crash, like a comet (jude)

Du plus loin qu'il puisse s'en souvenir, Jude a toujours été très observateur envers toutes les personnes qui l'ont entourées. La rouquine ne fait pas exception. Le moins qu'il puisse dire sur elle c'est qu'il a beaucoup de mal à la cerner. Il a d'abord cru qu'elle aurait pu faire partie des forces de l'ordre mais non, ce n'est pas le cas. Ça aurait pu. Tout le monde est capable de faire tous les métiers du monde, ce n'est qu'une question de volonté. Jude aurait pu faire des études s'il s'en était donné la peine. À la place, il a enchainé les petits boulots et, aujourd'hui, il est garagiste. Propriétaire de son propre garage, ce n'est pas rien. Au moins, le brun laisse un héritage à ses enfants. Le jeune homme aide la rousse à monter dans la dépanneuse afin de la ramener en ville. À ses côtés, il vient démarrer le véhicule qui fait un bruit pétaradent lorsqu'il reprend la route. Un chemin plutôt, fait de cailloux, de trous et de bosses. Il va devoir dire deux mots à celui qui s'occupe de la voirie dans cette ville. C'est un coup à cassé son véhicule. Tant mieux pour les affaires du brun mais c'est dommage pour les usagers. Nova a eu beaucoup de chance, sa voiture n'a que de la taule froissée. "Ah oui ? Je suis curieux de savoir ce que tu imagine à mon sujet !" Jude a toujours été très joueur. Il est curieux de connaitre l'avis que la jeune femme se fait de lui. Alors qu'il est en train de rouler, prudemment, sur la route les conduisant à Bowen, la rousse commence à passer sa main sur le pantalon du brun. Ok, ça il ne s'attendait pas. Jude vient s'arrêter sur le bas côté. Aucune voiture aux environs, ils sont seuls et Jude ne sait pas ce qu'il va se passer dans cette dépanneuse. Il ne la forcera pas à faire ce qu'elle a l'intention de faire. Il ne la repoussera pas non plus. En fait, depuis longtemps, le jeune homme ne sait pas quoi faire. Laisser la demoiselle lui faire ce qu'elle a en tête ou bien lui demander de ne rien tenter envers sa petite personne. Il ne sait pas, il ne sait plus. Ça se bouscule dans sa tête. Jude ne dit rien, elle non plus. Nova vient sortir la verge de Jude de son caleçon et commence à la prendre en bouche. Toutefois, le jeune homme note une certaine gêne de la demoiselle. "T'es sûre que t'as envie de faire ça ? J'veux dire, j'ai rien contre mais j'sais pas, j'te sens bizarre !" Comme si c'était le moment des grands discours Jude ! Décidement, le brun ne sait plus comment agir face à une femme.

Difficile à cerner, c’était Nova toute crachée. Pas aux premiers abords, non. Elle avait juste l’air d’une fille outgoing, extravertie, fêtarde, légère. Les gens se surprenaient d’ailleurs parfois à constater qu’elle avait une tête sur les épaules malgré les apparences. C’est d’ailleurs à ce moment, en s’attardant un peu plus à Nova et à la profondeur qu’il semblait y avoir en-dessous des artifices, qu’on comprenait qu’une personne tout entière était encore à découvrir. Mais la rouquine ne se laissait pas lire comme dans un livre ouvert. Elle était un peu comme une valise à double-fond, Nova. Le dessus n’était qu’une illusion. La vérité se cachait en-dessous. Bref, à l’intérieur de la dépanneuse, le mécanicien lui avoua qu’il y avait eu plus d’un changement drastique dans sa vie. Elle esquissa un sourie en imaginant toutes les possibilités, et cette imagination fertile sembla intriguer l’homme. Elle lui lança un coup d’œil amusé, avant de faire mine de réfléchir. Elle aussi, pouvait se montrer joueuse. Sur plusieurs tableaux. « Mmm … t’as peut-être déménagé de Sydney vers une p’tite ville comme Bowen pour fuir parce que t’es cherché par les autorités ? T’étais peut-être un drug lord, dans ton autre vie ? » Proposa-t-elle, amusée. Après tout, il avait tout de suite demandé si elle était flic. La paranoïa suivrait toujours un fugitif. Peu importait cependant qui était réellement cet homme dont elle ne connaissait rien, pas même le prénom. Nova avait du temps à tuer et des remerciements à faire circuler, et la meilleure méthode qu’elle connaissait passait par la sexualité. Pour cette raison, la rouquine ne mit pas de temps à franchir les limites de l’acceptable en laissant sa main droite devenir bien baladeuse. Comble de malheur, le mécanicien s’arrêta sur le côté de la route, ce qui signifiait que le temps allait s’allonger. Nova ne perdit tout de même pas son objectif de vue et elle se pencha afin de venir insérer le sexe de l’homme dans sa bouche. Après quelques vas-et-viens, des coups de langue et une main qui lui laissait de temps en temps l’opportunité de souffler, le trentenaire lui demanda si elle avait vraiment envie de faire ça, puisqu’il la sentait bizarre. Elle fronça les sourcils, enleva son membre de sa bouche et releva la tête. « Y’a un truc que je fais mal ? T’aimes pas ? » C’était la première fois qu’on l’arrêtait pendant une fellation, ne serait-ce que pour lui demander si tout était ok. Elle ne savait pas trop comment réagir, elle non plus.

D'ordinaire, il est facile pour le brun de cerner ses interlocuteurs mais là, Jude a beaucoup de mal à cerner la demoiselle assise avec lui dans la dépanneuse. Et le moins qu'il puisse dire c'est que ça le travail énormément. Jude fait parti de ceux qui aiment deviner la vie des autres. Parfois, dans ses moments de grandes solitudes, le jeune homme aime imaginer à quoi peut bien ressembler la vie d'autrui. Il n'arrive pas à décrypter Nova, bien qu'il essaie de toutes ses forces. Jude est très joueur et il est curieux de savoir ce qu'imagine la rousse sur lui. La plupart des gens pensent qu'il a eu une enfance heureuse, entouré de ses deux parents. Ça oui, il a vécu avec ces deux parents mais de là à dire qu'il a été heureux, il y a un fossé. Jude éclate littéralement de rire lorsqu'il entend la vie qu'elle est en train de lui imaginer. Il reste cependant concentré sur la route. "Tu n'as pas tout à fait tort sur un point : j'ai bien déménagé. Mais je viens de Londres où j'y suis né. J'avais dix ans quand mes parents ont décidés de venir s'installer ici, où la famille de ma mère vivait." Jude n'a pas été un home exemplaire, il a fait quelques bêtises mais aujourd'hui, tout ceci est derrière lui. "J'ai jamais consommé de drogues, ni même vendues. En revanche, j'ai fait quelques autres bêtises !" Il dit un petit sourire en coin des lèvres. Puis, sans même que le jeune homme ne s'y attende, la rouquine commence à venir caresser sa verge à l'aide de sa main. Jude ne comprends pas mais par prudence, il vient stopper net la dépanneuse. Ça serait idiot d'avoir un accident à cause d'une fellation. Jude ne comprend pas pourquoi elle fait ça. Il ne refuse jamais ce genre de pratiques mais là, il ne comprend pas. "Si j'aime bien. Je ne refuse jamais en règle général. Mais, je sais pas, je ne te sens pas à l'aise.." Peut-être que le brun réfléchit trop, c'est fort probable même. Il sourit maladroitement, sentant bien qu'il a blessé la demoiselle. "J'veux pas te blesser mais ne te sens pas obligé de me faire une fellation pour me remercier. Si tu tiens vraiment à le faire, tu peux toujours m'offrir un déjeuner quand on sera de retour à Bowen !" L'un des plus grands défauts de Jude n'est autre qu'il ne prend pas le temps de se nourrir le temps de midi. Il court tout le temps, à droite et à gauche. Entre son fils, son travail, les différents rendez-vous prévus depuis un moment ou, comme le dépannage d'aujourd'hui, les rendez-vous imprévus, Jude ne s'accorde que peu de temps pour lui. "Mais sache que si t'en as vraiment envie, je ne vais pas t'en empêcher !" Il dit, sourire aux lèvres. Il est vraiment temps qu'il se trouve une petite-amie, ça devient assez urgent.

Elle avait travaillé fort, Nova, pour devenir indécryptable. Le mécanicien avait face à lui des années de pratique pour devenir une femme secrète, et pas pour la beauté du mystère et la séduction, non. Si elle portait un masque aussi bien ficelé, c’était parce que la belle rousse cherchait par-dessus prix à ce qu’on ne voit pas en elle ce qu’elle était réellement. Parce qu’on lui avait appris que sa véritable personne, elle était laide, une erreur de la nature qui n’aurait jamais dû évoluer ainsi. La mère de Nova, elle avait enseigné à sa fille qu’on ne peut pas naître ainsi, non. Qu’il fallût forcément que quelque chose de noir se soit faufilé en elle pour la corrompre. On aurait pu croire qu’à force de mentir en permanence, Nova aurait été capable de mieux déchiffrer les autres parce qu’elle reconnaîtrait certains artifices, mais non, la jeune femme pouvait imaginer tout et n’importe quoi des autres, et se tromper. Elle doutait fortement que l’homme à ses côtés soit un ancien drug lord, ou alors elle était vraiment dans la merde jusqu’au cou. Il lui prouva le contraire de ses aveux. « Londres ? Uh. Je n’ai même pas reconnu l’accent. » S’étonna-t-elle, elle qui avait toujours eu le béguin pour les accents anglais. Nova esquissa un sourire en apprenant qu’il avait fait d’autres sortes de bêtises que la drogue. « T’as cette manière d’en révéler juste assez pour éveiller la curiosité d’une fille, et de t’arrêter là. » Lui reprocha-t-elle gentiment, surtout pour l’inviter à lui en apprendre davantage sur lesdites bêtises. Puis, quand la conversation s’évanouit quelques minutes plus tard et que le silence oppressa Nova, celle-ci décida sur un coup de tête de sexualiser le malaise. Elle n’atteignit même pas le quart de ses techniques que le mécanicien l’arrêta. Elle le regarda, hébétée, cherchant à comprendre ce qu’elle avait fait de mal. Écoutant ses explications, elle se renfrogna un peu, se refermant complètement. Elle restait silencieuse, alors l’homme ajouta que si elle en avait vraiment envie, il n’allait pas l’en empêcher. Pas l’en empêcher davantage, pensa-t-elle. « Non … C’est bon, on peut … tu peux redémarrer. J’aimerais bien être chez moi, là. » Son cœur se débattait dans sa poitrine, elle avait une boule d’angoisse au ventre et la tête qui tournait en raison de toutes ces réactions physiologiques qu’elle ne comprenait pas. Elle aurait dû être ravie de ne pas avoir à aller jusqu’au bout de l’acte mais là, elle se sentait juste encore plus sale, plus honteuse. Elle tourna la tête vers la droite, regardant à l’extérieur, tentant de ravaler ses larmes. Il n’y était pour rien, c’est elle qui était brisée.