crash, like a comet (jude)

Ce n’était qu’une courte virée shopping, ce n’était qu’un aller-retour à la ville d’à côté pour récupérer un item en rupture de stock ailleurs. Il n’en restait qu’un en inventaire, elle s’était donc grouillée, Nova. Au téléphone, on lui avait mis de côté pour une heure, l’item en question. Elle était alors au boulot, impossible pour elle de juste laisser le corps là alors que l’exposition du défunt était dans quelques heures. Elle avait donc dû terminer son travail, attendre que tout soit bien en place et que le service soit entamé, avant de partir pour cet aller-retour. Elle reviendrait par la suite disposer du défunt, quand tout le monde aurait pu dire ses adieux. Elle le faisait souvent, Nova, s’éclipser pour quelques heures en attendant la fin des salons. Mais cette fois, elle n’avait pas prévu une telle sortie de route. Dans sa course contre la montre, le pied enfoncé dans l’accélérateur dès qu’elle était entrée sur l’autoroute, Nova n’avait pas pris le temps d’analyser l’état de la route et elle n’avait pas vu cet immense trou dans l’asphalte se profiler devant elle. Elle l’évita dans un crissement de pneus, mais n’arriva pas à retrouver le contrôle assez rapidement pour ramener le volant sur la voie. Elle freina, arrivant au moins à ralentir sa vitesse avant que sa voiture ne tombe nez devant sur le côté de la route, dans un fossé pas trop creux, mais assez pour qu’elle soit incapable d’en sortir. De toute façon, sa voiture ne voulait plus rien savoir d’elle. Après avoir vérifié qu’elle était en un seul morceau, elle avait attrapé son téléphone, les mains tremblantes, et avait composé le numéro de son papa. Son papa qui ne répondit pas. C’est là que les larmes commencèrent à couler le long de ses joues, incontrôlables. Cinq minutes de sanglots plus tard, Nova composa le numéro du garage de Bowen le plus près de l’endroit où elle se trouvait. « Oui, allô ? » Demanda-t-elle d’une toute petite voix. « Je viens d’avoir un accident … Rien de grave, mais ma voiture est coincée et j’crois qu’elle a quelques dégâts … Qu’est-ce que je dois faire ? Je savais pas si c’était un garage que je devais appeler … » Elle renifla bruyamment. Nova perdait toute son élégance en situation de crise.

Les journées se suivent, elles se ressemblent toutes plus ou moins. Chaque matin, c'est la même chose. Jude se lève aux aurores, parfois même avant que le jour ne vienne pointer le bout de son nez à travers les épais rideaux de sa chambre. Juste un peu avant que Liam ne vienne commencer à s'exprimer, montrant ainsi qu'il est réveillé et qu'il est l'heure de lui donner son biberon. Être père célibataire n'a rien de facile, ça a demandé d'énormes sacrifices à Jude. Son fils c'est toute sa vie, il serait prêt à faire n'importe quoi pour lui. Lian souffrira certainement de l'absence de sa mère tout au long de sa vie, le jeune papa refuse de faire souffrir d'avantage son fils. Alors oui, il se sacrifie pour lui. Les heures supplémentaires, il en fait. Jamais il n'en refuse. Cette maison où ils vivent tous les deux, entre hommes, Jude a eu un véritable coup de coeur. Il l'a voulu et il a réussi à l'obtenir. Rembourser le prêt n'est pas chose facile mais il ne le regrette pas, il s'agit de leur maison qu'il façonne jour après jour comme il le souhaite. Aujourd'hui, Liam est chez sa nourrice. Une dame d'un certain âge avec de solides références et, surtout, Liam a tout de suite eu un coup de coeur pour cette dame. Avec ton fils, elle garde deux autres enfants. Ça le socialise un peu, ça ne peut qu'être bénéfique pour lui. Jude n'a pas eu cette chance. Ces parents ne se sont jamais occupés de lui quand il était enfant. Ni frère, ni soeur, il s'est toujours débrouillés par lui-même. Il s'est toujours battu, tout le temps, pour tout. Là où il en est aujourd'hui, il ne le doit qu'à lui seul. Il n'a pas beaucoup d'amis, ceux qu'il a lui conviennent amplement. Alors qu'il vient de déposer son fils chez sa nourrice, Jude prend la direction du garage où il travaille. Son garage, celui qu'il possède et qu'il est très fier de présenter à quiconque. Quelques réparations automobiles à effectuer, un peu de peinture, de carosserie. Jude a eu la chance de pouvoir prendre dux ouvriers pour l'aider à effectuer le travail nécessaire au garage. Ça lui laisse ainsi plus de temps libre à passer en compagnie de son fils mais aussi, pour s'occuper de l'administration de son entreprise. Jude est à l'accueil, il s'occupe d'éditer les dernières factures qu'il va devoir présenter à ses clients qui viendront chercher leurs voitures prochainement quand, tout à coup, le téléphone se met à sonner. « Oui, allô ? Je viens d’avoir un accident … Rien de grave, mais ma voiture est coincée et j’crois qu’elle a quelques dégâts … Qu’est-ce que je dois faire ? Je savais pas si c’était un garage que je devais appeler … » Il s'agit d'une jeune femme à la voix paniquée à l'autre bout du fil. Il l'entend renifler. "Calmez-vous madame !" Il dit dans un premier temps, tentant tant bien que mal de calmer la jeune femme. "Dites moi où vous êtes exactement ! Je vais venir avec la dépanneuse, ne vous en faites pas !" Jude vient stopper tout ce qu'il est en train de faire, ça n'est pas urgent. Il voulait simplement prendre un peu d'avance, ça ne lui arrive que rarement.

À l’autre bout du fil, Nova entendit une voix d’homme décrocher et la saluer. C’est là qu’elle éclata en sanglots pour ensuite lui expliquer, entre deux reniflements, son problème. La première chose que lui répondit le mécanicien – ou le préposé à l’accueil, peu importe, à ce stade-ci Nova voulait juste qu’on l’écoute et qu’on lui dise quoi faire -, c’était de se calmer. « Madame ? J’ai que 24 ans … » Sanglota-t-elle, pas comme une cliente frustrée mais comme une personne en plein désespoir, que le moindre petit détail suffisait à la faire exploser en larmes encore. Pourtant, de nos jours, il était plutôt répandu de ne plus appeler les jeunes femmes mademoiselle, alors à quoi s’attendait Nova ? Une madame, c’était ce qu’elle était, mais voilà que sa crise de larmes faisait en sorte qu’elle se vexait pour un peu n’importe quoi. Finalement, l’homme lui affirma qu’il viendrait avec la dépanneuse, pour ça il avait seulement besoin de savoir où elle se trouvait. Elle renifla encore, les sanglots cessèrent alors qu’elle relevait la tête vers la route à sa gauche. « Euhm … » Lâcha-t-elle d’abord, le trémolo dans la voix. Elle essuya les larmes sous ses yeux, d’une main tremblante. « Je ne sais pas exactement … » Reprends tes esprits, Nova. Elle n’était quand même pas imbécile, elle s’était rendue ici par elle-même. En suivant son GPS, certes. Mais elle avait quand même lu un ou deux panneaux, non ? Et puis elle était née ici, elle connaissait le numéro des routes ! « Je suis sur Mount Dangar Road … J’viens tout juste de passer un pont traversant la rivière … Ça vous aide un peu ? » S’il connaissait bien les routes environnantes ou s’il pouvait repérer le pont sur une carte, peut-être pourrait-il la trouver. Et de toute façon, il n’aurait qu’à prendre la route indiquée jusqu’à ce qu’il croise une voiture enfoncée dans les arbustes et les herbes asséchés à côté du chemin. « Ça prendra combien de temps, vous croyez ? Il fait chaud, je n’ai pas d’eau, y’a personne qui passe depuis dix minutes … » En bref, elle faisait sa demoiselle en détresse, Nova, alors qu’au fond elle avait été chanceuse de s’en sortir indemne.  

Le téléphone du garage se met à sonner. Jude vient décrocher et là, la voix paniquée d'une demoiselle se fait entendre. Il ne faut pas être devin pour comprendre ce qu'il lui arrive. Un accident de voiture sinon pourquoi appellerait-elle dans un garage automobile ? Dans sa voix, Jude sent très bien la panique et l'angoisse de la jeune femme. Il tente, tant bien que mal, de rassurer la personne à l'autre bout du téléphone en lui parlant calmement. « Madame ? J’ai que 24 ans … » Il ne faut jamais vieillir une dame, Jude le sait pourtant bien mais au téléphone, il est difficile de déterminer l'âge de son interlocuteur, interlocutrice dans le cas présent. "Veuillez m'excuser mademoiselle !" Il se contente de dire simplement. Pour tenter de calmer la demoiselle, Jude lui assure qu'il viendra avec la dépanneuse et la sauvera de ce qu'il vient de lui arriver. Jude lui demande de lui indiquer le lieu où elle se trouve en ce moment-même. « Euhm … Je ne sais pas exactement … » Jude la laisse reprendre ses esprits. Il est inutile de s'énerver, il préfère lui laisser le temps de reprendre ses esprits et de trouver des éléments lui permettant de la trouver rapidement. « Je suis sur Mount Dangar Road … J’viens tout juste de passer un pont traversant la rivière … Ça vous aide un peu ? » Jude sourit, il connait assez bien l'endroit où la demoiselle se trouve. Ça sera assez aisée de la trouver. "Ca me parle oui, je ne devrais pas avoir trop de difficultés à vous trouver !" Ni une, ni deux, Jude vient attraper les clés de la dépanneuse après avoir terminé de ranger les différents papiers devant lui. « Ça prendra combien de temps, vous croyez ? Il fait chaud, je n’ai pas d’eau, y’a personne qui passe depuis dix minutes … » La demoiselle semble vraiment désespérée. Jude va donc devoir s'activer afin de secourir la jeune femme. "Je dirais entre dix et quinze minutes. Je fais au plus vite !" Tout dépendra de la circulation mais vu l'heure, il ne devrait pas être trop embêté par le monde sur la route. Ça ne fait que deux minutes que le jeune homme roule, il vient s'arrêter un peu plus loin, aux abords d'une petite supérette et vient acheter deux bouteilles d'eau. Une pour lui parce qu'il meurt littéralement de soif et une autre pour la demoiselle. Un bon quart d'heure plus tard, Jude arrive sur place. Il n'a pas trop de mal à trouver la demoiselle et sa voiture en panne. Il descend de la panne, une bouteille d'eau à la main. Il la tend à une charmante petite rouquine. "C'est vous que j'ai eu au téléphone il n'y a pas si longtemps ?" Il demande, examinant de loin la voiture de la demoiselle. "Que s'est-il passé ?"

Si Nova pouvait réécouter cet appel dans quelques jours, elle poufferait de rire en entendant l’homme à l’autre bout du fil s’excuser de l’avoir appelé madame, employant dorénavant le terme mademoiselle. Elle était actuellement dans un état de chaos intérieur, et cela la faisait réagir comme une vraie gamine. Certes, ça lui arrivait assez souvent, à Nova, ce genre de situation … mais cela ne signifiait pas pour autant qu’elle pensait tout ce qu’elle disait. Elle pourrait en rire demain, de tout ça, mais pour le moment elle continuait juste à pleurnicher. Elle tenta du mieux qu’elle le pouvait de décrire au mécanicien son emplacement, et par miracle, il sut de quoi elle parlait à propos du pont au-dessus de la rivière – alors que des ponts par-dessus cette rivière, il y en avait sans doute pas mal, vu que la route la sillonnait. « Oh, merci, merci, merci. » S’empressa-t-elle de dire d’une toute petite voix rapide. Si elle avait cru en Dieu elle l’aurait remercié mais à cause de sa mère, elle la détestait, la religion. Elle remerciait donc le seul qui avait vraiment quelque chose à voir dans son sauvetage : l’homme du garage. Réalisant alors que le temps filait, qu’elle avait un service funéraire à conclure vers la fin de la journée, qu’il faisait super chaud et qu’elle était assoiffée, elle se permit de demander à son héros si ce serait bien long. Cliente détestable ? Juste un peu. Heureusement, il se faisait très rassurant et patient avec elle, lui affirmant qu’il serait là dans dix à quinze minutes. « C’est parfait. Je vous attends. Je ne devrais pas être trop difficile à repérer … je suis dans le champ ! » Lança-t-elle, même pas avec humour, puisque cet accident la bouleversait encore. Elle raccrocha finalement avec l’homme et regarda l’heure sur son téléphone. Elle répéta ce coup d’œil à toutes les trente secondes. Quand cela fit environ dix-sept minutes qu’elle avait raccroché, Nova sortit de la voiture. Elle était en sueur, parce que brillante comme elle était, elle était restée à l’intérieur, les vitres montées, l’air climatisée qui ne fonctionnait pas puisque … bien, l’état de la voiture ne le permettait pas vraiment, hein. Si elle ne terminait pas la journée avec un coup de chaleur, c’était un autre miracle. Au loin, elle vit une dépanneuse apparaître et ce fut comme un mirage en plein désert. Après s’être garé, l’homme descendit et vint à la rencontre de Nova, lui tendant une bouteille d’eau. « Oui, c’est moi. Oh, merci, c’est gentil … Vous n’auriez pas dû ! En fait … si, vous avez bien fait, j’allais mourir déshydratée. » Elle ouvrit la bouteille d’eau et en but de grosses gorgées, jusqu’à la moitié de la bouteille. Un soupir de soulagement plus tard, elle s’essuya la bouche du revers de la main, affichant son avant-bras en sang. Rien de grave, elle s’était grafignée avec ses ongles trop longs, pendant que sa voiture foutait le camp sur le côté. Le garagiste examinait la voiture, les sourcils froncés. Nova n’arrivait pas à dire si c’était à cause du soleil ou à cause de la gravité de l’état de sa voiture. « Ils devraient mettre des cônes ou des affiches pour avertir de ce genre de trucs, voilà ce qui est arrivé. » Déclara Nova en pointant le trou sur la route. « J’ai essayé de l’éviter. Ça a fonctionné, mais … » Elle grimaça.

À l'autre bout du téléphone, la demoiselle semble totalement paniquée. Ce n'est pas le rôle de Jude la rassurer, toutefois, cette fois, le jeune homme tente, tant bien que mal, de rassurer la demoiselle. Des mots doux, des paroles réconfortantes. Il tente de la calmer en lui promettant d'arriver le plus rapidement possible. Jude fera du mieux qu'il peut mais l'homme n'est pas responsable de la circulation. Ça le met hors de lui parfois de voir tout ces véhicules sur la route qui n'avancent à rien. Alors il ronchonne, il peste contre toutes les personnes l'empêchant d'avancer. Parfois, il n'en a rien à faire d'arriver en retard. Mais parfois, l'homme doit aller dépanner une demoiselle en détresse comme c'est le cas aujourd'hui. Jour de chance, il n'y a pas grand monde sur le route. Il ne met que cinq minutes pour atteindre la supérette. Jude achète une bouteille d'eau pour lui ainsi que pour la demoiselle. Il fait vraiment très chaud aujourd'hui et, d'après ce que tu te souviens l'endroit où se trouve la jeune femme qui vient de t'appeler à l'aide se trouve être en plein soleil. Jude refuse qu'elle meurt de soif, il faut toujours aider son prochain. C'est ce qu'il essaie de faire au quotidien, en espérant transmettre cela à son fils. Arrivé sur place, Jude descend de la dépanneuse. L'homme n'a pas mis bien longtemps à la repérer. Elle se trouve au milieu des champs comme elle le lui a mentionné au téléphone. Jude ne tarde pas à la rejoindre, lui offrant un sourire au passage. Il tend la bouteille d'eau à la rouquine qui ne tarde pas à le remercier. "Ne me remerciez pas ! Ce n'est pas grand chose !" C'est vrai, il a les moyens d'offrir une bouteille à cette jeune femme et s'il devait le refaire, il le referait sans aucun soucis. L'homme observe la rousse qui vide presque la totalité de la bouteille. "Eh ben, c'était une grosse soif !!" Il dit avant de s'esclaffer de rire. Puis, Jude s'en va examiner la voiture. Ce n'est pas une panne moteur, plutôt une panne dû à un obstacle sur la chaussée. "Mais c'est quoi ce trou ? Ils auraient dû mettre des cônes pour signaliser le trou !" Il allait en référer dès demain à la municipalité. C'est inconscient et, surtout, dangereux. Ça aurait pu être pire. "Je vais devoir remorquer la voiture et réparer les dégâts au garage. Quelqu'un peut venir vous chercher ? Si la réponse est négative, il viendra la ramener chez elle. On ne laisse pas une demoiselle toute seule en plein milieu de la campagne. Surtout pas de nos jours, avec tout ce qu'on lit dans les journaux, tout ce qu'on voit à la télévision. "Sinon, je peux te ramener chez toi si tu veux !" Il vient mentionner pendant qu'il attache la voiture à la dépanneuse afin de la remorquer. Un travail assez physique et, surtout, minutieux.

Après qu’elle eut avalé la moitié de la bouteille d’eau gentiment offerte par le garagiste, Nova eut un rire gêné alors que l’homme se moqua de cette grosse soif. Le voyant s’esclaffer, elle se permit de pouffer de rire à son tour. Un rire à la fois nerveux et intimidé, mais sincère quand même. « Le stress et la chaleur, formule gagnante pour transpirer … » Expliqua-t-elle-même s’il n’y avait pas besoin. Elle avait sans doute l’air tout sauf attirante, actuellement, en sueur et évoquant même cette transpiration. Mais Nova n’était pas là pour séduire, encore moins un homme, alors elle se fichait un peu de ne pas avoir le look de princesse qu’elle adoptait habituellement. Certes, la rouquine aimait bien paraître et il était rare de la voir sortir de chez elle au naturel, mais dans ce qu’elle voyait comme une situation urgente à la suite de son accident, elle se foutait royalement du reste. Elle suivit à petits pas le mécanicien qui allait évaluer l’état de sa voiture. Nova lui expliqua et lui pointa la cause de l’accident, et elle fut soulagée de constater que l’homme s’insurgea à son tour de la présence de ce trou dans la chaussée. « Oui, voilà, j’suis prête à parier que j’serai pas la seule à être prise par surprise alors s’ils veulent éviter un recours collectif ou … ou même un drame routier … ! » Bon, elle s’emportait un peu, mais quand même ! Il ne suffisait que d’un mouvement plus brusque encore que le sien pour éviter l’obstacles et on risquait les tonneaux. Son sauveur lui expliqua ensuite qu’il allait devoir remorquer la voiture et réparer les dégâts au garage. Il lui faudrait quelqu’un pour la ramasser ici. « Euh … oui, je peux sans doute trouver. » Elle ouvrit sa liste de contacts et défila les noms, Alex, Alix, Bella, Charlie, Juliann, Madelaine, Maïleen, Rose … qui oserait-elle déranger ? Elle les dérangeait tous, ces gens-là, à un moment ou à un autre, surtout la nuit, quand elle était complètement ivre. Mais là, c’était une vraie situation d’urgence, elle n’exagérait pas. Ils comprendraient, non ? Le garagiste voyant sans doute l’hésitation dans son geste, il proposa de la ramener chez elle, au passage, alors qu’il était en train d’attacher la voiture à la dépanneuse. Nova releva la tête d’un coup sec. « C’est un gros extra ? Parce que ça m’arrangerait, oui … » Bien sûr qu’elle pensa à l’argent. Si ça lui coûtait cent dollars de plus de se faire ramener par le mécano, elle choisirait au hasard parmi sa liste d’amis à la place, ce serait vite réglé.

Jude observe la rouquine en train de boire la moitié de la bouteille qu'il lui a apporté. Pendant ce temps, le jeune homme observe la voiture de la jeune femme. Il va être obligé de remorquer le véhicule afin de pouvoir la remettre en parfait état et permettre à la jeune femme dont les cheveux sont pareils à la couleur du feu de rouler en toute tranquillité. Elle semble jeune. "C'est votre premier accident de voiture ?" Vient-il demander par curiosité. La jeune femme explique que le stress et la chaleur sont la parfaite formule gagnante pour transpirer d'avantage. C'est vrai qu'il fait très chaud encore aujourd'hui malgré la fin de l'été. Il s'agit de l'un des avantages de vivre en Australie. Jude ne se voit vivre nul part ailleurs d'autres. Il a des envies de voyages, comme beaucoup de monde, mais jamais il ne pourra vivre ailleurs qu'à Bowen. Il n'est pas né ici, pourtant, il adore cette ville. Petite ville de moins de dix mille habitants, il y fait bon vivre. Tout en commençant à attacher le véhicule de la rousse à la remorqueuse, Jude prévient qu'il appellera la municipalité de Bowen pour qu'ils interviennent et mettent un panneau indiquant un trou dans la chaussée. "Ne vous inquiétez pas surtout ! J'vais bien m'occuper de votre voiture. Ça devrait prendre deux ou trois jours, tout au plus !" Tout dépend du travail au garage et, surtout, il espère qu'il n'y aura pas des mauvaises surprises cachées lorsque le brun commencera à travailler dessus. La rouquine hésite à appeler quelqu'un pour venir la chercher. Jude vient alors lui proposer de la ramener en ville. C'est idiot de faire déplacer quelqu'un alors qu'il retournera à Bowen également. "Tu sais quoi ? Tu m'as l'air sympathique, je t'en fais cadeau !" Jude n'en a rien à faire de l'argent, même si peu de personnes le savent, il aime les gens et s’efforcent de rendre la vie d'autrui un peu meilleurs. Lorsque le temps lui permet, il vient participer à des associations caritatives. Surtout quand cela concerne des enfants malades. La voiture de la rousse est prête à être ramenée à Bowen. Il vient aider la demoiselle à grimper dans le camion. "Attention à toi !!" Il dit avant de se placer derrière le volant, démarrant la dépanneuse. Jude n'est pas l'homme le plus bavard. Dommage qu'il n'y a pas d'auto radio dans la dépanneuse. "ça va ?" Vient-il demander en osant briser le silence.

Son premier accident de voiture ? Elle eut un rire gêné. « Première sortie de route de ce genre, ouais … Après, j’ai déjà eu quelques accrochages, des pannes, des trucs du genre … » Des accrochages parce qu’elle était nulle pour se stationner de reculons, des accrochages parce qu’elle rentrait dans le derrière de voitures immobilisées à des lumières parce qu’elle voyait le luminant rouge trop tard après avoir relevé les yeux de son téléphone. Mais son téléphone était accroché près du tableau de bord, hein, elle ne l’avait pas dans ses mains ! Mais quand même, ses notifications étaient allumées, alors forcément, dès qu’un message, un snap ou un like Instagram rentrait … son regard louchait, disons-le ainsi. Pour l’accident d’aujourd’hui cependant, Nova jugeait n’avoir absolument rien à se reprocher. C’était véritablement l’absence de cônes oranges pour avertir de l’obstacle sur la chaussée qui lui avait coûté tout ce mal. « Pourquoi vous demandez ça … ? J’ai la tête d’une fille qui a beaucoup d’accidents ? Vous pensez que j’aurais dû l’éviter mieux que ça ? » S’emporta-t-elle alors sur un coup de tête, ayant suranalysé la question du garagiste. Elle aurait l’air bien imbécile si c’était une question de routine, pour l’état de la voiture ou pour une question d’assurances, un truc de ce style. Heureusement, le mécanicien partageait son avis concernant la dangerosité de ce trou dans l’asphalte, et il allait même téléphone à la municipalité pour les avertir. « Deux-trois jours ? » Demanda-t-elle avec une once de désespoir, mais réalisant qu’il faisait de son mieux et qu’il avait d’autres choses à faire, elle hocha la tête. « Ça ira. Après tout y’a bien un système de transports en commun à Bowen. » Elle grimaça tout légèrement. L’idée de reprendre l’autobus comme lorsqu’elle était lycéenne ne l’enchantait guère. Heureusement que pour aujourd’hui, elle n’aurait pas à se démerder pour rentrer chez elle, puisque l’homme lui offrait de la raccompagner chez elle, gratuitement en plus ! « Wow … Je sais pas comment vous remercier ! Je trouverai bien quelque chose … » Et là-dessus, Nova activa l’interrupteur de la séduction. Pas parce qu’elle en avait envie, elle qui n’aimait pas vraiment les hommes. Plutôt parce qu’elle se disait qu’en flattant l’égo du garagiste ou en lui faisant des avances, il serait gagnant lui aussi. Elle lui fit un clin d’œil dans un sourire et se dirigea vers le camion. Elle prit la main de l’homme pour monter, c’était une grosse marche et elle n’était pas bien grande, ni habile. « Merci. » Elle boucla sa ceinture, se sentant invincible du haut de ce véhicule. L’homme démarra et reprit la route, en silence, ne demandant qu’au bout de quelques minutes si ça allait. Elle hocha la tête. « Oui. Je pense que je suis encore un peu ébranlée. J’ai les jambes toutes molles mais c’est que le stress. Ça ira. » Elle esquissa un sourire et tourna la tête vers lui. « Vous vous appelez comment ? » Demanda-t-elle de sa petite voix aigüe.

Un accident de voiture n'est jamais drôle et toujours imprévu. Jude en a déjà eu, bien évidement. Dans ces premières années de permis de conduire, il se prenait un peu pour le roi du volant et a dû bousiller deux ou trois voitures. Il a commencé à se calmer en se rendant compte que ça commençait à lui couter bien cher et aussi, parce qu'il a obtenu le permis moto. Les accidents en moto sont plus nombreux et bien plus mortels que les accidents de voiture. "Je vois. Ne vous inquiétez pas ! Je connais mon métier, votre voiture sera vite réparée !" A première vue, ce n'est que de la taule froissée. En espérant qu'il n'y ai pas de mauvaises surprises en dessous. Jude essaie de rassurer, du mieux qu'il le peut, la demoiselle. Il est ici pour l'aider. "Hein ? Ah non pas du tout. On ne peut pas toujours éviter les accidents. Je ne sais pas si ça te rassure mais j'en ai aussi des accidents, bien souvent c'était de ma faute et la faute de mon amour pour la vitesse !" Jude n'est pas vraiment fier d'avouer cela à la jeune femme. Heureusement, il s'est calmé avec l'arrivée de Liam dans sa vie. "Je suis désolé si je t'ai offusqué. Ce n'était pas mon intention !" Il dit en terminant de charger la voiture de la rouquine sur la dépanneuse. Jude lui annonce deux ou trois jours de réparation, dans le meilleur des cas. Tout dépendra du boulot à abattre au garage. "C'est dans le meilleur des cas, évidement. Je vais essayer de faire au plus vite, mais je suis assez minutieux dans mon travail. J'aime que les choses soient bien faites. Quitte à ce que ça prenne plus de temps et puis, ça t'évitera sûrement de revenir me voir une semaine après parce qu'elle a un soucis encore !" Vite fait, bien fait ça peut marcher. Jude est plutôt du genre à prendre son temps, quitte à passer des heures et des heures sur une même voiture. Le brun lui fait cadeau de la course. "T'es pas obligé. Après tout, je rentre à Bowen. Ça serait idiot de faire déplacer quelqu'un pour qu'il vienne te récupérer !" Il dit, tout en aidant la rousse à grimper dans la dépanneuse. S’il avait su il aurait passer un petit coup d'aspirateur à l'intérieur. La demoiselle est en train de le draguer, il reconnait bien les signes. Ca ne lui déplait mais ce n'est pas ce qu'il recherche en la raccompagnant. Il lui rend simplement service, c'est tout. Jude grimpe côté conducteur et vient démarrer la dépanneuse. Il roule prudemment sur les petits chemins de campagne avant de regagner, enfin, la grande route. "Tu as faim ? Il faut que tu mange quelque chose et, surtout, que tu te repose. C'est sûrement le contre coup de l'accident !" C'est toujours impressionnant un accident. Ça aurait pu être pire !" Elle aurait pu terminer à l'hôpital, plus ou moins amochée. Jude continue de rouler, à vitesse constante. Il essaie de régler ce fichu poste de radio qui ne semble n'en faire qu'à sa tête.

Parfois, il suffisait d’une toute simple remarque pour que la bitch switch de Nova s’allume. C’était un peu la même sensibilité que son interrupteur de séduction. Elle était assez proche de ses émotions, même si généralement elle leur tournait le dos, quand il s’agissait de petites réactions débiles et qui n’impliquaient pas grand-chose à propos d’elle-même, elle s’emportait. Puisqu’elle avait à réprimer tout ce qui avait trait à son identité la plus profonde, pour le reste, Nova se laissait exploser comme un volcan. Ou comme une supernova, plutôt. Le mécanicien avait rapidement goûté à cette chaîne de réactions alors que la rouquine interprétait mal ses propos. Le pauvre, qui tentait de se rattraper, de la rassurer. Elle esquissa un sourire. « Ah ouais ? Vous aimez la vitesse ? Vous êtes monté jusqu’à combien ? » Demanda-t-elle, curieuse. Elle, elle était bien trop trouillarde pour monter au-delà de 130 km/h. Mais quand elle en arrivait à cette vitesse, c’était grisant, alors elle ne pouvait que s’imaginer l’adrénaline associée à une vitesse plus grande encore. La connaissant toutefois, si elle avait tenté l’expérience, elle serait déjà morte dans un fossé. « Vous inquiétez pas, je me suis emportée pour rien. Ça m’arrive. » Et ça lui était presque arrivé à nouveau, quand l’homme lui indiqua que sa voiture nécessiterait deux-trois jours avant d’être réparée. Nova n’avait pas vraiment tout ce temps-là, elle qui avait des courses à faire à droite et à gauche, mais elle allait devoir être grande et débrouillarde. Ou appeler des potes pour qu’ils deviennent son taxi pendant la semaine. « Oui, vu comme ça … C’est pas que j’aime pas votre tête mais, c’est vrai que je préférerais ne pas avoir à la voir trop souvent. » Elle eut un léger rire, avant de détourner le regard. Elle monta finalement dans la dépanneuse, non sans l’aide du garagiste, et admira la vue de tout là-haut, avant que l’homme ne s’assoie à côté d’elle, derrière le volant. Une fois sur la grande route, l’homme sembla s’inquiéter de son état, assez pour lui proposer du repos et quelque chose à manger. Elle secoua la tête. « Non, c’est bon. Je relaxerai chez moi, c’est vrai que c’est sans doute ce dont j’ai besoin. » Elle avait aussi les jambes molles parce qu’elle commençait à être un peu nerveuse, Nova. Parce qu’elle était un peu fucked up et que dans toutes ses relations avec les hommes, comme elle s’était toujours sentie obligée de leur faire plaisir même si ce n’était pas ce qu’elle voulait, elle avait encore ce sentiment qui grandissait en elle, cette culpabilité de se faire aider par un homme et ne rien lui donner en retour. C’était con, elle savait pourtant qu’il ne lui demandait rien, qu’il faisait ça par pure bonté de cœur sans doute. Pourtant, Nova avait l’impression qu’elle devait s’offrir à lui, comme elle s’offrait aux autres, s’oubliant. Ses lèvres d’abord tremblantes, elle articula enfin : « Je crois que c’est peine perdue pour la radio. » Elle rit, gênée. « Mais je pense que j’ai trouvé une façon de passer le temps pour les derniers kilomètres, et pour vous remercier, aussi. » Sur ce, elle pivota légèrement son corps vers lui et avança une main jusqu’au pantalon de l’homme, entreprenant d’abaisser la fermeture-éclair.

Avant de devenir père, Jude a été un très grand amateur de vitesse. Il a toujours eu un problème avec la vitesse, le pied trop lourd sur la pédale d'accélérateur. En devenant parent, Jude s'est considérablement calmé. Il s'est rendu compte qu'il jouait avec sa vie mais aussi, et surtout, avec celles des autres. "Oulà, je ne pourrais pas te dire. On sait jamais si t'es de la police !" Jude n'a pas peur des représailles. Pas vu, pas pris comme il le dit si bien. Rouler vite n'a jamais été une solution. Que l'on roule vite ou non, on arrivera à bon port tout pareil. "Je fais maintenant parti de ces vieux cons qui râlent parce qu'ils se font doubler par des conducteurs du dimanche !" Jude ne dit pas qu'il conduit bien, il s'est simplement assagi en diminuant sa vitesse et en étant plus respectueux. Il est papa maintenant, il se doit de montrer l'exemple à son fils. La jeune femme s'est emportée un peu trop violemment, Jude ne lui en veut pas. C'est certainement dû au choc de l'accident. C'est vrai qu'on ne dirait pas mais ça impressionne toujours d'avoir un accident. Même si bien souvent ce n'est pas de notre faute. "C'est pas grave, je comprends. Mais tutoie moi s'il te plait, j'ai l'impression d'avoir quarante ans !" Jude va les avoir dans deux ans, ça ne lui fait pas peur. Il n'a pas une vie parfaite mais c'est sa vie, son passé. Son background. Jude fixe un instant la rouquine avant de venir remorquer son véhicule. Jude ne peut s'empêcher de rire lorsque la demoiselle dit ne pas vouloir avoir affaire trop souvent au brun. "Je comprend. C'est comme notre banquier, on aime pas trop devoir le voir trop souvent." Jude ne le prend pas méchamment. Au contraire, il le prend sur le ton de plaisanterie. La voiture est remorquée, il vient proposer à la demoiselle de la ramener en ville. C'est idiot de faire déplacer quelqu'un alors qu'il retourne à Bowen. Et puis, la compagnie de la rousse est très agréable. Il ne peut, cependant, pas s'empêcher d'être inquiet pour elle. Jude grimpe côté conducteur après avoir aidé la demoiselle à monterdans la dépanneuse. L'auto radio ne semble pas fonctionner. Un problème de réseau ? Ou serait-ce l'appareil qui fait des siennes ? "J'y jetterais un coup d'oeil au garage !" Puis, la demoiselle s'avance vers lui et commence à descendre la fermeture éclair de son jean. "Qu'est-ce que tu fais .. ?" Demande-t-il, un peu surpris des gestes de la rouquine.

Un rire franc s’échappa d’entre les lèvres de Nova alors que l’homme mentionnait qu’il ne pouvait pas savoir si elle était de la police. Rien que de s’imaginer en pleine poursuite ou juste même en train de donner un ticket, ça la faisait bien marrer. Non, vraiment, elle préférait être celle qui ramassait les dégâts des policiers, quand ils laissaient traîner des cadavres. C’était beaucoup plus paisible, même si certains trouvaient son boulot assez dégueulasse. « J’ai l’air d’un flic ? » Demanda-t-elle d’une voix légère, rieuse. Elle hocha la tête quand il lui apprit que maintenant, il était plutôt du type râleur contre ceux qui ne respectaient pas le code de la route. Beau revirement de situation. « Changement drastique, quand même. » Parce que pour passer à celui qui fait de la vitesse à celui qui râle contre ceux qui en font, il y avait un écart, un juste-milieu qu’il semblait avoir skip. Dans tous le cas, même s’il se traitait lui-même de vieux con, il ne se considérait pas assez dans cette tranche d’âge pour que Nova le vouvoie. Elle réprima un sourire moqueur. « Tu dois pas en être bien loin … » Elle arqua un sourcil avec un sourire en coin, comme pour souligner qu’elle le taquinait, malgré le fond de vérité. « Exactement ça. » Approuva la rouquine à propos du banquier. Ils entrèrent finalement dans la dépanneuse pour pouvoir ramener la voiture – et Nova – à Bowen. Alors que le garagiste se battait contre sa radio, l’esprit de la rousse, lui, tournait à cent miles à l’heure. Et quand il s’arrêta de tourner, ce fut pour prendre une décision qui lui ressemblait malheureusement trop, tout en étant à des kilomètres de qui elle était vraiment. « Oh, mais je ne fais rien du tout … » Dit-elle tout innocemment, alors que sa main venait masser le sexe de l’homme par-dessus son caleçon. Elle n’allait quand même pas se montrer sauvage et invasive en allant trop vite, sans prévenir, sans lui laisser le temps de réagir. Elle détestait quand les hommes agissaient de la sorte avec elle. « Juste une petite manière de te montrer toute ma gratitude … et d’passer le temps, sans la radio. » Sa main entourait le membre de l’homme à travers son caleçon, et s’il ne l’empêchait pas, elle n’hésiterait pas à aller plus loin encore. Juste parce que c’est tout ce qu’elle savait faire. Et puis, elle se disait, quel homme refuserait ça en conduisant ? Elle se disait que ça devait avoir quelque chose d'excitant même si elle, ça ne l'excitait pas vraiment.

C'est vrai que la remarque de Jude sur le fait que la rouquine puisse travailler dans la police était un peu idiote. Ce n'est pourtant qu'une simple question, elle peut très bien être dans la police mais être en congé. Même les membres des forces de l'ordre ont le droit d'avoir des accidents. Le regard de Jude se pose sur la jeune femme, il l'observe avec beaucoup -trop- de minutie de bas en haut. Cette remarque aura au moins eu le mérite de la faire rire. Femme qui rit, à moitié dans ton lit. Non stop Jude, on a dit que tu arrêtais ce genre de pensées ! "Hum.. oui pardon, c'était idiot de ma part !" Il dit, terminant de charger la voiture de la demoiselle sur la dépanneuse. Il vient, par la suite, l'aider à grimper côté passager avant de prendre place à ses côtés, derrière le volant. Il vient froncer les sourcils alors qu'elle ose dire qu'il n'est pas loin de la quarantaine. Oui bon, elle n'a pas tout à fait tort et, on ne peut pas dire que Jude soit vraiment rancunier par rapport aux remarques sur son âge. Au contraire, il assume très bien ses trente-huit ans. Il n'a pas eu une vie parfaite, loin de là mais depuis qu'il a rencontré la mère de son fils, il est plutôt fier de lui. "Ce n'est pas le seul changement drastique de ma vie !" Il dit, laissant planer un pu de mystère. Jude démarre sa dépanneuse. Il commence à reprendre le chemin emprunter en arrivant dans le secteur lorsque, soudainement, il sent la main de la demoiselle qui défait la fermeture éclair de ton jean. Ça fait bien longtemps qu'une femme n'a pas eu ce genre d'attention à son égard. Il est surpris, ne sachant pas quoi faire, pas quoi dire. L'air de la rouquine est innocent, pas ses gestes par contre. Ses mains commencent à te masser le sexe. Ok, il a à faire à une jeune femme sachant très bien comment satisfaire un homme. Comment refuser ? Il vient se garer sur le côté, autour d'eux, il n'y a que des champs et très peu, voire pas du tout, de passage. "Mieux vaut que je m'arrête, ça serait dommage de devoir appeler le garage pour faire dépanner la dépanneuse !!" Il dit, lançant un sourire coquin à la jeune femme. Il est curieux de savoir jusqu'où elle est capable d'aller.

Elle avait l’impression d’être scannée de haut en bas par le regard de l’homme qui la détaillait bien plus que pour simplement analyser si elle avait l’air, oui ou non, d’un flic. Sans doute était-ce ce regard insistant sur sa personne qui déclencherait la suite des choses. Sans doute était-ce ces pensées auxquelles elle n’avait même pas accès, dans la tête du garagiste, qui avaient réveillé en elle la séductrice soumise. Ce regard, il la rendait à la fois sale et désirée, ces deux sentiments bien contradictoires qui dépeignaient l’image parfaite de la tempête intérieure de Nova. Ses deux identités confuses dans leur valse endiablée. « Non, pas idiot. Juste random. » Lui répondit-il finalement avec un mince sourire. Ils montèrent finalement dans la dépanneuse, pour que la jeune femme puisse rentrer à Bowen. Tant pis pour les courses qu’elle avait à faire aujourd’hui, elle essaierait qu’on lui garde l’item de côté pour quelques journées de plus et sinon … elle trouverait bien une solution alternative. Le small talk débuta doucement, et la jeune femme fronça les sourcils en détaillant à son tour l’homme du regard alors qu’il parlait des changements drastiques de sa vie. « J’ai l’imagination très fertile … » L’avertit-elle, comme pour lui faire comprendre que s’il laissait planer le mystère et le doute, Nova se chargerait sans trop de mal d’inventer lesdits changements. Déménagement à l’autre bout du monde, changement de sexe, gagnant à la loterie, n’importe quoi lui traversait l’esprit et la voilà en train de lui imaginer une vie. Le grésillement de la radio la ramena sur Terre un peu plus tard, et c’est là que plongée dans un silence trop lourd pour elle, elle décida de taire son malaise par un autre, plus fort encore, en portant sa main à l’entrejambes de l’homme. Elle jouait un rôle. Elle jouait parfaitement son rôle. Celui que sa mère avait tricoté pour elle comme un vêtement donné le jour de Noël qu’on se force à porter pour ne pas faire de peine. Contre toute attente, le mécanicien dont elle ignorait encore le nom mais dont elle connaissait maintenant la grosseur du paquet, s’arrêta au bord de la route. Fuck. « Oui, ce serait dommage … » Dit-elle d’une petite voix presque en murmure. Elle lui renvoya un sourire coquin après avoir lu le sien sur son visage, avant de sortir le sexe de l’homme de son caleçon afin d’avoir une meilleure liberté de mouvement. Après un moment, elle se pencha vers lui pour glisser son membre entre ses lèvres. Bordel, qui avait eu l’idée d’inventer les fellations ? C’était trop gros, trop long, ça ne goûtait pas le ciel et la position était plus qu’inconfortables. Pourtant, Nova avait répété l’expérience jusqu’à en devenir plutôt douée.