You're just the reverse story of mine (Elle)

Elle avait besoin de respire Alba. Ces derniers jours avaient été compliqués. La culpabilité était encore bien trop présente dans son esprit, s’en voulant d’avoir fait souffrir son petit garçon à cause de tendance à ne pas pardonner. Léo, elle l’avait enfin pardonner. Mais les cendres de leur relation avortée brûlait encore, encore plus depuis qu’ils avaient passé deux nuits à dormir dans les bras de l’autre. Depuis que Jon était rentré de l’hôpital, il restait dans son lit. Entourée, ses amies et sa famille passaient régulièrement surveiller le petit garçon pour qu’Alba puisse travailler. Léo aussi passait presque tous les jours, mais Alba était rarement là. Charlie gardait le petit blond ce jour, proposant à Alba de prendre du temps pour elle. Ça l’a déprimait plus qu’autre chose parce que ses pensées n’allaient qu’envers son fils qui avait d’elle. Mais elle le savait qui si elle rentrait trop tôt, elle se ferait engueuler par son amie. Alors la blonde marchait sans but dans les rues de Bowen. Sa galerie était fermée, alors elle ne savait pas quoi faire. Elle n’avait pas pris de temps pour elle depuis un moment. Très vite elle comprit pourquoi. Travailler, s’occuper de Jon, faire les courses ou tout autre chose lui permettait de ne pas penser. De ne pas penser à lui et à sa vie ces derniers temps. Mais maintenant seule, dans cet espace vert animé par les famille, Alba s’écroulait. Les larmes lui montaient aux yeux et elle n’arrivait pas à s’arrêter la blonde. Tout ce qu’elle ressentait depuis ces derniers semaines arrivaient en déferlante de vague. Elle n’arrivait pas à respirer, paniquant. Alba faisait tout simplement une crise d’angoisse, les larmes obstruant sa vie. Elle s’asseyait au pied d’un arbre alors qu’elle essayait de respirer. Une main tendre venait l’accompagner sur son épaule. « Je … n’arr … ive .. pas à res…pirer. » Disait-elle en saccadé.

C'était une journée étrange pour Elle, cette ville qu'elle connaissait pourtant par cœur lui semblait à des années lumières de ce qu'elle avait connu. Chaque coin de rues, chaque brin d'herbe, chaque banc semblaient pleins de souvenirs, lointains et douloureux, comme s'ils appartenaient à une autre personne. Et c'était presque le cas, elle avait changé en neuf ans, pas étonnant que tout lui semble si déconnecté. La jeune femme cherchait encore ce qui l'avait poussé à revenir à Bowen après tout ce temps, tous ces mensonges. Mais elle le savait très bien, c'était pour Marcus. Comment aurait-elle pu rester une minute de plus loin de lui ? Dès l'instant ou elle avait finit de rembourser ces dettes qui lui gâchaient la vie elle avait pris la voiture pour venir ici. C'était un coup de tête, certes, elle n'avait même pas de travail encore. Pourtant elle ne doutait pas d'en trouver un rapidement, elle était infirmière et avait cumulé toutes sortes d'emplois, ce n'était pas ce qui l'inquiétait, ce qui l'inquiétait c'était son mari. Qu'allait-il dire en la voyant ? Elle s'arrêta un instant, regardant la rue d'un air mélancolique, même ici elle se rappelait certaines soirées arrosées entres amis, à l'époque ou elle découvrait l'indépendance. Alors qu'elle scrutait l'espace, son regard se posa sur une jeune femme prostrée, visiblement en proie à une crise de larmes. Elle s'approcha et dans un geste délicat, posa sa main sur son dos "Chut... N'essayez pas de parler. Je suis infirmière, je vais vous aider." Doucement, Elle guida la jeune femme afin qu'elle s'assoit et lui pris doucement les mains dans les siennes en la regardant, elle dit d'une voix ferme "Vous allez respirer doucement ! Avec moi, en rythme, prenez de grandes inspirations profondes. Inspirez... Expirez... Inspirez... Expirez...". La jeune infirmière lui fit répéter ce petit manège jusqu'à ce que la jeune femme réussisse à se calmer.

Il y avait des mois, voire des années de tensions qui pesaient sur les épaules de la blonde. Seule dans ce parc, elle ressentait la peine, la panique et la peine. Et tout lâchait, son corps entier la lâchait. Les larmes coulaient encore et encore. Elle n’arrivait plus à respirer. Elle sentait l’air lui manquer et son cœur battait trop fort. Foutue vie. Alba se disait qu’elle n’aurait jamais dû revenir à Bowen. Ça lui faisait si mal d’être près de Léo et de ne jamais pouvoir le toucher. Il lui fallait de la douceur, de l’amour et Léo ne lui offrait rien de tout cela. Et pourtant il restait bien ancré en elle. Elle sentait vraiment que c’était la fin pour elle, dans ce stupide parc, seule. Mais elle ne l’était pas seule, cette main réconfortante venait l’aider. Elle avait une voix douce et pour le moment, elle ne se concentrait que dessus. Agenouillée devant elle, elle croisait son regard perçant. Pour le moment elle l’imitait. Elle inspirait, elle expirait, elle inspirait, elle expirait. Les larmes brouillaient toujours sa vision mais elle sentait l’air revenir dans ses poumons. Elle continuait d’inspirer et d’expirer. Puis doucement, et après de longues minutes, Alba redevenait calme. Du revers de sa main, elle essuyait les larmes qui restaient. « Merci beaucoup. » Disait-elle à bout de souffle. Comme une enfant angoissé elle ramenait ses jambes contre elle. « Je suis désolée … » Jamais elle n’avait autant craqué, jamais elle n’avait eu ce genre de risque. « C’est la première fois que ça m’arrive. » Elle se sentait honteuse Alba. Honteuse d’avoir craqué ainsi, honteuse d’avoir paniqué et de s’être complètement relâché quelques instants.

Elle avait connu ça, les crises d'angoisses qui vous paralysent sur place, vous coupent la respiration, vous donnent l'impression que vous allez mourir étouffée. Quand elle avait quitté Marcus, elle avait déclenchée des crises de spasmophilies terribles,  au point ou elle avait été handicapée par ça. Et puis elle avait fini par apprendre à les gérer, à vivre avec. Combien de fois, dans la journée, elle avait été emprunte à des crises de paniques de la sorte ? Elle avait juste appris à vivre avec. L'infirmière comprenait complètement la douleur de la jeune femme, elle ne connaissait pas la cause de la crise d'angoisse de cette dernière, mais une chose était sûre, c'était douloureux, elle était bien placée pour le savoir. Finalement, sa patiente de fortune se calma  en essuyant ses larmes, Elle lui sourit "C'est normal voyons !". La demoiselle avait ramené ses jambes contre elle et Elle resta accroupie "C'était une belle crise de panique ! Je connais bien ça... Ce n'est vraiment pas grave, mais surprenant." La blonde afficha un sourire compatissant et se releva, lui tendant sa main pour l'aider à se relever si elle le désirait "Venez, on va s'assoir sur un banc. Je peux même aller nous prendre quelque chose à boire dans le café en face, ça vous dit ?" Bien qu'elle soit infirmière, Elle éprouvait une réelle sympathie pour cette jeune femme, sûrement qu'elle lui faisait un peu penser à elle. L'infirmière avait du temps devant elle, il faut dire qu'elle n'avait pas grand chose à faire, à part régler ses histoires avec Marcus, alors elle pouvait bien prendre un peu de temps pour une autre personne. De toute façon, elle refusait de laisser cette demoiselle dans cet état. 

Ce souffle qui manquait, Alba croyait vraiment que la fin allait arriver pour elle. Peut-être qu’elle faisait une crise cardiaque, en tout cas jamais elle n’avait vécu ça auparavant. Ça lui faisait mal au cœur et les larmes ne cessaient pas. C’était seulement quand cette main bienveillante se posait sur elle qu’elle sentait l’air revenir un peu. Elle lui suivait le rythme de la blonde en face d’elle. Elle chassait les pensées qu’elle avait eu juste avant cette crise. Sur le coup elle ne pensait qu’à elle, il fallait qu’elle survive. Elle n’allait pas mourir mais sur le coup ça y ressemblait. Heureusement qu’elle était tombée sur cette gentille infirmière qui avait sauver Alba au moment où elle en avait le plus besoin. Elle en aurait d’autres dans les prochains jours, mais la blonde allait apprendre à retrouver sa respiration avant même que la crise explose. « J’ai cru que j’allais mourir. » Disait-elle en riant, se moquant d’elle. Alba n’était pas du genre à extrapoler. Elle n’était pas hypocondriaque, mais jamais avant aujourd’hui elle n’avait vécu ça. Prenant la main de la blonde, elle la suivait jusqu’au banc encore en train de se remettre des dernières minutes. « Je veux bien ! » Répondait-elle faiblement, le regard encore un peu dans le vide. Il lui fallait encore quelques minutes avant de vraiment retrouver ses esprits. Elle sentait les larmes revenir, la culpabilité l’envahir mais elle respirait au moment où sa sauveuse lui ramenait du thé. « Merci ! » Elle prit une grosse gorgée se moquant de la brûlure de l’eau bouillante sur sa langue. « Et si ça recommence et que vous n’êtes pas là, je fais quoi ? » Demandait la blonde légèrement angoissée. Et si ça arrivait à Jonah, comment elle pourrait le gérer ? Elle avait l’impression ces derniers jours de voir sa vie filer sous ses doigts et de n’être qu’observatrice de ces actions. « Merci encore ! Je vous dois combien ? » Demandait-elle avec sourire. Ses joues avaient repris quelques couleurs.

La jeune femme comprenait le désarrois de sa vis-à-vis, il était compréhensible et même sain. Il était important de se questionner sur ce genre d'événement et de ne pas les prendre à la légère et d'y porter une importance. La spasmophilie, quand elle devenait récurrente pouvait s'avérer être un vrai handicape mais, ce n'était en rien quelque chose de grave. Elle lui adressa un sourire compatissant "Moi aussi j'ai cru mourir la première fois !" Pour être exacte, elle avait eu l'impression qu'elle faisait un AVC, mais c'était à peu de chose près la même chose. Une fois que la jeune femme fut assises, Elle se dépêcha d'aller chercher deux thés bien chaud, il n'y avait rien de tel pour se remette d'aplomb après une crise du genre et la jeune femme ne pouvait de toute façon pas repartir sans être totalement calmée. Une fois revenue avec les deux boissons en main, l'infirmière tendit sa boisson à sa compagne et se laissa tomber sur la place restante. Elle souffla doucement sur sa boisson en regardant en coin sa partenaire et lui sourit une nouvelle fois pour l'apaiser "Il faut se forcer à respirer calmement ! Asseyez-vous si vous le pouvez et respirez le plus régulièrement possible. Inspirez par la bouche et expirez par le nez, comme si c'était un automatisme et surtout évitez les pensées parasite." La jeune femme réfléchit un peu plus et ajouta "Oh et bien sûr, il faut vous écoutez, si vous vous sentez oppressée ou que vous tremblez, ça veut dire que la crise arrive." Elle prit une petite gorgée de son thé brûlant et s'appuya finalement sur le dossier du banc. Elle se mit à rire doucement "Mais non ! Vous ne me devez rien ! C'est pour moi." Finalement l'infirmière lui tendit la main amicalement et ajouta "Au fait, je m'appelle Elle !" Après tout, la jeune femme avait besoin de sympathiser avec des personnes qui ne la regardaient pas comme si elle était le mal incarnée. Cette jeune femme était peut-être le début de sa nouvelle vie à Bowen     

Heureusement que cette jolie blonde était venue en aide d’Alba pour l’aider. La jeune maman n’avait jamais vécu ça auparavant parce que jamais elle ne s’était retrouvée dans cet été de stresse. Malheureusement, c’était loin d’être terminé mais elle ignorait encore qu’avec Léo les choses allaient se compliquer. Pour le moment elle écoutait juste la voix douce de sa sauveuse. « Ce n’est pas agréable. » Disait-elle presque en riant. Alba aimait comprendre les choses. Peut-être qu’elle s’inspirait de cette phase dans ses prochaines photos mais elle avait surtout besoin de comprendre pour être préparée à la prochaine crise. Elle ignorait tout de la blonde qui l’aidait à part qu’elle était infirmière. A cet instant, elle croyait tous les mots qu’elle lui disait. Puis elle riait aux pensées parasites. « Plus facile à dire qu’à faire. » Répondait-elle. Son cerveau était remplie de pensées parasites, alors ç’allait être compliqué pour la blonde de ne pas penser à tous les problèmes actuels. Assise sur ce banc elle écoutait les conseils qui lui seront précis pour les prochains mois. « Merci beaucoup. » Elle partait chercher à boire tandis qu’Alba reprenait son souffle. Elle ne parlerait de cette crise à personne parce que Charlie serait capable de débarquer, Léo de lui en vouloir, Romy de lui dire de se protéger et Freja d’appeler un médecin. En fait, elle n’avait pas envie pour une fois que les autres soient au courant, elle était capable de se débrouiller seule. « C’est vraiment trop gentil ! Je vous dois quand même un thé. » Elle lui souriait. Attrapant sa main elle lui serrait. « Alba. » Elle était un jolie prénom, peu commun. « Normalement je suis un peu plus fun que ça. » Disait-elle avec humour comme pour tirer un trait sur l’épisode précédent.

Elle se doutait bien que sa jeune patiente devait traverser une période compliquée, on ne faisait pas de crises d'angoisses en pleine rue sans raisons. A moins d'être très spasmophile et de souffrir de phobie sociale, ce qui n'était à l'évidence pas le cas de la jeune femme. Elle se doutait bien qu'il était compliquée de faire abstraction de ses pensées parasites, elle même avait du mal à le faire quand les crises commençaient, mais avec le temps on apprenait à gérer et même à vivre avec. L'infirmière lui sourit "Ne vous en faites pas, la première est toujours la pire. Si ça recommence vous serez moins surprise et vous pourrez mieux gérer." Sur des dire elle était partie leur chercher des boissons avant de revenir tenir compagnie à Alba. C'était un beau prénom par ailleurs, très chantant et surtout il convenait parfaitement au visage doux de cette jeune femme. Elle était contente dans un sens de rencontrer une personne qui ne lui saute pas à la gorge à Bowen c'était devenu compliqué pour elle depuis qu'elle était revenue. Mais elle n'en voulait à personne, c'était normal dans un sens. Après la façon dont elle était partie neuf ans plutôt, mais tout de même il était agréable de rencontrer enfin une personne amicale, ça lui redonnait espoir en l'avenir. "Cela nous donne une occasion de nous revoir dans de meilleurs circonstances" ajouta-t-elle en rigolant. Cette jeune fille avait repris un peu d'aplomb et Elle en fut rassurée "Puisque vous rigolez, c'est que vous allez déjà mieux !" La jeune infirmière tendit sa main pour prendre doucement le pouls de la jeune femme "Votre rythme cardiaque s'est un peu calmée, ça devrait aller !" Elle sourit gentiment à la jeune femme et bu une gorgée de son thé "Vous êtes à Bowen depuis longtemps ? Je reviens de neuf ans d'absence et vous ne me dites rien."

Il y avait des tonnes de raison qui avaient entraîné Alba à ce moment-là. Son histoire avec Léo, bien que passionnante angoissait Alba. Peut-être qu’elle devrait lui parler. Enfin, pour le moment ils s’ignoraient même s’ils faisaient des efforts pour Jon. Paniquée elle demandait des conseils à cette jolie blonde si douce. « Merci encore ! » Elle était remplie de gratitude Alba à cet instant. Encore un peu secouée, elle laissait sa sauveuse partir chercher du thé. Même s’il faisait chaud, la boisson chaud ravivait Alba et lui fit du bien. Elle avait un peu de mal à se reconnaître Alba à cet instant, et c’était avec le sourire qu’elle expliquait à Elle qui elle était vraiment. « Tout à fait ! » Répondait-elle avec enthousiasme et naturel. « Je pense qu’on peut se tutoyer, si ça ne vous gêne pas évidement. » Alba avait toujours été comme ça, plus amicale que procédurale. Elle laissait la jolie blonde vérifier ses constances, enfin son pouls. « Merci encore ! Ce n’est vraiment pas agréable. » Elle se sentait mieux Alba et puis elle avait repris des couleurs. En buvant son thé, elle observait un peu les environs. C’était calme le parc à cette heure-ci. Son attention retournait vers Elle. « Je ne suis revenue qu’il y a quelques mois. Mais j’y étais y’a 5 ans. » Mais il y a neuf ans elle n’avait jamais mis les pieds dans cette ville. « Il y a neufs ans je connaissais cette ville que de nom. » Disait-elle en riant. « Tu étais où pendant ces neufs ans ? » Alba était un peu curieuse. Elle se sentait bien avec cette jolie blonde.

Sa boisson chaude entre les mains, malgré la chaleur qui régnait sur Bowen, mettait du baume au cœur de Elle. Toute cette situation était angoissante pour elle et tout comme la jeune femme assise près d'elle, l'infirmière se sentait sous tension. C'était agréable de s'occuper d'une autre personne qu'elle, pendant un instant elle en oubliait ses propres soucis. Après tout, la blonde n'avait pas choisi ce métier pour rien, elle était naturellement altruiste et aider Alba, même si elle n'avait pas été infirmière, lui serait apparu comme une évidence. Mais heureusement pour Alba, sa compagne savait exactement quoi faire pour la sortir de cette situation. La conversation se faisait légère et c'était agréable pour une fois de parler avec une personne qui ne lui montrait pas d'hostilité "Oui je pense aussi ! Evidemment ça ne me dérange pas que l'on se tutoie." Au contraire, le vouvoiement lui donnait toujours l'impression de dresser une barrière entre elle et les autres. "Ce n'est rien, c'est normal, je ne pouvais pas te laisser comme ça." Elle eut un rire léger "Déjà parce que je suis bien trop gentille et également parce que c'est mon métier." Avec précaution, la jeune infirmière porta sa boisson chaud aux lèvres puis souffla doucement dessus tout en écoutant sa camarade. "Oh je vois. Bowen  est une ville agréable, c'est très cosy." c'était vrai, Elle aimait cette atmosphère petite ville, même si les ragots allaient bon train, elle aimait la proximité avec les gens. "J'étais à Adélaïde..." Elle marqua une hésitation et acheva "Pour le travail on peut dire." La blonde hocha doucement les épaules d'un air fataliste. Elle n'était pas plus gênée que ça par sa situation mais elle se voyait mal tout déballer à une nouvelle connaissance, elle avait un peu de retenue. "Et toi ? tu étais ou pendant ces cinq ans ?" Continua-t-elle en affichant un doux sourire.

Heureusement qu’Alba était tombée sur cette femme. Elle avait eu tout les bons gestes et les mots réconfortants. En tout cas, Alba comptait se poser un peu en rentrant chez elle pour mettre toutes ses pensées en ordre. Le thé dans la main, ça fit du bien à Alba, même s’il faisait chaud. Pour tout dire, elle avait froid et se sentait vulnérable. Cette crise l’avait affaibli et fatiguée. Elle était rassurée que sa sauveuse soit restée avec elle. « Parfait alors. » Disait Alba en souriant préférant le tutoiement. De toute façon, cette jeune femme venait de la rassurer elle ne se voyait pas mettre de barrières entre elles. « Y’en a qui l’aurait fait. » Répondait-elle en haussant des épaules. Si les choses avaient été inversées, Alba l’aurait aidé même si elle n’aurait eu aucune idée de comment faire. Ce qui n’était pas le cas d’Elle. « Ah bon ? Tu fais quoi ? » Elle lui souriait gentiment, curieuse de découvrir le métier de cette personne trop gentille. Elle prit une toute petite gorgée de son thé pour ne pas se brûler, profitant de la chaleur qui s’installait dans tout son corps. Bowen était une très agréable, mais Alba trouvait que les choses se savaient trop vie. « Tout le monde se connaît, ce qui peut-être chouette et pas chouette en même temps. » Elle qui était plutôt nouvelle s’était très vite liée avec plein de personne qui avaient un lien avec son ex. « J’aime beaucoup Adélaïde. » Elle ignorait toute l’histoire d’Elle, sinon elle aurait su qu’elle avait un peu menti. Ce n’était pas forcément que pour le travail qu’elle était revenue. « J’espère que le travail à Bowen vaut le coup. » Disait-elle en riant légèrement. Alba aussi était revenue un peu pour le travail vu qu’elle avait eu l’opportunité de reprendre la galerie d’art. « J’étais à Brisbane. Je suis aussi revenue pour le travail. » Et pour que son fils soit plus proche géographiquement de son père. Les deux femmes avaient presque une histoire semblable sans le savoir.

La jeune femme était heureuse d'être tombée sur Alba, cela lui faisait du bien de parler de tout et de rien avec une inconnue. Il n'y avait pas de jugement possible sur sa situation ni sur celle de sa camarade. Apprendre à découvrir une personne était plutôt quelque chose de reposant, d'autant plus quand cette personne semblait agréable comme l'était Alba. Elle hocha doucement la tête "Certaine personne manque d'empathie et d'altruisme, on vit de plus en plus dans un monde égoïste." C'était la sensation qu'avait parfois Elle quand elle regardait la race humaine, pourtant elle avait envie de croire qu'en chaque personne résidait malgré tout un fond de bonté, elle était idéaliste comme femme, mais ça faisait partie de son charme. "Je suis infirmière, j'ai fait une spécialisation dans la pédiatrie et j'ai accepté le poste d'infirmière scolaire à l'école, mais j'aimerais plus tard intégrer le service des urgences pédiatriques... C'est très demandé. Et toi, tu fais quoi ?" Sa voisine et patiente d'un jour l'intriguait et elle avait envie d'en savoir plus. Bowen revint sur la table et Elle ne put qu'être d'accord avec sa camarade. Une petite ville comme Bowen avait ses avantages et ses inconvénients "C'est vrai que les commérages vont bon train, je sais de quoi je parle. Après neuf années d'absences autant te dire que mon retour à donné du grain à moudre à bien des mégères." Bien qu'elle n'ait pas entendu particulièrement de rumeurs à son sujet, elle voyait bien les regards posés sur elle et les quelques chuchotements, mais elle comptait sur le temps pour atténuer ces bavardages "Ça leur passera bien un jour quand ils auront épuisé le sujet ou qu'il se passera quelques choses de plus intéressant." L'infirmière ne prêtait pas tant attention aux commérages, mais cela pouvait devenir épuisant malgré tout. Elle sourit à la blonde, elle aussi avait aimé Adélaïde, sûrement que dans d'autres circonstances elle y aurait fait sa vie, pourtant elle préférait la tranquillité de Bowen et surtout la présence de Marcus. Il aurait pu se trouver au fin fond du monde, elle y serait allée. Elle regarda Alba et lui adressa un sourire "Je ne sais pas encore si ça en vaut le coup, mais il faut essayer non ?" Plus que de son emploi, c'était de Marcus dont elle parlait, mais quelque part le tout se rejoignait.

Après cette crise, ça faisait du bien à Alba de se poser pour discuter avec Elle. C’était plutôt simple, surtout avec ce thé réconfortant. Elle n’était pas obligé de l’aider, c’était déjà une preuve que la femme qui se trouvait en face d’elle avait de la bonté et de l’empathie. « C’est bien vrai. » Alba se demandait si les rôles inversés, elle aurait aidé Elle. Sûrement. Alba avait bien des défauts, mais elle restait dans le fond une gentille personne. Ne sentant pas encore prête à repartir de son côté, Alba préférait la conversation. « Dans quelle école ? » Demandait Alba avec enthousiasme. Si ça se trouve, elle était dans la même école que Jon. « J’espère que tu arriveras vite en urgence pédiatrique. » Disait Alba avec volonté. Si elle s’occupait des enfants aussi bien qu’elle s’était occupée d’elle, tous les hôpitaux auraient besoin d’elle. « Je suis photographe et je gère une galerie d’art dans le centre. » Elle prit une gorgée de son thé. Bowen était une chouette ville mais Alba avait très vite compris que tout se savait trop rapidement. Et encore, elle découvrait à quel point les gens pouvaient se mêler des choses qui ne les regardaient pas. Elle riait Alba. « Je comprends … J’ai presque vécu la même chose. Après faut juste ignorer. » On la connaissait comme la mère du fils d’Emerson junior. Déjà elle avait fait parlé d’elle quand cinq ans plus tôt elle était venue annoncer la nouvelle à Léo avec son ventre rebondi. « Tant que ça ne nous blesse pas c’est le plus important. » Mais forcément elle serait blessée Alba parce toutes ces choses, même si elle montrait la différence. Les deux femmes étaient donc des revenantes. Enfin Alba un peu moins qu’Elle vu qu’elle avait grandi à Brisbane. « Il faut toujours essayer. » C’était ce que faisait Alba avec Léo et Jonah.

Ce genre de rencontre imprévue plaisait à elle, si jusque là sa journée n'était pas des meilleures, à l'heure actuelle, elle s'améliorait considérablement. Aider Alba avait été un geste tout naturel chez elle et elle l'aurait fait pour n'importe qui. Mais par chance, la jeune blonde face à elle semblait être de très agréable compagnie et la conversation battait son plein. "Celle qui se trouve à l'ouest de la ville, c'est petit mais je préfère autant, c'est moins de charge." En effet, une trop grosse école aurait été un poids car en plus de s'occuper des enfants, Elle avait aussi des tâches administratives à effectuer, le métier d'infirmière ne se cantonnait pas qu'aux piqûres et petits bobos en tous genres. La blonde sourit à son interlocutrice, elle aussi espérait bien vite changer, mais elle n'y comptait pas trop pour le moment, le principal étant de pouvoir mettre du beurre dans les épinards. Elle prit à son tour une gorgée de thé et se tourna un peu plus vers Alba pour la regarder avec enthousiasme "C'est un super boulot ! Ce doit être passionnant... Si tu me le permets j'aimerais beaucoup venir voir ta galerie." Elle n'était pas artiste elle-même, mais pour autant elle y était sensible et elle trouvait le métier de sa compagne absolument fabuleux. Tout comme elle, Alba semblait faire le métier de ses rêves, c'était une belle chose. Elle regarda sa tasse de thé et eut un petit soupire "Ce n'est pas toujours évident, mais je pense que tout finira par se tasser." Alba avait raison sur ce point, ce n'était pas important si elles n'en souffraient pas. Pourtant, cela lui faisait du mal à Elle, de devoir affronter les regards des gens qu'elle avait aimé, mais c'était son fardeau et elle devait faire avec. Les paroles de la jeune femme la firent sourire "Si on essaie pas, on ne peut s'en prendre qu'à nous même si ça ne marche pas." Marcus devait savoir qu'elle était à Bowen, c'était évident. Une si petite ville devait déjà avoir propager la rumeur et plus elle tarderait, plus la situation se compliquerait. Elle serra un peu plus ses doigts sur la tasse "C'est agréable de parler avec une personne qui ne m'en veut pas." ajouta Elle en rigolant "Depuis que je suis revenue ici, on me fusille du regard ! Cela fait du bien de rencontrer de nouvelles têtes."

Parfois, il suffisait d’’un signe du destin pour qu’une journée qui commençait mal finisse par devenir plus douce. La crise d’angoisse d’Alba était imprévue et surtout nouvelle. Cette sensation d’étouffement ne convenait pas à la maman. Mais de ça avait découlé la rencontre d’Elle. Instinctivement, Alba eu confiance en elle et la photographe aimait suivre son instinct. Elle se retournait avec un immense sourire. « C’est vrai ?! » Elle ne l’avait jamais rencontré pourtant, en même ces dernières semaines c’était Léo qui s’occupait de l’école de Jon pendant qu’elle s’occupait des autres trucs. « Mon fils y est, Jonah Emerson. » Il y a quelques semaines, il avait une grosse crise d’appendicite et c’était l’infirmière de l’école qui avait appelé l’hôpital, il s’agissait peut-être d’Elle. A son tour, Alba expliquait ce qu’elle faisait comme travail. Ça la passionnait, et la galerie était un nouveau challenge incroyable, bien qu’elle comptait retourner faire la photographie. « Mais oui avec plaisir ! Tu seras la bienvenue ! » Elle aura même le droit à un café ou thé en fonction de ses préférences. Ça permettra à Alba de rembourser le thé d’aujourd’hui. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle se sentait en confiance pour se confier et Elle fit de même. Les rumeurs et tout ce que les gens pouvaient penser avaient des impacts dans la vie des gens. Et même si on essayait de ne pas être touchée, ça blessait quand même. « J’espère pour toi ! » Alba comprenait, elle aussi en avait un peu subi. Ç’avait toujours dépassé Alba ce genre de rumeur. Si elle avait quelque chose à reprocher à quelqu’un elle le lui dirait sans hésiter, pas besoin de monter toute la ville contre cette personne. Elle hochait la tête Alba, confirmant la remarque d’Elle. Son sourire se fanait un peu quand elle comprit qu’Elle n’avait pas de soutien en ce moment. « Tu as fait quoi pour qu’on te déteste autant ? » Demandait Alba curieuse mais elle lui fit comprendre qu’elle n’avait pas besoin de lui raconter si elle ne voulait pas. « Contente de te rencontrer aussi ! Promis je ne te fusillerais pas du regard. » Elle lui souriait.