you radiate my favorite tone (charlie)

Tu lui avais donné rendez-vous. T’avais usé tout le courage dont tu étais capable et tu lui avais envoyé un message en lui offrant de sortir toutes les deux un jour ou un soir. Tu savais pas trop ce que vous alliez faire à la base, puis tu t’étais finalement décidée avec ce qu’on t’avait dit. Tu tremblais, t’avais mal au cœur à la simple idée d’y aller mais t’étais bien aussi en même temps. C’était étrange, c’était effrayant mais tellement beau à la fois. T’arrivais à la fête foraine un peu avant Charlie et vous aviez convenu de vous retrouver près de l’entrée. Tu la vois arriver et ton sourire est comme une banane, il est fendu jusqu’aux oreilles. Tu t’approches, tu l’étreignes doucement pour la saluer et tu te recules. « On avait pas parlé de la fête foraine, on avait parlé du centre commercial, mais j’avais vraiment envie de pop corn et de gagner une peluche ou deux! » Ça et puis, tu ne lui disais pas mais tu rêvais depuis toute jeune d’embrasser quelqu’un au sommet de la grande roue. Peut-être que tu lui réserverais la surprise voire même l’inverse. « T’es prête pour une soirée de folie? » Que tu lui demandes en sachant qu’elle-même devant être plus que prête. Charlie c’était l’énergie même, sa joie de vivre était contagieuse et toutes les deux c’était à l’exposant x.

Charlie tapota nerveusement le volant en attendant que la voiture de devant se bouge les fesses. Elle allait être en retard pour retrouver Alma, si ça continuait comme ça. Et ça la pelait bien. Bon, d'accord, c'était de sa faute, elle avait parfois du mal à être ponctuelle, prise dans un tourbillon d'activités, ou juste parce qu'elle pouvait pas s'arrêter de causer avec sa coloc' avant de partir. Ou parce qu'elle était déterminée à venir à bout de cette tache de soda sur un pull, plutôt que de changer de pull. Y avait toujours bien une raison dont elle était entièrement responsable, quand elle se pointait en retard. Mais là, pour le coup, c'était la circulation, elle y pouvait rien. « Allez bouuuuuuuuuuuuuge ! » s'énervait-elle dans l'habitacle, consultant l'heure sur son téléphone approximativement toutes les dix secondes. Une fois arrivée sur le parking de la fête foraine - finally -, la brunette sortit en trombe de la voiture, semi-courant, semi-sautillant jusqu'à l'entrée, où elle put apercevoir la rouquine qui l'attendait. « Yooo, désolée du retard, c'est pas ma faute ils ont remplacé les conducteurs par des pieds, aujourd'hui ! » s'exclama-t-elle directement pour justifier son léger retard, rejoignant l'étreinte d'Alma avec un grand sourire. Elle était encore plus excitée que d'habitude, sans doute parce qu'une petite pointe de nervosité venait jouer son rôle, mais elle était trop enthousiaste que pour y prêter vraiment attention. « Pop-corn ? Manger ? Vous avez dit manger ? » fit la jeune femme en mettant sa main en visière à la façon d'un capitaine perdu en mer. Tant de preuves qu'elle était un réel estomac sur pattes. Elle laissa échapper un petit gloussement avant de reprendre un grain de sérieux. « C'est tout aussi bien ! Qui dirait non à une grosse peluche ? J'suis trop forte tu vas voir ! » répondit la brunette avec un sourire radieux, affichant une moue signifiant qu'elle n'était pas peu fière de ses compétences. Quand Alma lui demande si elle était prête, la brunette la regarda quelques secondes, la malice pétillant dans son regard iceberg, avant d'exploser dans un grand : « OUIIIIIIIIII ! » accompagné d'un grand saut de joie en l'air. « Tu veux commencer par quoi ? » continua-t-elle avec l'entrain d'une gamine de huit ans, s'emparant de la main de la jolie rousse pour l'entraîner avec elle à l'intérieur du parc.

Tu la voyais sautiller jusqu’à toi alors qu’elle s’excusait presque en blâmant la société complète de conduire comme des pieds. Tu pouffais de rire alors qu’elle t’étreignait vivement. T’avais un sourire aux lèvres de la retrouver, enfin. « Par des pieds!? » Questionnes-tu, un peu perplexe mais toujours amusée. Alors que tu suggères quelques trucs en vrac, Charlie et son estomac se portaient volontaire. Tu pouffes de rire. « Mais faut pas trop manger si on veut faire des manèges! » T’exclames-tu en riant. Tu ne savais pas si tu tiendrais bien longtemps avec du pop corn dans l’estomac, la tête à l’envers dans un manège. « Puis y’a des manèges, les auto-tamponneuses, le carrousel... » Tu fais mine de réfléchir. T’as les yeux qui brillent alors qu’elle te dit qu’elle est trop forte! Peut-être qu’à deux vous aurez des chances de retrouver une ou deux peluches, qui sait?! Tu sautilles sur place. « C’est vrai!? Parce que j’ai peur de ne pas avoir le talent requis! » Tu toussais un peu, comme d’habitude. En tout cas, Charlie était prête et t’étais prête d’être à ses côtés! « Les glissades? » Suggères-tu finalement avec des yeux de petit chien. Tu la suivais en sautillant alors que tu avançais dans le parc. « Le Bateau-Pirate? T’es amatrice de sensations fortes ou non? » Que tu demandes plus pour cibler ce que tu as envie de faire avec elle.

Charlie haussa les épaules et les mains avec une mine effarée, les yeux ronds, comme si elle non plus n'y voyait aucune explication. Ouais, par des pieds, et c'était bien malheureux. « Ouais, des pieds, tu vois, avec plein d'orteils, là. » confirma-t-elle d'un air détaché comme si sa réponse était parfaitement naturelle. Alma devait vraiment remettre en question ses fréquentations, vu sur qui elle était tombée avec l'australienne au tempérament de pile électrique. « Ouh, tu sous-estimes mes capacités digestives ! » rétorqua la brunette en balayant cette inquiétude d'un geste de la main, comme si elle était la diva du transit. Ouais, elle faisait un peu trop la maligne, mais c'était purement factice. Et puis de son côté, elle était capable de prendre un solide déjeuner avant d'aller ouvrir une personne sur une table d'opération et de chipoter avec ses organes vitaux, donc bon. Ce n'était pas mentir que de dire qu'elle avait l'estomac bien accroché. « Mais si, tu verras c'est pas difficile ! Ooooh la pêche aux canards ! » rassura Charlie avec un sourire radieux, plus que confiante dans les compétences de précision d'Alma, et dans les siennes. Une demi-seconde plus tard, son attention était déjà détournée par la fameuse pêche aux canards, des gamins attroupés autour du stand. Ouais, Charlie n'avait aucune notion de ce qu'il convenait de faire ou non pour une adulte. Oui, pour le coup, elle avait cinq ans d'âge mental et elle assumait totalement sa puérilité. On était à une fête foraine, elle avait bien le droit, non ? Alma suggérait différentes choses l'une après l'autre, et l'étudiante avait envie de toutes les faire, sautillant autant que son amie tandis qu'elles posaient des yeux émerveillés sur les manèges qu'elles dépassaient. « Tout ce que tu veux ! » renchérit la jolie brune en détachant bien les mots les uns des autres, totalement incapable de contenir son énergie positive. « Mais ouais, carrémeeeent... ! » s'écria-t-elle quand la rouquine lui demanda si elle aimait les sensations fortes. Elle aimait les attractions, oui. Mais contrairement à ce qu'on n'aurait pu penser, elle n'était pas l'âme la plus aventurière qu'il soit, et dans les domaines qu'elle ne maîtrisait pas, elle faisait tout de suite moins la maligne. Des montagnes russes avec trois loopings et des virages de la mort qui tue, ça la refroidissait très vite quand elle arrivait devant le montage. Néanmoins, elle n'avait clairement pas envie d'avouer à Alma qu'elle était une flippette à ce niveau-là et elle s'efforça de paraître sûre d'elle, même si sa voix s'était un peu déchargée de son entrain sur la fin de son mot. « Go pour le Bateau-pirate, alors ! » relança la brunette pour ne pas laisser le temps au doute de se pointer. Ça pouvait quand même pas être si terrible, un bateau-pirate, elle allait y survivre, non ? Et avec élégance, s'il vous plaît.

Tu éclates de rire alors qu’elle te parle de pieds avec plein d’orteils. C’était complètement décalé tout ça et ça te faisait bien rire. L’interne te rappelle que tu sous-estime ses capacités digestives. « C’est pas des tiennes que je doute, mais plutôt des miennes! » C’était vrai, tu doutais plus de ton estomac que celui de Charlie. Après tout, elle devait avoir vu des tas de trucs avec ses études en médecine. T’as pas envie d’être quelqu’un que tu n’es pas à ses côtés, t’as pas envie de te mettre trop de l’avant non plus. Elle est tellement belle, tellement brillante. Tu veux qu’elle se mette en lumière. Bref, tu énumères tout puis Charlie te disait que c’était pas difficile et elle craquait pour la pêche aux canards et toi aussi. Sans t’aider, Charlie te rappelait qu’elle voulait tout ce que toi tu voulais. Et puis, si elle la voulait elle, tout simplement? Elle pouvait? « Super! Alors viens! » Tu ris doucement, tu attrapes sa main et tu files en joggant vers le bateau-pirate. « Après, on faiiiiit... celui que tu veux! » Que tu t’exclames joyeusement en regardant autour. « J’dis qu’on garde les peluches pour la fin de la journée, comme ça on évite de les trimballer. Puis on casse la croûte juste avant! Qu’est-ce que t’en dis? » Pour le moment, bateau-pirate. T’avais envie de faire les auto tamponneuses, t’avais envie de faire un truc pour te rapprocher d’elle ou tu ne sais trop quoi. Tu l’observais et quelque part, les mots que tu pensais sortaient de ta bouche « T’es belle, Charlie. »

Leurs mains liées, comme si c’était la chose la plus normale du monde, Alma l’entraîna en courant vers l’attraction choisie. Heureusement qu’elle courait devant elle, sinon elle aurait sûrement remarqué que les douces joues de l’étudiante venaient de prendre feu. Un sourire en coin timide et pourtant ô combien ravi avait pris place sur son visage, et elle ne pouvait l’effacer. Arrivées dans la file, la jolie rousse affirma ensuite qu’elle pourrait choisir l’attraction suivante, au grand soulagement de Charlie. Elle aurait suivi Alma sur n’importe quel manège pour ne pas perdre la face, mais misère, ça finirait bien par se voir qu’elle était à deux doigts de se pisser dessus de peur devant une montagne russe. « Trop bien ! Ouais, faisons ça, oh j’ai vu qu’ils faisaient des hot-dogs géants en plus ! » s’enthousiasma la brunette. Elle était contente d’être ici, avec Alma, plus encore que ce qu’elle ne voulait bien l’admettre. L’idée de cette sortie toutes les deux, comme des enfants s’amusant sans se poser de questions, créait une petite bulle de chaleur au creux de son ventre. Ce que lui dit ensuite sa compagne de fête foraine transforma cette bulle en un milliers de papillons qui traversèrent son corps de toute part, et la brune baissa un instant les yeux, impossible d’effacer ce sourire un peu gêné et en même temps aux anges de son visage. Elle reposa ses iris azur sur la jeune fille, gardant ce contact visuel quelques secondes sans rien dire, un peu trop longtemps pour deux simples amies. Est-ce qu’Alma l’appréciait vraiment plus qu’une amie ? Elle avait peur de se poser la question, d’y réfléchir trop longtemps, de se laisser embarquer dans toutes les implications que pourrait avoir un sentiment d’attachement plus fort qu’un simple lien amical. Aussi répondit-elle avec un air aussi dégagé que possible. « J’ai très envie de protester contre ce constat, mais je vais être sage et accepter le compliment parce que c’est trop gentil, même si on est bien d’accord que de nous deux, c’est toi la plus jolie. » fit-elle en tentant de ne pas trébucher sur ses mots. Bon, niveau désinvolture, on aura vu mieux, surtout avec ce rose pêche qui venait teinter ses joues. Heureusement, elle fut sauvée par le Bateau-pirate, c’était leur tour d’embarquer à bord, et la brunette se dépêcha d’aller s’installer avec Alma. « Oh misère. » souffla-t-elle quand même pour elle-même, moins à l’aise que ce qu’elle n’avait voulu faire paraître au début. « Si je meurs, ça aura été un plaisir de passer mes derniers instants avec toi. » plaisanta-t-elle avec humour mais une expression parfaitement sérieuse sur le visage, à la manière d’un personnage de film d’action juste avant une scène fatidique.

Tu ne remarquais pas le rose sur ses lèvres, pas plus que tu réalisais à quel point t’étais enfantine. T’étais excitée d’aller sur le bateau pirate qu’était un manège un peu plus intense que la moyenne, mais pas trop non plus. T’étais réellement heureuse d’être là et avec Charlie, c’était tout un bonus. Tu pouffais de rire alors qu’elle te parlait des hot-dogs géants. « Mais t’es un véritable estomac sur pattes! » Que tu t’exclames en riant alors que la file avance. Vos yeux se croisent plus longtemps pour que ça ne soit qu’un simple hasard. Tu rougis à ton tour. Elle te plaisait bien plus que tu aurais voulu l’admettre. Tu baissais le regard vers le sol avec un petit sourire. Tu l’avais complimenté et tu secouais la tête. « Non, c’est toi la plus jolie et c’est clairement toi la plus brillante aussi! » Tes yeux brillaient tant tu la trouvais belle et intelligente. Tu l’idolâtrais presque. Tu embarquais dans le bateau volant et tu entends Charlie soupirer quelques mots alors que toi, t’es dans l’adrénaline pas possible. La brunette te déclarait que ça avait été un plaisir de passer ces derniers instants avec toi. Tu riais, encore. « Arrêêêête! Ça sera pas tes derniers instants! Et tu verras, on en aura d’autres encore plus merveilleux! » Le manège se mettait à osciller lentement, puis un peu plus fort, un peu plus vite aussi. Les cheveux des deux demoiselles restaient presque en l’air, tu t’éclatais vivement. Charlie semblait toutefois vivre un moins bon temps à partir d’un certain moment et tu attrapais sa main en lui criant presque : « J’suis là. Ça se termine bientôt. » Tu savais ce que c’était de faire sa fière. Toi, tu toussais doucement dans ton autre main de libre.

Charlie pouffa de rire et hocha vigoureusement la tête, assumant totalement le fait que oui, elle était bel et bien un estomac sur pattes. Manger, c’est la vie. Après un bref instant où les deux jeunes femmes rougirent toutes les deux, une étincelle naissant de leurs regards, Charlie plaisanta au sujet du compliment d’Alma, préférant jouer la carte de l’humour pour reprendre contenance. « D’où je suis la plus brillante ? Tu brilles comme un soleil, meuf ! » rétorqua la jolie brune avec un sourire radieux. C’était plus facile de faire des compliments sous couvert de la rigolade, parce que si elle pensait réellement ce qu’elle disait, Charlie n’était pas assez à l’aise pour lui dire avec plus de douceur. Elle n’osait pas penser à la connexion qui opérait entre elles, préférait reléguer ses questions et ses sentiments pétillants à l’arrière-plan pour ne pas avoir à réaliser qu’elle voulait plus qu’une simple amitié avec Alma. C’était sans doute puéril de voir les choses ainsi, mais la jeune chirurgienne avait toujours eu plus de mal à assumer des sentiments sérieux, d’autant plus qu’elle n’en avait jamais ressenti de semblables pour une personne du même sexe. Cette question en suspens la taraudait régulièrement et elle préférait l’ignorer, optant pour un comportement décontracté, comme s’il ne se passait rien de spécial. Alors que si, il se passait carrément quelque chose de particulier. Elle ne parvenait simplement pas à l’avouer, même pas à elle-même. La jolie rousse la rassura quant à ses potentiels derniers instants, Charlie vraiment pas à l’aise quant à l’attraction dans laquelle elle allait mettre les pieds. Un sourire doux et lumineux étira le coin de ses lèvres, tiquant sur le choix des mots d’Alma. On en aura d’autres encore plus merveilleux. Le fait qu’elle s’inclue dans de futurs moments, qu’elle parle d’elles deux, suffisait à déclencher des chatouilles dans les tripes de l’étudiante. « J’espère bien. » souffla-t-elle presque pour elle-même, coulant un bref regard à son amie qui embarquait avec enthousiasme dans le bateau. Son sentiment de bien-être s’évapora quand l’embarcation se mit à valser, d’abord doucement, puis de plus en plus fort. « Oh misère. Ouuuuuh misèèèèère ! » s’écria-t-elle, paniquant presque, mais elle avait cette envie irrépressible de rire en même temps, avec Alma qui semblait vivre sa meilleure vie à ses côtés. Quand la jeune femme s’empara de sa main, Charlie la serra dans la sienne, d’une part pour le soutien moral, d’autre part, parce qu’elle aurait voulu ne jamais la lâcher.

Alors que t’allais lui dire qu’elle était belle, intelligente et tout le tralala et surtout brancher le fait qu’elle était médecin, enfin presque. Là, tu rayonnes pour vrai à l’entendre te comparer à un soleil. « Tu crois ça pour vrai? » Que tu lui demandes, les yeux brillants prête à te faire un peu rassurée parce que t’as pas autant d’assurance, Alma. La brunette t’accompagnait avec la crainte au ventre et tu lui souris... Tu réalises qu’elle a peut-être vraiment peur, tu lui adresses un regard compatissant. Le bateau s’agitait et tu rigolais à pleins poumons alors que Charlie semblait vivre un tout autre moment. Le manège tirait à sa fin et ta main regagnait sa solitude. Tu sautillais en dehors du bateau terrestre, le sourire joyeux. « C’était complètement insane!! » Que tu lui déclares avec un grand sourire. « T’as envie de faire des autos tamponneuses ou t'es plutôt carroussel? » T’es vive, tu t’emplis de joie de vivre. Ce sentiment de plénitude que tu ressens plus souvent en présence de Charlie.

Le regard brillant et sincère de Charlie s’alluma d’étoiles, alors qu’elle hochait la tête en signe d’affirmation. « Pour de vrai de vrai. » assura-t-elle d’une voix plus douce, qui avait perdu de son humour, laissant place à toute la véracité de ses sentiments. Elle détourna rapidement le regard avant que la gêne ne gagne ses joues, embarquant dans l’attraction en se rappelant soudainement ses entrailles nouées par l’appréhension. Pour ça, Charlie n’avait vraiment rien d’une guerrière qui n’a peur de rien, contrairement à ce qu’on aurait pu penser. Mais elle aurait suivi Alma n’importe où, et c’est ce qu’elle fit. Même si elle fut incapable de dissimuler plus longtemps sa réticence, la main de la belle rouquine dans la sienne parvint à lui faire oublier un peu ses craintes et elle tâcha de profiter du moment. Même si elle jouait la comédie, à crier pour libérer son esprit de la tension provoquée par les sensations fortes, au fond, elle passait un bon moment. Principalement parce qu’elle n’était pas seule, et plus encore, principalement parce qu’elle était accompagnée d’Alma. Elle ne fut cependant pas fâchée que l’attraction se termine enfin, sortant du bateau avec l’impression d’avoir les jambes en coton, un peu tremblantes. « C’est rien de le dire. » soupira-t-elle avec un immense soulagement, mais son sourire était doté d’une touche de malice qui témoignait de son amusement. Elle était toujours en vie, alors tout allait bien, non ? « Auto-tamponneuses direct ! » s’exclama la brunette en agitant ses boucles, retrouvant tout son enthousiasme. Ça, c’était une attraction à sa hauteur, qui ne risquait pas de lui retourner l’estomac. Échangeant un sourire ravi avec la rousse, les deux jeunes filles s’élancèrent joyeusement vers leur choix. « Ooooh, y en a une mauve avec des fleurs ! Viens, viiiite ! » fit-elle, son visage s’illuminant d’une joie enfantine, entraînant Alma par la main pour qu’elles puissent s’installer dans la voiturette avant que quelqu’un d’autre ne jette son dévolu dessus. « Tu conduis ou je conduis ? » demanda-t-elle, les yeux pétillants comme un chiot qui vient de se faire adopter.