglé comme du papier à musique. Là était la clef d’un service réussi et j’étais plus intransigeant à ce moment là qu’à n’importe quel autre moment du service. Le coup d’envoi n’allait pas tardé et tout devait être rigoureusement prêt. La cadence dans mes cuisines avait quelque chose d’orchestral, quasi magistral. Chaque soir, sous mes yeux, sous mes mains, naissait un chef d’œuvre. Un fuckin’ masterpiece qui aurait pu me foutre la larme à l’œil si j’avais été un sensible. Tout se déroulait exactement comme prévu, mais un grain de sable – fluo en l’occurrence – vint enrailler la machine. Quand j’entendu mon surnom résonné dans la pièce, et que toutes les têtes de ma brigade de tournèrent dans la direction de la voix, je retins mon souffle, que je ne lâchai que lorsque mon ami Tobias me donna l’accolade. Je la lui rendis, ne sachant pas tellement à quelle sauce il avait prévu de me manger. — Tobias ? m’étonnai-je, on…t’a laissé entrer ? Le chef de salle allait m’entendre…J’adorais Tobias, et cela me faisait plaisir de le voir, mais j’avais horreur qu’on entre dans ma cuisine sans ma permission ; ceux qui bossaient avec moi le savait pertinemment. Oui, certain me prenait pour un tyran ; et, au restaurant en tout cas, c’était vrai, mais la discipline et la rigueur, à mon sens, étaient primordiales dans un métier comme le mien. Malgré tout, je ne pouvais pas renvoyer mon ami d’où il venait, surtout pas lorsqu’il avait un sourire enjoué accroché aux lèvres – merde, cela ne me disait rien qui vaille. Je l’écoutai alors me déballer son idée, plongeant peu à peu dans la perplexité à mesure qu’il avançait. Quand il s’arrêta de parler, je m’y un moment à m’en rendre compte, absorbé par les pensées en vrac qu’il avait insufflé à mon esprit tournant déjà à plein régime. — Tu m’as perdu au moment où tu as commencé à parler de patins à roulettes, rigolai-je, et ce n’est pas une carotte, mais du curcuma…c’est une épice, ça ne se mange pas comme ça. Sérieux ? Qui croquait le curcuma à pleine dent comme ça ? J’avouai qu’il me faisait rire, que sa proposition m’apparaissait…intéressante. Du moins, elle éveillait un peu ma curiosité. — J’ai déjà ça ici, ma cuisine, ma brigade…et je cuisine gastronomique. Ce n’était pas de la prétention, simplement la vérité. J’étais doué, vraiment doué. Mes deux étoiles n’étaient pas venues se coller toutes seules sur ma blouse, malgré tout…la street food avait énormément de ressource et l’idée de Tobias, aussi farfelues soit-elle, commençait lentement à faire son chemin. Malgré tout… — Si je comprends bien, tu voudrais que je donne à ces jeunes suralcoolisés, tout mon art dans une assiette pour qu’ils aillent la vomir dans tes toilettes vingt minutes plus tard ? |
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