Whatever you think, you're still important (April)

« Tout ce que tu veux ! Et en plus je sais le faire dans plusieurs langues, ce qui est encore mieux » dis-tu en tirant la langue à ton ex petit ami. Il avouait que lorsque tu avais utilisé la langue sacrée de l’irlandais, tu l’avais rendu fou. Dans quel sens, tu ne savais pas mais ça te faisait plaisir à entendre. « J’ai appris ça juste pour te rendre dingue » dis-tu en lui faisant un clin d’oeil. Tu savais très bien que ces mots le ferait vriller et c’était le but, pour sur. Apparemment, ça avait marché, et tu étais satisfaite sur le coup. Le visage de la fierté se montrait, avant de rire légèrement. Esras t’avait touché en plein coeur il y a quelques années, et il faut avouer que tu n’échappais pas une seconde fois à son charme. Là, alors qu’il était posé devant toi, tu sentais encore les papillons dans le ventre et les yeux rivés sur lui qui envoyaient de l’amour pur et sincère. Mais tu secouais la tête un instant, pour te remettre les idées en place. Vous n’étiez pas là pour ça. Mais c’est surtout quand l’irlandais évoquait sa coucherie avec ta meilleure amie que tu revenais réellement sur terre. « T’as bien des amis, non ? C’est pareil » dis-tu en commençant à te renfermer sur toi-même. Tu comprenais, au fin fond de toi pourquoi les deux n’avaient rien dit, et tu pardonnerai surement rapidement cet écart et surtout le fait qu’ils ne t’aient rien dit. C’était de l’histoire ancienne après tout. C’est juste que sur le coup, tu te sentais trahie. « Tu m’aurais plu quoi qu’il arrive Es’ ! » dis-tu en levant les yeux au ciel. « Ne t’en fais pas, j’aurai aussi ma discussion avec Maé sur ce coup là » dis-tu comme pour te parler à toi-même. Vous aurez cette discussion, toutes les deux, après le travail pendant une de vos folles soirées entre filles. « J’aurai aimé savoir, quand même » dis-tu en baissant les yeux, d’une moue triste. Au final, tu ne lui en voulais pas tant que ça, il a très bien le droit de faire ce qu’il veut avec qui il veut.

Il avait commencé à ne plus être agréable avec elle parce que c’était plus facile de la détester que de l’aimer le belle April. Mais elle était trop forte. Quand elle l’avait insulté en gaélique, il n’avait eu qu’une envie, l’embrasser jusqu’à la fin de ces jours. Il était si proche d’elle, ça faisait une éternité qu’il n’avait pas pu sentir son odeur. Il la regardait en souriant. « Tu m’as rendu dingue ! Et si tu veux je peux t’apprendre d’autres mots. » Disait-il malicieusement. Il la voyait sa jolie blonde lui susurrer des mots doux dans sa langue natale. Si elle faisait ça, il savait que ça serait la fin pour lui. De toute façon, elle avait son cœur depuis un petit moment maintenant. Sauf que forcément, il devait casser l’ambiance et lui raconter la vérité. Il avait plus de mal à dire ce qu’il avait fait en Irlande, mais par contre il n’avait aucun soucis à parler de lui et Maé. De toute façon, à part cette nuit qu’ils avaient partagé, depuis ils ne s’aimaient pas trop. Elle s’était éloigné et Esras ne comprenait pas. C’était il y a si longtemps. « Mouai si tu le dis. » Il était borné et têtu et il n’avait pas changé. « Vraiment April ? Tu n’aurais pas accepté ou au pire tu m’aurais fais la tête et à ce moment là j’aurai laissé tomber. » Disait-il avec honnêteté. A l’époque April avait été tellement patiente et douce et chaque jour il avait eu peur de la perdre. « J’espère bien ! » Disait-il en boudant un peu. Il en avait rien à faire que Maé se fasse engueuler par la blonde. Il voulait juste qu’April lui pardonne encore pour ces conneries. La vision d’April baissant les yeux avec tristesse brisait le cœur de l’irlandais. Avec ses doigts il caressait sa joue. « Tu vois ! Je ne te mérite pas. » Disait-il à son tour triste. April était parfaite, tendre, douce, gentille alors que lui il était tout simplement con.

Tu ne pouvais pas résister à Esras. Il était beau, charmeur, et ça marchait toujours sur toi. Même lorsque la haine vous avait envahi, tu le trouvais si beau que ça t’énervait encore plus. Au début, ça avait été dur de faire la part des choses. Maintenant que vous aviez mit cartes sur table, tu te sentais mieux. « Je veux savoir plein de choses » dis-tu en répondant à sa malice. Tu te mordillais la lèvre inférieure, toujours un peu gênée de cette proximité qui venait d’arriver entre vous. Mais ça te faisait du bien de te retrouver là avec lui. Tu remettais une mèche derrière ton oreille avant d’entendre la nouvelle qu’il venait de t’annoncer. Maé et lui avaient couchés ensemble. Oh non… Pas elle, pas lui. C’était la dernière chose à laquelle tu t’attendais. T’étais tombé dénue lorsque l’irlandais te sortait ça. « Oui, j’aurai accepté ! T’as le droit d’avoir couché avec des gens avant qu’on se soit mit ensemble, ça me paraît logique ! » dis-tu en soupirant. Oui, ça aurait été compliqué parce que c’est ta meilleure amie dont il est question mais t’aurai réussis à faire la part des choses. Tu soufflais, expliquant que ton amie allait aussi passer un sale quart d’heure quand tu rentrerai à l’appartement. « C’est pas toi qui est sensé bouder, c’est moi j’te rappelle » dis-tu avec un léger rire, en voyant sa mine boudeuse. Tu baissais les yeux, jouant avec les fleurs qui avaient devant toi. T’étais en peine mais pourtant tu étais heureuse d’être avec lui. C’est bizarre comme sensation non ? Il posait sa main sur ta joue, et ça te faisait lever les yeux vers lui. « Pourquoi tu dis ça ? » demandas-tu simplement. Tu ne le méritais pas autant qu’il ne te méritait pas. Cette relation avait toujours été compliqué et elle le serait toujours, t’en as bien l’impression.

Pour April il serait capable de toute, même d’affronter ses démons. Si elle voulait apprendre le gaélique il lui apprendrait. Surtout qu’elle était bien trop sexy quand elle s’essayait à la langue maternelle d’Esras. « Je t’apprendrais. » Répondait-il simplement. Il mourait d’envie de l’embrasser la belle April. Ses lèvres lui manquaient affreusement et sa tendresse aussi. Cet après-midi il avait le droit à quelques regard doux. Enfin c’était avant qu’il ne lui avoue pour Maé. C’était il y a si longtemps. Ce qu’elle ne comprenait pas April c’était qu’à l’époque s’il lui avait avoué, les choses se seraient arrêtés bien avant. Peut-être qu’i les trompait, qu’April comme çà son habitude aurait montré toute la gentillesse qu’elle avait. Mais l’irlandais n’avait pas été près à prendre le risque. « Si tu le dis. » Mais il ne la croyait pas. Elle aurait été suspicieuse, même si elle faisait confiance au brun. A chaque fois que Maé et Esras parlaient, elle aurait pu se méfier de leur rapprochement. Ce n’était pas une question de jalousie mais de confiance en soit. Au final, ç’aurait eu des répercussions sur leur relation. Enfin, peut-être que ça n’aurait pas changé grand-chose. Esras boudait, il n’était pas le seul fautif et Maé n’avait pas voulu lui dire non plus. Il se radoucit offrant un sourire à la belle April quand elle lui rappelait que ce n’était pas à lui de bouder. « C’est vrai ! » Répondait-il avec un petit rire. Il avait tellement envie de l’embrasser, c’était presque frustrant. Sauf qu’il ne la méritait pas et que tant qu’elle ne dira pas qu’elle voulait de lui, Esras attendra. C’était la moindre des choses. Il ne pu cependant s’empêcher de caresser sa joue et de croiser son joli regard. « Parce que c’est vrai. » Il y avait des milliers d’argument en la faveur d’Esras. Il ne la méritait pas. « T’es si douce, si généreuse. Je suis égoïste. » Il en avait d’autres d’argument. Il offrit un dernier petit sourire à la belle avant de la relâcher.

La douce et tendre April, celle qui pardonne facilement avait eu du mal à faire table rase avec Esras. Mais pourtant, c’est ce que vous étiez entrain de faire tous les deux en ce moment même. Il te disait qu’il t’apprendrai à parler gaélique. Tu avais appris cette langue et les insultes qui en découlaient juste pour l’emmerder et apparemment, ça avait bien marché. Il en était devenu dingue, c’est ce qu’il venait de te confier. Proche comme vous étiez, on pourrait croire que vous étiez revenu ensemble. Mais non, il fallait qu’il assène le coup de bâton, le dernier. Sa coucherie avec ta meilleure amie. Tu soufflais, saoulée d’avoir entendu cette information. T’allais passé un savon à Maé, mais bon le mal était fait. « J’étais ps vierge quand on est sorti ensemble et toi non plus à ce que je sache. Alors oui, j’ai raison » dis-tu avec un léger rire. Tu n’allais pas leur en vouloir, c’était du passé et de l’histoire ancienne. T’avais juste un peu les boules qu’on ne t’ai rien dit avant, c’est tout. Tu avouas au jeune homme que c’est toi qui devait bouder pas lui. « C’est du passé, Esras » dis-tu simplement avec un sourire, après sa réponse. Tu levais les yeux au ciel, le temps allait bientôt se gâter, les nuages arrivaient vers vous. Tu reposais tes yeux vers ton ex petit ami en rougissant légèrement. « J’suis pas douce et généreuse, je sais juste faire la part des choses » dis-tu avec un petit rire. Tu reprenais ensuite. « Et t’es loin d’être égoïste, tu sais » ajoutas-tu avec un petit sourire sur tes lèvres.

Il s’en voulait Esras de voir une nouvelle fois lui faire du mal en lui avouant pour Maé. Il aurait dû lui faire confiance dès la début. Elle ne lui en aurait jamais voulu. Comme elle le disait, c’était du passé. Un passé pas sympathique mais du passé. « Tu as toujours raison. » Disait-il en souriant. Il avait tellement envie de la serrer dans ses bras. Cette proximité avec elle lui rappelait à quel point elle lui avait manqué et que les sentiments étaient encore bien présent. « C’est du passé aussi ce que je t’ai fais ? » Demandait-il avec un peu d’espoir. Si elle arrivait à oublier qu’il l’avait laissé, peut-être qu’ils pourraient reprendre une belle relation. Il n’était plus le même homme et Esras se sentait près, il ne l’avait jamais été autant. Le vent se levait et même Henry sortait de l’eau sentant l’orage arrivé. Ils en avaient encore pour plusieurs minutes. April était venue en vélo et Esras comptait bien à ce qu’elle rentre chez elle en sécurité et sèche. Il caressait son visage alors qu’elle s’opposait à tout ce qu’il lui avait dit. « Si tu le dis ! » Il avait déjà oublié ce pourquoi elle essayait de le rassurer. Il ne voyait que ses beaux yeux. « Est-ce que je peux t’embrasser ? » Demandait-il presque rougissant.

« Je sais, c’est épuisant à force » dis-tu en riant lorsqu’il te confirmait que tu avais raison. C’était un moyen de détendre l’atmosphère. Tu essayais d’apaiser les tensions, de mettre ta rancoeur de côté, encore plus depuis que tu venais d’apprendre que l’irlandais avait fricoter a avec ta meilleure amie au lit. Ca ne te plaisait pas, mais c’était du passé, et tu ne pouvais rien faire là dessus. « C’est du passé » soufflas-tu simplement. Tu levais les yeux au ciel en voyant le soleil disparaitre sous les gros nuages gris de l’orage qui semblait pointer le bout de son nez. Tu souris lorsqu’il passait une main sur ta joue pour te réconforter. Tu lui faisais comprendre que tu voulais faire table rase. C’était un bon départ pour vous. Il rougissait, ça te faisait rire. « Pourquoi tu poses la question ? » demandas-tu en approchant ton visage du sien. Tu posais tes lèvres contre les siennes, et vous vous embrassiez pour la première fois depuis des mois. Ca te faisait du bien, dans un sens. Mais ça ne voulait pas dire que vous étiez ensemble, non. C’était comme le baiser de la paix, celui qui fait comprendre que vous êtes prêt à tout recommencer. La pluie arrivait à ce moment là, prête à se déverser sur vous. Heureusement, les arbres vous protéger légèrement. Henry venait se joindre à vous, dans les jambes de son maître parce que le tonnerre commençait à gronder. « Je crois que je vais devoir rentrer, si je ne veux pas prendre la foudre sur mon vélo » dis-tu en riant légèrement. Tu ne comptais pas laisser ton vélo là, il fallait bien que tu rentre chez toi à un moment donné. Maé allait s’inquiéter sinon.

« Prétentieuse ! » Disait-il en riant. April avait toujours raison. Elle avait cette douceur apaisante. Quand elle le regardait, il avait l’impression d’être important. A un moment, il avait l’impression d’être la pire personne au monde quand il avait rompu avec elle, s’en voulant de lui avoir fait du mal. Mais il devait savoir, April pardonnait et c’était presque si elle n’avait pas oublié son éphémère relation avec Maé. « Merci ! » Disait-il doucement, alors que ses doigts venaient caresser la joue de la blonde. Il ne savait s’il avait le droit de la toucher, s’il avait le droit de l’embrasser. C’était à elle de choisir et pas à lui. S’il s’écoutait, il aurait déjà embrasser ses lèvres tentantes. Les nuages arrivaient et avec lui le vent. Il allait répondre mais elle ne lui laissait pas le temps. C’était elle qui l’embrassait. Esras sentait son cœur faire des looping. Cette sensation l’avait tant manqué et ses bras entourèrent les hanches de la blonde pour l’approcher de lui. C’était un baiser de la paix, mais Esras ne comptait pas s’arrêter là. Maintenant qu’il pouvait l’embrasser il comptait le faire encore des millions de fois. La pluie vint les déranger les obligeant à se séparer. Il la regardait dans les yeux quelques secondes. Il y avait des tonnes de mots qu’il aurait aimé lui dire. Henry les séparait apeuré par l’orage. « D’accord ! Mais je t’accompagne ! » Il ne voulait pas qu’elle se blesse. Ils marchaient l’un à côté de l’autre sous la pluie sans un mot mais avec un espoir de réconciliation.

Fin