Beautiful ink is flowing out of my fingertips + Blanche

Amour, sentiment vif qui pousse à aimer, à faire du bien. Inclination envers une personne, le plus souvent à caractère passionnel, fondée sur l'instinct sexuel, mais entrainant des comportements variés. Aimer, éprouver de la passion, de l'affection, de l'attachement pour quelqu'un. Ça, c'était bel et bien ce que Blanche ressentait pour Léo. Et ce, malgré les différentes failles de leur relation. Le coeur crevé, en miettes, même si elle tentait de faire croire le contraire, de faire bonne figure devant tous leurs échecs, elle l'aimait. Elle l'aimait encore. Et comme une enfant qui voudrait qu'on la félicite de ne pas avoir cédé à la tentation des bêtises, elle regardait Charlize avec ses grands cils battant en recherche d'approbation de sa part. Parce que Charlize, elle avait été, sans même le vouloir, au centre de toute cette histoire, par ricochet, par intermédiaire. Blanche s'en voulait d'être aussi sensible, aussi touchée par une histoire qu'elle aurait sans doute dû jeter aux oubliettes depuis longtemps, un homme qu'elle aurait sans doute dû supprimer de sa vie. Cet amour éternel, mais absent, lui avait sans doute empêché d'avancer pleinement dans la vie. Et voilà qu'aujourd'hui, plus que quinze ans après leur premier je t'aime à la dérobée, elle en était encore totalement éprise. Et Charlize le savait. Mais Léo, il en avait toujours mieux aimé d'autres. Et elle serait éternellement seconde dans son coeur. Son sourire était triste, celui de Charlize se voulait rassurant. « Mais c'est terminé », capitulait la blonde, tout de même peu convaincue de ce qu'elle avançait. Elle n'était pas devin, elle ne savait pas lire l'avenir, mais quelque chose lui disait qu'ils finiraient par se retrouver, d'une façon ou d'une autre, et ce peut-être même à l'endroit qui les définissait le mieux.

De l'autre côté de la médaille, il y avait les soucis de coeur de Charlize qui étaient bien plus alarmants que ceux de Blanche. Le problème de Blanche, c'était éternellement Léo. Et la semaine prochaine, ça le serait encore. Seulement, quand Charlize ouvrait son coeur pour se confier sur ses sentiments, c'était plus rare. Et la blonde savait saisir le moment pour bien écouter son amie. Elle était toujours dans la bienveillance, jamais dans le jugement. Enfin, elle essayait. Pourtant, la brune pensait tout de suite qu'elle la réprimandait comme une gamine pour la prise de cachets qu'elle lui avouait. Évidemment qu'elle n'était pas fière de son amie, personne qui éprouvait de l'affection comme elle en avait à l'égard de Charlize ne serait heureux d'apprendre qu’une amie chère avait besoin de médicaments pour mieux faire passer les tourments de ses nuits. Mais derrière ce geste, il y avait bien plus. Et surtout, derrière la personne qu'elle avait choisie pour s'approvisionner. Strauss. Jeremy Strauss. Celui qui avait si mauvaise réputation. Et la culpabilité de Charlize à l'égard de ce qu'elle ressentait, elle était palpable. Blanche l'adressa. « Dans ma boule de cristal, je ne vois pas du malheur toute ta vie », sourit Blanche tendrement en laissant son amie finir. « Certainement qu'il te mettrait un coup de pied aux fesses. Et tu sais quoi, je me joindrais à lui! » Blanche gloussait légèrement, cherchant le regard de son amie. « Et pourquoi pas tenter de rendre ton quotidien plus doux maintenant? Pourquoi attendre? » C'était certainement plus facile à dire qu'à faire. La preuve, c'était que Blanche n'oubliait pas Léo alors qu'elle souffrait bien plus avec lui que seule. Mais dans son cas, Léo, il était toujours là. Alors que Axten, lui, ne reviendrait pas. Ce n'était pas une histoire de tromperie. « Tu mérites tellement d'être heureuse.. », souffla la blonde en baissant les yeux vers sa feuille de croquis. D'un geste vif, elle y dessina la silhouette d'un oiseau en envol. Ça sonnait un peu comme un nouveau départ. Et, au fond, est-ce que ce n'était pas ce que ça lui prenait, à Charlize?

Les deux amies, aussi différentes soient-elles, avec des opinions et des façons de voir l'amour qui n'avaient rien à voir, se retrouvaient bien sur un point, le plus important sûrement, elles avaient besoin d'être aimée. Elles méritaient toutes les deux d'être heureuses et elles avaient besoin d'un homme dans leurs vies, pas n'importe lequel, pas d'un salaud qui briserait encore leurs cœurs déjà bien amochés. Alors si elles recherchaient quelque chose de bien différent et si elles ne s'entendaient pas toujours sur le sujet, au fond quand l'une était heureuse, l'autre se réjouissait pour elle, tout simplement. Blanche le prouvait d'ailleurs à Charlize alors qu'elle se confiait sur sa mésaventure avec Jeremy, qu'elle aime ou non cet homme, elle en connaissait sa réputation et évidemment ça faisait tâche auprès d'une fille bon chic bon genre comme Charlize, pourtant elle ne dit rien, elle lui prédisait même le bonheur, et se faisait complice d'Axten, ce qui fit sourire la pâtissière. Je n'en doute pas une seconde. Elle devait sûrement rêver de prendre sa revanche sur son amie qui ne manquait jamais de lui tirer les oreilles au sujet de sa relation avec Emerson. Parce que j'ai la trouille, voilà pourquoi. C'est plus facile de repousser à plus tard. Elle se pencha sur le dessin de Blanche et admira les traits. Alors, je peux voir ce que tu me réserves ? A présent elle avait hâte, elle avait certes parlé d'un autre homme, mais ce tatouage elle voulait le faire pour Axten, parce qu'il était l'homme de sa vie, son époux, envers et contre la mort. Par ce tatouage elle voulait l'encrer en elle pour toujours, parce qu'il l'avait marquée à jamais. J'ai hâte que tu commences. Tu sais où on va faire ça ? Il faut que ça reste discret, je compte sur toi. Mais Blanche connaissait son amie par cœur, elle savait quelles étaient les limites de Charlize, tatouée, oui, mais pas trop quand même !