(hot) all the world can pass me by ▽ vassili

Spoiler:

hj:

Effy était prête à prendre les choses en main, comme elle avait l'habitude de le faire dans son métier de nuit, mais Vassili la devança, se saisissant de la capote pour venir la mettre en place. Encore une fois, la jeune femme avait du mal à se rappeler qu'elle n'était pas ici pour servir un client, mais bien pour partager un moment chaud avec un garçon, comme deux égaux. Son corps, cependant, s'en rappelait bien, répondant aux gestes du brun, se courbant sous le plaisir procuré par la pénétration, lente et délicate, respectueuse. Un soupir de bien-être lui échappa quand il entra en elle, ses jambes venant se frotter aux côtes du garçon, alors qu'elle fermait les yeux pour focaliser son attention sur toutes les petites décharges électriques qu'elle pouvait sentir dans son corps, provoquées par les sensations plus qu'agréables de cette proximité charnelle. Un frisson parcourut son épiderme en sentant les lèvres délicates de son partenaire se poser sur son cou. Elle laissa un instant ses mains parcourir le torse du jeune homme, caressant sa peau embrasée, penchant la tête en arrière sous l'effet du plaisir sexuel. Cela ne sonnait pas entièrement juste, la tension dans ses muscles ressurgissait parfois, comme pour marquer leur désaccord avec cette union, comme si elle n'était pas naturelle. Eux aussi, avaient oublié ce que c'était que d'avoir un partenaire et non un client à satisfaire. Effy ne pouvait cependant rien y faire, à part essayer de tirer autant de satisfaction que possible de cet échange, ce qui était déjà plus que ce qu'elle faisait d'habitude. Vassili continua de mener la danse, lui ordonnant de se retourner, et Effy obtempéra. Voilà qui ressemblait déjà plus à ce qu'elle avait l'habitude d'entendre, même si ce n'était pas la même chose. Psychologiquement, le lien était là et elle se retrouvait parfois dans la chambre d'une maison close, mentalement. Une exclamation étouffée lui échappa sous la différence de plaisir de cette position, plus abrupte et plus délicieuse aussi. Les caresses supplémentaires procurées par Vassili lui firent à nouveau oublier son image de fille de joie, la remplaçant par l'acte sexuel en lui-même, simplement partagé par deux personnes. Il lui demanda ensuite si elle désirait qu'il accélère la cadence, ce à quoi elle répondit par un hochement de tête positif et un "oui" prononcé dans un murmure, retrouvant un certain épanouissement personnel dans les mouvements de leurs deux corps, se mordant la lèvre pour s'empêcher d'augmenter le volume de ses gémissements.

Elle pouvait ressentir chaque coup de rein dans la moindre fibre de son corps, s'en délectait autant que possible, prenant tout ce qu'elle pouvait. La sensation de ne pas être à sa place ne la quittait jamais réellement, mais ça ne l'empêchait pas de se satisfaire du plaisir procuré par les mouvements de Vassili, se perdant comme elle le pouvait dans leur échange brûlant. Ce dernier lui indiqua qu'il allait terminer, et elle hocha la tête, soufflant un simple "vas-y", prise dans les perceptions sensorielles de l'acte. Elle n'en attendait pas plus de lui, elle ne demandait rien, elle prenait ce qu'elle pouvait sans s'attendre à plus. Parce que de toute façon elle n'aurait pas été capable d'atteindre l'apogée de cet acte charnel et elle voulait qu'il y trouve son compte, ou au moins un minimum, tout comme elle profitait autant que faire se peut de leurs ébats. C'était pour ça qu'elle était venue, pour ça qu'ils avaient convenu de se retrouver ici, simplement pour partager un plaisir sexuel aussi satisfaisant que possible, sans s'attendre à des merveilles. Juste de quoi se faire du bien un moment, sans promesse de plus. Et ça lui convenait parfaitement. Vassili sembla vouloir tenter de l'amener plus loin encore, une fois la pénétration terminée, et elle faillit lui faire signe de laisser tomber, mais la sensation de sa langue chaude et humide contre l'entrée de son intimité n'était pas désagréable. Elle se laissa aller encore un peu à ces caresses déterminées et au combien délectables, y trouvant un certain plaisir en essayant de s'abandonner totalement, sans jamais y parvenir. Il n'était pas la personne à qui elle pouvait s'offrir totalement, et elle doutait que quelqu'un puisse avoir ce rôle un jour. En attendant, elle profitait toutefois du bien-être qu'il lui offrait, prolongeant leur échange intime de quelques minutes. Elle l'arrêta finalement, redressant la tête et venant relever son visage de son entre-jambe par une main délicate. « Ça ira comme ça, ne t'en fais pas. » souffla-t-elle avec un sourire en coin, avec plus de tact que ce dont on l'aurait crue capable. Elle ne voulait pas qu'il s'obstine à tenter de lui donner quelque chose qu'il ne pouvait pas, ou qu'il remette en question sa performance. Il lui avait donné du plaisir, l'avait distraite de ses sombres démons pendant quelques instants, et elle n'en attendait pas plus de sa part. Elle se redressa, partant à la recherche de son short pour l'enfiler silencieusement, sans se départir de son sourire satisfait.

Un mouvement délicatement pour tenter de la finir, je sens rapidement sa main venir chercher ma tête pour me dire d'arrêter. J'reste un peu bête sur le moment, ne bougeant pas avant de me redresser. J'la matte, légèrement inquiet. "Je... Je ne t'ai pas brusqué?" lui demandais-je dans un premier temps. Probablement que l'orgasme n'allait pas venir, peut-être voulait-elle simplement que j'arrête au lieu de continuer pour rien. "C'était agréable au moins pour toi? J'veux dire un minimum?" J'veux pas qu'elle me balance des compliments superbes sur ma performance, j'm'en bats vraiment les couilles, j'veux juste avoir une affirmation de si ça lui allait ou non. De toute façon, c'était que pour une fois. J'doute qu'on ira pas plus loin elle et moi et si avec Sacha on devait se retrouver en soirée, rien ne pourra nous empêcher de parler librement et même se fumer une tige en plus de ça. Elle se rhabille, je tourne légèrement la tête vers la sortie en voyant des hommes pénétrer à l'intérieur de la salle. J'me rhabille en despi, mettant une main sur sa tête comme pour la faire se cacher au niveau du sol. "Bon, mission commando, faut qu'on se fasse discret. Rampe!" lui dis-je dans un chuchotement paniqué avant d'en faire de même en la suivant. Pourquoi ces cons venaient-ils maintenant? C'est l'explosion qui a fait que ça a sonné la sonnette d'alarme, c'est ça? "Tiens-toi prête à courir à tout moment, ok?" continuais-je sur le même ton.

La belle anglaise laissa ses doigts fins glisser sur la joue du garçon, un sourire rassurant et un rien félin sur le visage. « Non, pas du tout, t'inquiète. » souffla-t-elle devant son air un peu déconfit. Elle ne voulait pas qu'il se sente responsable du fait qu'elle n'ait pas atteint la jouissance, qu'il se sente moins capable ou quoi que ce soit du genre qui puisse lui effleurer l'esprit. Il n'en était rien, il était simplement normal qu'elle n'ait pas un orgasme à chaque ébat sexuel, surtout au vu de son état d'esprit et de la façon dont elle percevait le sexe. « Bien sûr. C'était plus qu'agréable. » répondit-elle à sa question. Elle entrevoyait la pression qui pesait sur les épaules d'un homme quant à leurs performances au lit. Elle avait toujours méprisé cet égo masculin qui recherche absolument à se prouver qu'il était bon, pour en avoir vu un certain nombre dans le lit de la maison close où elle travaillait. Ceux qui cherchaient à recevoir des applaudissements juste pour avoir fourré leur membre dans une cavité, et qui se jetaient des fleurs eux-mêmes s'ils étaient en manque de compliments. Pathétique. Vassili n'était rien de tel et elle tenait à s'assurer qu'il sache qu'ils avaient partagé un bon moment, septième ciel ou pas. Elle n'avait pas besoin de ça pour ressentir la satisfaction pulser sous sa peau. Ils n'eurent pas vraiment le temps d'en discuter plus longtemps, ou de faire mine de suivre le film se déroulant à l'écran, car Vassili lui demanda tout à coup de se baisser. Effy s'exécuta, intriguée, un brin d'excitation animant le sang dans ses veines. Elle rampa donc entre les sièges, sourire aux lèvres, amusée par la situation. Rien de tel que de manquer de se faire prendre et de fuir dans la nuit. Elle aurait bien été parler à ces agents de sécurité, ou peu importe qui ils étaient, pour les narguer un peu. Qu'est-ce qu'il pouvait bien leur arriver de si grave ?

Une petite moue sur le visage, je ne nous laisse pas vraiment le temps d'en discuter, lui indiquant rapidement qu'il vaut mieux se baisser pour le moment. On rampe tant bien que mal, voyant la lumière des lampes torches parfois au-dessus de nos têtes. "Par là!" s'écrit l'un d'eux avant de nous courser rapidement. "COURS." m'exclamais-je à l'attention d'Effy mais l'un des vigiles parvient à nous bloquer. L'un devant, l'autre derrière. Super. J'regarde les rangées de fauteuils avant d'attraper la main de la jeune femme et e me mettre à courir en long, tentant de passer par-dessus certains, et de revenir vers d'autres pour essayer de les semer. Bon, ils ont l'air d'en chier légèrement avant de bloquer les deux sorties possibles d'une de ces rangées. "On a rien fait de mal! On ne supporte pas le film c'est pas notre faute." tentais-je dans une explication avant de donner un coup de tête discret vers la porte par laquelle nous sommes passés. Trois, deux, un, j'bouge la tête à chaque compte fait et me mets à accélérer le pas ainsi que mes sauts, tentant de garder un oeil sur Effy par la même occasion. J'ouvre la porte, attendant la belle avant de l'embarquer rapidement et de nous mettre à courir de plus bel, ne nous arrêtant pas immédiatement pour être sûrs de les avoir semer. Mes mains sur mes genoux, je m'arrête, haletant avant de me laisser m'étaler au sol comme une merde, cette respiration saccadée, ce petit sourire au coin des lèvres. J'me marre, posant mon regard sur elle. "Ca va?" lui demandais-je avant de tourner ma tête et de continuer à rire, une main sur le visage pour tenter de me calmer.

Enivrée par ce petit imprévu, ce goût de rébellion qui lui picotait la langue, Effy se mit à courir, un sourire impossible à effacer sur le visage. Les deux agents de sécurité réussirent à se mettre sur leur trajectoire, et la jeune anglaise offrit un magnifique sourire touché de sarcasme au premier, se léchant lentement la lèvre supérieure en lui adressant un clin d’œil aguicheur. Histoire de bien pousser la provocation jusqu'au bout, ce qu'elle adorait faire. Vassili ne lui laissa pas le temps de jouer plus que nécessaire avec les nerfs de l'agent, l'entraînant en courant dans une rangée, ils escaladaient les sièges comme ils le pouvaient, perturbant la séance et arrachant quelques soupirs outrés et regards surpris autour d'eux. Cette course-poursuite était ce qu'il pouvait y avoir de mieux en termes de moment after-sex, y avait pas à dire. Elle éclata d'un rire ivre du rush de la fuite, aux paroles de son partenaire, avant de suivre son compte et de se précipiter vers leur échappatoire. Ils franchirent la porte, continuant à courir tels deux gamins fiers de leur connerie, dix ans d'âge mental tout au plus. Et c'était merveilleux. Ils continuèrent à courir jusqu'à ce que leurs jambes faiblissent et que leurs poumons ne lâchent, Effy reprenant son souffle, tournant sur elle-même en une petite danse de la joie, alors que le brun s'échouait sur le sol, doté du même sourire qu'elle. « Ça va. » répondit-elle, haletante, jusqu'à ce que son regard pétillant de malice ne croise celui du jeune homme et qu'ils éclatent à nouveau de rire. Une fois son pouls calmé, elle se redressa, s'allumant une cigarette comme pour fêter la fin de cet épisode jouissif. « Plus palpitant que ce que je croyais, les dates Bowtie ! » constata-t-elle sans se départir d'un sourire en coin félin.

Des éclats de rire dans tous les sens, je me tiens le bide. C'est qu'ça fait les abdos. Je me redresse difficilement, attrapant un peu de tabac pour la suivre dans sa démarche. "J'pense pas que tout le monde fasse ce genre de rendez-vous." soulignais-je avec un petit sourire, recrachant la fumée inspirée. "J'vais pas vouloir voir d'autres personnes après ça, ça serait fade." Une autre bouffée, j'reste là en silence pour me remettre de mes émotions. De la course oui, prenez ça comme vous le voulez. Je tourne ma tête en sa direction. "Qu'est-ce qu'on fait du coup? On rentre, on se recontacte jamais et on passera du bon temps si on se recroise en soirée, un petit joint aux lèvres?" Je lui adresse un petit sourire, quelque chose de bienveillant. Ce n'était qu'un rendez-vous pour une fois et on touchait clairement à sa fin même si ça aurait pu sympa de continuer. Je ne sais pas qu'est-ce que ça pourrait donner, je ne la connais absolument pas, elle n'en sait pas plus sur moi et c'est comme si j'avais oublié comment on s'adressait à une fille qu'on vient à peine de rencontrer. Qu'est-ce qu'il pourrait donc se passer ensuite?

La belle anglaise hocha la tête pour marquer son accord, soufflant un nuage de fumée nicotinée dans un sourire en coin amusé. Effectivement, ça devait pas être commun comme rendez-vous, mais Effy ne faisait jamais les choses comme tout le monde. Visiblement, son interlocuteur non plus. Elle devait admettre que ça avait été une bonne soirée, plus que ce à quoi elle s’attendait, finalement. Elle n’aurait rien dit si le date avait été chiant à mourir, elle n’était pas arrivée ici avec des attentes particulières, mais dans ce cas, le déroulement des événements avait allumé une petite flamme dans son âme, maintenue en vie par leurs péripéties. Un petit rire sarcastique s’échappa de ses lèvres quand Vassili affirma qu’il n’aurait pas envie d’essayer d’autres rendez-vous après ce soir. Ça par contre, elle n’y croyait pas trop. Bien qu’au fond, elle n’en savait rien, elle ne le connaissait pas, ce n’était peut-être pas son genre à lui non plus, ces arrangements par écran interposé. Et puis, dans tous les cas, une phrase en l’air du genre n’avait jamais fait de mal à personne. « Sois pas trop dur avec les suivantes, quand même. Tu ne sais jamais ce qu’elles pourraient te réserver comme surprises. » sourit-elle avec un petit haussement d’épaules, tirant sur sa cigarette, son regard fixé sur le jeune homme. Le coin de ses lèvres s’étira un peu plus quand il proposa une fin très plausible à ce rendez-vous, et elle continua à l’observer de son regard perçant. Ce qu’il proposait là, c’était ce qu’elle faisait toujours, sans un mot, sans un bruit. Elle était contente qu’ils soient sur la même longueur d’onde, et que cette soirée s’évapore doucement dans la nuit, laissant simplement un goût encore chaud sur leurs peaux. « Qui sait. » souffla-t-elle dans un murmure, retrouvant son masque indéchiffrable, hormis cette étincelle malicieuse et féline qui dansait dans ses iris azur. Sur ces paroles, elle vint déposer un baiser aussi léger qu’une plume au coin des lèvres de Vassili, avant de continuer son chemin, ses pas légers sur le béton nu, s’évanouissant dans la nuit, comme si elle n’avait jamais été là.

End.