never ever getting back together (esras)

Cela ne fait que quelques semaines que vous avez signé les papiers pour être les gérante du Adam & Yves avec Maé. Et rien ne t’enchantais plus que de passer quelques soirées ici après ces journées interminables où tu travaillais dans le bureau avec ta meilleure amie. Vous travailliez d’arrache-pieds et ça faisait du bien de descendre de ce bureau pour boire un verre avec les clients et voir si tout se passe bien. Alors après avoir bouclé un dernier papiers pour la communication de l’entreprise, tu avais fermé le bureau à clef. Ton amie était déjà partie depuis quelques minutes avant toi. Alors tu étais allée au bar, tu avais commandé une margarita, et tu attendais qu’elle arrive patiemment, accoudée au bar. Pendant un instant, tu balayais la salle du regard. Tu observais les gens danser au rythme de la musique. Il était encore assez tôt, il n’y avait pas grand monde sur la piste de danse, ni même au bar. Mais en te retournant, tu remarquais quelqu’un à ta droite. « De tous les clubs de la ville, il fallait que tu viennes ici » dis-tu en levant les yeux au ciel. Ton verre arriva juste après ça, et pris directement une gorgée. C’était Esras, un ex à toi de l’université. Vous vous étiez séparé quelques mois après que vous vous étiez mis ensemble. Ca n’avait pas duré longtemps mais pourtant, tu avais été énormément attaché à lui. Et puis toi, qui croit dur comme pierre en l’amour, ça avait été un coup dur. « T’aimes bien cette boîte ? » demandas-tu en coinçant ta paille entre tes lèvres, jetant un regard vers le jeune homme. Certes vous ne vous appréciez pas tant que ça parce que la rupture avait été compliqué et conflictuelle mais bon, tu voulais avoir son avis sur l’établissement.

Depuis ces dernières semaines, on lui disait à Esras de sortir un peu, de rencontrer du monde. Il avait eu sa période sortie, connerie quand il était arrivé à Bowen pour oublier cette tristesse latente suite à son départ de l’Irlande. Alors il avait écouté ses amis et avait décidé de retourner dans cette boîte qu’il aimait bien. Il rentrait souvent accompagné, profitant d’une soirée douce à découvrir le corps inconnu. En entrant, il ne reconnaissait à peine l’endroit. Il y avait eu des changements, de la nouvelle musique. Il était là depuis une vingtaine de minute maintenant, et il l’adorait cette nouvelle version du Adam & Yves. Surtout qu’en allant commander un verre, il y avait un super choix dont une bière irlandaise et de très bons choix de whisky. Sans hésiter, Esras prenait une bière pour commencer sa soirée. Rien de trop fort pour garder le contrôle. Il regardait les gens danser, hypnotisé par les mouvements de corps. Il prenait une gorgée de sa bière quand une voix à sa gauche l’interpellait. Il se retournait. Un visage du passé revenait. Sous le coup de la surprise il recrachait sa bière avant de rire. « Ça ne devrait pas t’étonner, tu m’connais. » Disait-il. Elle le connaissait oui, même trop. April c’était cette petit bouffée de chaleur de ses début à Bowen, celle qui lui avait fait découvrir la ville. Celle pour qu’il avait presque aimé, mais apeuré par ses sentiments, il l’avait laissé. Depuis, c’était la guerre froide entre eux avec souvent des bombes qu’ils se balançaient à la figure. Il s’attendait à la prochaine pique. Quelle surprise qu’elle commence une conversation banale sur la boîte. « Beaucoup. Elle a changé j’crois mais ça lui donne un petit truc en plus. » Disait-il honnêtement. C’était ce qu’il avait manqué entre eux, l’honnêteté d’Esras dans cette relation avortée.

Cette boite c’était devenue ton bébé. Si tu pouvais améliorer n’importe quel détail, tu le ferais de suite. Mais il fallait laisser le temps au temps, on ne peut pas changer tout d’un coup. Là, ce soir, tu avais décidé de finir ta journée par un petit verre au comptoir du bar de la boîte. C’était cool de faire ça, mais en général, ça voulait dire que tu avais bossé toute la journée et un petite partie de la nuit. Une fois au bar, ton verre dans les mains, tu avais reconnu une tête qui attendait son verre. Tu t’étais retourné vers lui, d’un air un peu indignée. « Oui, c’est vrai que c’est totalement ton style d’endroit » dis-tu en riant légèrement et en levant les yeux au ciel. Ca t’avait même étonné de ne pas le voir plus tôt dans cette boîte. Peut-être qu’il y allait avant que tu reprennes l’affaire avec Maé. Lorsque tu lui demandais comment il trouvait la boîte, c’était surtout pour avoir un avis sur quelqu’un qui avait l’air de connaître la boîte avant. Sa réponse te fit sourire. « Ca a changé de propriétaire y’a pas longtemps, les gens qui tiennent ça on dut goût j’ai l’impression » dis-tu en souriant, prenant une gorgée de ton cocktail. Tu regardais les gens qui prenaient du plaisir à danser, et t’aimait ça. Mais tu n’allais pas dire à Esras que cette boîte était la tienne maintenant, il fallait laisser planer le doute encore un peu. Et puis t’es pas du genre à te faire mousser en disant : ouais j’ai changé cet endroit avec ma meilleure amie et c’est bien mieux maintenant. Non, tu n’es pas comme ça. « A la tienne » dis-tu en levant ton verre, alors qu’il venait de recevoir sa bière. C’était bizarre, les insultes n’avaient pas encore fusées entre vous. Mais bon ça faisait du bien. On va pas mettre la charrue avant les boeufs, ça peut arriver à n’importe quel moment.

Lui non n’était pas étonné de la voir April dans cet endroit. Il se souvenait de leur nombreuses soirées durant le peu de temps qu’ils avaient passé ensemble. Ils se croisaient de temps en temps à Bowen, s’ignorant. Mais ce soir, elle lui avait parlé et Esras était surpris. Il s’était comporté comme un con avec elle. Il avait arrêté leur relation du jour au lendemain, alors que la veille il la regardait comme la première merveille du monde. Il avait eu peur de ses sentiments, peur de la décevoir et à cette époque Esras n’en pouvait plus de lire la déception sur le visage de ses proches. « Evidemment, il y a du bon alcool et des supers danseurs. » Disait-il en montrant la piste de danse. Il y avait aussi de potentielle conquête. Mais la boîte avait changé et s’il avait su qu’April y était pour quelque chose il se serait peut-être tu. « Mais c’est clair. C’était sympa avant, mais là y’a un nouveau truc qui lui donne un du charme. » Pour Esras, il n’y avait pas de rancœur envers April. C’était toujours elle qui lançait les hostilités et Esras ne se laissait pas faire. C’était de sa faute si leur relation s’était arrêtée mais il n’allait quand même pas se laisser insulter sans se défendre. Puis il était trop fier l’irlandais pour ça. Il la regardait surpris quand elle trinquait avec lui. « Tu vas bien ? » Il se moquait un peu d’elle. « Pas que ça me dérange, c’est même agréable. » Disait-il en lui souriant. Peut-être qu’il y avait eu assez de temps et que April avait enfin décidé de laisser le passé derrière.

T’étais tellement fière de cet endroit. Dire que tu avais réussi avec Maé à changer cette boite du tout au tout, c’était un super exploit. Encore plus lorsqu’on approche doucement de la trentaine. Bon, ok, tout n’était pas fini mais c’était quand même cool. Croiser l’irlandais dans cet endroit ne t’étonnait pas. A vrai dire, tu trouvais ça bizarre de ne pas l’avoir croisé plus tôt ici. Mais il y avait un moment pour tout. T’avais décidé d’être sympa ce soir, faut dire que tu n’avais pas la motivation de te prendre la tête avec quelqu’un ce soir. « Ravie que ça te plaise » dis-tu avec un léger sourire narquois. Il n’avait pas besoin de savoir que l’endroit était tien maintenant, et tu ne voulais pas jouer là dessus. Tu sortais la paille de ta bouche pour aller trinquer avec ton interlocuteur et il ne trouvait pas ça normal. Ca te faisait gentiment rire., mais il avait raison, c’était pas dans tes habitudes. « J’ai pas envie de me prendre la tête avec toi ce soir, je suis k.o. » dis-tu en lui tirant la langue telle une enfant. C’est vrai que d’habitude tu pars au quart de tour lorsqu’il est dans les parages mais t’étais tellement crevée que t’avais pas envie de t’énerver et de lui donner ton énergie en l’insultant. Pourtant, tu n’avais toujours pas digéré le fait qu’il t’est quitté il y a quelques années. « Profites-en, ça ne durera pas longtemps » ajoutas-tu en lui faisant un clin d’oeil. Tu coinçais à nouveau la paille entre tes dents, regardant du coin de l’oeil ton ex. « T’es venu tout seul ? » demandas-tu ensuite, curieusement, à l’irlandais. Tu balayais la salle du regard, mais tu ne voyais pas de gens qui cherchaient ton interlocuteur, ni même les amis à lui que tu connaissais.

S’il avait su qu’April avait repris cette boîte à sa meilleure amie, il aurait montré qu’il était fier d’elle. Il avait toujours su que cette femme était exceptionnelle, elle avait un courage et une détermination infaillible. Il avait aimé cette facette. Il le savait Esras que c’était de sa faute si leur relation était si conflictuelle, mais il n’était pas prêt à lui expliqué son passé, pas encore. Quand il le sera ce serait sûrement trop tard. Ça devait déjà l’être. « Et toi ça te plaît ? » Demandait-il soupçonneux. Elle fait bien trop attention à sa satisfaction qu’elle cachait forcément quelque chose. Il la connaissait, même si leur relation n’avait pas duré des années. Elle avait l’air très joyeuse ce soir, ça changeait des autres fois où elle s’énervait, hystérique de le voir. « Ah je me disais aussi. Ce serait trop beau si c’était permanent ce comportement. » Disait-il en riant légèrement, mais dans le fond il espérait toujours qu’entre eux les choses s’arrangent. Mais des années étaient passés et elle avait toujours autant de rancœur. Il riait. Elle savait se faire comprendre. « Oh … » Il lui tendait la main. « J’peux peut-être t’inviter à danser vu que t’es dans un bon jour. » Il savait qu’il se prendrait un vent, mais il espérait au moins avec son humeur pas fameux de la faire rire. Mais il la défiait par son regard, souhaitant être surpris par une réponse positive. Un regard qui disait « je sais que tu ne vas pas accepter. » Mais elle ne répondait pas, jouant avec sa paille. L’irlandais s’accoudait au bar, prenant une gorgée de sa bière. « Ouai … mes proches me disent que ça me ferait bien de sortir. A ce qu’il paraît je croupis dans mon canapé. » Il venait clairement d’admettre devant April que sa vie était merdique. Il soupirait.

« J’adore, ça a changé d’ambiance je trouve ça cool » avouas-tu au jeune homme en haussant les épaules. Vous aviez tout donné pour que ça fonctionne. Avec cette discussion, tu n’avais pas remarqué que tu avais terminée ton verre. Pour se faire, tu fis un signe au barman pour qu’il te refasse le même verre que précédemment. L’irlandais avait remarqué que tu avais un comportement différent ce soir. Après tout, tu n’avais pas envie de faire une scène en plein milieu de la boîte. Et puis, t’étais surtout pas en forme pour laver ton linge sale en public. « Ah bah oui, faudrait pas que tu t’habitues à ce que je sois toujours gentille avec toi » dis-tu en lui faisant un clin d’oeil. Le barman t’emmena ton verre et tu le remerciais en lui envoyant un baiser avec la main ce qui le faisait rire. Lorsqu’Esras te proposait de danser avec lui, tu attrapais sa main avec politesse en riant. « Il faut pas pousser mémé dans les orties, chéri » répondis-tu, toujours avec ce petit rire. C’était plus sympa de rire avec lui plutôt que de passer votre temps ensemble à vous jeter des insultes à la figure. Tu jouais toujours ta paille calée entre tes lèvres, c’était un peu un tic lorsque tu étais en soirée. Tu faisais ça pour ne pas qu’on s’accapare ton verre et que tu es toujours les yeux dessus afin de voir si quelqu’un voulait te rajouter quelque chose à l’intérieur. Curieusement, tu avais demandé au jeune professeur s’il était accompagné ce soir. Apparemment, non. « Que se passe-t-il dans la vie de Mr. McCoy pour qu’il déprime seul dans son canapé ? » demandas-tu en levant les yeux au ciel. Ce n’était pas méchant loin de là, tu t’intéressais juste à la vie de ton ex. C’était surement étrange pour lui, que tu t’intéresse à ce point à sa vie.

Il ne sortait pas vraiment en boîte Esras. Quand il avait besoin de boire, il allait se perdre au Elm street. Il voulait y retourner, parler une nouvelle fois avec cette jolie serveuse, Leo. Mais retrouver le Adam & Yves était chouette, surtout qu’il avait pas mal de souvenirs ici. « Ils ont bon goût les nouveau propriétaires. » Disait-il sondant son visage. Elle devait forcément savoir quelque chose à force de poser toutes ces questions. Ils étaient à côté depuis une dizaine de minute et April n’avait encore rien sortit de méchant. C’était même toute la contraire, souriante et agréable, il attendait le moment où elle lui dirait ce qu’elle pensait dans le fond. Mais ça n’arrivait pas. « Non mais je compte en profiter, ça me manque. » Disait-il un peu trop spontanément. Mais April lui manquait, même si ça faisait des années. Sauf qu’il avait tellement peur de lui expliquer, peur qu’à son tour aussi elle trouve l’irlandais idiot. Alors il avait préféré s’en aller Esras. Quand il sentait que ses sentiments devenaient trop importants il avait tout arrêté. Il la regardait surpris qu’elle connaisse aussi bien les nouveaux barmans. « Bon April, arrête de te foutre de moi. Tu connais les gens qui ont repris ici n’est-ce pas ? » Comme elle avait l’air de bonne humeur, il tentait l’invitation pour une danse. Elle prenait quand même sa main et l’irlandais lui souriait. Même si au final elle refusait cette danse. Il haussait les épaules avant de récupérer son verre. « Fallait bien que j’essaye. » Et si elle avait accepté, peut-être qu’il aurai réussi à s’excuser. Mais bon, le moment était passé. April lui posait une question. Elle s’intéressait à lui. Il relevait un sourcils étonné. « Rien, justement. J’en ai marre d’être là. » Répondait-il avec honnêteté. De toute façon elle l’aurait vu s’il mentait.

Lorsqu’il te dit que les nouveaux propriétaires avaient de plutôt bons goûts, ça te faisait jubiler. Il n’aurait jamais dit ça s’il savait que tu étais co-gérante de cet endroit, trop de fierté pour ça. Enfin c’est ce que tu te disais. Tu te contentais d’hocher la tête pour confirmer ses dires, toujours avec ton verre. Tu lui avouais ne pas vouloir aller trop loin. Tu étais déjà assez gentille avec lui en ne l’insultant pas, il ne fallait pas abuser de ta gentillesse. Il devait en profiter, l’irlandais, de ta gentillesse. Parce que ça se trouve, ça ne durerai pas longtemps. « Vous aurais-je manqué, monsieur McCoy ? » demandas-tu en lui jetant un regard un peu séducteur. Certes, tu avais mal vécu la rupture mais tu avais passé de bons moments avec lui, et c’était une belle relation que vous aviez eu, en soi, avant que tout dégringole et que tu te mettes à le détester. C’était un peu la soirée de trêve, ce soir. Tu demandais ton verre au barman et tu le remerciais en lui envoyant un baiser. Ca l’avait fait rire, le barman, et toi aussi d’un côté. Mais c’était plus la réaction d’Esras qui te faisait rire. Alors après avoir rit quelques secondes, tu prenais un air un peu plus sérieux. « C’est pas que je connais les nouveaux propriétaires… » commenças-tu par lui expliquer. Tu pris une gorgée de ton cocktail pour le faire mijoter quelques secondes de plus. « En réalité, je fais partie des nouveaux propriétaires. J’ai racheté la boîte avec ma meilleure amie » avouas-tu en souriant timidement. Tu reprenais ton attention sur ta margarita pendant quelques secondes avant de lever les yeux vers l’irlandais pour sonder sa réaction. Tu venais de le faire tourner en bourrique pendant un petit moment quand même. Gentiment, mais toujours avec ton petit sourire en coin. Et puis tu lui demandais pourquoi il ne sortait pas trop en ce moment. Et puis tu étais dans un état d’esprit amical. « Marre d’être là ? » demandas-tu en fronçant les sourcils. Tu ne savais pas vraiment de quoi il parlait pour le coup.

Elle se pensait discrète April, mais tout son visage trahissait la malice. Elle cachait quelque chose et Esras le savait. Elle avait beau être froide avec lui habituellement, ce soir il retrouvait la jeune femme qui l’avait charmé. Son regard aguicheur ne le surprenait pas mais lui faisait revivre de doux souvenirs. Elle jouait avec lui, et ça énervait autant l’irlandais que ça le rendait joyeux. Il lui offrait son plus beau regard. « Tous les jours Mademoiselle Wellington. » Répondait-il avec un clin d’œil avant de poser son verre sur ses lèvres. Il prit une gorgée sans la lâcher des yeux. Si elle voulait jouer, Esras était très doué et elle le savait. Mais April était dangereuse parce que Esras pouvait trop facilement tomber sous le charme de cette magnifique blonde. Amusée elle prenait un verre au bar. Elle souriait et envoyait un baiser au barman. Elle s’était cramée et l’irlandais voulait des explications. Elle riait de ce rire si doux et le faisait patienter. Elle savait à quel point ça l’énervait. Alors elle commençait mais s’arrêtait en plein milieu. Il lui lançait un regard noir, blasé qu’elle connaissait bien. Et là c’était la révélation. Les nouveaux propriétaires qu’il encensait depuis tout à l’heure c’était elle. Il ouvrait la bouche surpris avant de sourire. « Au final je ne suis pas étonnée. Tout le monde n’a pas de aussi bon goût. » Il haussait les épaules et reprenait une gorgée. « J’espère juste que tu ne mettras pas dans la liste des bannis, je l’aime bien cette boîte. » Disait-il avec nonchalance. Il lui avait fait plein de compliment depuis le début de la soirée sans s’en rendre compte. Il n’allait pas continuer. Il lui donnait les explications de sa venue ici et Esras disait la vérité sans trop de détail. « D’être à Bowen, je n’ai jamais été à ma place ici. » Et encore moins depuis qu’April était sortie de sa vie.

Le regard de l’irlandais te faisait légèrement rougir. Même si toi aussi tu savais jouer de tes charmes, le jeune homme te faisait toujours un petit effet. Bah oui, quand on a aimé quelqu’un, ça reste gravé à jamais dans sa mémoire. Et toi, c’est ce qui t’étais arrivé avec Esras. « T’arrives encore à me faire rougir, bravo » dis-tu en lâchant un rire un peu nerveux avant de te concentrer sur son regard perçant. Lorsqu’il bu une gorgée de sa bière, tu l’imitais en buvant une gorgée de ta margarita. Tu commençais à être un peu saoul parce que tu sortais du travail et en plus de ça, tu n’avais rien avalé depuis ce midi, ça commençait à fair elong. L’alcool prenait place peu à peu dans ton corps. Et puis le jeune irlandais avait découvert l’entourloupe. Il avait compris que tu étais la propriétaire des lieux, ce que tu ne manquais pas de lui dire avec un rire un peu gêné. T’aimais pas t’en vanter, et puis tout n’était pas fini. Il y avait encore plein de chose à faire des cette boîte, ce n’était que le début. « Oh, merci, ça me touche ce que tu dis » dis-tu en souriant sincèrement. C’était surement la première fois que tu n’étais pas aussi crispée devant lui, depuis votre rupture. Et puis tu ris à sa phrase, lorsqu’il espérais que tu ne le mettrai pas sur la liste noire. « Je ne suis pas la seule gérante, j’en parlerai à Maé. Mais bon… tu le sera peut-être » dis-tu en haussant les épaules, en lui faisant un clin d’oeil. Puis tu ris légèrement. « Mais non, j’ferai jamais ça, Esras, quand même. J’suis rancunière mais j’t’empêcherai pas de venir t’amuser ici » dis-tu en lui tapotant l’épaule avec ta main. Il t’expliquait ensuite pourquoi il ne sentait pas bien ici. Oh, être à Bowen c’était compliqué pour lui. Et puis tu n’avais pas arrangé les choses, vu que tu avais été ignoble avec lui avec votre relation. « Ne dis pas ça, Bowen est fait pour tout le monde ! » dis-tu d’un ton un peu plus léger.Tu levais la main pour interpeller le barman et tu lui demandais de vous servir deux shooters. « C’est juste que t’as pas encore réussi à faire ton trou ici. Mais on y arrive tous, regardes-moi ! J’étais pas très bonne à la fac, j’avais un boulot de merde et j’me faisais chier. Maintenant je vis ma meilleure vie ! » dis-tu alors que le barman venait de vous déposer les deux shooters devant vous. Tu en glissais un vers Esras en lui faisant un clin d’oeil. « En souvenir du bon vieux temps » dis-tu en levant ton verre vers le sien.

Il était mitigé Esras. D’un côté il était heureux de retrouver un peu cette complicité avec April, de retrouver son sourire et cette rougeur sur ses belles joues. Mais d’un autre, ça lui faisait mal de la retrouver ainsi. C’était plus facile de ne pas l’aimer quand elle le détestait. Pourtant quand elle lui disait la vérité, il souriait à son tour dévoilant ses fossettes cachées. « Et toi t’es toujours aussi belle. » Mais qu’est-ce qu’il lui arrivait à Esras de lui parler comme ça ? Il avait tout foiré en la quittant du jour au lendemain, il n’avait pas le droit de revenir la draguer. Il lui devait la tranquillité, même si dans le fond l’irlandais ne l’avait jamais oublié. Mais elle était si douce ce soir, si agréable, si elle. Il baissait les yeux un peu honteux, reculant un peu avant de boire une nouvelle gorgée. Il n’était pas ivre, mais le brun n’allait pas trop abuser de la boisson. Il était déjà dans cette ambiance chaude et sereine. Elle pouvait à chaque fois, faire sa détachée, il la connaissait encore un peu et il savait qu’elle lui cachait quelque chose. Sa bouche mentait et ses yeux étaient envahi de malice. Alors il lui demande la vérité. Et cette vérité il ne s’y attendait pas, mais au final il n’était surpris. « April, tu es une des femmes les plus indépendantes et fortes que j’ai rencontré. T’es une des seuls qui a les épaules pour reprendre une boîte comme le A&Y. » Il ne la draguait pas là, il était juste honnête. Esras l’avait toujours été, il ne disait juste pas ce qu’il le touchait au plus profond de lui. Il décidait de revenir sur ces erreurs, espérant qu’elle ne le vire pas. Et quand elle parlait de Maé il grimaçait. « J’crois qu’elle me déteste encore plus que toi. » Il avait fait du mal à sa meilleure amie, aucun doute qu’il ne la portait pas dans son cœur. Elle rigolait et il riait à son tour. « Heureusement ! Parce que je l’aime bien cette boîte. » Il ne sortait que rarement et le Adam & Yves était un peu son repère. Sans vraiment s’en rendre compte il lui balançait qu’il ne se sentait pas à sa place. « Vraiment ? Depuis la fac rien n’a évolué. » C’était vrai. Et April expliquait qu’elle avait réussi. Sans lui. « Oui … en fait je te retenais. » Il se souvient d’avoir été chiant avec elle avec les cours. Il voulait qu’elle excelle, ce qu’elle avait fait et il était fier d’elle. April n’avait pas besoin de lui. Deux shooters se posèrent devant elle. Il la remerciait. Il trinquait et buvait cul sec. « Tu sais j’suis désolé. » Disait-il en reposant son verre.

Il réussirait toujours à te faire rougir, on va pas se le mentir. Quelqu’un qui nous a longtemps plu, même si on le déteste, nous plaira toujours. Et c’était le cas avec l’irlandais. Tu lui faisais d’ailleurs la remarque, en riant un peu gêné. Et puis il te faisait un deuxième compliment, et là, tu rougissais légèrement plus, marquant tes joues blanches. « Tu veux que je devienne rouge tomate, c’est ça ? » ajoutas-tu, toujours avec ce petit rire nerveux. Mais ça te faisait plaisir, on ne se le cachera pas. « T’es pas mal non plus, tu sais » dis-tu avant de boire dans ton verre. Quand on vous connaissait, vous entendre parler de la sorte, ça devait être étrange. Si seulement tes amis te voyait, ceux avec qui tu avais passé tes jours et tes nuits à insulter le jeune homme, parce qu’il t’avait salement largué, quelques années auparavant. Même si tu avais tourné la page tu lui en voulais encore. Puis, après quelques minutes à laisser planer le doute sur les propriétaires du A&Y, tu lui avouas que tu faisais parti de ces derniers avec ta meilleure amie. « Comment tu veux que j’sois méchante avec toi quand tu me dis des choses aussi gentilles que ça ? » dis-tu, toujours avec ce rire léger et doux. Il était beaucoup trop gentil ce soir, est-ce que ça cachait quelque chose ? Bonne question. Mais tu n’étais pas trop apte à réfléchir à ça. L’alcool montait doucement jusqu’à ta tête, vu que ton estomac était vide. Tu lui dis que tu ne le mettrai pas sur la liste noire de la boite, mais qu’il fallait voir ça avec ta meilleure amie avant. « Vu comment elle m’a consolé, je pense que t’es mal barré mon gars » répondis-tu en lui tapotant l’épaule, amicalement. Lors de ta rupture avec Esras, Maé avait été là tout le temps pour toi, et elle t’avait consolé quand tu étais au plus bas. Alors elle ne devait pas porter l’irlandais dans son coeur. « Ca depend, si tu restes sympa comme tu l’es ce soir y’a peut-être moyen de négocier » ajoutas-tu en lui faisant un clin d’oeil. Peut-être que la hache de guerre allait être enterré ce soir. Puis tu expliquais à l’irlandais qu’il avait toute la vie devant lui, pour faire son trou à Bowen. Certes ça pouvait être compliqué mais tout vient à point à qui sait attendre. « Mais non dis pas ça, tu ne m’as pas retenu. Esras, on était encore des étudiants, j’ai fais tout pour être la meilleure mais ça n’a pas payé » avouas-tu en secouant la tête négativement. « C’est pas toi qui a choisi mon job après mes études, c’est moi. Et j’me faisais chier, c’est tout. Maintenant j’suis épanouie, et j’suis heureuse » ajoutas-tu avec un regard et un sourire sincère. Et c’était vrai. Certes, il t’avait poussé à exceller dans tes études mais tu ne lui en voulais pas, il voulait juste que tu donnes le meilleur de toi-même alors que tu étais au plus bas. Vos shooters arrivaient rapidement, tu remerciais le barman et tu en tendais un au brun. Après avoir trinqué, tu bu ton verre cul sec avant de le reposer sur la table. Et ses paroles te touchaient. Il s’excusait. Ça te faisait plaisir à entendre. « Qu’est-ce que les barmen mettent dans leur verre pour faire sortir autant de gentillesse de ta part ce soir ? » demandas-tu en te moquant légèrement de lui. Mais ces mots te touchaient vraiment, tu étais heureuse qu’il réalise enfin qu’il avait merdé. « J’suis désolé aussi. De t’avoir insulté et malmené » avouas-tu sincèrement.

Qu’est-ce qu’il les aimait ces rougeurs sur ses jolies joues. Il avait toujours été fier de la rendre timide à ce point rien qu’avec ses mots. Il ne le faisait pas ça pour satisfaire son égo, mais parce que ça rendait April heureuse. Il n’en faisait pas beaucoup de compliment mais pour elle c’était encore si facile parce que c’était si naturel. « Tu as tout compris. » Disait-il en plaisantant. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle surenchéri. Il y avait une éternité qu’elle ne lui avait pas dit ça et Esras se sentait mal. Et pour combler cette gêne, il plaisantait. « Pas mal ? Pas mal ? Tu rigoles j’espère ? J’suis un Dieu. » Il prenait un air faussement outré avant d’exploser de rire. Quand elle l’avait rencontré, il venait d’arriver à Bowen et son côté bourgeois était encore bien présent. Sept ans plus tard, il l’avait toujours mais en moins exagéré. C’était une soirée sympa, et il était contente de lui parler enfin sans les cris. Peut-être que c’était le moment de lui expliquer les raisons. Peut-être qu’elle avait le droit à des explications April. Quand elle lui avouait être la propriétaire, il était très fière d’elle parce qu’il savait à quel point elle manquait de confiance en elle durant leurs études. Pourtant, elle avait tout pour réussir et exceller. Puis il avait peur d’être banni de cet endroit, à cause de leur passé. « Oh, j’en ai plein d’autres en réserve, je les garde si un jour tu doutes. » Il disait ça en riant, même s’il en avait des compliments, parce qu’April il ne l’avait jamais oublié. Il était juste trop paumé à l’époque. Il l’était encore un peu mais il avait beaucoup moins de haine envers son départ. Quand elle parlait de Maé, il grimaçait un peu. Il la connaissait évidement, mais il avait un peu peur d’elle. Surtout qu’elle pourrait être un véritable obstacle à sa réconciliation avec April, si la blonde lui laissait une chance. Il se sentait mal quand elle lui disait qu’elle avait eu besoin d’être consolé. « J’vais faire en sorte qu’elle me pardonne aussi. » Il n’y croyait pas mais bon l’espoir faisait vivre. « J’ai toujours été sympa. » Se défendait-il. « C’est juste que je n’allais pas te laisser m’insulter sans rien dire. » Il n’avait peut-être pas à lui dire ça. Il savait que ça allait l’énerver, mais lui aussi avait des sentiments et entendre à bout de champ qu’on était un con et un lâche, ça n’aidait pas. Surtout qu’il l’avait fait pour elle. Mais bref, c’était trop tard. Pour le moment elle lui expliquait et il se sentait mal Esras de l’avoir freiné. Putain. Pensait-il. Elle était heureuse. Lui qui avait envie de lui expliquer, il ne pouvait pas. Ça serait égoïste de la ramener à cette période plus sombre. « J’suis content pour toi, vraiment. » Il n’avait plus sa place dans sa vie. Les shooters arrivaient et c’était exactement ce qu’il fallait à l’irlandais. « C’est ton endroit, tu devrais leur demander. » Riait-il juste après s’être excusé. « Merci. » Il était tendu Esras, il avait envie de lui parler, de lui dire à quel point il l’avait aimé. Peut-être qu’il en avait encore des sentiments, il ne savait pas. « Je te dois des explications, mais pas ce soir. » Pas quand il avait bu trop d’alcool, pas après leur première conversation amicale depuis des années.

Il était toujours aussi beau, ça ça n’avait pas changé. Tu n’avais pas à te demander pourquoi tu étais tombé amoureuse de ce gars. Et lorsque vous étiez ensemble, il pouvait passer des heures à te faire un compliment, ça te faisait toujours rougir et sourire. « T’as pas perdu la main, McCoy » dis-tu alors qu’il t’avoua que son but était de te faire devenir toute rouge. D’habitude, tu lui aurai dis d’aller se faire voir, ou même tu l’aurai fait sortir de l’établissement. Mais t’étais d’humeur douce et surtout fatiguée, alors pas envie de te quereller. « Un Dieu ? Ouais, tu dois être Dyonisos » dis-tu en explosant de rire à sa réponse. C’était pas le plus beau des Dieux mais c’était le plus porté sur la bouteille, et dans tes souvenirs, l’irlandais aimait bien ça, picoler. Lui aussi était devenu agréable et sympa ce soir, peut-être que c’est parce que tu l’avais été en premier ? Est-ce que pendant toutes ces années, si tu avais été sympa avec lui, il l’aurait été avec toi ? T’en sais rien, et tu le saura jamais mais ça me faisait plaisir à voir que vous ne vous étiez pas encore déchirés totalement. « Seriez-vous entrain de me draguer ? » demandas-tu au jeune homme, lorsqu’il t’avoua avoir encore plein de compliment et de choses gentilles à te dire en réserve. Si c’était le cas, tu te serai laissé faire, parce que t’avais ni la force de le rembarrer, ni de le menacer. Alors bon, pourquoi pas ? Après tout, vous aviez passé plusieurs mois ensemble, à l’université et vous vous connaissiez bien tous les deux. Ce qui veut dire qu’il connait bien tes faiblesses, comme les flatteries. « Bon courage pour ça ! » dis-tu en riant légèrement. S’il voulait se faire pardonner auprès de ton amie, ça allait être compliqué parce qu’elle avait essuyé beaucoup de tes larmes et tes peines. « Tu te défends très bien, t’en fais pas » dis-tu, toujours avec ce léger rire. Tu te souviens encore de vos joutes verbales dans la rue ou alors dans des soirées avec vos amis communs, c’était pas beau à voir. Et en général, tu partais avant de lui flanquer ta main dans sa tronche. Mais ça avait été quand même amusant. Grâce à l’irlandais, t’avais appris un nombre incalculable d’insultes dans toutes les langues. « Merci, Esras. J’suis contente de voir que ce qu’on a fait, ça plait aux gens » répondis-tu avec un sourire sincère et amical. C’est vrai, c’était la meilleure personne pour juger parce qu’il ne t’appréciait pas forcément et il te faisait des compliments sur ta boîte. « Je vérifierai toutes les bouteilles et toutes les tireuses, t’en fais pas » dis-tu en lui faisant un clin d’oeil. Puis, surprise, le jeune irlandais t’avoua avoir des explication à te donner. Mais qu’il ne voulait pas le faire ce soir. Tu finis ton verre d’une traite et tu le posais sur le comptoir. « Ok, alors ce soir on passe une soirée en souvenir du bon vieux temps » dis-tu en plongeant ton regard dans le sien. Tu attrapais sa main droite et tu commençais à le traîner sur la piste de danse. « En fait, j’ai bien envie de danser avec toi et te montrer ce que je sais faire, maintenant » dis-tu alors que vous étiez face à face sur la piste, au beau milieu de cette dernière.