and they can't steal the love you're born to find (mara)

Ton instinct il te crie, te hurle même, que cette connexion est un cadeau du ciel dont il faut profiter. Que cette connexion n'existe pas avec n'importe qui et ne se présente pas vingt fois dans une vie. Ce sentiment est totalement nouveau pour toi. Tu ne peux pas t'empêcher de te demander si Sara l'a déjà ressenti - ou le ressent, actuellement - avec quelqu'un d'autres. En imaginant cela, une légère jalousie s'empare de ton être, toi qui, habituellement, ne l'est pas du tout. C'est étrange et à la fois plaisant de ressentir tout un tas d'émotions enfuies depuis bien longtemps maintenant. La brune a réveillé quelque chose chez toi que tu pensais éteint, enfui. Sa simple présence provoque un ras de marée dans tout ton corps et dans ta tête. « Oui, vraiment dommage... » Souffles-tu avec une once d'hésitation parsemée d'envie dans la voix. L'envie qu'elle vienne te faire ce massage, elle-même. L'envie de sentir ses doigts courir sur ta peau, la découvrir et l'embraser. L'envie de ne faire qu'un, avec elle. « J'aurais envie d'y revenir, seulement si tu es là. » Réponds-tu sans réfléchir à tes mots, sous l'impulsion. Puis, prenant conscience de la bombe que tu viens de lâcher, tu souris du coin des lèvres. Tu ne dirais pas que tu es gênée de tes mots, juste qu'ils sont arrivés avec tellement de spontanéité que tu ne sais pas exactement comment ils seront perçus par la brune. « Déjà... » Murmures-tu, presque déçue, lorsque le cours reprend et que la prof explique la nouvelle position. Celle-ci semble bien plus ardue mais tu as confiance en vous. Confiance en votre alchimie et votre connexion. Tu décides de te mettre en dessous, laissant le loisir à Sara de te monter dessus. « Vas-y, n'aies pas peur de me faire mal. » Tu es clairement assez musclée pour supporter son poids. A voir si Sara possède assez d'équilibre pour se mettre en position sur ton dos. Ses mains posées sur tes épaules provoquent de grands frissons le long de ta colonne vertébrale et dans tout ton corps. C'est agréable, plus qu'agréable. « Ca va, là-haut ? » Demandes-tu en souriant, n'osant pas tourner la tête pour la regarder, de peur de vous faire perdre l'équilibre à toutes les deux.

C'était le genre de lien qui se créait une seule fois dans une vie. Quelque chose de fort, sans même l'avoir cherché. C'était tombé sur elles, sans qu'elles puissent se douter qu'aujourd'hui, à ce moment précis, le cours de leur vie venait de basculer. Sara en était persuadée. Parce qu'à peine le cours commencé, elle ne cessait de penser à cette brune qui venait déjà se faire une place dans son esprit. Elle l'intriguait et, pourtant, elles ne se connaissaient pas du tout. Elles venaient à peine de se présenter l'une à l'autre. Sara lui accordait déjà une confiance presque aveugle, ne se protégeant presque pas. Elle aurait voulu lui confier tous ses secrets, la regarder pendant des heures se parler d'elles, de leurs envies et de leur passé. Se poser des questions jusqu'aux petites heures du matin, quitte à tomber de fatigue pour connaître chaque sphère de sa vie et pouvoir clamer un jour la connaître par coeur. C'était exagéré, et surement tiré par les cheveux, peut-être ne s'agissait-il que d'une attraction physique, pourtant, dans l'esprit de Sara, c'était plus que ça. Elle était plus profonde que ça, Sara. Plus profonde que de ne s'attacher physiquement à une personne.

« Un jour, peut-être... » Dans cette supposition, on ne savait pas ce qui devait être sous-entendu. Peut-être que Sara cherchait à dire qu'un jour, elle poserait ses mains sur la belle brune pour la masser, détendre ses muscles de ses mouvements précis et agiles, ses doigts fins qui découvriraient la peau de la Balinaise avec délectation. Ou peut-être disait-elle que la belle brune finirait par trouver quelqu'un pour le lui faire. Sara préférait l'option qui l'impliquait. Elle ne pouvait expliquer pourquoi ni comment, pourtant, le simple fait de penser qu'un ou une autre puisse poser ses mains sur Maé la rendait complètement folle. Et jusqu'à présent, elle réussissait partiellement à maintenir cette attraction cachée. Jusqu'à se mettre les deux pieds dans les plats en laissant sous-entendre qu'elle souhaitait peut-être que Maé pense un peu à elle... Sara avait tenté de se rattraper, du mieux qu'elle le pouvait. Mais c'était trop tard, la spontanéité du moment venait de la trahir. Et la réponse de la brune lui laissait croire qu'elle n'était pas totalement folle, entre elles, c'était véritablement une connexion unique. « Tu serais ma partenaire à nouveau... », soufflait-elle. Et plus, avait-elle envie d'ajouter. Mais elle n'en eut pas le temps, le cours qui recommençait était annoncé par la prof qui expliquait la nouvelle position à exécuter.

Le corps de Sara était déjà en transe. Cette fois, c'était tout son corps qu'elle aurait la chance de pouvoir observer, nichée au sommet de la position qui leur demanderait de la force et de l'équilibre. Néanmoins, la Portugaise n'était pas certaine d'en avoir en réserve. Maé lui faisait un effet indescriptible, rendant ses muscles faibles. Et quelle honte se serait de s'écrouler sur son dos, pleine de sueurs, à quelques centimètres de ses lèvres. Finalement, il aurait été peut-être plus sage que Sara soit la base de la position plutôt que la cerise. Sa cerise à elle bouillonnait dans son short de sport alors qu'elle posait ses mains sur les épaules nues de la brune et que tout son corps ressentait la douceur de sa peau. Il faisait chaud, beaucoup trop chaud. Et nichée dans les airs, Sara respirait à peine. Elle ne reprit son souffle que pour répondre à sa belle. « La vue est incroyable », murmurait-elle que pour elles, comme si elles étaient seules. Un sourire se percha sur ses lèvres alors qu'elle la regardait sans discrétion, dévorant du regard la nuque de la jeune femme et le haut de son dos nu. « Tu es incroyable... » Qu'est-ce qu'elle lui faisait, cette Maé. Elle lui faisait clairement perdre la tête. Et l'équilibre. Voilà que Sara ne s'était pas assez concentrée sur son centre de gravité, perdant contre la balance de son corps. Elle se retrouva au sol, allongé sur le dos, juste à côté de Maé.

Un jour, peut-être... Est-ce une promesse ou un désir qui ne sera peut-être jamais inassouvi ? Devras-tu vivre avec l'extrême frustration de ne jamais pouvoir goûter à la peau de Sara ? De ne jamais pouvoir embrasser ses lèvres, faire courir tes doigts le long de son échine ? La réponse la plus logique serait oui étant donné que vous vous connaissez à peine et que tu ne sais toujours pas où se situe la brune vis-à-vis de tout ça, de toi, de cette connexion tangible entre vous et de cette tension. Au-delà d'une tension sexuelle, tu sens qu'il y a plus que ça. Tu ne parviens juste pas encore à mettre des mots dessus. « Un jour... » Répètes-tu en laissant sous-entendre tant de choses et si peu à la fois, comme la jeune femme. Quelques minutes plus tard, tu te montres bien moins mystérieuse lorsqu'il s'agit d'un potentiel retour au yoga space. Maintenant que tu as connu un cours aux côtés de Sara, tu n'as aucune envie d'imaginer y revenir sans elle. Ou avec un ou une autre partenaire. C'est elle que tu veux à présent, elle que tu désires, et ça va bien au-delà de ce sport. « J'aimerais beaucoup ça même si je pense que la prof, elle, préférerait qu'on ne soit pas là. Nous ne sommes pas les élèves les plus assidues. » Dis-tu en riant doucement. Ni les plus discrètes, en attestent les regards insistants de la prof et des autres participants du cours. Néanmoins, malgré tout, vous poursuivez l'initiation et vous donnez corps et âme dans une nouvelle position. Tu décides de rester en bas pour être celle qui supporte l'autre et laisses donc à Sara le loisir d'être en haut. Tu ne sais pas réellement quelle position est la plus simple des deux mais dans tous les cas, au début au moins, vous ne vous en sortez pas trop mal. Durant quelques secondes, vous réussissez à maintenir la position et afin d'être sûre que tout va bien pour la brune, tu la questionnes sur sa position. Tu aurais aimé la regarder mais tu es à peu près sûre que si tu l'avais fait, tu aurais complètement perdu le contrôle de ton corps et aurais fini par faire tomber ta partenaire. « La vue sur mes épaules ? » Demandes-tu rien que pour elle, taquine. Tu es bien conscience que ce n'est pas la partie la plus jolie de ton corps mais tu es ravie que cela lui plaise malgré tout. En fait, tu es ravie de lui plaire tout court. Tu as besoin de voir cette envie dans le regard de Sara et de voir que ce que tu ressens dans tout ton corps, ce courant électrique, n'est pas le fruit de ton imagination. « C'est toi qui es... » Tu n'as pas le temps de finir ta phrase que tu sens la jeune femme perdre l'équilibre et se retrouver, sur le dos, juste à côté de toi. « ... incroyable. » Finis-tu par dire en riant moins discrètement que quelques minutes plus tôt. « Tu vas bien ? » Demandes-tu en remettant en place l'une des mèches de cheveux de Sara, incapable de résister à l'envie de la toucher, encore. Tu en veux plus, beaucoup plus.

Elle allait trop loin, plus loin que la limite permise. Mais le danger avait bon goût et peut-être que, de façon très insoucieuse, Sara se disait que de rester vague dans les paroles n'était pas mal. Que ce qu'elle ressentait, alors que le feu brûlait dans le bas de son ventre, ne pouvait pas causer de tort autour d'elle, puisqu'elle ne commettait pas directement l'irréparable. Elle avait tort de penser ainsi, mais peut-être cherchait-elle aussi une façon de se déculpabiliser. De l'extérieur, on ne pouvait y lire une promesse. Et pourtant, ça en était presqu'une. Ça en était une pour la Portugaise. Une promesse muette qu'un jour elles finiraient par se toucher, autrement que dans le cadre de ce cours de yoga qui avait tout chambouler. « Tu penses qu'on dérange? », se questionnait Sara avant de sourire. « On aura qu'à trouver un endroit différent chaque fois pour faire du yoga », laissait-elle supposer. Bowen était petite, il n'y avait pas trente-six centre où faire du yoga. Mais les villes avoisinantes devaient certainement avoir des lieux chouettes à exploiter. Et Sara, était-elle trop emballée de s'imaginer déjà à la quête des différents cours de yoga à tester avec Maé? Était-elle folle de rêvasser éveillée à un roadtrip vers une ville voisine, seule, complètement seule avec la Balinaise, tout un weekend durant. Sans doute qu'elle l'était, folle, alors qu'elles ne se connaissaient que depuis littéralement quarante minutes et quinze secondes. La brune revint rapidement à la réalité. « Ou on peut aussi se ficher de ce que les autres pensent et revenir ici, malgré la prof. » Prof qui reprenait le cours en proposant, cette fois, une position plus difficile à réaliser. Elle demandait de l'équilibre et une bonne communication entre les deux participantes. Seulement, entre elles, il y avait très peu d'équilibre. Il y avait beaucoup trop de tension sexuelle pour réussir à se centrer et maintenir la pause. Sara le sentait déjà alors qu'elle prenait place au dessus de Maé, où elle pouvait admirer ses épaules, oui, mais pas que. Le grain de sa peau la fascinait. Elle aurait eu envie de se pencher pour l'embrasser. Merde, mais à quoi pensait-elle? Pourquoi le feu grandissait de nouveau dans son bas ventre? Pourquoi elle ressentait sa petite culotte qui voulait exploser? Pourquoi s'était-elle retrouvée au sol avant même d'avoir pu reprendre son calme? C'était l'effet Maé... La tornade Maé. Sara se joignait à son rire, jusqu'à ce que la Balinaise étire un bras vers elle et replace une mèche de ses cheveux. Sara s'arrêtait de rire, sourire qui se perdait en la regardait, souffle coupé. « mm mm », fit-elle en hochant la tête à sa question. « J'ai un peu chaud... » La professeure s'était avancé vers elles, un visage sévère. « On vous dérange, peut-être? », avait-elle demandé.

Si vous devez changer d'endroit à chaque fois que vous avez envie d'un nouveau cours de yoga, vous risquez d'épuiser rapidement les possibilités, Sara et toi. Tu n'es même pas certaine qu'il existe d'autres endroits que celui-ci, à Bowen, pour pratiquer du yoga. Quoi qu'il en soit, il vous restera toujours la plage d'où personne ne pourra vous éjecter. « Je pense que oui... » Dis-tu en relevant la tête discrètement pour observer la prof et les gens autour de vous. C'est surtout elle que vous semblez déranger. Les autres participants, eux, ne semblent pas prêter attention à vos bavardages intempestifs. « On peut aussi pratiquer le yoga sur la plage, on prendra moins de risques de se faire mettre dehors. » Réponds-tu avec un sourire au coin des lèvres. L'idée de remettre ça plus souvent, avec Sara, est plus que tentante. Mais ce qui te séduit le plus dans tout ça c'est de passer du temps à ses côtés, de la découvrir et d'apprendre à connaitre chacune de ses facettes. Tu as besoin de savoir qui est cette incroyable brune qui a fait battre ton coeur dés les premiers instants, dés les premiers échanges de regards. Cette incroyable brune au coeur de cette connexion des plus inattendues... Une connexion que tu n'es pas prête de perdre maintenant que tu y as goûté. « C'est aussi une option, si elle ne nous recale pas lors de notre prochaine venue. » Dis-tu en riant, imaginant déjà la scène. Te connaissant, ça te ferait davantage rire que te gêner. Surtout que tu aurais en mémoire tous ces instants passés aux côtés de Sara, à te perdre dans ses yeux. La prochaine position lancée vous demande bien plus d'agilité et d'équilibre qu'auparavant. Ce dont vous n'êtes pas vraiment dotées, malheureusement. Alors que Sara se hisse sur ton dos, elle finit par perdre l'équilibre et se retrouve couchée, au sol, juste à côté de toi. Après t'être assurée qu'elle aille bien, tu viens replacer l'une de ses mèches de cheveux tout en te perdant dans son regard. Tu pourrais t'y noyer tellement il est profond. Tu as l'impression qu'elle pourrait aspirer ton âme, Sara, pour fusionner avec la sienne. Tu as l'impression qu'un regard lui suffit pour déchiffrer tout ce qui se trouve dans ta tête, dans ton esprit. Cette chaleur, toi aussi tu la ressens et pas seulement dans ton bas ventre. Dans tout ton corps, dans tout ton être. « Tu me donnes chaud... » As-tu à peine le temps de murmurer que tu es interrompue par la professeure de yoga qui vous regarde d'un air sévère, les mains sur les hanches. Tu te retiens de rire en secouant la tête de gauche à droite, comme un gamin qu'on viendrait de prendre en flagrant délit de bêtises. « Désolée... on allait partir. » Finis-tu par dire en te levant et en prenant tes affaires. La prof affirme que c'est la meilleure chose à faire alors que vous rassemblez vos affaires et que vous prenez la direction de la sortie. « ça te dit d'aller boire un café ? » Demandes-tu à la brune, une fois à l'extérieur de la salle de yoga, pas encore prête à la laisser filer.

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