if we can find a little hope, we can make it on our own (pippa)

L’orgasme me foudroya littéralement. Ils étaient rares ceux qui, comme celui-ci, effaçait le monde qui nous entourait durant quelques secondes. L’endorphine se diffusa instantanément dans mes veines et je me sentis bien. J’étais sur un nuage où rien ne pouvais m’atteindre. Une vague de chaleur exquise me prenait le ventre, et dans mes membres se répandait une sensation divine de bien-être dans son état le plus pur. Ma respiration était encore saccadée lorsque, Concho se décalant, je tournai la tête vers lui. Je gardai le silence un moment, ma poitrine se levant et descendant rapidement. Un sourire, soudain, se hissa sur mes lèvres.
— Eh bah mon cochon !
J’explosai de rire, prise d’euphorie. Cet étreinte n’avait pas durée longtemps, mais elle avait été intense et fabuleuse. Conchobahr en avait dans le ventre, ce n’était plus à démontrer. Mon rire se calma peu à peu, en même temps que ma respiration et j’en profitai pour aborder sérieusement les choses.
— Il va falloir qu’on en parle, cette fois…On est…ok, avec ce qui vient de se passer…non ?

Spoiler:

Le courant électrique mettait du temps à se dissiper à travers mon corps qui vibrait encore de plaisir. Je secouai tout légèrement ma tête pour reprendre mes esprits. Mes membres grelotaient presque, à présent que la chaleur de nos ébats redescendait. Je me décalai, m’allongeant aux côtés de Pippa dont la poitrine se levait et s’abaissait encore rapidement. Je laissai mon regard une autre fois admirer son corps nu, parce que j’ignorais si j’aurais à nouveau cette chance, cette chance inouïe de ne faire qu’un avec celle qui avait été par le passé si souvent, et secrètement, l’objet de mes désirs. J’éclatai de rire, envoyant ma tête se perdre dans l’oreiller, en entendant la réaction verbale de Pippa. « Tu n’t’attendais pas à ça, hein ?! » Répliquais-je avec un sourire. Ni l’un ni l’autre nous ne nous attendions à cela ce soir, ça, c’était une certitude. Mais je ne m’attendais pas non plus à ce que ce soit aussi torride, aussi passionné, entre nous. Pippa reprit son sérieux, sans perdre la douceur dans ses yeux. Je me tournai sur le côté, pour lui faire face. Je soupirai discrètement parce qu’il était vrai qu’il fallait qu’on en parle, mais j’aurais aimé qu’on étire un peu plus l’insouciance. J’avais la tête qui tournait, et maintenant mon cœur aussi, pris dans cette tempête. « T’as pas l’air sûre … » Fis-je remarquer, perplexe. « J’crois que je le suis. Ok, j’veux dire. C’était … c’était bien, non ? » L’euphorie d’une minute plus tôt me l’aurait laissé croire, en tout cas. Maintenant, je me sentais nerveux. Ivre, et nerveux.

Spoiler:

Rire me faisait du bien, ne serait-ce que pour passer la gêne qu’il y aurait pu avoir avec cet ébat fougueux avec un garçon que je connaissais depuis le primaire. Concho et moi, nous nous fréquentions depuis l’enfance et si nous avions clairement une attirance l’un pour l’autre, c’était la première fois, à l’exception d’un baiser, que nous la laissions s’exprimer. Mon ami répondit sur le même ton que moi, et l’atmosphère s’allégea. Malgré tout, je voulais m’assurer que nous étions parfaitement à l’aise avec ce qui venait de se passer entre nous. Alors que je contemplai le plafond, je fronçai les sourcils, tournant aussitôt mon regard vers Conchobahr.
— Bien sûr que c’était bien…C’était très bien même. Rapide…mais bon.
Cela m’étonna que Concho ait besoin d’être rassuré. Un orgasme comme celui que je venais d’avoir ne pouvait pas être simulé, mais nous avions chacun nos insécurités et j’imaginais que la sienne venait d’être ébranlée.
— Je voulais juste m’assurer que tu ne regrettais pas. On…on n’a pas vraiment réfléchi. Je regrette pas, moi, si ça peut te rassurer.

Ce qui venait de se passer entre Pippa et moi, ça changeait tout et ça ne changeait rien tout à la fois. Je savais qu’on retrouverait rapidement nos vieilles habitudes, nos sourires complices et nos vannes ridicules. Je savais que notre amitié n’en prendrait pas tant que ça un coup – ou alors, je l’espérais. Mais on venait de concrétiser un je-ne-sais-quoi que ni l’un ni l’autre n’avait vu venir, à une époque, et qui n’avait été que des mots avant ce soir. Bien sûr que cela allait teinter, un peu, nos regards. Je ne savais cependant pas à quel point. Et seul le temps le dirait. Pour l’instant, Pippa voulait juste s’assurer que je ne regrettais pas. Je n’eus même pas à réfléchir. Je n’avais même pas une boule de culpabilité. Ou alors peut-être était-ce la téquila qui la rendait invisible. Dans tous les cas, pour le moment, je me sentais juste flotter. Je ris quand Pippa releva que ça avait été rapide, mais très bien quand même. « Je jure que je peux tenir plus longtemps … faut croire que là, c’était juste beaucoup trop sexy et excitant. » J’avais pas réussi à me contenir plus que quelques minutes. Je secouai doucement la tête de gauche à droite quand elle m’avoua qu’on n’avait pas trop réfléchi, puis je souris en l’entendant dire qu’elle, elle ne regrettait pas. « Ça me rassure, ouais. J’voudrais pas que ça crée un malaise entre toi et moi ou d’quoi. » Dis-je d’abord. « Je regrette pas non plus. J’serais con de l’avoir espéré pendant des années, et de le regretter maintenant. » Ajoutais-je en riant doucement. Mais il y avait tant de choses qui s’étaient passées depuis ces années-là. Il y avait eu Ally, il y avait eu Zelda, et maintenant Freja. Et Pippa avait eu Juliann et bientôt, trop bientôt je l’apprendrais, elle avait aussi Liam.

Le fait que notre ébat ait été court n’enlevait rien au plaisir ressenti. Au contraire ! Je ne me plaignais pas du moment que nous avions vécu, il avait été intense et terriblement excitant comme le soulignait Conchobahr. Il me fit rire lorsqu’il assura qu’il pouvait tenir plus longtemps que ça. Bien sûr qu’il l’était. Et de toute façon, je n’envisageais pas le sexe comme une performance. Seul importait le moment que nous vivions, et son intensité. Et de l'intensité, il y en avait eu, assurément.
Les choses étaient particulière entre Concho et moi, et je n’avais pas envie qu’un moment comme celui-ci ne vienne entâcher notre si longue amitié. Je tâchai de le rassurer du mieux que je le pouvais. Quand Conchobahr se confia à son tour, j’arquai un sourcil.
— Pendant des années ? relevai-je.
Je tournai le regard vers lui, puis lâchai un petit rire.
—  Woaw…c’est à moi que ça fout la pression maintenant.
Je marquai un silence durant lequel je me mis à observer le plafond, qui tourna légèrement sous l’effet de l’alcool. Puis, un sourire étira lentement mes lèvres, j’ajoutai :
— Tu crois qu’on devrait recommencer, lâchai-je tout de go, histoire de ne rien regretter du tout…
Je laissai tomber mon visage sur le côté pour l'observer.
— À moins que tu sois à plat..., fis-je, espiègle.

Je me claquai le front de la paume de ma main en riant, quand Pippa s’attarda au fait que j’avais espéré ce moment pendant des années. « Fais pas comme si t’étais surprise. » Il me semblait avoir été assez clair cette autre fois, lors de notre pique-nique au bord de l’eau. J’avais ressenti une profonde attirance envers ma meilleure amie il y avait de cela quelques années, assez pour qu’encore aujourd’hui je me surprenne à penser à elle, à me demander ce que nous aurions pu être ensemble si nous avions ouvert les yeux sur notre complicité. « Et j’peux t’assurer que t’as aucunement besoin de t’foutre la pression. Y’avait mes fantasmes ici. » Dis-je en plaçant une main à une certaine hauteur. « Et y’avait la réalité d’ce soir, ici. » Dis-je en élevant ma main bien plus haut encore. Je souris. Le regard de Pippa se perdit ensuite vers le plafond et je la rejoignis dans cette contemplation silencieuse, reposant ma tête sur l’oreiller. Pour ma part, je n’avais pas arrêté de sourire une seule seconde. Je tournai la tête vers Pippa quand elle me demanda si nous devrions recommencer, histoire de ne rien regretter. « Tant qu’à faire une parenthèse ce soir … aussi bien l’allonger le plus possible … non ? » Concernant le fait que j’aurais pu être à plat, je plissai les yeux en la regardant faussement accusateur. Je me tournai à nouveau sur le côté, m’appuyant sur mon coude. « On va bien voir, qui de nous deux sera à plat, après ça … » Et sans plus attendre, je disparus sous les draps de mon lit, me frayant un chemin entre les jambes de Pippa. Je laissai ma bouche trouver son chemin jusqu’à son sexe encore humide de notre première round. Cette fois, je prendrais le temps.

Je n’étais pas réellement surprise, non. Conchobahr et moi avions déjà évoqué cette attirance sous-jacente qu’il y avait toujours eu entre nous. Cela dit, aucun de nous n’avait jamais pensé qu’elle se concrétiserait. Quand je lui avouais que cela me mettait la pression, mon ami d’enfance trouva, une fois de plus, un moyen de détendre l’atmosphère assurant que la réalité que nous étions en train d’expérimenter était bien au dessus des fantasmes qu’il avait pu avoir.
— Même ceux que t’avais quand t’étais encore puceau ? le taquinai-je, me doutant qu’à cette époque là, de nombreuses images idéalisées avaient du poper dans son esprit.
Nous étions là, détendus et parfaitement à l’aise avec l’échange charnel qui s’était déroulé entre nous, et puisque je ne me sentais pas encore rassasiée, je glissai l’idée d’un deuxième round. Idée qui, visiblement, séduisit mon ami tout de suite. Un sourire espiègle se colla sur mon visage au moment où Concho disparut sous la couverture pour se frayer un chemin tout trouvé entre mes cuisses. Il ne lui fallut pas longtemps avant que mon corps ne lui réponde. Mes jambes s’écartèrent pour lui laisser plus d’aisance et je cambrai le dos, ma respiration s’accélérant légèrement.

Pippa évoqua l’époque durant laquelle j’étais encore puceau, ce qui prouvait bien qu’on se connaissait depuis bien longtemps. Ça faisait belle lurette, tout ça, c’était à un moment de ma vie qui ne ressemblait plus du tout à ce que je vivais actuellement. Je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait, à cet âge-là. Ni à propos de ma vie en générale, ni à propos du sexe. « J’me basais sur ce que je voyais dans les magazines et sur Internet et permets-moi de te rappeler qu’à c’temps-là, accéder à d’la porno sur le web, c’était pas comme aujourd’hui … » Je souris. Chez moi, nous n’avions pas d’ordinateur. J’avais déjà tenté de le faire en secret sur les ordinateurs de la bibliothèque de l’école, mais avec la surveillante qui rôdait toujours, difficile de se laisser aller. Alors j’en avais surtout regardé avec des potes juste pour voir, juste pour rire. « … Alors ouais, mes fantasmes de ce temps-là sont quand même pas mal détrônables. » Je ris. Cela n’enlevait rien à Pippa. Je ne blaguais pas quand je disais que ça battait ce que je pouvais m’imaginer, malgré la rapidité de l’acte. De toute façon, on aurait bien vite l’occasion de le tester à nouveau, puisque Pippa suggéra un second round. Je ne fus pas bien difficile à convaincre. Je me frayai un chemin sous les draps et entre les cuisses de la blonde. Les jambes de cette dernière s’ouvrirent afin de me laisser toute marge de manœuvre nécessaire. Mes lèvres retrouvèrent son clitoris et elles s’entrouvrirent afin que ma langue vienne jouer avec l’intimité de ma meilleure amie. On se découvrait, ce soir, comme jamais nous ne l’avions fait avant. C’était ce qu’il nous restait à connaître de l’autre et pour la première fois, on envoyait valser les barrières, les limites, de nos souffles irréguliers.

J’éclatai de rire.
— Pour ce que j’en sais…j’ai jamais regarder un seul porno de ma vie, je crois !
Cela ne m’avait jamais vraiment intéressé en réalité. Comme l’avait souligné Conchobahr, l’accès n’était pas si simple quand nous étions jeune et puis…plus tard, je n’en avais jamais vraiment ressenti le besoin. Pour ce que j’en avais entendu, il me semblait que je ne manquais pas grand chose de palpitant. Cela me fit plaisir, malgré tout, d’entendre que j’avais réussi à détrôner jusqu’au fantasme de pré-ado de mon ami d’enfance.
Les choses après cette discussion tournèrent à quelque chose de plus sérieux. Alors que Concho s’aventurait sous la couette, je me laissai complètement allée à ses caresses qui me secouèrent rapidement d’un plaisir doux. Je me cambrai légèrement, enfonçant ma tête dans le coussin derrière moi. Je me mordis la lèvre pour retenir quelques cris. Après quelques instants, je trouvais l’épaule de mon meilleur ami à travers le drap et la caressai doucement pour lui indiquer de remonter vers moi. Je relevai le drap sur son visage et lui souris. Je l’accueillis dans mes bras, caressant ses cheveux et embrassait ses lèvres et migrai lentement jusque dans sa nuque. Je découvrais son odeur autrement aujourd’hui, comme un amant et plus comme un ami seulement.

J’appris avec une énorme surprise que mon amie d’enfance n’avait jamais regardé de contenu pornographique. « Tu crois ? Believe me, tu t’en souviendrais. » J’arquai un sourcil, la regardant avec malice. « Tu voudrais pas qu’on fasse ton baptême, un de ces jours ? À deux, ça donne des idées. » J’avais rajouté ça sans trop réfléchir. Ce que Pippa et moi vivions ce soir, c’était une parenthèse, c’était un petit égarement amical après des confidences qui nous avaient probablement dérangées un peu dans cette relation auparavant platonique. « Enfin, pas que je pense que ça va se reproduire entre nous … Juste que, je … » Mais ferme ta gueule putain, pensais-je. Je rougis, ris nerveusement, et secouai la tête pour envoyer balader cette maladresse verbale. Plutôt que de penser à rouvrir une parenthèse plus tard, je songeai à rallonger celle-ci avant qu’elle ne se referme, probablement pour de bon. Je disparus sous les draps et je m’attardai à l’intimité de Pippa, qui se cambra sous mes caresses orales. Un instant plus tard, la main de Pippa entoura mon épaule qu’elle serra tout légèrement, la tirant tendrement vers le haut pour me faire comprendre que c’était le moment de remonter. Je m’exécutai, déçu de ne pas avoir eu le temps de lui faire atteindre un second orgasme, mais ce n’était que le début. Je souris à Pippa, le regard pétillant, avant de retrouver ses lèvres. Mon sexe n’était pas encore tout à fait revenu en force, alors tout en embrassant la peau de Pippa, j’entourai mon membre de ma main et je commençai à le stimuler.

C’était peut-être difficile à croire, mais en effet, je n’avais jamais regarder le moindre porno et cela ne m’avait même jamais attiré. Je ris de la réaction de mon meilleur ami quand à cette annonce. Et alors qu’il s’aventura sous la couette, que ses caresses orales réveillèrent mon plaisir, une idée commença à germer doucement dans ma tête. À ma demande, Concho revint vers moi, j’embrassai sa bouche, appréhendant mon propre goût. Ma main, doucement, se posa sur la sienne pour calquer les mouvements qu’il avait amorcer sur son membre, puis…lentement, un sourire, releva mes lèvres. Je me détâchai de mon ami d’enfance, espiègle.
— Tu crois qu’on pourrait…en regarder un…maintenant ?
L’idée s’était planté dans ma tête dès que Conchobahr avait avancé que regarder un porno à deux était différent. Ma curiosité était piqué et quiconque me connaissait savait qu’il était difficile de m’ôter une idée du crâne quand elle y était implanté.
— Ca peut nous donner des idées, comme tu dis…

Lorsque je remontai à la lumière, sortant ma tête de mes draps, je m’emparai bien vite des lèvres de Pippa. Je m’emparai également de ma propre intimité, dans le but de me stimuler et de me remettre d’aplomb pour le second round. La main de Pippa se joignit à la mienne et imita mon mouvement de vas-et-viens, au même rythme que le mien. Je souris et gémis de plaisir alors qu’elle m’aidait dans la tâche. Je m’arrêtai cependant à mon tour lorsqu’elle retira sa main, se détacha légèrement de moi, et me proposa de regarder un porno ensemble, maintenant. J’haussai les sourcils, visiblement surpris par cette demande. En discutant de ça un peu plus tôt, je ne m’attendais pas à ce qu’elle en ait envie ce soir. « Vraiment ? » Demandais-je comme pour vérifier que Pippa ne se foutait pas de ma gueule. Elle me répondit que ça pouvait effectivement nous donner des idées, comme je le disais l’instant d’avant. « C’est sûr. » Des idées que mon colocataire et ses amis n’apprécieraient peut-être pas tout autant, mais on s’en fichait bien rendu là. Je me levai et allai chercher mon ordinateur portable que j’installai entre nous deux. Si on se sentait vraiment inspirés par la vidéo, on pourrait toujours le poser sur ma table de chevet si l’appareil devenait encombrant. Je me connectai à PornHub et regardai Pippa alors que toutes les options s’affichaient. Je souris, malicieux. « T’as envie de regarder quoi ? À peu près tout est possible, hein … » Qu’elle laisse libre cours à ses fantasmes et à son imagination. J’avais hâte de connaître ce qui l’allumait le plus.

Quiconque me connaissait savait que lorsque j’avais une idée en tête, il était difficile de la déloger. Ajoutons à cela ma curiosité exacerbée, il était évidement que lorsque Concho avait évoqué l’idée de regarder un porno à deux , en disant que cela pouvait être stimulant, je n’allais pas me contenter de hocher la tête. Non. Il fallait que je vois ça, que j’expérimente ça. J’avais entendu tous les sons de cloche au sujet du porno, et aussi étrange que cela puisse paraitre, je n’avais jamais eu l’occasion de me construire mon propre opinion. Concho attrapa son ordinateur et le positionna entre nous avant de se connecté à un site X. On trouvait à peu près tout ce qu’on voulait, d’après lui et quand il m’interrogea, je ne sus que hocha les épaules.
— Euh…comme tu veux. Ca ? fis-je en désignant une miniature au hasard.
Toutes les images qui popaient étaient vulgaires, et dégradantes pour certaines, mais j’imaginais que cela faisait partie du lot. Quand mon ami me rejoignit en s’installa plus confortablement sur le lit, je lui jetai un regard complice, puis, pour détendre l’atmosphère, je lâchai :
— T’as pas des pop-corns ? demandai-je avant d’éclater de rire.
Je me concentrai sur l’écran, collant ma joue à l’épaule de Concho comme si nous nous apprêtions à regarder un film banal. L’intro était plate, quand au jeu d’acteur il faisait mal aux yeux et aux oreilles.
— Eh bah…elle va pas remporter le moindre oscar, celle-là ! vannai-je.
L’actrice à l’écran n’était pas là pour ça, de toute manière. Je le savais bien. L’action commença…après seulement 1 minutes. C’était du rapide. Les deux protagonistes commencèrent à se chauffer.
— Pourquoi elle gueule comme ça ? Il l’a à peine touché ! T’es encore habillée, meuf…Ah ? Non…j’ai rien dis. Autant pour moi. Go on ! Bon…par contre, molo, pas la peine de t’égosiller comme ça.
Je plissai les yeux.
— Qu’est-ce qu’il fait ?…c’est…original.
Je pouffai en tournant le regard vers Conchobahr.
— Sérieux, c’est excitant, ça ? C’est du fake…personne ne joue autant des cordes vocales pour du frotti-frotta.
À ce moment là, l’actrice poussa un cri qui me fit tourner la tête.
— Aaah bah là oui, là ok ! Là on dit oui !

Je pensais découvrir les fantasmes les mieux cachés de mon amie d’enfance, malheureusement elle fut sans doute surprise de tout le choix qui défilait devant ses yeux, des vidéos catégorisées, par des titres qu’elle ne croyait peut-être même pas possibles. C’est vrai que l’industrie de la pornographie avait repoussé les limites de l’imaginaire. Il n’y avait plus aucun thème qui ne soit pas couvert. Elle me pointa au hasard l’une des petites images qui annonçait le contenu de la vidéo. Elles se ressemblaient pas mal toutes, au final, c’est juste les acteurs et leur nombre qui changeaient. Mais une fois le scénario de trente secondes passé au début, soyons honnêtes, ça devenait juste plein de corps nus qui se rentrent dedans. « Ok, ça, alors. » Je cliquai sur la vidéo qui était dans la catégorie des plus regardées. C’était un truc des plus génériques, une mise en scène d’une mère (lire ici mother-i’d-like-to-fuck) avec le meilleur ami de son garçon. Classique. Je m’installai plus confortablement, ne posant pas mon ordinateur directement sur mon bas-ventre … il ne fallait quand même pas obstruer l’érection. « Oh t’sais t’auras même pas le temps de te rendre aux petits grains de popcorn pas éclatés dans le fond du bol que ce sera terminé … » Dis-je avec un léger rire. À la remarque de Pippa sur les Oscars, je secouai la tête. « Sa poitrine, elle aurait peut-être une chance … T’as vu la perfection beaucoup trop fake ? » J’aimais pas ça. Je préférais largement le naturel. C’était trop rond, ça tenait trop bien en place, comme par magie. L’action sexuelle débuta et mon amie ne trouva pas le silence pour autant. « Pippaaaa, t’sais qu’actuellement tu crées tout sauf un climat propice à l’excitation, là !? » Demandais-je à la jeune femme avec un certain reproche, même si j’étais juste pas mal amusé de ses critiques incessantes. Elle s’emporta alors sur le fait que ce n’était pas excitant, tout ce faux. « C’est pas pas excitant. » Me défendis-je. « C’est pour quand tu veux du vite-fait bien-fait, quoi ! » Lançais-je, peu convaincu. Je n’avais jamais vraiment eu à m’expliquer là-dessus. Je fus cependant sauvé non pas par la cloche, mais par les cris de jouissance de l’actrice. Pippa sembla tout d’un coup captivée. « Tu veux que j’te fasse ce qu’il est en train de lui faire !? » Demandais-je, surpris. Si j’avais su, que ce soir, j’aurais ce genre de conversation avec Pippa … Eh bah. Je me serais pas branlé ce matin.

Je commentais cette vidéo comme j’aurais pu le faire avec un match de foot, avec ferveur sans pour autant connaitre les règles. Je pouffai au moment où mon meilleur ami protestant, en disant que mes commentaires ne créait pas du tout un climat adéquat. En vérité, je n’avais pas besoin de ce film porno pour me sentir excitée. La proximité du corps chaud et nu de Concho suffisait amplement. J’arquai un sourcil en entendant mon ami argumenté.
— Non, vite fait bien fait, c’est ce qu’on a fait tout à l’heure, contrai-je avec un sourire espiègle.
Les protagonistes du film passèrent à l’action et je m’en réjouis à voix haute, exagérant, comme l’actrice d’ailleurs, mon contentement. Quand Concho me demanda si je souhaitais qu’il reproduise les gestes de l’acteur sur mon, je me tournai vers lui, mon sourire s’agrandissant.
— Ca, c’est excitant, lui dis-je, mais…je préfère la levrette au réveil, cela dit…on peut improviser…
Je me rapprochai de lui pour attraper son visage entre mes mains et embrasser fiévreusement ses lèvres. Repoussant les couvertures, je me hissais sur lui, m’asseyant sur ses cuisses. Nos sexes nus se rencontrèrent et je quittai un instant les lèvres de mon amant pour lever vers lui un regard plein de malice.
— Pas propice à l’excitation, tu as dis ? fis-je moqueuse, c’est pas beau de mentir…
Les cris des acteurs commencèrent à emplirent la pièce et tout d’un coup, ils me semblèrent de trop. Je me détachai légèrement de Concho, tendis le bras et rabattis l’écran de l’ordinateur pour faire taire les gémissements feints. Au moment où je revins vers mon amant, je capturai ses lèvres à nouveau, tandis que ma main plongeait entre nous pour se saisir de son sexe dressé et amorcer de langoureuses caresses.