It's where my demons hide + Aleksy

Je n'étais pas du genre à me plaindre ou à réclamer. durant les dernières années j'avais appris à me débrouiller par moi-même entre mes pâtisseries et ma fille, durant les périodes de silence d'Axten, à l'annonce de sa maladie et après sa mort. Je ne demandais rien à personne parce que tout ce que j'avais je l'avais voulu, mon travail, Romy, mon mariage. Mais depuis que j'étais de retour à Bowen je devais faire avec l'omniprésence de mes parents, leur bienveillance presque étouffante qui faisait que je n'avais même pas cherché de nourrice ou de baby-sitter pour Romy, ma mère m'aurait tuée si j'avais demandé à quelqu'un d'autre qu'elle de s'en occuper quand elle n'était pas à l'école. J'aimais ma famille, elle était mon socle, mon phare, c'était pour elle que j'étais revenue en Australie. Mais en ce moment, alors que mon moral n'était pas au beau fixe, j'avais du mal à supporter leurs attention, leurs interrogations continuelles quant à mon état de santé ou celui de mon moral. J'étais triste, encore en deuil de mon mari, triste d'être rentrée alors que finalement j'étais bien en Pologne. J'étais épuisée par le travail, remonter toute seule les salons de thé qui avaient quasiment coulé en mon absence pour pouvoir retrouver une stabilité financière et ne pas fermer boutique c'était difficile, c'était gérer de front tout un tas de rendez-vous administratifs après m'être levée avant l'aube pour faire tourner les magasins. Alors je ne me plaignais pas, non, jamais, surtout pas à ma famille qui serait dévastée de savoir réellement dans quel était j'étais. Mais cette lassitude se lisait sur mon visage, j'avais perdu cette étincelle dans le regard qui me rendait si avenante, j'avais des cernes sous les yeux et le manque de sommeil n'aidait pas. Sans savoir ce qu'il m'avait pris ce jour là, j'avais fini par prendre rendez-vous chez un psychiatre, non pas pour mettre le doigt sur mon problème, je savais parfaitement ce que j'avais, mais pour qu'il me prescrive de quoi dormir, des anti-dépresseurs auxquels je n'aurais jamais touché avant, les choses changeaient. Et depuis ce jour là j'avalais ces petites pilules comme des bonbons, chaque soir quand je rentrais chez moi et je redécouvrais le plaisir des nuits profondes, si profondes que je ne rêvais plus, je ne rêvais plus d'Axten et au fond ça me faisait du bien, de moins me morfondre en pensant à lui. Le problème c'est que je ne l'avouais pas mais j'étais devenue accro à ces médicaments, aucune nuit ne se passait sans que j'en ai besoin, seule celle du nouvel an avec Blanche avait fait exception mais la bouteille de champagne qu'on avait terminé m'avait aidé à m'endormir. Ce soir j'étais épuisée, pas mal de petits soucis dans ma journée enchaînés les uns après les autres qui m'avaient contrariés et j'avais trouvé refuge chez moi, dans mon cocon silencieux, bien trop silencieux. Romy passait sa journée avec ma sœur Aleksy, elle devait me la ramener dans la soirée, l'occasion pour nous de passer un petit moment ensemble autour d'un dîner. J'aurais dû me raisonner, me glisser dans un bain pour me détendre et attendre leur retour tranquillement. Mais j'avais choisi la facilité, avaler quelques cachets pour m'endormir une heure ou deux. J'avais un peu forcé la dose et m'étais rapidement enfoncé dans un sommeil lourd, sur mon lit, j'avais à peine retiré mes chaussures, la boite de médicaments était encore ouverte sur la table de chevet. Et je n'entendis pas les filles rentrer, ni mon enfant tenter de me réveiller en sautant joyeusement sur le lit avant d'appeler sa tante avec une petite voix paniquée. Maman ne se réveille pas ! J'étais allé trop loin cette fois.

J'avais dit à ma sœur que je lui garder Romy aussi bien pour pouvoir gâter ma nièce ainsi que laisser ma sœur se reposer, honnêtement, je savais bien qu'elle aimer sa fille, mais canaliser une petite puce de 3 ans qui à autant de peps que moi, j'en ai. Ce n'est pas reposant et puis j'arrivais aussi à la canaliser étant pareil, on ne m'appeler pas la petite «speedy » pour rien.

J'avais emmené Romy dans des jeux pour qu'elle puisse dépenser toute son énergie possible et inimaginable, pour finalement finir avec une bonne glace de quoi la caller jusqu'au diner avec ma sœur.
Après un rapide saut à mon appartement, pour qu'elle puisse aller faire pipi, les mimines lavée et toute propre, on embarque son sac avec sa peluche et on file chez ma sœur Charlize, on rentre, je me met à gueuler un :

« c'est nous » mais aucune réponse ma sœur doit être occupée, Romy enlève ses chaussures avant d'aller sauter sur le lit de sa mère en criant : « Maman » ce qui ne réveille pas ma sœur, la petite paniquée me crie que sa mère ne se réveille pas. Okay... bon okay.
Je file dans la chambre en moins de seconde qu'il ne faut pas pour le dire regarder ma sœur endormie, avec une Romy en panique, je vois sur la table de nuit les médicaments... OKAY j'ai compris et merde, ne pas paniquer ne pas le faire.

« -Romy va chercher une bouteille d'eau pour maman. »

Au moins j' occupée la petite, qui fila chercher une bouteille d'eau pendant que je me poser sur le lit avant de dire :

« -Charlize, réveille toi. Allez fait pas la con et réveille toi... »

Je lui donna une petite tape sur la joue pour la réveillée mais apparemment rien à faire, regarder les yeux de ma sœur pas de réaction... **putain Charlize ne me fait pas ce coup, si je dois appeler une ambulance ça ne va pas le faire.**, ce fus ma seule pensée, je n'aller pas le dire tout haut sinon ma sœur me tuerais juste pour pas que sa fille ne l'entende pas.

Tout ce que j'espérais en m'endormant c'était retrouver la chaleur de ses bras, la douceur de son sourire sur moi, la tendresse de ses baisers, tout ce que j'avais l'impression d'oublier petit à petit depuis qu'Axten était parti. Je cherchais du repos, parce que j'en avais besoin, mettre mon cerveau en pause pour ne plus réfléchir, me sentir apaiser. Mais en vrai ce que j'espérai vraiment c'était retrouver mon mari, même pour quelques minutes d'un rêve illusoire qui me laisserait dans un état dévasté au réveil, qu'importe, du moment que je vibrais à nouveau, que je sentais à nouveau son amour. J'espérais le sommeil, chaque nuit, autant que je le redoutais, parce qu'il pouvait être synonyme de cauchemars, j'avais l'espoir de le revoir mais je pouvais aussi vivre le pire, revivre encore et encore ses derniers instants, en pire, le regarder se torde de douleur et me dire qu'il voulait revenir en arrière alors que la dose de médicaments mortels avait déjà été administrée. Ils étaient peuplé de tout ça, mes rêves, de douceur et de de douleur qui déformaient la réalité. Et qui me laissaient si mal, si triste, quand je me réveillais. Mais ça c'était quand je dormais, parce que ce n'était pas gagné, voilà pourquoi j'avais eu besoin de prendre ces petites pilules les premières fois et comment j'étais devenue accro. Le problème avec elle c'est que mon sommeil était lourd, profond, sans rêves en vérité, je n'y gagnais rien à part du repos, ce que j'avais demandé, en somme... ce dont j'avais besoin, mais pas ce qui me faisait envie. Et pourtant oui, ça me faisait du bien, de ne plus rêver de lui, de ne pus l'avoir dans la tête constamment, ça me préservait de la folie. Mais j'étais triste de réaliser que petit à petit j'allais oublier son odeur, la douceur de son regard et la chaleur de ses baisers. Toujours est-il que j'avais avalé mes somnifères ce soir, en espérant dormir un peu, me reposer avant que Romy ne revienne et que l'on puisse profiter d'un bon repas toutes les trois avec Aleksy. Dans mes songes sans rêves je ne les entendis pas, je ne sentis pas ma sœur me taper la joue pour me faire revenir à moi. Il n'y avait rien en définitive, j'étais bien. Une deuxième frappe, qui s'apparentait plus à une claque cette fois-ci, me fit réagir, mais je ne me réveillais pas pour autant. Romy revint avec une bouteille, ma sœur lui demanda d'aller changer sa tenue dans sa chambre, tout pour qu'elle ne me voit pas dans cet état. Et je me réveillais en sursaut alors que je sentais un jet d'eau froide me percuter le visage. Elle avait entreprit de me déverser le contenu de la petit bouteille dessus, peut-être la meilleure solution, pas la plus douce, croyez-moi. Aly mais qu'est ce que tu fais ?? Je toussais, j'avais eu l'impression de me noyer, sur le coup je détestais presque ma sœur, quelque secondes pour revenir à moi et je commençais à comprendre ce qu'il venait de se passer. Où est Romy ?

J’étais bien heureuse de m’occuper de ma nièce et puis honnêtement c’est un de mes rêves avoir un enfant un jour, mais quand ça c’est la bonne question. Mais j’espère avant mes 40ans sinon ça n’aller pas le faire, bon au pire j’adopterais comme dirais Zelda, enfin bon repassons l’histoire…
Charlize dormait et Romy s’inquiétait j’avais donc dis à ma nièce d’aller me chercher de l’eau pour sa mère et l’envoya rapidement dans sa chambre…

Après avoir balancé de l’eau sur la tête de ma sœur qui fini par se réveilla en sursaut, avant de me demander ce que je faisais… je la regarda :

« -Tes sérieuse la ? Je te réveille avant que ta fille s’inquiète pour sa mère.. »

Charlize finis par me demander ou était sa fille, je roula des yeux avant de lui répondre :

« -Dans sa chambre, je suis pas maso. »

Je finis par me relevée avant d’aller lui chercher une serviette dans la salle de bain non loin et lui tendre en râlant de nouveau :

« Bon les médocs pour dormir c’est bien mais c’est pas ce qui te faut… surtout avec ta fille dans les pattes. Sinon je te botte les fesses la prochaine fois, je me vois mal devoir garder ta fille jusqu’à ce que tu me fasse un désintoxication. Soit sympa avec mes nerfs j’ai déjà assez de chose à gérer. »

Je me repose à côté d’elle.

J'avais merdé, je le savais, ce réveil en sursaut me ramena vite à la réalité et je comprenais que j'étais allé beaucoup trop loin cette fois. Est-ce que je souhaitais que tout s'arrête ? J'y avais pensé quelques fois, pour rejoindre Axten, pour me sentir en paix moi aussi. Mais voilà j'avais une fille, une enfant, une vraie raison de vivre à laquelle je devais m'accrocher. Quand je la regardais me sourire, s'amuser, quand elle venait serrer ses petits bras autour de mon cou et qu'elle me disait je t'aime au creux de l'oreille comme un secret entre elle et moi je savais à quel point j'avais de la chance de pouvoir la voir grandir et s’épanouir, ma fille c'était ma fierté. Mais il y avait malheureusement tous ces autres moments où elle n'était pas là, parce que je ne pouvais pas la garder continuellement auprès de moi. Et c'était là que tout basculait. Je marchais sur un fil, entre le néant et le bonheur et c'était si simple, si attirant de tendre vers le néant parfois. Heureusement qu'Aleksy avait été là aujourd'hui, mais je savais qu'elle ne le serait pas toujours et je me pris à penser une seconde qu'un jour ce pourrait être Romy qui me trouverait en se levant le matin, alors qu'on serait seules à la maison. Ca ne pouvait plus arriver, ça ne devait plus arriver, cette enfant avait déjà trop perdu. Ma sœur, ma plus jeune sœur me faisait la morale et moi je ne pouvais que la fixer, fautive, je savais qu'elle avait raison. Je suis désolée... Merci d'avoir été là. Pour moi et pour Romy, mais elle comprenait. Je baissais les yeux sur cette boite encore ouverte sur la table de chevet, l'arme du crime. J'ai pas d'autres solutions Aleksy, sinon je ne trouve jamais le sommeil. Je ne sais pas quoi faire. Je n'espérais pas qu'elle me trouve le remède miracle à mon vague à l'âme ni à mes insomnies, mais j'attendais juste qu'elle comprenne, au moins un peu.

Je regarda ma sœur tout en lui tendant une serviette, Charlize s’excusa avant que je ne lève les yeux aux ciels avant de lui dire :

« -Ouai… bah heureusement que c’était moi. Sinon t’aurait était dans la merde... »

Je souffla un peu je faisais la morale à ma grande-sœur une première, elle qui me l’avait souvent fait quand j’étais enfant c’était à mon tour. Je devrais le noté dans le calendrier tiens, je voyais le regard de ma sœur sur cette boite de médicament...avant de me dire qu’elle n’avais pas le choix, qu’elle en avait besoin.
Je souffla de nouveau :

« -Bon disons le c’est compliqué ta vie, mais évite de trop en prendre… ou apprends à ta fille d’appuyer sur le numéro 3 du téléphone pour m’appeler en urgence,. »

Je me releva en train de chercher une idée, pour ma sœur…

« -Voir un psy et éviter de trop en reprendre, je sais que ta besoin de dormir. Mais ta aussi besoin de parler avec les gens, va dans des réunions de gens qui on besoin d’aide. Pippa et moi on te gardera la petite avec plaisir. »

Je n’étais pas une spécialiste dans les recherches d’idées à la dernière minute, après avoir manquer de devoir appeler les urgences.

J'avais si souvent fait la morale à mes deux jeunes soeurs lorsqu'on était gamines, après tout c'était bien là le rôle de l'aînée, celui de montrer l'exemple, d'être irréprochable. J'avais adoré endosser cette place de petite maman de substitution par moment, j'aimais materner les filles. Mais depuis quelques temps ce n'était pas tellement ça et puis il fallait dire qu'elles n'avaient plus tant besoin de ça non plus, elles étaient adultes à présent. Pippa avait parfois mal tourné, plusieurs fois on avait presque viré au cauchemar, c'était sûrement la plus rebelle de nous trois, mon exact opposé. Aleksy c'était autre chose, elle n'avait pas choisi le métier de flic pour rien après tout. Elle était droite et peut-être qu'à présent c'était elle le roc de la maison, la plus sage. Le numéro 3, ça me fit sourire, dans l'ordre le 1 c'était les parents, le 2 Pippa et le 3, Ali, jamais je n'avais montré ça à Romy mais en effet, ça pourrait être une idée, pour ce genre de situation ou tout autre chose. elle connaissait le numéro des pompiers, c'était déjà bien, ça avait été ma façon à elle de lui expliquer ce que faisait son papa dans la vie un jour où elle m'avait posé la question. Je lui dirai oui. Je me redressais et m'adossais à la tête de lit après avoir pris soin de ranger les quelques pilules restantes dans la table de chevet. Je fais déjà tout ça. Je vois une psy depuis des mois, c'est elle qui me prescrit les médicaments. Et je vais à des réunions tous les mardis. Aleksy n'était pas au courant de tout ça, Pippa le savait, parce qu'elle avait déjà participé à ce genre de réunions, quant aux parents, c'était eux qui gardaient Romy alors il avait bien fallu que je leur dise. J'ignorais pourquoi je n'en avais jamais parlé à ma plus jeune sœur, peut-être par peur qu'elle me juge, j'étais sensée être l'exemple de la famille après tout. J'suis désolée de ne pas t'en avoir parlé avant... Je soupirais, honteuse. Avant d'entendre la voix de Romy derrière le mur, elle jouait dans sa chambre, elle parlait à ses poupées, comme toutes les petites filles. Vous avez passé une bonne journée ? Il valait mieux que ma fille passe du temps avec sa tante plutôt que sa mère dépressive, c'était meilleur pour sa santé mentale.