It's nice to see an other face of you (Concho)

Elle ne pouvait pas comprendre cette fois-ci Conchobáhr puisque son cœur ne partageait pas Jon. Il était son seul enfant, mais elle comprenait ce qu’il disait par explosion. « Parfois, je l’aime tellement que ça en fait presque mal. » Avouait-elle honteusement. Ça lui faisait mal parce que parfois elle s’imaginait le pire et elle savait qu’elle n’y survivrais pas. Rien que d’y penser fit briller ses yeux. Ils étaient si petits ses êtres mais ils prenaient une place tellement importante dans la vie de leur parent. Elle se doutait pas que si elle avait un autre enfant, elle l’aimerait autant que Jonah et Alba ne savait pas comment on pouvait avoir autant d’amour à donner. Pour la blonde c’était une obligation. La personne avec qui elle décidait de poursuivre un bout de vie devrait aimer son fils parce qu’il était le plus important au monde. Il fallait qu’il accepte que Jon passerait avant tout le monde quoi que les gens puissent dire. « Evidemment ! En même temps ça fait partie de nous. » Alba avait changé à la naissance de Jon et la femme qu’elle était aujourd’hui s’était construite également autour de cette maternité. Sans Jon, Alba serait sûrement en train de parcourir encore le monde, oubliant obligations et responsabilités. Elle adorait chez le danseur les idées farfelues qu’il pouvait avoir mais qui au final semblait réalisable. « Ce n’est pas bête, ça permet d’éviter des textes un peu débiles comme sur mon BBT. » Disait-elle en riant. Il fallait qu’elle change son profil, voir qu’elle le supprime. Conchobáhr était peut-être l’homme qui lui fallait, mais sa promesse à Freja revenait en bombe. Puis à ce moment-là, elle appréciait beaucoup la norvégienne, les sentiments devenaient de plus en plus forts. Elle n’eut pas le temps de conclure sa réflexion, les deux montres arrivaient et insistants pour aller au stand décoration. Quitter la danseur pour quelques minutes, elle accompagnait les deux garçons qui avaient déjà prévu ce qu’ils allaient faire. Lara revenait avec son père quelques minutes plus tard. La petite fille s’amusait avec les paillettes sous l’œil attentif de Conchobáhr, de Max et même de Jonah. Son fils ferait un parfait grand-frère. Alba demandait à son fils de faire quelque chose pour son amie, après tout elle les invitait à passer noël ensemble. « Une amie qui nous invité à faire le réveillon avec son frère. » Et il y aura Léo. « Il y aura mon père aussi. » Disait Jon avec des étoiles dans les yeux. Au même moment, Alba et les enfants montaient un stratagème pour que le danseur ne voit pas le surprise de son fils. Une fois l’accident évité, Max souriait à Alba. La jeune maman les questionnait sur noël. « C’est un super programme ça ! » Se réjouissait Alba. A son tour d’expliquer ce qu’elle allait faire. « On fait le réveillon chez Charlie et le lendemain Jon va chez les parents de son père. » Alba, elle restait seule mais elle ouvrait les cadeaux avec son fils le matin.

J’hochai la tête avec entrain en entendant Alba me dire que parfois, elle aimait tellement Jonah que ça lui faisait presque mal. Je connaissais ce sentiment-là, d’aimer si fort qu’on sent toute la pression sur son cœur. La pression de ne pas faire la bonne chose, la pression de ne pas être à la hauteur, la pression de ne pas mériter tout cet amour que nos enfants nous donnent. Oh, mais on le méritait, je le savais au fond qu’on faisait de notre mieux et qu’en agissant ainsi, on avait le droit de prendre cet amour et de le redonner avec la même tendresse. Mais c’était une sorte d’amour inconditionnel que je n’avais jamais encore ressenti et c’était déboussolant, par moment. « Je comprends tellement ce que tu veux dire. Et j’ai tellement peur qu’il leur arrive quelque chose, à mes kids. Je m’en remettrais jamais. Et pourtant là on a quasiment tout le temps un œil sur eux, j’veux même pas imaginer quand ils seront plus souvent avec des amis, à l’école, en sorties … J’vais mourir d’inquiétude. » Et c’est l’amour qui était à la base de tout ça. Je ris à mon propre exposé. « J’suis un peu papa poule, j’crois, hein ? » Je ris encore un peu. Alba aussi avait l’air un peu maman protectrice. Mama bear et papa bear, mais chacun pour nos propres enfants. On se confia d’ailleurs que lorsqu’on rencontrerait quelqu’un, il faudrait que l’autre personne aime nos enfants. Peut-être pas autant que nous, ce serait trop demander. Mais assez pour les accepter, les soutenir, les considérer, tout ça. « C’est ça. C’est pas un truc que l’autre peut se dire "oh ça va, ça peut changer" ». Je souris. Maxwell et Lara étaient dans ma vie et ce n’était pas près de changer. Je blaguai sur une idée d’application comme BBT mais pour parents célibataires. Comme le pensait Alba, c’est vrai que ce n’était pas bête. « Pour le moment je m’en sauve encore, j’me suis pas encore inscrit … Mais l’idée me trotte dans la tête, quand même. Tu me recommandes pas, alors ? » Remarquais-je en riant, voyant sa réaction à propos des messages débiles qu’elle semblait recevoir. Ma petite remarque était aussi là pour qu’elle comprenne que j’avais une certaine ouverture à rencontrer de nouvelles personnes. Si elle était intéressée, comme je l’étais, peut-être que ça ferait son chemin dans sa tête. Quel fin renard j’étais, à planter mes petites graines d’idée dans sa tête ! C’était juste dommage qu’elles ne germeraient jamais, empêchées de grandir en raison de la présence de Freja dans chacune de nos vies. Je ne le savais pas encore. Je ne me serais jamais construit autant d’espoirs et de scénarios, sinon. Nos deux fils revinrent un après l’autre en courant presque, excités de passer à la prochaine activité. Je laissai Alba y aller avec tous les deux et je fis un détour par la voiture pour m’occuper de Lara. En revenant, je les retrouvai en train de confectionner des décorations de Noël. Ça nous amena à discuter de nos plans pour Noël, inévitablement. « Ah, c'est trop chouette ça Jonah, tu dois avoir hâte ! » Lançais-je à Jon avec enthousiasme alors qu’il mentionnait que son père serait là aussi. Ça paraissait que ça lui faisait plaisir que tout son petit monde soit là pour le réveillon. Ça m’attrista pour Maxwell, parce que sa maman, elle, ne serait pas là. On avait bien vu ce que ça avait donné l’année dernière, et on n’avait pas envie de revivre ça. Lui était trop jeune pour comprendre. Une fois le stratagème de Max, Jonah et Alba passé, et la boîte ramassée, je continuai la conversation. « T’es toute seule le 25 décembre, alors ? T’iras chez ta famille ? » Demandais-je. Dans mon cas, n’ayant pas vraiment de famille, si Perry s’en allait pour la soirée j’allais rester seul avec Maxwell. Zelda prendrait Lara pour aller chez son frère et sa sœur. On se ferait une soirée père-fils, ce n’était pas plus mal.

Il la comprenait Conchobáhr. L’inquiétude constante et la sensation de ne jamais bien faire les choses faisaient partie sur quotidien d’un parent. Et lui il en avait deux, est-ce qu’on était deux fois plus inquiet ? Alba n’espérait pas. Un deuxième enfant n’était pas prévu pour elle, mais elle se demandait si elle aurait de la place pour un deuxième enfant ? Parfois la nuit, elle se réveillait parce qu’elle avait peur que quelque chose soit arrivé à son fils durant la nuit. Rien que d’imaginer qu’il puisse souffrir ou avoir mal rendait Alba malade. Les larmes montaient très vites quand il s’agissait de Jon. « Si on continue je crois que je vais pleurer. » Disait-elle en riant, c’était surtout pour masquer son début d’angoisse à imaginer le pire pour son fils. Heureusement que Conchobáhr était là pour conclure sur un peu de légèreté. « Peut-être mais je serais mal placée pour juger. » On lui répétait trop souvent qu’elle était beaucoup trop proche de son fils et que ça ne lui rendait pas service. Ils n’avaient pas torts mais elle se moquait de leur conseil parce que c’était son fils avec l’éducation qu’elle et Léo voulait lui donner. Elle était honnête avec Conchobáhr. Alba ne s’imaginait pas construire quelque chose avec quelqu’un qui ne portait pas son fils dans son cœur. Cette personne devra comprendre que peu importe Jon sera toujours le premier et le dernier dans son cœur. Il y en avait eu d’autre avant lui qui trônait à la première place mais plus personne ne passerait après lui. Il comprenait le danseur, il était même d’accord. Elle riait s’imaginant quelqu’un lui sortir cette phrase, que son amour pour Jon peut changer. « Je crois que si quelqu’un me sort ça il disparait de ma vie. » L’amour ça ne se contrôlait pas malheureusement. Les sentiments qu’elle avait pour Conchobáhr ne se contrôlait pas, même si elle les taisait. Elle avait promis à Freja qu’il ne se passerait rien. Le seul ignorant dans l’histoire c’était lui et peut-être qu’elle devrait être honnête Alba. Lui expliquer toute l’histoire. Mais pas aujourd’hui, c’était bientôt noël, il s’amusait, elle s’amusait et les enfants s’amusaient. Ce n’était pas le bon moment. Elle aurait peut-être dû au final … puisque le lendemain il apprendrait toute la vérité. A la place, ils parlaient de site de rencontre pour parent. Il l’était célibataire et elle plus ou moins. Freja et elle s’étaient une relation suivie mais non exclusive. « A vrai dire, oui. Ça peut-être un bon moyen pour faire des rencontres. » Répondait-elle avec un timide sourire. Sans la norvégienne dans son cœur, elle lui aurait clairement dit que non, puisqu’elle était là. Mais ce n’était pas aussi facile. Chacun prenant une direction opposée, elle retrouvait Conchobáhr quelques minutes après. Tout le monde faisait des décorations. Maxwell se cachait de son père pendant que Jon faisait une boule de noël pour le sapin Keynes. Oui Jon avait hâte de passer Noël avec son monde. Il ne verrait juste pas ses grands-pères paternels. Ils se racontaient les plans qui étaient prévus pour Noël. « Non, ils habitent trop loin. Je crois que je regarderais un film de Noël avec du chocolat chaud, ce n’est pas si mal comme plan. » Elle souriait. Ça ne l’avait jamais dérangé Alba d’être seule. Peut-être qu’elle rêvait d’un vingt-cinq décembre plus festif mais ce n’était pas le cas et elle se contenterait d’un Facetime avec ses parents et d’un verre de vin et un chocolat chaud.

Je n’étais peut-être pas deux fois plus inquiet à proprement parler, mais en tout cas je l’étais deux fois plus souvent. Est-ce que ça revenait au même ? Parfois c’était Lara qui m’inquiétait, parfois c’était Maxwell – surtout quand il était à l’autre bout du monde. Je m’inquiétais donc évidemment bien plus que si je n’avais eu qu’un seul enfant. Mais je ne regrettais absolument pas, parce que l’envers de la médaille était que j’avais aussi doublement de précieux moments, autant avec l’un qu’avec l’autre. Et quand on vivait des moments magiques tous les trois ensemble, c’était plus fort encore. Je n’avais pas de mal à m’imaginer avoir un troisième enfant, pourquoi pas quatre même. En espérant que ces deux ajouts seraient avec la même femme cette fois. « Oh, non, changeons de sujet alors. Faut quand même pas que je te fasse pleurer à l’approche de Noël, de quoi j’aurai l’air ? » Je ris doucement. Noël c’était fait pour rêver, pour briller, pour rire. Pour partager les éclats et les petites joies. Je conclus en disant que j’étais papa poule, et Alba avança qu’elle n’était pas mieux que moi. Je ris brièvement. On continua en parlant plutôt de nos amours, c’était un sujet un peu moins angoissant … quoique … nous semblions tous les deux assez préoccupés par nos cœurs à prendre. Surtout parce qu’on savait que nos enfants venaient inconditionnellement dans le lot et que ce n’était pas facilement encaissable pour tout le monde. Nous étions sur la même longueur d’ondes : l’autre personne devait accepter nos enfants avec tendresse et amour. « Pareil. J’aurai pas de mal à fermer la porte au nez de quelqu’un comme ça. » Je le savais, maintenant, que je choisirais toujours mes enfants. Ils étaient mon sang, ma vie. Malgré ça, je continuais d’espérer le grand amour, je l’avais perdu auprès de Freja mais je voulais croire que la femme pour moi m’attendait à quelque part. Peut-être sur Bowen Bow Tie, qui sait ? « Ouais, j’imagine. Au moins tu sais que l’autre recherche la même chose que toi. Ça donne l’air moins lourd que d’aborder quelqu’un qui nous plaît et de paraître trop … trop. » Je trouvais parfois dommage que ce soit parfois mal vu d’accoster quelqu’un même avec toutes les bonnes intentions du monde, mais je comprenais aussi d’où ça venait. Reste que ça rendait le jeu de séduction bien différent de ce que j’avais pu connaître plus jeune. Il était déjà bien plus difficile depuis que j’avais un garçon et une fille. Ça faisait peur, parfois. Une fois à la table des décorations, on changea de sujet, incluant nos enfants dans la discussion en parlant de nos plans pour Noël. « Du chocolat chaud et des guimauves. Faut pas oublier les guimauves sur le dessus. » Je souris doucement, avant de continuer ma décoration avec Lara qui m’aidait – pas vraiment. On termina de faire le tour des activités familiales, dirigés par Maxwell et Jonah qui avaient savamment planifié le reste de la journée. Je n’aurais pu souhaiter meilleure virée au train de Noël que ça. Cette journée avait juste été … parfaite. Comme la mère de famille que je découvrais un peu plus encore.

FIN