(hot) all the world can pass me by ▽ vassili

all the world can pass me by

Le tissu fin de son top ample se courbait en vagues sous la caresse du vent, effleurant ses côtes trop visibles. Jetant la cigarette qu'elle venait de finir, la jeune anglaise sortit son matériel pour rouler habilement le joint qu'elle avait promis à ce garçon qui devait bientôt la rejoindre. C'était pas souvent qu'elle utilisait une application de rencontre, et à vrai dire, elle ne savait pas bien pourquoi elle s'était inscrite là-dessus. C'était pas comme si elle était en manque de sexe. Mais faire ça par choix, par réel choix, en sélectionnant la personne qu'on voulait voir, en sélectionnant le lit dans lequel on voulait terminer, en jouant un peu au gré de ses envies et en regardant l'autre entrer dans ce jeu, c'était pas pareil. Pas la même chose qu'offrir son corps à des centaines d'inconnus contre une rémunération, qui lui était nécessaire pour acheter sa came. Non, c'était pas pareil. C'était gratuit, là. C'était parce qu'elle le voulait. Parce qu'elle voulait se perdre dans les bras d'un inconnu, pas pour maltraiter ce corps qui à ses yeux ne valait rien, mais bien pour se donner du plaisir d'une toute autre manière, d'une vraie manière. Elle voulait y mettre de l'attention, de l'investissement, de la jouissance. Pas prétendre, comme elle le faisait bien. Alors Vassili et elle s'étaient donnés rendez-vous devant le cinéma, où Effy alluma sans plus attendre le joint qu'elle venait de rouler. Et rien qu'à penser à la perspective de cette soirée, la jolie brune à la silhouette longiligne en avait déjà des frissons d'excitation. Elle avait envie d'autre chose. Et autre chose, c'était ce soir.

Comme si je n'avais pas déjà assez de sexe, il fallait bien que je m'en rajoute à l'aide de cette application fabuleuse. C'est vrai que je cherche à être plus cavaleur que d'habitude, peut-être pour combler un manque, allez savoir. La seule chose dont je suis sûr c'est que ce soir c'est une fois de plus la bonne soirée. Cinq minutes de retard au rendez-vous, j'aperçois la jeune femme au loin. "Déjà préparé au grand voyage, c'est sympa ça." lui dis-je pour commencer la conversation, venant m'installer difficilement à ses côtés. Je souffle un peu, regardant la tête de la jeune femme qui semble blasée rien qu'au premier abord. "T'es bien mieux en vrai en tout cas." Je ne sais pas vraiment si ce sont des choses qui se disent mais j'ai au moins le mérite d'être honnête. Je prends mon paquet de tabac et roule à mon tour un joint que j'entame avant de le lui tendre. Faire tourner nos marchandises pour mieux se connaître, pourquoi pas non? "Ta tête me dit quelque chose cependant quand j'y réfléchis bien. Peut-être en soirée non?" Et Dieu sait que j'en fais régulièrement bien que ça se soit calmé comparé à d'habitude. Pis c'est toujours avec les mêmes personnes que j'en fais; Sacha et Hans quand il était ici. Ethan aussi parfois bien qu'il soit assez discret à ce sujet.

Jouer au jeu du chat et de la souris, c'était bien plus électrisant que de simplement faire ce qu'on avait à faire. Effy avait envie de redécouvrir un peu cette partie de la sexualité, s'adonner au jeu de la séduction non pas par obligation, mais par envie. Elle avait soif d'un corps à découvrir. Et son regard d'un bleu tranchant vint pénétrer celui de Vassili, qui arriva à sa hauteur. Elle salua les paroles du brun d'un coup d’œil pétillant de malice, sans dire un mot, comme bien souvent. La conversation, c'était pas la spécialité de la belle anglaise, loin de là. Mais ça ne signifiait en rien un quelconque manque d'intérêt. Elle écoutait, tout simplement. Elle observait. C'était ce qu'elle savait faire de mieux. « Original. » commenta-t-elle avec une pointe de sarcasme perçant dans sa voix amusée, quand le garçon souligna qu'elle était mieux en vrai. Son air cynique et son expression difficile à déchiffrer donnaient souvent cette impression hautaine aux gens, pourtant il n'en était rien. D'autre part, ça lui conférait cette aura envoûtante qu'il était difficile de saisir, appuyée par ses iris perçants. Vassili se roula lui aussi un joint, et le fit tourner à une Effy étonnée, qui le prit néanmoins entre ses doigts fin en échange du sien. Pourquoi pas. « Possible. Mais y a peu de chances que j'm'en rappelle. » répondit la brunette avec un haussement d'épaules, tirant une bouffée de cannabis d'un geste nonchalant. S'il savait tout ce qu'elle se foutait dans le crâne quand elle sortait, il aurait vite compris qu'il y avait peu de chances qu'elle se rappelle de l'avoir un jour croisé, si c'était le cas.

Eh bien, pas très bavarde la gueuse mais au moins elle est aussi directe que dans ses messages. C'est déjà ça je suppose? "J'ai tendance à être aussi pas mal allumé en soirée mais oui, ton visage m'est familier." Je ne dis rien de plus durant quelques instants, préférant laisser un ange planer bien que je sente que je vais devoir faire la conversation pour deux. Paye ta soirée sérieux mais elle m'avait plus ou moins prévenu qu'elle était une épave et j'ai accepté quand même de la voir. "Alors comme ça, tu es journaliste? Tu travailles sur quoi en ce moment?" Histoire de. On changera de sujet bien rapidement, le taf ça me casse souvent les burnes d'en parler mais s'il faut passer par là. "C'est le premier rendez-vous que tu fais via cette appli, toi?" Peut-être que sa gueule désespérée vient de là, à toujours tomber sur les mêmes tocards et Dieu sait que je ne suis pas une exception.

C'était habituellement pas son genre, ces plans-là, et Effy ne s'attendait pas à devoir faire face à une conversation futile. Elle qui était plutôt taciturne, les gens ne venaient que peu lui parler, soit intimidés, soit désapprobateurs. La jeune anglaise avait oublié que lors d'un date, les gens faisaient généralement la conversation. Putain, heureusement qu'ils avaient choisi le cinéma comme lieu de vices. En même temps, elle l'avait prévenu, qu'elle n'aimait pas parler inutilement. Aussi, quand il la questionna sur son job, la brune resta perplexe le temps d'une ou deux secondes. À croire qu'elle était devenue si asociale qu'elle n'était plus capable de mener une conversation normale et légère. Bon, elle pouvait bien faire un effort, même si elle n'était pas venue ici pour papoter boulot. « Ouais, journaliste d'investigation. Ça fait quelques semaines que je bosse sur un potentiel réseau mafieux. » lâcha-t-elle en tentant un mince sourire. La jeune femme était relativement persuadée que Vassili n'en avait rien à faire de ce sur quoi elle pouvait bien bosser, et il aurait bien raison. Les choses dont parlait d'habitude Effy n'avaient aucun rapport avec les dernières nouvelles qu'on pouvait échanger avec la voisine. Une fois sur deux, les gens avaient du mal à comprendre ce qu'elle disait. Et ça n'avait aucune importance. « Ouais. J'imagine que c'est pas le cas du bad boy que tu es. » répliqua la journaliste en plongeant son regard pénétrant dans celui du garçon, une pointe de cynisme perçant dans le bleu de ses yeux. Elle tira à nouveau sur le joint. « Y a un film en particulier que tu veux voir ? » reprit la jeune fille en désignant l'entrée du cinéma du regard. C'était pas comme si c'était super important, ils étaient pas vraiment venus pour se concentrer sur le film, mais s'il avait une préférence, autant suivre.

Une conversation de débutants, j'tente d'en savoir plus sur la jeune qui se trouve à mes côtés. Une petite moue, un hochement de tête. "Ca a l'air cool et intéressant. T'as pas trop la trouille? En général ils n'aiment pas trop qu'on s'infiltre dans leurs affaires ces gens-là." J'hausse les épaules, tentant d'ignorer les vibrations de mon cellulaire mais finis par craquer en le récupérant. Sacha. Petite discussion sms en parallèle de celle que j'ai avec Effy. Elle va vraiment croire que je m'en balec de ce qu'elle me dit alors que ce n'est pas le cas. Je n'ai peut-être pas l'air très emballé mais cela ne veut pas dire qu'elle ne m'intéresse pas. Portable rangé puis récupéré aussitôt, je fronce les sourcils en voyant la description qu'il me fait de la fille que je suis en train de voir. Un regard en coin, puis sur l'écran. Et merde. Fallait vraiment que le seul rendez-vous que j'ai depuis un moment soit déjà un trou comblé par la famille? Ça fait chier. "Je... Oui. Enfin non, tu n'es que le troisème pour être honnête. En général je leur parle mais après soit je fais le mort, soit j'annule tout donc bon." J'hausse les épaules, la regardant d'un peu plus près. En effet, je la connais donc d'une soirée avec Sacha, ça n'a plus l'ombre d'un doute maintenant. Je reprends mon portable dans les mains pour regarder les séances disponibles en ce moment. "Y'a l'nouveau Clint Eastwood si tu veux ou l'autre là, The Gentlemen qui ont l'air pas mal." Une petite moue dubitative avant de lui montrer les synopsis de chacun d'eux. Je tire quelques taffes encore sur mon joint avant de commencer à ressentir les effets, à me sentir plus détendu bien que je ne le sois pas totalement et le balance. "On y va?" lui proposais-je en me levant et lui tendant la main, tel un gentleman pour l'amener jusqu'à l'intérieur, bras dessus, bras dessous. Je demande les places et paie le tout en lui disant de prendre ce qu'elle a envie pour grignoter si elle en a envie bien entendu. Tickets donnés, on se dirige vers la salle. "Tu veux te mettre où?" lui demandais-je en priant pour qu'elle ne choisisse pas les places du fond.

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Soit il faisait semblant d'être intéressé, parce que c'était sans doute dans les codes communs de la politesse, soit il s'intéressait vraiment à sa réponse et ça en devenait bizarre. Ou bien c'était juste elle qui l'était, bizarre. Elle avait trop perdu contact avec la réalité, avec les échanges humains. Ouais, ça devait peut-être être ça. Dans tous les cas, c'était pas la peine d'overthink la chose. Répondre, formuler des phrases cohérentes, c'était déjà pas mal. Après avoir repris une taffe sur le joint. « J'ai peur de rien. » répondit la jeune femme sur le ton du constat. C'était pas pour se vanter, pour jouer à la dure. Eff' était juste une personne qui était à un stade où elle n'avait rien à perdre. Ses peurs, c'était tout autre chose que ce qu'on pouvait bien s'imaginer. Comment expliquer à quelqu'un qu'elle était bien plus terrorisée par l'infini des choses que par quelques mafieux qui pourraient la buter dans une ruelle sans faire de vagues ? Mais bon, ils avaient sûrement autre chose à foutre, les mafieux. Et l'anglaise savait se faire aussi discrète qu'une ombre, c'était pas pour rien qu'elle était devenue journaliste d'investigation. « J'en ai de la chance, alors. » ironisa la jeune femme, son regard iceberg s'allumant d'une étincelle amusée, tandis qu'elle recrachait doucement la fumée de thc. Au fond, elle se moquait d'être la première ou dixième fille qu'il chopait, se moquait de le voir checker son téléphone de façon frénétique. Elle était pas là pour un rendez-vous galant et lui non plus. « Honnêtement, c'est comme tu veux. J'suis peut-être une meuf compliquée, mais pas pour ça. » rigola la jeunette avec un haussement d'épaules quand vint le moment de choisir le film, après que Vassili lui ait fait lire les synopsis. Elle se détendait petit à petit, retrouvant un semblant de couleurs aux joues. Au final, c'était pas si compliqué, un date. Elle hocha la tête quand il lui proposa d'y aller, terminant le joint et saisissant gracieusement le bras qu'il lui tendait, amusée. Ouais, en fait ça pouvait carrément être marrant, tout bien réfléchi. Effy se prenait au jeu, elle qui avait d'habitude cette attitude si sombre et renfermée. Néanmoins, parfois, rarement, elle pouvait sortir de sa coquille. La weed y était aussi pour quelque chose, mais même, c'était pas tous les jours qu'on voyait l'ombre de la joie sur son visage pâle. « Quel gentleman. » railla-t-elle à nouveau gentiment quand il paya les places, une lumière toujours amusée dansant dans ses iris. Elle secoua néanmoins la tête quand il lui laissa l'opportunité de prendre à manger, sans préciser qu'elle ne mangeait quasiment jamais. L'info était pas assez pertinente pour être prononcée à voix haute, mais elle le remercia quand même du regard. Puis aussi, elle était pas venue au ciné pour manger, de toute façon. Y avait d'autres activités de prévues. Quand Vassili lui demanda de choisir la place, elle haussa un sourcil provocateur, se tournant vers lui dans la salle aux lumières tamisées. Pas qu'avoir des spectateurs lui posait problème, mais ce serait sans doute pas l'avis de ces derniers. Alors se mettre à l'avant paraissait plutôt contre-indiqué. La jolie brune désigna d'un signe de tête des sièges dans le fond, assez près du mur, histoire de pas être en plein milieu non plus.

Concentration totale sur elle après avoir envoyé un dernier message à Sacha au sujet de la belle à mes côtés. Une attitude galante, je l'amène jusqu'à l'intérieur et nous prends finalement deux places pour The Gentlemen, espérant au plus profond de moi que ce sera bien même si notre concentration sera plutôt perturbée. J'lui dis d'choisir les sièges et la suis lorsqu'elle m'indique le fond que je redoutais tant depuis genre cinq minutes à tout casser. On s'installe, je passe mon bras par-dessus son épaule et récupère son autre main avec celle qui me reste de libre, la caressant du bout des doigts en gardant mes yeux sur l'écran. Je baisse la tête, soupire, la regarde en coin avant de lui adresser un sourire pincé. "Je dois te dire que je connais Sacha..." Je me racle la gorge avant de continuer. "Ne sait-on jamais si ça te dissuade de continuer. Je ne voudrais pas te jouer un mauvais tour où j'abuserais de la situation." Mon regard est fuyant mais reste fixe sur les bandes d'annonce, tentant de ne pas croiser le sien. "Et si tu me demandes qu'est-ce que ça peut te foutre, sache que c'est mon cousin, voilà." Au moins c'est fait... Il m'a cependant donné son consentement si elle et moi devions réellement passer à l'acte et même si l'envie est là, je ne saurais expliquer pourquoi je ressens comme une boule au ventre. Le bro code sera brisé ce soir à cause d'une baise. Comment suis-je censé me porter? Comment peut-il s'en battre les couilles aussi facilement?

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Prenant les devants en entraînant le garçon vers une rangée de sièges un peu plus discrète, dans un coin, Effy sentit une brève hésitation l’étreindre une fois qu’ils furent assis. C’était pas son genre, de faire ça. De s’inscrire sur une application de rencontre, de choper un mec comme ça. C’était même loin d’être elle. Quand elle avait envie de passer du bon temps avec quelqu’un, c’était spontané, au détour d’un regard en boîte de nuit. C’était la décision qu’elle prenait sur le moment, sans réfléchir, il n’y avait pas de préparation. Parfois même, elle changeait d’avis en dernière minute et disparaissait dans la nuit, sans laisser de traces. Elle aurait pu faire la même chose ici aussi, c’était vrai, mais ce n’était pas la même chose. Tout était trop planifié, trop surfait. La jolie brune prit une profonde inspiration, aussi lentement que possible pour ne pas que Vassili l’entende, destinée à se calmer. Rien que leur position la perturbait, son bras pesant sur ses épaules comme un couple. L’anglaise n’était pas ce genre de filles, ne le serait sans doute jamais. Comme un miracle, le brun reprit toutefois la parole sur un ton mesuré, la distrayant de l’oppression qu’elle ressentait sans vraiment savoir pourquoi. Elle l’écouta, de plus en plus perplexe au fur et à mesure qu’il avançait dans son discours, jusqu’à ce qu’une envie d’éclater de rire la saisisse et qu’elle doive la réprimer violemment. Allez savoir pourquoi, elle trouvait la situation cocasse. Seul un sourire malicieux passa sur son visage à peine éclairé par les lumières, son regard brillant d’une lueur fascinante, et elle haussa les épaules. « Whatever. » dit-elle d’une voix légère et insouciante. Au final, qu’est-ce que ça pouvait bien foutre. C’était pas son problème à elle. Elle ne l’aurait jamais dit à haute voix, mais elle était touchée par la décence du garçon, qui avait tout de même choisi de la prévenir, alors que rien ne l’y obligeait. Comme il l’avait dit, pour ne pas lui jouer un mauvais tour. Y avait vraiment des gens biens dans ce monde, visiblement. Elle n’en faisait pas partie, mais ça c’était une autre histoire.

Spoiler:

L'honnêteté, rien que ça. C'est la base d'une relation saine. Bon, si j'étais en couple avec quelqu'un ça se saurait mais même. Nous avons une personne en commun, un lien familial que je ne voudrais gâcher pour rien au monde à cause d'une histoire d'un soir avec l'une de ses potes, si ça en est bien une. J'lui lâche le morceau comme ça. J'tente pas d'la dissuader, j'lui dis juste d'faire attention aux conséquences qu'il peut y avoir si on venait à le faire. Ou alors peut-être qu'il y en aura aucune mais qui sait? Je tourne ma tête rapidement vers elle avec sa réponse, sourcils haussés. "Ha ben je... Ok. Très bien. Cool cool cool." dis-je en hochant la tête vers l'écran de cinéma. Je retire mon bras de derrière ses épaules pour venir récupérer sa main, la caresser du bout de mes doigts avant de la laisser se pavaner sur sa jambe. Ce n'est que le début, je ne veux pas lui forcer la main, attendre peut-être surtout si des scènes peut-être érotiques se présentaient à l'écran. Je retire la barre qui nous sépare et l'aide à s'allonger dos sur moi, continuant mes caresses sur ses membres avant de rejoindre son cou et son cuir chevelu. Des baisers sur le haut de sa tête, je me concentre parfois sur les images qui me font mal aux yeux. "Tu me guideras suivant ce que tu aimes. Si je fais quelque chose qui ne te fait aucun effet, tire-moi les cheveux, je tâcherai de changer d'accord?" Son plaisir avant tout, c'est bien comme ça que nous devons réfléchir. Ma joue vient se poser finalement sur son crâne, la récupérant entre mes bras comme un peu de douceur. Serais-je en manque?

Effy faisait rarement face à la nervosité. Ça ne faisait pas vraiment partie de ses émotions naturelles, elle qui semblait se foutre de tout et être à l’aise en toutes circonstances, ne traversant les situations que parée d’un sourire cynique et d’un regard perçant, armes qui semblaient la protéger de tout. Ce n’était pas tellement l’intimité qui la mettait mal à l’aise non plus, parce que ça, elle en avait l’habitude. Plutôt la forme que prenait cette intimité. C’était pas un client qu’elle devait satisfaire, pour qui elle devait jouer le jeu. C’était pas non plus un gars choisi au hasard pendant une soirée, dans les bras duquel elle s’oubliait, avant de s’évanouir dans la nature. La brune n’avait tout simplement pas l’habitude de ces gestes-là et elle en était désorientée. Il lui fallut un peu de temps, mais elle finit par se laisser aller à ces contacts réfléchis, plus délicats, respectueux. Pas de ces gestes qui faisaient d’une femme un objet. Même si d’ordinaire elle n’avait rien contre, elle les aimait d’ailleurs, ce soir, elle s’autorisait à se laisser aller à d’autres sensations, qu’elle explorait de moins en moins ces derniers temps. Eff’ sentit ses muscles se détendre petit à petit, les effets de la weed aidant, les gestes du garçon suivant dans ce sens aussi. Un sourire félin tira le coin de ses lèvres en sentant les doigts de Vassili sur ses cuisses. Elle faisait genre de suivre le film qui se déroulait devant eux, il n’en était pourtant rien. Elle ne fit rien pendant un moment, avant d’onduler légèrement sur lui, des mouvements presque imperceptibles, invisibles aux yeux des autres personnes présentes dans la salle, mais Vassili devait par contre bien les sentir. C’était étrange de sentir des baisers contre sa peau. Elle en recevait parfois, en tant que travailleuse de nuit, mais c’était loin d’être la même chose, encore une fois. Elle ne savait même pas si elle-même était encore capable d’embrasser quelqu’un avec sincérité. Avec une réelle envie, une réelle importance. Si ça se trouve, elle ne savait même plus comment on faisait. « Okay. » répondit-elle simplement aux indications de Vassili. En réalité, elle était de plus en plus surprise. Elle n’en montrait rien, allez savoir pourquoi, jouait les meufs assurées, mais elle était perturbée par cette attitude si prévenante, si respectueuse. C’était donc vraiment comme ça que ça se passait, un date ? Oui, elle devait vraiment avoir perdu l’habitude, elle n’avait plus aucune notion des relations humaines normales, il fallait croire. Bon, puisqu’il proposait. La jolie brune posa une de ses mains sur celle de son partenaire, la faisant doucement remonter vers sa poitrine menue, partant de sa hanche pour la faire glisser sous son top large. D’habitude, c’était elle qui menait la danse pour le plaisir de l’autre, pas pour le sien. Ou qui laissait l’autre décider de la danse, au choix. Quelle étrange position que de se retrouver à devoir penser à ses propres envies.

C'était difficile de reconnecter avec ses désirs à elle, avec son propre corps. Elle l'avait offert à d'autres pendant si longtemps, se concentrant sur la satisfaction du client, qu'elle s'en était oubliée elle-même, au fil du temps. Difficile donc de savoir si elle aimait ou non ce que Vassili lui faisait. Son corps y répondait, certes, peut-être plus par mécanismes primaires que par réel plaisir, elle ne savait pas trop. Elle tentait de se frayer un chemin parmi ses propres sensations, laissant le garçon mener la danse à son tour, s'attardant sur chaque geste qu'il décidait de faire. Elle essayait de s'abandonner à ses caresses, mais ses mécanismes de défense étaient trop profondément enfouis pour qu'elle y parvienne totalement, répétant des gestes qu'elle connaissait par cœur, des frottements contre sa cuisse et son bas-ventre, à travers son pantalon, pour stimuler ce qu'il y avait en-dessous. Elle focalisait son attention sur les mains du jeune homme, la respiration à peine plus prononcée, elle était trop concentrée à chercher ses propres envies. Elle devait se rappeler presque à chaque seconde qu'il n'était pas un homme venu récolter un plaisir qu'il avait payé. Elle se mordit la lèvre quand il effleura la partie la plus sensible de son anatomie, réfrénant un léger soupir de bien-être. Cela lui demandait du temps et de la concentration de redécouvrir chaque parcelle de son corps sous les mains d'un homme qui cherchait à lui faire du bien, à elle. Un minuscule gémissement, inaudible à plus d'un mètre, lui échappa quand un doigt se glissa doucement en elle, et elle hocha la tête quand Vassili lui demanda si c'était ok. « Oui. » souffla-t-elle simplement, l'ombre d'un sourire traversant son visage. Ce n'était sans doute pas un simple date d'appli' de rencontre qui allait lui faire redécouvrir sa sexualité propre, mais c'était déjà un petit pas dans cette direction, chose à laquelle elle ne s'attendait pas.

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Ses muscles se détendaient petit à petit, pendant que le souvenir d'hommes venus récolter leur dû s'éloignait pour laisser place au moment présent. C'était agréable de laisser son partenaire guider les choses, et elle se laissait lentement aller aux sensations, se concentrant uniquement sur ce que pouvait lui procurer les gestes du jeune homme. Alors que ses doigts jouaient avec intimité, Effy commença à étouffer quelques soupirs, histoire de ne pas se faire repérer, si possible. Elle aida comme elle pouvait le jeune homme pour qu'ils puissent changer de position plus ou moins discrètement, jetant un coup d’œil amusé aux autres rangées, loin d'eux, captivés par l'écran. Même si quelqu'un les cramait, elle aurait sans doute affiché un sourire provocateur. Bats les steaks de les embarrasser, puis c'était pas comme si y avait des enfants dans la salle. Elle aida Vassili à faire glisser son short sur ses jambes maigres, un sourire félin et malicieux traversant son visage, avant qu'ils ne continuent leur affaire. Elle sentait encore parfois une certaine nervosité l'attraper à la gorge, mais elle n'était que passagère, et son esprit se retrouvait bien vite à nouveau accaparé par le plaisir que procuraient les gestes du garçon. Elle pouvait sentir l'humidité de sa langue caresser son entre-jambes, jouer avec la peau délicate et désireuse de plus, comme une réponse automatique que son corps n'avait pas oublié. Elle tendit une main pour atteindre son short, cherchant dans la poche pour en sortir un préservatif, qu'elle montra à son partenaire, l'interrogeant d'un regard malicieux.