We'll always stand by you - ft. fede & enzo

Je le savais bien, je me doutais qu’Enzo cherchait à nous protéger, Fede et moi, des mecs avec qui il avait trainé. On m’avait toujours tenu à l’écart mais j’avais déjà vu des films, je me doutais bien que ce genre de loubards n’hésiteraient pas à s’en prendre aux proches, aux amis. Fede mentionna les filles avec qui Enzo couchait, et sa copine éventuelle. Les nerfs me firent lâcher un rire.
— Il peuvent pas tuer la moitié de la planète, si ?
Je m’éloignai d’Enzo et aussi loin que possible de la fenêtre où Fede était en train de fumer. J’avais horreur de l’odeur de cigarette. Les mains sur les hanches, je trainais dans l’appart, réfléchissant, écoutant ce que mes frères disaient.
— On peut pas se cacher, on peut pas cacher tout le monde non plus…y’a Gigi, y’a Jewel…faudrait qu’on leur explique et on peut pas…

Spoiler:

Bon, au moins ils savaient que je n'étais pas un tueur. Je faisais peut-être des trucs illégaux, mais je ne me serais jamais rendu jusque là, sinon je l'aurais fait et nous aurions un problème bien différent de celui que nous vivons présentement. Fede commence à me parler de toutes les filles avec qui j'ai couché. Putain, s'ils arrivent vraiment à avoir cette liste, ils sont plus fort que je ne le crois. Bien entendu, Aura en profite pour me piquer, je roule les yeux. Je ne sais pas si Fede se croit vraiment quand il nous dit qu'il ne nous trouverons pas ou bien s'il essai de s'en convaincre lui-même. Bowen est une petite ville, s'ils mettent les pieds ici, c'est certain qu'ils nous retrouvent. Ils savent quand même dans quel ville on vit. C'était surement pas le moment de le contredire avec des faits réels, mais je ne pouvais m'en empêcher. Mon regard se fixe sur Aura et lorsqu'elle commence à dire qu'il faudrait avertir Gigi, puis Jewel, j'ai des couteaux dans les yeux. C'est pas croyable, elle a le don de se mettre les pieds dans les plats. Je soupire avant de me tourner vers mon frère qui n'est pas au courant de ma relation avec Jew. J'aurais du lui dire plus tôt, c'était le pire moment pour lui apprendre la nouvelle.

Ouais, t'étais pas con mais t'essayais de te convaincre au fur et à mesure que vous étiez plus en sécurité à Bowen plutôt qu'en Italie. D'un côté, c'est vrai ! Mais Bowen était une grande ville, et avant qu'ils vous trouvent, si vous arriviez bien à vous planquer, ça serait plus facile. « Ils savent où on vit, ok. Mais on peut toujours leur échapper » dis-tu en reprenant une bouffée de ta cigarette, alors que c'était un pure mensonge. Bah ouais, vous connaissez pas un mafieux italien déterminé. Puis, Aura commença a parler de tout l'entourage d'Enzo, qu'ils pourraient pas tuer tout le monde. « Non, ils peuvent pas. Mais ils peuvent leur faire du mal, surtout tout ceux à qui Enzo tient » répondis-tu en te tournant vers ta petite soeur qui faisait les cent pas dans l'appartement. Adossé à la fenêtre, tu continuais à écouter la jeune italienne et un prénom te fis tilt. « Qu'est-ce que Jewel Morgan vient faire dans cette histoire ? » demandas-tu en te retournant vers ton frère. Tu jetais la cigarette à travers la fenêtre, pas super écolo, mais tu étais dans l'incompréhension. « T'as couché avec Jewel ? T'es sérieux ? » demandas-tu à ton petit frère, en te rapprochant dangereusement de lui.

HJ:

Je réalisai un peu trop tard que j’avais fait une gaffe. Le regard meurtrier que me lança mon jumeau en disait long. J’avais mentionné Jewel, la petite amie d’Enzo – enfin d’après ce que j’avais compris du moins, en retrouvant cette dernière au beau milieu de notre cuisine un matin. Jewel. Une amie de longue date et accessoirement sex friend de Fede (ouais c’est compliqué). Bref, j’avais sacrément gaffé ! Encore…
Mais pouvait-on vraiment me blâmer ? J’étais sous le choc. Mon double s’amusait à dire que sa mort réglerait nos soucis, et j’étais au bord de la crise de nerf. Je soupirai longuement, agacée contre moi-même, mais aussi contre mes frères. Oui, les deux.
— C’est peut-être pas le moment pour aborder ce sujet-là, non ? Enzo est en train de nous dire que la solution c’est qu’il se sacrifie pour nous, là ! Ouais, il couche avec Jew, et alors ? T’as pas tatoué ton prénom sur ses fesses, Fede, si ?  
J’avais levé le ton. Fait assez rare pour être souligné. Mes nerfs lâchaient, ma patience avec.
— Il sait pas garder son machin dans son pantalon, c’est pas nouveau !
Je poussai un long soupir et me pinçai l’arrête de nez.
— Enzo, c’était quoi ton idée exactement. Me ment pas. Ou je leur envoie ta cervelle cuisinée en risotto…

Livio semblait beaucoup plus confiant que moi, je doutais grandement que nous puissions nous enfuir s'ils venait à Bowen. La meilleur des solutions si ça devait arriver, serait de déménager de nouveau, dans un autre pays, en ne laissant aucun indice sur notre destination. J’espérais ne pas avoir à en arriver là. Aura s'échappe et dévoile ma relation avec Jewel alors que Fede commence à comprendre ce qui se passe. Il me demande si j'ai couché avec elle et avant même que je réponde, Aura lève d'un ton et le remet apparemment à sa place. Elle est très clairement sur les nerfs et ne semble pas avoir envie de discuter de ça pour l'instant, il est vrai que nous avons de plus gros problèmes en ce moment. Elle m'accuse de ne pas savoir regarder mon machin dans mes pantalons et je fronce les sourcils, offusqué. Vaut mieux ne pas me défendre pour l'instant, c'est peut-être le meilleur argument qu'elle ait pus trouvée en ma faveur. Mon idée c'était d'aller en Italie et de trouver une entente. Je marque une pause. J'ai pas envie de tuer personne, mais si ça avait pus nous sortir de tout ce bordel et vous sauver du même coup, j'aurais pas hésiter. Je tuerais pour ma famille, ça c'est certain, même s'il fallait que j'y passe moi aussi.

« C'est peut-être pas le moment, mais c'est quelque chose qui me touche. D'accord ? Alors oui, on va parler de vos problèmes les enfants » dis-tu en te reculant et en repassant vers la fenêtre. Aura t'avait remis à ta place, certes, mais tu l'avais encore de travers d'apprendre ça. Manquerait plus qu'il ai couché avec ton ex, Bessie et là ça aurait été le pompom ! « Mais t'es un grand malade ! Ya pas d'entente possible avec ce genre de type là ! » dis-tu en te retournant vers eux. Non, ils ne savaient pas faire la part des choses, les italiens. Il ne tuera point, et c'est comme ça. Tu étais fou de rage, il fallait que tu fasses un truc, que tu frappes quelque chose ou quelqu'un mais tu te contenais en serrant les poings. « C'est pour ça que j'voulais pas que tu trempes là dedans ! Les cousins m'ont parlés de ce qu'il se passait, j'ai failli en faire parti moi aussi. Mais j'ai refusé, parce que je savais que j'm'en sortirais pas aussi facilement de toutes ces histoires là » hurlas-tu dans l'appartement. Ouais, t'aurais pu te retrouver à la place d'Enzo, lorsque tu avais 16/17 ans. Toi aussi t'avais besoin de thune pour tes études et t'avais demandé conseil. Tes cousins t'avaient conseillés de dealer pour les oncles et tes amis t'avais proposé un boulot dans un bar. On sait tous comment ça a fini.

Je sursautai quand Fede prit la parole et quand son regard – franchement pas amical – rencontra le mien. Il était en rogne. On pouvait presque voir de la fumée sortir de sa tête. Je l’avais remis à sa place et il n’avait pas du tout aimé ça. Fede détestait qu’on le contredise. Mais j’avais raison, merde ! Il y avait plus important à faire que parler de cul, non ? Enzo exposa son idée, et je levai les yeux au ciel. Fede exprima ce que j’avais en tête. On ne marchandait pas avec ces types là. Il y avait peut-être aucun retour en arrière possible. Enzo s’était foutu dans une belle merde.
— Lui crie pas après comme ça, Fede ! Il a fait une connerie, il a compris.
Il méritait sans doute bien plus, et je voyais bien que mon frère ainé avait envie de lui en collait une, mais je ne voulais surtout pas qu’ils en arrivent là.
— On peut pas fuir, on peut pas parlementer avec eux…on peut pas leur offrir de l’argent. Alors on fait quoi ? T’es au courant, Enzo, que même si tu te livres et qu’ils te tuent, ils s’arrêteront pas là ? Enfin…j’imagine, ça se passe comme ça dans les films.

Aura me laisse pas le temps de répondre elle me défend bec et ongles, elle devrait pas. Oui j'ai couché avec Jewel et on est en couple en plus, j'ai plus qu'à accepter les conséquences de mes actes. Je sens que mon frère est à deux doigts de péter les plombs, il est peut-être temps qu'il éclate une fois pour de bon. Je les regarde s'engueuler et m'engueuler, écoutant vaguement la conversation qui s'en suit. Ils me disent que mon idée c'est de la merde, probablement, mais c'est la seule que j'ai. Le sujet n'est plus à propos de ma relation avec Jewel, mais je m'en fou. Je passe une main sur ma bouche et me dirige vers Fede, passant à côté de ma soeur qui fait des théories à partir des films qu'elle a vu sur le sujet. Je me planque devant Fede et ancre mon regard dans le siens. Tu veux en parler? Parfait on va en parler. Je marque une pause et serre la mâchoire. J'ai couché avec Jewel, plus d'une fois et depuis peu, on est en couple. Ce n'est pas tellement ma vision des choses, je n'avais pas envie de me mettre en couple, mais je savais que ça faisait plaisir à Jew et les choses s'étaient tranquillement dirigées vers là. Je savais que cette révélation ne ferait pas plaisir à mon frère et je m'attendais à à peu près n'importe quelle réaction de sa part.

Aura défend son frère, et c'est une chose que tu comprends. Mais là, il a dépassé les bornes. Et tu allais clairement lui faire comprendre. Alors tu essayais de te calmer, tu n'écoutais plus ta jeune soeur, tu n'écoutais plus personne. Jusqu'à ce qu'Enzo t'avoue être en couple avec Jewel. Il était devant toi, entrain de te raconter ce qu'il se tramait avec cette fille. Tes yeux dans les siens, remplis de colère, tu n'arrivais plus à te canaliser. « Ta gueule » répondis-tu simplement en levant la main. Et là, tu lui flanquais une gifle. T'avais jamais levé la main sur ton frère mais là c'était de trop. Une gifle, une seule. Mais t'en avais marre. Il te tuait avec toutes ces histoires. Jewel n'était pas l'amour de ta vie, mais tu tenais à elle et t'avais une relation cool avec elle, sans prise de tête. Et que ton frère t'enlèves ça, ça t'avais fais mal. Tu te retournais, tu pris ton visage entre tes mains. T'avais fais une connerie, mais t'avais envie de le faire. « C'est bon, j'suis désolé. Revenons à la mafia » dis-tu en levant les yeux vers la fenêtre. Il allait surement rétorquer en t'en foutant une à ton tour, mais il savait peut-être que ça ferait de la peine à sa soeur. Comme toi tu venais d'en faire, d'ailleurs.

J’essayai de faire marcher mes méninges, d’imaginer des scenarios. En réalité je n’arrivais à rien d’autre qu’à imaginer le pire. Je flippais. Je flippais vraiment. Pour Enzo, pour Fede, pour moi. Pour nos proches, nos amis. La colère était ma défense, je m’agaçai contre Fede alors qu’au fond je comprenais sa position. Son trouble était légitime. Peut-être que c’était ma peur qui parlait pour moi, la peur qu’il découvre pour Bessie et moi. Au vu de sa réaction aujourd’hui, je n’étais pas pressée que cela arrive. J’essayai de revenir au sujet principal de notre discussion mais mes frères semblaient vouloir en découdre. Quand Enzo s’approcha de Fede, je retins aussitôt ma respiration. J’appréhendais ce qui allait se passer. J’appréhendais qu’ils en viennent aux mains, car si cela devait arriver, je ne saurais clairement pas les arrêter.
— Enzo…, tentai-je de le dissuader.
Il n’écoutait pas. Fede était dans le même état, ils se fixaient l’un l’autre, se défiaient du regard. Je n’aimais pas cela. Et au moment où je me décidai d’approcher, Fede décocha une gifle qui alla s’écraser violement sur la joue de mon jumeau. Je m’exclamai, portant une main sur ma bouche, puis demeurai silencieuse, choquée. J’attendis un petit instant, fixant mon attention sur Enzo, avec la trouille au ventre qu’il riposte.

Je ne peux pas lui en vouloir, je l'ai cherché. J'sais pas si de me gifler va tout régler, mais en tout cas, ça a fait descendre la pression. Même si je m'y attendais, ça m'a tout de même pris un peu par surprise. Y'a eu un certain délais avant que je ne réagisse, probablement l'intoxication qui me ramolli le cerveau. Le temps que je reprenne mes esprits, mon frère ne me regarde plus. Je passe ma main sur ma mâchoire, je ne crois qu'il ait frappé aussi fort qu'il aurait pu. Je me tourne vers Aura qui est visiblement sous le choc. Mon regard se pose de nouveau sur Fede, je sens l'adrénaline qui traverse mon corps, une boule de colère se forme dans ma cage thoracique. Je ne riposterai pas, je sais qu'il ne le mérite pas, après toutes les vérités qui sont sorties ce soir, je crois qu'il est assez amoché comme ça. Je ne peux cependant pas rester à l'intérieur, je dois me calmer avant tout. Sans dire un mot, je sors de l'appartement sur le balcon extérieur et fouille mes poches à la recherche de mon paquet de clope. J'en sors une et la pince entre mes lèvres avant de rentrer mes mains dans mes poches, tâtant pour un briquet que je n'arrive pas à trouver. Cazzo! Je lance ma clope qui atterrit sur l'herbe plus bas et passe une main dans mes cheveux. Je pose mes coudes sur la rambarde et je soupire, tout va de travers, y'a pas à dire.

Quelle idée de gifler son frère. Mais t’étais hors de toi, et tellement en colère que tu n’avais pas calculer tes gestes. C’était passé si vite. Il n’avait pas moucheté, il n’avait rien dit et il avait juste pris la poudre d’escampette sur la terrasse de ton appartement pour fumer une cigarette. Tu tournais en rond alors que Aura essayait de calmer le jeu mais elle n’y arrivait pas. Essayer de calmer deux italiens au fort caractère, qui ne se laisse pas faire et qui n’écoute pas les autres. La pauvre était mal barrée, avec vous deux. Tu rejoignais ton frère sur le balcon, en faisant signe à ta jeune soeur de te suivre. Tu soufflais comme pour laisser sortir tout ton énervement et tu t’approchais d’Enzo en posant une main sur son dos. « On va s’en sortir » dis-tu dans un souffle en portant ton regard vers ton frère. Puis ton regard se porta vers Aura et tu posais aussi ta main dans son dos. « Tous les trois, tous ensemble » dis-tu avec un sourire réconfortant.

HJ: