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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)

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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) - Page 2 EmptyJeu 16 Avr 2020 - 9:02

there is a crack in everything, that's how the light gets in
Des teintes flamboyantes ? Voilà qui était très attrayant, et très prometteur. Elle avait réussi à arracher un sourire sincère à Gretchen, qui ne répondit pas tout de suite, étrangement gênée par cette proposition. Elle ne demandait que ça, qu'on lui colore le monde, qu'on lui donne envie de parfois abandonner son noir pour d orange ou du bleu. Oui, l'idée d'un monde flamboyant lui plaisait beaucoup. « Je pense que tu arriverais à rendre ça réversible, oui. »  Adeline semblait si solaire à côté d'elle qu'elle n'aurait certainement aucun mal à cela. Elle aurait voulu que cette conversation continue à l'être également, mais le sujet qu'elle venait d'aborder était beaucoup trop important, beaucoup trop gros pour qu'elles ne puissent le supporter toutes les deux. Un jour, Gretchen arriverait à dire ce qui l'avait tant gêné dans ce mariage et un jour, elle sera apte à se confier sur cette relation qui s'était soldée par un échec. Jusqu'à aujourd'hui, elle avait toujours regretté, et toujours l'impression qu'elle ne s'en sortirait jamais. Pourtant, elle avait réussi à s'imaginer à vivre sans lui, et sans cela, elle n'en serait pas à ce date aujourd'hui. Pouvait-on aller jusque dire que c'était un mal pour bien ? Même si c'était le cas, elle ne l'avouerait jamais, bien trop fière. Un jour, elle apprendrait également à se laisser-aller, et elle aimerait laisser Nova apercevoir qu'elle n'est pas si froide qu'elle en a l'air. Si elle le parait, c'est uniquement une carapace, pour se protéger et ne pas revivre la même histoire qu'à l'époque. Elle se sentait capable d'aimer profondément, capable de sourire. La couleur terne et grisée de son regard n'en deviendrait que plus bleue avec le temps, elle en était certaine. « Non, j'étais vraiment amoureuse, il a été ma plus belle histoire. Mais je crois que j'avais peur de quelque chose, et je ne voulais pas me l'avouer. Qu'il me rejette pour mes pires défauts. Personne n'approuvait notre couple, et je les ai laissé me persuader aussi. Mais c'est fini, je ne laisserai plus personne tenter de me monter la tête et m'empêcher d'aimer. » répondit-elle honnêtement, omettant volontairement le deuxième plus gros souci qui l'avait poussé à renoncer.  « Je n'en parlerai plus si tu ne le souhaites pas. Et si jamais tu ressens le besoin d'en parler, sache que je ne considère pas tout ça comme un tabou, et que jamais je ne me moquerai de toi. » tenta-t-elle de la rassurer. Elle espérait qu'un jour elle pourrait lui faire ressentir le plaisir des rapports sexuels avec une femme. Gretchen était patiente de ce côté-là, et ne la jugerait pas si elle ne voulait pas passer à l'acte. Elle cesserait également d'en parler si cela était trop gênant pour elle. C'est ce qu'elle fit d'ailleurs aussitôt quand le sujet changea pour parler d'animaux. Gretchen se mit à rire face à la réaction de Nova. A première vue, ces deux-là n'étaient pas faites pour vivre ensemble. Sauf que Gret aimait les défis, et qu'elle se moquait bien de ce que pouvaient en penser les autres. Un animal, c'est une grande responsabilité, donc il faudrait réfléchir avant d'en adopter un. D'ailleurs, avant même de passer par cette étape-là, il leur faudrait encore apprendre à se connaître, afin de savoir si oui ou non elles seraient capables d'adopter cet bête ensemble. Un avenir commun auquel la blonde songe doucement tandis qu'elles parlent de n'être qu'elles-mêmes l'une en présence de l'autre. Pour Gretchen, ça n'avait jamais été un problème. Toujours rebelle, à vouloir faire tout le contraire de ce que le monde lui dit. Pour Nova, ça semblait toutefois plus difficile, et pour respecter son choix, elle ne rajouta rien de plus. Comme elle le pensait précédemment, sa partenaire semblait avoir besoin de temps pour accepter la situation et d'éventuels sentiments, alors elle lui laisserait ce temps. Elles étaient encore jeunes, et elles avaient encore toute une vie devant elle pour en exploiter chaque recoin, chaque mystère. « Tu es au courant que le blush ça ne se mange pas ? » plaisante-t-elle avant d'enfourner la bouchée de nourriture et de lui présenter la sienne. Cet échange de plat donnait l'impression à la blonde d'un rituel presque intime, qui semblait les rapprocher quelques secondes. Dans le silence de leur conversation, elle crut soudainement s'étouffer avec sa bouchée avant de se mettre à rire, amusée. « Ne dis pas de chose comme ça, je pourrais le prendre comme un défi personnel ! » lâche-t-elle en riant toujours plus. Elle avait envie de la faire changer d'avis sur le sujet, et de lui provoquer un orgasme qui dépasserait toutes ces ententes culinaires. Elle noya son rire dans un peu de vin, avant de reposer son verre maladroitement sur la table. « Sérieusement, j'ai presque envie de te dire qu'on prend pas de dessert et qu'on s'en aille tout de suite pour que je te fasse craquer avec mes chansons. » Commenta-t-elle, sentant ses joues brûler. Elle avala un autre morceau de sa viande, lèvres pincées en espérant que ses commentaires n'aient pas trop dérangé Adeline. Elle en aurait presque oublié qu'elles ne se voyaient pas et qu'elle ne connaissait rien de son date. « Tu sais que je souris comme une idiote ? » ajoute-t-elle, soucieuse de partager l'état d'esprit dans lequel Adeline la mettait depuis le début de ce repas.

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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) - Page 2 EmptySam 18 Avr 2020 - 0:36

Puisqu’il était question de couleurs, la réponse de Gretchen colora les joues de la rouquine, qui était ravie de pouvoir s’imaginer avoir un impact sur la vie de la blonde. Que son monde en noir et blanc voit naître quelques pigmentations, des pixels de Nova sur sa peau. « J’essaierai, alors. » Conclut-elle seulement, un pacte précoce dans une relation qui n’en était qu’à ses premiers balbutiements. Mais elle en avait envie, Nova. Elle avait envie de tenter quelque chose avec Gretchen, même si ce quelque chose les confinait à jamais à un état secret, mystérieux, voilé. La thanatologue savait fort bien que ce ne pourrait perdurer, c’était insoutenable de vivre un amour entre quatre murs clos. Elle voulait juste, pour une fois, se donner le droit d’y rêver. De toute façon, c’était déjà trop beau pour être vrai et elle savait que plus la nuit avancerait, plus elle verrait des morceaux de cette perfection s’étioler en raison de sa propre honte, de sa propre fuite face à tout ce qui pouvait la rendre heureuse. À commencer par cette confidence à propos de la grande demande faite à Gretchen, que cette dernière avait refusée devant un bassin d’humains qui avaient dû échanger des regards de malaise face à cette scène déconcertante. Nova aussi était déconcertée, parce qu’elle remettait tout en question pour une histoire du passé. Gretchen ferait-elle toujours passer la musique avant tout ? Jamais Nova ne ferait d’ultimatum mais jamais ne se laisserait-elle, sans doute, être relayée au second plan. Gretchen avait-elle refusé parce que l’engagement à long terme n’était pas pour elle ? Même si pour le moment, toute histoire d’amour était pour l’instant inconcevable aux yeux de Nova, celle-ci rêvait quand même de son conte de fées dans lequel elle mourrait dans les bras de la personne dont elle serait tombée à vingt ans – et quelques poussières plus tard. Cependant, Gretchen dissipa ses questionnements en lui révélant quelques parcelles de ses justifications. Sa plus belle histoire. Dur d’arriver à la cheville d’une telle affirmation. « Tu ne m’as pas l’air d’avoir de si vilains défauts que ça … » Releva Nova. Pourquoi la rejetterait-on pour quelques côtés négatifs qui la rendait simplement humaine ? La rouquine avait une liste de défauts longue comme le bras, elle ne pouvait qu’espérer qu’une femme, quelque part, un jour, l’accepte telle qu’elle était. « C’est courageux de ne plus laisser les autres t’influencer. Et je comprends que ça ait pu te monter à la tête. Je pense que personne ne pourrait te le reprocher … C’est difficile d’écouter son cœur quand tous ceux qu’on aime disent le contraire. » Souffla-t-elle, parlant en toute connaissance de cause. Dans son cas, il ne s’agissait que de deux personnes, ses parents, mais ils représentaient tout pour elle. Mais à cause d’eux, même l’amour était un sujet tabou pour Nova, alors la sexualité – celle qu’elle ne simulait pas - encore plus. « Merci, c’est gentil. T’es gentille. Peut-être quand on sera … ailleurs que dans un restaurant où j’ignore la distance entre les tables. » Elle eut un rire tout léger, à la fois nerveux et lumineux. Elles passèrent donc à un sujet beaucoup plus acceptable en public, les animaux. Une première réelle divergence entre les deux jeunes femmes. Elles en découvriraient sans doute d’autres au fil de la conversation, mais ça ne l’effrayait pas. Il y avait aussi tous leurs points communs pour compenser, à commencer par leur gourmandise. « C’est ce que tu crois mais le blush végane est délicieux. » Rétorqua-t-elle en riant. Ce fut à son tour de goûter au plat de Gretchen, qui fut une explosion de saveurs contre ses papilles gustatives. Un orgasme, compara-t-elle, ce qui fit s’étouffer Gretchen. Nova éclata de rire en écarquillant les yeux, la bouche pleine. Toutes les deux firent passer le morceau d’une gorgée de vin. Puis, la proposition de la blonde laissa la rousse fébrile. Son cœur battait plus vite, son corps s’enflammait, sa tête s’embrumait. « Je n’avais de toute façon pas envie d’un dessert … » Dit-elle à voix basse, manquant d’assurance mais pas pour autant de conviction. Elle avait envie de sortir d’ici, de respirer l’air frais et l’odeur de Gretchen, de laisser ses doigts courir sur sa peau. Elle frissonna. « Je souris toujours comme une idiote quand j’te parle. » Par message sur l’application ou ici, c’était du pareil au même, Nova était une gamine face à son crush. La rouquine continua à manger son repas, qui n’était pas une assiette si garnie malgré le prix – la qualité y était, en contrepartie -, et termina entre quelques dialogues. Elle posa ses ustensiles, avala sa dernière gorgée de vin. « Bon. Elle est pour quand cette sérénade ? » Un sourire se glissa sur ses lèvres.
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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) - Page 2 EmptyMer 29 Avr 2020 - 13:48

there is a crack in everything, that's how the light gets in
Gretchen avait envie de rire mais elle parvint à se retenir malgré tout. Des défauts, elle en avait des tas. Déjà, elle avait un si mauvais caractère qu'elle pouvait renvoyer chier tout le monde pour un oui ou pour un non. Elle n'était pas ouverte à d'autres styles de musique que le rock et le Metal, était incertaine quant à son avenir, et sourire lui coûtait toute son énergie alors elle préférait faire la gueule à longueur de journée. Trop honnête, elle passait son temps à vexer les autres et comme si ça ne suffisait pas, elle était dépressive et suicidaire depuis toujours. Alors des défauts, oui elle en avait, mais elle n'allait certainement pas les dévoiler à Nova pour ne pas la faire fuir dès le premier rendez-vous. « Je ne veux plus faire la même erreur. Je veux aimer à nouveau comme j'ai pu aimer, et je ne les laisserai plus m'influencer. » Il était hors de question qu'elle vienne gâcher une nouvelle histoire. Pour une fois dans sa vie, pourquoi ne dirait-elle pas non à son cœur ? Elle pouvait être heureuse, et même si ce n'était que sur le court terme, peut-être cela débloquerait-elle quelque chose au fond d'elle. Nova, elle pouvait être la bonne personne pour elle, si elles se laissaient une chance. La proposition de Nova de discuter ailleurs qu'ici faisait plaisir à la blonde, dont le sourire se faisait plus grand, et les joues plus roses. Elle commençait seulement à avoir un coup de pression en les imaginant ailleurs que dans ce restaurant. Est-ce que ça sous-entendait qu'en plus de continuer à se fréquenter, elles pourraient se voir ? Elle en avait véritablement envie. Sauf que Gretchen était aussi anxieuse. Son date la trouverait-elle aussi agréable à regarder sur sur photo ? S'enfuirait-elle à l'idée de révéler son vrai visage ? « C'est ne bonne idée. » commenta-t-elle, sentant déjà le vin rouge lui monter à la tête. D'ailleurs, elle avait presque fini son verre, et aurait bien voulu en boire un autre pour mieux engourdir ses sens. Avec un peu d'alcool, elle pourrait être un peu plus détendue et ses pensées cesseraient peut-être de divaguer et de s'imaginer mille et une choses. « Pas sûre que mon blush soit vegan. Mon rouge à lèvres, en revanche... » Mais elle se tut avant de terminer sa phrase, de peur de paraître trop pressée alors qu'elle était seulement maladroite. Bien sûr qu'elle souhaitait que ce rendez-vous ou l'un des prochains se termine ou commence par un baiser, mais elle se rappelait qu'Adeline n'avait probablement jamais vécu ça, et elle ne voulait surtout pas la mettre mal à l'aise à cause de son manque de pudeur, bien qu'actuellement, les barrières lui aient semblaient assez réduites pour qu'elle parvienne à flirter ouvertement, puisque c'était aussi le but de leur venue ici et de l'application. Raison de plus pour Gret de proposer de quitter rapidement les lieux, afin que plus aucune oreille indiscrète ne vienne se glisser entre elles. Au moins, elles étaient sur la même longueur d'ondes, se rendit compte Gretchen quand Nova affirma ne pas vouloir de dessert et affirmer que le sourire était aussi plaqué sur ses lèvres que sur celles de Gretchen. « Tu dois être magnifique quand tu souris. » la complimente-t-elle, le cœur battant avant qu'Adeline ne la presse de chanter. Riant, Gretchen vint s'essuyer les commissures de ses lèvres avant de se relever de son siège, remettant maladroitement sa veste sur ses épaules et reprenant son sac à main.  « Elle est pour bientôt, mais elle serait mieux avec ma guitare... Et surtout ailleurs qu'ici. » glisse-t-elle, heureuse de pouvoir enfin retourner à l'extérieur, même si elle ne pourra toujours pas voir le visage de la rousse. « Il faut déjà qu'on trouve la sortie du restaurant. Je te suggère de ne pas se lâcher ni dedans, ni dehors. Tu vas devoir jouer les guides une fois dehors, et je n'ai pas tellement envie de mourir percutée par une voiture. Enfin, pas ce soir, ni à ton bras. » précise-t-elle en regardant inutilement autour d'elle, tentant de repérer dans le noir un bruit quelconque lui indiquant la sortie. « Serveur, s'il vous plait ? » finit-elle par demander assez haut pour que quelqu'un daigne enfin venir à leur rescousse.

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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) - Page 2 EmptyLun 11 Mai 2020 - 23:33

Des défauts, Nova en avait tout autant. Elle les cachait derrière son sourire d’ange, lorsqu’on la rencontrait pour la première fois, mais ses vraies couleurs ne tardaient jamais à ressortir. Elle était jalouse et possessive, et si jusqu’alors cela ne s’était traduit qu’à travers ses relations amicales, on ne pouvait qu’imaginer à quel point ce serait pire en amour. Elle était hautaine et jugeait trop facilement, elle qui avait pourtant tellement peur du regard qu’on pouvait lui porter. Et en raison de cela, elle était en plus hypocrite, parce qu’elle voulait trop souvent plaire aux autres, au détriment de ce qu’elle ressentait réellement. La liste s’étirait, encore et encore, mais elle n’allait certainement pas s’en vanter alors qu’elle ne savait même pas si Gretchen aurait un jour la malchance de découvrir toutes les mauvaises facettes de Nova. Nova la menteuse, Nova qui était aujourd’hui Adeline, une personne bien plus facile à incarner qu’elle-même. Quelle tristesse. Ce qui était tout aussi triste, c’était que Gretchen autant que Nova s’étaient laissé dicter leurs comportements et leurs sentiments par d’autres. Et si la blonde avait choisi de ne plus se laisser influencer, la rouquine ne pouvait pas affirmer s’être libérée de ses chaînes, pas encore. Loin de ça. Le simple fait qu’elle se retrouve complètement dans le noir ce soir et qu’elle n’ait pas osé regarder plus loin que ça encore en était la preuve. « Si un jour tu fais un TED Talk sur comment t’y es arrivée, n’hésite pas à m’inviter à la conférence … » Elle gloussa, sous-entendant qu’elle-même n’en était pas là dans sa vie. À tasser du revers de la main l’opinion des autres, de sa famille. Nova avait bien trop peur de l’abandon pour ça. Mais que ferait-elle si, un jour, c’était d’être abandonnée par Gretchen qui lui ferait le plus peur ? Elle frissonna, à nouveau, à cette idée. Elle ne pouvait pas s’autoriser de telles pensées, pas ce soir. Sans doute jamais. Pourtant, elles continuaient sur les sous-entendus. Ou plutôt, c’était Gretchen qui était sur une lancée. La rousse n’était pas encore assez à l’aise avec elle-même pour de telles remarques, même si ses amies la connaissaient plutôt salace quand il était question des hommes. Puisqu’elle n’en avait rien à faire, d’eux, elle pouvait bien se laisser emporter par des remarques douteuses qui n’avaient comme objectif que de faire perdurer le mensonge. Entre elles, même le maquillage devenait source de rougissement. « Que ton rouge à lèvres ait été végane ou pas, je ne pense pas que ce serait ça qui m’aurait arrêtée … » Fit-elle remarquer avec un sourire, ne manquant toutefois pas de rappeler qu’autres choses pouvaient l’arrêter. Ce n’était pas l’envie qui manquait, c’était tout le reste qui n’était pas aligné. La thanatologue sourit encore plus au compliment de la blonde sur son sourire, alors qu’elle ne l’avait jamais même vu. « Oh, I don’t know about that … » Dit-elle timidant en replaçant une mèche de ses cheveux, les yeux baissés. Comment pouvait-elle lui faire perdre autant son assurance ? Nova faisait généralement la fière, mais face à Gretchen, même dans l’obscurité totale, elle perdait tous ses moyens. Pourtant, son cœur criait quand même : vite, qu’on file d’ici. Il réclamait la voix mélodieuse de la musicienne jusqu’à ses oreilles. « Et j’imagine que ta guitare n’est pas proche d’ici ? » Demanda Nova avec une pointe de déception. Elle aurait aimé l’entendre. L’entendre et la voir. Même si c’était injuste qu’elle ne veuille pas que le contraire se produise. « T’en fais pas, je te guiderai comme si ma vie en dépendait. » Affirma-t-elle en riant, avant de se lever alors que Gretchen tentait d’attirer l’attention d’un serveur. Le leur arriva bientôt à côté d’elles, leur demandant si elles étaient prêtes à sortir. « Oui, on voudrait bien être raccompagnées à la sortie, s’il-vous-plaît. » Le serveur posa l’une des mains de Nova sur son épaule, pour la guider. Nova tourna la tête vers Gretchen – ou du moins l’endroit où elle croyait la trouver – et tendit sa main vers elle. « Cherche ma main, et suis-moi. » Souffla-t-elle, avant d’être escortée jusqu’à la sortie. Il posa la main de la rousse contre la poignée de la porte et la pria de sortir en douce, rapidement, pour ne pas trop éclairer l’intérieur de la salle à manger. Nova le remercia et se tourna vers la présence de Gretchen. « Tu sais … j’sais pas à quel point tu me pensais sérieuse pour le bandeau mais … je l’étais. Je sais que le mystère a assez duré mais … pour moi il est encore nécessaire. » Elle déglutit difficilement, sachant fort bien que Gretchen pourrait reculer à ce moment-ci. Mais si elle ne faisait pas des blagues, tout à l’heure, si elle était sérieuse elle aussi en lui demandant de la guider une fois au dehors, alors là, Nova saurait que la blonde était sans doute celle qui réussirait à la délivrer d’elle-même, un pas à la fois. Elle espérait de tout son cœur que ce soit le cas.
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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) - Page 2 EmptyDim 14 Juin 2020 - 11:17

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Adeline serait déçue, profondément déçue à cette conférence si elle devait un jour la donner. Parce que si elle en était arrivée là, Gretchen, c'était surtot parce qu'elle avait fait de très mauvais choix et que maintenant, elle les subissait. Elle n'était pas bonne dans le fond, non, elle était la pire personne qui puisse être. Si elle avait eu les couilles de ne pas se laisser influencer dès le début, les choses auraient pu être différentes. Elle ne s'en voudrait pas à elle-même et les autres ne lui en voudraient pas non plus. Suffisait de voir sa relation avec sa meilleure amie qui avait été réduite à néant par sa faute. Et avec Vass, n'était-elle pas en train de reproduire le même schéma ? Nul doute que le destin voudrait lui réserver la même chose avec Adeline. Non, c'était hors de question qu'elle dévoile tout ça. Parce que c'était ça, le pire d'elle-même : être une lâche. Une putain de lâche qui peut pas assumer d'avoir des sentiments pour les autres et qui préfère se détruire plutôt que de souffrir et d'aller mieux en suite. Si elle savait ce qu'elle vivrait encore, bon sang, elle se foutrait en l'air sur le champ. « J'y songerai. » Non, elle n'y songe pas une seule seconde, mais elle a envie de croire que ce sera possible un jour d'accepter ses pires erreurs. Au moins, elles étaient similaires sur ce point, à ne pas assumer une partie d'elles-mêmes. Et malgré cette transparence sur l'existence des défauts qui les parsèment toutes les deux, le charme continue d'opérer, sûrement prononcé par l'obscurité dans laquelle elles sont plongées. Des sous-entendus, des espoirs, une vision du présent et du futur à s'en faire frissonner. Gretchen ne ment pas. Elle ne dirait jamais non à un baiser, à un moment de tendresse. Ce sont ce genre de rapprochements qui lui rappellent à quel point elle est vivante, à quel point elle a de la chance de vivre, malgré ses sombres pensées tentant de la convaincre que ce serait mieux pour tout le monde si elle n'était plus là. Alors c'est ça, flirter avec une femme ? La blonde avait toujours pensé que ce serait plus compliqué que ça. Elle est déjà trop en confiance, ça l'excite et ça lui fait peur à la fois. Elle peut sentir le sang affluer plus vite à son cerveau tandis que le cœur s'affole et que l'esprit divague. Elle s'imagine un instant cette distance réduite à néant. Ce serait si facile, de s'approcher, de laisser ses doigts caresser ces cheveux qu'elle ignore longs ou courts, de laisser son pouce tracer les contours de ce visage inconnu pour venir caresser ses lèvres avant de les embrasser des siennes. Oui, magnifique, elle doit l'être pour avoir un tel attrait sur elle même dans le noir. On dit que c'est l'inconnu qui nous attire, le danger, mais qu'une fois qu'on a plongé dedans, on s'en lasse. Gretchen ne veut jamais s'en lasser. « Je l'ai laissée chez moi. Mais n'importe quelle guitare fera l'affaire. » Elle serait bien capable d'en piquer une dans un magasin de nuit ou de s'incruster à une jam session juste pour avoir le plaisir de chanter pour Ade. La soirée n'était pas encore terminée, elle durait encore et c'était donc bon signe qu'Adeline ne tente pas de s'enfuir une fois dehors et les yeux bandés. Accepterait-elle seulement de se promener à son bras pour la guider ? Visiblement, oui. Et pourtant, les rues devaient être encore animées. C'était déjà une belle avancée, car même si elles voudraient passer pour des amies, dans une telle situation, elles seraient de toute façon le point d'attention de tous les regards. On voit rarement des personnes se balader les yeux bandés dans la rue en riant sous l'emprise de vin rouge. « J'arrive tout de suite. » répondit la blonde, soulagée de savoir qu'elles allaient pouvoir respirer un peu d'air frais. Elle battit un peu des bras inutilement mais finit par trouver le poignet de Nova dans le noir. Elle glissa alors la main dans la sienne, les mêmes sensations que tout à l'heure la parcourant, lui coupant le souffle et la faisant frissonner. Elle fut soudain silencieuse jusqu'à ce qu'elles s'arrêtent, et elle faillit lui rentrer dedans, pensant que la sortie était encore loin. Sauf qu'au lieu de sortir immédiatement, Nova refusa d'ouvrir la porte du sas. Le bandeau, elle l'avait presque oublié. En tant normal, elle aurait préféré renvoyer dans les roses l'homme en face d'elle, sauf que ce n'était pas un homme, et qu'elle avait terriblement envie de la revoir ensuite, alors aucune fausse note n'était autorisée. « Je sais que tu étais sérieuse. J'ai fait des choses bien plus dingues que de venir à un date dans le noir complet. Et même si je meurs d'envie de croiser ton regard, » pour qu'en un regard tu comprennes à quel point je te trouve parfaite, pense-t-elle, « j'attendrai que tu sois prête. » Elle quitta alors sa main quelques secondes pour la plonger dans son sac à mains à la recherche du foulard qu'elle avait pris en prévision. Quand elle le trouva, elle prit quelques secondes pour l'attacher devant ses yeux, espérant à la fois que le tissu soit assez épais pour respecter les volontés de Nova, mais aussi assez fin pour espérer apercevoir son visage à travers. Quand elle fut prête, elle reprit la main de Nova dans la sienne, déterminée à partir d'ici. « C'est bon, j'ai le foulard sur mes yeux. » Annonce-t-elle, retenant son souffle, n'attendant que le moment où la jeune femme accepterait de les faire sortir d'ici, car l'air commençait sérieusement à lui manquer, à moins que ce ne soit l'angoisse de ne pas être à la hauteur une fois dehors.

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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) - Page 2 EmptyLun 15 Juin 2020 - 14:40

Et Nova, n’était-elle pas lâche ? Elles l’étaient toutes les deux, chacune à leur triste manière. Gretchen n’assumait pas ses sentiments et souffraient plutôt que de se lancer dans le vide avec un autre. Nova n’assumait pas son orientation sexuelle et détruisait son identité au profit d’autres masques bien taillés dans le mensonge. Lâches, elles l’étaient. Au bout du compte, peu importe le pourquoi et le comment, la finalité demeurait la même. Nova ne pourrait jamais en vouloir à Gretchen d’être ce qu’elle était, puisqu’elle l’était aussi. J’y songerai, déclara la blonde d’une voix qui laissait entrevoir l’espoir. La rouquine était loin de s’imaginer qu’il n’y avait pas une once de vérité dans ces trois petits mots. Son interlocutrice ne voulait pas qu’Adeline la voit telle qu’elle était. Elle ne voulait pas qu’elle l’entende discourir sur ses erreurs, ses faux-pas, ce chemin triste et sinueux qui l’avaient menée jusqu’au point actuel. Encore une fois, Nova pourrait-elle lui reprocher de ne pas vouloir mettre toute la lumière sur son être, enlevant tout mystère, toute possibilité d’imagination ? Sans doute pas. Elle-même se cachait dans le noir. « Bien. » Répondit donc tout simplement la demoiselle. Il y avait de toute façon des choses plus pressantes que cette conférence hypothétique. Un véritable spectacle, plus qu’intime, que pour elle. Nova n’en pouvait plus d’attendre, son seul désir pour le moment étant d’entendre Gretchen chanter, accompagnant sa voix grave mais mélodieuse de quelques accords grattés sur n’importe quelle guitare, qu’elle disait. « Je ne savais pas que les guitares poussaient dans le coin comme des pissenlits. » Fit-elle remarquer tout simplement, avant de rire légèrement, d’un rire cristallin. Elle ne s’imaginait quand même pas que Gretchen irait voler une guitare à un commerce. Pas juste pour une chanson dans un parc, pour une femme qu’elle ne verrait même pas. Entre la passion et la folie, il n’y a qu’un pas. Des pas, il leur en restait cependant quelques-uns à franchir avant de regagner la liberté et la lumière. Lumière qui effrayait encore énormément la rousse. D’ailleurs, elle s’arrêta avant d’ouvrir la porte menant à l’extérieur de la salle à manger, réitérant son besoin que Gretchen enfile son bandeau, celui qui permettrait de garder ce mur entre elles. À son plus grand soulagement, elle accepta, à nouveau. « Je ne sais pas quand je serai prête, mais j’aimerais trouver le courage sans avoir à te faire attendre trop longtemps, pour que t’aies pas à trahir tes mots. » On aura beau dire qu’on attend quelqu’un, si le train n’arrive jamais à la gare, si les années passent et que rien ne change, tout le monde finirait par partir. Elles ne feraient pas exception. Nova attendit pendant qu’elle entendait les mouvements de Gretchen dans le noir, qui couvrait son regard, sa certitude, d’un foulard dont les froissements étaient à peine audibles. Lorsqu’elle se déclara prête, Nova prit une grande inspiration, et ouvrit la porte. Elles se frayèrent rapidement un chemin dans la mince ouverture de la porte, Nova tirant Gretchen avec elle, pour ne pas laisser la lumière pénétrer cet endroit secret, magique. Cet endroit qu’elles laissaient derrière elle, avec l’espoir de garder avec elle son aspect mystérieux. Mais restait-il un mystère maintenant que la rouquine pouvait voir Gretchen, grande, mince, belle, ses cheveux longs blonds tombant en bouclette le long de son corps, ses lèvres en cœur l’appelant, l’ensorcelant, son style vestimentaire tellement loin de celui de Nova mais qui ne faisait que la charmer plus encore ? Non, ça n’était plus du mystère, c’était de l’injustice. Parce que si Nova pouvait admirer Gretchen, cette dernière ne pouvait voir Adeline, et encore moins Nova. Et malgré tout, inconsciente, Nova lâcha dans un murmure : « T’es tellement belle. » J’aurais aimé voir ton regard, aussi, pensa-t-elle, alors qu’elle était la seule fautive. Raclant sa gorge, surprise de ses propres paroles, Nova continua : « Attends-moi ici. Ne bouge pas, tu risques de bousculer des gens. » Elle alla, rapidement, régler la facture de leur table. Elle revint en silence, un sourire au coin des lèvres alors que, sans bruit et sans prévenir, elle glissa sa main dans celle de Gretchen. Pour sa façade, ce n’était que deux amies qui jouaient à un jeu très débile tard le soir. Pour elle, c’était une grande première, qui générait en elle autant de bonheur que d’anxiété. Elle avait le cœur qui se tordait mais elle n’aurait su dire si c’était de peur ou de joie. « Ok, on peut sortir. » Et sur ce, Nova les emmena toutes les deux à l’extérieur, où l’air frais de fin de soirée s’engouffra dans leurs cheveux, emmêlant, pour un moment, le blond au roux. « Et maintenant ? » Demanda-t-elle en regardant Gretchen sans la regarder – le contraire aurait été difficile, le foulard se révélant être un bien plus grand écart que ce que Nova aurait cru. Pendant quelques secondes, elle regretta, regretta d’avoir coupé court à la magie, regretta de ne pas avoir su faire de cette soirée un conte de fée où les deux princesses se révèlent sans honte. Mais maintenant qu’elle avait sauté à pied joint dans l’erreur, aussi bien continuer à s’y conforter.
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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) - Page 2 EmptyJeu 25 Juin 2020 - 20:24

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« Oh tu sais, je pourrais les faire pousser en un claquement de doigts si je le voulais. C'est mon super-pouvoir, mais il ne faut le dire à personne. » Le rire qu'elle joint à ses paroles et francs alors que dans son esprit, elle imagine aussitôt une guitare en forme de pissenlit, sans savoir pourquoi, et l'idée lui plait. Elle pourrait songer pour ses prochains concerts à faire fabriquer une guitare sur mesure avec une forme florale, ce pourrait être joli, et déjanté. Peut-être que cette facette de sa personnalité ne plaira pas à Nova, quand elle la découvrira, ce qui arrivera certainement bien plus vite qu'elle ne l'imagine. Quoi qu'entre laisser planer des secrets honteux et dévoiler sa facette complètement tarée, le choix est vite fait. Elle espérait seulement elle aussi qu'elle ne se lasserait pas de ce petit jeu avant d'avoir fait découvrir la profondeur de son être. Elle avait envie que ce sentiment de plénitude et que le charme continue d'opérer jusqu'à ce qu'enfin le bandeau soit levé. Elle le saurait vite. En attendant, leurs pas les mènent dans le premier couloir, et Gretchen sent un sourire poindre sur ses lèvres au compliment de la jeune femme. Elle pouvait entendre la sincérité dans sa voix, et elle baissa la tête en murmurant un faible "merci", acceptant ce compliment qui l'aurait tant fait rire si quelqu'un d'autre avait été en face. Sauf que ce n'était pas la main de n'importe qui qui venait se glisser dans la sienne, mais celle d'une femme qui réveillait bien trop de fantasmes. Autant dire que l'air frais de l'extérieur lui fit beaucoup de bien, et l'aida à reprendre son souffle correctement avant de ne finir les joues couleur tomate. Elle les imagina les yeux grands ouverts sur le monde, à marcher main dans la main, à se partager des secrets à l'oreille tandis que le monde continue de tourner. Elle imagine l'amour, une bonne fois pour toute. Le vrai, celui qui met le cœur en difficulté et qui prend aux tripes. Arriveraient-elles jusque là ? Et maintenant, elle allait devoir la guider du mieux qu'elle pouvait. Difficile, parce qu'elle avait perdu toute notion d'orientation depuis qu'elle avait perdu la vue. Que ce soit à droite ou à gauche qu'il faille partir, elle n'en avait aucune idée. Prendre le GPS serait une solution bien plus efficace, alors elle farfouilla dans son sac à la recherche de son téléphone. « On va essayer de trouver le chemin le plus sûr. Dis Siri, comment aller à la maison ? » Parfois les nouvelles technologies pouvaient s'avérer absolument merveilleuses et pratiques. Sans ce bijou de téléphone, elle n'aurait pas pu emmener Nova où elle le voulait et encore moins retrouvé le chemin de la maison. D'ailleurs, c'était bien plus ardu que ce qu'elle pensait au départ. Après quelques pas, Gretchen se sentait aussi déséquilibrée que si elle avait bu trois verres de vodka, et ses talons lui faisaient déjà mal aux pieds. Mais heureusement, elle n'avait pas à se focaliser longtemps sur l'état de ses pauvres orteils, et bientôt, elle retrouvait un rythme de marche relativement correct, même, guidée à merveille par la rousse. « Tu sais, je n'avais pas prévu de te faire visiter si vite mon appartement. Alors, si tu pouvais me pardonner d'avance pour l'état de mon appartement, ça me soulagerait. » Siri se moquait bien de toutes ces paroles et continuait à lui demander de tourner à droite dans des ruelles toujours plus éloignées de l'avenue principale. « Normalement, c'est l'immeuble numéro 606, est-ce que tu le vois ? Ensuite, l'appartement 407, au quatrième étage. » Selon le GPS, elles devaient être arrivées à destination, mais sans voir, la blonde n'en avait strictement aucune idée. Et plus les secondes passaient, plus elle avait la boule au ventre d'exposer son cocon d'intimité à la jeune femme. Son antre était un véritable repère de sorcière, en plus de sentir la cigarette à plein nez. Des bougies partout, parfois quelques sous-vêtements, un mur noir, des rideaux violets et épais, des plats dans l'évier, des petits culottes à côté de la porte de la salle de bain, un cendrier encore plein sur la table basse, et un tas de poussière proche de la cuisine à côté du balai parce qu'elle a eu la flemme de le ramasser avant de partir, une télé en veille qui consomme mille fois trop d'énergies, et sûrement mille autres détails oubliés. De peur certainement que la rousse ne s'enfuit en découvrant une telle cacophonie, Gretchen se rapprocha un peu d'elle, venant glisser ses clés d'appartement dans la main de la belle pour lui laisser les rennes.

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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) - Page 2 EmptyVen 10 Juil 2020 - 1:18

« Dis donc, la fée des superpouvoirs a été plus que généreuse avec toi ! Vision nocturne hyper développée, pouce-vert pour les guitares … C’est injuste ! » Elle sourit, Nova, s’amusant déjà de leur rappeler des souvenirs qu’elles avaient créé une trentaine de minutes auparavant. Si elle conservait déjà des fragments magiques de moments passés auprès de Gretchen, c’était plutôt bon signe, n’est-ce pas ? La rouquine ajouta, souriante : « Mais promis, je ne le dis à personne. Motus et bouche cousue. C’est bien ça qu’il faut dire ? » Se demanda-t-elle alors en riant, doutant d’elle-même. Quel soulagement de pouvoir faire preuve d’autant de légèreté avec une date. Lorsqu’elle était en compagnie d’hommes, Nova se crispait, se fermait. Face à Gretchen, même si la nervosité lui nouait quand même la gorge, elle arrivait à s’en délier le temps de quelques fous rires, le temps de créer du beau, avec elle. La beauté, actuellement, se trouvait cependant face à elle. Les deux jeunes femmes venaient de quitter la salle à dîner complètement plongée dans le noir, redécouvrant la lumière. Gretchen avait de la chance d’avoir les yeux bandés, le changement de pièce ne lui fit pas plisser les yeux comme attaqués par toute cette clarté. Mais quand Nova réussit à cligner les paupières assez de fois pour s’acclimater, elle contempla la jeune femme qui se tenait face à elle. Grande, mince, les cheveux blonds longs, un nez tout fin, des lèvres en sourire, un style vestimentaire complètement à l’opposé du sien, bref, un vent de fraîcheur. À tel point que Nova n’eut d’autre choix que de lui souffler ce compliment gêné mais sincère. Elle ne fut pas la seule à en être intimidée, d’ailleurs, puisque Gretchen lui murmura un remerciement tout bas. Sur ce, la thanatopractrice alla régler la facture avant de revenir vers la blonde, glissant sa main dans la sienne pour la guider vers l’extérieur du restaurant. Une fois dehors, cependant, dans ce grand monde où elles étaient visibles, vues de tous, Nova figea. Elle garda quand même sa main dans celle de la blonde, puisqu’elle était incapable de bouger. Et comme si seule Gretchen pouvait la sauver, c’est à elle qu’elle demanda : et maintenant ? La jeune femme fouilla dans son sac, à tâtons, ressortant son téléphone pour demander à Siri comment aller à la maison. Le cœur de Nova rata un battement. Gretchen l’emmenait chez elle ? Elle sentit sa main devenir moite, parce qu’elle paniquait, mais elle ne pouvait pas lâcher Gretchen, pas après qu’elle lui ait imposé de se rendre aveugle le temps d’une soirée. La rousse suivit les indications de la voix monotone du GPS du téléphone, guidant la blonde le long des trottoirs. « Je n’avais pas prévu le visiter ce soir non plus. » Avoua Nova avec la voix légèrement tremblante, bien malgré elle. « Je vis avec un gars qui ne se ramasse pas tellement. J’suis donc prête à parier que j’ai vu pire … » Ajouta-t-elle avec humour comme pour se calmer elle-même. Au moins, sa voix avait perdu son trémolo. Elle leva les yeux vers un grand immeuble à étages, se tenant droit et fier face à elles. Nova se sentit encore plus toute petite. « Oui, je le vois. Il y a un code pour rentrer dans l’immeuble ? » Demanda-t-elle en s’engageant sur l’allée centrale. Elles montèrent les escaliers en silence, leurs mains se serrant un peu plus qu’au départ, sans doute parce qu’elles étaient toutes les deux terrifiées. Gretchen de laisser Nova entrer dans son intimité, et Nova de découvrir celle-ci. Leurs corps se rapprochaient, eux aussi, pour trouver le réconfort dans la chaleur de l’autre. La blonde glissa les clés dans les mains de la rousse et, une fois devant le 407, Nova les inséra dans la serrure. « Et voilà. Nous y sommes. » Dit-elle avant d’inspirer profondément en entendant le cliquetis de la serrure. Elle poussa la porte et, déboussolée, laissa Gretchen y rentrer la première. Nova avait beau être la guide, elle n’était pas chez elle. Elle entra à sa suite, fermant la porte derrière elle avant de découvrir le logement de la blonde. Chaque emplacement où il y aurait pu avoir un vide, une bougie était déposée, comme pour combler un espace trop grand pour Gretchen. L’un des murs était complètement noir, les rideaux étaient violets et épais ce qui ne laissait sans doute passer aucune lumière. Des sous-vêtements traînaient au sol, la vaisselle s’accumulait sur les comptoirs, les tas de poussière étaient délaissés au sol. La télé était ouverte, l’écran en veille illuminant tout légèrement le salon plongé dans le noir, montrant sur la table basse un cendrier rempli de cigarettes encore bien odorantes. Nova eut le vertige et lâcha la main de Gretchen. « Je … je devrais peut-être rentrer chez moi. Il se fait tard, après tout. Il ne faudrait quand même pas réveiller les voisins avec la guitare, non ? On n’aura qu’à se reprendre, une prochaine fois … » Y aurait-il une prochaine fois ? Nova réalisait que Gretchen et elle étaient complètement différentes. Trop différentes, peut-être. La peur la gagnait et l’étouffait. Et pourtant, il n’aurait fallu que le contact de sa main, à nouveau, et réentendre son rire, pour la calmer et la ramener à elle. À elles.
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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) - Page 2 EmptyLun 13 Juil 2020 - 14:29

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Vu pire, vu pire, c'est vite dit. Gretchen ne fait même plus attention à son propre environnement, mais ses plus proches amis lui avaient déjà reproché de se laisser aller. Combien de fois Kid avait dû débarquer à l'improviste pour la surprendre comme une loque sur son canapé, et l'obliger à se lever pour qu'elle fasse un peu de ménage. Combien de fois qu'elle avait eu honte de devoir y inviter son frère et sa sœur parce qu'ils n'auraient les yeux que sur les défauts de l'appartement. Le problème, c'est que son appartement ne serait jamais vraiment propre et rangé tant que ça n'irait pas dans son esprit. C'est tellement facile de se laisser aller, et tellement compliqué de remonter la pente. Pourtant, elle trouva le moyen de rire, alors qu'il n'y avait rien de drôle à ça. « Juste le badge avec les clés à passer, ça devrait s'ouvrir tout seul. » Encore heureux qu'on ne lui ai pas installé des codes, sinon, combien de fois elle se serait endormie au pied de l'immeuble en rentrant bourrée d'une soirée ou d'une tournée. Qui sait ce qui aurait pu lui arriver d'autre, de pire même. Le bruit que fit la porte la rassura sur le fait qu'elles étaient au bon endroit. A deux, elles avaient réussi sans encombre à arriver à destination, ce qui était presque un miracle. « Tu as été une guide parfaite. » annonça la blonde quand la rousse annonça qu'elles étaient enfin arriver. Et elle pensait sincèrement que ça allait bien se passer, mais elle aurait dû s'en douter, que ça allait merder un moment donné. Elle aurait dû se douter que son bordélisme maladif finirait par en effrayer plus d'un. Les mecs, en venant ici n'avaient pas fait attention pour la simple et bonne raison qu'elle ne leur en laissait absolument pas le temps. Mais Adeline, elle, n'était pas venue pour finir au lit avec Gretchen, alors forcément qu'elle avait vu tout autour d'elle le bazar qui s'y étalait. Et la blonde était persuadée que c'était à cause de ça qu'elle avait envie de partir. « Mes voisins ne diront rien, ils ont l'habitude, et ils sont encore plus bruyants que moi. » Elle tente de trouver une excuse pour la retenir, pour passer plus de temps avec elle. Pinçant les lèvres, Gretchen eut un vertige, et une envie soudaine de retirer son bandeau en jurant contre le monde entier. C'était de sa simple faute. Aucune pudeur, aucune délicatesse dans ses mots et dans ses gestes. Forcément qu'Adeline avait envie de fuir face à une telle femme. « On peut prendre ma guitare et on s'en va, on va chanter dehors ? » La blonde ressent un étrange pincement au cœur à l'idée d'avoir ruiné la fin de leur soirée alors que tout commençait si bien. Ça aurait pu être une belle histoire. Non, ça peut encore l'être. « Si c'est à cause de l'état de mon appartement, j'peux faire un peu d'ordre ? » Elle perdait de l'assurance à chaque nouvelle seconde. Alors, presque désespérée, elle tendit la main pour la poser délicatement sur le bras de la rousse, comme si ça pouvait la convaincre de rester. Elle avait peur de soudainement se retrouver seule et de ne plus jamais la revoir, alors que c'était là le meilleur rendez-vous qu'elle n'ait jamais eu. « S'il te plait, Adeline, laisse-moi au moins une chanson... » Sa voix avait fini par se muer en un doux murmure alors qu'elle laissait ses doigts venir frôler ceux de la jeune femme, incapable de lire dans son regard ses émotions alors que le tissu les empêchait de rejoindre le monde l'une de l'autre. C'était ça aussi, qui lui donnait terriblement envie de dévoiler entièrement son visage : ce fossé qui venait de se creuser entre elles, par sa propre faute. Lentement, ses doigts accrochèrent ceux d'Adeline, avec plus de fermeté cette fois. Non, elle ne voulait pas qu'elle parte. Mais elle ne pouvait pas non plus aller contre ses volontés et devrait respecter ses choix. Mais elle ne laisserait pas ce contact être le dernier.

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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) - Page 2 EmptyLun 27 Juil 2020 - 16:06

Dans le cas de Nova, c’était généralement le contraire. Elle était celle qui débarquait à l’improviste pour sauver d’eux-mêmes ses amis qui se laissaient aller. Elle était celle qui ne laissait jamais quelqu’un trop se traîner, il suffisait de demander à ses colocataires. Elle était celle dont le planning du dimanche comportait toujours une plage horaire pour faire le grand ménage et parfumer les pièces de l’appartement. Si elle utilisait les chandelles autant que Gretchen, c’était pour les différentes fragrances et la belle ambiance, pas pour éclairer un logement plongé dans le noir. Cette constatation du grand écart entre Gretchen et elle l’avait fait figer. Elle était donc restée dans l’entrée, la porte fermée derrière elle, se sentant déjà prise au piège. Pourtant, ce n’était bel et bien que les murs de l’endroit qui l’oppressaient. La blonde à ses côtés, elle, continuait à avoir le même effet d’apaisement et de réconfort sur elle. Elle était une bulle de sécurité, depuis le début de leur rendez-vous. Ce n’était que maintenant que Nova réalisait qu’il y avait tout un monde autour d’elles qui existait tout autant que leur petite idylle. Plutôt que d’affronter la vérité, Nova tenta de se défiler via des excuses que Gretchen ne tarda pas à chasser. « Oh, ah oui ? Ça ne doit pas être facile de vivre avec des voisins bruyants. Je péterais un plomb. » Dit-elle doucement. Une autre raison d’avoir de la difficulté à entrevoir quoi que ce soit à long terme. Dormir dans ce logement étouffant, s’endormir aux cris des voisins ? Ce n’était pas Nova. Et puis, de toute façon, à quoi pensait-elle ? Elle s’attendait à quoi de tout ça ? Elle était une lesbienne enfermée dans le placard depuis toujours, et pas prête d’en sortir. Elle se torturait, à accepter des rendez-vous mystérieux. Adeline n’existait pas. Adeline était un mensonge inventé de toute pièce. Elle était une fraude. Ce sentiment-là de panique l’envahit davantage quand Gretchen l’appela justement par ce nom-là, Adeline. La blonde avait été alarmée par le silence de Nova et comme chacune de ses questions demeuraient sans réponse, elle la suppliait d’une dernière chance, une seule chanson. Nova sortit de sa tête et posa les yeux sur le regard bandé de Gretchen, quand les doigts de cette dernière frôlèrent les siens, pour finalement lui prendre fermement la main. « Euhm, sorry, oui. Une chanson, oui … Dehors … Je crois que l’odeur de la cigarette m’a un peu étourdie. » Après avoir pu trouver la guitare de Gretchen dans le logement, les deux jeunes femmes redescendirent au bas de l’immeuble, où elles s’installèrent dans un coin tranquille. Avant que la blonde ne se mette à jouer, Nova rompit le silence : « Je suis désolée de ma réaction. C’est rien contre toi. T’as été … tellement parfaite, ce soir. C’est ce qui me fait le plus flipper, d’ailleurs. Que tu me plaises autant mais qu’on soit … si différentes. » Et pas rendues au même endroit dans leur sexualité, non plus. Nova se garda toutefois de l’ajouter.
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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) - Page 2 EmptyDim 2 Aoû 2020 - 10:44

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Au fond, le bruit des voisins était devenu un son rassurant aux oreilles de Gretchen. La ville qui vivait la nuit, le bruit des voitures, le bruit de pas des voisins sur sa tête, le chien qui aboie dans la cour, la musique trop fort de ceux qui font la fête toutes les nuit, tout ça était devenu un quotidien qu'elle ne voulait pas voir disparaître. Sûrement parce qu'à force d'être seule, elle avait besoin de sentir la vie autour d'elle, la vie des autres. Peut-être que tout ça changerait le jour où elle aura enfin une présence vivante à ses côtés, mais pour le moment, ce n'est pas le cas. On a eu beau lui suggérer d'adopter des animaux, elle a toujours refusé, trop apeurée par ces bêtes. Le pire, ce sont les chats. Toujours à se cacher dans des coins de l'appartement, à regarder dans le vide, à gratter les rideaux. Non, définitivement, Gretchen préférait la présence humaine à celle animale, et ce serait le cas jusqu'à sa pauvre vieillesse. Sauf qu'elle ne se voyait pas avouer ça tout de suite à Adeline. Haussant les épaules, elle n'ajouta rien sur le sujet. Déjà qu'elle avait l'air d'une personne bordélique au possible avec cet appartement en vrac, elle ne voulait pas non plus passer pour une fille insupportable à vivre au quotidien. Aussi insupportable que l'angoisse qui venait de poindre dans sa poitrine. Elle avait l'impression de la perdre, comme si tous les efforts réalisés dans la soirée étaient finalement réduits à néant. Elle aurait dû se détacher de tout ça, ne pas se laisser piéger par des espoirs inutiles, mais c'était plus fort qu'elle. Au-delà du bandeau qui lui cachait la vue, elle avait envie de croire en cette alchimie entre elles. Elle voulait croire qu'Adeline pourrait lui apporter tout ce qu'un homme refusait de lui offrir. « Oui, dehors, ce sera mieux. » Et dans le fond, elle se sentait presque pitoyable. Elle avait honte de l'avoir amenée ici, d'avoir montré à quel point elle était une fille totalement désordonnée. Elle finirait par la détester dès qu'elle aurait croisé son regard, elle en était certaine, car à chaque fois que l'amour semblait frapper à sa porte, Gretchen finissait déçue et anéantie par sa seule et unique faute. Alors, avant de changer d'avis, la rockeuse trouva sa guitare et guida Nova à l'extérieur du bâtiment. Elles s'installèrent non loin de là, dans un coin de verdure près des lampadaires, sur un banc de passage. Guitare sur les genoux, Gret s'y attachait fermement, tentant de se souvenir de la position des cordes pour jouer les bonnes notes. Mais elle s'arrêta en entendant la voix de la rousse. Sourir timide aux lèvres, la blonde tourna la tête vers elle sans la voir. « C'est toi qui a été la plus parfaite. » lâche-t-elle dans un souffle, pinçant les lèvres, se demandant si elle devait aller plus loin dans ses confidences. Elle lui plaisait aussi. Elles se plaisaient mutuellement mais il y avait tant de barrières infranchissables. « J'ai toujours été du genre à penser qu'être différents est une force. Sincèrement, je doute qu'être avec le sosie de soi-même soit une expérience agréable... » Elle se mit à rire en s'imaginant avec quelqu'un comme elle. Ce serait infernal, elles ne s'entendraient pas. Et pour éviter de ne changer d'avis, ou de montrer le tremblement de ses doigts, elle se mit à gratter les cordes une première fois pour trouver les accords, puis une seconde fois plus franchement une fois que la mélodie était venue à elle. « You don’t want me, no, you don’t need me. » Mon dieu, avant de chanter, elle aurait dû réfléchir. Elle avait presque oublié les significations de cette chansons griffonnée à cinq heures du matin par une nuit d'insomnie. Mais maintenant qu'elle l'avait entonnée, elle ne voulait pas arrêter. Parce que si elle s'était mise à chanter cela, c'était parce que son inconscient lui avait soufflé que c'était une bonne idée.  « Like I want you, oh, like I need you, and I want you in my life, and I need you in my life. »  Et plus elle chantait, plus elle avait l'impression d'être seule au monde. A part le souffle d'Adeline à ses côtés, la ville était plongée dans un silence des plus total. Les notes suivaient sa voix, sa voix suivaient les notes. Et quand elle eut terminé sa chanson, elle n'osa même plus parler. Elle était juste dans l’expectative. Adeline s'était-elle enfuie face à cette déclaration préméditée ?

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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) - Page 2 EmptyLun 3 Aoû 2020 - 15:05

Elles se perdaient, comme quoi parfois la distance, l’ignorance, les limites, permettaient à deux êtres de se retrouver davantage que s’ils s’étaient trouvés l’un en face de l’autre. À partir du moment où Nova était sortie du restaurant dans le noir, au fond, elle le savait, elle avait commencé à reculer. Parce que tout devenait alors trop vrai, trop concret, à ses yeux mais aussi aux yeux des autres qui pouvaient maintenant les voir. Nova s’était toujours sentie plus confortable dans la pénombre, là où personne ne pouvait discerner les traits de sa véritable personne. Être sous la lumière était une angoisse qu’elle ne supportait pas lorsque les masques tombaient. Et son masque, elle l’avait fait tomber à la seconde près où Gretchen s’était assise face à elle. On aurait pu croire le contraire, puisque c’était Adeline qui avait pris place à l’autre bout de la table mais au fond, Adeline était bien la seule partie d’elle-même qui existait vraiment. C’était juste un second prénom, qui n’apparaissait que sur papier, que les autres ignoraient pour la plupart. C’était une cruelle logique, au fond, qui avait poussé Nova à arborer ce nom-là lorsqu’enfin elle ouvrirait un peu plus la porte à sa véritable identité. Mais si la rouquine aimait à ce point la noirceur, n’aurait-elle pas dû se sentir à l’aise dans le logement de Gretchen, si sombre, si fermé ? Le contraire se produisit et Nova fut prise d’une nervosité sans pareille, son cœur débattant contre lui-même dans sa poitrine. L’odeur, Gretchen complètement perdue à côté d’elle, les murs qui se refermaient sur elle, Nova commençait à être étourdie et aurait rapidement détalé si la blonde n’était pas intervenue. Dehors. Dehors, Nova pourrait respirer. Dehors, Nova se sentirait un peu moins coincée dans une proximité à laquelle elle n’était visiblement pas prête. « Ok. » Murmura-t-elle d’une toute petite voix, s’empressant alors de trouver la guitare de la jeune femme pour ressortir à l’extérieur, où l’air frais emporta son mal-être, juste assez loin pour qu’elle ne décampe pas loin, loin d’ici, loin d’elle-même. Elles se posèrent sur un bac tout près de la verdure, sous la lumière d’un lampadaire. Quel duo improbable elles faisaient là. Avant que Gretchen n’ait la chance de jouer quelques notes, Nova s’empressa de s’excuser de sa réaction. « Je ne pense pas que je me supporterais non plus. » Admit la rouquine dans un doux rire un peu retenu, la jeune femme nageant encore trop dans la honte et dans la culpabilité. « Mais j’ai peur que certaines différences creusent trop l’écart … Qu’on n’arrive pas à se rejoindre à mi-chemin. » Si Nova faisait part à Gretchen de tous ces doutes, c’est bien parce qu’elle avait envie de croire en quelque chose de beau. Autrement, elle ne serait plus là, présentement. Rien ne l’obligeait à rester, pas même pour garder les apparences. Gretchen ne savait même pas qui elle était. Nova voulait juste allonger encore un peu plus ces précieuses secondes, avant qu’il ne soit trop tard peut-être. Elle écouta alors la douce mélodie que lui offrait la blonde, de sa voix un peu rauque, mais tout de même lumineuse, tout comme Nova l’avait prédit en l’écoutant parler depuis le début de la soirée. Si elle avait été habituée à entendre une tonalité plus grave, Gretchen arriva à pousser quelques notes plus aigües, et c’était tout simplement magnifique. Les paroles se répétaient, se faisaient écho les unes aux autres et surtout, on aurait dit que la blonde voulait à tout prix que la rouquine les entende, les comprenne, ne se perdant pas dans un flot de mots qui ferait perdre leur sens aux autres. Les mêmes, toujours les mêmes, ceux qui lui disaient qu’elle avait besoin d’elle, qu’elle la voulait dans sa vie. Nova était-elle trop centrée sur elle-même en osant croire que la chanson s’adressait réellement à elle ? Bordel, wake up, la chanson avait été écrite avant ce rendez-vous. Elle entendait ce qu’elle voulait bien entendre. Ce qu’elle voulait bien entendre, c’est-à-dire que Gretchen la désirait. Et elle la désirait aussi. Après quelques la la la en suspens, que Nova aurait voulu réécrire pour à son tour chanter à quel point elle avait tout d’un coup besoin de la blonde, la chanson se termina, les laissant toutes les deux dans le silence. Sans trop réfléchir, mais prenant quand même bien soin de regarder autour d’elle pour vérifier que la rue était toujours inoccupée, vide de ses passants, Nova s’approcha du visage de Gretchen et vint déposer ses lèvres sur les siennes. Son cœur se serra, ou s’arrêta, ou explosa, elle ne le savait même plus. Les papillons de nuit tout autour s'envolèrent mais ce n'était que dans sa tête. Son nez frôla le bandeau de la blonde et elle eut peur de le retirer par accident. Elle se retira sans prévenir, reprenant sa position initiale, et porta deux doigts à ses propres lèvres, comme pour s’assurer que le passage de Gretchen y serait scellé à tout jamais. « Tu chantes et tu joues … merveilleusement bien. Ce sera ma berceuse ce soir, je crois bien. » Et à tous les soirs, désormais. Ce serait plus fort qu’elle, ce souvenir-là viendrait l’endormir. « Merci de m'avoir offert ce moment. Mais je devrais sans doute y aller maintenant. J’ai besoin de temps pour comprendre tout ce que j’ai ressenti ce soir … Je sais que j’en demande beaucoup mais s’il-te-plaît, donne-moi un peu de ce temps-là. » Et elle couronna la soirée d’une toute dernière demande. « Attends deux minutes et tu pourras enlever ton bandeau ? » Proposa-t-elle sous forme de question, elle qui était si incertaine de toutes les limites qu’elle leur imposait. Ça lui donnerait tout juste le temps de s’éclipser au prochain coin de rue, pour ne devenir qu’un écho sans visage d’une femme qui fuyait ce qu’elle attendait depuis si longtemps.
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MessageSujet: Re: there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen)   there is a crack in everything, that's how the light gets in (gretchen) - Page 2 EmptyLun 3 Aoû 2020 - 15:56

there is a crack in everything, that's how the light gets in
Les craintes font partie de la vie, et les doutes aussi. S'il n'y en avait pas, la vie ne serait pas un fil mais une corde, trop rêche pour y comporter les nœuds. Et un fil avec des nœuds, c'est de l'art. « Si tu y crois assez fort, alors tu pourras voler par-dessus ce fossé qui nous sépare. » lâche-t-elle, espérant qu'Adeline n'abandonnerait pas si vite face à elle. Bien sûr que ce serait difficile. Elles auraient forcément du mal à se comprendre. Il y aurait des jours où elles auraient l'impression d'être deux étrangères incapables de se regarder sans parvenir à voir au-delà de leurs iris. Et pourtant, quand elles y parviendront, elles seront les plus heureuses du monde. Et elle avait bon espoir que cette chanson puis dissiper tous les doutes de la rousse. Elle voulait que sa voix vienne la toucher en plein cœur, elle avait envie d'être la flèche qui perçait son cœur, et dont le fil aurait été relié au sien. Gret ne chantait que rarement pour une seule personne. Généralement, elle était sur scène, en faisait des tonnes, criait, hurlait, se mouvait de façon à ce que chaque geste donne envie aux autres de lui faire l'amour. Elle voulait attiser les esprits, faire danser les gens et leur donner le goût du danger. Les chansons d'amour, elles étaient loin d'être ses préférées, parce qu'elle n'avait pas réussi à aimer depuis des années. Son cœur avait été enfermé dans sa cage thoracique entre quatre pierres pour ne plus jamais souffrir. Parce qu'elle avait oublié à quel point l'amour, avant de faire mal, faisait énormément de bien. Mais l'être humain continue de se focaliser sur ce qui lui fait mal, l'être humain est têtu, l'être humain est con. Et ce soir, elle lâche ces barrières. Elle accepte d'être celle qui ouvre la boîte de Pandore de ses émotions. Elle chante, uniquement pour Adeline. Elle chante pour la convaincre qu'elles sont capables de tout surmonter. Elle chante parce qu'elle a envie de marcher main dans la main avec elle. Et tant pis si c'est trop tôt pour le dire, et cruellement prémédité. Elle n'a pas honte de dire que oui, Adeline lui plait, n'a pas peur de lui transmettre ce même message. Peu importe la suite des événements, qu'elles se revoient ou non. Elle avait besoin de montrer à sa partenaire qu'elle avait réussi à changer une grande partie de sa vie. Elle n'aura plus peur d'aimer. Levant le nez vers la silhouette qu'elle ne voyait pas, elle patienta quelques secondes, le temps de reprendre son souffle et de savoir ce qu'elle en avait pensé. Mais ce n'étaient pas des mots qui étaient parvenus jusqu'à elle. Elle aurait juré apercevoir du mouvement, et elle était aussi convaincue que la rousse s'était enfuie. Mais non. La chaleur que son corps dégageait se déversa sur elle quand elle sentit son visage près du sien, et elle crut mourir d'émotions quand les lèvres de l'inconnue se déposèrent sur les siennes. Elle ne s'était en rien attendu à cela. Et c'était bon. La meilleure sensation qu'elle n'ait jamais connue. Et elle aussi l'embrassait à son tour, la laissant s'écarter trop vite à son goût. Bon sang, elle avait l'impression d'avoir mille fois trop de sang dans le cerveau d'un goût et qu'elle allait vomir d'angoisse et de joie. Elle ne savait même plus quoi répondre, comme si ses lèvres étaient endolories par cet effort. « Merci à toi d'avoir bien voulu rester pour m'écouter... » Désormais, elle n'avait plus aucun droit de la retenir. Pas maintenant. Adeline avait été bien plus loin avec elle qu'avec n'importe qui, et leur rendez-vous avait été si surréel, qu'elle ne se voyait pas se précipiter sur elle à nouveau. Et dans le fond, elle aussi avait besoin de prendre du temps. Pour essayer de comprendre à quel point cette soirée lui avait redonné goût à la vie. « J'attendrai vingt ans s'il le faut. Et... S'il te plait, ne doute plus jamais de toi. » Un mince sourire aux lèvres, elle se concentra sur le bruit du tissu puis de ses pas, fermement accrochée à sa guitare qu'elle ne délaisserait plus jamais. Elle eut l'impression de rester une éternité dans le noir et dans le silence. Puis elle osa enfin lever ce bandeau qui lui barrait la vue, et s'habitua très lentement à la luminosité ambiante qui lui avait manqué. Et comme dans un rêve, elle n'était plus là. Autour d'elle, les bâtiments, les lumières, mais plus aucune silhouette humaine. Et les doigts sur les lèvres, elle voulait en ce Dieu qui avait mis cette jeune femme sur son chemin. Tous les doutes s'étaient envolés, et seule résonnait la douce mécanique de son cœur battant au gré des sentiments.

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