and they can't steal the love you're born to find (mara)

Dans la pièce sans fenêtre du yoga space, une chaleur accablante avait submergé la potière qui tentait, aussi bien que mal, de dérouler son tapis de yoga qui se repliait sans cesse sur lui-même. C'est qu'il était neuf et il restait dans sa position initiale. Ça ne serait que pour très peu de temps, avec la chaleur de la pièce, il finirait par perdre de sa rondeur, mais pour le moment, Sara avait réellement l'air d'une débutante.

Elle s'était fait proposé l'endroit et le cours par une cliente. Une dame qui passait souvent à la boutique. Elle achetait les nouvelles pièce de la potière, en offrait en cadeau et faisait d'elle un peu la commerçante qu'elle était. Sara lui devait une partie de sa popularité en ville. Elle avait fait un bon travail sur les réseaux sociaux, mais sans cette cliente, sa clientèle ne serait pas la même. Sa fille avait le même âge que Sara, elle le lui rappelait beaucoup, mais elle vivait maintenant à Sydney, depuis à peine quelques semaines. Avant son départ, elle était une adepte du yoga chaud, pratique qui avait, à ce que l'on racontait, des vertus décuplées de son cousin le yoga traditionnel.

Sara n'en avait jamais fait. Ni même du yoga plus traditionnel. Mais, curieuse, épicurienne, elle avait eu envie d'essayer. Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi maintenant ? Elle ne saurait dire. Elle n'était plus stressée qu'à l'habitude, Sara, ni tendue. Et pourtant, sans même hésité, elle s'était pris un cours d'essaie.

Et là voilà, après avoir bu un café qui n'était surement pas l'idée du siècle avant un cours de yoga, dans un ensemble de sport assorti beige, à tenter de redresser son tapis de yoga. La brune laissa un soupire s'échapper avant de rire devant le ridicule de la chose, s'asseyant en tailleur sur le dit tapis qui n'écoutait rien en attendant le début du cours. Déjà, ses épaules perlaient tant la chaleur l'enveloppait.

Le yoga en plein air, tu l'as déjà expérimenté et principalement sur la plage. Néanmoins, tu es loin d'être une experte et tes quelques essais n'ont pas été très fructueux, jusqu'ici. Mais le yoga à l'intérieur, avec une chaleur accablante pareil, c'est une première. Heureusement que ton ensemble de sport est fin et souple et qu'il ne marque pas sinon tu serais déjà dégoulinante de sueur alors que le cours n'a même pas encore commencé. Installée sur ton tapis, en attendant que la prof démarre l'initiation, ton regard se pose sur ta voisine, une jolie brune, en train de se battre avec son propre tapis de yoga, sans doute neuf. Tu ris en la voyant capituler malgré que celui-ci continue de s'enrouler sur lui-même. « Il faut s'asseoir dessus en le mettant dans le mauvais sens pour qu'il prenne le pli. Cela devrait aider. » Dis-tu en tournant la tête vers elle, un léger sourire au coin des lèvres. Tu n'es pas une experte mais tu as déjà été dans la situation de la jeune femme et c'est ce qui a fonctionné pour toi. Quelques secondes plus tard, la prof vous invite à vous mettre debout pour commencer les étirements. « C'est ta première fois ici, j'imagine ? » Demandes-tu à ta voisine alors que vous étirez vos bras d'un côté puis de l'autre. Vu comme ça, on pourrait croire que tu as l'habitude du yoga et du yoga space alors qu'au fond, tu es certainement aussi débutante que la brune à tes côtés. Si ce n'était pas le cas, tu ne serais pas là, à ce cours d'initiation.

Elle avait l'air d'une stupide débutante. Et Sara, de l'orgueil, elle en avait un peu... Beaucoup même. Elle aurait franchement préféré être la nouvelle qui passe incognito, celle qui se fond à la masse et qui fait croire qu'elle était plutôt douée et connaisseuse. Mais ça avait été tout l'inverse. Et, que pouvait-elle faire de plus ? Toute la salle de cours venait de la voir se battre avec son tapis qui avait fini par gagner la bataille et décidé de s'enrouler au maximum, venant échouer sa course contre les jambes de Sara, lasse, vaincue, qui riait au sol. Même sa voisine, une brune aux yeux en amandes perçants, lâchait un fou rire en voyant la fin de cette guerre. Les yeux de Sara se posaient sur son tapis, puis sur la brune qui savait visiblement mieux y faire qu'elle avant de rire de nouveau. « Aaaaaaaaaaaah, mais oui... Pas bête du tout », faisait-elle en s'exécutant. De toute façon, avec cette chaleur accablante, le tapis finirait par perdre son pli rapidement. Ce n'était qu'une question de secondes. Elle adressa tout de même un sourire franc à sa voisine. « Merci », eut-elle juste le temps de dire avant que l'instructrice ne se positionne sur son propre tapis, devant tout le groupe, pour commencer son cours. Elle commençait à s'exécuter dans les poses d'échauffements pour réchauffer les muscles. Pour repreduire, les mouvements simples, ça, Sara était douée. Mais lorsqu'il serait question de flexibilité, on la perdrait. Sa voisine, elle, semblait plutôt bien plus qu'à l'aise. Elle avait même l'air habituée. « Oui », répondait Sara en esquissant un sourire moqueur envers elle-même. « Mais pas toi, visiblement. J'aurais dû me mettre au fond de la salle, sans doute. »

En réalité, tu n'es probablement pas beaucoup plus avancée que les autres participants de ce cours. Tu as quelques bases mais ta souplesse laisse encore à désirer et cette chaleur accablante va clairement compliquer les choses. « Pas de quoi. » Réponds-tu avec un léger sourire aux lèvres quand ta voisine de tapis te remercie. Quelques secondes plus tard, la prof lance le cours en commençant par des échauffements de quoi réveiller vos muscles. « Si, c'est la première fois que je participe à un cours de yoga chaud mais j'ai déjà pratiqué plusieurs fois le yoga en plein air, principalement sur la plage. » Expliques-tu à la jeune femme. « Te mettre au fond de la salle ? ça aurait été dommage. » Ajoutes-tu sans en dire plus pour autant, laissant planer le doute quant au sens de tes mots. Après quelques échauffements supplémentaires, la prof lance une musique d'ambiance et vous donne les premières directives. Seulement, ce que tu n'avais pas compris, en t'inscrivant lors de ce cours, c'est que la majorité des exercices devront être appliqués à deux. Tu regardes autour de toi, voyant les autres participants former des duos. Merde. Si tu avais lu les informations du cours jusqu'au bout, tu aurais compris qu'il fallait venir accompagnée. Pas sûre qu'April t'aurait suivie, par contre. « Tu as un ou une partenaire ? » Demandes-tu à ta voisine, espérant pouvoir compter sur elle pour ne pas flinguer complètement ton cours. Alors que vous discutez, les personnes autour de vous sont déjà en train de s'installer face à face pour le premier exercice.

En même temps, la maladresse faisait partie de l'entité de la belle Sara. Mais c'était bien malgré elle. Ce n'était pas qu'elle avait deux pieds gauches, mais une attention plutôt facilement déstabilisante, ce qui la mettait, parfois, dans des situations cocasses comme celle-ci. Heureusement, sa voisine, qui elle semblait plutôt douée et experte en yoga, n'avait pas trop ri d'elle. Certes, elle avait esquissé un rire et un sourire discret, mais son intervention bienveillante fit plus de bien que de mal à l'orgueil de la Portugaise. Sara l'avait remercié puis regardé lui répondre, presque déçu de l'échange s'était terminé ainsi. Et sans vraiment savoir pourquoi, d'ailleurs. C'était peut-être dû aux yeux envoûtants de la brune ou à son sourire qui invitait les autres à l'imiter, Sara n'en savait rien, mais il y avait quelque chose de particulier chez la jeune femme qui lui aurait donner envie que les mots ne cessent pas. Quelque chose qu'elle ne comprenait pas.

Le cours avait débuté avec des échauffements assez basiques, le genre de mouvements qu'on voyait plutôt souvent dans les vidéos de yoga. Ce n'était rien de trop complexe, mais déjà Sara avait du mal à suivre la cadence. Depuis qu'elle ne dansait plus, elle avait perdu un peu de sa souplesse. Sara tentait de suivre, jetant des coups d'oeil à sa voisine de temps à autre. Elle semblait réellement à l'aise. Et peut-être avait-il lu dans les pensées de l'artiste, qui aurait voulu trouver comment relancer la discussion, puisqu'elle s'adressa à Sara en lui posant une question. Surprennamment, elle était, elle aussi, novice. Sara expulsa un rire qu'elle tentait de faire discret, avec difficulté. « Alors, tu as vraiment ça dans le sang... », commentait-elle. Certaines personnes étaient visiblement mieux choyées que d'autres dans l'art du yoga. Sara fit part de sa honte quant à son médiocre talent, disant qu'elle aurait peut-être dû se placer au fond de la salle alors que la belle brune n'acquiesçait pas ses propos. Ça aurait été dommage ? Sara esquissait un nouveau sourire. Pourquoi cette simple phrase-là rendait toute chose ? Pourquoi avait-elle l'impression que cela sonnait comme un flirt ? « parce que tu n'aurais pas pu rire de moi? », répondait-elle, incertaine. L'envie de répondre quelque chose de l'ordre de la drague lui avait passé par la tête, mais quelque chose lui en retenait. L'incertitude, peut-être ? Ou était-ce cette foule de sentiments contradictoires qui se bousculaient. Jamais Sara n'avait été aussi intriguée par une femme.

Les échauffements se terminaient sur les consignes de la professeur invitant les participants à se position en binômes. Sara fronçait les sourcils. Dans la description du cours, sa cliente ne lui avait pas parlé de la partie deux par deux, sans quoi Sara ne se serait pas inscrite. C'était sa faute, au fond, elle n'avait pas lu la description du cours et ne s'était laissé convaincre que par les dires qu'elle avait entendus. À nouveau, les deux voisines se regardèrent. « Je suis seule. Toi non plus, tu n'as pas fait tes devoirs de lectures ? », fit-elle accompagné d'une grimace d'excuse. « Je pense qu'on est prise pour faire le cours ensemble. » Enfin, prise, ce n'était pas péjoratif. Cette brune à l'aura intriguant attirait, bien malgré elle, Sara.

Avoir le yoga dans le sang, c'est le cas de le dire. Ta mère pratique ce sport depuis sa plus tendre enfance et ce n'est pas faute d'avoir essayé, à plusieurs reprises, lorsque tu étais enfant, de te transmettre sa passion pour le yoga. Mais à l'époque, tu étais davantage intéressée par les photos de voyage de ton père ou par la nature en général. Du genre casse-cou, tu as toujours préféré aller explorer les forêts, les parcs et surtout les arbres, construisant les plus grosses cabanes possibles. Ton grand frère a toujours été de la partie, lui qui gérait l'aspect plus technique de vos constructions. Toi, tu étais les petites mains comme on dit, mais tout aussi importantes. « Ma mère est balinaise et pratique le yoga depuis qu'elle est toute petite alors oui, quelque part, j'ai ça dans le sang. Même si jusqu'à il y a quelques mois, je ne m'intéressais pas vraiment à tout ça. » Expliques-tu à la brune avec un léger sourire, toujours concentrée sur tes mouvements pour obtenir le meilleur échauffement possible. Tu sembles à l'aise, comme ça, mais tu as l'impression que tout ton corps est en alerte, en surchauffe. Ou est-ce lié à la jeune femme à tes côtés ? Peut-être. Quoi qu'il en soit, intérieurement, tu es moins à l'aise que tu n'y parais. « Je ne me permettrais pas de rire de toi. » Réponds-tu d'abord en souriant du coin des lèvres. « Mais ça aurait été dommage de ne pas t'avoir comme voisine. » Ajoutes-tu en laissant toujours planer une certaine once de doute. Après quelques minutes d'échauffements supplémentaires, tu comprends bien rapidement que ce cours est en fait destiné aux binômes. Seulement, toi, tu es venue seule sans savoir que tu aurais besoin d'un ou d'une partenaire. Te tournant vers ta voisine, tu l'interroges sur un possible accompagnant mais, par chance, elle semble aussi larguée que toi. Tu hoches la tête à ses mots, rassurée. « Clairement, je n'ai pas lu les informations du cours jusqu'au bout... » Dis-tu en soupirant légèrement. « Je serais ravie de faire ce cours avec toi si tu es partante. » Certaines personnes pourraient se sentir mal à l'aise en compagnie d'une parfaite inconnue. Ce n'est pas ton cas parce que tu n'as jamais eu peur des contacts sociaux en général. Mais le yoga demande une certaine proximité que la jeune femme n'est peut-être pas prête à avoir avec toi. Quoi qu'il en soit, vous devez vous décider et vite parce que la première position est lancée par la prof. « Et sinon, je m'appelle Maé. » Précises-tu avec un sourire sincère à ta potentielle partenaire de yoga.

Ça avait l'air beaucoup plus facile au travers des mouvements de la belle brune voisine de Sara. Ses gestes fluides, presque experts, qu'elle tentait d'imiter, semblaient tellement plus innés chez elle. Et peut-être que cela avait effectivement un lien avec ses origines dont elle lui confiait. « Je comprends mieux pourquoi tu as de si jolis yeux, alors », fit Sara en référence aux origines balinaises, à voix basse, tentant de ne pas déranger tout le cours par ce commentaire qui laissait peut-être transparaître qu'elle la trouvait séduisante, cette voisine douée en yoga. « C'est tout de même un peu injuste que ça fasse partie de tes gênes, le yoga... Ça fait passer tous les autres participants, et moi surtout, pour des débiles », plaisantait-elle de plus belle. Enfin, c'était une plaisanterie à moitié puisque la brune ne se sentait tellement pas dans son élément, réussissant qu'à demi les échauffements de base. Sara avait soudainement peur pour les futures positions, alors qu'elle disait qu'elle aurait mieux fait de se placer au fond de la salle. « C'est gentil », répondait Sara, un peu flattée sans vouloir le laisser complètement paraître. Avait-elle droit de se sentir flattée? Sans doute pas. Mais il y avait quelque chose d'électrique qui se passait dans le bas de son ventre, chaque fois que cette mystérieuse brune lui servait un nouveau sourire.

Si le yoga chaud, c'était de parler à une jolie femme alors qu'on échauffait quelques parties de son corps, Sara s'y sentait bien. Mais elle se doutait que les choses n'étaient pas faites pour demeurer ainsi lorsque la prof demanda à la salle de se placer en équipe de deux. Évidemment, Sara n'avait pas de binôme prédéfini et elle ne pouvait que s'en vouloir à elle de n'avoir pas lu les normalités du cours dans lequel elle s'était inscrite. « Entre deux paumées, il faut se soutenir », proposais alors Sara avec un sourire. « Ça sera un plaisir pour moi aussi... Peut-être que tu pourras me corriger si je fais des erreurs.. » Ça ne serait que bénéfique pour les compétences en yoga que la Portugaise, mais derrière cette phrase banale il fallait y voir un sous-entendu que la brune s'était surprise à lancer sans même le contrôler. Que faisait-elle? C'était bien la toute première fois qu'elle se sentait aussi molle et différente devant une jolie femme. « Sara », souffla la brune à son tour avant de s'assoir sur son tapis, menacée par les yeux de la prof qui regardait en leur direction. Maé et Sara étaient les seules à ne pas s'être mis en position. Elle tendit ses mains vers Maé, ses paumes étaient moites et ça n'avait pas seulement un lien avec la chaleur de l'endroit. « Pardon.. », lâchait-elle, timide, s'essuyant contre son legging lorsqu'elle s'en rendit compte avant de lui retendre ses mains. « Il fait chaud.. », prétextait-elle. C'était tout son corps qui était en alerte alors qu'elles allaient entrer dans une proximité assez rapidement. Si la première position était plutôt soft, Sara avait déjà vu des poses en duo plus complexes qui demandaient beaucoup de confiance envers l'autre. Elle ferma les yeux pour mieux respirer. « Comme ça ? », demandait-elle alors que leurs mains et leurs pieds se touchaient.

C'était difficile, jusqu'ici, de dire s'il existait déjà une certaine tension entre la brune et toi - ou si c'était le fruit de ton imagination - mais en entendant ses mots, tu n'as plus vraiment de doute. La façon qu'elle a de te regarder et ce compliment sur tes yeux, ça veut tout dire, non ? Cela veut dire que tu ne la laisses pas indifférente, n'est-ce pas ? En général, tu es assez sûre de toi et tu perçois vite si quelqu'un est intéressé par ta personne ou non. Mais là, les choses sont plus compliquées. Il persiste une once de doute malgré tout que tu ne parviens pas à expliquer. « Merci. » Réponds-tu en souriant à son compliment. « Tu n'as absolument pas l'air d'une débile et pour les autres, je ne sais pas, je ne les ai pas vraiment regardés. » Dis-tu en riant. En réalité, depuis qu'elle est venue poser son tapis à côté du tien, c'est surtout cette jeune femme que tu regardes. « Mais de toute façon c'est un cours pour débutants alors on est tous là pour apprendre les bases. » Clairement, tu n'as aucune base précise et encore moins pour ce qui est du yoga à deux. Ce genre d'exercices, tu ne connais pas mais, par chance, le premier ne semble pas bien compliqué. Mais pour pouvoir le réaliser, il faut d'abord que ta partenaire accepte de faire ce cours à tes côtés, en binôme. Elle aurait tous les droits de refuser mais vous auriez l'air bien bêtes, toutes les deux, sans partenaires. Sans doute que si elle se sent mal à l'aise à l'idée d'accepter, tu quitteras le cours prématurément. Ce serait dommage mais tu comprendrais qu'elle ne soit pas à l'aise par cette proximité avec une inconnue. « Deux paumées... ça nous va plutôt bien. » Réponds-tu en riant un peu trop fort, attirant les regards sur vous. Tu t'excuses auprès de la prof avant de prendre place en face de la jeune femme et d'adopter la position. « Je suis sûre que tu seras parfaite. » Tu ne perçois malheureusement pas le sous-entendu, sans doute parce que tu ne connais pas encore assez cette jeune femme présentée officiellement sous le doux nom de Sara. Cela lui va bien et ce prénom sonne agréablement à tes oreilles, surtout sortit de la bouche de la jeune femme. Quelle bouche, d'ailleurs... Ton regard dévie l'espace d'une seconde sur les lèvres de Sara avant de s'en détourner pour ne pas te faire remarquer. « Ce n'est rien, on est tous dégoulinants de sueurs ici. » Plaisantes-tu en essuyant tes mains à ton tour sur ton pantalon de sport. « Oui, j'ai l'impression que tout mon corps va exploser... » Souffles-tu en plongeant ton regard dans le sien, une fois en position de yoga. Et là, tu ne parviens pas à l'expliquer mais tu sens quelque chose qui se passe, qui se transmet, d'un regard à l'autre. Tu as l'impression que ça vient de loin et que c'est assez fort mais c'est encore trop flou pour mettre des mots dessus. « Euh... mmh... oui comme ça. » Parviens-tu finalement à dire, un peu perdue face à ce qui vient de se passer. « Enfin j'dis ça mais j'suis pas plus expérimentée que toi. » Ajoutes-tu en riant légèrement, retrouvant peu à peu tes esprits.

Si le cours tenait à regarder les yeux de la brune pendant deux heures, Sara pourrait facilement exceller, bien qu'elle avait l'impression de s'y perdre déjà et de perdre cap. Cette sensation, c'était la toute première fois qu'elle la ressentait. Sara avait déjà trouvé des femmes jolies, elle s'était déjà surprise à admirer leur beauté presque en secret, à commenter à Hugo la pulpe des lèvres d'une actrice dans une série fétiche ou le regard de braise d'une serveuse. Mais jamais comme elle regardait les yeux de la Balinaise. Le commentaire qu'elle lui avait fait, d'ailleurs, n'était pas trop discret. Il venait peut-être même de griller Sara qui en profita pour parler des gènes de yoga de la brune, tentant de rattraper le coup. Qu'est-ce qu'il lui arrivait? Heureusement pour elle, la belle brune ne répondit pas au compliment de Sara. Elle se contenta de répondre à la seconde partie de sa réplique, précisant qu'elle n'avait pas regardé les autres. Sara hochait la tête avec presque une pointe de déception, alors qu'en vérité, tout ce qu'elle faisait depuis le début de cette discussion était mal en se trouvant diablement attiré par cette jeune femme alors qu'elle était, rappelons-le, en couple. Et qui avait dit que la brune était intéressée par les femmes? Sara, même, ne savait pas trop ce qui se passait dans tout son corps, elle qui n'avait jamais ressenti ce genre d'attraction pour aucune autre femme. Ça en était une première. « Oui, j'imagine alors qu'on a tous l'air un peu débiles.. », reprit Sara en se concentrant sur la voix du prof, tentant d'oublier celle de Maé de peur d'être à nouveau captivée.

Alors que la seconde partie du cours commençait, celle en duo, Sara et Maé étaient confrontées à un problème qu'elles résolurent en se choisissant comme partenaires. À nouveau, la Portugaise se laissa tenter par la douce tentation qu'était Maé et à des avances interdites. Avances qu'une fois de plus, la Balinaise ne releva pas. Sara devait alors se forcer à admettre l'inévitable : elle s'était monté la tête toute seule. Maé n'était visiblement pas intéressée. Peut-être avait-elle un partenaire de vie auquel elle était fidèle, elle. Ou peut-être n'était-elle tout simplement pas intéressée par les courbes féminines. Peut-être ne trouvait-elle pas Sara séduisante. De toute façon, elle n'était pas venue ici dans l'idée de plaire, mais plutôt de se soumettre à quelque chose d'à la fois nouveau et dépaysant. Mais alors, pourquoi était-elle déçue? Elles s'installèrent donc, Sara qui tentait de se remettre de ses émotions qui faisaient parler son corps plus qu'elle n'aurait voulu essuyait ses mains avant de les tendre à sa partenaire. « J'ai aussi cette sensation... Que.. Que mon corps va exploser.. », soufflait Sara à son tour, alors que la première position prenait forme. C'était électrique. Et tellement intrigant à la fois. Un frisson parcourait son corps en entier. Sara se permit donc d'ouvrir les yeux, découvrant le visage de Maé à nouveau. Le rouge s'emparait de ses joues. « Tu es.. », entamait Sara avant de se reprendre. « Tu es vraiment plus douée que moi, c'est confirmé.. », fit-elle alors que la prof annonçait la seconde position.

Si tu ne réponds pas à ses compliments ou ne perçois par les sous-entendus c'est parce qu'il est plutôt compliqué de dire si, oui ou non, la jeune femme ressent ce même feeling que toi. Difficile de dire si tout ça est le fruit de ton imagination ou non. Quoi qu'il en soit, lorsque ton regard se pose sur elle et que ses yeux capturent les tiens, tu n'es plus maître de toi-même. Tu te sens comme aspirée par son âme, incapable de détourner les yeux. « T'es en train de dire que j'ai l'air d'une débile là ? » Demandes-tu, faussement offusquée avant qu'un sourire malicieux ne naisse au creux de tes lèvres. Les échauffements terminés, vous démarrez officiellement ce cours en tant que binôme. Cela n'était clairement pas prévu mais tu es heureuse que le destin ait mis Sara sur ta route. Tu ne sais pas pourquoi mais tu as l'impression que sa rencontre va bouleverser ton quotidien. Installées l'une en face de l'autre, tes mains s'accrochent aux siennes alors que vos pieds se rejoignent. Jusqu'ici, la position n'est pas encore trop compliquée mais ce qui l'est davantage, c'est de garder ton regard rivé sur le sien. Enfin, ce n'est pas difficile à proprement parlé mais c'est électrisant. Déroutant. Déstabilisant. Tout ça à la fois. Tout ton corps se met en alerte, se réveille et réagit au contact de Sara. Comment est-ce possible alors que vous ne vous connaissez que depuis quelques minutes ? « Sûrement à cause de la chaleur qu'il fait ici... » Souffles-tu sans pourtant en croire un mot. Tu sais pertinemment que ce n'est pas lié à la chaleur ambiante mais bien à cause de ce qu'il se passe entre vous deux. De ce qui traverse tout ton corps. Alors que vos regards se croisent à nouveau, les joues de la brune s'empourprent, ce qui t'arrache un léger sourire. Elle est vraiment belle à regarder Sara. « C'est toi qui es... » Murmures-tu juste après elle avant de reprendre à ton tour : « ... bien plus douée que tu ne l'imagines. Tu te débrouilles bien, aies confiance en toi. » Tu aurais pu dire tellement d'autres choses à la place. Tu es incroyable, magnifique, envoûtante ou encore hypnotique. Il y a tellement de mots pour décrire ce que tu ressens à cet instant précis et pour décrire ce que Sara provoque chez toi. Perdue dans son regard, tu es obligée de rompre le contact, à contre coeur, pour adopter la seconde position. Ta souplesse laisse un peu à désirer et il est plutôt douloureux de rester dans cette position sans plier les jambes. « Je crois que je vais être courbaturée demain matin. » Plaisantes-tu en riant discrètement, incapable d'arrêter cette conversation avec elle.

La maladresse, c'était du Sara tout craché. Dans la lune, elle n'avait pas toujours les mêmes réflexions que les humains qui gardaient les pieds sur terre. Jamais elle n'avait voulu insinuer que la brune avait l'air débile. C'était même tout le contraire. Elle capturait son attention, plus que personne dans cette pièce. Et depuis qu'elle lui avait adressé la parole, Sara n'avait jeté un oeil à aucun participant. Normalement, elle aurait regardé par dessus son épaule pour s'assurer que personne qu'elle connaissait ne faisait partie du même cours, histoire de ne pas se ridiculiser. Or, cette fois, elle ne savait même pas la couleur de l'ensemble de sport de la prof, tant elle ne la regardait pas. Et tout ça, c'était par la faute de cette mystérieuse Balinaise. « Non.. Non non, pas du tout.. Je.. Tu n'as pas l'air débile du tout.. » Une chance que la belle brune lui souriait pour apaiser l'angoisse.

L'angoisse, elle était apaisée, mais on ne pouvait en dire autant de la tension électrique entre Maé et Sara. Mais était-ce réellement à cause de cette chaleur suffocante ? Si Sara levait les yeux vers les autres participants, elle doutait bien qu'elle lirait le même courant électrique entre les binômes. Ce qu'elles vivaient, toutes les deux, dépassait les effets d'un cours de yoga en duo. C'était fascinant, mais à la fois effrayant, parce que la force de cette sensation ne laissait présager jusqu'où elle pouvait aller alors que les deux jeunes femmes ne se connaissaient que depuis quelques minutes à peine. « J'imagine.. Il fait si chaud.. » Et elle était si chaude, Maé. Mais ça, Sara ne le dit pas. Du moins, pas avec des mots. Peut-être qu'elle pouvait le lire dans son sourire taquin et dans ses yeux qui brillaient d'une intensité qu'elle avait rarement ressentie.

Rouge aux joues, qui n'avaient rien à voir avec l'ambiance de la pièce, Sara pouvait à présent difficilement se cacher. Cependant, le poids de ses mots demeurait tout de même chaste, prudent. Elle ne savait s'y prendre, ni même quoi penser, alors que tout semblait si nouveau pour elle. Jamais elle n'avait ressenti ces émotions, pas même lorsqu'elle avait rencontré Hugo, aussi triste que ça pût s'entendre. « Merci.. », répondait Sara à la Balinaise. Elle reprenait ses esprits alors que la seconde position avait été enseignée par l'instructrice. À contrecœur, Sara tournait donc le dos à Maé, alors que leurs mains se retrouvaient à nouveau. « Il te faudrait un massage pour éviter les courbattures.. », confiait la brune. « Ou un bain aux sels de mer.. Je crois que ça aide les muscles endoloris.. », s'empressait-elle d'ajouter, dans une réponse plus chaste. Ses mains glissaient sur les bras de Maé, ses ongles effleuraient doucement la peau de la jeune femme. La chair de Sara se hérissait alors qu'il ne faisait pas du tout froid, les 50 degrés devaient bien taper dans cette pièce brûlante.

Tu ne pensais pas qu'en la taquinant de la sorte, tu mettrais mal à l'aise la brune et la pousserait à se perdre dans ses mots. Maintenant, tu te sens un peu mal d'avoir joué avec ses émotions comme ça même si ça partait d'une simple blague. « Je plaisantais, je disais ça pour t'embêter. » T'empresses-tu de préciser, un sourire rassurant aux lèvres. Rapidement, la jeune femme s'apaise alors que le cours de yoga démarre et prend une tournure des plus inattendues. En plus de former un binôme avec Sara, il y a ce courant électrique qui va-et-vient entre vous et ne vous quitte jamais. Que ce soit par des jeux de regards ou par le touché, tu perçois cette tension incontrôlable dans tout ton corps. Comme si tu n'étais plus maitre de tes esprits, de tes émotions. Si c'est étonnant, c'est surtout grisant, tu ne vas pas mentir. C'est toi qui me donnes chaud. As-tu envie de répondre à Sara. Il te faut pas mal de self-contrôle pour que ces mots-là ne s'échappent pas de tes lèvres même si tu vois dans les yeux de la jeune femme qu'elle éprouve les mêmes sensations que toi. La vérité c'est que cette brune aux yeux envoûtants fait littéralement bouillir chaque cellule, chaque parcelle de ton corps. « Tellement chaud... » Souffles-tu presqu'imperceptiblement. « En sortant d'ici, j'aurai besoin d'un plongeon dans la mer pour rafraichir tout mon corps. » Mais ce que tu ne sais pas encore c'est que ce ne sera pas suffisant pour faire retomber la tension provoquée par Sara. Cette tension qui te suivra même jusque dans tes rêves, quelques jours plus tard. Bref, adoptant la seconde posture, dos à ta partenaire, tu te penches en avant et captes enfin son regard au milieu de vos jambes. Dans cette position et avec le peu de souplesse que tu possèdes, tu es persuadée que d'ici demain, tu auras un mal de dos bien conséquent. Un massage avec les doigts fins de Sara, la douceur de sa peau contre la tienne, c'est ce qu'il te faut, en effet. Mais ça, ce n'est que le fruit de ton imagination, n'est-ce pas ? « Un massage... j'aimerais beaucoup mais je doute que ma meilleure amie - et colocataire - accepte de m'en faire un. » Dis-tu en riant discrètement pour ne pas déranger le cours. « Un bain, par contre, ça me semble plus faisable. » Encore une fois, ton esprit et ton imagination dévient sur des images de la brune et toi, couchées dans un bain, entourées de mousse, perdues dans le regard de l'autre. Un moment hors du temps qui va très vite t'obséder. Qu'est-ce qui t'arrive ? Après quelques minutes, la prof annonce une pause de quelques secondes avant d'adopter la troisième position ce qui vous permet de boire quelques gorgées d'eau. Avec la chaleur accablante de la pièce et la tension que tu éprouves à l'égard de Sara, tu te rues sur ta bouteille d'eau. Inconsciemment, ton regard se perd sur le corps de la jeune femme que tu détailles avec plus d'envie que tu ne le voudrais. Le pire, c'est que tu ne t'en rends même pas compte. Mais il faut dire que cet ensemble couleur chaire qu'elle porte est plutôt... incroyable.

Ce n'était pas la faute de Maé. Sara se mettait elle même trop souvent les pieds dans les plats. Elle n'était pas toujours concentrée, elle se perdait souvent dans ses pensées. Mais, plus encore, elle n'était pas douée avec les mots. Formuler des phrases qui faisaient du sens, ça n'était pas pour elle. Elle se perdait trop souvent dans les mots, ne savait comme bien les choisir pour exprimer avec clarté ses pensées. D'ailleurs, envoyer un sms était une lourde tâche pour Sara qui, lorsque le sujet était plus délicat, effaçait plusieurs fois ses monogrammes pour les reprendre du début. « Heureusement », répondait-elle à la Balinaise. Il ne manquait plus qu'elle l'ait insulté sans le vouloir. Débile, ce n'était franchement pas le mot qu'elle aurait choisi pour la décrire. Magnifique aurait été plus juste. Envoutante peut-être. Tentatrice même. Mais pas débile. Ça, ce n'était pas une option possible.

La tentation, et la tension, ne cessaient de monter. Leurs corps s'étaient à peine touchés, d'une façon plutôt chaste, que les effets que Sara ressentait semblaient exagérer. Et pourtant, ce qu'elle ressentait dans tout son corps ne trahissait pas, cela existait, trop bien même. Tout son corps était en alerte, tous ses sens aux aguets. Et, en même temps, elle avait l'impression que tout son être allait imploser. À l'intérieur, c'était un chaos. Tout se bousculait. L'envie, le désir, la peur, la confusion. Et elle était belle, Maé. Trop belle. Trop belle pour laisser Sara insensible. « Je doute que l'eau froide de la mer soit suffisante », confiait Sara avec sérieux. Une douche froide ne ferait pas redescendre la pression que Maé avait fait monter. Ce n'était pas possible. Pas au stade où elles en étaient.

Sara ne suivait presque plus le cours. Elle répétait les mouvements à faire sans vraiment se concentrer sur sa respiration ou les bienfaits du yoga. Dans sa tête, il n'y avait que le visage de la brune. Et elle s'embrasait plutôt que de tenter de la chasser. Des images du dos de la brune venaient se loger dans son esprit alors qu'elle affirmait avoir envie d'un massage. Une scène impliquant Sara au-dessus d'elle, ses mains agiles qui connaissaient la minutie qui faisaient tout le travail, des soupirs de satisfaction. Bordel qu'elle en avait envie... Qu'est-ce qui lui prenait ? « Tu trouveras bien quelqu'un pour te masser », lâchait Sara en cachant la pointe de jalousie qui l'habitait et dont elle n'avait aucun droit de ressentir. Jalouse pour une fille qu'elle venait à peine de rencontrer, comment était-ce possible ? Et comme si le destin venait la sauver, la prof sonna l'heure de la pause. Sara regardait Maé se diriger vers sa bouteille d'eau. Elle n'arrivait plus à se cacher, ses yeux qui détaillaient son corps à son tour, la sueur qui perlait sur sa peau, ses cheveux qui collaient à son visage. Sara s'en mordait même la lèvre inférieure avant de reprendre ses esprits. « Désolée.. », soufflait-elle. « Tu es vraiment très belle. »

Loin de te douter des différents qualificatifs qui viennent à l'esprit de Sara pour te décrire, tu te mets à douter. Est-ce que tout ce qui est en train de se passer à cet instant n'est que le fruit de ton imagination ? Est-ce que l'attirance émane seulement de toi ? Après tout, malgré quelques faibles signaux, rien n'a été dit. Peut-être que, pour la jeune femme, il ne s'agit que d'un cours de yoga parmi tant d'autres accompagné d'une simple inconnue. Malgré tout, tu peines à croire que tout n'est qu'imagination, qu'une pure invention de ton esprit. Ce que tu ressens lorsque vos corps se frôlent, lorsque vos mains se touchent et lorsque vos regards se croisent ne peut pas être le fruit de ton imagination. On ne parle pas d'un simple feeling ou d'un simple flirt, on parle d'une vraie connexion entre deux âmes. « Tu as raison... mais je ne vois pas vraiment d'autres solutions... » Souffles-tu avec sérieux, à ton tour, sans la quitter des yeux. La solution ce serait de céder à la tentation, que tu puisses goûter aux lèvres de Sara, effleurer sa peau, l'embraser avec tes baisers. Mais ce n'est pas aussi simple que ça et surtout, ce serait sans doute prématuré. Dans le fond, tu ne sais même pas si la jeune femme éprouve du désir pour les femmes. Distraites, vous exécutez la position sans réellement faire attention aux indications de la prof. Celle-ci n'hésite pas à vous jeter quelques regards accusateurs à cause de cette discussion qui n'en finit pas entre vous deux. Toi, tu ne veux pas arrêter de parler à Sara, tu veux tout connaitre d'elle et continuer à te perdre dans ses yeux. « Je ne pense pas. » Dis-tu en riant doucement quand la jeune femme affirme que tu trouveras bien quelqu'un pour te masser après cette séance de yoga. « Mais ce n'est pas grave, je ferai avec ma douleur. » Ajoutes-tu avec un fin sourire. L'heure de la première pause a sonné et ça tombe bien parce que tout ton corps est en ébullition et ton coeur bat à tout rompre. Tu t'empares de ta gourde d'eau, buvant quelques gorgées sans détacher ton regard de Sara. Sa beauté est sans égal et pour ça, tu ne parviens pas à détourner le regard. Elle non plus visiblement, tout aussi attirée par ton corps. « Ne t'excuse pas, j'étais en train de me dire exactement la même chose te concernant. » Dis-tu en souriant. « J'ai l'impression de te connaitre depuis des années... » Souffles-tu, les sourcils tout légèrement froncés. C'est difficile à expliquer mais tu te sens incroyablement bien en sa présence alors que vous vous connaissez à peine. Tu ne sais rien d'elle et pourtant, tu te sens déjà si proche et si attirée par tout ce qu'elle représente.

C'est plutôt Sara qui doutait. Toute sa vie, elle ne s'était pas questionnée. Toute sa vie, il avait été évident qu'elle était attirée envers les hommes. Hugo plus précisément. Toute sa vie, elle avait trouvé des femmes jolies, séduisantes, vraiment très belles. Mais jamais elle n'avait ressenti quelque chose de similaire qu'aujourd'hui. Jamais elle n'avait été électrifiée. Jamais elle n'avait eu des frissons alors que toute la pièce était plongée dans une vague de chaleur. Et, surtout, jamais elle n'avait eu à se demander si elle se mentait à elle-même. Maé venait, sans même le savoir, de foutre un joyeux bordel dans la tête et dans le coeur de Sara. Un bordel qu'elle l'invitait sans problème à accentuer. Un bordel qui lui plaisait bien plus qu'il l'aurait fallu.

Et pourtant, le doute, avait-il réellement raison d'être ? N'était-il pas évident que toutes les deux ressentaient l'exact même sentiment? L'exacte même connexion? Qu'en était-il de ce qu'on appelait l'instinct? Ne racontons pas que ce phénomène ne se trompe jamais ? Sara devrait s'y fier davantage. Mais elle restait dans la retenue chaste alors que la question de Maé invitait à tout un tas de réponses qui lui plaisaient plus les unes que les autres. D'autres solutions? Elle en avait. À commencer par l'accompagner dans la mer pour avoir le plaisir de dévorer sa chute de reins qui entrerait en contact avec l'eau froide et dont le contraste ferait frissonner sa peau. Sara serait forcée à se coller à elle, à poser ses mains sur son corps... Et elle devait s'arrêter d'y penser alors que ses joues s'embrasaient beaucoup trop. Son corps en tremblait presque. Qu'est-ce qu'elle lui faisait ?

Choisi moi, avait-elle envie de dire à la brune. La choisir elle pour céder à la tentation de son corps, diable incarné par sa beauté. La choisir elle pour le reste de la journée, pour la nuit, peut-être, pour ce bain de sel et pour ce massage, pourquoi pas combiner les deux? « C'est dommage tout de même... », soufflait Sara, essoufflée, alors qu'elles étaient en pause depuis une minute déjà. « Ça te fera au moins penser à moi un peu.. », ajoutait-elle avant d'ajouter avec empressement : « À notre duo, au cours.. Peut-être que t'auras envie d'y revenir pour un second cours. » Ce n'était pas trop mal rattrapé ? C'était sans doute bien pathétique de la part de Sara. Elle en rougissait même davantage. Et encore plus alors que Maé lui retournait le compliment. « C'est exactement ce que je ressens... » Mais la conversation ne pouvait aller plus loin puisqu'on annonçait la reprise du cours et la prochaine position qui se corsait un peu plus.