(-18) so they say dance for me (pippa)

Elle était belle, Pippa, avec ses longs cheveux blonds et son sourire toujours posé sur ses lèvres roses. Elle lui avait fait perdre la tête, ce soir d'octobre, alors qu'ils s'étaient rencontrés sur la piste de danse d'un club d'Espagne où l'ambiance était chaude et la musique bien trop forte. Elle avait su bouger au même rythme que Liam, leurs corps qui parlaient le même langage, elle l'avait charmé pour une nuit, il l'avait emmené dans ses draps. Et, depuis, elle n'avait quitté sa vie. Elle avait cette place particulière, ce sentiment de toujours avoir envie de la voir, quand ils se trouvaient dans les mêmes environs, sans vraiment savoir pourquoi, au fond. Parce que Pippa, Liam ne la connaissait pas réellement, il ne savait pas grand-chose sur elle, que des bribes de conversations et des informations qu'elle lui avait lâchées au petit matin, quand il lui avait donné son café du réveil après une nuit à s'épuiser. C'était un aimant, Pippa. On s'y attachait rapidement. Et il ne pouvait pas se retrouver à Bowen sans tenter de la retrouver, espérant qu'elle ne soit pas dans l'un de ses multiples périples à l'autre bout du monde, qu'ils se soient posés dans la petite ville australienne les deux au même moment. Et par chance, ça avait été le cas. Deux ou trois messages échangés, elle lui avait proposé de remettre leurs corps à l'épreuve de ce qui les avait fait se rencontrer, de danser toute une nuit l'un contre l'autre. Liam n'avait pas hésité une seconde, bien que le décalage horaire frappait encore. Il dormirait plus le lendemain, tant pis. Et il l'avait rejoint  la boite de nuit de la ville, une chemise blanche légèrement déboutonnée pour costume agencé à un jean noir. Quand il l'a vu, au loin, il laissa un sourire se poser sur ses lèvres avant de s'avancer de sa chevelure d'ange. Elle était dos à lui, il s'était montré discret jusqu'à poser un baiser dans sa nuque et se glisser vers l'oreille de la jeune femme. « Tu es magnifique, sans même avoir vu ton visage », lui dit-il, lui ayant promis de le lui dire en personne. Il posa un regard charmeur sur Pippa, admirait finalement son visage. « Aussi belle que dans mes souvenirs », ajouta-t-elle en lui adressant un clin d'oeil. « Qu'est-ce que tu bois ? Je t'invite ! »

@pippa wojcik

C’était la première fois depuis mon retour d’Europe que je sortais tard. Les semaines, en effet, n’avait pas été de tout repos, entre le décalage horaires qu’il avait fallu encaisser, ma grossesse imprévue et le reste. J’avais eu pas mal de travail également, mon dernier roman était en cours de correction et les interviews audio que j’avais récoltées durant mon voyage devaient être montées, puis diffusées. En d’autres termes, j’avais un grand besoin de souffler. Aussi, quand j’avais vu le nom de Liam s’afficher sur mon téléphone et que celui-ci m’avait appris qu’il se trouvait à Bowen en ce moment même, j’avais compris que, non, nous n’étions pas forcé de nous laisser prendre dans le tourbillon infernal de la vie. Nous avions toujours le choix d’en sortir, de prendre la légèreté, ne serait-ce que pour une nuit, et de remettre le reste à plus tard. C’était possible de lâcher prise, l’univers nous en offrait constamment la possibilité, il suffisait simplement de tendre la main et de saisir les opportunités qui se présentaient. Liam. Liam Reyes. Rien que le fait de penser à cet homme collait un sourire sur mon visage. Je le connaissais peu pourtant, mais le souvenir de notre rencontre et de ses bras qui m’avaient étreinte étaient gravés en moi, si bien qu’en lisant ses messages, je pouvais presque me remémorer le son de sa voix sucrée qui me murmurait à l’oreille. Liam…cet espagnol dont le corps était aussi chaud que le soleil qui baignait l’Espagne, qui m’avait fait danser toute une nuit dans ses bras, puis dans ses draps. Il était impossible pour moi de l’oublier. Ce soir, pour le retrouver, j’avais revêtu une robe légère, d’une couleur rouge flamboyante et dont les volants de soie caressaient délicieusement mes jambes nues, libéré mes cheveux et légèrement maquillé mes yeux de noir. À 23h, j’attendais mon amant de vacances au bar de la boite de nuit qui faisait face à la plage, impatiente comme jamais. Mon sourire s’élargit lorsque je sentis le souffle chaud de Liam dans ma nuque. Me retourna vers lui, je coulai sur lui un regard brûlant qui en disait long sur mes attentes de la soirée qui s’offrait à nous.
— Je ne peux que te retourner le compliment, minaudai-je en caressant son bras, ça me fait plaisir de te revoir, Liam…
Il proposa de m’offrir à boire, je commandais ainsi un Gin Tonic avant de reposer mes yeux sur lui. Il n’avait pas changé, ou si peu. Sa beauté et son magnétisme naturel aussi étaient comme dans mes souvenirs, sa seule présence parvenait à allumer un brasier dans le creux de mes reins.
— Alors, qu’est-ce qui t’amènes à Bowen ? J’imagine que tu n’es pas uniquement là pour mes beaux yeux.

Il se souvenait de cette première nuit ensemble, la belle blonde qui bougeait au rythme de la musique latine et qui l'avait ensorcelé avant même que leurs regards ne se soient croisés. Il n'avait pu résister à l'envie de la faire vibrer, tournoyer au son des trompettes jusqu'à la laisser s'achever dans ses draps, sa peau de pêche qui sentait et goûtait le ciel, ses cheveux qui avaient la douceur du satin, son rire qui réchauffait la pièce. Elle était spéciale, Pippa. Pas comme les autres. Elle faisait naître en Liam des envies qu'il n'avait pas toujours en rencontrant des filles dans de mêmes circonstances. Charmeur, il aimait le flirt, draguer, faire craquer les dames et terminer la nuit à leurs côtés. Mais ça s'arrêtait là. Pas de déjeuner le lendemain matin, pas de promesse de se revoir, pas l'envie de discuter pour en apprendre plus si elles. Du sexe, pur et dur, sans attentes, sans attaches. Mais Pippa, elle avait un goût particulier, elle laissait une marque indélébile. Et bien qu'ils ne se soient rien promis pour leurs prochaines rencontres inattendues, elle lui donnait l'envie de retomber sur elle, encore et encore, de forcer le hasard pour en apprendre plus sur la fascinante femme qu'elle était. Et quand il la vit, aux coups de vingt-trois heures, dans cette robe rouge à couper le souffle, les volants lui rappelant les costumes d'Espagne, il aurait pu craquer pour elle à l'instant même. Il se contenta de la prendre par-derrière, d'enlacer sa taille et de poser un baiser au creux de sa nuque, marquant au passage son territoire. Ce soir, aucun autre ne pourrait l'avoir. Elle était sienne. Demain, si elle voulait s'abandonner à d'autres, Liam ne s'y opposerait pas, ils ne s'étaient rien promis. Mais pas ce soir. Il lui ferait tourner la tête, et pas qu'en dansant, évidemment. Pippa posa sur lui un regard brûlant, confirmant qu'elle n'avait pas qu'en tête une soirée inoffensive sur le plancher de danse. « Le plaisir est partagé », fit-il en lui accordant un clin d'oeil charmeur avant de l'inviter à boire, se dirigeant vers le bar de la boite de nuit. Liam lui tendit son cocktail, passant au passage une main dans le creux de son dos pour la rapprocher de lui, la musique qui enterrait les discussions, afin de mieux l'entendre. Il se pencha à son oreille. « Pour tes lèvres, aussi », lui confia-t-il en riant, sa barbe qui venait chatouiller la joue de la blonde. « J'ai décidé de m'y installer. » La soirée était légère. Beaucoup trop pour commencer à lui raconter ses problèmes. « Comme ça, on pourra venir danser souvent, toi et moi. »

Mon séjour en Espagne, en effet, avait été réchauffé par la rencontre de Liam. Je faisais de nombreuses rencontres en voyage, mais celle-ci avait marqué ma peau au fer rouge ; à chaque endroit où il avait passé ses lèvres, il y avait un souvenir, celui d’une caresse ou d’un baiser. Je m’étais laissé aller dans ses bras toute une nuit durant, sur la piste de danse ou bien dans l’intimité de sa chambre ; dans les deux cas, Liam avait su bouger son corps au point de m’en rendre presque accro. Il y avait chez l’hispanique une sensualité naturelle et brute qui m’attirait à lui comme à un aimant. L’idée se vérifiait encore aujourd’hui, alors que le jeune homme au sang chaud se glissait derrière moi pour me murmurer à l’oreille. Mon corps sembla s’embraser instantanément, avec un départ de feu clairement situé dans la partie basse de mon anatomie. Clairement, mon désir pour lui n’avait rien de passager. Même après un long moment sans se voir, ce dernier était vivace comme au premier jour. Je ne donnais pas cher de ma peau si Liam continuait sur cette voie. Il me confia que mon plaisir de le revoir est partagé, cela me fit sourire. J’avais hâte de partager plus encore. Sa main dans mon dos était brûlante, j’avais bien du mal à me concentrer sur autre chose. Sa barbe chatouilla ma joue, de même que son souffle. Mon sourire s’élargit lorsque Liam m’avoua qu’il comptait rester à Bowen, et non simplement y passer des vacances comme j’avais imaginé en premier lieu.
— Il fallait le dire si tu ne pouvais plus te passer de moi, plaisantai-je en passant mes bras autour de son cou, me rapprochant dangereusement de lui.
Je gardai les yeux sur lui, observant ce visage que je n’avais plus vu depuis longtemps et qui pourtant était resté intact dans ma mémoire.
— Plus sérieusement, c’est super que tu t’installes à Bowen. Tu as des projets en particulier ?

Espagne, quelques mois avant, leurs deux corps qui ondulaient l'un contre l'autre, jusqu'à en perdre leurs vêtements. Il lui semblait comme si sa peau avait encore le goût de Pippa, alors qu'il la retrouvait, comme si jamais elle n'avait quitté son derme. Il lui semblait que rien n'avait changé entre eux, malgré la distance, malgré le temps qui avait passé, malgré leurs vies respectives qu'ils ne connaissaient pas. Ils n'avaient pas parlé de leurs familles, de leurs rêves, de leurs projets, ils ne s'étaient échangés que des mots chauds cette nuit-là. Seulement, le lendemain matin, quelques petites confessions s'étaient glissées entre eux, comme l'envie de Liam de se lever le matin avec l'impression d'être satisfait par sa vie, ce que son job ne lui apportait pas à l'époque. Mais c'était le plus profond qu'ils avaient été, tous les deux, bien vite balayés par l'effet que la blonde avait sur le barbu alors qu'elle n'était vêtue que de sa chemise de la veille, les cheveux en bataille, et que son désir dans son slip n'avait fait que s'intensifier à son premier sourire. Même désir qui se fit ressentir quand elle lui fit volte-fasse, qu'elle lui adressa un de ces rictus qui faisait fondre tous les hommes et qu'ils entrèrent ensemble dans le club, tous les deux sachant l'issue ultime de leur soirée. Il lui avait payé un verre, gin tonic que la blonde laissa trainer sur le bar alors qu'elle enroulait la nuque de Liam, l'attirant vers elle. Il sourit, ondula son corps au rythme de la musique, se penchant vers l'avant pour attraper ton verre et le lui retendre. « Ne laisses jamais un verre sans surveillance, Pippa », lui sourit-il, « je ne voudrais certainement pas qu'un mec tente d'abuser de toi. » Il caressa sa joue, effleura ses lèvres, descendit sur sa nuque et s'arrête à la naissance de sa poitrine. « Et pour répondre à ton commentaire, évidemment qu'on ne peut se passer de toi. » Pippa était de celles qui marquaient une vie. Difficile de l'oublier, difficile de s'en passer. Son rire sans pareil, la chaleur de sa peau, son sourire qui faisait fondre, comment s'en passer ? Elle le questionnait sur les réelles raisons de son installation au pays des kangourous, Liam lui lança un regard subjectif. « Tu veux dire mis à part faire que ton parfum reste collé à ma peau ? », lâcha-t-il suivit d'un rire charmeur. « Plus sérieusement, je me suis dit que Bowen était un bon endroit pour ouvrir ma boite », souffla-t-il en s'approchant à nouveau de son oreille, sa main qui glissait contre la hanche de Pippa pour guider leurs corps. « Je me lance dans le strip-tease », lui avoua-t-il sans gêne. Ça ne le dérangeait pas du tout de s'exposer, il n'en avait pas honte. C'était sa famille qui avait honte de lui.

Liam avait raison de souligner mon manque de vigilance. Laisser un verre sans surveillance au milieu d’une boite de nuit bondée n’était pas du tout une bonne idée, c’était même dangereux en réalité. Il ne fallait pas voir le mal partout, certes - d’ailleurs, j’avais tendance à faire l’inverse, moi - mais tout de même. J’opinai en haussant légèrement les épaules.
— Alors, heureusement que tu es là pour veiller à ce qui ne m’arrive rien.
L’attitude de Liam, il aurait fallu être aveugle pour ne rien remarqué, était séductrice. En fait, nos corps respectifs semblaient s’attirer comme deux aimants, l’attraction était évidente, naturelle même. C’était plus fort que nous. Sa peau effleurait la mienne, l’embrasant sur son passage. J’étais certaine qu’une explosion se déclencherait si quelqu’un oser craquer une allumette entre nous. Il parlait de mon parfum qu’il voulait faire coller à sa peau, et cette idée me fit sourire en davantage. J’avais, moi aussi, envie de m’enivrer du sien, respirer l’odeur de sa peau jusqu’à en être saoule. Je voulais perdre la raison au rythme de ses coups de reins. Les images, hautement érotiques, des brèves nuits que nous avions passées ensemble en Espagne me revenait en tête. Je bus un gorgée de Gin Tonic, peut-être la fraicheur de ma boisson aiderait-elle à réguler la température de mon corps que la proximité du bel hispanique faisait dangereusement augmenter. Il me parla de son projet, et je hocha la tête, à la fois étonnée et heureuse qu’il souhaite s’installer à Bowen.
— Mais c’est super ! m’exclamai-je, je suis sûre que tu vas faire fureur, ici.
Je connaissais l’amour de Liam pour la danse, je savais à quel point il aimait bouger son corps, et surtout à quel point il était doué pour ça. Rappelons qu’il m’avait d’abord charmée sur une piste de danse, avant de me faire succomber sous les draps. Liam avait le rythme dans la peau. Son pouvoir d’attraction par ailleurs traçait pour lui un chemin d’or dans le domaine du strip-tease.
— Tu me réserveras une danse ? quémendai-je, malicieuse. Et tout cas, soit assuré que je parlerais de toi à toutes mes copines…et copains, aussi.
Je pensais aussitôt à Juliann en disant cela. J’étais sûre que mon ex saurait apprécier la plastique de l’espagnol, même si j’espérais bien que certains égards que m’accordait le danseur me serait exclusivement réservé.
— D’ailleurs, en parlant de ça…t’attends quoi pour me faire danser ?

Il connaissait bien trop le cerveau des hommes pour laisser passer un manque de vigilance aussi grand que celui de Pippa concernant son verre. Puis, secrètement, il ne voulait pas la partager ce soir, il voulait la garder pour elle et qu'elle soit lucide, aussi. Parce qu'il n'avait pas ce fantasme de toucher des femmes aussi molles que des chiffons, lui, il aimait le vrai, le pur, les sensations sur une chair vivante. Il aimait faire plaisir, sentir que ses gestes étaient appréciés. Et dans l'hypothétique situation où Pippa se faisait envenimer, tout ça prenait l'eau. « Ce soir, j'suis là », fit-il tout de même remarqué. Il ne pouvait s'empêcher d'imaginer que d'autres soirs de mauvais esprits voudraient profiter d'un beauté comme elle. Mais il se détend, effleurant la peau de la belle blonde, laissant ses doigts glisser contre sa joue et ses lèvres dont l'envie ne cessait d'augmenter, mais dont la patience, aussi, avait ses vertus. Il avait envie d'elle, après un seul regard, elle savait l'enivrer. Ses boucles blondes qui chatouillaient la peau de l'Espagnol chaque fois qu'il se penchant pour lui parler au creux de l'oreille ne cessaient d'agrémenter cette envie. Tout d'elle était alléchant, encore plus lorsqu'elle lui souriait, ce qu'elle fit alors que Liam lui confia ouvrir sa boite de Strip-Tease à Bowen. Ce n'était pas le soir pour expliquer les raisons qui justifiaient une ouverture à Bowen plutôt qu'en Espagne, là où le sang était définitivement plus chaud. Ce soir, il ne voulait pas teinter leurs retrouvailles de ses démons. Pippa semblait emballée par la nouvelle de Liam, il afficha un sourire malin sur ses lèvres, plongeant vers le cou de sa blonde pour y glisser un baiser de remerciements. « Je l'espère », fit-il avant de rire à la réplique de la belle. Il glissa ses lèvres sur la joue de Pippa, soufflant un nouveau baiser avant de s'aventurer à nouveau près de son oreille. « La première, devant tout le monde, même », murmura-t-il avant d'appuyer son font contre celui de Pippa, attrapant son visage entre ses grandes mains. « Tant que toi, tu viens me voir, tu peux en parler à qui tu veux. » Il se distancia d'elle l'instant de lui sourire accompagné d'un clin d'oeil charmeur et d'adresser son verre. « J'attends que tu termines ton Gin, pas question de le laisser là sans surveillance. » Il caressa la nuque de Pippa, la laissant terminer son verre avant de l'entrainer sur la piste de danse où il agrippa sa taille pour la guider.

Ce qu’il y avait entre Liam et moi, c’était particulier, c’était inexplicable. En fait, je n’aurais su trouver de mots exacts qui puissent définir notre relation, je n’y arrivais tout simplement pas. Et croyais moi, je ne perdais pas souvent mon vocabulaire, c’était bien le comble pour une écrivaine ! Cela dit, je n’avais pas envie de l’expliquer, ni le besoin d’ailleurs. Je préférai vivre l’instant, et avec lui, c’était encore meilleur. Nous étions sur la même longueur d’ondes. Il y avait ces gestes, presque anodins et si naturels. Il y avait cette alchimie prête à mettre le feu aux poudres en un quart de seconde. Son baiser dans mon cou manqua me faire chavirer, tout d’un coup. J’étais heureuse qu’il soit là, aussi saugrenue que puisse être l’idée qu’il soit venu à Bowen, non pas seulement en vacance mais aussi pour s’y installer. Lorsqu’il m’annonça son plan de monter un club de strip-tease, je trouvais l’idée géniale et lui fit part de mon enthousiasme.
— J’aurais le droit à quelques petits privilèges aussi ? fis-je en le détaillant ostensiblement du regard.
En général, dans les boites de strip-tease - non que je sois vraiment une experte mais je savais au moins ça - il était interdit de « toucher » autrement qu’avec les yeux. Or, il était impensable pour moi que je laisse Liam se dévêtir et se déhancher devant moi tout en gardant mes mains à leur place. J’étais bien trop attirée par lui pour lui résister une seule seconde et il le savait bien. Je terminai mon verre de Gin comme Liam me le suggéra avant qu’il ne m’entraine sur la piste de danse. Sa main sur ma taille réveilla un feu en moi qui ne demandait qu’à être attisé davantage. J’aimais danser et avec Liam, dont le corps et l’esprit ne semblait vivre que pour la danse, c’était vraiment très agréable. Je me laissai aller, me déhanchant contre l’espagnol, laissant parler ma sensualité. Après quelques danses endiablées, je me collai au torse de Liam, essoufflée et enivrée, puis caressant joue avec tendresse, puis sa nuque, je vins embrasser sa bouche. Ce baiser me transporta hors des mûrs de la boite, comme si rien autour n’existait plus. Une chaleur exquise s’immisçait dans mon bas-ventre et, toute pantelante, je levai des yeux brûlant sur Liam.
— Emmène-moi ailleurs…

Cette relation complexe n'avait pas de mots, pas étonnant que l'écrivaine qu'était Pippa en perdait son vocabulaire. C'était né d'un flirt inoffensif, jamais Liam n’aurait cru que la blonde aurait eu une telle emprise sur lui. Un flirt de voyage, un flirt d'un soir qui, finalement, s'avérait bien plus que ça. Il y avait oui cette ambigüité, mais, aussi, une amitié profonde, quelque chose qui ne se décrivait tout simplement pas et qu'ils ressentaient. Elle lui faisait tourner la tête, belle blonde, sourire à clouer sur place et quand Liam pensait être au-dessus d'elle, au-dessus de tout ça, elle réapparaissait pour lui prouver qu'il ne pouvait pas l'oublier. Pippa, c'était sa faiblesse. Et jusqu'à présent, aucune autre femme ne l'avait détrôné. Ce qu'il ne savait pourtant pas, c'est que dans quelques secondes, une autre femme viendrait brouiller les cartes et la vision de son coeur qui semblait pourtant si claire. Liam expliqua à sa belle ce qu'il était réellement venu faire à Bowen. Non seulement il avait eu besoin de voir le monde, mais il avait choisi cette ville pour s'installer, bâtir son club. « Comment dire non à une belle fille comme toi ? », lâcha-t-il dans un sourire des plus audacieux qu'il le pouvait. Il se moquait d'avoir l'air vantard ou arrogant face à Pippa, elle le connaissait trop pour savoir qu'il cachait derrière cette façade de connard un type bien. « Mais ça, je te les réserve pour les shows privés. D'ailleurs, il faudra que je te fasse visiter mon appartement, non ? », demanda-t-il, laissant planer des sous-entendus dans l'air. Pippa réclama qu'il la fasse danser, non seulement ils étaient venus pour ça, mais il avait su réveiller en elle ses souvenirs lascifs de leurs deux corps réunis sur une piste de danse. Et dès qu'elle eut terminé son verre, il l'entraîna pour lui donner ce qu'elle avait demandé, attrapant sa taille, venant coller son bassin à celui de la blonde pour onduler leurs corps. La musique à Bowen n'était pas aussi chaude que celle de l'Espagne, là où les Latins étaient reconnus pour avoir des rythmes sensuels, mais Liam tentait au mieux qu'il pouvait de réveiller leurs souvenirs au rythme de cette musique plutôt pop-radio actuelle. Cela sembla plutôt fonctionner, cadence de leur danse qui s'arrêta quand Pippa le supplia de l'emmener ailleurs. Ailleurs, genre, chez lui. Elle n'eut pas à le redemander, rapidement il attrapa la main de la blonde pour la sortir du bar, son corps aussi chaud que celui de sa partenaire. « T'es venue en voiture ? », demanda-t-il en regardant la sienne qui était garée juste devant. « Je te raccompagnerai demain matin pour venir la chercher », lui souriait-il avec empressement en la guidant vers sa bagnole. Mais avant d'ouvrir la portière pour la faire monter, il plaqua l'Australienne contre cette dernière pour venir l'embrasser avec fougue, mêlant sa langue à la danse de leur baiser. Et quand seulement il se détachait d'elle, il lui sourit. « Dis-moi que toi aussi t'es pas en mesure d'attendre qu'on soit arrivé chez moi pour renouer... »

Liam était de ceux qu’on n’oubliait pas, de ceux qui laissaient une emprunte indélébile. Sur ma peau, et dans mes souvenirs. Les nuits que j’avais passé quelques années plus tôt en Espagne restaient gravé en moi et Liam Reyes n’y était pas pour rien dans l’affaire. Ce soir, il ravivait tout ces souvenirs, lui, la chaleur de son épiderme que je pouvais sentir même à travers le tissu de ses vêtements, lui et son rythme endiablé, son déhanché renversant. La musique sur laquelle nous dansions actuellement n’avait rien à voir avec celle qui a avait réchauffé nos soirées ibériques, c’était certain. Malgré ça, Liam savait embrasé mon désir tout aussi bien que durant ces nuits-là. Son simple contact me rendait folle et quand il mentionna les shows privée, je manquais d’entrer en combustion.
— J’ai hâte de voir cet appartement dans ce cas,confiai-je à l’espagnol d’un voix chaude.
Nous dansâmes encore, collé-serré, jusqu’à que la température n’atteigne sont point de non-retour. J’avais envie de Liam, terriblement, et je n’étais plus en mesure de la cacher. Je lui suggérai une porte de sortie, qu’il saisit sans hésiter. Un sourire se dessina sur mes lèvres lorsque nous quittâmes ensemble le danse floor. Rapidement, nous fûmes dehors.
— Je n’ai pas de voiture, répondis-je quand il me demanda où j’étais garée, je déteste conduire, je suis venue à pied.
Cela semblait l’arranger, puisqu’il me conduit presque aussitôt à son propre véhicule, garé non loin de l’entrée du club. Je n’eus pas le temps d’ajouter un moment de plus que je me retrouvai plaquer contre la portière, la bouche de Liam dévorant la mienne. Un soupir d’aise m’échappa, et si je crus un moment que la température ne pouvait pas monter d’un cran, cette certitude fut rapidement balayé par les mots qui sortirent de la bouche de mon amant. Je m’enflammai en un instant, et mordis ma lèvres inférieure, anticipant la suite.
— Tu comptes m’enlever ma petite culotte au milieu du parking ?

« C'est encore mieux », murmura Liam à l'égard de la blonde quand elle lui confia qu'elle n'avait pas de voiture. « Je te raccompagnerai chez toi demain matin », lui lâcha-t-il avec un clin d'oeil. Ça leur permettrait de se retrouver toute la nuit, à moins que Pippa ne tienne à regagner son lit avant le petit matin. Dans ce cas, il écourterait leur nuit pour répondre à sa demande. Mais Liam espérait tout de même qu'elle ait envie de la chaleur de ses bras, de son corps de braise contre le sien, de leurs peaux qui se retrouvaient et apprenaient à se faire du bien à nouveau. Et comme si cette pensée lui avait donné des envies plus fortes, Liam plaqua son corps contre celui de Liam dans un baiser torride qui réveillait ses intentions. Il mêla sa langue au baiser, ses grandes mains qui en profitaient pour caresser le corps de la blonde, passer sur ses hanches, épouser les courbes de ses fesses, remontant sur ses côtes, frôlant sa poitrine, son membre à lui qui commençait à prendre trop d'espace dans son pantalon. En se séparant d'elle, il lui demanda si elle ressentait la même chose que lui, ce à quoi la blonde sourit, lèvre mordillée, phrase indécente pour venir éveiller plus encore l'Espagnol. Il passa ses doigts sous la robe de la belle, venant caresser du bout de sa pulpe la peau de ses fesses, à la frontière de sa culotte. « C'est un défi ? », répondit-il sur un ton espiègle. « Tu me connais bien, Pippa, tu sais que je ne résiste pas aux défis. » À peine sa dernière phrase prononcée, il agrippa la culotte de Pippa et la fit glisser contre ses cuisses, profitant de son absence pour mieux caresser l'arrondie de ses fesses. « Tu me croyais pas en mesure de le faire ? », demandait-il, moqueur. Il se pencha, ramassa le tissu sur le sol avant de se relever pour être à la hauteur de la blonde. « Aller, monte, ce serait indécent d'être sans culotte dans un parking », se moqua-t-il en mettant le sous-vêtement de son amante dans la poche arrière de son pantalon et de se diriger vers le côté conducteur.

Le fait que je n’avais pas de voiture sembla arrangé Liam. J’avais affirmé que je détestais conduire, et c’était un euphémisme. J’avais le permis, passé des années plus tôt, mais je n’étais pas fan des appareils motorisés, quelqu’ils soient. Quand c’était moi qui les commandais du moins. Je ne me sentais simplement pas à l’aise et n’avais, d’ailleurs, jamais possédé ma propre voiture. Par choix. Je préférai largement me déplacé en vélo, à pied ou bien en transport en commun. Par contre, je me laissai conduire volontiers, et en particulier lorsqu’un homme aussi charmant que Liam me le proposait. Je n’eus toutefois pas le temps de m’installer du côté passager que l’espagnol me plaqua contre la portière pour un baiser fougueux. Nos désirs s’entrechoquèrent, tant et si bien que Liam manifesta son envie sans détour. Une atmosphère taquine s’installa alors entre nous. Le fait que nous étions sur un parking, par ailleurs absolument pas désert et avec le videur de la boite qui nous jetait des oeillades, ne sembla pas déranger mon compagnon de la soirée. Un sourire naquit sur mes lèvres au moment où la main de l’espagnol s’aventura sous ma jupe.
— Et d’après toi, pourquoi est-ce que je te les lance, ces défis ? le taquinai-je.
Je savais, bien sûr, qu’il avait ce tempérament joueur qui, souvent, faisait écho au mien, et cela me plaisait d’aller le chercher, de titiller cette part de lui qui rendait nos échanges encore plus brûlants qu’ils ne l’étaient déjà. Je gardai les yeux rivés dans les siens, mon sourire s’élargissant, à mesure que ses doigts faisaient glisser la dentelle de mon sous-vêtement sur ma cuisse. Quand ma culotte se retrouva au sol, j’avais beau avoir conservé mes vêtements, je me sentis complètement nue face à Liam. Cette sensation était divinement érotique et attisa davantage mon désir, comme ses mains caressant l’arrondis de mes fesses, comme son regard chaud et son sourire taquin. Je l’imaginais me prendre contre cette voiture, sans tenir compte de qui nous entourait. Un court instant, l’idée se fraya un chemin dans mon esprit, mais Liam me rappela à la raison, m’enjoignant à monter dans sa voiture à la place. Je m’insinuai donc du côté passager, attendant que Liam démarre le moteur et sorte du parking. La sensation d’être nue sous ma jupe était grisante.
— Dis-moi que t’habites tout près…, fis-je en riant.

Son sourire était provocateur et la réponse de Pippa le motiva à lui faire perdre sa petite culotte qu'il avait laissé glisser contre les jambes de la blonde sans pudeur. Ils n'étaient pas seuls, le stationnement de la boite de nuit n'était pas vide, mais qu'est-ce qu'il en avait à faire, du regard des autres ? Elle, il n'avait de yeux que pour elle. Et son désir se faisait plus pressant, urgent, il le sentait d'ailleurs dans son pantalon menacer d'exploser s'ils ne rentraient pas à la maison rapidement. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il l'incita à monter, parce qu'à la regarder ainsi, il finirait par lui faire l'amour au bout milieu du parking et, ça, ce n'était pas ce qu'elle méritait. Une fois assis dans la voiture, le brun mit cette dernière en marche, laissant le moteur ronronner au même instant où la belle reprenait la parole. « T'arrives déjà plus à te contenir, mi corazon? », roucoula Liam en lui jetant un coup d'oeil furtif alors qu'ils sortaient du stationnement. « Cinq minutes d'ici à chez moi, pas plus.... », ajouta-t-il en effectuant le premier virage. Puis, une fois que la voiture s'était lancée sur une ligne droite pour quelques minutes, il laissa sa main se glisser sur la cuisse nue de la blonde. À nouveau, il lança un regard fiévreux à son amante pour la nuit. « Tu sais pas à quel point c'est difficile de te résister, Pippa... », lui susurra-t-il en chatouillant de ses doigts la cuisse de Pippa jusqu'à se faufiler sous sa robe incendiaire. Il laissa ses doigts remonter jusqu'à l'intimité de la belle que seule la jupe de sa robe gardait encore secrète puisque ses doigts commençaient déjà à la redécouvrir, caresser le bouton de son plaisir, pressant dessus avec une insistance qui lui laissait comprendre l'envie qui habitait l'Espagnol. Il prenait soin de jeter des regards au plaisir de la blonde, ici et là, au travers de sa conduite. Et Dieu qu'il avait hâte de mettre la voiture sur park pour finalement y goûter à nouveau.

Je n’aurais su expliquer ce que ce simple sous-vêtement manquant provoquait en moi, mais je sentais l’euphorie grimper le long de mes veines, faisant naitre des frissons sur tout mon corps. À moins que cela ne soit simplement dû à la proximité de Liam, et au désir que j’avais pour lui. Cela faisait quelques temps, maintenant, que j’avais croisé sa route en Espagne, et si mes souvenirs de lui et de nos nuits passées ensemble étaient encore vifs, la chaleur de sa peau m’avait manquée. J’avais hâte, en effet, de la sentir à nouveau contre la mienne.
— Je crois que ces cinq minutes vont me paraitre une éternité ! plaisantai-je à demi, alors que Liam quittait enfin le parking.
Evidemment, c’était sans compter sur l’esprit joueur de mon partenaire, dont la main caressa, aussitôt que la voiture s’engagea sur une ligne droite, ma cuisse nuit. Un sourire large se dessina sur mes lèvres quand cette main si fit plus aventureuse. Un petit hoquet franchit mes lèvres au moment où les doigts de Liam rencontrèrent ma chair intime. D’instinct, je me cambrais sur le siège et écartai les jambes pour lui laisser de l’espace. Ma main agrippa l’appuie-tête, faisant crisser le tissue, et rapidement, quelques gémissements emplirent l’habitacle clos. Liam n’y allait pas par quatre chemin, la precision et la fermeté de ses caresses faisaient dangereusement grimpé mon plaisir, que j’exprimai sans la moindre retenue. J’avais bien du mal à tenir en place sur mon siège, mon bassin cherchant le contact.
— T’arrêtes pas…, suppliai-je entre deux souffles saccadés.

Il a jouait détendu, mais rien dans son corps ne l'était, à commencer par ce qui se trouvait dans son pantalon. L'envie était trop forte, et s'il avait pu se téléporter jusqu'à son appartement, Pippa dans les bras, il aurait usé de son super pouvoir pour lui retirer le reste de ses vêtements le plus rapidement possible. Pippa commentait le temps de route pour arriver chez l'Espagnol, ce dernier, cependant, n'ajouta rien d'autre qu'un sourire en coin. Oui, ça leur paraîtrait une éternité, elle avait bien raison, et c'était assez douloureux ainsi que de devoir se contenir, pas la peine d'ajouter une nouvelle déception en acquiesçant les faits. Il préférait faire parler son corps, c'était bien mieux de pouvoir entrer en contact avec la chair de la blonde. Liam laissa d'abord sa main remonter sur la cuisse de la passagère, jouant au bord des limites de la jupe de sa robe avant de s'y aventurer plus loin, là où elle le voulait vraiment. Il avait su écouter les signes de son corps qui semblait l'inviter à redécouvrir son intimité. Doigt sur la partie la plus sensible de son antre, il apposait de douces pressions, urgentes par moments, alors que la belle lui permettait, ouvrant ses jambes, de se frayer un chemin plus facilement. Il était motivé par les réactions de Pippa, son dos qui se cambrait, sa tête qui se relâchait, ses mains qui agrippaient l'appui-tête, mais, surtout, ses gémissements de plaisir. Son corps semblait chercher à entrer en contact avec les doigts de Liam, appelant à plus encore, et sa bouche, elle, l'exprimait avec des mots qu'il ne put ignorer. Il laissa donc un doigt s'insérer en elle, la chaleur de sa chair intérieure qui augmentait son propre désir alors qu'il augmentait la cadence de ses va-et-vient, cherchant à lui faire perdre la tête. Il ne tiendrait pas cinq minutes, déjà il avait du mal à se concentrer sur la route. Il avait envie de sentir la chaleur du souffle de Pippa contre lui. « Tu l'as déjà fait dans une voiture ? », demandait-il avec un sourire, insérant un second doigt à l'intérieur de la belle pour augmenter son plaisir.