(hot) i wear a halo when you look at me (nevaeh)

Rejoins-moi au port et prends des vêtements pour le week-end. Tu appuies sur envoyer avant de remettre ton téléphone dans la poche de ton pantalon. Puis, après avoir cherché du regard le petit bateau de la famille, tu grimpes dessus et déposes tes affaires à l'intérieur de la cabine. En attendant que Nevaeh te rejoigne, tu prépares l'embarcation pour qu'une fois la brune arrivée, vous puissiez prendre tout de suite le large. Ce week-end, tu as décidé de l'emmener à Holbourne Island dans la maison familiale où tu te rendais régulièrement lorsque tu étais plus petit. Cette maison appartient à tes grands-parents mais toute la famille peut l'utiliser quand bon lui semble. Une chance, elle était libre ce week-end alors tu as sauté sur l'occasion pour préparer une petite surprise pour Nevaeh. Depuis quelques jours, les choses se sont intensifiées entre vous et tu ressens vraiment le besoin de la retrouver et de profiter de sa présence, tout simplement. Vous n'avez qu'un petit quart d'heure de bateau jusqu'à l'île et jusqu'à cette petite maison en bois qui n'est pas gigantesque mais qui suffit amplement. Tu ne te souviens pas être déjà venu ici avec Alejandro en deux ans de relation. Vous n'étiez pas vraiment ce genre de couples, après tout. Mais contrairement à lui, tu sais que Nevaeh appréciera le cadre et le côté cosy de la demeure. Quelques minutes plus tard, l'embarcation est prête et tu vois la jeune femme s'avancer dans le port, à quelques mètres de toi seulement. Tu souris plus largement lorsqu'elle arrive à hauteur du bateau, lui tendant la main pour l'aider à monter. Tu ne sais pas si Nevaeh a déjà fait du bateau ou non mais tout ce que tu espères c'est qu'elle n'ait pas le mal de mer. « Salut toi. » Dis-tu en l'attirant vers toi, collant ton corps au sien, tes mains entourant ses hanches. « Prête pour ta surprise ? » Demandes-tu en souriant du coin des lèvres, bien décidé à ne pas lui en dire plus. Tout ce qu'elle saura c'est que ta famille possède un bateau et que tu as ton permis. Pour le reste, tu préfères qu'elle découvre tout par elle-même et surtout, avec ses propres yeux.

Le coeur qui palpite, Nevaeh terminait son sac pour le weekend sans la moindre idée de ce qui l'attendait au port. Tout de cette escapade lui était inconnue, surprise qu'elle ne contrôlait pas. Et, à vrai dire, cela lui plaisait, augmentait la hâte d'arriver aux côtés de Juliann et de découvrir ce qu'il avait en réserve pour eux. Eux, c'était particulier. Si au début ils s'étaient montrés réfractaires, choisissant plutôt de cesser toute ambigüité pour éviter de faire du mal à Pippa et, au passage, se faire du mal à eux aussi, les dernières semaines, elles, avaient pris un tout autre tournant. Messages, visites nocturnes, confessions, rien ne leur échappait. Et chaque nuit, la brune se couchait avec cette envie d'encore plus, de laisser une chance au destin, de se réveiller encore un matin à ses côtés. Il l'avait ensorcelé. Une fois ses bagages prêts, Nevaeh se dirigea vers le port, un sourire qui ne quittait pas ses fines lèvres, cherchant du regard celui qui l'avait convoqué. Où es-tu ?, lui demanda-t-elle, téléphone d'une main, sac de voyage de l'autre, sa robe blanche à fleurs qui volait au vent, ses longs cheveux caramels qu'elle avait coincés derrière ses oreilles qui encadraient son visage, ses sandales au talon compensées qui, clairement, n'étaient pas les meilleures chaussures pour l'occasion, encore heureux qu'elle en avait emporté d'autre avec elle. Elle s'avançait sur les quais, se laissant guider par les indications de Juliann jusqu'à arriver près de lui et d'une embarcation dont elle ignorait l'existence jusqu'à aujourd'hui, il ne lui avait jamais dit qu'il était un marin. La brune attrapa la main qu'il lui avait tendue, se laissant hisser dans le bateau, pour bien rapidement se retrouver près de son corps, contact qui fit frissonner sa peau. Juliann entourait sa taille alors qu'elle, elle venait loger ses bras autour de la nuque de l'homme. « Bonjour, capitaine », souffla-t-elle dans un sourire charmeur. « Toujours prête », ajouta-t-elle en gloussant, regardant autour d'eux. « Tu m'avais pas dit que tu avais un bateau. Décidément, j'en apprends tous les jours sur toi. » Et il lui tardait d'apprendre d'autres choses à son sujet, ce weekend leur permettrait peut-être de mettre en perspectives quelques sujets encore intouchés. Nevaeh s'installa à l'avant du bateau pour le départ en mer, profitant de la vue sur la ville qui s'éloignait lentement devant eux et de la chaleur du soleil sur sa peau. Et, graduellement, elle avait migré vers le capitaine du navire, terminant le trajet enlacée à sa taille jusqu'à ce qu'ils arrivent dans un petit domaine éloigné où une maison de bois se dessinait devant leurs yeux. Juliann accosta le petit navire alors que Nevaeh, elle, amenait leurs affaires à l'avant du bateau pour faciliter leur transfert. « Alors, tu m'expliques ? », demanda Nevaeh avec le regard brillant, adressant la maison derrière eux. Elle n'était jamais venue ici, dans cette partie de son Bowen natal, elle n'avait aucune idée que leur ville leur offrait ce genre de paradis reculé du reste de la population, alors que le monde n'avait généralement pas de surprise pour elle, elle qui semblait avoir tout vu de la ville. « Au fond, tu m'as kidnappé et emmené ici, dans un paradis en retrait, pour être certain que personne ne me retrouve hein, c'est ça ? », demanda-t-elle en riant, « qu'est-ce que tu veux faire de moi ? », poursuivit la brune, le regard moqueur, s'approchant de Juliann. Ce serait difficile de lui résister encore longtemps. La nuit qu'ils avaient passée ensemble avait été un supplice, son corps collé au sien sans pouvoir y goûter complètement. Elle n'avait aucune idée de ce qui se passerait ce weekend, après leurs flirts beaucoup trop évidents et la nuit de torture qu'ils avaient passée, Nevaeh ne préférait pas se faire d'idée. Il lui avait dit vouloir prendre son temps et elle, elle n'était pas du genre à s'emballer trop rapidement. Seulement, avec lui, tout était différent.

Bonjour capitaine. Ton sourire s'élargit davantage en entendant ces quelques mots et en sentant ses bras entourer ta nuque. Cette proximité entre vous est nouvelle mais des plus agréables. La Nevaeh que tu découvres, des années après votre rencontre, est bien différente de celle de tes souvenirs. Mais c'est sans doute parce que vous n'étiez que deux adolescents à l'époque et que de ton côté, tu étais raide dingue d'une certaine blonde. Aujourd'hui, avec le recul, tu te dis que s'il n'y avait pas eu Pippa dans l'équation, tu aurais pu être réellement attiré par Nevaeh car c'est le genre de femmes que tu aimes, qui t'attires et t'intéresses. Mais ce n'est pas plus mal que les choses arrivent aujourd'hui, maintenant que vous êtes plus mûrs et plus adultes. « C'est un bateau de famille donc ce n'est pas mon bateau mais c'est tout comme. Je suis celui qui en profite le plus. » Dis-tu. Passionné par la mer et tout ce qui l'entoure depuis tout petit, tu ne comptes plus le nombre d'heures que tu as passées sur ce bateau. Il est simple, de taille moyenne mais parfait pour ce genre de petites escapades. « Mais je confirme, il y a encore un tas de choses que tu dois découvrir à mon sujet. D'où ce petit trip tous les deux. » Ajoutes-tu en souriant à la brune avant de déposer un baiser sur le haut de son front et de te diriger vers le bord du bateau afin d'enlever l'ancre. Rapidement, tu retrouves la barre où Nevaeh te rejoint sans tarder, entourant ta taille de ses petits bras tout fins. Vous passez le reste du trajet dans cette proximité qui te plait chaque jour un peu plus. Après un court trajet, vous voilà à Holbourne Island où vous descendez sans tarder du petit bateau que tu amarres sans difficultés. « Je t'explique tout une fois à l'intérieur. » Rétorques-tu, les yeux aussi brillants que ceux noisette de l'Australienne. Tu décides de garder une petite part de mystère pour quelques minutes encore, le temps de déplacer vos affaires et de faire la visite de la bâtisse à la jeune femme. « Démasqué. » Ris-tu à ton tour en entrant dans la petite maison de famille, suivi de près par Nevaeh. « Qu'est-ce que je veux faire de toi ? Si tu savais tout ce qui me trotte en tête en ce moment... » Murmures-tu quand elle s'approche de toi, un rictus aux lèvres. Il est clair que depuis cette nuit où tu as maintenu une certaine distance entre la journaliste et toi, tu rêves de ses lèvres, de ses jambes, de tes doigts emprisonnant sa chevelure brune et bien d'autres choses encore. Des tas de choses que tu ne pourrais décrire oralement. « Alors voilà, on est dans la maison de famille achetée par mes grands-parents il y a de ça... cinquante ans ?  » Dis-tu en riant, plus certain de la date exacte. « Ils ont fait faire quelques travaux l'année dernière alors à présent, on peut profiter du jacuzzi en plus d'avoir la mer à quelques mètres de la terrasse... Je suis souvent venu ici petit, j'ai toujours aimé l'énergie que la maison dégage. J'me sens bien immédiatement à chaque fois que je passe la porte. » Expliques-tu à la jeune femme en observant la pièce dans laquelle vous vous trouvez, le séjour, accueillant et chaleureux.« Qu'est-ce que tu en penses ? » Demandes-tu presque timidement, t'approchant de Nevaeh.

C'est les joues rosies qu'elle se laisse hisser dans le bateau, qu'elle retrouve la nuque de Juliann pour briser la distante qui se fait brûlante entre eux. Clairement, il lui faisait de l'effet, ses réactions étaient encore incontrôlables. Elle se sentait comme une adolescente, fébrile et à la fois tellement légère quand il était près d'elle, peut-être même naïve par moment de croire que ce genre de chose, ça arrivait encore après cet âge, de se sentir aussi bien avec quelqu'un que ce qu'elle ressentait avec Juliann. Mais pour cette escapade secrète dont elle ne connaissait rien d'autre que la durée, elle était prête à tomber encore plus tête première dans cette belle naïveté qui lui laissait croire qu'ils pourraient en retirer quelque chose de bon. Elle l'écoutait lui expliquer la provenance de ce bateau dont elle ignorait l'existence, ne perdant pas son sourire qui s'agrandit quand il mentionna trois petits mots pourtant si simples, tous les deux. « J'ai très envie de tout découvrir », confia-t-elle en fermant les yeux au contact des lèvres du pompier sur sa peau. « Merci pour l'invitation », souffla Nevaeh en ouvrant à nouveau ses yeux et en le cherchant du regard. « Même si tu me tortures en maintenant secret notre destination ! » La torture ne dura pas longtemps, une quinzaine de minutes tout au plus, avant qu'ils ne voient se dessiner devant leurs yeux leur destination. Juliann aida Nevaeh à descendre du bateau suivi de leurs sacs alors que la brune, elle, le questionnait déjà sur les lieux. La maison était belle, on voyait qu'elle avait de l'âge, de l'histoire, mais qu'elle avait aussi eu beaucoup d'amour et d'entretient, elle respirait la simplicité, l'intimité, parfaite pour un séjour que tous les deux, pour reprendre les mots de son hôte qui, lui, voulait garder le mystère encore quelques minutes. Mais Juliann ne connaissait pas encore la curiosité de Nevaeh, elle qui aimait tout découvrir, tout savoir, tout comprendre, ce n'était pas pour rien qu'elle avait choisi le métier de journaliste, aimant mettre son nez un peu partout. Elle suivait le brun vers l'entrée de la maison, le questionnant toujours tout autant, choisissant à présent l'humour pour tenter de percer le secret. Juliann ouvrit la porte de la maison, laissant à Nevaeh l'honneur de découvrir les lieux. C'était magnifique, pas très grand, mais ils n'avaient besoin de plus que ça, au fond, pour être bien. La brune contourna Juliann, s'approchant dangereusement de lui, cherchant toujours à percer le mystère. Avait-il loué ce petit chalet pour eux ? Avait-il acheté une maison éloignée du centre de la ville ? Qu'est-ce qui justifiait qu'il l'ait kidnappé pour quelques heures ensemble et qu'il l'ait emmené ici ? Nevaeh posa ses mains autour de la taille du pompier, lui demandant ce qu'il voulait bien faire d'elle, ici, sa question était à double sens. « J'espère que tu n'hésiteras pas à me le faire savoir... », poursuivit-elle avant qu'il ne prenne un peu de sérieux en lui expliquant vraiment ce qu'il avait eu en tête pour eux. La brune se décala de lui un instant pour mieux l'observer lui raconter une partie de son histoire, touchée qu'il ait choisi de partager cet endroit avec elle. Ici, il se sentait bien instinctivement, chaque fois qu'il passait le pas de la porte et il l'avait choisi, elle, pour partager ce sentiment. À nouveau, un franc sourire se posa sur son visage, Juliann qui réduisait à nouveau la distance pour s'approcher d'elle, il cherchait à réellement prendre le pouls de son invité ce à quoi Nevaeh répondit avec la plus grande des sincérités. « C'est magnifique », fit-elle en lovant sa tête sur l'épaule du brun. « Je suis vraiment contente de passer du temps avec toi, encore plus dans un endroit qui t'est cher. J'ai l'impression d'apprendre à te connaître encore plus... » Et que ça allait plus loin que les conversations banales que des individus cherchant à se courtiser pouvaient avoir en temps normal, c'était tellement plus personnel. « Tu me fais visiter ? », enchaîna-t-elle en prenant son sac dans ses mains. « Tu me montres ma chambre ? » Elle avait un air taquin, supposant qu'ils ne partageraient pas le même lit, cette fois, alors qu'en réalité elle en mourait d'envie.

« Avec plaisir. » Dis-tu en souriant quand Nevaeh te remercie de l’invitation bien qu’elle s’impatiente à propos de la destination. Par chance, cela ne risque pas d’être très long. Après un petit quart d’heure, vous êtes déjà arrivés à destination. Tu observes la jeune femme, légèrement inquiet que l’endroit ne lui plaise pas. Bien qu’il faille être vraiment difficile pour ne pas aimer ce havre de paix. Un lieu qui titille la curiosité de Nevaeh, d’ailleurs, mais encore une fois, tu décides de laisser planer le mystère. Du moins encore un peu, juste le temps qu’elle découvre les lieux avec ses propres yeux. Tu souris en la voyant détailler du regard chaque détail de la maison et ce sourire s’élargit en sentant ses mains venir entourer ta taille. « Crois-moi, tu sauras tout durant ces quelques jours avec moi. » Murmures-tu comme si tu lui promettais de t’ouvrir complètement à elle. Durant cette petite escapade, tu espères pouvoir découvrir l’Australienne sous toutes ses coutures et même intimement parlant. Cela devient de plus en plus compliqué de retenir ce désir qui te brûle de l’intérieur à chaque fois que Nevaeh est dans les parages. Après lui avoir expliqué l’histoire de cette maison, et à quel point tu tiens à ce lieu, tu ressens le besoin de connaître son avis et peut-être même d’avoir son approbation sur ce choix de « rendez-vous ». Tu ne sais pas vraiment si c’est un rendez-vous mais à tes yeux, cela en a tout l’air. Vous êtes encore dans la découverte avec la journaliste et tu dois bien l’avouer, tu aimes vraiment cette période où deux personnes commencent à s’apprivoiser, à se connaître et se cherchent sans cesse. C’est totalement grisant. Soulagé, tu souris plus largement alors qu’elle t’apprend qu’elle trouve le lieu magnifique et que ça lui donne l’impression de mieux te connaître. En effet, en la faisant venir dans cet endroit, tu lui ouvres une porte sur ta famille et sur ton histoire. Ce n’est probablement pas rien. « Moi aussi je suis content que tu sois là. Et encore plus que tu apprécies la maison. » Réponds-tu en déposant un baiser sur le haut de sa tête, posée sur ton épaule. A sa question, tu hoches la tête et attrapes ton sac de voyage ainsi que le sien. Pas question que tu la laisses porter quoi que ce soit. Alors que tu commences à monter les escaliers du hall, tu arques un sourcil en tournant la tête vers elle quand Nevaeh te demande de lui montrer sa chambre. Mais, taquin comme tu es, tu décides de te diriger vers la chambre d’amis où elle pourra dormir si elle en a envie. Bien que, de ton côté, tu espères qu’elle dorme avec toi, blottie dans tes bras. « Voilà la chambre d’amis, tu pourrais dormir ici… » Dis-tu en laissant ta phrase en suspens alors que tu te diriges vers la chambre principale où tu dors à chaque fois que tu viens ici. « Ou tu pourrais dormir là, avec moi. » Ajoutes-tu, le regard espiègle. Rapidement, tu déposes vos sacs sur le sol, brisant cette distance entre l’Australienne et toi pour venir blottir tes lèvres contre les siennes. Tu n’en peux plus, depuis que vous êtes arrivés, tu ne rêves que d’une chose : l’embrasser à nouveau avec toute la fougue qui t’habite. Alors c’est ce que tu fais, décidant de laisser parler ton cœur plutôt que ta tête. Et à ce baiser vient se joindre ta main qui glisse avec douceur dans ses cheveux. « J’pouvais plus attendre. » Murmures-tu contre ses lèvres, à bout de souffle.

Elle ne le connaissait pas romantique, elle connaissait le Juliann marrant du lycée et ce que Pippa lui avait raconté, mais elle avait gardé bien des choses pour elle dont cette maisonnette. Il y avait dans cet endroit beaucoup d'intimité. Non pas parce que les deux amants se retrouvaient seuls, ça, ils pouvaient le faire au centre de Bowen, dans l'appartement vide de Nevaeh, elle qui n'avait pas encore pris la peine de défaire toutes ses boites et dont les meubles lui manquaient pour cause de son récent retour en ville. C'était bien plus que ça, c'était l'intimité de l'âme, celle qui découlait de la beauté des lieux et, aussi, de la place toute spéciale qu'il occupait pour Juliann. Cette petite maison familiale était visiblement importante pour le pompier. S'y retrouver, c'était vraiment comme avoir accès à une partie de lui que la brune ne connaissait pas ensemble, ce n'était pas des paroles en l'air. Il semblait pourtant inquiet, comme s'il doutait que ce lieu mystérieux ne soit une bonne idée pour leur escapade secrète. Et pourtant, il avait visé si juste. C'était un vrai paradis, à quelques minutes de Bowen. Assez loin pour se sentir seul au monde, mais toujours près de la civilisation. La maison, quant à elle, avait l'air d'une beauté fracassante. Du moins, de ce que la belle Australienne pouvait en voir de l'entrée. Et il lui tardait qu'il lui fasse découvrir les lieux. Mais au-delà de cette beauté physique, rappelons-le, c'était le sens de cette retraite qui faisait rêver la journaliste. Pour le moment, rien de leur relation n'était défini, Juliann et elle ne s'étaient pas parlé sérieusement de ce que l'autre représentait à leurs yeux, de comment ils voyaient leur relation, s'ils voyaient d'autres personnes ou s'ils avaient mis un stop aux rencontres pour se consacrer l'un à l'autre, c'était tôt, encore, bien que pour Nevaeh des sentiments commençaient à s'installer petit à petit. Et pourtant, elle avait l'impression qu'il cherchait à lui faire comprendre, en l'emmenant où il n'avait probablement pas emmené toutes ses fréquentations, qu'elle était unique à ses yeux, qu'elle avait peut-être, au fond, une place spéciale dans son coeur, que peut-être lui aussi commençait à ressentir des palpitations quand elle s'approchait de lui et que le sourire sur son visage voulait dire bien plus que seulement de l'affection. Nevaeh l'avait enlacé, réduisant la distance entre eux à néant, le rassurant sur le choix du lieu. Et, au-delà de tout, elle lui fit comprendre qu'elle était heureuse d'être avec lui, ici ou ailleurs. Il embrassa la cime de sa tête, déposa son parfum dans la chevelure de Rutkowski qui, elle, s'était mise à sourire, taquine. « Alors, dis-moi, tu fais venir toutes tes fréquentations ici pour les mieux les charmer ?[/i] », plaisanta-t-elle en se séparant de lui. Elle se doutait que la réponse était négative, du moins elle l'espérait vraiment, espérait que ses impressions soient fondées. Une pensée se dirigea pourtant instinctivement vers Pippa, sans doute qu'il l'avait emmené ici, qu'ils avaient partagé des doux moments, peut-être des instants romantiques sur le quai en fin de soirée ou près du foyer dans le séjour, peut-être qu'il l'avait emmené se balader dans le bois derrière la maison et qu'ils avaient pique-niqué au soleil couchant. L'instant de quelques secondes, la brune regretta sa plaisanterie qui se retournait bien évidemment rapidement contre elle. Elle tâcha tout de même de ne pas le laisser paraitre, demandant plutôt à visiter les lieux. Juliann s'empara de leurs bagages, guidant la visite, entreprenant de monter l'escalier du hall vers l'étage où se trouvaient les chambres. Taquine, Nevaeh lui avait demandé de lui montrer sa chambre. Elle tentait de se montrer difficile à avoir, un peu, à la blague, surtout, parce qu'un baiser et elle craquerait, un baiser et elle serait à lui pour la soirée, pour la nuit, pour ces quelques jours de pause. Un baiser, un seul, pour la charmer, faire chavirer son coeur, marquer sa peau. Juliann ne répondit rien, mais son sourcil arqué laissait entendre qu'il a compris tes moqueries. À l'étage, il lui montrait la chambre d'amis, sa chambre, celle qu'elle pourrait occuper si le coeur lui en disait. Mais sa phrase ne s'arrêtait pas là, sur le visage de l'homme, à nouveau, on pouvait y lire ses intentions dans ses yeux. « Avec toi ? », répétait-elle après lui, le regard espiègle à son tour, un mince sourire à ses lèvres. « La dernière fois que l'on a dormi ensemble était un supplice, dois-je te le rappeler ? », lui rappela-t-elle, toujours aussi taquine. C'est qu'ils s'étaient instauré une règle, la dernière fois et bien que leurs mains s'étaient aventurées sur le corps de l'autre, ils n'avaient pas franchi la limite imposée. Quelle torture avaient-ils décidé de s'imposer de se résister, alors qu'ils étaient collés l'un à l'autre, dans un lit, brûlants de désir pour l'autre. Juliann avait eu sans doute raison d'attendre, de vouloir mieux qu'une visite nocturne, d'une soirée impulsive. Mais d'un autre côté, ils avaient réveillé des envies qui depuis étaient difficilement retenues. Il avait posé les sacs au sol et à peine avaient-ils quitté ses mains que le brun s'était approché d'elle, dangereusement trop près, pour emprisonner le corps de Nevaeh entre le sien, ses lèvres contre les siennes. Dans ce baiser, il y avait cette envie incontrôlable qu'elle ressentait depuis leur première nuit ensemble, cette fougue et cette passion qu'elle avait eu envie de consommer, mais qu'elle avait dû se restreindre, se résigner, pour mieux l'apprécier au moment venu. Cette fois, cependant, elle n'arriverait pas à se contrôler. Et quand bien même qu'elle se coucherait dans la chambre d'invité la nuit tombée, elle finirait sans doute par le rejoindre, incapable de se passer de ses lèvres, de la douceur de sa peau et de la poigne de ses mains qui enveloppaient ses cheveux. Nevaeh se pressa contre Juliann, sa respiration se faisant coupée, son coeur qui battait à tout rompre. Et quand il mit fin au baiser, coupé de son souffle, elle sentit presque comme une déception. Yeux toujours fermés, sourire niais au visage, Nevaeh n'osait plus bouger. Ses doigts caressaient le dos de l'homme avec douceur quelques instants avant d'enfin le regarder. « Moi non plus... », murmura-t-elle à son tour. Et déjà, ses lèvres lui manquaient. Mais elle s'en détacha à contre coeur, gardant un peu de cette tension palpable dans l'air. Ce désir, c'était aussi bien excitant. Nevaeh fit deux pas en arrière, lui souriant avant de se déplacer dans la pièce pour en admirer la vue. Pas étonnant, qu'il avait choisi cette chambre. « Tu avais des plans pour nous deux ? », demanda la brune, trop curieuse. Sa seule indication avait été de faire ses bagages pour quelques jours, sans plus. La belle brune qui, habituellement voyageait seule, n'était pas stressée d'en savoir si peu sur leur weekend, quand elle visitait d'autres pays elle avait l'habitude de choisir à la dernière minute ses activités, mais la curiosité se faisait présente. La journaliste se retourna vers lui, jouait avec le bas de sa robe, sachant très bien qu'elle lui ouvrait la porte pour qu'il réponde que ses plans impliquaient le lit derrière elle et beaucoup de tendresse, mais ça serait trop facile. Et rappelons-le, ce jeu de séduction, cette tentation, était agréablement et dangereusement délicieuse.

Alors, dis-moi, tu fais venir toutes tes fréquentations ici pour mieux les charmer ? Tu souris du coin des lèvres, amusé que Nevaeh te pose une telle question. Est-elle vraiment taquine ou tente-t-elle, à travers cette question, de savoir si tu la considères comme toutes les personnes avec qui tu as eu une brève histoire ? A chaque fois que vous vous voyez, tu tentes de lui faire comprendre qu'elle n'est pas comme les autres, qu'avec elle, tu essaies de faire les choses bien. Mais à cause de son passé amoureux, Nevaeh reste encore pas mal sur la réserve. Et compte tenu de ton histoire compliquée avec sa meilleure amie, Pippa, tu peux comprendre que la brune ait encore du mal à s'investir totalement dans votre semblant d'histoire. C'est pour cette raison que tu l'as emmenée ici ce week-end. Pour qu'elle comprenne qu'elle est spéciale. « Bien sûr... tu dois être la 58e sur la liste. » Réponds-tu, taquin, avant d'en rire. « Pour tout te dire, même mon ex, Alejandro, n'est pas venu ici. » Et Nevaeh connait la nature de ta relation avec Alejandro. Elle sait que c'était quelque chose de sérieux malgré que vous ne soyez pas totalement exclusifs. Alors tu espères qu'avec ces mots, la journaliste prendra un peu plus confiance en elle et en toi par la même occasion. Tu sais que ça ne se fera pas en quelques heures. Tu sais qu'il faudra du temps pour que tu gagnes totalement sa confiance mais tu es prêt à attendre. Une fois à l'intérieur de la maison, l'Australienne réclame une visite guidée et bien sûr, tu commences par l'étage où se trouvent les chambres. Si elle le désire, Nevaeh pourra dormir dans la chambre d'amis ou même dans la chambre principale et toi dans la chambre d'amis, si c'est ce qu'elle préfère. Mais de ton côté, tu espères qu'elle acceptera de dormir avec toi car votre dernière nuit passée ensemble a été compliquée. Autant pour elle que pour toi. Le fait de ne pas pouvoir se toucher, malgré ce désir qui vous anime tous les deux, a été particulièrement éprouvant. Mais c'est ce qui a rendu votre relation encore plus particulière à tes yeux. Et c'est ce qui a fait qu'aujourd'hui, tu la désires plus que jamais. « Oui mais cette fois sera différente. » Dis-tu avec le regard éprit de sous-entendus. « Cette fois, si tu acceptes, j'aimerais te faire l'amour pour que tu te sentes comme la plus belle femme et la plus désirée de ce monde. » Murmures-tu, les yeux vifs, brillants d'excitation. Face à Nevaeh, il t'est compliqué de contenir ton désir. Si tu y es parvenu jusqu'ici, c'est un miracle. Mais aujourd'hui, tu sens que toutes tes barrières commencent à tomber, que toutes les limitées que tu t'étais imposées jusqu'ici commencent à flancher. C'est le signe, à tes yeux, que vous êtes arrivés à un nouveau stade dans votre relation. Un stade que tu es heureux de franchir avec l'Australienne. Car depuis qu'elle est entrée dans ta vie, elle a fait de ton ancienne relation, un lointain souvenir. Tu ne pensais pas pouvoir t'accrocher à nouveau à quelqu'un aussi vite mais il faut croire que la jeune femme est réapparue dans ta vie au bon moment. Brûlant de désir pour elle, tu décides d'unir à nouveau tes lèvres aux siennes et de rapprocher son corps du tien. Tu as besoin de cette proximité à présent, besoin de la sentir proche de toi autant mentalement que physiquement. Ses lèvres sont presque comme une drogue, une douce liqueur capable de soigner tous tes maux. Malheureusement, la brune s'éloigne de tes bras, marchant à travers la pièce pour la découvrir plus en profondeur. La vue est somptueuse et tu imagines déjà le réveil, au petit matin : Nevaeh complètement nue dans tes bras, vos regards rivés sur la mer. A sa question, un sourire lascif se dessine au coin de tes lèvres. Des plans concernant la brune, tu en as des tas. Ton esprit a bien dû s'occuper pendant tout ce temps. Il a bien dû dessiner, lui-même, les courbes de Nevaeh pour te faire patienter. Malgré tout, votre escapade ne se résume pas qu'à un lit et des parties de jambes en l'air. Tu as imaginé bien d'autres choses qui se font également à l'extérieur, entourés d'autres personnes. Il y a un petit sentir de randonnée, donnant sur une magnifique cascade, que tu espères lui faire découvrir. Vous pourriez également faire du paddle, ensemble. Et surtout, prendre le petit-déjeuner au petit matin, sur la terrasse avec le soleil qui se lève juste devant vous. Tout ça, tu l'as imaginé bien avant votre départ et tu te sens chanceux que ce jour soit enfin arrivé. « Effectivement. Certains devront attendre ce soir... » Murmures-tu en t'approchant, passant une main sur la cuisse de la brune, remontant doucement vers l'endroit où se trouve déjà sa propre main. Elle joue avec toi - et avec ton désir - et tu ne vas pas le nier, tu adores ça. Mais si elle est capable de te torturer un peu, toi aussi, tu peux le faire. En rendant l'attente un peu plus longue, un peu plus difficile à supporter. « Ce matin, je pensais te proposer d'aller nous balader le long de la plage pour que tu découvres le coin. Et puis, après avoir mangé un bout, on pourrait faire une petite randonnée. Est-ce que ce programme te plaît ? » Demandes-tu en remettant une de ses mèches de cheveux en place, rapprochant le corps de Nevaeh au tien au passage.

C'était sans doute ses relations passées qui rendaient la brune aussi peu sure d'elle dans sa relation avec Juliann. Elle avait déjà bien assez donné dans les relations compliquées, qui ne menaient à rien, les relations qui ne faisaient que la faire souffrir. Nevaeh voyait bien, pourtant, qu'il était différent des autres et elle avait envie d'y croire, mais c'était comme si ta tête, en conflit avec son coeur, tentait de la raisonner. Elle avait été aussi confiance avec Felix, et leur relation s'était terminée sur une bague envoyée à son visage et un billet de retour pour Bowen. Il y avait aussi la relation entre Juliann et Pippa qui faisait de l'ombre sur la brune. Non seulement elle ne représenterait pas ce que sa meilleure amie avait pu représenter pour lui, Nevaeh se sentait bien malgré elle en constante comparaison. Avait-il été comme ça avec elle, l'avait-il fait sentir de cette façon, des questions qui ne servaient visiblement pas à grand chose, mais qui étaient tout de même bien là, dans le fond de sa pensée. Elle pensait bien plus à l'histoire entre lui et Pippa que celle d'Alejandro, ironiquement, comme si elle savait qu'elle pourrait lui apporter bien mieux que lui. Mais être différente de Pippa, « mieux » que Pippa, c'était peine perdue. Et ça, évidemment qu'elle le savait avant de s'embarquer dans cette histoire. Il répondit à la blague de la brune, décrétant qu'elle était sans doute la 58e à emmener ici. Nevaeh eut un sourire en coin. « On ne change pas une tactique efficace », répondit-elle toujours à la blague, juste avant de retrouver son sérieux quand il lui fit part que même Alejandro n'est jamais venu ici. Cette fois, son sourire fut plus franc, et surtout touché. « C'est vrai ? », demanda-t-elle tout de même curieuse des raisons entourant le fait qu'il n'ait pas emmené cet homme qu'il avait vraiment aimé ici alors qu'elle, qu'il commençait à peine à découvrir, il lui faisait découvrir une part de son histoire aussi facilement. Elle sentit son coeur qui faisait trois tours à l'idée d'être ne serait-ce qu'un peu spéciale aux yeux de l'homme. Et ça, ça faisait du bien. Elle avait envie d'y croire, envie de se dire que Juliann était différent, qu'il ne lui ferait pas du mal comme ces autres. Il lui fit visiter les chambres, ils s'arrêtèrent dans la chambre principale, le grand lit qui faisait office de point focal de la pièce et la vue, elle, qui volait toute sa beauté. Juliann laissait entendre que cette nuit, il espérait que la brune accepte de partager ce lit. Elle lui rappela avec humour que leur dernière nuit avait été une torture. À la réponse du pompier, elle crut perdre l'équilibre, ses genoux qui flanchaient et son bas ventre qui s'enflammaient. Lui faire l'amour, qu'il avait dit. Pour qu'elle se sente la plus belle des femmes, qu'il avait dit en plongeant un regard de braise dans celui de la brune. Elle s'était mordu la lèvre, aurait voulu répondre qu'elle en avait envie, là, maintenant, tout de suite, qu'elle ne demandait qu'à ce qu'il lui arrache cette robe qui se faisait de trop et qu'il lui fasse l'amour, qu'elle en avait assez d'attendre pour satisfaire cette envie de lui. Mais elle n'en eut pas le temps, Juliann s'était déjà emparé des lèvres de la belle, comme si son mordillement l'avait invité, ou était-ce l'électricité dans l'air qui avait fait son effet ? Si elle le poussait à reculer, ils finiraient pas s'étendre sur le lit et pourrait goûter l'un à l'autre, mais Nevaeh résista à la tentation, sentant que ce jeu de séduction, cette attirance qu'il faisait durer, rendrait le moment encore plus agréable. Elle s'éloignait de lui, créant une distance raisonnable, lui demandant ce qu'il avait prévu pour eux, mais Juliann s'approchait de nouveau, cette fois tactile, remontant le long de la jambe de la brune pour parcourir sa cuisse et venir s'y loger. Elle lui sourit. « Tu seras en mesure de me résister ? », demanda-t-elle, taquine, alors qu'entre eux c'était la plus susceptible de craquer la première. C'était lui qui avait imposé leur distance, la première fois. Elle, elle lui aurait probablement fait l'amour sans attendre. « C'est parfait », acquiesça Nevaeh à la proposition de Juliann. « Mais je ne crois pas être dans une tenue adéquate pour une randonnée. » Ses chaussures compensées et sa robe légère ne faisaient pas trop balade en nature. « Tu m'aides à défaire la fermeture ? », lâcha-t-elle en se tournant dos à lui. Elle en était capable seule, mais si elle pouvait le torturer un peu au passage, quand il découvrirait la naissance de ses fesses, pourquoi ne pas en profiter ?

Petit à petit, tu parviens à faire comprendre à Nevaeh que tu ne la considères pas comme une simple aventure, comme une simple histoire de sexe. Petit à petit, tu veux qu'elle voie qu'elle prend une place plus importante dans ta vie et dans ton coeur. Vous ne pouvez probablement pas encore parler d'amour mais vous vous dirigez progressivement dans cette voie. « Bien sûr que c'est vrai. » Affirmes-tu. « J'ai toujours pensé qu'Alejandro ne saurait pas apprécier ce lieu à sa juste valeur. Je pense qu'il aurait simplement vu cet endroit comme une occasion de faire l'amour dans chaque pièce de la maison. » Ajoutes-tu en riant pour dédramatiser un peu la situation. Maintenant, cette histoire avec Alejandro est derrière toi même si tu éprouves toujours de la colère et de la rancoeur envers lui. Vous avez vécu une belle histoire tous les deux mais la manière dont il t'a quitté te laisse un goût amer en bouche. « Toi, contrairement à lui, je sais que tu es capable de voir à quel point cet endroit est exceptionnel à mes yeux. » Peut-être parce que Nevaeh s'attarde plus sur les sentiments des autres. Souvent au détriment des siens, d'ailleurs, elle t'en a fait la confession. Mais durant ces quelques jours, tu es bien décidé à la mettre en lumière, à faire d'elle une femme heureuse et comblée. Durant ce week-end, tu veux qu'elle se sente aimée et désirée. C'est ce que tu lui dis alors que vous êtes arrêtés dans ta chambre que tu espères partager avec elle. Tu vois bien à son regard que tes mots ne la laissent pas indifférente. Tu peux y déceler du désir et tu espères qu'elle voit, à travers ton propre regard, à quel point tu la désires, toi aussi. C'est pour cette raison que sans réfléchir tu t'empares de ses lèvres et l'embrasses avec toute la fougue qui t'habite. « Cela ne sera pas simple mais je pense en être capable. » Réponds-tu en souriant contre ses lèvres. Ton corps réclame déjà ardemment le sien et si ton pantalon ne faisait pas obstacle, la brune pourrait le comprendre - et le voir - sans grande difficulté. Mais cette attente entre vous ne fait qu'augmenter ton désir pour Nevaeh et tu es persuadé qu'une fois que vous vous laisserez réellement aller, cela rendra le moment encore plus exceptionnel. Encore plus unique. Néanmoins, l'Australienne ne te facilite pas la tâche et s'amuse même à jouer avec ton propre désir. « Euh... oui. » Articules-tu difficilement, un peu déboussolé par cette proximité et la découverte de la peau de Nevaeh. Doucement, tu fais glisser sa fermeture éclair le long de son dos, dévoilant sa peau et ses courbes. Tu t'arrêtes juste au-dessus de ses fesses avant de venir déposer quelques baisers sur le haut de son épaule maintenant découverte. Progressivement, tu remontes jusqu'à son cou, embrassant avec délicatesse sa peau. Cela va être difficile de résister après cela... « Ta peau est incroyablement douce. » Murmures-tu à son oreille, venant coller ton corps au sien. A présent, Nevaeh doit sentir à quel point tu la désires et pas seulement à cause de l'électricité dans l'air.

C'était triste, au fond, que Juliann ait gardé cet endroit caché d'Alejandro. Ils avaient passé un moment de leur vie ensemble, partagé des choses intimes et dans cette intimité, il y avait aussi le chalet familial. Et, à l'instant, Nevaeh se sentit profondément touchée par l'attention du pompier. Comme s'il lui ouvrait les portes sur son intimité. « Parce que tu penses que j'ai pas l'esprit assez tordu pour avoir envie de faire l'amour dans toutes les pièces de la maison ? », demandait-elle d'un air moqueur, elle aussi, cherchant à dédramatiser la situation. Elle savait combien l'histoire d'Alejandro l'avait touchée, et combien il avait été important pour lui. Et tout ce dont elle espérait, c'est qu'il ne lui reste pas cette amertume dans la gorge qui l'empêcherait de se laisser complètement aller avec elle. Si Nevaeh éprouvait encore de la colère concernant Felix, l'amertume, elle, était passée pour laisser toute la place au pompier dans son coeur, s'il la voulait, cette place. Il poursuivait, son point maintenant expliqué à coeur plus ouvert. Et Nevaeh lui souriait. « Je te sens surtout plus serein, ici », lui confia-t-elle dans un murmure. Ça n'effaçait pas ses doutes, ses craintes, ses pensées concernant Pippa et l'ombre que la blonde lui faisait. Mais c'était doux. Et bon. Et elle avait envie d'y croire. La visite de la maison commençait par les chambres, celle où elle pourrait passer la nuit si elle choisissait d'être séparé de lui et celle où elle pourrait la passer s'ils se laissaient complètement aller. Dans la dernière, ils s'étaient rapprochés. Trop, sans doute, puisque Juliann s'était emparé des lèvres de Nevaeh avec une fougue qui était partagée. Baiser qui laissa les deux amants sur leur faim, l'un de l'autre. Et alors qu'il laissait planer entre eux la possibilité que ce soir cette fougue ne les reprenne, Nevaeh se montrait taquine, jouant de leurs envies mutuelles. Peut-être qu'une partie d'elle aurait souhaité qu'il lui dise non, que Juliann ne soit pas en mesure d'attendre ce soir. Parce que contre ses lèvres, le sourire de l'homme lui procurait beaucoup trop de remous dans son bas ventre, l'envie de s'abandonner à lui était forte, trop forte. Mais il fallait y résister. Sans quoi, Nevaeh n'était pas bien mieux que Alejandro. Et elle avait fortement envie qu'ils s'ouvrent l'un à l'autre, plus encore, qu'il lui fasse découvrir ce qu'il aimait de ce coin de paradis éloigné de leur quotidien. Seulement, résister, c'était bien, mais faire languir son amant, ce l'était tout autant. Et la brune s'en jouait ouvertement, de ses regards et ses sourires charmeurs jusqu'à la demande d'aide qu'elle lui avait formulée. « Ça va ? », le taquina-t-elle à nouveau alors qu'il ne semblait plus si en contrôle de lui. Juliann s'exécutait, prenant soin de défaire lentement la fermeture de la robe, dévoilant sa peau centimètre par centimètre jusqu'à la lisière de ses sous-vêtements. Et ça aurait pu s'arrêter là, mais Juliann s'était approché d'elle, posant ses lèvres contre les épaules de la brune, remontant lentement vers son cou. Nevaeh fermait les yeux, les caresses des lèvres du pompier contre sa peau lui procuraient des électrochocs qu'elle n'était pas encore en mesure de contrôler. Et elle se faisait prendre à son propre jeu. Respiration difficile, bien trop coupée, elle soufflait en ouvrant les yeux alors que Juliann lui murmurait à l'oreille, son corps plaqué contre celui de la journaliste. « Tu n'as encore rien vu... », répondit-elle, cherchant à nouveau ses lèvres. Les bretelles de sa robe tombaient sur ses épaules, lui remémorant qu'ils s'étaient dit qu'il valait mieux résister. À contre coeur, elle sépara son corps du sien, étourdie par l'envie, et se pencha pour récupérer des vêtements plus adaptés dans son sac de voyage. « Je.. Je reviens.. », lança-t-elle, maladroite, en cherchant du regard la salle de bain.

Dans le fond, quand tu repenses à ta relation avec Alejandro, tu prends conscience qu’il y avait beaucoup de non-dits, beaucoup de secrets et de mensonges. Tout ce que tu détestes. Alors c’était presque voué à l’échec d’avance. C’est pour cette raison qu’avec Nevaeh tu as envie de prendre ton temps, de prendre le temps de la découvrir, de la connaître. Parce qu’elle le mérite. Tout comme elle mérite d’en apprendre davantage sur toi en mettant les pieds dans cette maison familiale à laquelle tu tiens beaucoup. « Bien sûr que si… Et crois-moi, je compte bien te déshabiller dans chaque pièce de cette maison. » Parce que cela fait trop longtemps que tu la déshabilles du regard. Aujourd’hui, tu as envie de laisser l’imaginaire de côté et de découvrir la tendresse de sa peau. « C’est vrai que je le suis, à chaque fois que je passe la porte d’entrée. » Dis-tu quand Nevaeh affirme qu’elle te sent plus serein dans cette maison. En tout cas, tu te sens plus détendu comme si ce lieu pouvait apaiser tes doutes, tes peurs, tes craintes. Tout cela à la fois. Une fois à l’étage, tu laisses l’Australienne décider si elle désire dormir à tes côtés ou occuper la chambre voisine de la tienne, seule. Evidemment, tu as envie de pouvoir la réveiller en pleine nuit pour pouvoir lui faire l’amour ou encore pouvoir l’observer au petit matin, alors qu’elle dort encore. Mais tu n’as pas envie de forcer les choses alors tu lui laisses le choix final. Après lui avoir expliqué le programme de la journée, Nevaeh te fait remarquer que sa tenue n’est pas vraiment adéquate pour aller marcher. Bien sûr, elle joue avec tes nerfs en te demandant de défaire sa fermeture éclair et de dévoiler, au passage, sa peau nue. Tu t’arrêtes juste à la courbure de ses fesses, dévoilant tout légèrement la lingerie en dentelles qui se cache dessous. Cette vision te brouille complètement l’esprit et évidemment, la journaliste s’en amuse. « Très bien. » Affirmes-tu en faisant semblant de ne pas être déconcerté du tout par cette proximité. Et si Nevaeh est capable de jouer avec tes nerfs, tu l’es tout autant de jouer avec les siens. Pour cela, tu laisses tes lèvres déposer quelques baisers sur le haut de son épaule, sentant son corps frémir au contact du tien. « Je compte bien en voir beaucoup plus… » Mais quand ? Serez-vous capables de tenir jusqu’à ce soir ou laisserez-vous la tentation prendre le dessus ? Ne dit-on pas que le meilleur moyen de résister à la tentation est d’y céder ? Tu n’as pas le temps d’y réfléchir davantage que les lèvres de l’Australienne sont à nouveau contre les tiennes, ravivant un peu plus cette flamme qui ne cesse de grandir entre vous. A bout de souffle, vos lèvres se détachent et c’est Nevaeh qui brise la distance en attrapant des vêtements plus adaptés à l’activité qui vous attend. « En sortant de la chambre, c’est la première porte sur la gauche. » Dis-tu en voyant la jeune femme chercher la salle-de-bains du regard. C’est dur de la laisser partir alors que tu n’as qu’une envie : lui faire l’amour aussi sauvagement que tendrement. Et si Nevaeh n’était pas dans la pièce à côté, probablement que tu te servirais de ta main droite pour apaiser un peu ton désir et le contenir un peu plus longtemps. L’attente est presque douloureuse mais tu es persuadé que, ce soir, vous serez reconnaissants d’avoir attendu. « Tout va bien ? » Demandes-tu quand tu as repris le dessus sur ton corps et quand Nevaeh revient dans la chambre, dans une tenue qui convient mieux à la marche.

Dans les relations de Nevaeh aussi, il y avait eu beaucoup de mensonges et de non-dits, de communication râtée également et de peur. Surtout venant des hommes de sa vie. Elle ne se déresponsabilisait pas de ce qui lui était arrivé, sans doute qu'elle avait contribué à ce qu'on ait envie de la tromper aussi souvent, elle était peut-être trop présente pour les autres et ils avaient eu besoin de souffler d'elle, de prendre une pause d'elle. Peut-être au fond qu'elle les avait étouffés. Réflexe naturel, elle remettait la faute sur elle alors que tout le monde autour, eux, rejetait la faute sur les hommes de sa vie. Peu importe qui était le coupable, au fond, il n'en restait pas moins que Nevaeh et sa confiance avaient été détruites au passage. Prendre le temps, bien établir les bases avec Juliann, c'était important. Parce qu'elle ne survivrait sans doute pas à une nouvelle déchirure. Et bien qu'elle tentait de demeurer impartiale le plus possible, il déclenchait en elle tellement de sentiments à la fois. Elle craquait pour lui, ça en était évident... Et quand il supposa qu'il la déshabillerait dans toutes les pièces de la maison en bois rond, la peau de ses joues rougissait. Elle en avait envie, mais elle ne savait plus s'ils étaient encore dans la taquinerie ou s'il s'agissait de réels aveux. La brune n'y répondit par, préférant commenter la suite, son visage qui retrouvait une couleur plus humaine. « Ça te rend encore plus beau », confessa-t-elle furtivement, avant de passer à la visite de la maison qui les logerait pour leur weekend. Visite dans laquelle, Juliann s'était permis d'exprimer son envie de passer toute la nuit avec elle. Et quand il parlait de la nuit, il ne parlait pas que de dormir aux côtés de la brune. Ça, ils l'avaient déjà fait, et la torture avait été bien assez grosse comme ça. Ce soir, il avait envie de goûter à son corps, dernière parcelle d'elle à laquelle il n'avait pas eu accès encore, par choix, parce que le désir qui grandissait et qui s'entretenait avait quelque chose d'excitant en soit. Mais à présent, l'attente avait assez duré. Et on le ressentait bien, dans leurs regards, dans leurs baisers, dans la façon qu'ils avaient de se toucher. Ils avaient tous les deux envie et besoin de se découvrir de cette façon-là. Seulement, ils tentaient aussi de se retenir jusqu'à la tombée de la nuit, histoire de profiter de cet endroit autrement que pour l'amour charnel, rappelons que Nevaeh n'était pas Alejandro et qu'elle avait aussi envie de découvrir le pompier sous toutes ses coutures. Il avait proposé une balade sur le bord de la plage pour manger un bout et une randonnée dans la forêt derrière la maison de vacances, mais ils n'avaient pas tellement l'air de se diriger vers ce planning. Juliann découvrait la peau nue de Nevaeh, défaisant la fermeture de sa robe à la demande de la belle, incendiant sa peau de baisers qui lui faisaient déjà perdre la tête. Et là, maintenant, tout de suite, elle aurait voulu le pousser sur le lit derrière eux, lui montrer à quel point son désir brûlait pour lui. Mais elle ne se montrerait pas aussi faible, elle résisterait, au mieux qu'elle le pouvait, brisant cette proximité entre eux après un baiser encore trop brûlant, pour aller se changer, lui laissant une vue plombante sur le décolleté de son dos créer par l'ouverture de sa fermeture éclaire. Dans la salle de bain, suivant les indications de Juliann, Nevaeh tentait de reprendre le dessus sur ces envies qui la capturait pour finalement refaire apparition dans la chambre, nettement plus habillée pour une balade, vêtue d'un short en jean et d'un débardeur blanc. « Ça va », répondit-elle avec un sourire au brun, s'avançant vers lui pour lui voler un baiser. « T'es prêt pour cette balade alors ? » Et elle se laissa guider hors de la maison, sur le bord de la plage, d'abord, comme il l'avait proposé. À l'extérieur, taquine à nouveau, elle passa derrière lui, se hissant sur le dos de l'homme, alors qu'il avançait dans le sable. À son oreille, elle vint murmure : « T'as pensé à emporter du vin pour le pique-nique ? » Elle s'en fichait, du vin et du pique-nique, au fond, elle ne cherchait qu'une excuse pour retrouver à nouveau cette proximité qui lui faisait perdre la tête. « C'est plutôt agréable d'être sur ton dos comme ça », finit-elle par glousser, « Tu me portes jusqu'au bout du monde ? » Elle riait, son sourire qui venait créer des fossettes sur ses joues rougies par le bonheur.

« Merci. » Dis-tu en venant entrelacer tes doigts au sien et déposer un baiser sur le haut de sa main. Nevaeh c'est le genre de femmes capable de valoriser une personne par un simple regard, par un simple mot. A chaque fois qu'elle est là, tu te sens plus confiant, plus sûr de toi et tu es bien conscient qu'elle n'y est pas pour rien. Alors en retour, tu tentes de lui faire comprendre, toi aussi, qu'elle compte et que tu te sens chanceux d'être à ses côtés. Une fois sa main dans la tienne, tu l'emmènes à l'étage pour lui faire visiter les chambres. Celle qui pourrait être la sienne et surtout celle qui pourrait être la vôtre. Tu ne comptes plus le nombre de fois où tu as imaginé ce moment, portant l'Australienne jusqu'à ton lit pour la déshabiller avec une lenteur exquise, déposant des baisers sur chaque parcelle de sa peau. C'est un tableau qui ne quitte plus ton esprit depuis que Nevaeh est entrée dans ta vie et auquel tu comptes bien donner vie ce soir. Peut-être avant si la jeune femme continue à jouer avec ton désir, agitant son corps et sa peau juste sous ton nez. C'est difficile de se contenir quand le désir est si grand et l'attente si longue mais tu te dis que c'est pour un mieux. Tu te dis que ce soir, une fois que vous atteindrez l'orgasme, cela sera phénoménal. Tu veux que la journaliste se souvienne de ce moment, unique, où vos corps ont fusionné. Alors que la tentation est si grande qu'elle devient presque incontrôlable, c'est Nevaeh qui reprend le dessus en s'éclipsant pour mettre sa tenue de marche. Il ne lui faut pas longtemps avant de refaire irruption dans la chambre, changée, mais toujours aussi belle. « Tu es magnifique, comme toujours. » Dis-tu avant qu'elle ne vienne te voler un baiser bien trop court à ton goût. « Toujours prêt. » Affirmes-tu avant d'attraper sa main et de la conduire à l'extérieur de la maison, le long de la plage. Une fois sur le sable, tu enlèves tes chaussures avant que Nevaeh ne grimpe sur ton dos ce qui te surprend et te fait rire à la fois. « Tu me prends pour qui ? » Demandes-tu en souriant, soulevant un peu plus la jeune femme pour qu'elle s'accroche encore mieux à ton cou. Continuant à marcher le long de la plage, tu t'avances un peu plus vers l'eau pour que tes pieds rentrent en contact avec la fraicheur de la mer. « Heureusement que t'es un poids plume. » Ris-tu à ton tour avant de tourner la tête vers elle pour que ton regard capte le sien. « Toujours. » Affirmes-tu, sincère. Et alors que vous êtes dans ce mood malicieux, une idée te traverse l'esprit. « Et si on allait se rafraichir ? » Et avant que Nevaeh n'ait le temps de réfléchir, tu fonces à travers l'eau de la mer, sentant l'eau monter au fur et à mesure que tu avances. Très vite, celle-ci atteint ton torse et commence à mouiller la brune, toujours accrochée à ton dos.

Elle le pensait. Elle l'avait toujours pensé qu'il était beau, depuis la première fois où elle l'avait vu à l'école. Leur chemin avait fini par se séparer, au courant de leurs vies qui avaient pris des parcours différents, mais quand elle avait revu sa photo de profil sur l'application de rencontre, elle avait été projetée des années en arrière, le même sentiment que la première fois qu'elle l'avait vu. Et les années avaient même embelli les choses, à trente ans, il était à son plus beau encore. Est-ce que c'était l'âge, la confiance qu'il dégageait ou ce charisme qu'il avait toujours eu mais qui avait grandi avec le temps ? Nevaeh ne saurait le dire. Mais il était beau, comme le ciel et la terre, comme l'océan. Et elle avait du mal à détacher son regard de celui de Juliann, quand il croisait son chemin. Le pompier avait tout pour plaire à Nevaeh. Et non seulement il était physiquement son style de garçon, sa personnalité l'attirait davantage. Il avait ce je-ne-sais-quoi qui lui faisait en redemander encore plus, cette chaleur qu'il dégageait. Et quand il était dans les parages, elle aussi, elle se sentait déjà bien mieux. Plus heureuse, plus calme, plus confiante. Enfin, excepté dans la chambre qui pourrait être la leur, là où le calme semblait s'être dissipé. Près, trop près, il lui en faisait perdre la raison, perdre ses moyens. Et il fallait vite s'éloigner, sans quoi elle ne répondrait plus d'elle, se laisserait plonger dans l'ivresse de son corps et ils avaient encore tellement de choses à voir, tellement de choses à se dire, à partager et à découvrir avant ça. L'attente, c'était douloureux, oui, mais c'était bon, quand une fois on avait succombé, de ressentir tous les bienfaits de leur désir soutenu. C'est pourquoi elle s'était éloignée, pourquoi Nevaeh avait pris un moment dans la salle de bain pour reprendre ses esprits et que dès qu'elle se retrouva près de Juliann, elle l'embrassa rapidement, bien trop rapidement, sans vouloir retomber dans cette attraction dont il était le seul à déclencher. « Merci.. », articula la brune, timide. Si elle trouvait des compliments pour toutes les personnes qui entraient dans sa vie, accepter ceux des autres était encore difficile, d'autant plus alors que sa confiance en elle était ébranlée. Elle était jolie, oui, mais il y avait toujours bien plus jolie qu'elle. Les hommes de sa vie lui avaient bien prouvé.. Néanmoins, elle croyait Juliann et tentait d'accepter avec timidité son compliment, proposant rapidement qu'ils se mettent en route. Il attrapa sa main, la guida vers l'extérieur de la maison, repas dans l'autre main, vers ce coin sur la plage qu'il lui avait promis. Joueuse, Nevaeh lui avait sauté sur le dos, les lèvres tout près de son oreille à lui murmurer doucement une phrase qui n'avait au fond tellement pas d'importance. « C'est vrai, j'avais oublié que tu frôlais la perfection », admit-elle en riant, étirant son cou pour lui embrasser la joue. Les mains de Juliann étaient sous les cuisses de la brune, supportant son poids qu'il qualifiait de plume. Nevaeh éclata de rire. « C'est parce que je n'ai pas mangé encore ! Mais ne t'inquiète pas, je vais marcher pour le retour. » Manger, elle adorait ça. Faire à manger, surtout. Et pour les autres, pour le plaisir de faire plaisir. S'il y avait une seule chose qui la peinait de son mode de vie nomade, c'était d'avoir une maison assez grande pour recevoir toute sa famille et ses amis à diner, devant un repas qu'elle aurait passé des heures à penser et à cuisiner pour eux, cinq services, dessert et gâteries, avec du vin et beaucoup d'amour. Un jour, peut-être, elle l'aurait sa maison et sa grande salle à manger pour recevoir. Sur le ton de la taquinerie, elle avait demandé à Juliann s'il l'emmenait au bout du monde, bonheur qu'elle partageait entre sa passion et son travail, de le découvrir, ce beau monde. Et quand il acquiesça, bien qu'elle souriait déjà, Nevaeh sourit davantage, mordillant sans s'en rendre compte sa lèvre inférieure. Elle aurait même pu l'embrasser, le timing était bon, s'il n'avait pas eu cette lueur de malice dans le regard du pompier qui le motiva à prendre une nouvelle direction. « Noooooon, t'oserais pas ! », riait-elle déjà, voyant la mer s'approcher dangereusement. « Juliann ! », cria-t-elle à travers ses rires, « T'as pas dit qu'on allait se baigner, j'ai pas mis mon maillot ! » Mais elle riait trop, se débattant légèrement, bien plus parce que la situation la faisait rire que pour une peur quelconque. « Si tu me fais tombé, je te jure que je me venge ! » Ça en était presque qu'un défi pour lui.

Difficile de rester de marbre face à Nevaeh quand cela fait déjà un moment que vous discutez, que vous vous envoyez des photos et que vous sous-entendez sans cesse tout le désir que vous éprouvez l'un pour l'autre. Tu désires l'Australienne depuis que tes lèvres ont goûté aux siennes dans ce café-céramique, il y a déjà des semaines, maintenant. Alors oui, cette attente est longue voire même interminable mais tellement grisante à la fois. Ce soir, tu es persuadé que vous comprendrez mieux pourquoi l'attente était nécessaire. Et puis, tu n'as pas envie qu'elle pense que tu la considères comme un simple coup d'un soir, tu veux qu'elle comprenne que tu as envie de la connaitre, envie de la découvrir et envie de profiter de chaque moment passé à ses côtés. La découverte est si importante à tes yeux et primordiale. Alors vous poussez l'attente encore plus loin en vous préparant pour une petite marche sur la plage, accompagnée d'un pique-nique, et d'une randonnée cette après-midi. Une fois le long de la plage, Nevaeh ne tarde pas à grimper sur ton dos, sous-entendant qu'une bouteille de vin serait plus qu'appréciée pour ce pique-nique et évidemment, tu ne l'as pas oubliée. Rien de tel que de boire un verre de vin face à la mer, cachés dans un endroit intimiste où vous ne serez que tous les deux. « C'est parce que tu ne connais pas tous mes défauts, sinon tu ne dirais pas ça. » Rétorques-tu en souriant du coin des lèvres. Un sourire qui s'efface progressivement quand tu repenses à ce fameux défaut dont la brune n'a absolument pas conscience : ta putain d'addiction à la drogue. Le sujet n'est jamais venu sur le tapis et ce n'est pas quelque chose qu'on annonce comme ça "hey si jamais je suis un ancien accro à la drogue". Mais un jour ou l'autre, tu sais que tu devras lui en parler. « T'es en train de sous-estimer mes muscles ou j'rêve ? » Plaisantes-tu alors que Nevaeh affirme que pour le retour, il vaudra mieux qu'elle marche. Tu es tout à fait capable de la porter, même le ventre plein. Et pour lui prouver que rien ne t'effraie, tu te diriges vers la mer, laissant celle-ci rafraichir votre corps et surtout vos vêtements. Ton rire se joint à celui de la journaliste quand elle se débat mais reste tout de même accrochée à ton dos, dans l'espoir que tu ne la foutes pas à l'eau. « On s'en fiche de ton maillot. » Rétorques-tu en t'enfonçant encore un peu plus dans l'eau. « Mauvaise réponse... il ne fallait pas me défier. Et puis, j'suis trop curieux de savoir ce que tu vas me faire. » Et ni une ni deux, tu lâches Nevaeh pour qu'elle tombe dans l'eau à tes côtés. Riant de plus bel, tu t'enfonces dans l'eau à ton tour, mouillant complètement tes vêtements. Au moins, elle ne pourra pas te menacer de te rendre la pareille. « Avoue que c'est rafraichissant. » Dis-tu, taquin.