save every day till eternity passes away (aelya) -hot.

Son regard décima ses derniers espoirs, Aelya qui n’avait pas eu besoin de prononcer un seul mot lorsqu’elle eut passé le seuil de la porte pour que Niels comprenne que leur plan avait échoué. Son père ne voulait rien entendre. Ils étaient maintenant à sa merci, entrant malgré eux dans cette spirale qui ne présageait rien de bon, eux qui étaient officiellement retombés dans leurs travers. Pourtant, si Niels pensait encore qu’il y avait un moyen pour eux de ressortir intacts de cette nouvelle désillusion, il savait pour autant qu’Aelya ne le laisserait pas accomplir les missions seul, parce-que c’était ce qu’ils avaient convenu lors de leur précédente discussion. Jamais l’un sans l’autre. C’était leur promesse. Ils avaient laissé les jours s’écouler, appréhendant l’appel qui viendrait rendre un peu plus concret leurs nouveaux rôles, Niels qui avait espéré en vain qu’ils aient été oubliés par la tête du réseau, parce-qu’il n’avait aucunement envie d’entraîner la femme de sa vie dans un monde aussi dangereux. Finalement, ils reçurent les instructions par le biais d’un homme qui avait réussi à les contacter, Niels sentant son ventre se nouer en comprenant qu’ils ne pourraient pas travailler ensemble, qu’ils devraient être séparés dés le premier soir pour éviter de faire naître les soupçons autour d’eux. « Bébé… J’veux pas… J’ai peur de te perdre. » Avait-il murmuré dans l’encadrement de la porte contre laquelle il s’était adossé pour la regarder se préparer, son regard meurtri par les regrets qui bousculaient son coeur. « J’vais pas supporter de te savoir loin de moi ce soir bébé… Ils se rendent pas compte à quel point c’est dangereux putain. » S’énerva-t-il, soupirant son agacement et sa frustration, peinant à rester calme alors que l’horloge affichait le début de la soirée, son coeur tambourinant en prenant conscience que dans une heure tout au plus, ils seraient chacun de leur côté, à être les fils conducteurs d’un réseau dans lequel ils n’avaient jamais souhaité faire partie.

Elle s'était rendue en prison, confrontant son père avec véhémence en tentant de canaliser sa colère pourtant palpable, Aelya qui essayait de défendre leurs intérêts, leur vie, mettant à plat le fait qu'elle aussi, elle se prêterait à ce jeu dangereux si Niels y allait. Sans doute qu'elle aurait eu envie que sa confession fasse la différence, sans doute qu'elle avait esperé voir dans le regard de son père quelque chose d'autre à son égard, comme de l'inquiétude alors qu'elle s'apprêterait à se donner en pâture à des missions sans avoir la garantie d'en ressortir vivante. Et elle avait vite compris que sa décision était déjà prise, lui qui prenait un malin plaisir à mettre Niels à l'essai, comme pour tester sa résistance. Sans même se retourner elle était partie, le laissant en plan derrière la vitre, préférant sortir avant d'exploser pour ne pas encore finir derrière les derrière les barreaux. Les jours étaient passés dans une angoisse permanente, parce qu'elle savait qu'un moment ou à un autre, ils allaient être contactés, même si intérieurement, elle espérait qu'on ne les ait oubliés. Comme beaucoup de ses souhaits, celui-ci avait été trop beau pour être vrai, tous deux venant apprendre qu'ils travailleraient séparément pour le bon déroulement de l'opération.

- On a pas le choix... Tu comprends pourquoi je voulais que tu me laisses en prison bébé ? Lâcha-t-elle, énervée, frustrée de pas pouvoir s'assurer que l'amour de sa vie irait bien, Aelya se préparant à partir pour récupérer la livraison. Si. Justement. Ils le savent. Mais ils en ont rien à foutre de nos états d'âmes bébé, c'est pas vraiment leur métier d'être psychologues, ajouta-t-elle en serrant la mâchoire, peinant à se concentrer sur ses gestes alors qu'elle finissait de s'habiller. Bon... Je vais y aller... Avança-t-elle, à contre cœur, s'approchant de Niels pour lui voler un baiser, ses mains encadrant son visage. Fais attention à toi mon amour, d'accord ? Oublie pas que y'a ta femme qui t'attend, et qui a besoin de toi... Souffla-t-elle contre ses lèvres.

Les minutes qui avaient suivi son départ lui avaient semblé durer une éternité, Niels s’accrochant aux derniers mots de son amour qui lui avait demandé de ne pas s’inquiéter, de rester calme pendant qu’elle tenterait de négocier leur liberté auprès de son père. Il avait envie d’y croire lui aussi, parce-qu’il espérait qu’il puisse rester un peu de bonté au fond de cet homme détruit par les crimes, espérant qu’il viendrait à se remettre en question en écoutant les supplications de sa propre fille. Et finalement, elle était revenue avec cette mine renfermée, qui témoignait de sa déception mais aussi de sa colère, Niels ayant compris que leur destin était scellé. L’angoisse était montée d’un cran dés cet appel qu’ils avaient reçu, comprenant que leur tour était venu, que c’était à eux d’entrer en scène après ces longs jours d’attente qui leur avaient paru interminables. « Je sais bébé… Putain pourquoi j’suis aussi con ?! » Lâcha-t-il, énervé contre lui-même, culpabilisant à l’idée de savoir qu’il envoyait sa fiancée dans la gueule du loup, qu’il la mettait en danger à cause de son incapacité à savoir se gérer. « J’les déteste. J’les buterais si je pouvais… et si ça nous mettait pas plus dans la merde. » Dit-il, cillant en pensant à ces hommes qui n’avaient effectivement aucune compassion pour eux, ni pour leurs rêves. Il releva les yeux lorsqu’Aelya ajouta qu’elle comptait y aller, son coeur battant à toute vitesse, ses yeux ayant perdu de leur éclat. « Mon amour… J’suis désolé… » Murmura-t-il, profitant de son baiser en évitant de penser qu’il pourrait être le dernier s’ils se mettaient trop en danger. « Fais attention à toi bébé. S’il-te-plaît. On se retrouve vite amour de ma vie, j’te le promets. » Dit-il, tendant la nuque pour lui voler un nouveau baiser, ses mains se nouant autour de sa taille pour sentir sa chaleur encore une fois. « Je t’aime bébé. Je t’aime plus que tout au monde. » Il la regarda quitter leur maison, se mettant lui aussi en route en envoyant un dernier message à Aelya pour la prévenir de son départ. « Je suis bientôt sur place bébé. Je pense à toi, tu me manques tellement. Je t’aime de tout mon coeur mon amour. » Il prit ensuite sa voiture pour se rendre dans le nord de la ville où il devait récupérer la marchandise qu’il devrait vendre ce soir.

Elle aurait dû s'y attendre, Aelya qui avait peiné à mettre ses espoirs en cet homme qui en réalité, n'était pas capable de comprendre le sens même du verbe aimer. Pourtant, c'était clair, son amour pour Niels s'écoulait dans ses veines pour faire pulser la vie à l'intérieur de son organisme, là où il n'y avait eu avant que les cendres de ses attentes fanées, déplorées par la peine qui avait réussi à la consumer. Elle n'avait jamais su lui faire comprendre à quel point son fiancé était cher à ses yeux, qu'il n'y aurait plus rien qui l'attendrait s'il se perdait dans un lieu où elle ne serait jamais à même de le retrouver. Et si elle s'imaginait vivre ce périple à ses côtés, l'appel qu'ils eurent reçu vinrent décimer leurs souhaits, tous deux comprenant qu'ils devraient faire cette mission sans l'un et l'autre, l'inquiétude et le manque battant déjà son plein dans son être chargé de tension alors que les minutes défilaient, amenuisaient leur proximité qui savait la faire renaître.

- Dis pas ça bébé... Je sais que tu réfléchissais qu'à me retrouver quand t'as fait ça... Le rassura-t-elle, incapable de lui jeter la pierre alors qu'elle aurait fait exactement la même chose si les rôles avaient été inversés. Crois-moi que je le ferais aussi si ça mettait pas nos têtes à prix, renchérit-elle, soupirant en songeant au chaos qu'ils avaient installé dans leur vie juste parce qu'ils s'étaient choisis, envers et contre tout. De quoi bébé...? T'as pas à l'être. Je sais ce que je fais, et c'est moi qui l'ai voulu, ajouta-t-elle doucement en attrapant ses lèvres pour les combler d'amour, comme si c'était le dernier baiser. Toi aussi tu fais attention à toi mon amour. Je pourrais plus exister si t'es plus là, tu le sais, répondit-elle amoureusement, acceptant son baiser, ses mains glissant avec tendresse sur son torse. Je t'aime comme tu pourras jamais te l'imaginer mon ange, ajouta-t-elle, ayant envie qu'il se complaise dans son amour sans limite, son regard lui traduisant toute l'attention qu'elle lui vouerait éternellement.

Elle lui vola un dernier baiser avant de partir, claquant la porte pour se réfugier derrière le volant de sa voiture qui prit la direction du fournisseur, celui qui devait lui confier la drogue contre l'argent préparé dans une malette. Aelya arriva sur les lieux, coupant le contact pour inspecter son portable, souriant devant les mots doux de son amour qu'il lui transmis par texto : "Pense à moi mon cœur, oui. Tout sera bientôt fini. Je t'aime pour toujours mon amour. Fais-moi l'amour ce soir pour combler ton manque mon cœur." Elle crevait déjà sous cette distance qui l'angoissait, tentant de laisser de côté son inquiétude pour sortir de la voiture afin de faire l'échange, Aelya se chargeant de contrôler la drogue et la quantité avant de leur donner l'argent.

- Quoi, tu me fais pas confiance...? J'pensais qu'on aurait pu être amis toi et moi... Sourit l'homme de manière narquoise, Aelya n'y prêtant même pas attention. Il manque trente grammes. J'te donne rien s'ils apparaient pas, admit-elle, le regard ferme devant cet homme qui pouvait à tout moment dégainer son arme pour la menacer.

Ils auraient dû comprendre dés le départ qu’il n’y aurait aucun retour en arrière possible, parce-qu’ils avaient réellement pactisé avec le diable en personne. Cet homme qui n’avait aucune compassion, aucune idée de l’amour qui les unissait et qui n’aurait jamais de fin. Ils étaient faits pour être ensemble, pour se suivre dans le meilleur comme dans le pire, et si Niels regrettait d’embarquer Aelya dans ses travers, il savait aussi que rien ne parviendrait à la raisonner. Ils étaient une équipe, la plus forte de toutes, et rien ne réussirait à les délier l’un de l’autre. « Ouais… mais j’ai merdé bébé… Regarde où on en est… » Regretta-t-il, conscient que les choses auraient pu se dérouler autrement s’il avait su se contenir au moins un minimum, lui qui avait explosé en plein vol en comprenant qu’Aelya s’entretenait seule avec son père, cet homme qui avait à de maintes reprises tenté de les séparer. Il soupira aux mots de son amour qu’il partageait, le coeur lourd et coupable. « De te mettre en danger par ma faute bébé… T’avais pas à subir ça. » Dit-il, soudainement bien moins certain de ce plan beaucoup trop dangereux pour eux. Il s’avança à son tour vers elle pour l’embrasser amoureusement, ayant besoin de cette affection entre eux pour se donner de la force et du courage, l’idée de la voir partir ne l’enchantant pas le moins du monde. « J’vais faire attention mon ange. Oublie pas qu’on a un mariage à préparer… et un bébé à concevoir. » Répondit-il tendrement, se raccrochant à ce qu’il avait de plus précieux au monde, eux et leur avenir. Il frissonna au contact de ses mains qui glissaient contre son torse, les siennes la gardant contre lui encore quelques secondes. « Reviens-moi vite… » Souffla-t-il à son oreille, répondant à son baiser avant qu’elle ne parte, ne tardant pas plus avant de se mettre lui aussi en route, envoyant un message à l’amour de sa vie qui lui répondit quelques instants plus tard. « Compte sur moi, je te comblerai comme il faut mon amour. Je t’aime. » Il rangea son portable dans sa poche, arrivant sur le lieu où on lui avait donné rendez-vous pour vendre la marchandise de la soirée. Il était tendu à l’idée de les savoir dans un tel réseau, bien plus important que tous ceux dans lesquels il avait déjà rendu service. Les clients défilèrent rapidement, Niels effectuant les ventes sans broncher, restant froid et neutre pour ne laisser transparaître aucune faiblesse. « Tu t’en sors bébé ? J’ai besoin que tu me donnes des nouvelles, je panique trop. » Envoya-t-il à sa fiancée entre deux ventes, détestant la distance qui leur était imposée et contre laquelle il ne pouvait rien.

Elle avait un trou dans la poitrine à chaque fois qu'il partait, Niels dont elle ne pouvait se détacher sans laisser dans son sillon, une part d'elle, celle qui était en vie, gardant en son creux celle qui se mourait de son absence. Elle avait été créée pour haïr, pour s'abreuver des ténèbres qui avait bien fini par combler son vide, jusqu'à ce qu'elle ne rencontre l'amour de sa vie, celui que personne n'arriverait à comprendre.

- On est ensemble. C'est tout ce que j'veux retenir. Je serais encore en prison bébé sinon. Et moi sans toi... Ça peut pas le faire, admit-elle, cherchant à le rassurer sur ses précédentes actions qui laissaient maintenant perler leurs conséquences, Aelya qui ne pouvait que comprendre la panique légitime qu'il avait ressenti lorsqu'il avait su Aelya dans les pans noirs de son géniteur. Je me mettais toujours en danger si c'est pour partager ça avec toi bébé. T'as pas à culpabiliser. C'est ce qu'on fait quand on aime une personne. Et moi je t'aime à en crever, ajouta-t-elle amoureusement, n'ayant pas envie de voir le moindre soupçon de culpabilité dans le regard de son amour qu'elle tentait de rassurer, sachant que la fin de leur échange était proche, trop proche, cette seule idée décimant son sourire bien que ses lèvres s'attendrissait contre les siennes. Je pourrais jamais l'oublier. On a beaucoup trop de choses à vivre bébé. Et juste t'aimer me suffit déjà, avança-t-elle doucement, les songes de leurs projets caressant son âme qui se verrait rapidement bouleversée par les courants forts de leur soirée, Aelya caressant tendrement son torse, s'imprégnant de son parfum, de sa chaleur qui l'encerclait. Très vite bébé... Ma vie c'est toi, souffla-t-elle à son oreille, lui donnant un dernier baiser avant de s'éclipser dans sa voiture.

Arrivée sur place, elle passa quelques secondes à profiter de la dernière touche de douceur qui pouvait émaner de cette soirée, Aelya rangeant son portable à contre cœur pour se concentrer sur sa mission. Et tout ne se passait pas comme cela devait se dérouler. La tension commençait doucement mais sûrement à monter, et Aelya comprit rapidement qu'elle avait oublié son révolver dans la voiture à l'instant même où le type commençait à la toiser, le regard mauvais.

- On avait conclus comme ça de base. C'est pas une erreur. C'était le deal, ajouta l'homme qui tentait de l'arnaquer, Aelya secouant la tête. Trente grammes, c'est quoi pour toi ? Putain c'est rien, donne les qu'on en finisse, j'ai pas que ça à foutre, lâcha Aelya qui perdait patience. Tu vas baisser d'un ton ma jolie, oublie pas que sans moi, tout le business explose, pesta l'homme qui s'approcha d'elle, sortant son révolver qu'Aelya percut d'un regard, tentant de rester calme, avant que le son de son portable ne brise le silence. C'est qui ? Lâcha l'homme, un brin joueur. Va te faire foutre, répondit Aelya, pendant que le type s'était avancé, le révolver en main pointé sur elle, piochant son portable dans sa poche alors qu'elle ne bougeait pas, appréhendant le coup qui pouvait partir. Ohhhhh... Je vois. C'est ton petit copain qui s'inquiète de voir que sa chérie est pas rentrée ? Que c'est touchant. J'vais l'appeler tiens, lâcha l'homme, joueur, portant le portable à son oreille. Hey... Niels c'est ça ? Demanda l'homme, Aelya tentant de récupérer son portable avant que d'autres hommes ne viennent la bloquer.

L’angoisse commençait à lui faire perdre ses moyens, lui qui avait pourtant su que cette soirée finirait par arriver, parce-que c’était sa part du deal qu’il avait conclu avec le père d’Aelya. Mais tout devenait trop concret soudainement, Niels ayant peur de ne pas avoir les épaules assez larges pour surmonter la peur de savoir Aelya dans un réseau aussi sombre, sans même qu’il ne puisse protéger ses arrières. « T’aurais été protégée au moins… » Murmura-t-il, baissant les yeux en se rendant compte que son geste, pourtant désespéré et amoureux, n’avait fait que de précipiter leur chute. « Je t’aime aussi mon amour. Ça me tue de savoir qu’on sera pas ensemble… » Regretta-t-il, son coeur décimé par les doutes, par les regrets, lui qui ne pouvait plus rien faire pour rattraper le coup, bien que l’affection que lui donnait Aelya semblait légèrement apaiser l’hémorragie. Il tentait de s’accrocher à son regard, à ses lèvres qui continuaient de vouloir profiter des siennes, Niels s’imprégnant de leur instant de douceur qui sonnait le début de leur soirée. « J’suis rien sans toi. Je t’attends bébé, toute ma vie s’il le faut. » Ajouta-t-il, ses mains caressant ses flancs, lui qui cherchait la chaleur de sa peau pour se rassurer, pour se donner du courage avant d’entamer cette soirée plus que dangereuse. Il esquissa un triste sourire à ses derniers mots, la laissant partir à contre-coeur, Niels finissant lui aussi par quitter leur maison pour se rendre sur son lieu de travail. Il se rendait compte à quel point tout cela n’avait rien d’idyllique, pas depuis qu’il avait une famille, depuis que quelqu’un l’attendait tous les soirs, et il savait à présent que c’était grâce à Aelya que sa vision des choses avait changé. Il tentait de ne pas s’attarder entre les clients qui affluaient pour récupérer de la marchandise, Niels restant discret, conscient que c’était encore son seul moyen de se protéger. Pour autant, il avait le coeur qui palpitait rien qu’à l’idée de savoir que son amour côtoyait des hommes encore plus dangereux, lui qui savait que dans ce milieu, tout pouvait à tout moment déraper. Il ne put s’empêcher de chercher son contact par le biais de son portable, espérant seulement qu’Aelya le rassure sur le déroulé de sa soirée. Il se jeta sur son téléphone lorsqu’il l’entendit vibrer, le nom de l’amour de sa vie s’affichant alors qu’il ne s’était pas attendu à cet appel. « Bébé, j’avais trop besoin de t’entendre… » Souffla-t-il, exalté de cet appel, avant de vite comprendre que ce n’était pas Aelya qui l’avait contacté, la voix d’un homme venant faire ressurgir son inquiétude. « T’es qui ? Elle est où Aelya ? » Lâcha-t-il, d’une voix blanche, tentant de gérer les tremblements de son corps, de son coeur en déperdition. « Réponds-moi sale enfoiré ! Tu lui as fait quoi ?! » Perdit-il patience, la mâchoire serrée.

Si elle s'était jetée à corps perdu dans le chaos, c'était pour mieux se réfugier dans ses bras, Niels qu'elle désirait suivre jusqu'au bout du monde, au bout de l'Enfer s'il le fallait. Parce que c'était sa manière de l'aimer, de vivre son amour qui ne comportait aucune frontière.

- Pas sûr, haussa-t-elle les épaules, Aelya qui savait que le milieu carcéral était un domaine dangereux où il fallait constamment regarder au-dessus de son épaule si on ne voulait pas finir sans un cercueil, elle qui s'était montrée forte et sans doute trop téméraire pour s'imposer dans ce monde où les lionnes étaient reines. Pense à nous mon bébé, on sera bientôt réunis. Ça peut pas se passer autrement, ajouta-t-elle pour le rassurer, pour le gorger d'espoir parce que c'était ce dont ils avaient besoin en ces temps où l'incertitude régnait en maître, Aelya déposant de l'affection en masse sur ses lèvres qui caressaient les siennes. Fais que ça bébé. Je t'ai promis de toujours te revenir... Et j'te le promets encore, répondit-elle dans une voix douce et déterminée, Aelya qui ne s'imaginait pas d'autre fin pour leur mission tumultueuse.

Elle s'imprégna encore une fois de ses lèvres, de la douceur de son étreinte qui éliminait le temps d'un instant toute cette dose de stress qui imbibait ses veines, ses yeux lui accordant un dernier regard amoureux avant qu'elle ne le quitte sans se retourner, persuadée que si elle le faisait, elle ne partirait jamais. Son visage restait fermée devant les paroles de l'homme qui ne voulait à priori rien n'entendre, ses menaces silencieuses se rendant concrètes lorsqu'il sortit son arme, le faisait valser devant lui pour tenir en haleine la vie d'Aelya qu'il avait subitement entre les mains. Elle regrettait d'avoir oublié son révolver, elle regrettait d'être impuissante face à lui qu'elle aurait pu tuer sur le champ, comme son regard qui l'achevait de sa noirceur. Son portable qui sonna changea la donne, admettant un sourire joueur sur le visage de l'homme qui s'en empara, se permettant d'appeler Niels pendant qu'Aelya se fit maîtriser par les autres.

- Elle est avec moi. On s'amuse bien, elle et moi, rit légèrement l'homme en envoyant un clin d'œil à Aelya. Je lui ai rien fait pour le moment. Mais ça peut changer si tu redescends pas un peu, ajouta-t-il. T'as l'air d'être au courant de ce que fait ta copine, Niels. Dis-moi, tu fais quoi toi ? Non parce que tu vois, on a conclut un deal, et j'ai l'impression que ta charmante copine coopère pas bien. Et j'aime pas la tournure que ça prend, lâcha-t-il, pendant qu'Aelya tentait de se débattre. Bébé, lui dis rien ! Cria Aelya pour que Niels l'entende.

Son désir de vouloir la protéger faisait écho à la sincérité de ses sentiments, à cet amour fulgurant qui n’avait jamais cessé de battre depuis plus de deux ans, Niels qui avait pris conscience que pour Aelya, il serait prêt à tout. Il peinait à gérer la tension environnante, lui qui sentait que le départ de son amour s’approchait, qu’ils seraient bientôt séparés à cause du contrat qu’ils avaient accepté de suivre. Il soupira à ses mots, elle qui tentait de trouver les arguments pour faire taire sa culpabilité qui résonnait encore trop fort dans les pans de son âme. Il hocha faiblement la tête, son regard peiné trouvant le sien pour s’imprégner de sa douceur, de son optimisme qu’il ne parvenait plus à faire régner pour se rassurer. « Je penserai qu’à toi mon amour… Rien qu’à toi. » Murmura-t-il, avant de céder à l’appel de ses lèvres, se gorgeant de cet amour qui le faisait vivre, et qui le ferait tenir jusqu’à son dernier souffle. « Me laisse pas sans toi bébé. » Souffla-t-il entre deux baisers, le coeur déjà à l’agonie à l’idée de la voir s’écarter de cette étreinte qu’il aurait aimé voir perdurer une éternité. Il la laissa finalement quitter leur cocon pour rejoindre ce milieu hostile, en faisant de même pour espérer en finir au plus vite et retrouver la femme de ses rêves le plus rapidement possible. Il se prêta à ce jeu qui était loin d’en être un, lui qui se sentait vulnérable dans ce monde sombre où les attaches n’étaient pas permises au risque de les voir utilisées comme faiblesse. Il avait beau chercher à faire abstraction du reste, Aelya restait en permanence dans ses pensées, chacune d’entre elles lui étant dédiées. C’était d’ailleurs pour cela qu’il ne put s’empêcher de chercher à la joindre, lui envoyant un message auquel il ne reçut d’abord aucune réponse, surpris de voir son portable afficher un appel entrant de son amour. Alors qu’il aurait dû se réjouir de ce fait, il comprit rapidement que quelque chose ne tournait pas rond, une voix inconnue et masculine prononçant son nom d’un ton bien trop menaçant à son goût. Il sentit son sang ne faire qu’un tour lorsque l’homme lui confirma qu’Aelya était avec lui, son ton menaçant et son chantage lui donnant soudainement l’envie de le retrouver pour lui faire la peau. « Laisse-la partir, elle a rien fait. » Lâcha-t-il, peinant à gérer son ton, son coeur battant la chamade. Il le laissa continuer sa tirade, son coeur loupant un battement lorsqu’il entendit la voix d’Aelya résonner derrière, lui qui tentait tant bien que mal de garder son sang froid pour ne pas la mettre davantage en danger. « Ecoute… Je sais pas qui tu es et je sais pas ce que t’attends de moi. Si c’est des thunes, j’en ai. T’as juste à demander. Mais lâche ma meuf, tu gagnes rien du tout à t’en servir contre moi. Parce-que je coopère. Dis-moi où t’es. » Bluffa-t-il, d’une voix neutre, qu’il tentait de maîtriser, Niels suspendu à la réponse de cet homme.

Elle se promettait de lui revenir, et même habillée de blessures, elle saurait retrouver le chemin qui la mènerait vers son amour. Comme si c'était écrit, Aelya savait intérieurement qu'elle voudrait sa vie entière à Niels, lui qu'elle avait trouvé au détour de ce bar qu'il avait su illuminer de sa présence. Et depuis, elle n'avait jamais réussi à le lâcher, même dans les ruptures qui n'avaient jamais pu les briser. Ils avaient traversé le pire à maintes reprises et si elle angoissait à l'idée de ne pas avoir sa main dans la sienne au travers de leur mission, elle essayait de se couvrir d'espoir par le biais de leurs mots, de leur affection, de leur étreinte et de leurs baisers qui ne savaient que les rapprocher davantage dans leur complicité. Elle s'était sentie dépossedée de ses moyens lorsqu'elle comprit que sa virée commençait à mal tourner, comme si l'air s'était rapidement chargé en électricité sous le clair de Lune de ce port désert en cette soirée bien avancée. Et elle n'avait absolument pas pu prévoir qu'il s'emparerait de son portable, Niels qui avait juste tenté de prendre de ses nouvelles, bien loin d'imaginer qu'il venait d'attirer l'attention sur la plus belle de ses faiblesses à Aelya. C'était pour cette raison qu'ils avaient été séparés, et encore une fois, ils prouvaient au monde qu'on ne pouvait les déchirer, les condamner à s'oublier même le temps d'une soirée, leur amour les rappelant constamment à l'ordre.

- Si. Elle doit me donner ma thune. C'était le deal, ajouta l'homme au téléphone tandis qu'Aelya était prise à partie par ses hommes de main, Aelya qui aurait désiré rassurer son amour malgré la situation, le rejoindre et partir loin pour qu'on ne les retrouve plus jamais. Tu crois que je suis assez con pour... Lâcha l'homme avant d'être coupé par Aelya. On est au port ! Cria-t-elle pour que Niels l'entende, le type la regardant d'un air mauvais, avançant vers elle pour lui asséner un coup de poing dans le ventre qui la plia en deux, Aelya lâchant un cri de douleur. Écoute, Niels. C'est simple. Soit on me rend mon argent, soit elle crève ce soir, dit-il d'une voix froide avant de raccrocher, sa main venant presser le visage d'Aelya entre ses doigts. T'es sûre que tu veux pas me donner mon argent, tu veux vraiment jouer à ça ? Tu sais qui j'vais buter en premier là ? Ton mec. Quand il se ramènera ici par ta faute. J'espère qu'il est bien conscient de ce qu'il l'attend, lâcha-t-il, énervé, avant de lui redonner un coup cette fois dans le visage, déclenchant son saignement.

Elle savait que dans tous les cas, elle allait sûrement mourir ce soir, soit par le révolver de celui qui désirait l'argent, soit par celui qui lui avait demandé de ramener la bonne quantité de drogues. À demi consciente sous l'effet de la douleur, toutes ses pensées allaient vers Niels, regrettant de l'avoir conduit dans un élan désespéré dans les bras de la mort.

Il lui était impensable d’imaginer qu’ils ne rentreraient pas sains et saufs ce soir, Niels qui avait bien l’intention de s’endormir dans les bras de son amour, comme d’habitude, incapable de penser qu’il en serait autrement. Il tentait de penser positivement, bien que la situation lui paraissait évidemment critique, eux qui n’étaient pas habitués à être séparés, encore moins dans ce genre de conditions. Parce-qu’il regrettait de ne pas pouvoir avoir un oeil sur elle, lui qui ne pourrait pas être mis au courant s’il lui arrivait quelque chose de plus grave. Il tenta de faire abstraction de ces pensées noires, se concentrant sur la finalité de cette soirée, celle qui les ramènerait l’un à l’autre, parce-que c’était de cette façon que l’histoire était écrite. Le coeur bercé par ses derniers mots d’amour, il profita d’un ultime baiser avant de partir lui aussi pour sa mission de la soirée, écoulant la marchandise qui lui avait été confiée. L’enjeu lui paraissait bien plus important cette fois-ci, conscient qu’il n’était pas le seul entraîné dans cette affaire plus que louche, l’amour de sa vie étant également engagée dans ce réseau qui n’avait rien de rassurant. Préférant en avoir le coeur net, il tenta une approche avec Aelya, se rendant rapidement compte que la soirée ne se passait pas comme ils l’avaient prévu, elle qui était tombée sur des personnes malintentionnées qui n’avaient aucun scrupule à la faire chanter pour obtenir ce qu’ils voulaient. « Quel deal ? On a les instructions de nos boss, on est personne nous dans ce putain de réseau, c'est pas nous qui décidons espèce de connard. » Lâcha-t-il, énervé par les propos menaçants de cet homme qui n’avait décidément pas compris qu’ils n’étaient que les pions d’un jeu. Et alors que Niels avait cherché à imposer ses règles, il entendit de nouveau la voix de son amour parvenir jusqu’à lui, comprenant difficilement qu’elle était retenue au port avec les types. Il crut se sentir mourir quand il entendit les échos d’un coup retentir et les cris de douleur de l’amour de sa vie quelques secondes plus tard. « Putain la touche pas espèce d’enflure ! Tu sais pas à qui t’as affaire là. » Pesta-t-il, le regard noir de haine, Niels ne rêvant que de le retrouver pour le faire souffrir le plus possible. « J’te préviens si tu la touches encore une fois… » Commença-t-il, avant d’entendre l’homme raccrocher, son coeur se tordant dans tous les sens alors qu’il imaginait son amour à terre, affaiblie et blessée. Il n’attendit pas une minute de plus pour quitter son poste et remonter dans sa voiture, déboulant à toute vitesse sur les routes de Bowen pour parvenir jusqu’au port. Il prit le temps de vérifier le chargeur de son arme qu’il cacha dans sa veste avant de sortir, approchant lentement avant d’apercevoir vaguement la silhouette de quelques hommes autour d’une autre, plus frêle, celle de son amour qui semblait agoniser sur le sol. « Bébé… Putain qu’est-ce qu’ils t’ont fait mon amour… » Se précipita-t-il, la peur et l’angoisse lui faisant oublier à quel point ces hommes étaient dangereux, Niels qui tenta de s’approcher d’Aelya avant qu’on ne vienne l’arrêter dans sa course folle. « Laisse-la s’en aller ! Je l’ai ton fric. J'ai même plus que ce que tu pourrais imaginer. Mais t'en verras la couleur que si tu la laisses partir. » Lâcha-t-il, le coeur enragé, ses pupilles dilatées faisant écho à la haine qu’il ressentait pour eux.

Elle se savait vulnérable sans Niels, comme si on lui arrachait son armure, le pansement à ses blessures. Elle prenait pourtant sur elle pour le soutenir et l'accompagner dans les ténèbres, parce qu'il était hors de question pour Aelya de le laisser vagabonder seul dans les eaux troubles de l'illégalité. Elle s'était comme pris un coup de poignard en plein coeur lorsqu'ils apprirent qu'ils ne travailleraient pas ensemble, eux qu'on avait séparé sans leur consentement au milieu du danger qui pourrait à leur sens les condamner s'ils restaient fusionnels. Pourtant, Aelya était persuadée que c'était tout l'inverse, qu'ils ne pouvaient qu'exister à deux, qu'ils avaient plus de chance de se louper si on les obligeait à être chacun de leur côté, parce que tout ce à quoi elle penserait la ramènerait vers Niels et son inquiétude grandissante pour l'amour de sa vie dont elle serait incapable d'en suivre les traces. Pour le coup, ce fût elle qui fût pris de cours, piégée en ce lieu désert en face d'un homme qui ne lui voulait que du mal suite à cette négociation qui n'avait selon elle, pas lieu d'être. Elle n'avait jamais prévu de pointer l'attention sur Niels, sur leur mission, sur leur amour qu'elle aurait dû mieux protéger pour ne pas qu'il tombe entre les mains peu soigneuses d'un type qui n'y connaissait rien à ce qui les liait tous les deux.

- J'en ai rien à foutre de qui décide. Tout ce que j'vois c'est que j'ai pas ma thune, point, lâcha-t-il fermement, laissant Aelya se faire maitriser par ses hommes de main avant qu'elle ne puisse saisir l'opportunité de faire entendre sa voix à travers le téléphone pour que Niels ait connaissance de sa position, dans le cas où il lui arriverait quelque chose de grave. Vous vous prenez pour qui tous les deux ? C'est moi qui fixe les règles. T'es pas en position de me menacer. Tu devrais la fermer, j'peux perdre patience à tout moment et la buter, ajouta l'homme qui admit un coup de poing dans son abdomen, lui expiant un cri de douleur qu'elle peina à gérer, son corps se pliant en deux alors que les hommes la tenaient toujours.

Sa vision devenait flou à mesure que la souffrance gagnait du terrain, lui qui avait raccroché pour mieux les menacer sur leur relation qui tournait en suspension sur le canon son revolver. Elle s'écroula au sol suite à son dernier coup dans le visage, son esprit s'effondrant dans le noir le temps que son ouïe ne capte la douce voix paniquée de son amour. Elle ouvrit légèrement les yeux pour reconnaître la silhouette de Niels se diriger vers elle, peinant à bouger sous l'effet de son corps martyrisé.

- Donne le fric en premier, ordonna l'homme en se postant devant Aelya, comme s'il se permettait de préserver sa proie le temps qu'il ne puisse obtenir ce qu'il voulait. Tout de suite, lâcha-t-il, pointant son arme sur son corps qui gisait encore au sol, la brune laissant son regard paniqué parler pour elle, acquiesçant légèrement et silencieusement pour laisser son soutien indéfectible paraître aux yeux de son amour.

On le privait d’oxygène si on le privait d’Aelya, c’était aussi simple que ça. Et l’agonie était d’autant plus importante quand le manque d’elle venait se mêler au reste, à cette sensation de vide qui l’éprenait lorsqu’il se savait loin d’elle, loin de son coeur dont il voulait prendre soin à chaque seconde de sa vie. Il aurait évidemment préféré faire cette mission avec elle, parce-que l’idée de la savoir seule contre tous dans un milieu aussi hostile le rendait fébrile, comme si sa tête était également mise à prix si la vie d’Aelya était en danger. Il détestait ne pas avoir le contrôle, lui qui n’avait pas l’habitude de se plier à des règles, bien que cette fois-ci, il n’en avait pas vraiment le choix. Il avait senti le vent tourner rapidement, trop rapidement, se rendant compte que l’amour de sa vie était dans une position dangereuse, l’appel qu’il reçut lui faisant comprendre que l’heure n’était certainement pas à la négociation. « Du coup tu t’en prends à la première venue ? C’est comme ça que t’es un homme toi ? » Lâcha-t-il, écoeuré par cette manière de chanter alors qu’Aelya et lui n’avaient aucunement leur mot à dire sur les trafics qui étaient réalisés dans leur dos. Son angoisse atteignit son paroxysme lorsqu’il entendit les gémissements de douleur d’Aelya à travers le téléphone, prenant conscience que sa vie était en jeu et qu’il ne pouvait pas se permettre de discuter davantage. « Ok calme-toi, tu vas l’avoir ton fric. T’es pas obligé de déverser toute ta haine sur elle ! » S’enflamma-t-il, tentant au mieux de contrôler son ton pour ne pas embraser davantage la colère de son interlocuteur. Soufflant de peur et de frustration, il n’attendit pas une seule seconde pour se mettre en route, pour retrouver la femme de sa vie et la sortir de ce piège qui s’était refermé autour d’elle sans qu’elle ne puisse rien y faire. Il parvint jusqu’au port grâce à l’indication d’Aelya qui s’était risquée à lui crier sa localisation pour qu’il ne vienne la retrouver, Niels s’armant pour les protéger si jamais la situation venait à se dégrader. Ses yeux se posèrent immédiatement sur Aelya qu’il découvrit parterre, gisant dans les effluves de sa douleur, Niels peinant à supporter cette vision qui lui arrachait littéralement le coeur. Il tenta de s’adresser à elle, le coeur en miettes, comprenant qu’elle n’était même pas en mesure de lui répondre tant la douleur la paralysait au sol. « Mon amour… parle-moi… » Souffla-t-il, ses yeux cherchant à capter les siens, à lui donner un peu de son amour pour la faire tenir. Il serra la mâchoire en comprenant que l’homme refusait de négocier avec lui, qu’il ne comptait pas libérer son amour tant qu’il n’avait pas reçu son argent. Il baissa les yeux une nouvelle fois vers sa fiancée, se sentant crever en la voyant aussi faible, répondant à son hochement de tête avant de se concentrer de nouveau sur le dealer. « Ok… C’est dans ma caisse, faut que j’aille le chercher. » Souffla-t-il, se retournant pour faire quelques pas avant de finalement faire volte-face, dégainant son arme pour viser le bras de l’homme, le coup de feu partant à toute vitesse, la balle se logeant dans son épaule. « Putain enfoiré ! » Cria l’homme qui tomba au sol sous l’effet du coup, faisant tomber son arme au même moment, Niels se dirigeant à toute vitesse vers Aelya, dégainant son arme vers les hommes qui se tenaient près d’elle. « Bougez pas ou j’vous descends ! Tentez quoique ce soit et vous êtes des hommes morts ! » Ordonna-t-il, ayant remarqué qu’ils n’avaient pas d’armes sur eux, Niels tendant la main vers Aelya. « Viens bébé, faut qu’on parte… »

Le manque perlait déjà sur sa peau alors qu'elle s'était éloignée de leur cocon pour mener à bien leur mission, Aelya tentant de ne pas se laisser distraire par les doux songes qu'elle nouait avec son amour et qui caressait son coeur en mal de lui, dévasté par le stress qui tendait ses muscles alors que les hommes ne voulaient pas coopérer. Elle se demandait pourquoi elle, pourquoi eux, pourquoi ce soir alors qu'elle avait pourtant prévu de rentrer aussi vite que possible sous le toit chaleureux de leur amour. Elle avait commencé à perdre patience et eux aussi, le responsable chargé de la vente se permettant de menacer Niels par le biais de son portable qui lui avait piqué, tandis qu'elle était bloquée par les hommes qui la maitrisaient.

- Viens m'le dire en face que j'te fasse voir ce que c'est d'être un homme. Tu l'ouvriras peut-être moins quand j'aurais balancé ton corps dans l'océan. Le tien et celui de ta copine, le menaça-t-il, Aelya sachant pertinemment qu'il en était capable rien qu'à la vision de son visage si déterminé, si froid, sans aucune empathie pour son corps qu'il vint maltraiter de son poing, lui arrachant un gémissement de douleur sous le choc. C'est comme ça que je procède pour ceux qui obéissent pas, ajouta-t-il froidement avant de raccrocher.

Les coups s'étaient encore mis à pleuvoir après l'appel, Aelya sentant son corps s'engourdir sous l'effet de la douleur, ses pensées se réfugiant vers Niels qui était sûrement en route pour la retrouver. Ils donneraient n'importe quoi pour se sauver, pour se protéger, et elle savait que si les rôles étaient inversés, ce serait elle qui se serait jetée sur l'accélérateur de sa voiture pour rejoindre l'homme de sa vie. Elle saignait du visage, sentant sa tête et ses entrailles atrocement la lancer, regrettant que Niels n'ait à la voir dans cet état lorsque sa vision brouillée dessina sa silhouette qui s'approchait dans l'obscurité.

- Je... Ça va... Bébé... Expia-t-elle dans la douleur, n'ayant aucune envie de faiblir devant ces hommes qui l'entouraient, elle qui détestait cette position qu'elle avait sur le sol, qui admettait qu'ils avaient réussi à la mettre à terre. Je t'attends sagement. Enfin pas trop quand même... Sourit l'homme de manière fière, Aelya détaillant Niels entre l'amour et la douleur qui siégeait dans son corps et qu'il était le seul à pouvoir lui enlever.

Elle fût surprise par le coup de feu qui perça ses tympans lorsque Niels fit volte face, entendant l'homme crier de douleur alors qu'il fut touché à l'épaule. Allongée sur le sol, elle vit l'arme glisser tout près d'elle, sa main la récupérant pour se protéger un minimum alors que les hommes s'agitaient autour d'elle, Niels intervenant en premier. Les deux armes chargées et pointées sur eux, elle tenta de se redresser en tendant ses doigts vers ceux de Niels. Elle se tira difficilement hors du sol, suivant son amour jusqu'à la voiture.

- Démarre bébé, démarre ! Lâcha-t-elle alors que les hommes couraient dans leur diection, tirant sur la vitre qui explosa. On peut pas rentrer bébé, faut pas qu'ils sachent où on habite, ajouta-t-elle, angoissée, portant une main à son front qui saignait.

Il avait peur d’échouer, de ne pas être à la hauteur de cette mission dans laquelle ils risquaient tous les deux très gros. Parce-que pour lui, c’était toujours éreintant d’être sans l’amour de sa vie, lui qui avait besoin de son soutien, de son amour, à n’importe quel moment, crevant de manque dés lors que leurs corps se retrouvaient séparés l’un de l’autre. Ses pensées défilaient à toute vitesse alors qu’il tentait de trouver un moyen de sortir Aelya de ce guet-apens dans lequel elle était prisonnière, comprenant rapidement qu’elle était piégée entre les mains de ces hommes qui n’avaient peur de rien, et certainement pas d’ôter la vie à ceux qui entraveraient leur chemin. Il sentait qu’ils étaient en position de faiblesse, l’homme continuant de le menacer pour parvenir à ses fins. Il serra la mâchoire, se retenant de faire une nouvelle réflexion pour protéger la femme de sa vie qui pour l’instant, était leur souffre-douleur, l’idée de savoir qu’ils l’avaient touché le rendant fou de rage. « T’as vraiment aucun principe. J’me disais bien… » Lâcha-t-il, peinant à rester calme alors que l’écho du cri de son amour résonnait encore dans son coeur, injectant une dose de rage dans ses veines, Niels prenant rapidement la route pour rejoindre le port, incapable de laisser Aelya dans cette position. Parce-que Niels, il était prêt à tout pour la sauver, même si ça signifiait que c’était à lui de recevoir les coups, il le ferait volontiers pour qu’Aelya n’ait pas à souffrir davantage, pour lui enlever ce poids de ses épaules qui avaient déjà trop subi. Il était arrivé quelques instants plus tard sur les lieux indiqués par sa fiancée, retrouvant son corps affaibli au sol, son visage marqué par le sang, cette vision étant synonyme de l’enfer pour lui, parce-qu’il n’y avait rien de pire que de voir Aelya souffrir. « On va s’en sortir bébé… » Souffla-t-il, sa promesse faisant rire l’homme qui se jouait d’eux, de cet amour qu’il ne semblait définitivement pas comprendre, Niels se demandant même si ce monstre était doué de sentiments. Il feignit l’idée d’aller chercher l’argent dans sa voiture, se retournant au dernier moment pour prendre son rival par surprise, lui qui ne s’attendait pas à recevoir une balle en pleine épaule, le coup l’obligeant à faire tomber son arme qui fut ramassée par Aelya. Dans l’agitation, couvert par les cris de l’homme à terre, Niels se rua vers son amour, pointant son arme sur les deux autres hommes bouleversés par ce retournement de situation. « J’ai dit bougez pas putain ! » S’époumona-t-il, tirant à quelques centimètres des deux hommes pour les tétaniser, leur faisant comprendre qu’il était sérieux et qu’il n’hésiterait pas à les descendre s’il le fallait. Sa main parvint jusqu’à celle d’Aelya, l’aidant à se redresser en tirant sur son bras, le sien autour de sa taille l’aidant à avancer jusqu’à la voiture dans laquelle ils s’engouffrèrent. « Allez démarre ! » Lâcha-t-il, haletant, jetant un coup d’oeil dans son rétroviseur avant que la vitre arrière n’explose, Niels démarrant en trombe, ses pneus crissant sur le goudron pour prendre la fuite à toute vitesse et semer les hommes. « Ouais… Bébé… On va où ? » Paniqua-t-il, son regard faisant des aller-retours incessants entre la route et son rétroviseur, Niels continuant d’accélérer sans modération, se foutant des règles qu’il transgressait, n’ayant que pour idée de sauver l’amour de sa vie. « On n’est plus Bowen là bébé… Faut qu’on se trouve un motel ou n’importe quoi d’autre où on peut se planquer. »